En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
3e et 4e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4164

Les États Membres réaffirment devant la Troisième Commission le rôle des jeunes en tant qu’acteurs de développement

La Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a poursuivi et achevé, aujourd’hui, son débat général sur le développement social avec un message fort: mettre les jeunes au centre de toutes les actions initiées en vue de garantir la réussite du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et leur permettre d’être de véritables acteurs de développement.

Les délégations, dont de nombreuses étaient conduites par des jeunes, ont ainsi axé leurs interventions sur les efforts visant à favoriser leur inclusion et à leur reconnaître leur rôle crucial en tant qu’agents clefs de développement.

La Roumanie a ainsi fait valoir que les jeunes devaient être reconnus en tant que contributeurs au bien-être de la société, proposant que les États mettent en place des cadres juridiques nationaux qui leur permettraient d’exploiter leur potentiel.

Pour l’Australie, il n’est pas concevable qu’à ce jour « 40% des jeunes dans le monde vivent en dessous du seuil de pauvreté ».  Son délégué a estimé que si tout est mis en œuvre en vue de mobiliser les milliards de jeunes au niveau mondial, le Programme 2030 pourra être facilement réalisable.

De son côté, le Canada a fait valoir que les jeunes représentaient « la génération la plus importante et la plus influente de l’histoire de l’humanité ».  En conséquence, son jeune représentant a estimé qu’il devenait quasiment inadmissible de la contourner, voire de la marginaliser, proposant qu’elle soit associée aux processus de prise de décisions.

Le Singapour a affirmé qu’il n’y a pas d’autres issues que celle de mettre au premier plan les jeunes qui constituent des agents clefs de changement social et font partie de la solution à la problématique du développement social.

Des pays comme la Pologne et la Belgique se sont félicités du changement de mentalité progressif observé, ces dernières années, qui a eu pour corollaire la participation des jeunes aux processus décisionnels qui ont un impact sur leur quotidien.

Cependant, la plupart des délégations n’ont pas manqué d’observer que la jeunesse ne sera en mesure de libérer tout son potentiel que si des efforts d’intensification des investissements sont consentis, notamment dans le secteur crucial de l’éducation.

Par exemple, la République démocratique populaire lao a considérablement augmenté les dépenses dans le domaine de l’éducation avec une amélioration du taux de fréquentation, passé de 84% en 2005 à 98,6% en 2015.

Pour Monaco, l’alphabétisation représente un outil indispensable dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Plusieurs pays, au nombre desquels la Suède, ont déploré qu’un an après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, plus de 59 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, créant ainsi un handicap sérieux à la réussite du processus. 

La question de l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes, fondement du Programme 2030, a été très présente au cours de la discussion.  Ainsi, la Chine a souhaité que la communauté internationale ouvre les yeux sur les centaines de millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, et qui constituent un énorme défi à la réalisation des objectifs de développement durable.

La situation prolongée de conflits et les actes terroristes sont également un véritable obstacle au succès recherché par certains pays, dont l’Iraq qui voit ses efforts dans les secteurs économiques et sécuritaires mis à mal par l’action de l’État islamique, celle-ci retardant voire empêchant de lutter de manière appropriée contre la pauvreté et le chômage.

Quant à la Turquie, elle a pointé un doigt accusateur sur le conflit en Syrie, lequel a provoqué un afflux de migrants et de réfugiés; une situation qui a eu un impact direct sur son programme de développement.

Pour l’Azerbaïdjan aussi, la réalisation des objectifs du développement social est étroitement liée à la paix et la sécurité.  Le pays a, de fait, jugé urgent pour tous les États Membres de conjuguer leurs efforts en vue de trouver des solutions appropriées et durables aux conflits armés.

Outre le sort des jeunes, les délégués se sont appesantis sur la situation des personnes handicapées, lesquelles sont au cœur des actions de la Zambie.  Ce pays, qui a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, s’est efforcé ces dernières années de faire évoluer sa législation en mettant en place une politique nationale.  

La Troisième Commission entamera demain, dès 10 heures, son débat général sur la prévention du crime et la justice pénale et sur le contrôle international des drogues.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/71/188)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/71/61–E/2016/7) et (A/71/214)

L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’action (A/71/177)

Débat général

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est dit préoccupé par les progrès restant à accomplir pour lutter contre la pauvreté, et encore davantage par la persistance des inégalités sociales et économiques.  Les enfants et les jeunes sont élevés dans les règles de la guerre plutôt que dans celles de l’état de droit dans de trop nombreuses régions du monde, a-t-il déploré, ajoutant que les conflits comme la pauvreté extrême les poussaient à l’exil.

À ce sujet, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 promet de lutter contre les causes des conflits et des crises et, s’il est mis en œuvre dans le respect de la vie humaine et de la dignité de chacun, pourrait éradiquer l’extrême pauvreté, inverser la tendance à la hausse des inégalités, enrayer la dégradation de l’environnement et poser les bases de sociétés inclusives et en paix, a-t-il fait remarquer.

Soulignant qu’il était essentiel de s’occuper des besoins de ceux qui sont obligés d’émigrer, l’Observateur permanent a estimé que la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants récemment adoptée avait jeté les bases d’une négociation visant à trouver une solution collective.  Cette déclaration et la campagne du Secrétaire général contre la xénophobie sont des signes encourageants, qui requièrent néanmoins davantage de volonté politique, de coopération et de solidarité pour se traduire dans les faits, a-t-il conclu.

M. SAAD AHMAD WARRAICH (Pakistan) a défendu un développement durable inclusif pour favoriser la justice sociale, réduire les inégalités à l’intérieur et entre les États, et lutter contre la xénophobie.  Selon lui, des mesures efficaces de mise en œuvre des objectifs de développement durable permettront de réduire la pauvreté. 

Très attaché à la protection sociale et à l’éducation de sa population, le Pakistan s’efforce de créer un environnement favorable aux investissements et d’autonomiser les femmes.     

Mme TANGIE KAY (Singapour) a déclaré qu’après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, son pays avait concentré ses efforts sur le bénévolat et était déterminé à l’intégrer dans sa stratégie de mise en œuvre nationale.  La déléguée a insisté sur le fait que ce processus mettait au premier plan les jeunes qui, selon elle, constituent des agents clefs de changement social et font partie de la solution à la problématique du développement social.

Pour réussir cette initiative, le Singapour s’est engagé dans le domaine de l’éducation en incluant le bénévolat dans le programme scolaire permettant de recenser les problèmes qui préoccupent les jeunes.  Un Conseil national des jeunes a été créé, avec pour mission d’administrer des fonds en faveur de la jeunesse, a-t-elle déclaré.  Au Singapour, les autorités encouragent les jeunes à aider leur communauté, à créer des réseaux en vue d’étendre les programmes de bénévolat pour une société plus inclusive et ne laisser personne de côté.

M. DANIEL ROSA, représentant de la jeunesse du Honduras, a plaidé en faveur de l’amélioration des conditions de vie des jeunes.  Pour leur offrir de meilleures chances, le Honduras permet à 33 000 jeunes de bénéficier d’un programme de bourses.  La création de petites entreprises étant cruciale pour la promotion des jeunes, le Gouvernement a développé le programme « banques solidaires ».

Un autre jeune délégué a relevé que 61% des jeunes de son pays étaient âgés de moins de 25 ans.  Il faut combattre la corruption, la criminalité et la pauvreté, et jeter les bases pour sortir du sous-développement, a-t-il dit.  Il a mentionné le projet de créer de nouveaux emplois à mi-temps pour les jeunes leur permettant de poursuivre leurs études et le projet d’apporter l’électricité à des milliers de familles qui ne l’avaient pas avant. 

Mme AL AMRI (Arabie saoudite) a évoqué la contribution indéniable de son pays au développement social de ses citoyens depuis plus de 50 ans, une situation favorisée par l’islam qui honore l’homme.  Faisant état des plans mis en place dans son pays, elle a donné des assurances quant à la détermination de l’Arabie saoudite à s’acquitter de ses engagements relativement au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Des mesures appropriées ont été prises en faveur des personnes handicapées pour mieux subvenir à leurs besoins, a fait valoir la déléguée.  Dans le domaine de l’éducation, la mobilisation de  ressources a permis de faire en sorte que l’intégration des jeunes au marché du travail soit pris en compte, a-t-elle affirmé, en précisant que des mesures avaient été prises pour créer une entité chargée de l’emploi des jeunes. 

Selon la représentante, les obstacles au développement social nécessitent une coopération accrue, ainsi qu’une meilleure promotion du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mlle TATIA DOLIDZE, déléguée de la jeunesse de la Géorgie, a souligné que les objectifs de développement durable accordaient aux jeunes un triple rôle en tant que bénéficiaires, partenaires et agents d’un changement positif.  Elle a rappelé que le défi majeur était de ne laisser personne de côté, tout en jugeant regrettable que plus de 20% du territoire géorgien fût sous occupation russe et que les jeunes vivant dans les zones de conflit ne fussent pas en mesure de pleinement bénéficier de ce que les objectifs de développement durable pourraient leur offrir.

Outre les entraves au droit foncier, les restrictions à la liberté de mouvement, les détentions arbitraires, la jeune déléguée a mis l’accent sur le génocide linguistique dans les écoles dans le district de Gali, en Abkhazie, peuplé de Géorgiens. 

Elle a assuré, toutefois, que son pays poursuivait son chemin vers le développement, guidé en cela par le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui profite également aux 400 000 déplacés à l’intérieur. 

Mlle Dolidze a notamment fait état d’un plan national de réforme, d’un fonds de solidarité pour les jeunes souffrant de maladies oncologiques et d’initiatives novatrices d’encouragement à l’entreprenariat de la jeunesse, baptisées « StartUp Georgia 2016 ».  

Un représentant de la jeunesse de l’Australie, M. CHRIS EIGELAND, a raconté qu’il avait parcouru plus de 45 000 kilomètres au cours des six derniers mois pour rencontrer de jeunes Australiens de tous les milieux.  Leur message, a-t-il dit, est empreint de confiance, mais cette confiance est tempérée par la peur.  En particulier, la peur des crises économiques et des inégalités.  Pas moins de 40% des jeunes dans le monde vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Mais, a-t-il estimé, « si l’on mobilise les milliards de jeunes au niveau mondial, on peut réaliser le Programme 2030 ».  Il aura lui-même 40 ans en 2030.

M. Eigeland a dit que 84% des jeunes en Australie estimaient qu’il est de leur devoir de transformer le monde.  Toutefois, moins de 5% estiment qu’ils sont représentés et inclus dans les décisions qui les affectent.  Ceux qu’il a rencontrés lors de son périple ont soumis plus de 300 idées pour répondre aux défis actuels, en tête desquelles vient l’éducation.

M. WU HAITAO (Chine) a fait remarquer que des centaines de millions de personnes vivaient dans l’extrême pauvreté et que les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), restaient confrontés à d’énormes défis en termes de développement social, aggravés par la faible reprise économique, les conflits régionaux et la menace terroriste. 

Aussi, il a estimé que la communauté internationale devait concentrer ses efforts sur les points suivants: l’éradication de la pauvreté; la mise en œuvre rapide du Programme de développement durable à l’horizon 2030; le développement de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud; le renforcement du caractère inclusif du développement social, avec la participation des groupes vulnérables; la mise en place d’un mécanisme approprié afin de garantir que le développement social reçoit l’attention qu’il mérite.

La Chine a été parmi les premiers pays à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et a réussi à faire sortir plus de 400 millions de personnes de la pauvreté, a précisé le représentant.  Elle a intégré les objectifs de développement durable dans sa politique nationale et espère éradiquer totalement la pauvreté et la faim d’ici à 2020.  Le pays a également fourni des ressources à 166 pays et organisations régionales et internationales pour les aider à lutter contre la pauvreté, a conclu M. Haitao.

Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a affirmé que l’élimination de la pauvreté, la promotion du plein emploi et d’un travail décent demeuraient des objectifs prioritaires en raison des progrès sociaux indéniables mais inégaux.  Elle a dit être convaincue que les objectifs économiques et environnementaux ne pourraient être atteints que par l’appropriation du changement qui s’impose dans les modes de production et de consommation, tout en privilégiant l’inclusion sociale. 

Quant à l’alphabétisation, elle a souligné son importance en tant qu’outil indispensable dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  La déléguée a salué en particulier l’engagement de la Mongolie en faveur de l’alphabétisation, se réjouissant de l’appui de sa représentation au projet d’écoles itinérantes dans les zones rurales reculées du pays.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a insisté sur le lien inextricable entre les objectifs de développement durable, avant de détailler la stratégie suivie par son pays en application du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les objectifs sont notamment d’assurer l’égalité des genres, d’améliorer l’accès aux services de santé, d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et de fournir une éducation de qualité, a-t-il dit.  Le délégué a précisé que pour les années 2016 à 2020, son gouvernement s’attacherait à améliorer les conditions de vie des Mongols en instaurant un environnement propice à l’emploi et l’éducation et en améliorant le revenu des classes moyennes.

Dans les zones urbaines, de nouvelles écoles et infirmeries seront construites pour faire face à une urbanisation rapide, a-t-il déclaré, ajoutant que les étudiants continueront de recevoir un soutien financier mensuel.  M. Sukhee a précisé que l’un des objectifs essentiels de la politique de santé publique serait la prévention des maladies transmissibles, ajoutant que le financement du système de santé serait multiplié par deux.  En conclusion, il a souligné l’importance des efforts d’alphabétisation en vue de bâtir des sociétés plus ouvertes et justes.

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a dénoncé, en dépit des progrès, un modèle persistant d’inégalité extrême et d’exclusion dans le monde.  Pour s’adresser aux causes profondes de cette situation, a-t-il recommandé, il faut entreprendre des changements structurels aux niveaux local et international.  Il a salué le fait que 9 des 17 objectifs de développement durable étaient fortement liés au développement social.  Puis, il a porté une attention particulière aux personnes âgées, aux jeunes, aux personnes handicapées et à la famille.

L’Iran, a assuré le représentant, donne la priorité à l’autonomisation des jeunes dans les sphères sociale, économique et politique.  Il a estimé que l’investissement dans l’éducation et la santé, en dépit des sanctions imposées au pays, avait porté ses fruits et que l’amélioration de son rang dans l’index de développement humain était le signe de son succès.  De plus, en tant que pays où le taux de croissance de la population est faible, le Gouvernement reconnaît l’importance de maintenir un bon équilibre démographique. 

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a déclaré que son pays célébrait, cette année, le quinzième anniversaire de la mise en place du service civil national qui offre aux jeunes de 18 à 28 ans l’opportunité de consacrer une année à des activités de solidarité en vue d’acquérir une expérience dans la vie active.  Ce programme est axé sur l’éducation et la formation professionnelle. 

Dans le cadre du Service volontaire européen, l’Italie a lancé une phase de coopération avec la France pour la réalisation d’un projet pilote avec la participation d’une centaine de jeunes des deux pays dans des projets d’accueil des réfugiés, de protection de l’environnement et des biens culturels.

Au niveau international, M. Lambertini a vigoureusement appuyé la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité sur les jeunes, la paix et la sécurité, par laquelle cet organe aborde, pour la première fois de son histoire, la question cruciale du rôle que les jeunes pourraient jouer dans le maintien de la promotion et du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Dans ce document, les États Membres reconnaissent officiellement le rôle positif des jeunes dans la construction et le maintien de la paix, notant également que les jeunes peuvent en outre servir d’exemple pour ce qui est de prévenir et de combattre l’extrémisme violent.

Mlle NOURA BERROUBA, représentante de la jeunesse de la Suède, a rappelé que l’éducation était un droit de l’homme, « un catalyseur pour l’égalité des sexes, la santé, la paix, l’élimination de la pauvreté et le développement durable ».  Malheureusement, a-t-elle regretté, plus de 59 millions d’enfants ne vont pas à l’école. 

Elle a estimé qu’il fallait accomplir un effort particulier pour éduquer les enfants vivant dans l’extrême pauvreté, issus de minorités ethniques, dans les zones rurales, apatrides et pour les enfants migrants et réfugiés qui représentent, aujourd’hui, la moitié de la population réfugiée dans le monde. 

La jeune femme s’est également inquiétée des migrations futures liées aux changements climatiques.  « La participation de la jeunesse doit permettre de scolariser chaque enfant, d’éduquer chaque jeune, et de fournir un emploi décent à chaque jeune adulte », a-t-elle conclu.

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a indiqué que son gouvernement accordait une grande importance à l’élimination de la pauvreté, à l’éducation, à la santé et à l’emploi, qui ont été au cœur des plans quinquennaux successifs de développement socioéconomique.  En outre, des politiques et mesures ont été mises en œuvre dans le but d’instaurer un climat propice à l’exécution de programmes et projets de développement social, ce qui a eu pour résultat une baisse du taux de pauvreté, un pouvoir d’achat accru des ménages et un meilleur accès aux services.

La stabilité de la croissance économique a également permis au pays d’améliorer ses performances dans le classement de la Banque mondiale pour les économies à faible revenu.  Toutefois, la croissance économique repose encore fortement sur le secteur extractif, a précisé le représentant, ajoutant que le Gouvernement était conscient de la nécessité de diversifier l’économie.

Dans le domaine de l’éducation dont les dépenses ont considérablement augmentées, M. Phansourivong a fait état d’une amélioration du taux de fréquentation, passé de 84% en 2005 à 98,6% en 2015.  Il a néanmoins signalé un taux élevé d’abandons scolaires, notamment dans les zones rurales et éloignées, et la nécessité d’une amélioration de la qualité de l’enseignement.  

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a fait valoir que son pays avait intégré le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en le combinant à d’autres plans nationaux et régionaux dont le pays est signataire.  D’autre part, le processus de rédaction du quatrième plan national de développement sera lancé début 2017 dans l’objectif d’élaborer un plan plus inclusif qui prendrait en considération les besoins de la population des 14 régions de la Namibie.  Le plan sera préparé en consultation avec toutes les parties prenantes, et s’écartera des plans centralisés du passé, qui n’ont pas toujours été inclusifs, laissant de côté, parfois, les vues des communautés non urbaines.

Le Gouvernement a également lancé le Plan « Harambee Prospérité » visant à rassembler les Namibiens et à faire en sorte que nul ne soit laissé de côté, grâce à une redéfinition des domaines prioritaires, à une levée des obstacles à la mise en œuvre et à une accélération du développement pour la période 2016-2020.  Cette approche porte, d’ores et déjà, des fruits puisque pour la première année d’exécution de ce plan, la mise en place de banques alimentaires urbaines a permis de lutter contre le fléau de la faim au sein des communautés.

Le représentant a espéré que d’ici à 2020, la Namibie deviendrait une nation plus transparente, avec une culture de haute performance et des prestations de services centrées sur les citoyens.  Le Gouvernement a également continué à fournir des filets de sécurité sociale aux plus vulnérables: les personnes âgées, les orphelins et les personnes vivant avec un handicap.  Le budget national 2016-2017 alloue à cette stratégie 3,3 milliards de dollars namibiens, contre 790 millions il y a dix ans, soit une augmentation de 300%. 

M. Emvula a signalé que tous ces efforts avaient été déployés dans le contexte d’une année particulièrement dévastatrice pour la Namibie et la région en raison des répercussions du phénomène El Niño sur le bétail et l’agriculture.  À cet égard, il a remercié les partenaires bilatéraux et du développement et lancé un appel pour une poursuite de l’assistance.

M. COLM O’ROURKE, représentant de la jeunesse de l’Irlande, a souligné que la  participation était la priorité absolue des jeunes.  Les jeunes irlandais, a-t-il rapporté, s’inquiètent de ce que leur réserve l’avenir et de leur identité européenne.  Il s’agit là d’une peur insufflée par un extrémisme politique. 

Toutefois, « des mesures pour appuyer la participation des jeunes aideront à contrer l’extrémisme ».  Il a notamment proposé de rendre obligatoire la création de conseils d’étudiants dans tous les établissements d’enseignement.  « Les politiciens ont besoin de nous pour résoudre des problèmes immémoriaux », a-t-il conclu.  

La promotion et la protection des droits de l’homme doivent rester au cœur des efforts entrepris par l’ONU pour réaliser la paix, la sécurité et le développement durable, a déclaré M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin).  Chaque année, a-t-il rappelé, son pays se porte coauteur des résolutions concernant les groupes les plus vulnérables, comme les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes, celles-ci restant victimes de discrimination et de violence dans de nombreux pays.

Il a souligné que son pays avait adopté, en 2008, une charte sur les droits, la protection et le rôle des personnes âgées dans la société, puis il a appelé à la ratification universelle de la Convention sur les droits de l’enfant.  

Mme DENISA BRATU et M. GABRIEL UIFALEAN (Roumanie) ont mis en exergue la difficulté pour les êtres humains de s’unir pour faire de la planète un lieu sûr.  Les deux jeunes délégués sont revenus sur un concert en faveur de l’art et la paix, organisé récemment dans leur pays, lequel a permis de réunir des artistes et des jeunes du monde.  Les délégués ont dit que cette image était la preuve que lorsque les uns et les autres sont connectés, il est possible d’œuvrer pour garantir un avenir viable au monde.

Par ailleurs, ils ont proposé la mise en place de cadres juridiques nationaux déclarant obligatoire l’engagement civique pour permettre aux jeunes de découvrir leur potentiel et développer leur formation.  Ils ont aussi plaidé pour que les jeunes soient reconnus comme contributeurs au bien-être de la société.  Les jeunes délégués roumains ont défendu la création de programmes d’aide nationaux en faveur des groupes les plus vulnérables pour garantir leur épanouissement.

M. MUSAMA (Zambie) a indiqué que son pays avait adopté une politique en faveur du développement social, avec la réduction des inégalités pour priorité, de même que la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.  Le Gouvernement estime que ses objectifs seront atteints en facilitant l’investissement dans les secteurs qui créent le plus d’emplois, qui augmentent la productivité et contribuent à une croissance inclusive.

En ce qui concerne l’intégration des personnes handicapées dans les politiques de développement, la Zambie est confrontée à de nombreux défis tels que l’accès à l’éducation et au marché de l’emploi.  Elle a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, s’efforce de faire évoluer sa législation et a mis en place une politique nationale, a fait remarquer le représentant. 

Le pays a par ailleurs lancé un nouveau programme pour traiter des questions de pauvreté, de santé, de nutrition, de logement et de transport auxquelles les personnes âgées sont confrontées, a dit la délégation.

Mlle INÈS SWAELENS et Mlle NAOMI N’SA (Belgique) se sont réjouies qu’au fil des ans, les jeunes déléguées aient été progressivement associées à tous les processus décisionnels.  Même si cette participation s’est très souvent limitée à des consultations, elles ont reconnu que le concept s’était renforcé et était devenu une référence.  Il est nécessaire qu’une plus grande attention soit accordée aux jeunes notamment pour garantir la réussite des objectifs de développement durable. 

Les jeunes déléguées ont estimé qu’il était urgent de libérer le potentiel des jeunes et de leur donner l’occasion de devenir des acteurs de développement.  Les déléguées ont exhorté la communauté internationale à armer cette jeunesse en lui offrant une éducation de qualité qui prône des valeurs fondamentales telles que la solidarité et la convivialité.  Faute de quoi, ont-elles prévenu, que cet objectif ne sera toujours pas atteint après 2030. 

Mme ALANOUD QASSIM M. A. AL-TEMIMI (Qatar) a indiqué que les plans nationaux de développement de son pays étaient axés sur tous les segments de la société « sans exception », en créant des opportunités pour tous.  L’éducation est clef pour le développement, a-t-elle affirmé, en citant des initiatives novatrices en la matière, comme l’Institut de l’éducation pour tous, notamment dans les zones touchées par les conflits.

 La famille est le noyau de la société, a ajouté la représentante.  La  « Vision Qatar 2030 vise à renforcer le filet social pour les familles ».  Le Qatar a mis au point des programmes de sensibilisation pour comprendre l’importance des liens familiaux entre les générations et, depuis 12 ans,  facilité les négociations de la résolution de la Troisième Commission.  « Nous continuerons de protéger les jeunes contre l’extrémisme et la violence à tous les niveaux », a-t-elle promis. 

M. AHSAN SYED, représentant de la jeunesse du Canada, a souligné que les jeunes représentaient « la génération la plus importante et la plus influente de l’histoire de l’humanité ».  « Nous sommes très éduqués et connectés », a-t-il ajouté.  Le Premier Ministre canadien Justin Trudeau s’est lui-même désigné comme étant « le Ministre de la jeunesse ».  Il a créé un Conseil consultatif de la jeunesse chargé de donner son avis sur des questions d’intérêt national, comme l’emploi, l’accès à l’éducation, les changements climatiques et la croissance.  Il a encouragé les consultations avec les jeunes et leur mobilisation. 

À son tour, Mlle DALIA TEJEDA-ALIX a souligné l’importance de bâtir un environnement fondé sur le principe de l’égalité des chances, indépendamment du statut socioéconomique des jeunes, et exempt de discrimination, de stéréotypes et d’intolérance.  Elle a préconisé des partenariats entre l’industrie, le gouvernement et les établissements d’enseignement pour faire en sorte que les étudiants apprennent à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle de classe et qu’ils acquièrent des qualifications professionnelles, créant par là–même plus de débouchés.

M. AL-HUSSAINI (Iraq) a déclaré que son pays accordait une importance au développement social et s’était efforcé de faire en sorte que la protection des jeunes, de la famille, des personnes handicapées et âgées fût une priorité pour les aider à vivre loin de la pauvreté.  Le délégué a déclaré que la Constitution iraquienne interdisait l’exploitation des enfants sous toutes ses formes.  Il a fait état d’un programme de développement dont le lancement a permis de couvrir les besoins médicaux des personnes vulnérables.

Une loi sur la protection sociale a été adoptée et fournit des services aux individus et aux familles, a fait remarquer le représentant, expliquant qu’un programme de renforcement des capacités avait vu le jour et garantissait aux plus vulnérables l’octroi de bourses d’étude et de prêts pour des microprojets.

Pour autant, le représentant a précisé que les autorités iraquiennes faisaient face à des défis économiques et sécuritaires qui ont empêché la réalisation des objectifs de développement durable.  L’action de l’État islamique dans le pays, a-t-il regretté, a conduit à des destructions techniques et à l’arrêt de certaines activités quotidiennes augmentant la pauvreté et le chômage.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a rappelé que le Président de son pays, M. Nursultan Nazarbayev, avait proposé, lors de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, que chaque État alloue chaque année 1% de son budget défense au Fonds spécial des Nations Unies pour le développement durable.  Pour sa part, le Kazakhstan a continué de renforcer son appui à l’enfance, à la jeunesse, aux femmes, aux personnes âgées et aux personnes handicapées.  La « Stratégie Kazakhstan 2050 » garantira un meilleur accès à une éducation de qualité, aux soins de santé, à des logements sociaux et à la sécurité sociale, a assuré le représentant. 

Le Gouvernement a également élaboré une « feuille de route de l’emploi » et un programme de bourses universitaires qui a déjà bénéficié à plus de 10 000 étudiants kazakhs à l’étranger, a ajouté le représentant.  De plus, le Conseil sur la politique de la jeunesse et le Congrès de la jeunesse encouragent la participation des jeunes.  Enfin, le Kazakhstan a offert d’accueillir, à Almaty, le Centre régional des Nations Unies pour promouvoir le développement durable et l’assistance humanitaire, et pour renforcer la résilience en Asie centrale.

M. MURAT UĞURLUOĞLU (Turquie), saluant les efforts et les acquis un an après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a souligné que des défis persistaient.  Ce voyage vers le développement durable sera impossible si tout le potentiel humain, y compris les plus vulnérables, n’est pas mis à contribution, a averti le délégué.  Au niveau national, il a fait part des actions entreprises pour renforcer le revenu de personnes désavantagées à travers une démarche inclusive axée sur le respect et la promotion des droits de l’homme.

Malgré tous ces efforts, il a soutenu que l’afflux des migrants et réfugiés syriens dans le pays avait eu un impact direct sur le programme de développement.  Le délégué a ainsi souligné qu’un million de réfugiés syriens étaient nourris, bénéficiaient du droit aux services de santé, et pouvaient même accéder au marché de l’emploi.

Il a déclaré que les conflits mettaient à mal les acquis dans le domaine du développement social.  Le représentant a fait valoir que toutes les propositions et actions entreprises seront effectives si elles tiennent compte des réalités démographiques dans le contexte du vieillissement de la population.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a recommandé de se concentrer sur la question de l’inégalité et d’investir dans le renforcement des capacités.  Ensuite, il a considéré que l’accès à un emploi décent restait un facteur clef de l’inclusion.  Il a également souligné la nécessité de lier la gestion du développement social à la réduction des risques de catastrophe et à la résilience.

Après avoir mis l’accent sur l’importance de la famille, le représentant a réaffirmé l’engagement de l’Indonésie vis-à-vis de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, notamment dans le cadre de son Plan d’action national pour les droits de l’homme pour la période 2015-2019.  En outre, le Gouvernement encourage les jeunes à reculer tout mariage précoce pour protéger leur santé. 

À travers le programme éducatif des jeunes pour le développement rural, le Gouvernement renforce leurs qualifications.  La Stratégie nationale pour les personnes âgées pour la période 2015-2025 promeut les droits et l’autonomisation de ce segment de la population.

M. BANKOLE ADEOYE (Nigéria) a déclaré que la promotion de l’autonomisation des peuples passait par l’élimination de la pauvreté, l’intégration sociale et l’emploi décent, soulignant que son pays en faisait une priorité.  Le Nigéria, a-t-il renchéri, a mis en place un plan national de développement en faveur de la jeunesse en vue de créer une plateforme qui s’inscrit dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

De plus, il a souligné que les efforts des autorités nigérianes tenaient compte des intérêts des personnes handicapées, précisant qu’un conseiller spécial sur les questions liées aux handicaps avait été nommé par le Président de la République.  Le représentant a réaffirmé que, sur le plan national, la promotion des valeurs familiales était l’un des piliers des programmes de développement social.

M. ISLAM (Bangladesh) a déploré le fait que l’élimination de la pauvreté restait un énorme défi pour la communauté internationale et que plusieurs parties du monde faisaient face à l’exclusion sociale, à des inégalités croissantes et à un manque d’emplois décents.  

Il a salué l’adoption de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants et la célébration récente du trentième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement.  Il a encouragé toutes les parties prenantes à faire progresser le développement social dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Mlle MIKOLAJ SOLIK et M. MICHAL SKRETA (Pologne) ont déclaré que la participation des jeunes dans les affaires mondiales était essentielle, car, en intégrant leurs préoccupations, la réalisation des objectifs de développement durable progresserait.  Les jeunes délégués ont plaidé pour une autonomisation effective des jeunes qui, ont-t-ils souligné, n’est pas une revendication mais un droit légitime. 

Selon les délégués, les jeunes ne doivent pas être considérés comme un fardeau mais plutôt comme un atout précieux d’énergie, de créativité et d’idéalisme.  Ils ont également mis l’accent sur la nécessité de garantir l’accès au numérique des établissements scolaires pour créer des environnements favorables à l’apprentissage des jeunes.

Les représentants ont estimé que les États Membres se devaient d’adopter des lois qui profitent davantage aux jeunes, qui ne se limitent pas uniquement à leur donner l’autorisation de manifester dans les rues mais qui intègrent dans les politiques leurs préoccupations.

Mme HORBACHOVA (Ukraine) a indiqué que son pays avait avancé sur la voie du développement social.  Le système de santé maternelle a été amélioré, la mortalité infantile a diminué de moitié, l’incidence du VIH/sida a baissé et le combat contre la tuberculose a progressé.  Néanmoins, du fait de l’occupation de la Crimée et de l’agression russe dans la région du Donbass, des milliers de personnes ont été tuées et blessées et environ 1,8 million de personnes ont été déplacées, a-t-elle insisté.  Le Gouvernement a dû créer un ministère pour les territoires temporairement occupés et pour les personnes déplacées en Ukraine. 

« Qui aurait pu imaginer que le conflit en Syrie, les crises du virus Ebola ou du virus Zika allaient avoir un impact sur nos vies, ou que l’attentat contre les passagers du vol MH17 allait tuer des gens? », a enchaîné M. BESKOROVAYNY, un jeune représentant de la jeunesse de l’Ukraine, en parlant de la façon dont les destinées s’entrecroisent à notre époque.  Il a salué le rôle exceptionnel de la jeunesse pour « briser les murs de l’ignorance » et la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité sur le rôle des jeunes dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

L’été dernier, a-t-il ajouté, il a participé à l’organisation d’un évènement intitulé « Ici et maintenant » qui a permis à plus de 1 200 jeunes Ukrainiens, y compris des zones occupées, de communiquer entre eux.   

Mme MURAD (Brunei Darussalam) a réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis des droits et de la participation des personnes handicapées dans la vie sociale.  Une politique d’inclusion prévaut à l’école où il n’y a pas de ségrégation à l’encontre de ceux qui ont des besoins particuliers.  Les services pédiatriques du Ministère de la santé apportent un appui aux enfants handicapés et le nombre de personnes handicapées employées dans les secteurs privé et public a augmenté.  Une assistance financière est apportée à ces personnes et à leurs dépendants. 

De plus, un Comité spécial sur les personnes handicapées et sur les personnes âgées a été établi en 2008, a détaillé la représentante.  Le travail du Gouvernement est complété par celui des organisations non gouvernementales.  Enfin, Brunei Darussalam œuvre sur cette question en coopération avec les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et avec, en particulier, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Mme YASUE NUNOSHIBA (Japon), représentante des organisations non gouvernementales de femmes japonaises, a plaidé en faveur d’un développement durable à visage humain.  Le Japon a adopté un texte législatif qui appelle tant les administrations publiques que le secteur privé à contribuer à l’élimination contre toutes les formes de discrimination.  Le pays a ainsi lancé des projets de parrainage de l’emploi des personnes handicapées, formant un millier d’entre elles pour devenir des formateurs à l’emploi, en Malaisie, notamment.

L’élimination de la pauvreté et le renforcement des systèmes de santé, de même que l’aide à l’emploi sont parmi les priorités japonaises, dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui favorisent en outre l’autonomisation des femmes.

Le pays s’est engagé à fournir plus de 30 milliards de dollars pour renforcer les systèmes de santé à long terme et pour dispenser une formation de grande qualité à 10 millions d’Africains sur trois ans. 

En avril prochain, le Japon accueillera la troisième Assemblée mondiale des femmes, qui abordera les questions liées à la science et la technologie, la santé et l’assainissement, et la conciliation entre le travail et la vie familiale.

Mme NOKULUNGA ZANDILE BHENGU (Afrique du Sud) a jugé fondamental de lutter contre la pauvreté, pour un emploi décent et contre l’exclusion sociale.  « Nos engagements n’ont pas été traduits en actes et le statu quo demeure », a-t-elle déploré.  L’Afrique du Sud est le continent sur lequel vivent certaines des personnes les plus pauvres du monde et le pays connaît une inégale répartition des richesses.  Des efforts consultés et le soutien apporté par la communauté internationale sont nécessaires pour réaliser les engagements pris et tenir compte des besoins particuliers du continent.

 Les jeunes Sud-Africains ont été particulièrement touchés par la pauvreté et l’enseignement supérieur reste une priorité pour son gouvernement, a ajouté la représentante.  « Il faut profiter du dividende démographique en investissant pour les jeunes », a-t-elle ajouté. 

Le Gouvernement se concentre sur le secteur de la santé qui a un potentiel de création de milliers d’emplois.  En outre, vu la nature pluriculturelle de la société sud-africaine, il n’y a pas de définition unique de la famille, mais le Gouvernement s’efforce de promouvoir la cellule et l’unité familiales.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a déclaré que le développement durable ne pourrait devenir une réalité sans le renforcement du rôle de la famille.  Elle a encouragé à déployer des efforts concertés et à adopter des mesures ciblées pour faire face à la problématique des flux de migrants et des réfugiés. 

Le Kirghizistan a assuré de sa disposition à ne ménager aucun effort pour améliorer le sort des migrants, en concertation avec la communauté internationale.  Au niveau national, un appui majeur aux enfants, aux familles en difficulté et aux groupes vulnérables est en cours pour favoriser un développement harmonieux.

Une jeune de la délégation kirghize, Mlle KYDYRALIEVA, a souligné que, sans la jeunesse, il ne saurait y avoir de véritable développement à long terme.  Le Kirghizistan est un pays jeune car cette catégorie de la population représente 30% de la population.  Un forum national de la jeunesse a été organisé pour dégager des priorités dont le suivi sera assuré par un conseil national de la jeunesse, établi à cet effet.

Mme RWAYDA IZZELDIN HAMID ELHASSAN (Soudan) a reconnu qu’il fallait éliminer les obstacles qui empêchent d’atteindre les objectifs de développement.  Il ne faut pas oublier, a-t-elle dit, la crise financière, la hausse des prix alimentaires, la crise sécuritaire, l’augmentation du chômage et les insécurités liées aux changements climatiques.  Il est donc important de travailler entre partenaires pour atteindre les objectifs du Programme d’action de Copenhague.

L’eau, l’assainissement, la sécurité alimentaire et la justice sociale sont des points très importants pour le Soudan.  Le Gouvernement met en place des centres à l’intention des personnes âgées pour garantir leur accès aux médicaments.  En 2014, a rappelé la représentante, le Président a lancé un dialogue national global sur toutes les questions intéressant la société et « des recommandations finales seront adoptées dans l’intérêt des Soudanais ». 

Enfin, elle a souligné l’égalité des droits des personnes handicapées, qui profitent de la lutte contre la discrimination à l’emploi et de l’aide au logement.

M. BARRO (Sénégal) a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de continuer à lutter contre la pauvreté et les inégalités, à promouvoir l’emploi productif et décent pour tous et à investir dans l’accès aux services sociaux de base.  Le Gouvernement sénégalais, pour sa part, s’est résolument tourné vers une accélération de l’atteinte d’une croissance économique inclusive et durable, à travers le Plan Sénégal émergent qui constitue le référentiel de ses politiques économique et sociale et dont le pilier social est la consolidation de l’état de droit et le renforcement de la bonne gouvernance.

Le Sénégal met l’accent sur le renforcement et la mise en place de mécanismes pertinents de prise en charge des couches vulnérables de la population et des familles démunies mais également de renforcement des capacités productives des organisations féminines et de leurs communautés de base.  Ainsi, la carte d’égalité des chances, la couverture maladie universelle (CMU) et les bourses de sécurité familiale ont été créées comme autant de programmes de filets sociaux. 

Le délégué a également fait état de la mise en place de cadres tels que la Stratégie nationale d’équité et d’égalité du genre, la Lettre de politique sectorielle de la microfinance, la Stratégie nationale de lutte contre la vulnérabilité des enfants et celle pour la promotion de l’entreprenariat féminin. 

Par ailleurs, le Programme d’alphabétisation et d’apprentissage des métiers pour la lutte contre la pauvreté a facilité l’enrôlement de 4 681 enfants âgés de 9 à 15 ans dans 200 écoles communautaires de base des zones rurales.

« Comment imaginez-vous le monde dans 10, 30 ou 50 ans? », a demandé Mlle BUCH, représentante de la jeunesse de l’Allemagne.  Elle a évoqué d’autres jeunes qu’elle a rencontrés et qui lui ont fait part de leur vision et de leur désir de transformer le monde à travers divers actions pratiques.

Un autre représentant, M. GLOSSNER, a dit que, pour être socialement actifs, les jeunes dans le monde avaient besoin d’avoir un accès égal aux ressources telles que l’eau, l’alimentation, l’assainissement et l’information. 

Ils doivent aussi être formés à « devenir des citoyens du monde », des dirigeants responsables et des acteurs du changement dans les communautés et les sociétés.  « S’il vous plaît, ne dites jamais plus que la jeunesse est l’avenir », a plaidé M. KLAUSCH.  « Rappelez-vous que la jeunesse représente aussi le présent et, si vous nous autonomisez aujourd’hui, nous pourrons nous autonomiser nous-mêmes. »

M. LEWIS G. BROWN (Libéria) a indiqué qu’en janvier dernier, le pays avait lancé son « Programme 2030 » qui a amorcé un processus national de transformation aligné sur les objectifs de développement durable au niveau local.  Il a expliqué que cette démarche avait été précédée par un solide mécanisme d’examen pour garantir l’appropriation et la mise en œuvre réelle de huit priorités: santé, éducation, égalité des sexes, eau potable et assainissement, infrastructures, changements climatiques, sociétés pacifiques et partenariats mondiaux. 

Il a précisé que le 3 octobre 2016, un nouveau jalon avait été posé en vue d’une représentation équitable des femmes à tous les niveaux du Gouvernement, et pour permettre aux jeunes et aux personnes handicapées de faire entendre leurs voix en tant que potentiels membres du parlement.  En outre, la feuille de route du développement identifie la protection sociale comme un aspect déterminant de la lutte contre la vulnérabilité et la pauvreté. 

Des filets de sécurité sociale comme les transferts d’argent, l’aide à l’alimentation et les repas scolaires ont facilité la sécurité alimentaire, l’accès aux services de santé et à l’éducation pour les personnes âgées, les femmes et les enfants, tout comme ils ont facilité l’accès des travailleurs pauvres à des revenus plus substantiels. 

Mme ISBETH QUIEL (Panama) a indiqué que son pays avait adopté un décret présidentiel pour remplir les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a dit qu’il faudrait une coopération étroite entre le Gouvernement, les citoyens, le secteur privé, le milieu universitaire et les agences internationales.  Le Panama s’est engagé à présenter son premier rapport sur le sujet dans le cadre du Forum politique de haut niveau en 2017.

Le Panama a réalisé des progrès économiques importants, malgré la pauvreté qui subsiste dans les zones rurales et les territoires autochtones, a poursuivi Mme Quiel.  L’accent est mis sur une éducation de qualité pour renforcer le leadership communautaire et la capacité d’organisation. 

Le Gouvernement a mis au point un « indice de pauvreté multidimensionnel » pour mesurer l’évolution de la pauvreté.  Il a investi plus de 70% de son budget dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des infrastructures, des transports et de l’environnement.  Par ailleurs, a annoncé la représentante, le Panama accueillera, en 2019, les Journées mondiales de la jeunesse. 

Mme PETRA BEZDEKOVA (République tchèque), jeune déléguée, a exprimé les frustrations des jeunes, sous-représentés dans les systèmes démocratiques, et désabusés pour leur avenir.  Les jeunes remettent en question la démocratie car ils considèrent que leurs voix ne sont pas entendues.  Les enfants et les jeunes sont également perdus dans un magma d’informations, ce qui peut conduire à une certaine confusion, souvent utilisée pour alimenter la propagande dangereuse des groupes extrémistes et terroristes.  

Face à ce tableau, elle a encouragé à un engagement civique des jeunes, fondé sur une éducation de qualité qui enseigne l’esprit critique et d’autres valeurs inspirant la prise de décisions.

Une autre jeune déléguée, Mlle VUOVA, a insisté, pour sa part, sur l’autonomisation des jeunes, notamment devant la réalité actuelle qui fait que de nombreux problèmes dépassent les frontières.  Disons-le sans détour, a-t-elle plaidé, les jeunes doivent être considérés non pas comme un « groupe vulnérable » mais comme un acteur actif du développement durable.

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a fait le constat selon lequel des progrès significatifs avaient été enregistrés au fil des années, mais que le chemin vers l’atteinte globale des objectifs dans le domaine du développement social restait encore long. 

Au niveau national, la Constitution du Népal reconnaît les principes des droits de l’homme, de la dignité humaine et de l’inclusion, a-t-il déclaré.  Elle garantit également les droits des femmes, des enfants, des personnes âgées, des handicapés et des peuples autochtones.  Il a insisté sur le fait que la Constitution du Népal garantit aux femmes une représentation de 33% au Parlement.

Il a donné des assurances quant à la volonté de son pays de s’acquitter pleinement de ses engagements vis-à-vis du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) s’est réjoui des progrès enregistrés par son pays en termes d’autonomisation des femmes, de prestations de services de santé, d’éducation et d’approvisionnement en eau potable, entre autres.  Il a attribué ces avancées à un appui politique fort, à une politique sensible à l’égalité des sexes et à des cadres législatifs tendant à une protection accrue des droits des femmes et des filles.

S’agissant des mouvements massifs de réfugiés et de migrants, il a affirmé que nul ne choisissait d’être un réfugié, d’où une politique ougandaise reposant sur un traitement digne et une solidarité codifiée en politique qui intègre la gestion et la protection des réfugiés.

Il a recommandé que cette réponse, qui constitue un modèle, soit adoptée au niveau international.  Il a toutefois appelé la communauté internationale à réduire l’écart entre l’assistance humanitaire et l’aide au développement, à appuyer le programme d’installation dans le cadre du Plan de développement national ougandais et à examiner de manière approfondie les causes sous-jacentes du phénomène des réfugiés de sorte que tous puissent retourner dans leurs pays d’origine le plus tôt possible. 

M. OMER (Érythrée) a déploré le fait que des millions de personnes continuent de vivre dans la pauvreté.  Pas moins de 795 millions de personnes souffrent d’une faim chronique; 11 enfants de moins de 5 ans meurent chaque minute et 33 mères toutes les heures.  L’inégalité dans le monde atteint des niveaux inacceptables, a-t-il continué. 

La vision de l’Érythrée en matière de développement social se fonde sur la promotion de la justice sociale, afin d’autonomiser tous ses citoyens, indépendamment de leur sexe, croyance, location géographique, âge, condition physique ou statut social, a-t-il affirmé.

Le taux d’analphabétisme est passé à moins de 20% en 2015, comparé à près de 90% en 1991, s’est félicité le représentant.  Aujourd’hui, tout Érythréen a accès à des soins de santé à moins de cinq kilomètres de son domicile. 

Après trois décennies de guerre d’indépendance, la question des personnes handicapées se pose avec acuité et le Gouvernement œuvre à éliminer toute stigmatisation et à appuyer ces personnes de diverses manières, y compris financièrement.  Il a toutefois estimé que « les sanctions et l’occupation du territoire souverain érythréen » entravaient ses efforts pour éliminer la pauvreté.

Mme MYRIAM AMAN SOULAMA (Burkina Faso) a déclaré que, dans sa quête permanente de stabilité et de développement équitable, son pays avait mis en œuvre, ces dernières années, d’importantes mesures en faveur des couches sociales vulnérables.  C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’adoption récente de la charte nationale de la solidarité, qui vise à renforcer la cohésion sociale. 

Pour faciliter la contribution des groupes vulnérables au développement et réduire les inégalités, dans l’inclusion, le Burkina Faso a garanti l’accompagnement des femmes et des jeunes filles à travers le transfert d’argent pour la scolarisation des enfants, l’équipement de jeunes filles en fin de formation et la formation de plus de 2 000 autres dans différentes filières.

D’autre part, 1 845 enfants et jeunes en situation de rue ont été soit scolarisés, soit placés en formation, et un appui scolaire a été assuré à 16 789 orphelins et autres enfants vulnérables.  De leur côté, quelque 500 personnes âgées ont reçu des fonds pour des activités génératrices de revenus, et un transfert monétaire non conditionnel a été offert à 200 autres personnes âgées démunies. 

Le pays a également élaboré une stratégie nationale pour le développement de l’éducation inclusive (2016-2020) et son plan d’action pour renforcer la scolarisation et la formation des enfants handicapés.

Mme GRIGORYAN (Arménie) a averti que le nouvel engagement de la communauté internationale ne deviendra réalité « que si nous nous éloignons de la pure rhétorique ».  Si l’on veut en effet ne pas faire de laissés-pour-compte, il faut œuvrer de concert.  Dans sa stratégie relative aux droits de l’homme, l’Arménie prévoit un partage des responsabilités entre le Gouvernement et la société civile. Le pays a revu sa stratégie de développement qui insiste sur l’importance des groupes les plus vulnérables.  De plus, le Gouvernement assiste 20 000 réfugiés syriens qui ont cherché la protection en Arménie.

En dépit de progrès importants, le Gouvernement arménien a dû relever des défis, comme les mesures unilatérales qui lui sont imposées, a regretté la représentante.  « L’Arménie est engagée à œuvrer avec tous ses partenaires afin d’appliquer un programme de développement qui place l’être humain au centre des préoccupations », a-t-elle conclu. 

« Qui sommes-nous? Nous sommes, a répondu M. VOLOM (Hongrie), la majorité.  Nous sommes les jeunes invisibles de la planète Terre. »  « Nous avons le potentiel le plus grand de toute l’histoire de l’humanité », mais un potentiel qui ne sert à rien s’il n’est pas exploité, a ajouté le jeune représentant.  Celui-ci a expliqué que l’année dernière, au Forum de la jeunesse de l’UNESCO, ses congénères se sont livrés à un exercice de renforcement des capacités à l’issue duquel l’engagement a été pris de lancer des initiatives locales dans le domaine du développement durable. 

Avec une « infrastructure d’actions », on peut faire plus qu’avec des mots qu’on finit par oublier.  Le développement « organique » des communautés de jeunes, tant formel qu’informel, est de la plus haute importance, a insisté l’orateur. 

Il a fait part d’un fait « choquant »: un sondage mené en 2012, en Hongrie, a révélé que 72% des jeunes n’avaient jamais participé au travail d’une seule organisation, que seuls 7% d’entre eux avaient contribué à une organisation locale et que seulement 4% avaient signé une pétition dans toute leur vie.  Si nous voulons réaliser le développement durable, nous devons encourager l’engagement des jeunes, a-t-il dit, soulignant l’urgence face à la montée de l’extrémisme violent dont les groupes ciblent les jeunes pour les recruter en tant qu’enfants soldats, terroristes ou bombes humaines. 

La pauvreté, le manque d’accès à l’éducation, les taux élevés de chômage, l’analphabétisme et la marginalisation contribuent tous à créer un terrain fertile à la radicalisation.  Il faut, a plaidé le jeune représentant, des politiques permettant aux jeunes de lancer des projets dans leur communauté et de faire entendre leur voix.  Montrez aux jeunes qu’ils peuvent influencer le monde et le changer, a-t-il conclu.

Mme MILDRED GUZMÁN (République dominicaine) a déclaré que l’élimination de la pauvreté et la réduction des disparités étaient des objectifs inévitables d’un point de vue moral et des impératifs urgents à l’échelle internationale, qu’il conviendrait de réaliser avec solidarité. 

Parmi les réalisations du pays, elle a cité la création de 400 000 nouveaux emplois, le fait que plus de 780 000 personnes sont sorties de la pauvreté, qu’un million d’élèves aient rejoint l’école grâce à une meilleure éducation et à des aides alimentaires.  Par ailleurs, plus de 800 000 adultes ont gagné la bataille contre l’analphabétisme, 6,3 millions de personnes ont été inscrites dans la sécurité sociale et plus de 3 millions au système de subventions, soit 92% de la population pauvre.

La République dominicaine a mis en place un cadre normatif et politique d’appui au Programme de développement durable à l’horizon 2030 par le biais de la stratégie nationale de développement.  En outre, des programmes consacrés aux personnes âgées sont centrés sur une vision d’un vieillissement actif, productif, participatif et protégé.

Le Président de la République a également créé des procureurs spécialisés dans la violence à l’encontre des personnes âgées.  Le pays accorde enfin une attention particulière à l’accessibilité pour les personnes handicapées, concrétisée par le Plan national d’accessibilité.

M. MULUGETA ZEWDIE MICHAEL (Éthiopie) a appelé à une pleine mise en œuvre de « la lettre et de l’esprit » du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur le climat, convaincu que les questions de développement social sont « cruciales » pour une croissance inclusive et un développement durable.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il affirmé, l’Éthiopie a mis en place des cadres constitutionnels, politiques et institutionnels forts et placé l’accent sur les personnes handicapées, les personnes âgées, la famille comme agent du développement, l’éducation et la santé maternelle et infantile. 

Durant cette dernière décennie, l’Éthiopie a compris que la croissance économique seule ne réussira pas à faire chuter les taux de pauvreté.  Il faut pour cela des programmes de protection sociale.  S’agissant du « volontarisme » des jeunes, les chiffres parlent d’eux-mêmes: le nombre des jeunes qui participent à un programme d’éducation, de santé, d’agriculture, de protection de l’environnement ou de services sociaux est passé de 4,5 millions en 2010 à 14,6 millions en 2014.

Pour relever le défi du chômage, l’accent a été mis sur les petites et moyennes entreprises et la promotion des industries légères comme le textile ou le cuir, sans oublier le développement de parcs industriels, grands créateurs d’emplois et d’investissements.  Dans ce contexte, la contribution de la communauté internationale et des partenaires au développement demeure cruciale, a conclu le représentant.

Un jeune délégué des Émirats arabes unis, a mis l’accent sur l’intégration des points de vue des jeunes à l’heure de la réalisation des objectifs de développement durable.  Il faut trouver de nouveaux moyens de développer la créativité et de canaliser l’énergie de la jeunesse, a-t-il dit, ajoutant que la bonne formation était l’un des meilleurs investissements. 

Il a salué les efforts de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse.  À titre d’initiative dynamique dans son pays, il a présenté la Plateforme des jeunes Émiratis censée d’accompagner les jeunes et de consolider leur formation.

Un jeune délégué a ajouté pour sa part qu’une ministre des affaires de la jeunesse avait été nommée, constituant ainsi la plus jeune ministre au monde.  Cette nomination a permis d’adopter un programme dynamique pour une jeunesse productive et responsable.  L’innovation des jeunes n’a pas de limite, a-t-il souligné.  

M. MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a estimé que le moment était venu pour les gouvernements de renforcer leurs efforts au niveau national pour atteindre les objectifs prioritaires notamment l’élimination de la pauvreté, la faim et la garantie de la sécurité alimentaire.  Estimant que la réalisation du développement social était étroitement liée à la paix et à la sécurité, le délégué a lancé un appel à ce que des solutions soient trouvées aux conflits armés.

Évoquant la croissance économique observée dans son pays ces dernières années, il a souligné que cette situation avait contribué à améliorer les conditions socioéconomiques de ses concitoyens.  Cette donne a permis d’enregistrer d’autres résultats positifs tels que la réduction du taux de chômage de 5%, a-t-il déclaré.  Parallèlement, plus de 250 000 déplacés ont bénéficié de l’octroi de nouveaux logements et 600 hôpitaux et centres de santé ont été construits, s’est félicité le représentant.

Mme ELLEN MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que les plans nationaux de développement de son pays étaient axés sur les résultats du Programme 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  La Tanzanie a mis au point des politiques de protection sociale destinées à réduire la pauvreté.  Des mesures stratégiques ont été adoptées pour autonomiser les groupes vulnérables.  Le handicap doit être pris en compte, a-t-elle insisté, et des réformes juridiques, politiques et administratives ont été entreprises pour donner davantage de capacités aux intéressés.  Compte tenu de l’absence de programmes d’aide et de formation en la matière, elle a toutefois appelé à davantage de coopération internationale.

La Tanzanie a lancé des politiques de protection sociale destinées à réduire la pauvreté des personnes âgées et à augmenter leur accès aux soins de santé.  La représentante a dit par exemple que des guichets rapides existaient dans la quasi-totalité des hôpitaux et soins de santé.  Des foyers sont gérés par le secteur privé et des projets pilotes sont entrepris pour les transferts de liquidités.  En conclusion, elle a souligné que son pays bénéficierait de l’allègement du fardeau de la dette et d’une assistance technique.

M. RASHID ABDULLAH AL-NOAIMI (Bahreïn) a dit que son pays avait toujours considéré le développement social comme une priorité.  Le plan national, à cet égard, intitulé « Plan du Gouvernement 2015-2018 en vue d’une société juste et prospère », est inédit.  Ce plan est le fruit des derniers amendements apportés à la Constitution de 2012. 

La stabilité du pays a aussi favorisé celle des familles qui jouissent d’une banque d’aide au financement.  Des centres ont aussi été créés pour la rencontre des enfants en cas de divorce des parents.  Le Ministère de l’éducation et de l’apprentissage a lancé une initiative visant à aider les enfants handicapés à accéder à l’école et aux services publics. 

Grâce à une coopération du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), diverses stratégies de développement social ont été élaborées et il est prévu d’évaluer les programmes en cours d’exécution. 

Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a déclaré que son pays a réalisé les Objectifs du Millénaire pour le développement avec leur terme.  Il a fait un « saut qualitatif » en termes de développement humain.  Puis la représentante s’est lancée dans l’énumération de ces réalisations à commencer par la lutte contre le chômage.  Un mécanisme visant à encourager les investissements dans les secteurs agricole, industriel, touristique et les petites et moyennes entreprises.  Ce mécanisme a fait chuter le taux de chômage de 15,3% en 2005 à 9,7% en 2015.

S’agissant de l’éducation, le programme d’éducation gratuite a eu pour effet d’augmenter le taux de scolarisation qui a atteint 98,6% pour les enfants de 6 ans et 95,5% pour les enfants de plus de 6 ans.  Pour ce qui est du secteur de la santé publique, la couverture médicale pour les populations vulnérables a amélioré les indicateurs en particulier la réduction à 24,8 pour 1 000 du taux de mortalité infantile, et de 117,4 à 81 pour 100 000 le taux de mortalité maternelle en 2015.  L’espérance de vie est de 76 ans. 

Le développement ne peut pas être durable à moins d’être inclusif, a déclaré M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica).  Il ne suffit pas de promouvoir la croissance économique et de combattre la pauvreté, a-t-il insisté.  Il faut créer des opportunités égales pour tous.  Le plan national de développement du Costa Rica aborde la question de la pauvreté de façon multisectorielle et interinstitutionnelle.  À cet égard, la lutte contre la discrimination et l’autonomisation des femmes et des filles sont essentielles.

« Nous devons briser les stéréotypes, et rejeter les normes qui limitent l’accès des femmes au travail ou qui dévaluent leur travail », a-t-il ajouté, avant de mettre l’accent sur les besoins, les droits et le potentiel des personnes handicapées et des personnes âgées.  S’il faut reconnaître le rôle fondamental de la famille dans la société, il faut aussi reconnaître les formes multiples et la diversité des familles. 

M. CALEB OTTO (Palaos) a mis l’accent sur l’importance accordée à l’inclusion dans le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde.  Il a noté à cet égard que les risques d’exclusion sociale émanaient de facteurs tels que l’âge, le sexe, le handicap, la race, l’appartenance ethnique, la religion ou le statut économique. 

À cet égard, il a signalé qu’un des groupes les plus négligés, y compris au niveau international, était celui des personnes atteintes de maladies mentales qui, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), seraient aujourd’hui 450 millions.  D’autre part, une personne sur quatre dans le monde sera affectée par une forme ou une autre de maladie mentale.

Les maladies mentales sont les causes premières de la mortalité précoce, a-t-il ajouté.  Chaque année, environ un million de décès sont causés par des suicides dus à cette forme de maladie. 

Dans ses efforts de mise en œuvre du Programme 2030, le Gouvernement guinéen a ouvert « de grands chantiers » qui portent sur la création d’emplois, l’autonomisation des femmes et la réalisation du bien-être des couches sociales les plus vulnérables, a expliqué M. KOMARA (Guinée).  La réalisation du barrage électrique de Kaleta, ainsi que des projets de construction Souapiti et Foni, s’inscrivent dans cette dynamique.  De plus, a-t-il continué, le pays s’efforce d’assurer un enseignement gratuit à tous les niveaux du système éducatif et la santé maternelle pour toutes.

Le Président a signé un accord-cadre avec l’UNICEF obligeant le Gouvernement à allouer une partie de ses taxes minières à la lutte contre la malnutrition en Guinée, a précisé le représentant.  Par ailleurs, le Gouvernement a fourni 235 fauteuils roulants, 302 paires de cannes anglaises et 202 béquilles à des personnes handicapées. 

Il a mis en place un programme d’appareillage gratuit en faveur de 216 enfants handicapés pour faciliter leur éducation, ainsi qu’une salle informatique avec des logiciels adaptés aux aveugles et malvoyants, et recruté dans la fonction publique 86 personnes handicapées.  Par ailleurs, la Guinée a lancé un plan national de résilience au virus Ebola.  

Mme FIAMMA ARDITI DI CASTELVETERE, Ordre souverain de Malte, a rappelé qu’aujourd’hui l’Ordre de Malte travaillait dans plus de 120 pays où il offre un soutien constant aux personnes vulnérables et marginalisées dans le monde afin qu’elles puissent mener des vies dignes.  Des volontaires du monde entier participent au Camp international d’été pour les jeunes handicapés.  Il existe de nombreux camps partout en Europe et au Liban, pays où les conditions de vie des personnes handicapées sont particulièrement difficiles.

Par ailleurs, l’Ordre de Malte organise des activités de soutien et de soins aux personnes âgées dans un grand nombre de centres spécialisés en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, au Chili et au Mexique.  La déléguée a en outre mis l’accent sur le nombre croissant de catastrophes naturelles attribuées aux changements climatiques, qui affectent principalement les populations pauvres vivant dans des zones vulnérables. 

Malteser International, l’organisation humanitaire de l’Ordre de Malte, assiste également ces populations à travers des mesures d’atténuation des risques, des projets de reconstruction à long terme et des programmes de développement. 

M. KEVIN CASSIDY, délégué de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a dit que l’objectif d’un travail décent implique de bonnes conditions de travail, l’absence de discrimination, l’équilibre entre la vie familiale et professionnelle, et la scolarisation des enfants.  Il s’agit aussi de l’égalité des sexes et de la possibilité pour les femmes de contrôler leurs vies.  Qu’il s’agisse de sortir de la pauvreté ou de réaliser une ambition personnelle, un travail décent garantit « la dignité humaine », a-t-il insisté.

L’engagement de l’OIT par rapport aux objectifs de développement durable a été renforcé lors de la Conférence internationale du travail de cette année par les représentants tripartites, c’est-à-dire les gouvernements et les organisations de salariés et d’employeurs.  Les programmes de pays de l’OIT pour un travail décent promeuvent ces objectifs en accord avec les priorités nationales, a précisé M. Cassidy. ´

En collaboration avec 21 agences, fonds et programmes des Nations Unies, l’OIT a lancé l’Initiative mondiale sur des emplois décents pour la jeunesse.  Avec le Groupe de la Banque mondiale et l’OIT, et avec plusieurs gouvernements et organisations non gouvernementales, a également été lancé le Partenariat mondial pour une protection sociale universelle. 

Droits de réponse

Le représentant de la Fédération de Russie a déploré que le débat soit  utilisé par certains États pour promouvoir des objectifs politiques.  Il a dénoncé « les agressions de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud » et souhaité que la Géorgie promeuve plutôt la réconciliation et établisse des relations de bon voisinage.

Il a reproché ensuite au représentant de l’Ukraine les accusations qu’il a portées contre la Russie.  D’après lui, l’Ukraine cherche à créer « une atmosphère d’hystérie politique dans toutes les instances internationales ».  Les problèmes sociaux en Ukraine, a-t-il jugé, sont dus à la cessation du paiement des allocations sociales et des retraites.  « Kiev et ses parrains souhaitent créer le plus de difficultés possibles pour les habitants de la Crimée », a-t-il regretté.  La Crimée poursuit cependant sa croissance économique et sociale.

La représentante des jeunes de la Géorgie s’est présentée de nouveau comme « le porte-voix des jeunes des zones occupées de la Géorgie » qui n’ont pas le droit de recevoir un enseignement dans leur langue maternelle, 

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