Les États Membres réaffirment leur volonté de débarrasser le monde des violences à l’égard des femmes
Le débat général sur la promotion de la femme s’est poursuivi, aujourd’hui, à la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, avec des appels insistants des États Membres à poursuivre leurs efforts visant à garantir un monde débarrassé de toutes les formes de violences que subissent les femmes.
Cette deuxième journée du débat général sur la promotion de la femme coïncidait avec la Journée internationale de la fille. Célébrée chaque année, le 11 octobre, cette Journée promeut les droits fondamentaux des filles, met en évidence les inégalités de genre qui subsistent entre filles et garçons.
Plusieurs États Membres ont rappelé la nécessité d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes, en dressant un tableau plutôt sombre de la situation. Le représentant de l’Australie a fait remarquer que plus de 70 femmes étaient mortes dans son pays à la suite de violences, souvent perpétrées par des connaissances.
Dans son dernier rapport sur la promotion de la femme*, le Secrétaire général souligne que 35% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles à un moment de leur vie, commises principalement par des partenaires intimes; une prévalence qui atteint 70% dans certains pays, précise le document.
De tels agissements sont inacceptables, estime l’Arabie saoudite qui, en vue de protéger les femmes saoudiennes contre toutes formes de violences, dont la violence domestique, a adopté de nombreuses lois qui aideront à renforcer leur rôle dans leurs communautés.
Le Costa Rica a fait état des efforts déployés par son pays afin d’intensifier la lutte contre les violences domestiques en matière civile et pénale, en favorisant l’accès aux soins des femmes victimes de ces actes.
La Namibie a déclaré prendre au sérieux la récurrence des « crimes passionnels » et d’autres abus violents contre les femmes et les filles; d’où l’alourdissement, par son système judiciaire, des peines contre les auteurs notamment des viols et des personnes ayant perpétré des violences domestiques.
Le Canada, candidat pour occuper un siège à la Commission de la condition de la femme pour la période 2017-2021, a dit avoir pris des mesures pour lutter contre la violence fondée sur le sexe, un phénomène qui affecte en particulier les femmes et les filles autochtones. À ce sujet, une enquête nationale a été lancée sur la disparition et le meurtre de certaines de ces personnes.
Les violences faites aux femmes dans les zones de conflit ont également alimenté les débats sur la problématique de la promotion de la femme, avec plusieurs interventions, dont celle de l’Iraq, qui a formé une demande à la communauté internationale, à savoir de ne pas oublier les crimes perpétrés par Daech contre des femmes yazidies.
Rappelant la pertinence de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, la République de Moldova a déclaré être préoccupée par la situation des femmes dans les zones de conflit, soulignant la nécessité de leur garantir une protection.
En tant que pays dont les institutions ont été affaiblies en raison de la guerre, le représentant de l’Afghanistan a fait valoir que cette situation prolongée avait contribué à la fragilisation de la condition des femmes qui ont dû, de ce fait, subir des abus tels que les mariages forcés ou les violences domestiques. Pour autant, a-t-il assuré, les autorités de son pays demeurent engagées à garantir à la femme afghane son bien-être.
Riche de son expérience de pays sortant d’une longue période de conflit, Sri Lanka a reconnu le rôle important des femmes dans la consolidation de la paix et la réconciliation nationale.
La question de la parité hommes-femmes a également été abordée par les délégations, y compris l’Afrique du Sud, dont le représentant s’est félicité de ce que son pays était l’exemple de la mise en œuvre de cet objectif avec la troisième place mondiale en matière de représentation des femmes au Parlement.
Le Qatar s’est félicité du fait que de nombreuses femmes aient présenté leur candidature au poste de Secrétaire général de l’ONU, estimant qu’il était légitime que les femmes occupent les plus hauts postes au sein des Nations Unies.
Par ailleurs, la vulnérabilité des femmes face aux changements climatiques a été soulignée par les Pays-Bas, dont la déléguée a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils respectent leurs engagements visant à permettre aux femmes d’accéder aux processus décisionnels les concernant en la matière.
La Troisième Commission poursuivra, et achèvera, demain, à partir de 10 heures, son débat sur la promotion de la femme.
* A/71/219
PROMOTION DE LA FEMME (A/71/38, A/71/209, A/71/219, A/71/223, A/71/306 et A/71/398
Débat général
M. ZWELETHU MNISI (Swaziland), parlant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a réaffirmé l’engagement des pays de cette région, notamment dans la Déclaration de Beijing, ainsi que dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le Programme d’action de développement durable à l’horizon 2030.
Il a réitéré leur volonté de veiller à ce que nul ne soit laissé de côté, en atteste la mise en place du Protocole de la SADC sur le genre et le développement qui souligne les efforts en vue de mettre en œuvre les principes et objectifs de développement durable. Son application est nécessaire, a-t-il dit, lançant un appel à la création d’un environnement institutionnel efficace.
M. Mnisi a également prôné l’instauration d’un système de suivi et de collecte de données pour appuyer le processus d’autonomisation de la femme. Il a également annoncé que les États membres de la SADC expérimentaient un programme pluridimensionnel d’autonomisation des femmes et pour lequel une priorité a été accordée par les gouvernements de la région.
Il s’est attardé sur la lutte contre le VIH/sida qui touche une grande partie des États de la SADC, soulignant que des actions ont été lancées avec notamment la promotion et la distribution des préservatifs et un plaidoyer sur la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Cette opération a eu pour résultat notamment un changement des comportements et l’atténuation de l’impact de la maladie au sein des populations, s’est-il félicité.
M. LUIS XAVIER OÑA GARCÉS (Équateur) a souligné qu’au cours des neuf années écoulées, son pays avait fortement amélioré la participation politique des femmes, avec des chiffres historiques en termes de représentation à l’Assemblée nationale, à la Cour de justice et dans l’exécutif.
Les portefeuilles de la justice et des droits de l’homme, de l’inclusion économique et sociale, de la coordination du développement, de la santé, du développement urbain et de l’habitat et du Secrétariat national de la planification sont détenus par des femmes.
En outre, l’égalité des genres est présente d’une manière transversale dans toutes les stratégies nationales. En juillet 2014, a été établi le Conseil pour l’égalité entre les sexes en tant que mécanisme de formulation d’intégration et de contrôle et de suivi des politiques publiques et des lois visant à la promotion de la femme.
L’Assemblée nationale, quant à elle, a approuvé le Code pénal intégral qui définit le féminicide et ses circonstances aggravantes, une loi de justice en matière d’emploi, qui reconnaît le travail non rémunéré et accorde aux femmes au foyer le droit à la sécurité sociale et à la retraite.
M. JAYAWARDENE (Sri Lanka) a rappelé que Sri Lanka était l’un des seuls pays d’Asie à compter plus de femmes que d’hommes parmi sa population. Il a ajouté que les femmes sri-lankaises avaient bénéficié de progrès sociaux et économiques importants au cours des 30 dernières années. « À l’heure actuelle, 97,2% des filles sri-lankaises terminent leurs études primaires », a-t-il salué, à titre d’exemple, ajoutant que la majorité des étudiants en médecine, droit, finance et dans l’enseignement sont désormais des femmes.
Le délégué a indiqué que son pays s’était fixé trois priorités en matière d’autonomisation des femmes, à savoir l’amélioration de la situation économique des femmes, l’élimination de la violence contre les femmes et une meilleure implication des femmes dans la vie publique et politique.
Rappelant que l’avenir économique du pays dépendait, au vue de son évolution démographique, de la bonne intégration économique de femmes, le représentant a notamment exprimé l’intention de Sri Lanka d’améliorer la participation des femmes vivant en milieu rural à l’économie rurale.
Par ailleurs, en tant que pays sortant d’une longue période de conflit, a indiqué le représentant, Sri Lanka reconnaît le rôle important des femmes dans la consolidation de la paix et la réconciliation nationale.
Le délégué a toutefois reconnu que certains obstacles persistaient sur la question de l’autonomisation des femmes, notamment le taux insatisfaisant de participation des femmes à la population active.
M. MOHAMED GHEDIRA (Tunisie), représentant de la jeunesse, s’est étonné qu’au XXIe siècle et alors que tous les jours des avancées majeures sont réalisées dans divers domaines tels que les sciences et les technologies, la question de la place de la femme dans nos sociétés était encore un sujet de débats et, pour certains, de polémiques.
Il s’est réjoui qu’une forte majorité de jeunes renient les idées du conformisme et du dogmatisme dans une société patriarcale et à dominance masculine. Il a souligné que, jour après jour, les femmes prouvaient que nous avons raison de penser qu’en réalité, la femme est l’avenir de l’homme.
Il a rappelé que la Tunisie, dès sa naissance, avait un visage de femme: celui d’Elyssa, princesse phénicienne qui fonda la cité de Carthage, et qui rayonna sur tout le bassin méditerranéen. Il a affirmé que le visage de la femme tunisienne d’aujourd’hui était celui d’une femme libre et émancipée, jouissant de droits inaliénables et en constante évolution.
Cette réussite n’est pas simplement le fait de quelques décisions politiques courageuses, a-t-il poursuivi, mais surtout le reflet de l’existence d’une conscience féminine tunisienne où la femme est le pilier qui prépare la génération de citoyens à venir et un moteur indispensable à l’avancée du pays.
L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont étroitement liées au développement durable, a souligné Mme MARÍA CLARISA GOLDRICK (Nicaragua). Elle a reconnu qu’il y avait eu des progrès à ce sujet en Amérique latine et dans les Caraïbes, même s’il reste beaucoup de défis à relever. Les hommes et les femmes doivent travailler ensemble pour vaincre les discriminations contre les femmes migrantes, autochtones, infectées par le VIH/sida ou rurales. Le Gouvernement sandiniste, a-t-elle assuré, s’est engagé à promouvoir la dignité des femmes dans toutes les sphères politique, économique et sociale.
Le Code de la famille représente un ensemble de textes centrés sur les droits de la femme et la lutte contre la violence, a expliqué la représentante. Au Nicaragua, plus de 50% des postes de pouvoir au sein de l’État et des gouvernements municipaux sont occupés par des femmes. Le respect de la vie, des coutumes et de la culture, le christianisme et le socialisme sont au cœur de la vie quotidienne, a-t-elle ajouté.
Mme MARIJE CORNELISSEN (Pays-Bas) a croisé le portrait de deux femmes, l’une au Népal et l’autre aux Pays-Bas. Ces deux femmes, a-t-elle déclaré, subissent d’une manière différente les effets des changements climatiques l’une étant d’un pays pauvre et l’autre d’un pays riche. La représentante a rappelé aux États Membres leurs engagements pris, l’an dernier, pour apporter une réponse appropriée aux effets dévastateurs des changements climatiques.
La déléguée a souligné l’urgence d’agir, rappelant qu’à ce jour les femmes étaient malheureusement les plus touchées par les effets du réchauffement de la planète. À cet égard, elle a indiqué que les femmes étaient encore sous-représentées, notamment en tant que propriétaires fonciers, décideurs ou banquiers, les empêchant de faire face aux effets des changements climatiques.
La déléguée a plaidé en faveur de l’accession des femmes aux instances de prises de décisions, rappelant que c’est une promesse qui leur avait été faite par les États Membres. Elle a lancé un appel à changer leurs structures politiques et à faire en sorte que les femmes soient scolarisées, tout en favorisant leur accès au crédit. « C’est ce qu’on attend de tous les pays », a-t-elle conclu.
Mme FARZANEH ABDULMALEKI (République islamique d’Iran) a assuré que les femmes iraniennes, « malgré les sanctions cruelles et injustes imposées au peuple », avaient enregistré des progrès importants dans tous les aspects de la vie sociale. Le Gouvernement iranien est déterminé à donner aux femmes un rôle plus central encore, en encourageant leur participation au processus de prise de décisions et sur le marché du travail, et en leur offrant un meilleur accès à l’éducation, aux ressources économiques et aux emplois.
Concrètement, a poursuivi Mme Abdulmaleki, le Président a suspendu l’examen de recrutement pour la fonction publique afin de rectifier les quotas par sexe et de garantir un équilibre entre les hommes et les femmes. Des politiques d’appui aux foyers dirigés par des femmes ont été finalisées au plus haut niveau.
Le sixième Plan de développement national pour la période 2016-2020 a été élaboré en tenant compte de la problématique hommes-femmes. De plus, le nombre de femmes élues au Parlement a doublé lors des élections de février dernier. Le Président a également chargé une femme de renforcer la promotion des droits de l’homme dans le pays et nommé des femmes à la tête des affaires des femmes et de la famille et à la tête du Département de l’environnement. Enfin, la représentante a compté plus de 2 000 organisations non gouvernementales actives dans le domaine de l’autonomisation des femmes.
M. AL-HUSSAINI (Iraq) a assuré que le Gouvernement de son pays multipliait les efforts pour autonomiser les femmes. Un comité des femmes et de la famille a été créé au sein du Parlement, où 25% des sièges sont occupés par des femmes, pour les protéger des violences à leur égard. L’Iraq a réaffirmé le principe de l’égalité des sexes dans sa Constitution. L’égalité est ainsi assurée au cours de la scolarité et le Gouvernement encourage l’apprentissage mixte et l’octroi de bourses aux filles.
Les femmes iraquiennes occupent, aujourd’hui, de nombreuses fonctions qui étaient auparavant « l’apanage des hommes », s’est félicité le représentant. Toutefois, le pays a été le témoin d’attaques terribles par Daech, a-t-il rappelé. Il ne faut pas oublier les crimes perpétrés contre des femmes yazidies et aider à leur réinsertion dans la société.
Mme VERONICA GARCIA GUTIERREZ (Costa Rica) a fait état des efforts déployés par son pays pour lutter contre les violences domestiques en matière civile et pénale, et favoriser l’offre de soins aux femmes victimes de ces actes. Par ailleurs, la législation du Costa Rica prévoit des mesures coercitives contre l’exploitation des êtres humains, a fait remarquer Mme Garcia.
Elle a aussi fait valoir l’importance accordée par son pays à la question de l’autonomisation des femmes qui, a-t-elle précisé, les aide à sortir des cycles de violences. Dans la même veine, elle a déclaré que leur accès aux droits économiques avait pour effet de consolider une protection complète de ces dernières.
À cet égard, le Costa Rica garantit aux femmes un appui économique et technique, s’est-elle réjouie. Son pays, a-t-elle dit, a institué un cadre institutionnel qui consacre l’égalité hommes-femmes avec une participation politique qui leur assure le plein exercice de leurs droits.
Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a indiqué que son pays avait récemment amélioré son cadre juridique et renforcé ses mécanismes institutionnels. Le Plan d’action révisé sur la protection des droits de l’homme pour la période 2016-2017 contient ainsi des chapitres séparés sur l’égalité des sexes, la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
En outre, plusieurs amendements ont été introduits pour aligner la législation sur les instruments juridiques internationaux auxquels la Géorgie est partie, notamment la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul).
Des textes visent également à garantir l’égalité des sexes dans les conseils municipaux, ce qui est nouveau pour la Géorgie, s’est félicitée la représentante. Le pays coopère activement avec les titulaires de mandats de l’ONU, a-t-elle assuré. Ainsi donnera-t-il suite aux recommandations de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes qui s’est rendue sur place en février dernier.
Avec l’appui d’ONU-Femmes, le Gouvernement entreprend d’ajuster les objectifs de développement durable et d’intégrer la problématique hommes-femmes à tous les niveaux.
Mme CAROLINA POPOVICI (République de Moldova) a déclaré être préoccupée par la situation des femmes dans les zones de conflit, soulignant la nécessité de leur garantir une protection, en particulier aux groupes les plus vulnérables.
Sur la question de l’autonomisation des femmes, elle a annoncé que son pays avait adopté, en avril dernier, au Parlement une loi qui impose un quota prenant en compte la question du genre dans les désignations des candidats des partis politiques et les nominations au sein du Gouvernement. En effet, cette loi prévoit que les femmes doivent constituer 40% des candidats des formations politiques et des cabinets ministériels, a précisé la déléguée.
La prochaine étape des autorités de la République de Moldova est de faire en sorte que, sur la question de l’égalité des sexes, il y ait plus d’engagement de la part des médias et des compagnies publicitaires, a souligné la représentante.
Elle a rappelé que son pays était le premier de l’Europe du Sud-Est à allouer une partie de son budget à l’introduction des questions de genre dans les cours des universités nationales. Son pays, a-t-elle déclaré, accorde une importance particulière au rôle des femmes dans les processus de paix et de sécurité.
M. WILFRIED EMVULA (Namibie) a mis l’accent sur la récurrence des « crimes passionnels » et d’autres abus violents contre les femmes et les filles. De ce fait, le système judiciaire a alourdi les peines, en accordant une attention particulière également au viol et à la violence domestique pour, d’une part, juger les auteurs et, d’autre part, assister les victimes.
Il a estimé que l’autonomisation économique et politique des femmes était devenue un impératif pour l’élimination de la violence. Dans cet objectif, le Ministère du travail a de nouveau augmenté le salaire minimum des travailleurs domestiques aux fins d’améliorer l’indépendance économique et le renforcement de leur capacité de négociations au sein du foyer.
La Namibie a également lancé, cette année, une politique pour les petites et moyennes entreprises afin d’ouvrir la voie aux femmes dans le monde des affaires et de l’entreprenariat.
M. Emvula a rappelé, en conclusion, que la Première Dame de la Namibie, Mme Monica Geingos, avait été nommée Ambassadrice spéciale du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) pour les jeunes femmes et les filles dans le cadre de la campagne mondiale contre le Sida. En tant que nation particulièrement affectée par la pandémie, la Namibie mise sur cette campagne pour apporter davantage de visibilité et galvaniser les efforts de lutte contre cette maladie, qui a un impact particulier sur les femmes et les filles.
Mme AL KAHTANI (Arabie saoudite) a assuré que les femmes de son pays participaient à la prise de décisions. Elles ont notamment le droit de vote et participent aux délégations officielles du Royaume dans les instances internationales. De nombreuses lois ont été adoptées pour renforcer le rôle des femmes saoudiennes dans leurs communautés et pour les protéger contre toutes formes de violences, dont la violence domestique.
De plus, a souligné la représentante, la charia interdit toutes formes de discrimination pour des raisons de race, d’ethnie ou de sexe. Par ailleurs, elle a déploré la violation des droits des femmes avec le conflit en Syrie ou en Palestine.
M. ZULU (Zambie) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 donnait un nouvel élan à la réalisation de l’objectif 5 sur l’égalité des sexes et à l’engagement des gouvernements d’adopter des politiques rationnelles et d’appliquer la législation sur la promotion et l’autonomisation des femmes.
En 2015, dans le cadre de réformes tendant à créer un climat propice à l’égalité des chances, le Gouvernement a révisé ses politiques sur l’enfance et sur l’égalité des sexes datant de 2000 aux fins d’examiner les mariages d’enfants, les mariages précoces et forcés et de mieux protéger les femmes et les filles.
D’autre part, l’élaboration d’une politique de protection sociale a permis de mettre davantage l’accent sur la promotion de l’autonomisation des femmes, grâce à des programmes générateurs de revenus. Au début de l’année en cours, la Zambie, en collaboration avec la Banque mondiale, a lancé le projet Girls Education, Women Empowerment Livelihood ciblant 75 000 femmes vulnérables âgées de 19 à 64 ans, et 14 000 adolescentes de 14 à 18 ans vivant dans des foyers extrêmement pauvres.
Mme AL-MURAIKHI (Qatar) a déclaré que l’égalité homme-femmes était une garantie pour l’instauration d’une société pacifique. C’est avec satisfaction qu’elle a observé que de nombreuses femmes avaient fait acte de candidature pour le poste de Secrétaire général de l’ONU. Selon la déléguée, il est légitime que les femmes occupent les plus hauts postes au sein des Nations Unies.
Au niveau national, elle a précisé que la Constitution du Qatar soulignait l’égalité de tous les citoyens sans discrimination de sexe, de religion ou de langue. La représentante a affirmé que son pays mettait en avant le rôle clef joué par les femmes. Un plan consacrant l’autonomisation des femmes a été mis en place et est renforcé par une stratégie qui garantit le rôle des femmes dans la cellule familiale.
Par ailleurs, la Constitution prévoit le droit à l’éducation obligatoire et gratuite. À ce titre, elle a souligné que les statistiques nationales avaient montré que les filles étaient deux fois plus nombreuses dans les universités que les garçons.
Le Qatar est également engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, en atteste la mise en place d’un mécanisme en vue de protéger les femmes, en particulier les femmes migrantes soumises à des traitements durs, a-t-elle expliqué.
Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a donné un aperçu des différentes lois promulguées pour prévenir et lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, en particulier celle sur le voyeurisme par le biais de photos et de vidéos, ou contre la pornographie mettant en scène des enfants, et la proclamation du 25 novembre Journée nationale de sensibilisation à l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Des centres d’accueil et de crise après un viol ont été mis en place dans plusieurs régions du pays tandis que des manuels d’orientation et des outils d’évaluation ont été élaborés par le Conseil interinstitutions sur la violence à l’encontre des femmes, a souligné l’intervenante.
S’agissant du harcèlement sur les lieux publics, la ville de Quezon a conclu un partenariat avec ONU-Femmes en vue de la collecte d’informations sur la violence sexiste dans les transports publics. Les Philippines se targuent également d’avoir un robuste mécanisme d’appui aux migrantes, avec notamment des séminaires d’orientation avant l’emploi, des programmes de conseils pour les groupes considérés à risque, y compris les Philippines qui comptent se marier à l’étranger et les filles au pair.
Les services d’immigration sont aussi entraînés à détecter des victimes potentielles de la traite dans les aéroports et les ports maritimes. Mme Yparraguirre a fait état d’un nombre alarmant d’enfants parmi les victimes. En dépit des efforts, en 2015, les Philippines avaient enregistré 1 505 cas, dont 88% étaient des femmes et 21% des filles mineures utilisées dans le travail forcé et la prostitution. Depuis 2013, le programme de réinsertion des victimes a servi à 5 096 personnes, dont 74% de femmes.
Mme ALMAGUL KONURBAYEVA (Kazakhstan) a invité les délégations à une réflexion approfondie sur la corrélation entre la promotion de la femme et les questions les plus fondamentales figurant dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il s’agit d’examiner les moyens par lesquels les efforts des États Membres, une cohérence accrue au sein du système des Nations Unies et le travail collectif conduiront effectivement à une inclusion des femmes susceptibles de contribuer, de manière significative, à la paix et la sécurité, aux droits de l’homme, au développement durable, à la réduction de la pauvreté et à l’atténuation des répercussions des changements climatiques, a-t-elle préconisé.
Le Kazakhstan a recommandé un renforcement des capacités à tous les niveaux de sorte à garantir la transparence et la reddition de comptes des mécanismes gouvernementaux et l’état de droit. Cette démarche devra aussi s’accompagner d’un système strict de suivi et de l’utilisation de données ventilées par sexe, avec des statistiques reposant sur des indicateurs quantifiables.
Mme MARIE-FRANÇOISE BERNADEL (Haïti) a indiqué que le Ministère de la condition féminine et des droits des femmes s’était doté de deux fonctions essentielles: la promotion et la défense des droits des femmes et la généralisation de l’analyse selon le genre. Elle a fait observer que le pays était toujours confronté à différents défis pour garantir le développement durable en dépit de certains progrès dans les domaines prioritaires haïtiens à partir du Programme d’action de Beijing, comme l’éducation et la formation des femmes, la formation professionnelle, l’université, l’alphabétisation, les femmes et l’économie et l’agriculture.
Elle a précisé que, dans l’agriculture, 25,3% des exploitations étaient gérées par des femmes, et que le secteur des manufactures, surtout l’industrie du textile, connaissait un certain développement dans les zones franches situées dans l’ouest et le nord. Par ailleurs, la dernière révision à la hausse du salaire minimum des différents secteurs d’activité a pris en compte les travailleurs de maison, en majorité des femmes.
En outre, le taux de mortalité maternelle est passé de 630 à 350 pour 100 000 naissances vivantes et la planification familiale affiche un progrès, en particulier en matière de connaissance et d’utilisation des méthodes modernes de contraception par les femmes.
Elle a également souligné qu’avec le tremblement de terre, les interventions concernant la violence contre les femmes s’étaient multipliées dans les camps des déplacés pour contrer cette violence devenue plus visible en raison de l’hébergement des populations déplacées dans des abris de fortune.
Pour cette raison, une coordination des affaires féminines a été créée au sein de la police nationale et deux commissariats de Port-au-Prince ont été dotés d’une unité pilote d’accueil des femmes et des filles violentées.
M. YIĞIT CANAY (Turquie) a assuré que son pays s’était engagé à améliorer les niveaux de vie et les droits des femmes et des filles, et à assurer leur participation pleine et égale dans toutes les sphères de la vie sociale. Avec la contribution de la société civile, des réformes juridiques sont en cours pour renforcer leurs droits. L’égalité des sexes devant la loi est un principe constitutionnel en Turquie, a précisé le représentant. Récemment, des amendements ont introduit la notion de « discrimination positive », a-t-il ajouté.
De plus, le Gouvernement a appuyé l’établissement à Istanbul du bureau régional d’ONU-Femmes pour l’Europe et l’Asie centrale. En décembre 2015, la Turquie a accueilli la Conférence mondiale pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, organisée avec ONU-Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
La Turquie, a-t-il rappelé, a contribué activement à l’élaboration de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), et qu’elle a été le premier pays à la ratifier. Le Gouvernement a créé 46 centres de prévention et de surveillance de ces types de violence.
Le représentant a salué le fait que les questions de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles ont fait partie des engagements contractés lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul, tenu en mai dernier. C’est dans cet esprit, a-t-il souligné, que la Turquie a accueilli 2,7 millions de Syriens qui ont fui la violence du régime syrien et de Daech. À ce jour, plus de 170 000 bébés syriens sont nés dans les centres de protection temporaires en Turquie.
Mme INA KRISNAMURTHI (Indonésie) a déclaré que les femmes faisaient partie des personnes les plus désavantagées et étaient gravement exposées à la pauvreté et aux catastrophes. Quand elles sont pauvres, elles deviennent plus vulnérables aux conflits et aux exploitations, a déploré la déléguée.
Elle a indiqué que son pays avait fait sien le Programme de développement durable à l’horizon 2030 en l’insérant dans ses cadres nationaux avec un caractère sans exclusion. La déléguée a assuré que son pays était pleinement engagé pour l’égalité hommes-femmes dans tous les domaines de la vie, et continuait de travailler pour l’amélioration de la présence des femmes dans les systèmes de prise de décisions, et de favoriser l’accès aux services de santé sexospécifiques.
Cette année, un programme axé sur l’autonomisation des femmes et sur l’égalité hommes-femmes a été lancé. Il privilégie également la lutte contre la violence et le renforcement des capacités des femmes, a affirmé Mme Krisnamurthi. Par ailleurs, un programme sur le système de détection précoce des exploitations des êtres humains a été établi.
M. D.G. BALA (Nigéria) a indiqué que son pays avait mis en place de solides politiques pour relever les défis en matière de promotion de la femme. Le Gouvernement a identifié des cibles spécifiques pour améliorer la vie et le bien-être des femmes et des filles désavantagées au Nigéria. Il s’efforce également de renforcer la présence des femmes en politique et a nommé des femmes hautement qualifiées à des postes de ministres. Une unité de la parité a été « revitalisée » dans toutes les institutions gouvernementales, a ajouté le représentant.
Par ailleurs, a détaillé M. Bala, l’accent est mis sur la sécurité alimentaire, l’accès des femmes à la terre et les marchés agricoles. Des transferts monétaires assortis de conditions aident plus d’un million de femmes artisanes et agricultrices.
Le Nigéria a également mis en place des filets de sécurité sociale destinés à 25 millions de citoyens vulnérables environ, y compris des veuves, des femmes célibataires, et des survivantes de la violence sexiste. Un programme de sensibilisation encourage les jeunes à défendre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Il a par ailleurs assuré que les droits des femmes, des filles et des personnes « libérées des griffes de Boko Haram » recevaient une attention particulière.
Mme LOBO (Honduras) a mis en avant la loi portant création d’un programme national de crédit solidaire pour les femmes rurales destiné à l’amélioration de l’assistance technique et des activités et services en faveur du développement rural.
Le Congrès national a en outre approuvé la loi sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
M. MAHLATSE MMINELE (Afrique du Sud) a déclaré que le continent africain accordait une importance aux questions axées sur les préoccupations de la femme, notamment leur autonomisation. En la matière, l’Afrique du Sud reconnaît les progrès mais estime qu’il en faut davantage, au regard des abus auxquels les femmes sont régulièrement soumises.
En ce qui concerne l’égalité hommes-femmes, il a assuré que son pays appuyait la Convention contre la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes, saluant tous les progrès accomplis dans ce domaine.
L’objectif de la parité est évident dans son pays avec une représentation de 42% des femmes dans le Gouvernement et à l’Assemblée nationale. En outre, les femmes représentent 50% des fonctionnaires du service public et 52% des présidents de commissions au Parlement. Cette position a valu à l’Afrique du Sud la troisième place au monde en matière de représentation des femmes au Parlement, s’est-il félicité M. Mminele. Le représentant a assuré que son pays restait engagé dans l’appui à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 car il a une résonnance avec le plan national de développement de l’Afrique du Sud.
Mme MYRIAM AMAN SOULAMA (Burkina Faso) a souligné que des progrès remarquables avaient été réalisés dans son pays depuis la Déclaration et le Plan d’action de Beijing, tant aux niveaux législatif et institutionnel que politique et socioéconomique. Des politiques et des stratégies ont été mises en œuvre pour soustraire les femmes « aux pratiques avilissantes, contraires à la dignité humaine et aux principes d’égalité ».
Le Gouvernement du Burkina Faso a poursuivi la mise en œuvre du programme conjoint de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles à travers des activités de sensibilisation et de formation, des réseaux communautaires et des centres d’hébergement temporaire pour les victimes.
L’institutionnalisation d’un quota de 30% en faveur des femmes sur les listes aux élections législatives et municipales et l’adoption de la loi portant sur le régime foncier rural devraient accroître les possibilités des femmes de contribuer à la vie politique et économique du pays, s’est félicitée Mme Soulama.
Le Gouvernement a également pour objectif de réaliser « l’éducation pour tous » d’ici à 2021 et d’accroître le taux d’alphabétisation des femmes au cours des prochaines années. Sur le plan de la santé, le taux de mortalité maternelle a régressé, passant de 307 décès en 2006 à 172,4 décès en 2013 pour 100 000 naissances.
Par ailleurs, un fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes a été mis en place et a permis d’octroyer des crédits d’un montant de près de 40 millions de dollars à des entrepreneurs et associations féminines.
Mme BAOMAR (Oman) a affirmé que les femmes et les hommes jouissaient des mêmes droits sur les lieux de travail, et que la présence des femmes dans la vie active ne cessait d’augmenter au fil des années. La déléguée a indiqué que 43% des femmes constituaient la main d’œuvre dans le secteur public de son pays.
À cet égard, elle a annoncé que le Sultanat d’Oman célébrait, pendant ce mois d’octobre, les femmes pour apprécier le rôle joué par elles dans la société. Celles-ci sont représentées dans les ministères, au Parlement, dans le secteur privé, ainsi que dans les forces de police et le système judiciaire.
Elle s’est également félicitée de ce que les femmes de son pays bénéficiaient des mêmes revenus que les hommes et acquéraient des titres de propriété foncière. La déléguée a annoncé que son pays allait modifier sa législation pour permettre aux femmes de se déplacer avec leur propre passeport sans l’autorisation d’un homme.
Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a indiqué que son pays avait mis en pratique des mesures spécifiques « pour appuyer le leadership des femmes ». Un quota a été introduit pour garantir qu’un certain nombre de femmes au Parlement et à plusieurs postes de haut niveau, dont celui de Présidente de la Cour suprême, sont occupés par des femmes.
En dépit de contraintes budgétaires, a-t-elle souligné, le Kirghizistan alloue des fonds importants à la construction d’écoles, notamment dans les zones rurales. Par ailleurs, elle a préconisé le renforcement de la coopération internationale entre les pays d’origine, de transit et de destination, pour prévenir la traite des demandeuses d’asile, des réfugiées et des migrantes.
Mme SUKKAR (Jordanie) a déclaré que le fait que la Constitution de son pays stipulait que tous les Jordaniens étaient égaux a favorisé la participation des femmes à la vie publique. La stratégie nationale a été révisée pour renforcer l’égalité hommes-femmes et réaliser l’objectif visant de l’autonomisation de la femme.
Elle a expliqué qu’un plan national arrivant à échéance en 2025 avait été mis en œuvre pour traduire la vision du Gouvernement qui estime que la femme doit jouer un rôle clef dans la société.
Par ailleurs, la Jordanie tente de s’acquitter de ses engagements dans les missions de maintien de la paix ou surviennent des cas de violence aux femmes qui, a-t-elle lancé, représentent les pires violations de leurs droits.
La déléguée a rappelé qu’un million de Syriens étaient réfugiés en Jordanie avec 50% des femmes. Elle a assuré que son pays mettait tout en œuvre pour leur apporter la sécurité et la protection.
Mme VIEIRA (Cabo Verde) a souligné le ferme engagement de son pays en faveur des objectifs de développement durable consacrés à l’autonomisation des femmes et des filles et à l’égalité des sexes. Ainsi, le pays a-t-il réalisé la parité à tous les niveaux de l’enseignement.
Le Gouvernement cherche aussi à améliorer la planification familiale et l’accès à la santé génésique. En outre, les plans nationaux pour l’égalité des sexes et pour la lutte contre la violence sexiste constituent des outils importants pour promouvoir les droits des femmes. Le Gouvernement de Cabo Verde a établi un fonds pour la protection des victimes, avec l’appui du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Mme HTWE TRA NANDI (Myanmar) a déclaré qu’en coopération avec plusieurs agences des Nations Unies, le Comité national pour les questions féminines avait élaboré, en octobre 2013, la Stratégie nationale de promotion de la femme (2013-2022) et que les droits des femmes étaient protégés en vertu de textes législatifs sur la sécurité sociale, le salaire minimum, le travail, le règlement des litiges liés à l’emploi, l’enregistrement des associations, ainsi que le mariage des femmes bouddhistes.
Le Myanmar a également signé la Déclaration d’engagement concernant l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Enfin, un projet de loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, conforme aux dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est en cours de rédaction.
Mme MILDRED GUZMAN (République dominicaine) a indiqué que son pays s’appuyait sur des politiques publiques qui s’attaquent aux problèmes principaux auxquels les femmes font face à cause de l’inégalité des sexes. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 fait de la parité un principe central et transversal.
À compter de mars 2017, un nouveau projet intitulé « Ville Femme » offrira aux femmes un lieu unique où elles pourront trouver des soins de santé sexuelle et reproductive, des conseils juridiques, un appui en cas de violence sexiste, des gardes d’enfants, ou des opportunités en matière d’autonomisation économique. Une ligne rouge fonctionne déjà 24 heures sur 24, ainsi que des maisons d’accueil pour les victimes de violence avec l’appui de la société civile. Le pays entend également renforcer ses enquêtes sur les crimes de féminicide.
M. SEDDIQ RASULI (Afghanistan) a déclaré que les femmes afghanes jouaient un rôle clef dans tous les domaines de la vie. La loi électorale donne des pouvoirs à la femme lui permettant de participer au processus des élections. Il a également salué l’augmentation de la participation des femmes dans le secteur de l’éducation, l’Afghanistan poursuivant ainsi sa voie vers la réalisation des objectifs de développement durable.
Le représentant a évoqué le plan national de mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité grâce auquel les autorités ambitionnent d’augmenter le nombre de femmes au sein des forces de sécurité.
Il a insisté sur le fait que les institutions afghanes avaient été affaiblies à cause de la guerre, fragilisant la situation des femmes qui ont dû subir des abus tels que les mariages forcés, ainsi que les violences domestiques. Le délégué a assuré que le Gouvernement de son pays était engagé pour garantir à la femme afghane son bien-être.
Mme PATTY HAJDU, Ministre de la condition féminine du Canada, s’est félicitée des conclusions de la session de la Commission de la condition de la femme, tenue en mars dernier, notamment en ce qui concerne la situation des femmes et des filles autochtones, la réduction de la violence à l’égard des femmes et des filles, et la promotion du rôle de la société civile en tant qu’acteur clef pour réaliser l’égalité des sexes. À ce sujet, le Canada est candidat pour occuper un siège à la Commission pour la période 2017-2021.
Le Premier Ministre canadien, M. Justin Trudeau, est un féministe convaincu, a rappelé Mme Hajdu, et il a nommé, pour la première fois dans l’histoire du pays, un cabinet où prévaut la parité. Le Gouvernement a pris des mesures importantes pour lutter contre la violence fondée sur le sexe au Canada, un phénomène qui affecte en particulier les femmes et les filles autochtones. À ce sujet, une enquête nationale a été lancée sur la disparition et le meurtre de certaines de ces personnes.
Par ailleurs, a poursuivi la Ministre, le Gouvernement est en train d’élaborer un cadre pour l’éducation et la garde des jeunes enfants, et de créer une stratégie pour réduire la pauvreté et répondre aux inégalités persistantes en termes de revenus. Il continuera en outre de financer des projets d’organismes nationaux, régionaux et communautaires qui travaillent à éliminer les obstacles à la réussite des femmes et des filles.
Mme ZEWDIE (Éthiopie) a souligné que son pays avait mis en place une politique globale des cadres juridiques en vue de matérialiser ses engagements pour la promotion de la femme et des filles. Ces cadres, a-t-elle assuré, ont permis d’enregistrer des résultats positifs en termes d’autonomisation économique et de participation politique des femmes dans le pays.
La représentation des femmes au Parlement s’est accrue passant de 2,75% en 1995 à 38,8% en 2015, a-t-elle annoncé. En outre, leur représentation dans les conseils administratifs locaux a atteint 50%, a-t-elle dit. Toutefois, il a fait observer que des défis se dressaient sur la voie des progrès, notamment dans les attitudes et dans des normes nationales, de même que la limitation de données ventilées sur les questions touchant à l’autonomisation de la femme. À cet égard, elle a appelé la communauté internationale à coopérer avec tous les États Membres pour contribuer pleinement à la promotion des femmes.
Mme LISA SINGH (Australie) a mis l’accent sur la nécessité d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes. L’année dernière, plus de 70 femmes sont mortes en Australie à la suite de violences, souvent perpétrées par des connaissances. Elle a jugé cet état de fait complètement inacceptable. Le plan national pour réduire la violence à l’égard des femmes et de leurs enfants pour la période 2010-2022 réunit le Gouvernement, la communauté et la société civile pour réduire véritablement ce fléau, et il est complété par un ensemble de mesures pour la sécurité des femmes et de leurs enfants.
De plus, a expliqué Mme Singh, l’Australie œuvre en partenariat avec ses voisins du Pacifique pour s’attaquer aux causes profondes et aux comportements qui permettent la violence. Le Gouvernement assiste des organisations de défense des droits des femmes pour éliminer les pratiques néfastes, telles que la polygamie, la dot, et le meurtre des femmes accusées de sorcellerie. De plus, l’Australie apporte 6 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour éliminer la violence à l’égard des femmes.
Mme MARIA JOSE DEL AGUILO CASTILLO (Guatemala) a proposé, à l’occasion de la Journée internationale de la fille, aujourd’hui, une réflexion critique sur leur situation et la garantie de leurs droits et libertés fondamentales, indépendamment de l’origine, la religion, le groupe ethnique ou l’âge. Elle a recommandé une collecte de données ventilées pour faciliter la réalisation, en toute connaissance de cause, des objectifs pertinents du Programme de développement à l’horizon 2030.
Elle a salué le thème choisi pour la Journée internationale de la fille: « Réalisation des objectifs de développement durable, données sur la situation mondiale des filles ». « Lorsque nous investissons dans la santé, la sécurité et l’éducation des filles, en temps de paix comme de crise, a-t-elle déclaré, on contribue à la réalisation des rêves des filles. »
Elle a ensuite mis l’accent sur l’objectif 3 du Programme 2030 relatif à l’accès des femmes à l’éducation formelle, ajoutant que le Guatemala avait atteint l’égalité des garçons et des filles dans l’enseignement primaire et secondaire, et avait réussi à inscrire davantage de femmes dans le cycle supérieur.
Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a assuré que le Gouvernement de son pays avait introduit la problématique hommes-femmes dans toutes ses politiques, y compris les stratégies pour la croissance et la réduction de la pauvreté sur le continent et à Zanzibar. Diverses mesures ont été prises pour éliminer et prévenir la violence contre les femmes et les filles. Des programmes d’alphabétisation ont été introduits et un bureau de la parité des sexes a été créé sur les lieux de travail et dans les postes de police. Il conduit également des campagnes de sensibilisation contre la violence sexuelle et sexiste et pour éliminer les mutilations génitales féminines.
Malheureusement, a poursuivi la représentante, 8 000 femmes meurent encore, chaque année, de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. C’est pour cette raison que le Gouvernement a mis au point un programme sanitaire qui opère gratuitement les femmes, notamment pour remédier à la fistule obstétrique.
Mme MAYA DAGHER (Liban) a souligné que les autorités libanaises travaillaient en coopération étroite avec la société civile et le secteur privé, et avec de nombreux acteurs régionaux et internationaux, pour promouvoir les droits des femmes et des filles à tous les niveaux. En 2014, une loi sur la violence domestique a été adoptée.
Le Liban lutte également contre la traite des personnes et s’efforce de consolider la protection des travailleurs migrants contre toute forme de violence. L’été dernier, la participation des femmes aux élections municipales, en tant qu’électrices et candidates a atteint des niveaux sans précédent, s’est-elle félicitée.
Mme Dagher a rappelé que le défi le plus important auquel le Liban doit faire face, aujourd’hui, reste la présence de plus de 1,5 million de réfugiés palestiniens et syriens, dont plus de 70% sont des femmes et des enfants.
L’Islande reste au sommet de l’indice sur l’égalité des sexes depuis sept années consécutives, s’est félicitée Mme MARIA MJOLL JONSDOTTIR (Islande). Le pays a amélioré sa riposte face à la violence domestique en adoptant des mesures telles que le retrait de l’auteur du foyer, la publication d’ordonnances d’éloignement ou l’aide aux victimes. Il existe dans la capitale un centre de consultation pour les adultes ayant fait l’objet de violence de la part de partenaires intimes ou dans le cadre de la prostitution.
De plus l’Islande est l’un des pays porte-drapeau de l’initiative « Lui pour elle ». La représentante a partagé un fait nouveau marquant: le pays est dans la phase finale de la création d’une norme de rémunération égale qui pourrait être répliquée dans tous les pays du monde.
Mme GUEYE (Sénégal) a indiqué que son pays déployait des efforts en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes par une révision du Code pénal, qui interdit toutes les formes de violence.
L’autonomisation de la femme est néanmoins fondamentale pour faciliter l’émancipation de la femme. Dans cette optique, 194 petites et moyennes entreprises de femmes et de jeunes ont été financées au moyen d’un programme public, notamment dans la foresterie, l’élevage et la pêche.
La politique de protection sociale a été rendue opérationnelle par la couverture maladie universelle et la mise en place de centres d’accueil des victimes de la fistule obstétricale dans les régions du Sud.
Elle a enfin lancé un appel aux délégations en vue de consultations officieuses constructives autour d’un projet de résolution sur l’élimination de la fistule obstétricale.
Mme YASUE NUNOSHIBA (Japon) a rappelé que son pays avait annoncé, en mars 2015, une contribution de 350 millions de dollars pour faire avancer au cours des trois prochaines années les objectifs de développement durable dans le domaine de l’éducation, en mettant l’accent sur la problématique hommes-femmes et sur l’autonomisation des femmes et des filles.
En mai dernier, le Japon a introduit une stratégie de développement pour l’égalité des sexes et l’autonomisation. Il s’agit d’encourager les femmes du monde entier à prendre des positions de leadership dans des domaines aussi variés que la science, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques, la consolidation de la paix ou la prévention des catastrophes, a expliqué la représentante.
De plus, a poursuivi Mme Nunoshiba, lors du dernier Sommet du G7 à Ise-Shima, le Japon a annoncé une initiative mondiale de développement des ressources humaines destinée à environ 5 000 employées gouvernementales. Par ailleurs, le Japon met en œuvre son plan d’action sur les femmes, la paix et la sécurité. Il a organisé le symposium régional pour l’Asie-Pacifique avec ONU-Femmes à Bangkok en juillet. Enfin, chaque année, depuis 2014, le pays accueille l’Assemblée mondiale des femmes.
M. GEORGI PANAYOTOV (Bulgarie) a souligné que le Gouvernement révisait constamment la législation nationale aux fins d’intégrer une perspective de genre. Au début de cette année, le Parlement a d’ailleurs passé une nouvelle loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes consacrant le principe de la parité en tant que politique publique coordonnée.
La Bulgarie a récemment adhéré à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, et s’engage à adopter des mesures législatives spéciales et à concevoir et exécuter des politiques spécifiques dans ce contexte.
Le Gouvernement réexamine actuellement la stratégie nationale de promotion de l’égalité des sexes en vue du renforcement des dispositions relatives à l’égalité de traitement, d’accès aux ressources et dans la participation à la prise de décisions.
M. MUHAMEDJANOV (Tadjikistan) a expliqué que le Comité chargé des questions féminines et de la famille était le mécanisme institutionnel dont le mandat consistait à créer les conditions propices au développement de la famille, à l’emploi des femmes et à l’amélioration du rôle social des femmes et des filles.
Il a mis en exergue les efforts consentis par le Tadjikistan dans le contexte des objectifs internationalement agréés dans le domaine de l’accès à l’eau et à l’assainissement, suite au Symposium de haut niveau sur l’objectif 6 de développement durable, qui a eu lieu à Douchanbé, les 9 et 10 août dernier.
À cet égard, il a plaidé pour des financements suffisants et des engagements d’ordre pratique tant des États que de la communauté internationale. Il a enfin considéré que la soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme serait l’enceinte idéale pour discuter en profondeur des meilleurs moyens d’atteindre l’objectif 5 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.
M. LEWIS BROWN (Libéria) a fait remarquer que 12 jeunes filles du Libéria avaient, aujourd’hui, l’occasion de célébrer la Journée internationale de la fille aux États-Unis dans le cadre d’un échange éducatif organisé par la Première Dame américaine, Mme Michelle Obama. Dans le cadre des engagements pris par son pays pour la promotion de la femme, il a mentionné la loi sur la représentation et la participation égales, qui crée un minimum de 15 sièges pour les femmes au Parlement, et la loi sur la violence domestique. En outre, les lois sur le viol et les enfants pénalisent les mutilations génitales féminines.
M. Brown a remercié ONU-Femmes pour son appui et sa contribution à l’organisation, en mai dernier, d’un forum des donateurs pour la promotion de la parité. Le Libéria, a-t-il souligné, est à la croisée des chemins avec le retrait progressif de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et l’élection présidentielle prévue en 2017. Il a jugé cruciale la participation des femmes à ce processus de consolidation de la paix.
M. OUMAN NJIE (Gambie) a jugé paradoxal que les femmes, qui sont la colonne vertébrale des économies agricoles, se heurtent encore à la marginalisation et à la discrimination. Il a lancé le défi d’un « leadership éclairé » qui fait confiance aux femmes. La Gambie a, pour sa part, adopté des mesures positives, sans pour autant renoncer à la qualité et à l’efficacité, pour que l’égalité des sexes devienne une priorité nationale.
Outre le fait que le Gouvernement fait la part belle aux femmes, qui détiennent des portefeuilles stratégiques, le pays a également la première Vice-Présidente du continent africain, et 8 juges femmes sur 11 à la Cour suprême. À l’Assemblée nationale, le deuxième poste le plus élevé est également occupé par une femme.
Le représentant s’est catégoriquement prononcé contre les mutilations génitales féminines, du reste pénalisées par le Code pénal, tout comme le mariage précoce des enfants. Les deux pratiques sont désormais soumises à des lourdes amendes et à des peines d’emprisonnement.
M. IBRAHIMA (Guinée) a affirmé que l’exclusion des femmes dans la prise de décisions vouait à l’échec de nombreux plans nationaux de développement socioéconomique et retardait le règlement de crises internationales. La Guinée, pour sa part, fonde sa stratégie sur l’autonomisation des femmes et l’égalité des genres.
Ainsi, la lutte contre le virus Ebola a été une occasion historique de mieux jauger les capacités féminines dans la transformation du monde. Selon les statistiques récentes, les Guinéennes assurent 80% des charges familiales et 80% des activités agricoles et commerciales. Un fonds de relance et de résilience post-Ebola accorde la priorité aux projets de développement des femmes et des jeunes filles.
Le partenariat public-privé a aussi été renforcé pour accroître les financements des projets en milieu rural et garantir la sécurité alimentaire. L’intervenant a cité, parmi d’autres exemples, la conception et la présentation de 30 projets féminins qui seront financés par la Commission de l’Union africaine, la mise en place des plateformes multifonctionnelles d’autonomisation des femmes en haute-Guinée avec le Programme conjoint des Nations Unies et la mise en place de la Mutuelle financière des femmes africaines.
Mme SHAZRA MANSAB ALI KHAN (Pakistan) a dit que les inégalités entre les sexes restent la réalité pour des millions de filles et de femmes dans le monde. Les conflits armés et l’occupation illégale empirent le sort des femmes. Trois quarts des réfugiés syriens sont des femmes et des enfants. Le sort des Palestiniennes est grave. L’occupation indienne du Cachemire a fait des milliers de victimes à cause de l’oppression et de l’occupation. Un nombre incalculable d’autres sont victimes de viol et d’abus sexuel.
Seize ans plutôt, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1325 (2000) qui reconnaît le rôle clef des femmes dans la prévention et la résolution des conflits et la consolidation de la paix. Le Pakistan est engagé à renforcer les droits des femmes et à promouvoir et protéger leur rôle en tant que membres actifs de la société.
La semaine dernière, le Parlement a voté une loi sur les infractions relatives au viol, et les infractions au nom ou sous le prétexte de l’honneur. En renforçant les cadres juridiques existants, y compris la peine de mort pour tout acte de crime d’honneur, cette loi est un message ferme et sans équivoque qu’il n’y a pas d’honneur dans le crime d’honneur. Le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer sa mise en œuvre effective.
Mme OH YOUNG-JU (République de Corée) a salué la création du Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur l’autonomisation économique des femmes. Pour sa part, le Gouvernement coréen s’est battu contre les normes sociales et le manque de protection juridique qui entravent ce progrès.
Au niveau international, la République de Corée a lancé l’initiative « Une vie meilleure pour les filles », avec une dotation de 200 millions de dollars sur cinq ans, en vue d’appuyer l’éducation, la santé et l’avancement professionnel des femmes dans les pays en développement.
Mme SABJA (Bolivie) a fait savoir qu’aujourd’hui était la Journée de la femme bolivienne avant de souligner l’importance de l’application de la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Elle a loué le fait que son pays comptait 44 sénatrices et la présence croissante des femmes au sein des conseils municipaux.
Il existe encore des différences entre les sexes parmi les étudiants autochtones mais l’enseignement est gratuit pour tous, a-t-elle ajouté, en évoquant également des progrès dans l’alphabétisation des femmes dans les zones rurales. « Si nous voulons un ordre international juste et équitable, il est indispensable d’arriver à la parité », a-t-elle affirmé.
Elle a également rappelé que le Gouvernement bolivien avait nationalisé les ressources naturelles du pays ce qui a inversé la tendance du développement pour toute la population.
M. MOHAMED LEMINE EL HAYCEN (Mauritanie) a rappelé que son pays avait ratifié les textes internationaux relatifs à la femme et à la fille. La Mauritanie a intégré l’approche du genre et le concept de la discrimination positive dans toutes les politiques, a-t-il précisé. Sur le plan juridique, un projet de loi qui incrimine toutes les formes de violence contre les femmes a été ratifié en début d’année. En politique, les femmes sont présentes avec 21% des sièges au Parlement, et elles ont plusieurs portefeuilles ministériels et participent aux missions diplomatiques. De plus, elles ont intégré les corps de la police et de l’armée et le secteur judiciaire.
La Mauritanie lutte contre le chômage des femmes, a expliqué le représentant. Le Gouvernement leur garantit un accès aux prêts et aux financements bancaires et immobiliers, pour les inclure dans des activités génératrices de revenus.
Mme AGNESE VILDE (Lettonie) a estimé que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes devaient impérativement figurer au cœur de toute entreprise ayant pour objectif l’établissement d’une société durable, démocratique et pacifique. Elle a salué l’élan en faveur de la réduction des inégalités entre les sexes généré par l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui fait de cette question une priorité.
Mme Vilde a par ailleurs insisté sur la nécessité de prendre en compte les problématiques liées au genre dans l’élaboration des politiques publiques destinées à faire face aux grands défis de notre temps, y compris le terrorisme, les conflits prolongés et la crise des migrants.
Cette prise en compte, a-t-elle poursuivi, passe par la reconnaissance des menaces spécifiques qui pèsent sur les femmes et les filles, en particulier les violences sexuelles et la traite des êtres humains. La représentante a par ailleurs souligné que la résolution des conflits n’était pas envisageable sans une meilleure implication des femmes aux processus de paix.
La déléguée lettone a en outre déclaré que son pays avait le second taux européen le plus élevé de femmes employées à des postes à responsabilité dans le secteur privé. Elle a également indiqué que la Lettonie figurait régulièrement dans les 20 pays les plus avancés au monde sur le plan de l’égalité des sexes.
Mme Vilde a toutefois fait savoir que la Lettonie s’était fixée pour priorité d’améliorer davantage l’autonomisation économique des femmes et d’éradiquer la violence contre les femmes dans le pays.
Mme IZZELDIN (Soudan) a mis en exergue la participation des Soudanaises dans tous les secteurs de la vie. Des stratégies, plans et programmes ont été élaborés et exécutés dans des domaines aussi divers que la traite, l’emploi, l’éducation et la santé. L’autonomisation de la femme repose sur la participation dans la prise de décisions concernant les processus de paix et le financement de programmes de formation des femmes.
Conformément aux Principes de Paris, une commission indépendante des droits de l’homme, présidée par une femme, a également vu le jour, tandis qu’en 2008, une loi a été adoptée sur les mutilations génitales féminines.
La révision du protocole de la gestion médicale des victimes de viol a été en outre menée à bien, en coopération avec l’Organisation mondiale de la Santé. Elle a enfin exhorté à lever toutes les restrictions sur les exportations de pays en développement, ainsi que les sanctions ou toutes mesures coercitives unilatérales.
Mme NIDA JAKUBONE (Lituanie) a déclaré sa conviction selon laquelle un monde débarrassé de la violence à l’égard des femmes et de la crainte de ce phénomène auront pour effet de contribuer au développement des sociétés modernes. Par ailleurs, ce fléau qui constitue une grave violation des droits de l’homme représente un poids sur les ressources économiques, a-t-elle souligné.
La déléguée a expliqué que le coût de la violence contre les femmes équivalait à 2% du produit intérieur brut. Pour la déléguée, il est donc urgent d’unir les efforts internationaux dans la lutte contre ce phénomène pour garantir une réussite commune dans la mise en œuvre du Programme 2030.
Elle a estimé que la mise à disposition de données fiables sur l’ampleur et la gravité de la violence à l’égard des femmes était essentielle pour la mise en place de stratégies holistique et globale visant à la prévenir et la combattre.
Au niveau national, Mme Jakubone a indiqué que la loi sur la protection contre la violence domestique à l’égard des femmes était en vigueur depuis quatre ans et vise à assister les victimes et réaliser l’objectif tolérance zéro contre le phénomène.
Mme SAHAR ABUSHAWESH (État de Palestine) a affirmé que l’un des aspects les plus condamnables de l’agression israélienne la plus récente contre la population palestinienne sous occupation avait été la démolition de maisons comme forme de châtiment collectif.
Outre les habitations, les refuges humanitaires, les écoles et les champs agricoles ont continué d’être détruits par la Puissance occupante, ce qui est passé inaperçu aux yeux du monde, et pour des prétextes injustifiés ou fallacieux.
Elle a ajouté que la Rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences, avait pu se rendre compte sur place, lors de sa récente visite dans l’État de Palestine occupé, du profond impact psychologique que la perte des foyers avait eu sur les femmes, en particulier une angoisse permanente qui aboutit à une dépression.
Par-dessus tout, elles n’ont plus d’espoir en un avenir sûr pour elles et pour leurs enfants. Elle a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre un point final à son occupation militaire brutale, et pour tenir la Puissance occupante responsable de ces violations et crimes commis à l’endroit des Palestiniennes et de leurs familles.
Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a mentionné « les avancées spectaculaires » réalisées par son pays pour la promotion de la femme, compte tenu de sa croissance démographique élevée et du chômage, et du défi du génocide de 1994, au cours duquel plus de 250 000 femmes ont été violées et soumises à toutes sortes d’abus qui les ont traumatisées à vie.
Le Rwanda a créé un Ministère du genre et de la famille, un conseil national des femmes et un forum parlementaire des femmes rwandaises qui garantissent leur participation au processus de prise de décisions. Une série de lois a été adoptée pour garantir des droits égaux en matière de succession, d’accès à la terre, de salaires, et pour protéger les femmes et leurs enfants de la violence.
En outre, a poursuivi Mme Byaje, les femmes représentent 64% des membres de la Chambre des députés, 38% des sénateurs, près de 50% des membres du Cabinet, 43% des juges de la Cour suprême, et 20% des forces de police. Au-delà des frontières, elles sont aussi impliquées dans les décisions relatives aux opérations de maintien et de consolidation de la paix.
Mme MARTELES (Espagne) a déclaré que toutes les formes de violence, y compris sexuelle, sont parmi les manifestations les plus extrêmes de la discrimination sexiste, raison pour laquelle l’Espagne est devenue partie, en 2011, de la Convention du Conseil de l’Europe sur ce fléau (Convention d’Istanbul) et œuvre à une réponse intégrale aux diverses formes de violence, notamment les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, les agressions sexuelles, la traite à des fins d’exploitation sexuelle et le harcèlement en ligne.
Avec la création de l’Observatoire national sur la violence à l’endroit des femmes, l’Espagne a intégré le principe de l’égalité des sexes dans le système éducatif. Des dispositions ont également été prises pour veiller à l’accompagnement des victimes et de leur enfants grâce à un système d’assistance et de protection, y compris au sein du système judiciaire, et de réparations pour les dommages subis.
M. MOHAMMED GIBRIL SESAY (Sierra Leone) a signalé que son pays avait élaboré une politique de mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur femmes, paix et sécurité. D’autre part, les différents ministères concernés ont adopté des politiques de prévention et de lutte contre plusieurs formes de violence à l’encontre des femmes et des filles.
Il a exhorté à un engagement renouvelé en faveur de l’autonomisation des femmes avec leur pleine participation. De son côté, le Programme post-Ebola est en cours d’exécution sur la base de l’intégration de la perspective d’égalité des sexes.
La relance des systèmes de soins de santé aspire à axer les efforts sur des programmes de santé gratuits pour les femmes enceintes, l’allaitement maternel et les enfants de moins de 5 ans. Les projets visent également à la réduction des grossesses précoces et sur la mortalité maternelle et infantile. Il a espéré que son pays bénéficierait des ressources financières nécessaires à la poursuite des avancées à tous les niveaux.
M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a assuré que sous le leadership du Premier Ministre, Mme Sheikh Hasina, l’autonomisation des femmes avait été placée au cœur du programme de développement de son pays. Le Forum mondial pour les partenariats qui s’est tenu le 21 septembre dernier, avec ONU-Femmes, a d’ailleurs récompensé Mme Hasina en tant que « championne de la planète 50/50 ». Le Bangladesh a réalisé la parité des sexes dans l’enseignement primaire et secondaire et entend transposer ce progrès au niveau universitaire. Chaque année, le Gouvernement doit présenter au Parlement les efforts budgétaires qu’il consent pour tenir compte de la problématique hommes-femmes.
La force de travail dans l’industrie du prêt-à-porter est à 95% féminine, a précisé ensuite M. Momen. Sur le marché du travail en général, leur proportion est passée de 7% en 2000 à plus de 36% aujourd’hui. Au Parlement, a-t-il ajouté, 50 sièges sont réservés aux femmes. Le dirigeant de l’opposition est également une femme. Il a appelé les États à redoubler d’efforts pour prévenir la violence contre les femmes, notamment les migrantes.
Mme HORBACHOVA (Ukraine) a déclaré que son pays disposait d’une cadre législatif puissant en matière d’égalité des droits et des chances pour les hommes et les femmes. Elle a rappelé que le premier Plan d’action national pour la période allant jusqu’en 2020, axé sur l’application des dispositions de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, visait à faire tomber les obstacles culturels à la pleine participation des femmes dans tous les aspects des négociations et de la résolution des conflits.
En raison de l’occupation russe de la Crimée et de la poursuite de l’agression au Donbass, plus de 1,8 million de personnes sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, dont une majorité de femmes, a-t-elle ajouté. Dès les premiers jours de l’agression étrangère, beaucoup de femmes se sont portées volontaires pour appuyer l’armée ukrainienne et sont encore sur la ligne de front, comme Mme Iryna Gerashchenko, nommée Envoyée spéciale du Président de l’Ukraine pour un règlement pacifique du conflit dans les régions de Donetsk et Lougansk.
M. WU HAITAO (Chine) a constaté avec plaisir que les pays ayant participé, l’année dernière, à la réunion mondiale des dirigeants sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, organisée par la Chine et ONU-Femmes, avaient activement respecté leurs engagements. Affectés par une croissance économique mondiale faible, les pays en développement ont du mal à réaliser ces objectifs, a-t-il souligné. Il a salué le rôle d’ONU-Femmes qui renforcent leurs capacités à cet égard, et appelé les pays développés à accroître leur assistance technique et financière.
En plus des 10 millions de dollars promis par le Président Xi Jinping à ONU-Femmes pour l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing dans le monde, la Chine réalisera, au cours des cinq prochaines années, 100 projets de santé pour des femmes et des enfants et 100 projets de formation pour 130 000 femmes dans des pays en développement. En tant que Président du G20 en 2016, a rappelé M. Wu, la Chine a organisé à Xi’an, en mai dernier, l’évènement « Femmes 20 » centré sur la participation égale et le développement innovateur.
M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a dit qu’au niveau national son pays avait privilégié l’adoption de « la politique nationale genre », le Plan d’action de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité et la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, « en harmonie avec la vision du Burundi 2025 », le cadre de croissance et de lutte contre la pauvreté.
La Constitution du Burundi reconnaît le droit des femmes de participer à la gestion des affaires publiques à tous les niveaux, a-t-il expliqué. Avec les élections de 2015, les sièges occupés par des femmes représentent respectivement 41,8%, 36,44% et 30% au Sénat, à l’Assemblée nationale et au Gouvernement.
Aujourd’hui, s’est félicité M. Shingiro, les corps de défense et de sécurité comptent des femmes dans la catégorie des officiers supérieurs jusqu’au grade de général, « ce qui favorise la participation des femmes aux missions de maintien de la paix ».
Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place un fonds de garantie pour l’octroi de microcrédits aux femmes rurales et une plateforme d’entraide intitulée « Nawe Nuze ». Le Burundi vient d’adopter une loi spécifique sur les violences sexuelles et un dispositif visant à renforcer les sanctions contre les auteurs des violences faites aux femmes.
Enfin, le représentant a signalé que dans d’autres secteurs, comme l’éducation, la santé, l’emploi et le commerce, des mesures ont été prises.
M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande) s’est félicité du fait que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes soient désormais reconnues comme un objectif de développement durable distinct. D’autre part, le mandat de la Nouvelle-Zélande à la Présidence du Conseil de sécurité lui a permis de promouvoir la participation des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, ainsi que la consolidation de la paix.
Le Plan national repose sur la participation des femmes en tant que chef de file à tous les niveaux de prise de décisions dans le règlement des conflits. Les priorités néo-zélandaises résident dans l’utilisation des compétences féminines dans l’économie, la prévention et la lutte contre la violence par une refonte des textes législatifs, civils et pénaux pour modifier les comportements des auteurs.
Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a déclaré avoir mis en place des stratégies et programmes mettant l’accent sur la présence des femmes dans tous les secteurs de la vie civile. Elle a précisé que la représentation des femmes dans la sphère politique s’était accrue de 31,6%, tant au sein de l’Assemblée du peuple que dans les conseils municipaux. La déléguée s’est réjouie du fait que quatre partis politiques soient dirigés par des femmes dont certaines se sont présentées aux élections présidentielles.
Concernant la protection des femmes contre la violence, de nouvelles procédures ont été mises en place, fin 2015, dans le Code pénal, a souligné Mme Bellout.
Elle a insisté sur la nécessité de réaliser les objectifs du développement durable car ils exigent l’implication de toutes les composantes de la société. Mme Bellot a déclaré qu’il était impossible de renforcer l’état de droit ou de réaliser des progrès sans la moitié de la société représentée par les femmes.
Elle a rappelé que le Gouvernement algérien avait favorisé l’implication des femmes dans le développement national conduisant à la création de petites et moyennes entreprises qui ont bénéficié à 62% des femmes.
M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que son pays était déterminé à s’attaquer aux causes profondes de la discrimination qui entrave la promotion des femmes. À travers le Bureau des affaires du genre, la Jamaïque s’est attachée à intégrer la problématique hommes-femmes dans ses politiques. Un plan stratégique d’action pour éliminer la violence sexiste a été introduit pour la décennie 2016-2026 et des consultations sont en cours sur un texte contre le harcèlement sexuel qui a été introduit au Parlement en décembre 2015.
En juillet dernier, la Jamaïque a lancé la campagne « Lui pour elle » pour engager les hommes et les garçons dans une campagne nationale de sensibilisation, a ajouté M. Rattray. En plus du Premier Ministre, qui s’est récemment déclaré « féministe » lors du lancement du rapport du Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur l’autonomisation des femmes, la campagne peut compter sur la participation de champions comme « l’homme le plus rapide du monde », M. Usain Bolt, et de superstars comme Shaggy et Beenie Man.
« Du Cabinet à la salle de classe, de la chambre au vestiaire, la discrimination et la violence contre les femmes sont inacceptables et doivent être éliminées », a insisté le représentant. Par ailleurs, en septembre dernier, la Jamaïque a ratifié la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les travailleurs et travailleuses domestiques.
M. SONG CHOL RI (République populaire démocratique de Corée) a déclaré s’acquitter pleinement de ses obligations relatives à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes depuis son adoption. Le délégué a affirmé que son pays travaillait en étroite collaboration avec les organisations internationales en vue de protéger et de promouvoir les droits des femmes, ainsi que leur santé.
Il a indiqué que les autorités coréennes avaient retiré en novembre dernier leurs réserves contre la convention et soumis le quatrième rapport sur sa mise en œuvre. Selon le délégué, cela démontre la volonté de la Corée de respecter les principes fondamentaux et les exigences de la Convention. Le représentant a saisi l’opportunité pour lancer un appel à la communauté internationale à accorder une attention particulière aux « manœuvres » du Japon visant à dissimuler son passé relativement au crime d’esclavage sexuel.
Il a donc appelé les Nations Unies à ne pas tolérer les tentatives du Japon de s’extraire de toute excuse officielle ou d’une compensation pour avoir réduit des centaines de milliers de femmes à l’esclavage.
Mme AL JABER (Bahreïn) a déclaré que l’éducation des filles dans le pays avait commencé en 1929, soit un peu avant les nations de la région. Le Conseil suprême pour les femmes a été créé en consultation avec les organisations de la société civile. La participation des femmes au marché du travail s’est améliorée au cours des dernières années, 51% des fonctionnaires publics étant des femmes.
Les Bahreïnies peut aussi voter et être éligibles. Depuis 2013, six députées siègent au Parlement et le Bahreïn est l’un des pays jouissant du meilleur taux de croissance grâce à l’activité économique des femmes.
M. DAUNIVALU (Fidji) a affirmé que la Constitution de son pays interdisait toutes les formes de discriminations, y compris celles à l’égard des femmes. Il s’est félicité du nombre de femmes parlementaires des Fidji, ajoutant que c’était l’une d’elle qui en assurait même la Présidence. Depuis 2014, le pays a établi une politique nationale du genre qui a permis de voir cette problématique être intégrée, de manière transversale, dans la politique gouvernementale.
Il a néanmoins relevé que son pays connaissait toujours des cas de violence à caractère sexiste. Des lois ont été adoptées afin de donner plus d’accès à la justice aux femmes et filles qui sont victimes de violence domestique. Les autorités ont constaté que les abus sur des enfants touchaient en priorité les filles, et elles ont imposé que les dénonciations de telles pratiques par les agents de sécurité et les travailleurs sociaux soient désormais obligatoires.
Le représentant a relevé qu’en plus de ces mesures légales, il était aussi important que les attitudes des hommes vis-à-vis des femmes changent. Le pays entend mener un audit afin de trouver des solutions aux obstacles institutionnels à l’égalité des genres. Désormais, tous les ministères ont l’obligation d’établir des budgets qui tiennent compte de l’approche genre.
M. CALEB OTTO (Palaos) a expliqué que, traditionnellement, son pays appliquait, notamment en matière de droit foncier, un régime matrilinéaire et matriarcal, les titres de propriété passant ainsi de la mère à ses enfants. Les femmes jouent aussi un important rôle de gestion familiale et des affaires de la communauté.
En 1994, lorsque le pays est devenu officiellement indépendant, les deux principales femmes dirigeantes, Bilung Gloria Salii et Ebil Rekai Yaorong Kebou, ont tenu la première Conférence Mechesil Belau, qui a réuni les femmes de l’ensemble des îles. Au fil du temps, cette conférence est devenue un événement annuel majeur dans le calendrier de la nation, qui a été élargi à de nombreux aspects du développement durable.
Mme DEER, Comité international de la Croix-Rouge, a déclaré que le conflit armé n’était pas uniquement une affaire d’hommes car l’impact sur les femmes risquait d’être très grave, indépendamment du fait qu’elles soient combattantes, privées de leur liberté, déplacées internes ou de simples civils. Les femmes sont systématiquement désavantagées, a dit la représentante.
Rappelant que la Croix-Rouge avait « un accès unique », y compris aux centres de détention, il a affirmé que, trop souvent, les besoins des femmes détenues n’étaient pas respectés, en particulier pour ce qui a trait à des installations séparées pour les mères et leur enfants en bas âge.
Par ailleurs, les femmes se retrouvent parfois à la tête du ménage et celles dont les maris ont disparu ne disposent pas d’un statut clair aux yeux de la loi car elles ne sont ni épouses ni veuves, ce qui risque d’affecter leur accès à la propriété et à la garde des enfants.
Elle a illustré de quelle façon, grâce à la résilience des femmes, la Croix-Rouge fournit une assistance aux femmes et filles pour, notamment, réduire le risque de violence au cours des activités quotidiennes comme aller puiser de l’eau ou travailler dans les champs.
En règle générale, les femmes s’organisent en groupe et la Croix-Rouge les aide à établir des emplois du temps et à prendre des mesures concrètes pour garantir leur sûreté.
Des activités génératrices de revenus peuvent aussi réduire la nécessité de recourir à des stratégies de survie préjudiciables comme le mariage des enfants ou le recours à la prostitution.
Elle a conclu qu’il était important de reconnaître que les femmes et les filles sont les agents de leur propre protection dans les situations de conflit, et a exhorté au respect des normes du droit international humanitaire.
Droits de réponse
Le représentant de l’Inde a moqué le fait que le Pakistan ait lancé des appels aux droits des femmes dans une démocratie comme l’Inde. Plus précisément, il a rejeté les accusations du Pakistan concernant la situation des femmes dans le Cachemire indien.
« Les faits en matière de défense des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) parlent d’eux-mêmes », a souligné la représentante de la République de Corée. Elle a reproché à la RPDC de continuer à utiliser « ses maigres ressources » pour procéder à des essais balistiques et accroître sa puissance nucléaire. La situation des droits de l’homme en RPDC a déjà fait l’objet de nombreux rapports, a-t-elle rappelé.
« L’offuscation de l’Inde ne saurait cacher les violations documentées dans le Cachemire occupé par l’Inde », a rétorqué le représentant du Pakistan. Les populations du Cachemire ne sauraient être assimilées à des terroristes, a-t-il insisté, en soulignant que le Pakistan était prêt à s’engager dans un dialogue véritable avec l’Inde.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a jugé que les autorités sud-coréennes n’étaient pas qualifiées pour parler de la situation des droits de l’homme dans d’autres pays. Il a fustigé les lois sécuritaires répressives de la Corée du Sud et l’enlèvement récent suivi de la détention de femmes nord-coréennes. « Nous savons qu’elles ont été torturées », a-t-il accusé.
La représentante de la République de Corée a demandé à la RPDC d’écouter plutôt les appels de la communauté internationale à améliorer la situation des droits de l’homme. Le représentant de la RPDC a rejeté « ces arguments politisés ».