Conf160701-CS

Conférence de presse du Représentant permanent du Japon et Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, M. Koro Bessho

L’Afrique et la consolidation de la paix, le Moyen-Orient, les méthodes de travail du Conseil et le processus de sélection du prochain Secrétaire général seront les grands axes de la présidence japonaise du Conseil de sécurité au mois de juillet, a déclaré, cet après-midi, le nouveau Représentant permanent du Japon, M. Koro Bessho, qui présentait le programme de travail mensuel du Conseil.

La présidence sera marquée par trois débats publics.  Outre le traditionnel débat trimestriel sur le Moyen-Orient, qui aura lieu le mardi 12 juillet, le Conseil organise un débat sur les méthodes de travail du Conseil, qui aura lieu le mardi 19, marquant ainsi le dixième anniversaire de l’adoption d’une note du Président du Conseil de sécurité sur cette question.  Le Japon, qui fut membre du Conseil de sécurité en 2005-2006, avait alors joué un rôle important dans l’adoption de ce document, qui venait concrétiser la demande exprimée lors du Sommet mondial de 2005 de voir le Conseil « continuer à adapter ses méthodes de travail afin d'augmenter la participation des États non membres du Conseil dans son travail, le cas échéant, d'améliorer sa responsabilité aux membres et à accroître la transparence de son travail ».  En outre, le Japon préside, cette année, le Groupe de travail informel du Conseil sur la documentation et autres questions de procédure.

La question des méthodes de travail du Conseil de sécurité est très importante, non seulement pour le Conseil mais aussi pour tous les États Membres, a affirmé M. Bessho. Cette question est particulièrement importante pour les membres non permanents qui, après leur élection, a-t-il précisé, doivent se mettre au courant très rapidement des procédures.

La consolidation de la paix en Afrique sera le thème de l’autre débat public organisé, au niveau ministériel, à l’initiative de la présidence japonaise du Conseil, le 28 juillet.  Le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Fumio Kishida, présidera la réunion à laquelle, a souhaité M. Bessho, un grand nombre de ministres des affaires étrangères, en particulier d’Afrique, y participeront afin de partager des expériences et les meilleures pratiques pour mettre l’accent sur les succès enregistrés et discuter des défis rencontrés dans ce domaine.  À la fin du mois d’avril, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale avaient adopté deux résolutions pratiquement identiques (S/RES/2282 et A/RES/70/262) à l’issue de l’examen de l’architecture de consolidation de la paix des Nations Unies.  Ces deux textes tendent à élargir la notion de consolidation de la paix, jusqu’alors perçue comme étant une activité post-conflit, pour en faire un processus qui commence avant le conflit et le poursuivre pendant et après celui–ci.

Plusieurs autres questions africaines figurant à l’ordre du jour du Conseil seront examinées durant le mois de juillet avec, en particulier, trois renouvellements de mandats d’opérations de maintien de la paix.

Le Conseil devra ainsi, le 7 juillet, renouveler l’autorisation de la Mission d'observation militaire de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Le 27 mai, il avait, en vertu de sa résolution 2289(2016), autorisé une « prorogation pour une courte période », soit jusqu’au 8 juillet, le mandat de cette mission, afin d’examiner les résultats des consultations qu’il avait tenues lors de sa récente mission en Somalie, du 17 au 22 mai. Le Conseil devra également discuter du régime des sanctions concernant ce pays.

Le 8 juillet, le Conseil entendra un exposé sur la situation en République centrafricaine et sur les sanctions appliquées dans ce pays, avant de se prononcer sur le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), qui expire le 31 juillet.  Le 13 juillet, le Conseil entendra un exposé sur la situation au Soudan du Sud, avant qu’il ne se prononce, le 26 du mois, sur le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), dont l’expiration est prévue pour le 31.

Toujours en ce qui concerne l’Afrique, le Conseil entendra des exposés sur les activités de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le 7 juillet, et sur celles du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (BRSAO-UNOWA).  Enfin, le Conseil de sécurité, devrait examiner, dans le cadre de consultations, l’évolution de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO).  Interrogé sur cette dernière question, l’Ambassadeur  Bessho a annoncé que le Conseil attendait un rapport du Secrétaire général au début du mois.

En ce qui concerne le Moyen-Orient, le Conseil tiendra son débat trimestriel le 12 juillet, a-t-il dit, rappelant que le Quatuor a rendu aujourd’hui son rapport. Un autre exposé est prévu le 25 juillet.

Par ailleurs, le 18 juillet, le Conseil entendra un exposé sur la non-prolifération dans le cadre de sa résolution 2231(2015) concernant l’Iran, qui fait suite à l’adoption par ce dernier, le 14 juillet 2015, du Plan d’action global commun. 

Le Conseil, après un exposé sur les activités de la Mission d’appui des Nations Unies en Iraq (MANUI) le 15 juillet, se prononcera à la fin du mois sur le renouvellement du mandat de la Mission. 

Enfin, le Conseil devra aussi se prononcer sur le renouvellement de la Mission des Nations Unies à Chypre (UNFICYP).

L’Ambassadeur Bessho a par ailleurs rappelé que le Conseil suivrait avec attention différentes autres situations, du Burundi à l’Ukraine en passant par la République démocratique populaire de Corée (RPDC).  Interrogé sur ce dernier pays, il a précisé que c’est à l’unanimité que le Conseil avait adopté la résolution 2270(2016), au lendemain de l’essai nucléaire réalisé par ce pays le 6 janvier dernier.  Le Japon souhaite que toutes les parties mettent en œuvre l’intégralité de cette résolution, tout en reconnaissant qu’il faut du temps pour l’appliquer. M. Bessho a déclaré qu’il n’était pas satisfait de la situation actuelle, à la fois en tant que Président du Conseil de sécurité et à titre national.  Il a cependant estimé qu’il était peu probable que des discussions sur cette question se poursuivront.  La position du Japon, a-t-il assuré, a toujours été celle du dialogue, associé à des pressions. 

Si le processus de sélection du prochain Secrétaire général ne fait l’objet d’aucune réunion publique au Conseil de sécurité, il sera toutefois le quatrième grand point de la présidence japonaise, a fait savoir l’Ambassadeur Bessho.  D’importants progrès, a-t-il dit, ont été réalisés dans ce domaine au sein de l’Assemblée générale, qui a eu des entretiens informels avec de nombreux candidats.  Précisant que le Conseil avait, lui aussi, entendu trois de ces candidats durant la présidence française, en juin, M. Bessho a ajouté que le processus se poursuivrait sous la présidence japonaise.  Le premier vote informel (« vote de paille ») au sein du Conseil aura lieu le 21 juillet, a-t-il indiqué. 

Il est très important que l’Assemblée générale ait eu un dialogue interactif avec les candidats car, a estimé L’Ambassadeur Bessho, il a ajouté de la transparence au processus. En revanche, a-t-il fait observer, le Conseil préfère engager des « conversations à huis clos avec les candidats ».

Le premier « vote de paille » du 21 juillet sera organisé de telle manière que la confidentialité soit respectée.  Pour M. Bessho, il s’agit d’une « question d’équilibre » entre la nécessité de l’efficacité et la nécessité d’avoir un processus transparent dans son ensemble.  Il existe un consensus au sein du Conseil pour que l’ensemble des résultats ne soit pas communiqué dans le détail, a-t-il expliqué.  S’exprimant en sa qualité nationale, il a déclaré que le Japon souhaitait un processus rapide afin que le l’élection du prochain -ou de la prochaine- Secrétaire général(e) ait lieu au plus tôt et que l’élu(e) puisse se préparer à assumer ses fonctions.  Toutefois, il faudra d’abord examiner les résultats du premier vote et aucune date n’est fixée à ce jour concernant un deuxième « vote de paille », a-t-il précisé. 

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