En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
37e et 38e séances – matin et après-midi  
AG/SHC/4181

Débattant des droits de l’homme, une majorité de pays met l’accent sur les droits économiques et sociaux, dont le droit au développement

La réalisation des droits économiques et sociaux, dont le droit au développement, reste une priorité pour la majorité des États qui ont participé, aujourd’hui, à la Troisième Commission, au débat général sur la promotion et la protection des droits de l’homme.

Après avoir entendu pendant deux semaines plus d’une quarantaine d’experts au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a terminé aujourd’hui son débat général sur un éventail de questions relatives aux droits de l’homme.

Dans leurs interventions, plusieurs délégations, dont l’Inde, ont souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le droit au développement étaient interdépendants et que l’élimination de la pauvreté restait le plus grand défi. 

Des pays comme le Viet Nam ou le Malawi ont témoigné des effets des changements climatiques sur le droit à l’alimentation et d’autres droits élémentaires de leurs habitants.

Si tous ont défendu l’égalité des sexes et les droits des femmes, de même que les prérogatives des personnes handicapées et des personnes âgées, d’autres, comme le Brésil ou l’Australie, ont choisi de dénoncer la discrimination fondée sur l’orientation ou l’identité sexuelle. 

L’Iraq mène une guerre contre le terrorisme et Daech, a rappelé le représentant de ce pays, ce qui ne l’empêche pas de répondre aux besoins des citoyens, y compris des minorités religieuses ou ethniques.

Sur un autre thème cher aux Européens, la Norvège a continué de plaider pour l’abolition de la peine de mort dans le monde entier.

Plusieurs délégations ont saisi cette occasion pour exprimer des avis divergents sur leurs priorités en matière de droits de l’homme et sur la façon dont ceux-ci doivent être appliqués.

Ainsi l’Union européenne et les États-Unis, par exemple, ont-ils cité des pays responsables selon eux de violations graves.  Les pays visés et d’autres, dont la Fédération de Russie et la Chine, ont rejeté l’utilisation des droits de l’homme à des fins politiques et privilégié le mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU).

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, à partir de 10 heures, avec l’examen des questions liées au racisme et du droit des peuples à l’autodétermination. 

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME (A/71/40 ET A/C.3/71/4)

Débat général

Mme JOANNE ADAMSON, Union européenne, a réaffirmé son attachement au rôle central de l’ONU en matière de promotion et de respect des droits de l’homme et a souligné la nécessité de mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs d’abus à certains endroits de la planète.  Elle s’est ainsi insurgée contre la situation en Syrie, rappelant qu’il était de la responsabilité des autorités de protéger les populations civiles contre les attaques disproportionnées menées par le régime et ses alliés.

Mme Adamson a condamné le refus de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de coopérer de manière constructive avec la communauté internationale sur la question des violations systématiques des droits de l’homme.  À cet égard, elle a annoncé que l’Union européenne et le Japon, ainsi que d’autres États Membres de l’ONU allaient soumettre une résolution sur la situation en RPDC.

La déléguée a également fait part de ses préoccupations concernant la situation au Burundi, regrettant que ce pays ait suspendu sa coopération avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dans le contexte, entre autres, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires, et autres violations des droits de l’homme.

Mme Adamson a également déploré la décision de Bujumbura de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), laquelle, a-t-elle dit, représentait un autre revers dans ses relations avec le reste du monde.

En outre, l’Union européenne a condamné les atrocités commisses par Daech contre les civils, rappelant que la croyance religieuse ne justifiait pas le terrorisme et la violence.

Elle s’est également prononcée sur la tendance accrue de certains États à appliquer la peine de mort, réitérant son appel aux États Membres à l’abolir.

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a dénoncé la situation en Syrie et les atrocités qui constituent des crimes contre l’humanité.  Après avoir réitéré un appel pour la fin du conflit et la poursuite des auteurs de violations des droits de l’homme devant la justice, la représentante a souligné qu’en Ukraine, la société civile était attaquée, tandis qu’en Égypte et au Bahreïn, les défenseurs des droits de l’homme avaient de moins en moins d’espace et de libertés civiles.

Elle a déploré par ailleurs qu’au Burundi, des enquêteurs des Nations Unies aient été expulsés.  Au Soudan du Sud, elle a souhaité que des mesures urgentes soient prises pour prévenir les atrocités.  Elle a aussi regretté la situation des droits de l’homme en Gambie, en Ouganda et en Chine.

La déléguée a en outre demandé à la Thaïlande et au Cambodge de donner plus d’espace à la société civile.  Elle a demandé au Venezuela de libérer tous les prisonniers politiques.  À la Turquie, elle a exigé que toutes les personnes détenues à la suite de la tentative de coup d’État soient également libérées.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a signalé que son pays était engagé dans un processus marquant la fin d’un conflit de plus de 50 années, soit le plus long dans l’hémisphère occidental.  L’accord final ouvrira la voie à une nouvelle ère où le respect des droits de l’homme de millions de citoyens sera la pierre angulaire.  

Un pays exempt de conflit signifie moins de morts, la fin du recrutement des enfants, des déplacements forcés, une présence étatique réduite sur tout le territoire et davantage d’investissements dans l’éducation, la santé, le logement et plus de bien-être pour les Colombiens, les plus vulnérables plus particulièrement.  En somme, la paix veut dire plus de garanties en matière de protection des droits de l’homme, condition préalable à la non-répétition du conflit.

Le représentant a fait valoir qu’en se focalisant sur les victimes, le processus de paix ouvrait le chemin de la réconciliation et représentait un atout majeur pour le respect des droits des victimes du passé et prévenir toute future victimisation.  

Il a souligné qu’au cours des cinq dernières années, il y a eu plus de 1 143 sentences suite à des violations graves des droits de l’homme.  M. Ruiz Blanco a aussi mis en avant le fait qu’aucune amnistie n’était prévue, sous quelque motif que ce soit, pour les crimes graves.

Mme SHLYCHKOVA (Fédération de Russie) a affirmé que les organes des droits de l’homme des Nations Unies avaient été « politisés » pour défendre les intérêts de certains États et elle y a déploré le déséquilibre géographique.  Elle a dénoncé « l’aggravation de la situation des droits de l’homme dans certains États qui se présentent comme de véritables démocraties ». 

La représentante a par exemple évoqué les pratiques de torture et de détention arbitraires qui n’ont pas été justifiées par les États-Unis.  Elle a déploré les violations des droits de l’homme en Ukraine, l’apatridie dans les pays baltes, la montée de la xénophobie dans les pays de l’Union européenne, notamment aux Pays-Bas, en France ou en Norvège.  Elle a condamné la recrudescence d’organisations néonazies et profascistes, ou l’ingérence dans la vie privée au Royaume-Uni et en Allemagne.  Elle a aussi noté l’augmentation des violences sexuelles au Royaume-Uni.

M. IBRAHIM K. M. ALMABRUK (Libye) a dit son optimisme à la lecture des différents rapports qui montrent un engagement accru des États à mettre en œuvre les dispositions des instruments internationaux.  Il reste cependant un éventail de défis mondiaux comme les conflits, le terrorisme, les flux massifs de réfugiés et de migrants.  Il a appelé à prévenir la montée de la xénophobie et de la haine, ce qui risque de créer des problèmes chaque fois plus complexes.  

La Libye a promulgué une série de lois en matière de droits de l’homme et un conseil chargé de ces droits a été établi.  Un autre conseil a pour mandat d’examiner le problème de la violence.

Le représentant a signalé que son gouvernement s’employait à l’application de l’accord durant la période de transition et à la lutte contre l’instabilité.  Il a prié le Conseil des droits de l’homme de renouveler son assistance technique en vue de la promotion des cadres juridiques nationaux.

Pays de transit des migrants à destination de l’Europe, la Libye fait tout le nécessaire pour prévenir leur exploitation et la traite des personnes.  Elle appuie également le cadre du rapatriement volontaire et a encore besoin de l’appui de la communauté internationale pour favoriser, dans les pays d’origine, le développement durable, sans affecter leurs particularités.

Mme YOTDAMNOEN (Thaïlande) a indiqué que son pays avait adopté et renforcé des lois dans de nombreux domaines comme l’égalité des sexes, la lutte contre la traite, l’accès à la justice, la protection des personnes vulnérables et la pénalisation de la pédopornographie.  Le Plan national des droits de l’homme pour la période 2014-2018 guide l’action gouvernementale à ce sujet.  Dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU), la Thaïlande a déjà accepté 187 des 249 recommandations qui lui ont été faites. 

Elle a ainsi décidé d’accéder au Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits des personnes handicapées et de retirer ses réserves à l’article IV de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.  Le représentant a ensuite souligné l’importance de la coopération technique et du renforcement des capacités dans les pays en développement.

M. RAFEE (Émirats arabes unis) a mis en exergue les efforts de son pays visant le renforcement des capacités de prévention et de protection des droits de l’homme, notamment par la création d’un centre de formation pour lutter contre le terrorisme et promouvoir un Islam juste et modéré, en collaboration avec les États-Unis.

Le Gouvernement vise à jeter les bases d’un climat propice au bonheur des citoyens et à l’investissement à visage humain.  Les femmes ne sont pas laissées pour compte et représentent désormais 27% des sièges dans le Conseil des ministres. 

Un comité chargé de la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes a soumis un rapport sur la parité.  En outre, une nouvelle législation a été promulguée pour les enfants, notamment aux fins de garantir l’égalité des chances dans la scolarisation.  Les personnes handicapées ont également vu leur droit à l’éducation confirmé.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a défendu la promotion des droits de toutes les personnes, quelle que soit notamment leur identité sexuelle, sans discrimination.  Le Brésil a adopté des mesures pour protéger le droit à la vie privée et parer aux conséquences néfastes de la surveillance extraterritoriale de masse.  En partenariat avec l’Allemagne, le Brésil prépare le projet de résolution sur le droit à la vie privée, qui inclut le rôle du secteur privé.

Au niveau régional, il travaille à un moratoire sur le recours à la peine de mort.  Enfin, s’est félicité le représentant, le Brésil vient d’être élu membre du Conseil des droits de l’homme pour la période 2017-2019.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a mentionné le cinquantième anniversaire des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et a encouragé à une approche non sélective dans ce contexte.  La réalité est encore éloignée des dispositions de ces instruments fondamentaux car plusieurs peuples vivent encore sous occupation étrangère, des millions de déplacés et de migrants sont en butte à l’exploitation et à des discriminations multiples.

Par ailleurs, certains pays qui se targuent de respect scrupuleux des droits de l’homme abusent des instruments internationaux pour commettre des violations des droits de l’homme.  À cet égard, il a souligné que les États-Unis étaient le pays qui avait le nombre le plus élevé de détenus au niveau mondial et connaissait la discrimination raciale.

Il s’est élevé en outre contre les procédures adoptées par l’Union européenne qui font barrage à l’entrée de réfugiés, en utilisant même la force contre des personnes sans défense tentant de fuir les conflits.  Il a aussi recommandé de s’abstenir de saisir le prétexte des droits de l’homme pour s’ingérer dans les affaires internes d’autres nations.  Il incombe aux organismes des Nations Unies de respecter le cadre de leur mandat en matière des droits de l’homme. 

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a estimé que les travaux de la Troisième Commission devaient refléter la volonté de renforcer les institutions internationales des droits de l’homme et qu’il fallait doter le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme des ressources financières nécessaires à son travail.  Reconnaissant que l’extrémisme violent menaçait directement les droits de l’homme, elle a jugé important de mettre fin à l’impunité des auteurs de violations et de crimes, tout en s’assurant que les efforts entrepris en ce sens restent conformes au droit international.

La représentante a mis l’accent sur la liberté d’expression, qui est une condition essentielle de la démocratie et de la bonne gouvernance. Selon elle, l’aggravation de la situation des défenseurs des droits de l’homme dans certains pays est « inacceptable ». 

Dans un autre registre, le Premier Ministre de la Norvège, Mme Erna Solberg, a initié la Commission indépendante sur le financement de l’éducation, en coopération avec les présidents du Chili, de l’Inde et du Malawi, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), présidée par l’ex-Premier Ministre du Royaume-Uni, M. Gordon Brown.  Enfin, a souligné la représentante, la Norvège a accueilli en juin dernier, à Oslo, le sixième Congrès mondial contre la peine de mort.

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a salué le consensus mondial accru sur le besoin d’éliminer l’usage de la peine de mort comme une étape importante en matière de protection de la vie, insistant sur le message du pape François qui, lors de la tenue du sixième Congrès mondial contre la peine de mort, avait qualifié d’inacceptable cette pratique.  

C’est une offense à l’inviolabilité de la vie et à la dignité humaine de la personne, a déclaré l’Observateur permanent, précisant qu’une compréhension intégrale des droits de l’homme et de la dignité humaine exigeait une reconnaissance des droits sociaux, culturels, politiques et spirituels des peuples.

Mgr Auza a regretté que des peuples continuaient d’être persécutés, emprisonnés et même tués en raison de leurs croyances religieuses, insistant également sur le fait que des communautés religieuses n’étaient pas à l’abri de la tentation de violer la liberté de religion et de croyance des autres.  Une intolérance qui, a-t-il déclaré, était devenue une source de discrimination lorsqu’elle était utilisée pour définir l’identité nationale.

À cet égard, il a dit souscrire aux conclusions du rapport du Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, lequel souligne, entre autres, que l’ampleur du problème de la liberté de pensée et de conscience est souvent sous-estimée, laissant la porte ouverte à davantage de violations.  Ainsi, il a exhorté à prendre des mesures soutenues pour assurer la protection et la promotion de la liberté de religion et de croyance.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a estimé que la communauté internationale devait promouvoir et protéger les droits de l’homme tout en respectant les droits souverains des États et leurs circonstances historiques, sociales, culturelles et en matière de développement.  Au niveau national, a-t-elle assuré, le Viet Nam a fait de son mieux pour préserver un environnement de paix et de stabilité, et pour promouvoir le développement durable et les droits de son peuple.  La législation a été renforcée conformément aux pactes et aux traités auxquels le pays est partie.

De plus, a précisé la représentante, le Viet Nam a déjà présenté deux rapports dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) et s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations.  Affecté par des sécheresses sans précédent et par des inondations meurtrières, le pays est confronté au défi des changements climatiques qui affectent les droits des personnes à l’alimentation, la santé, l’éducation et le logement.

M. JOSEPH TEO CHOON HENG (Singapour) a déclaré que son gouvernement était soucieux du respect des droits de l’homme, et mettait tout en œuvre pour appliquer ses lois et politiques, conformément à ses obligations internationales.

À cet égard, il a indiqué que l’approche de son pays en la matière consistait à construire une société juste et inclusive qui préserve l’harmonie sociale.  Il a précisé que Singapour était une société dont la diversité était très marquée par des différences raciales et religieuses, lesquelles ont été surmontées par la paix et l’harmonie, ainsi que par la coexistence des religions; une situation à laquelle a fortement contribué le Gouvernement, a expliqué le délégué.

M. Teo a souligné que son pays ne tolérait pas les tentatives des individus visant à exploiter la liberté d’expression pour dénigrer les autres religions et groupes ethniques.

Mme ALANOUD QASSIM M. A. AL-TEMIMI (Qatar) a décrit la vision claire du développement de son pays en termes de développement durable et des droits de l’homme, consacrés par la Constitution.  La politique de la porte ouverte avec les rapporteurs spéciaux est la preuve de la disponibilité du Qatar, qui fut membre du Conseil des droits de l’homme pendant trois ans.

Le Qatar est aussi très actif aux niveaux régional et international par la prise d’initiatives en termes de formation et d’éducation des réfugiés.  La représentante s’est alarmée des effets néfastes de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.  

Le peuple syrien a enduré des atrocités au cours des cinq années écoulées, résultat de la politique du Gouvernement syrien en place, qui a massacré des milliers de civils et d’innocents.  Il est de la responsabilité collective de la communauté internationale de mettre un point final à cette situation, a-t-elle conclu.

M. MICHAEL GRANT (Canada) a dénoncé les tentatives visant à continuer de se dérober aux obligations énoncées dans les instruments internationaux des droits de l’homme en prétextant des circonstances « exceptionnelles » ou uniques, ce qui ne fait qu’éroder la confiance des citoyens dans les institutions et structures internationales chargées des droits de l’homme.

Il a aussi estimé que l’impunité était l’une des grandes entraves à la réalisation du développement durable, à la paix et à la sécurité.  Il s’est en outre alarmé de la tendance croissante à la non-reconnaissance de la diversité et des voix multiples, s’érigeant contre les diverses méthodes utilisées pour réduire au silence les voix de la société civile aux Nations Unies au moment même où il est crucial qu’elles se fassent entendre.

M. Grant a réitéré que son gouvernement était toujours disposé à l’autocritique et à la reconnaissance de lacunes de longue durée et des défis émergents.  Le Canada a notamment pris des mesures appropriées pour l’installation et l’intégration des réfugiés, l’égalité des sexes et les droits de l’homme, y compris ceux des peuples autochtones.

Il a cité comme exemple l’installation de 25 000 réfugiés syriens au cours des derniers mois pour favoriser un changement constructif tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Canada.  

M. AL-HUSSAINI (Iraq) a déclaré que son pays avait réalisé de grands progrès pour créer un régime démocratique et respectueux des droits de l’homme.  L’Iraq a ainsi adhéré à huit des neuf conventions en la matière et promulgué des lois qui vont dans leur sens.  Le Gouvernement a permis aux médias internationaux d’ouvrir des antennes en Iraq.  En outre, les femmes jouissent de la totalité de leurs droits dans le domaine politique, notamment au Parlement, dans les universités et d’autres milieux.  Un organe s’occupe des droits de l’enfant.

L’Iraq mène une guerre contre le terrorisme de Daech, a rappelé le représentant, ce qui ne l’empêche pas de répondre aux besoins des citoyens, y compris des minorités religieuses ou ethniques.  Enfin, l’Iraq a été élu membre du Conseil des droits de l’homme pour la période 2017-2019. 

M. MENELAOS MENELAOU (Chypre) a déclaré que son pays était un ardent défenseur du renforcement du cadre juridique international, y compris grâce à une résolution forte du Conseil de sécurité portant sur l’application universelle des limitations en matière de commerce et de transfert des œuvres d’art en provenance des zones de conflit, avec l’obligation des commerçants, des maisons de vente aux enchères et des vendeurs de fournir une preuve d’authenticité.  

Le délégué a salué la décision rendue par la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire Al Mahdi, dans laquelle l’accusé a été condamné pour crime de guerre après des attaques contre des sites historiques et religieux au Mali.

M. Menelaou a également rappelé le souvenir de l’occupation turque de son pays, laquelle a provoqué le déplacement d’environ 200 000 Chypriotes grecs, les privant d’un retour chez eux et de la jouissance de leur droit à la propriété.  Par ailleurs, des personnes continuent d’être victimes de violations de leurs libertés fondamentales et de leurs droits élémentaires, a-t-il affirmé, soulignant que des actes de vandalisme étaient perpétrés contre des églises et des cimetières, sans oublier les personnes disparues et leurs familles dont deux tiers dès 2001 n’ont toujours pas été identifiés.

À cet égard, il a souligné que la Turquie devrait permettre un accès total, y compris aux zones militaires, et devrait ouvrir une enquête pour déterminer les conditions des disparitions des Chypriotes grecs.  Pour le délégué, la conformité aux normes des droits de l’homme pour le peuple chypriote devrait être un élément d’une solution globale, fonctionnelle et durable au problème de Chypre.

M. THANT SIN (Myanmar) a déclaré que chaque pays avait le droit souverain de choisir son propre système économique et social, mais que, dans ce monde globalisé, des efforts communs étaient nécessaires pour affronter les défis partagés sur le front des droits de l’homme.  Cela signifie aussi que la communauté internationale doit conduire ces efforts à travers un dialogue constructif, de manière équitable, dans le respect des principes d’égalité souveraine des États, d’objectivité, et d’impartialité, a encore déclaré le représentant, assurant que son pays avait, pour sa part, toujours agi dans un esprit de dialogue, de coopération et de partage de bonnes pratiques et d’expériences. 

Il a également déclaré qu’en tant que pays sortant d’un conflit interne, le Myanmar était convaincu que les conflits, les discriminations, les inégalités et les injustices ne cesseront qu’une fois que l’état de droit et la justice auront triomphé.  C’est dans cet objectif que le Gouvernement a pris des mesures visant notamment une réforme des législations. 

À ce titre, la loi qui obligeait les citoyens à signaler aux autorités l’hébergement pour plus d’une nuit d’un invité a été abrogée, de même que la loi sur l’état d’urgence qui portait atteinte aux droits constitutionnels des citoyens.  Le Myanmar a également entrepris de ratifier les instruments principaux des droits de l’homme et leurs protocoles facultatifs, comme le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ou le Protocole facultatif sur la participation des enfants aux conflits armés.

Sur le plan international, le Myanmar n’a cessé de coopérer avec les mécanismes des droits de l’homme, dont l’Examen périodique universel.  Au cours du second cycle dudit mécanisme, le Myanmar a accepté 116 recommandations portant notamment sur la poursuite des ratifications des instruments relatifs aux droits de l’homme et la coopération avec les mécanismes onusiens des droits de l’homme. 

Il a coopéré également avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et a accepté, dans ce cadre, l’envoi de trois de ses fonctionnaires pour assister le Gouvernement du Myanmar dans ses efforts.  Pour ces raisons et au vu de tous ces progrès, le Myanmar est convaincu qu’il ne devrait plus figurer à l’agenda du Conseil des droits de l’homme et de la Troisième Commission de l’Assemblée générale, a conclu le représentant. 

M. GEORGIOS POULEAS (Grèce) a rappelé que son pays avait adressé des invitations à toutes les procédures spéciales et présenté ses deuxièmes rapports périodiques au titre des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme.  Le pays s’est également soumis au deuxième cycle de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme et a présenté sa candidature pour l’exercice 2019-2021 de cet organe.

Un plan d’action national sur les droits de l’homme (2014-2016) est en cours d’exécution sur la base de priorités cohérentes fixées.  Alarmée par les effets négatifs de la crise économique sur la jouissance effective de tous les droits de l’homme, la Grèce a accordé la priorité à la croissance nationale durable et a adopté des mesures visant à soulager, avant tout, les segments les plus vulnérables de la société.

En réponse à la crise migratoire et des réfugiés, la Grèce est déterminée à poursuivre ses efforts coordonnés avec toutes les parties prenantes, sur la base d’une responsabilité partagée et de l’examen des causes profondes de ce phénomène sans précédent.  

Les Grecs font tout leur possible pour sauver des vies, a souligné le représentant, insistant sur la non-discrimination dans ce contexte, notamment par la mise en œuvre du Plan d’action pour l’éducation des enfants réfugiés et migrants.  Le pays préserve aussi la liberté d’expression en ligne et hors ligne en tant que condition préalable de la paix, la démocratie et la gouvernance.

Il a dénoncé, par ailleurs, les 42 années écoulées depuis l’invasion militaire et l’occupation illégale d’environ 37% du territoire de la République de Chypre et s’est dit attristé par les violations constantes des droits de l’homme et libertés fondamentales des Chypriotes.

À ce propos, il a attiré l’attention sur la question des personnes disparues, notamment des Grecs, et sur la situation des 200 000 déplacés internes, « réfugiés dans leur propre pays ».  Enfin, il a mis l’accent sur le grave problème du pillage et de la destruction du patrimoine culturel chrétien et hellénique dans la zone occupée.  

Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a mis en exergue le partenariat entre son pays et le Bureau du Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits, soulignant les trois visites effectuées dans son pays par les experts de l’ONU, lesquelles ont permis de créer une base solide en vue d’une meilleure coopération.  La déléguée a insisté sur le fait que tous les pays, grands ou petits, étaient confrontés à des défis en matière des droits de l’homme, mais qu’ils ne pouvaient être réglés qu’à travers un véritable dialogue et une coopération constructive visant à appuyer la capacité des États dans les domaines de la protection et de la promotion des droits de l’homme.

Elle a également observé que les mandats spécifiques aux pays étaient politisés, conflictuels et contreproductifs, minant ainsi les efforts.  À cet égard, le représentant a affirmé que l’Examen périodique universel (EPU) offrait un cadre favorisant le renforcement de la coopération internationale en la matière.

Elle a rappelé que son pays avait signé, en mai dernier, un accord visant à consolider et à renforcer la capacité nationale de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l’Examen périodique universel.  Mme Gebrekidan s’est dite préoccupée par la montée des cas de deux poids, deux mesures observés quand il s’agissait de son pays, alors que ceux qui harcelaient et scrutaient le sien bénéficiaient d’un feu vert pour commettre de graves violations et imposer des règles martiales à leurs citoyens.

La communauté internationale devrait se pencher sur les conditions qui empêchent la pleine jouissance des droits de l’homme, notamment la pauvreté, l’instabilité, ainsi que les sanctions injustifiées, a conclu la déléguée.

Mme ILLA MAINALI (Népal) a déclaré qu’en tant qu’État partie à 24 conventions internationales relatives aux droits de l’homme, dont les 7 plus importantes, son pays est fermement engagé dans la promotion et protection des droits de l’homme.  Elle estime par ailleurs qu’elles sont un pilier central de la démocratie, de la gouvernance et du développement durable.  Cet engagement a été réaffirmé dans la Constitution népalaise promulguée l’an dernier, a-t-elle assuré, ajoutant qu’elle garantit en outre qu’aucune discrimination basée sur le genre, la race, la religion, la caste ou l’idéologie ne sera exercée dans l’application des lois.

À cet égard, le Népal pratique une politique de tolérance zéro en matière de violence à l’encontre des femmes, a encore déclaré la représentante, affirmant aussi que son gouvernement déploie de sérieux efforts pour renforcer les capacités des mécanismes nationaux des droits de l’homme.  Il reconnaît également le rôle et le soutien positifs de la société civile, des médias et des défenseurs des droits de l’homme.

Pour aborder les violations des droits de l’homme commises pendant le conflit, le Népal a établi une commission d’enquête sur les disparitions forcées, la vérité et la réconciliation.  Le Gouvernement espère que cette commission, en plus d’un système de justice transitionnelle, sera un instrument pour guérir des blessures de ce conflit et pour promouvoir la paix durable, le progrès et la prospérité du pays. 

Le Népal, qui a récemment présenté son Examen périodique universel (EPU) à Genève, reste engagé à mettre en œuvre toutes les recommandations acceptées dans ce processus, a encore déclaré la représentante, avant d’annoncer que son pays, dans une volonté de contribuer à l’architecture globale des droits de l’homme, et compte tenu de son immense potentiel, cherche à devenir membre du Conseil des droits de l’homme pour la période 2018-2020.  

M. JUN SAITO (Japon) a déclaré que la sécurité humaine était l’un des piliers de son pays pour garantir la liberté de chaque individu et la dignité de tous au sein de la société.  Il a ensuite profondément regretté que deux années après la publication du rapport de la Commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), « sans pareille dans le monde contemporain », selon les membres de la Commission, il n’y a aucun signe d’amélioration dans ce pays.

Il a souligné qu’en conséquence, le Japon et les États—Unis soumettront pour la douzième année consécutive un projet de résolution sur ce pays, en espérant que la RPDC entamera des changements tangibles sur le terrain.  

Il a salué par ailleurs la nomination du Rapporteur spécial et du Groupe d’experts indépendants sur la reddition de comptes, en réitérant sa préoccupation pour le sort des personnes enlevées par les autorités nord-coréennes, y compris des étrangers.

Le représentant japonais s’est également alarmé de la détérioration de la situation humanitaire en Syrie, en particulier des habitants d’Alep qui souffrent effroyablement à cause des bombardements aveugles et des tirs d’obus.  

Il a fermement condamné les attaques répétées d’hôpitaux et d’installations médicales et appelé à l’adoption immédiate d’accords de cessation des hostilités « pour qu’il n’y ait plus de civils sacrifiés ».  Dans ce contexte, il a exhorté toutes les parties au conflit à ouvrir un accès sans entraves aux agents humanitaires. 

Pour un pays comme le sien qui a souffert d’un génocide, a expliqué Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda), il est impératif de promouvoir les droits de l’homme pour tous, sans discrimination.  Le Rwanda offre aujourd’hui une éducation de qualité et une couverture santé universelle à ses citoyens, et garantit la participation des femmes dans toutes les sphères de la société.  La Constitution rwandaise, telle que révisée en 2015, consacre plus de 40 articles aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.  Cet engagement est reflété dans la Vision 2020 du pays et sa stratégie de réduction de la pauvreté, a-t-elle expliqué.

Pour ce qui est de la liberté d’expression, a précisé Mme Byaje, le nombre de journaux et de stations de radio est passé de 32 à 51 et de 24 à 34, respectivement, au cours des quatre dernières années.  De même, les publications en ligne ont augmenté.  Le Haut Conseil des médias aide le secteur à se développer, a-t-elle ajouté.  Diverses lois ont également été promulguées pour protéger la société civile, les défenseurs des droits de l’homme et les partis politiques.  Le Rwanda compte aujourd’hui 1 369 organisations non gouvernementales; celles-ci peuvent s’enregistrer pour une période renouvelable de cinq ans.

Mme IZANOVA (Kazakhstan) a affirmé que son pays était activement engagé dans l’Examen périodique universel (EPU) et avec les organes conventionnels.  Il a aussi entrepris une réforme systémique de sa législation sur différents droits de l’homme, enclenchant ainsi un processus irréversible.

Parmi les libertés fondamentales, la déléguée a dit l’importance octroyée à la liberté d’expression par l’inclusion des recommandations des rapporteurs spéciaux thématiques ayant visité le Kazakhstan.

D’autre part, un ministère des affaires religieuses et de la société civile a été établi, cette année, et a été doté d’un groupe de travail permanent sur l’interaction avec les organisations non gouvernementales.  Plus de 226 conseils publics, composés de représentants de la société civile, des syndicats, des médias et des entreprises ont été créés dans les différentes structures gouvernementales.

Dans le contexte actuel de montée de l’intolérance et de la violence religieuse dans le monde, le Kazakhstan accueille un congrès des dirigeants et des religions traditionnelles, ce qui est un moyen de faciliter la paix et la sécurité internationales. 

M. MAYANK JOSHI (Inde) a regretté la tendance croissante à utiliser les droits de l’homme comme des outils politiques et à pointer du doigt des pays spécifiques, ce qui sape la crédibilité du système et divise les États.  « Il n’existe pas d’approche unique en matière de droits de l’homme », a-t-il insisté.  Il serait contreproductif d’ignorer la relation étroite entre les droits de l’homme, le développement, la démocratie et la coopération internationale.  D’après le représentant, la réalisation du droit au développement est essentielle pour la jouissance des autres droits de l’homme. 

Les titulaires de mandat et les Nations Unies devraient prêter une attention particulière dans ce contexte à la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 qui reconnaît que l’élimination de la pauvreté dans toutes ses dimensions est le plus grand défi mondial. 

En outre, a-t-il continué, les procédures spéciales devraient contribuer à renforcer l’obligation qu’ont tous les États d’éliminer tout appui direct ou indirect aux terroristes et à leurs intermédiaires.  Elles devraient également travailler de façon cohérente dans les domaines du commerce, des finances, des investissements et de la propriété intellectuelle pour promouvoir les droits de l’homme dans les pays en développement.  

M. GHAEBI (République islamique d’Iran) a dénoncé les meurtres de femmes et de filles autochtones, l’exploitation des ressources et la discrimination systématique contre les peuples autochtones au Canada.  Il a noté que, d’après le centre des statistiques canadiennes, les femmes appartenant à ces peuples et les personnes d’ascendance africaine voyaient leurs droits bafoués. 

Quant aux États-Unis, a-t-il dit, ils assassinent des suspects extra-territorialement par le moyen de drones, ont des politiques migratoires injustes, un système de justice également injuste sur les plans religieux et racial, avec une population très importante de personnes originaires de l’Amérique du Sud et afro-américaines.  Le représentant a dressé une longue liste d’exactions commises par les autorités aux frontières et la pénalisation des demandeurs d’asile et des migrants.

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a fait part de sa préoccupation face aux actes de violence et aux violations des droits de l’homme qui se fondent sur l’orientation et l’identité sexuelles.  Elle a rappelé que les principes d’universalité et de non-discrimination s’appliquaient à tous les groupes vulnérables, dont les femmes et les enfants, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les minorités ethniques et religieuses.

Selon Mme Bird, l’engagement actif de la société civile et des institutions nationales des droits de l’homme renforcent les travaux des Nations Unies.  À cet égard, s’est-elle félicitée, l’Australie va accueillir, au cours des six prochains mois, cinq titulaires de mandat.

M. IDRISS BOUASSILA (Algérie) a apprécié les efforts du Rapporteur du Groupe de travail sur le développement et des membres de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la mise en œuvre du droit au développement.  Il a encouragé le Groupe de travail à intensifier ses délibérations sur les voies et moyens de mettre ce droit au centre de la réalisation des objectifs de développement durable et a salué la décision du Conseil des droits de l’homme de nommer, pour une période de trois ans, un rapporteur spécial sur le droit au développement.

Il a recommandé, à ce propos, de privilégier une approche prenant en considération les spécificités nationales, assortie de mesures internationales dans un esprit de solidarité, de justice et d’équité.  Il a aussi rappelé que le droit au développement impliquait également la pleine réalisation du droit à l’autodétermination, qui présuppose l’exercice du droit inaliénable des peuples occupés à la souveraineté sur toutes les richesses et ressources naturelles.

Mme JUDY BUSTER OTTO (Palaos) a concentré son intervention sur le droit à la santé mentale.  Les progrès à cet égard sont plus lents que pour la santé physique, a-t-elle regretté.  Elle a cité l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’après laquelle une personne sur quatre sera affectée par une condition de santé mentale au cours de sa vie.  Les conflits, la violence, les changements climatiques ne font que contribuer à cet état.

La représentante a souhaité une meilleure utilisation des outils disponibles pour aider ces personnes, notamment les guides d’intervention de l’OMS ou les directives de la Croix-Rouge internationale et de l’International Medical Corps

Dans trop de pays, a-t-elle déploré, l’attribution de ressources aux services d’appui psychologique représente un tout petit pourcentage du budget ou bien il y a un manque d’accès à des services communautaires modernes.  Enfin, a-t-elle conclu, il faut remédier d’urgence à la discrimination institutionnalisée contre les personnes qui recherchent une telle aide.

Mme RWAYDA IZZELDIN HAMID ELHASSAN (Soudan) a réaffirmé l’engagement du Soudan à respecter les droits de l’homme conformément à ses obligations en vertu de tous les instruments régionaux et internationaux auxquels il a souscrit.  Elle a cité la création d’un bureau indépendant des droits de l’homme, conformément aux Principes de Paris, la réforme pour la protection de l’enfance.  Le service militaire interdit le recrutement d’enfants, de même que la traite humaine.

La représentante a invité à s’abstenir d’imposer des sanctions unilatérales coercitives et d’utiliser des concepts qui ne sont pas internationalement agréés.  Elle a appelé à l’adoption d’une approche mondiale qui tienne compte de l’annulation de la dette extérieure, la levée des sanctions contre certains États et l’appui à un développement continu.

M. MADHUKA WICKRAMARACHCHI (Sri Lanka) a déclaré que le Gouvernement d’unité nationale avait marqué son premier anniversaire, en août dernier, alors que le pays avait traversé 30 années de conflit et que la paix était revenue en 2009.  Il a expliqué que la Sri Lanka s’employait à affiner son processus de justice transitionnelle en mettant en place les mécanismes nécessaires, intégrés et coordonnés.

Le Secrétariat de coordination des mécanismes de réconciliation a été établi et consulte actuellement des experts internationaux pour faire bénéficier son personnel de la formation et des capacités professionnelles requises, notamment les techniques d’enquêtes, la médecine légale et les stratégies de poursuites pénales.

D’autre part, une équipe spéciale uniquement composée de représentants de la société civile a été nommée pour recueillir les vues de l’opinion publique sur les questions de la vérité, la justice et la reddition de comptes ainsi que les mécanismes de réparation.

Un bureau permanent et indépendant sur les personnes disparues a aussi été approuvé à l’issue de l’adoption parlementaire d’une loi à cet effet, et la Sri Lanka a ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et accepté la compétence du Comité au titre de l’article 32 de ladite Convention sur la procédure de plaintes. 

Le Gouvernement est également en train de rédiger un plan national d’action dans le domaine des droits de l’homme pour 2017-2021.    

M. TUMBARE (Zimbabwe) a assuré que son pays avait mis en place des institutions indépendantes, des garanties constitutionnelles et des politiques pour protéger et promouvoir les droits de l’homme, y compris les droits économiques, sociaux et culturels.  À cette fin, le Programme du Zimbabwe pour la transformation socioéconomique durable (Zim-ASSET) vise à sortir les personnes de la pauvreté.  Toutefois, a-t-il déploré, les sanctions économiques imposées par quelques pays occidentaux entravent ces efforts.

Le représentant a rejeté l’exploitation politique des droits de l’homme aux fins d’ingérence dans les affaires intérieures d’États souverains.  Aucun pays, a-t-il insisté, n’a d’autorité morale pour condamner les défis rencontrés par d’autres dans ce domaine. 

Il a également dénoncé les tentatives visant à promouvoir « de nouvelles classes de droits qui n’ont pas de statut juridique ».  Ainsi s’est-il inquiété de voir les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU tomber sous l’influence de « certains mouvements internationaux financés par des groupes de pression », et dont les intérêts s’opposent à ceux de la majorité des pays en développement.

M. RI SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée (RPDC)) a indiqué que les droits de l’homme signifiaient la souveraineté et l’indépendance des pays et des nations.  Il a remarqué toutefois que ces droits étaient utilisés à mauvais escient dans les relations internationales en tant que levier politique pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États.

À titre d’exemple, il a invoqué la « campagne vicieuse des droits de l’homme » menée contre la RPDC par les forces hostiles, dirigée par les États-Unis.  Cette campagne se poursuit depuis des décennies maintenant dans l’objectif d’éliminer le système social de la RPDC, ce qui menace le droit de son peuple à l’existence, a dénoncé le représentant.

Il a en particulier fustigé le renvoi au Conseil de sécurité de la résolution de l’Assemblée générale relative à la situation des droits de l’homme dans son pays.  Il a fait aussi remarquer « qu’ils ont » organisé ce « qu’ils appellent le Groupe de travail d’experts des droits de l’homme » sur la base de résolutions adoptées par le Conseil des droits de l’homme.

Il a également fait état de la publication, en juillet dernier, par le Département d’État américain, d’un rapport contenant une liste d’individus ciblés par des sanctions sur la base de problèmes des droits de l’homme « fallacieuse et complètement fabriquée de toutes pièces ».  Il s’agit là, a-t-il dit, de l’acte le plus hostile jamais commis par les États-Unis car ils ont osé s’en prendre au leadership suprême. 

Le délégué nord-coréen a également vivement critiqué le fait que les États-Unis et « leurs vassaux » violaient le droit à l’existence et à d’autres droits des travailleurs à l’étranger, suite à des sanctions économiques unilatérales pour isoler la RPDC. 

Mme ANA ILIĆ (Serbie) a commencé par souligner que son pays avait répondu « de façon humaine et responsable » aux défis posés par le déplacement massif de migrants et de réfugiés.  La Serbie, a-t-elle poursuivi, vient d’accueillir les rapporteurs spéciaux sur les droits de l’homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et dans le domaine des droits culturels.  Elle soumettra, fin 2017, son troisième rapport dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU).

Mme Ilić a attiré l’attention de la Commission sur la situation des droits de l’homme dans la province serbe du Kosovo et à Metohija cette année.  Elle a constaté avec regret qu’il n’y avait pas eu de progrès dans la protection des droits des communautés ethniques, notamment les Serbes du Kosovo et de Metohija.  La situation est telle qu’il est difficile pour les 200 000 personnes déplacées d’envisager de retourner dans ces régions.  Belgrade, a pourtant rappelé la représentante, a entamé un dialogue de bonne foi avec Pristina à ce sujet.  Elle s’est également dite préoccupée par les incidents qui visent la minorité serbe en Croatie.

M. MASUDI BIN MOMEN (Bangladesh) a affirmé l’engagement de son pays en faveur des droits de l’homme et a mis en avant le train de réformes législative et institutionnelle en vue de l’indépendance du système judiciaire, notamment par l’établissement d’une commission indépendante des droits de l’homme.

À l’instar de nombreux autres pays les moins avancés (PMA), le Bangladesh se heurte à des défis dont le plus important est la pauvreté, source de nombreuses violations des droits de l’homme car elle entrave le développement et prive les individus de leurs droits économiques, sociaux et culturels.

Le représentant a exhorté tous les États Membres à mettre de côté leurs différends et à œuvrer dans un esprit de collaboration et de compassion à la réalisation du droit inaliénable au développement.  

Du fait de l’agression russe, 29 citoyens ukrainiens sont aujourd’hui des prisonniers politiques du Kremlin, tandis que 107 sont retenus en otages et que 600 sont portés disparus, a déclaré M. IHOR YAREMENKO (Ukraine).  Des Ukrainiens ont été arrêtés et interrogés par des officiers du Service fédéral de sécurité et du Ministère de l’intérieur russes, qui ont eu recours à la violence, la torture et la pression psychologique.  Au mépris de l’état de droit, des personnes sont détenues illégalement pour des raisons politiques.

Par ailleurs, le représentant s’est dit très préoccupé par la situation des droits de l’homme en Russie, du fait notamment de la propagande de haine de l’État et des violations flagrantes de la liberté d’expression.  Ainsi la dernière loi antiterroriste, dit « Loi Yarovaya » étend-elle la surveillance d’une façon injustifiée qui sape les droits de l’homme. 

Sur fond de conflit armé dans l’est de l’Ukraine et de sanctions contre la Russie pour son annexion de la Crimée, « l’hystérie antioccidentale » est plus forte qu’elle n’a jamais été depuis la fin de la guerre froide, a-t-il constaté, en citant l’organisation Human Rights Watch

En conclusion, il a appelé la communauté internationale à maintenir sa pression sur la Russie, notamment pour qu’elle libère tous les prisonniers politiques.

Mme KATHRIN NESCHER-STUETZEL (Liechtenstein), au nom également de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse, a déclaré qu’avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la corrélation entre le développement et les droits de l’homme n’était plus un concept abstrait mais avait été traduite en engagements concrets.

Plusieurs objectifs mentionnent clairement les droits de l’homme et de nombreuses cibles sont directement liées à des engagements pris par les États au regard des instruments relatifs aux droits de l’homme.

La représentante a fait remarquer, par ailleurs, que le droit au développement était l’un des concepts les plus polémiques tant à New York qu’à Genève, avant de faire observer que les objectifs de développement durable contenaient des points communs avec la Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement.

Les deux documents reconnaissent en effet le caractère central de l’être humain dans le développement, visent à l’instauration d’un climat propice au respect des droits de l’homme et libertés fondamentales et reconnaissent à quel point la paix est essentielle pour le développement.

L’anniversaire de la Déclaration, en décembre prochain, est une occasion à saisir pour recadrer les discussions et considérer le droit au développement pour ce qu’il est: le développement durable et la réalisation de tous les droits de l’homme et des libertés pour tous, a dit la représentante.

Mme VILMA THOMAS (Cuba) a encouragé à l’instauration d’un climat international propice à la résolution des difficultés actuelles et à la fin des tentatives d’utilisation des droits de l’homme comme armes ciblant des pays déterminés ou comme monnaie d’échange pour garantir la subordination d’autres.

L’intervention de la représentante des États-Unis est un exemple de focalisation arrogante et de confrontation qui ne contribue en rien à la protection des droits de l’homme, a-t-elle voulu.  La performance exemplaire de Cuba en matière des droits de l’homme dément toute manipulation, a poursuivi la représentante qui a répliqué qu’à l’inverse des États-Unis, son pays ne réprimait pas les manifestations avec des gaz lacrymogènes et la police n’appliquait pas un traitement raciste et n’exécutait pas de façon extrajudiciaire des personnes d’ascendance africaine à cause de leur couleur de peau ou du niveau de leurs revenus.

Elle a aussi demandé que soit accordée une attention particulière aux problèmes de l’extrême pauvreté, de l’analphabétisme, du manque d’accès aux prestations de santé, à l’éducation et à l’alimentation, tous aggravés par l’ordre économique international injuste qui prévaut actuellement.

Dans ce contexte, elle a exhorté à la réalisation du droit au développement, à l’alimentation et à la promotion d’un ordre international équitable et démocratique.

M. ROBERT ALEXANDER POVEDA BRITO (Venezuela) a déclaré que la Constitution nationale réservait 10 chapitres et 117 articles aux droits de l’homme et que les dispositions des instruments internationaux ratifiés par le pays primaient sur la législation.  En novembre, le Venezuela participera à l’Examen périodique universel (EPU) à Genève, le mécanisme par excellence pour traiter, à travers un dialogue constructif et d’échange entre les États, de tous les droits de l’homme.

Le Venezuela a également été réélu au Conseil des droits de l’homme pour la période 2016-2018.  S’agissant des droits économiques, sociaux et culturels, la priorité des pouvoirs publics a été axée sur des politiques publiques visant à l’élimination de la pauvreté, avec comme priorité la dignité des peuples autochtones, des enfants et adolescents, des femmes, des personnes handicapées et des personnes âgées.

M. HABIB MIKAYILU (Azerbaïdjan) a condamné tous les actes visant à détruire les patrimoines culturels dans les situations de conflit armé, précisant que c’était une obligation juridique émanant de plusieurs instruments internationaux, et une responsabilité morale devant être partagée par tous les êtres humains.  Selon le délégué, la destruction intentionnelle devrait être considérée comme une problématique en lien avec les droits de l’homme.

Par ailleurs, il a souligné la nécessité, au regard de la brutalité de ces actes, d’approfondir la réflexion sur le type de nouvelles mesures à prendre en vue de renforcer la sauvegarde des patrimoines culturels.

Le représentant s’est également intéressé aux meurtres commis par les policiers américains, et lesquels touchent en particulier les Afro-américains, indiquant que le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine avait effectué une visite aux États-Unis, laquelle avait permis de souligner le niveau alarmant de la brutalité policière et l’usage excessif de la force létale par les forces de l’ordre. 

Il a donc insisté auprès des autorités américaines pour qu’elles mettent en œuvre les recommandations du Groupe de travail en vue de répondre à ces préoccupations.

M. NECTON D. MHURA (Malawi) a reconnu le rôle clef que joue la bonne gouvernance dans le développement socioéconomique et assuré que son gouvernement adoptait une approche fondée sur les droits de l’homme dans ses politiques.  Les changements climatiques ont un impact profond sur le Malawi, a-t-il souligné. 

Le phénomène El Niño a fait chuter de 12,4% la production de maïs, exposant près de 6,5 millions de personnes, soit 40% de la population, à une pénurie alimentaire.  « Nous savons que les habitants ne peuvent pas participer au développement économique, social et environnemental qui est nécessaire pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU et l’Agenda 2063 de l’Union africaine », a-t-il dit.

M. Mhura a assuré que le Chef de l’État s’était lui-même engagé en faveur du droit à l’éducation pour tous, et du bien-être des personnes âgées et des personnes handicapées.  Comme l’a dit l’Experte indépendante sur l’exercice des droits de l’homme par les personnes atteintes d’albinisme, le Malawi a connu une augmentation des actes inhumains visant ces personnes, a-t-il admis. 

Mais afin de combattre ce fléau, le Gouvernement recherche ses causes profondes et mène une campagne de sensibilisation auprès du public pour dissiper les mythes qui alimentent les attaques.  Le Code pénal a été amendé pour renforcer les sanctions contre leurs auteurs.  Avec l’aide d’ONU-Femmes, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et des organisations de la société civile, le Gouvernement prépare actuellement un texte spécifique sur cette question.

M. EL KADDOURI (Maroc) a indiqué que son pays avait fait de la question des droits de l’homme l’une de ses grandes priorités et s’est engagé, d’une manière irréversible, sur la voie de la consolidation de l’état de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement humain.  Le Maroc a également érigé cette question en une dimension fondamentale de sa diplomatie et de ses relations avec l’ensemble de ses partenaires, tant dans le contexte onusien que dans son voisinage maghrébin arabo-musulman, euro-méditerranéen et africain, ainsi que dans le contexte des espaces de coopération et de partenariat Sud-Sud.

La mise en place de réformes profondes et de chantiers majeurs pour faire avancer ce processus s’inscrit dans une démarche graduelle pour instaurer une culture des droits de l’homme et en prenant compte des spécificités nationales dont l’objectif est de voir le citoyen marocain honoré comme il se doit des attributs d’une citoyenneté pleine et entière.

Il a fait état de la création, en avril 2011, d’une délégation interministérielle aux droits de l’homme, soulignant également la criminalisation de la torture et de la disparition forcée. 

D’après M. WU HAITAO (Chine), les droits de l’homme doivent être promus à la lumière des conditions spécifiques des pays et des aspirations de leurs peuples.  Dans cet esprit, a-t-il insisté, la Chine défend le principe d’égalité; elle s’oppose à la politisation des questions des droits de l’homme et rejette toute ingérence dans les affaires intérieures des États. 

Ensuite, il a estimé que les États devaient être guidés par la Déclaration sur le droit au développement et aider en priorité les pays en développement à éliminer la faim et la pauvreté.

« Il n’y a pas de normes des droits de l’homme universellement applicables », a estimé M. Wu.  Il faut respecter les modalités choisies par les pays en la matière.  De même, il faut trouver un équilibre entre les droits économiques, sociaux et culturels, d’une part, et les droits civils et politiques, d’autre part. 

La Chine, a expliqué le représentant, a trouvé sa propre voie en combinant le principe de l’universalité des droits de l’homme avec ses conditions nationales, et elle a obtenu « des résultats remarquables ».  En septembre dernier, elle a lancé son troisième programme d’action national sur les droits de l’homme pour la période 2016-2020 qui met l’accent sur l’amélioration de la qualité de vie des Chinois, le développement des minorités ethniques et l’éducation aux droits de l’homme.

Mme NADYA RIFAAT RASHEED (État de Palestine) a vivement salué la nomination du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Michael Lynk, dont le savoir et l’expérience dans le domaine du droit international humanitaire contribueront, sans nul doute, à faire prendre conscience de la situation exécrable du peuple palestinien vivant sous occupation israélienne.

L’observatrice a regretté l’obstruction faite par Israël à l’accès au Rapporteur spécial et a exhorté les Nations Unies à ne ménager aucun effort pour une reddition de comptes d’Israël pour son absence de coopération avec les mécanismes des Nations Unies.

Il convient de rappeler à Israël que cette coopération constitue une obligation juridique pour tout Membre de l’Organisation, a-t-elle insisté.  Elle a énuméré une longue liste d’exactions israéliennes, dont la poursuite à ce jour du blocus de la bande de Gaza, où deux millions de Palestiniens sont collectivement punis, subissent des privations extrêmes et un isolement qui ont créé une crise humanitaire sans pareille et des conditions socioéconomiques qui sont au niveau le plus bas depuis 1967.  

Soixante-dix ans après que la question de la Palestine figure sur l’ordre du jour de l’ONU, il est grand temps de prendre des mesures concrètes et de forcer Israël au respect de ses obligations internationales, a-t-elle conclu.   

Mme ALZOUMAN (Koweït) a déclaré que les droits de l’homme étaient une priorité pour son pays tel que stipulé dans la Constitution, laquelle définit les droits et devoirs des citoyens.  Insistant sur la participation du Koweït à divers mécanismes et instruments internationaux, elle a fait part de vives préoccupations concernant les violations accrues imposées aux innocents et condamné les activités de construction de colonies illégales en Palestine par Israël, sans oublier les punitions collectives.  Ces pratiques, a-t-elle affirmé, vont à l’encontre de différentes résolutions des Nations Unies.

En outre, elle a fait état de ses préoccupations face à la crise en Syrie avec une violence qui va croissante, et un contexte dans lequel des crimes contre l’humanité sont commis.  Elle a donc souligné la nécessité de faire appliquer la résolution 2139 (2014) du Conseil de sécurité, précisant qu’il était urgent de trouver des solutions concertées pour permettre au peuple de Syrie de vivre en paix.

Mme LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRE (Philippines) a déclaré que la protection des droits de l’homme des migrants devrait être garantie par un cadre juridique qui assure une migration sûre et régulière, tout en leur garantissant un meilleur accès aux services sociaux et au marché de l’emploi, en vertu des normes internationales du travail.

Saluant l’initiative « Les migrants dans les pays en crise », elle a expliqué que son pays en avait développé les principes directeurs conjointement avec les États-Unis et l’Organisation international pour les migrations (OIM).

Elle a noté l’urgence de faire face à des défis, en particulier la réduction des coûts de migration et une régulation des agences de recrutement en vue de minimiser les risques de devenir des victimes de la traite des êtres humains.

Mme CARLA MUCAVI, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné l’importance du rapport de la Rapporteuse spéciale sur le droit à l’alimentation, Mme Hilal Elver, centré sur l’accès à des aliments nutritifs.  Elle a précisé qu’en dépit des progrès tendant à la réduction de la faim et de la malnutrition, environ 800 millions de personnes souffraient de malnutrition chronique alors que 1,9 milliard d’autres souffraient d’un surpoids, dont 600 millions d’obèses. 

Dans son travail avec les partenaires, la FAO cherche à remédier aux difficultés créées par un changement de style de vie en raison de l’urbanisation croissante et de la crise économique et de l’alimentation, autant de situations qui ont de lourdes répercussions sur le droit à une alimentation adéquate pour tous.

Elle a signalé que la discrimination à l’égard des femmes, avec des restrictions à l’accès à la terre, au crédit et à d’autres ressources, avaient également freiné les progrès accomplis dans le combat contre la faim et la malnutrition. 

Elle a rappelé en conclusion la proclamation, cette année, de la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025), qui met cette question au cœur du développement durable.

Droits de réponse

La déléguée de Bahreïn a déclaré à la suite d’une déclaration des États-Unis, que son pays était attaché au processus démocratique et avait mis en place un cadre de protection contre tous les discours incitant à la haine religieuse.  Sur la question de la révocation de citoyenneté, elle a expliqué que cette décision était prise conformément aux lois du pays et intervenait seulement quand il était prouvé que des activités d’un individu avaient été entreprises contre les intérêts de Bahreïn.

Le représentant de la Turquie a indiqué que Chypre faisait une interprétation subjective des faits, précisant que des atrocités avaient été perpétrées contre des Turcs chypriotes, dont 8 000 avaient été déplacés et vivaient dans l’isolement total.  Il a ainsi demandé à la communauté internationale de mettre fin à cette injustice.

S’agissant des personnes disparues, le délégué a assuré que la Commission d’enquête en charge de ce dossier mettait tout en œuvre pour que les efforts déployés produisent des résultats.  Il a souligné qu’il en était de même pour la Commission de l’immobilier qui opérait en vue de dédommager les Chypriotes grecs. 

Le représentant de la Turquie s’est également prononcé sur les déclarations des États-Unis au sujet de la tentative de coup d’État de juin dernier, précisant que toutes les actions prises par son gouvernement dans le cadre de cette affaire respectaient le droit et les procédures judiciaires.  Il a lancé un appel aux États-Unis à procéder à l’extradition des auteurs de la tentative de renversement du pouvoir en Turquie.

Pour sa part, la Fédération de Russie a regretté que les États-Unis, l’Ukraine et l’Union européenne aient introduit dans les débats des questions juridiques et de territoires, qui n’ont rien à voir avec le programme de la Troisième Commission.  La déléguée a invité le représentant de l’Ukraine à donner plus de détails sur les tentatives radicales visant à instaurer un blocus alimentaire en Crimée.

La Chine s’est fortement opposée aux déclarations de l’Union européenne et des États-Unis sur les droits de l’homme.  La délégation a conseillé à ces pays d’examiner les problèmes afférents à ces droits sur leurs territoires avant de faire lecture d’un chapelet d’atteintes aux droits de l’homme commises par les Gouvernements européens et américain.  Elle a notamment cité la discrimination sur la base de la race et de l’appartenance ethnique et celle concernant les migrants et les réfugiés.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a également répondu à l’Union européenne, aux États-Unis et au Japon.  Elle a jugé que toutes les allégations relatives à la RPDC étaient totalement dénuées de fondement.  Le représentant a rappelé que, dans l’enceinte des Nations Unies, tous les États sont égaux et que les pays qui critiquaient la RPDC étaient ceux-là même qui avaient commis les pires atrocités de l’histoire, y compris actuellement, où, sous le prétexte de protection des droits de l’homme et de démocratie, ils ont provoqué la plus grave crise des réfugiés et des migrants depuis la Seconde Guerre mondiale.

La communauté internationale devrait demander à l’Union européenne et aux États-Unis de se concentrer sur leur propre situation.  Le Japon, quant à lui, ne répond pas à ses obligations concernant les crimes contre l’humanité, notamment contre le peuple coréen, massacrant un million de personnes et exploitant des milliers de femmes sexuellement.

L’Ukraine a rappelé à la délégation de la Fédération de Russie les termes d’une résolution relative à l’agression d’un État par un autre.  Une guerre d’agression est un crime contre la paix et la sécurité internationales, a insisté le représentant, ajoutant que le prétendu référendum sur la Crimée était nul et non avenu.

La déléguée de Chypre a regretté le fait que la Turquie allait à l’encontre des recommandations de la communauté internationale, et ne se conformait pas aux résolutions de l’Assemblée générale.  Selon la représentante, le moment est venu de mettre fin à l’occupation de Chypre en s’alignant sur la position de l’ONU.

Selon la représentante d’Israël, qui répondait à la délégation de l’État de Palestine, les Palestiniens ont fait le choix de ne pas respecter les droits de l’homme, en investissant dans l’endoctrinement plutôt que dans l’éducation.  Elle a décrié l’attitude de la Palestine qui n’a jamais pointé du doigt les activités terroristes du groupe Hamas ciblant en particulier Israéliens.

Le représentant du Japon a affirmé que son pays avait promis d’ouvrir une enquête sur les personnes disparues, précisant que les chiffres du délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) reposaient sur une mauvaise interprétation des faits.

L’observatrice de l’État de Palestine a estimé que les discours de l’État israélien visaient à détourner l’attention.  Selon elle, l’occupation est le nœud du problème, et c’est cette vérité qu’Israël ne veut pas reconnaître.  Elle a rejeté toute idée faisant croire que les Palestiniens apprenaient à leurs enfants à haïr. 

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a totalement rejeté les allégations, selon elles fallacieuses, du Japon, arguant que l’Accord de Stockholm avait été unilatéralement interrompu par ce pays.  Elle a exigé des excuses sincères pour tous les crimes du passé.

Le Japon a répliqué qu’il n’avait nullement l’intention de violer l’Accord de Stockholm.  Il a renvoyé à ses déclarations précédentes, regrettant que la RPDC ne réponde pas comme il se doit à toutes les préoccupations de la communauté internationale concernant ce pays.

Israël a mis au défi la délégation de l’État de Palestine de citer une organisation non gouvernementale palestinienne critiquant la situation ou des tribunaux palestiniens condamnant des Palestiniens.   

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