L’impératif du développement durable inclusif au centre des travaux de la nouvelle session de la Troisième Commission
« En affirmant notre attachement au développement durable et à ses objectifs, nous reconnaissons que la discrimination n’est pas envisageable. » À l’instar du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, les États Membres ont rappelé, aujourd’hui, lors du débat général consacré au développement social qui ouvrait les travaux de la Troisième Commission, qu’un engagement central du Programme de développement durable à l’horizon 2030 était de ne laisser personne de côté.
La Présidente de la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, Mme Maria Emma Mejia Vélez (Colombie), a insisté sur le caractère intégral et indivisible du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et sur le fait que les efforts de mise en œuvre doivent recevoir l’appui cohérent et coordonné du système des Nations Unies.
Les travaux de la Commission impliquent un engagement renouvelé pour la réalisation des droits de l’homme, y compris le droit au développement, a déclaré Mme Mejia Vélez.
« Je veillerai à assurer une plus grande coopération entre les organes et les mécanismes du système des Nations Unies, en particulier le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et les organes de traités », a-t-elle promis.
Après avoir évoqué un ordre du jour dominé par des points urgents, dont les déplacements massifs de réfugiés et de migrants, elle a souhaité donner « un élan » aux questions relevant de la justice pénale et de la prévention du crime. D’autres sujets d’actualité, comme la lutte contre la corruption, les stupéfiants et la traite des personnes, seront abordés par la Commission.
La Présidente a tenu à saluer la nomination récente de Mlle Nadia Murad Basse Taha en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté pour la dignité des survivants de la traite des personnes, une décision importante pour faire entendre « la voix des victimes ».
Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a jugé que « l’expertise collective de la Commission sera essentielle à la réalisation d’une prospérité et d’une paix partagée que nous espérons instaurer d’ici à 2030 ».
Si, entre 1990 et 2012, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté, les acquis ont été inégaux et sont encore fragiles entre les pays et au sein des pays, a averti M. Wu. L’insécurité socioéconomique continue de toucher de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les peuples autochtones.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, le représentant de la Thaïlande a constaté à son tour que, 21 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague sur le développement social, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale demeuraient des défis majeurs pour la communauté internationale. Il a appelé à reconnaître les défis spécifiques auxquels font face les pays les plus vulnérables, notamment les États africains, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, dans la réalisation des objectifs de développement durable.
La Directrice de la Division du Département des affaires économiques et sociales pour la politique sociale et le développement, Mme Daniela Bas, a présenté les rapports du Secrétaire général portant sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Elle a insisté sur la prise en compte des droits et du point de vue des personnes handicapées.
Préoccupé justement par le manque d’accès aux soins des personnes handicapées en Afrique, le représentant du Groupe africain a parlé d’une « question de survie ». Rejoint par le délégué de l’Égypte, il a par ailleurs réaffirmé la centralité de l’institution de la famille et son rôle critique.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), le représentant de la République dominicaine a réaffirmé l’engagement de sa région en faveur de l’inclusion et de l’intégration sociale. À cette fin, il a insisté sur la nécessité de garantir un accès universel aux services sociaux de base dans les domaines de la nutrition, de la santé, de l’eau potable, de l’habitat et de l’emploi décent, dans le respect de l’égalité entre les sexes.
Soulignant que plus de 60% de la population de la région était âgée de moins de 30 ans, le représentant des Bahamas, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné la nécessité d’autonomiser les jeunes pour être en mesure d’atteindre le développement durable. C’est là l’objectif, a-t-il ajouté, du Plan d’action de la CARICOM pour le développement de la jeunesse.
Pour l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la représentante des Philippines a souligné l’adoption par l’ASEAN d’un certain nombre d’initiatives, y compris l’ASEAN Vision 2025 et le Plan politique et de sécurité, visant à compléter la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à faire avancer le processus d’intégration régionale.
Le sort des enfants réfugiés a ému des représentants de la jeunesse de la Norvège qui ont appelé les États Membres à protéger leurs droits et, notamment, à leur garantir un accès à l’éducation.
La Troisième Commission poursuivra demain son débat général à partir de 10 heures.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/71/188)
Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/71/61–E/2016/7) et (A/71/214)
L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’action (A/71/177)
Déclarations liminaires
M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a jugé que « l’expertise collective de la Commission sera essentielle à la réalisation d’une prospérité et d’une paix partagée que nous espérons instaurer d’ici à 2030 ».
Un développement inclusif fondé sur les droits est au cœur même de ses travaux, a poursuivi M. Wu. Il faut veiller à mettre en place des politiques de développement économique et social efficaces qui appliquent l’exercice des droits de l’homme pour tous. Les objectifs de développement durable doivent être atteints dans leur intégralité, a-t-il dit. À cet effet, il faudra beaucoup d’initiatives et une appropriation nationale à l’horizon 2030.
« Le succès est tributaire de notre aptitude à mettre en place des politiques cohérentes », a rappelé le Secrétaire général adjoint. « Nous devons nous défaire du cloisonnement et hisser les partenariats à un nouveau niveau. »
Entre 1990 et 2012, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Les pays ont pu fournir davantage de soins de santé de base, réduisant la mortalité maternelle et infantile; le nombre d’enfants scolarisés est plus élevé que jamais. Mais ces acquis ont été inégaux et sont encore fragiles entre les pays et au sein des pays, a-t-il averti.
L’extrême pauvreté reste élevée en Afrique subsaharienne et dans d’autres parties de l’Afrique et de l’Asie. Les inégalités vont croissantes, comme le montre le chômage en Europe. Il est important de réduire la transmission de la pauvreté entre les générations.
En outre, l’insécurité socioéconomique continue de toucher de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les peuples autochtones.
« En affirmant notre attachement au développement durable et à ses objectifs, nous reconnaissons que des économies robustes ne suffisent pas. Nous montrons que les politiques sociales ne peuvent se réduire à un ensemble de mesures visant à corriger les défaillances des marchés et des institutions ou à protéger les ménages démunis », a affirmé M. Wu. « Nous reconnaissons que la discrimination n’est pas envisageable. »
Les défis sont de taille mais les perspectives sont encore plus grandes, a-t-il conclu.
Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division du Département des affaires économiques et sociales pour la politique sociale et le développement, a présenté des rapports du Secrétaire général portant sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.
Elle a souligné que les rapports montraient clairement dans quelle mesure les cadres adaptés de développement tenaient compte des personnes handicapées et présentaient des initiatives visant à inclure l’assistance à la société, ainsi qu’aux organisations. Mme Bas a affirmé que ces rapports présentaient des initiatives positives, ainsi que les actions entreprises par la communauté internationale pour atteindre les objectifs en faveur du développement des personnes handicapées.
Selon la Directrice, force est de reconnaître tous les progrès réalisés en faveur du bien-être des personnes handicapées, mais, a-t-elle précisé, il est aussi urgent de consentir à des efforts plus inclusifs. Mettant l’accent sur la note du Secrétaire General, Mme Bas a insisté sur le fait qu’elle donnait des orientations permettant de recenser les personnes laissées pour compte et faisait ressortir des éléments d’exclusion sociale ayant des liens évidents avec le chômage.
Mme Bas a également prévenu qu’il existait de nombreuses barrières de discrimination contribuant à l’exclusion sociale. En conséquence, elle a lancé un appel pour que des mesures soient prises en vue de faciliter la participation des personnes handicapées à ces différents processus.
L’accès à la justice et une législation de la famille équitable sont également des impératifs au regard des violations des droits des femmes et des enfants qui ne sont pas bien pris en considération par les cadres juridiques existant, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, a-t-elle soutenu, il faut également changer les normes culturelles et sociales qui font perdurer la violence dans les familles.
Débat général
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a constaté que, 21 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague sur le développement social, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale, demeuraient des défis majeurs pour la communauté internationale. « Il est par conséquent primordial que les gouvernements redoublent d’efforts pour promouvoir et protéger les personnes dans le besoin, en particulier celles qui se trouvent dans des situations vulnérables », a affirmé M. Plasai.
Le représentant du Groupe des 77 et la Chine a toutefois fait part de son inquiétude face au manque de progrès dans la réalisation des engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague. « Nous sommes particulièrement préoccupés par la persistance des crises mondiales actuelles », a-t-il précisé, mentionnant notamment la crise financière et économique, la crise alimentaire mondiale, le taux de chômage élevé et les menaces posées par les effets des changements climatiques, les pandémies, l’extrémisme violent et le terrorisme.
Tout en saluant l’adoption, l’an dernier, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Plasai a appelé à reconnaître les défis spécifiques auxquels font face les pays les plus vulnérables, notamment les États africains, les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), dans la réalisation des objectifs de développement durable. Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à lever les obstacles entravant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en particulier pour les peuples sous le joug de l’occupation coloniale ou étrangère.
Le représentant a également souligné l’importance de la coopération internationale, aussi bien Nord-Sud que Sud-Sud, dans la réalisation des objectifs du Programme d’action de Copenhague, tout en insistant sur la nécessité pour les pays développés de respecter l’intégralité de leurs engagements.
Enfin, M. Plasai a salué l’attention continue consacrée par l’ONU à la jeunesse, aux personnes vivant avec un handicap et à la promotion de la famille. Sur ce dernier point, il a appelé les sociétés à s’adapter davantage au vieillissement des populations.
Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a souligné l’adoption par l’ASEAN d’un certain nombre d’initiatives, y compris l’ASEAN Vision 2025 et le Plan politique et de sécurité, visant à compléter la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à faire avancer le processus d’intégration régionale.
« Les États de l’ASEAN demeurent fermement engagés à faire en sorte que la communauté qu’ils forment soit inclusive, durable, résiliente et dynamique », a déclaré Mme Yparraguirre. À ce titre, elle a mentionné l’adoption par le groupe régional, la semaine dernière, du Cadre stratégique sur la protection sociale et le développement 2016-2020, destiné en priorité aux personnes vulnérables, y compris les enfants, les personnes vivant avec un handicap et les personnes âgées.
Concernant ce dernier groupe, la représentante a rappelé que l’ASEAN avait adopté, en 2015, la Déclaration de Kuala Lumpur sur le vieillissement, dont le but est d’autonomiser les personnes âgées dans la région, en mettant à leur disposition un « environnement sain, actif et productif ».
Mme Yparraguirre a également indiqué que l’ASEAN avait adopté divers programmes et initiatives dédiés aux personnes vivant avec un handicap, notamment dans le cadre de la Conférence de l’ASEAN sur l’évaluation des programmes des personnes handicapées, ainsi qu’au développement social de la région, dans le cadre de la cinquième Conférence de l’ASEAN sur le travail social.
La représentante a enfin évoqué l’adoption par l’ASEAN, en octobre 2015, du Plan d’action-cadre sur le développement rural et l’éradication de la pauvreté 2016-2020, qui devrait, selon elle, permettre aux groupes les plus vulnérables de mieux s’intégrer sur le plan socioéconomique.
En matière de développement social dans le monde, M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola), au nom du Groupe africain, a souligné qu’il existait de nombreuses situations inquiétantes. « Il ne faut pas se concentrer sur les intérêts étroits d’une poignée de pays », a-t-il recommandé.
L’Afrique connaît des taux de croissance acceptables et des avancées, mais, en dépit des progrès, le continent figure toujours au bas de la liste des indices de développement social, a déploré le représentant. C’est l’une des régions où les disparités de revenus sont les plus fortes.
Pour arrêter cette « spirale descendante » et mieux relever les défis sur le continent, l’Union africaine a adopté l’Agenda 2063 et a créé une Décennie de la jeunesse (2009-2018). Il s’agit, a-t-il précisé, de « profiter de la donne démographique pour s’attaquer aux racines des problèmes », dont la pauvreté et l’extrémisme violent.
En Afrique, s’est inquiété le délégué, peu de personnes handicapées ont accès aux soins de santé. « Cela reste une question de survie. » Le Groupe africain considère que l’autonomie économique et la pleine participation de ces personnes ne peuvent se réaliser qu’à travers l’emploi et l’accès égal à l’éducation, aux soins de santé et au logement. Il a lancé un appel aux États Membres et à la communauté internationale pour qu’ils travaillent ensemble sur le handicap et le développement inclusif.
En ce qui concerne le vieillissement, a poursuivi le représentant, les chefs d’État de l’Union africaine ont entériné un cadre invitant tous les pays à développer des politiques et à élaborer des outils pour aider les plus âgés.
Il a réaffirmé ensuite la centralité de l’institution de la famille en Afrique et son rôle critique. « La famille reste un noyau clef de la société africaine », a-t-il insisté. Il a proposé de renforcer les capacités pour traiter des grandes priorités familiales, en luttant contre la pauvreté, « l’affaiblissement de la solidarité entre les générations », les effets de la crise du virus Ebola, la malaria et autres maladies infectieuses et le VIH/sida.
Insistant sur l’importance des nouveaux partenariats pour le développement de l’Afrique, il a insisté sur le fait que, pour promouvoir le développement social et l’inclusion, afin de « ne laisser personne de côté », il fallait se pencher sur l’inégalité et « élargir la portée du développement durable ».
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine) a réaffirmé l’engagement de sa région en faveur de l’inclusion et de l’intégration sociale, « l’une des trois dimensions essentielles et interdépendantes du développement social ».
Afin de garantir l’inclusion et l’intégration sociale, le représentant a insisté sur la nécessité de garantir un accès universel aux services sociaux de base dans le domaine de la nutrition, la santé, l’eau potable, l’habitat et l’emploi décent, dans le respect de l’égalité entre les sexes.
Pour y parvenir, le représentant a réaffirmé l’importance des engagements pris, il y a plus de 20 ans, lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague. La délégation a ainsi appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Copenhague, adoptés dans le cadre du Sommet.
La délégation de la CELAC a notamment rappelé le rôle essentiel de la coopération Sud-Sud et triangulaire, en particulier dans le domaine technologique. Elle a également appelé les pays développés à respecter leur engagement à allouer au moins 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide public au développement.
Elle a par ailleurs déclaré que les États de la CELAC, en dépit de leurs ressources limitées, faisaient tout leur possible pour préserver la dignité des personnes vulnérables et marginalisées, y compris les femmes et les filles, les peuples autochtones, les personnes d’ascendance africaine, les jeunes, les personnes âgées, les migrants et les personnes vivant avec un handicap.
Elle a insisté sur l’importance d’œuvrer en faveur de ces dernières, dans la mesure où 12% de la population d’Amérique latine et des Caraïbes, soit 66 millions de personnes, vivait avec un handicap.
S’agissant des personnes âgées, la délégation a souligné l’adoption par les pays de la région de la Convention interaméricaine sur la protection des droits humains des personnes âgées, en juin 2015. Cette Convention régionale, a-t-elle salué, est le premier instrument international juridiquement contraignant destiné à promouvoir et protéger efficacement les droits de l’homme des personnes âgées.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. ELLISTON RAHMING (Bahamas) a rappelé que la volonté d’éradiquer les privations humaines et les disparités figurait au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030. « Mais si le développement social consiste à améliorer le bien-être de chaque individu afin qu’il puisse réaliser pleinement son potentiel, cela signifie qu’il faut investir dans ces individus », a-t-il souligné, ajoutant que la CARICOM n’avait eu de cesse de lancer des initiatives à cette fin, dans le cadre de son Programme de développement humain.
Soulignant que plus de 60% de la population de la région était âgée de moins de 30 ans, M. Rahming a insisté sur la nécessité d’autonomiser les jeunes pour être en mesure d’atteindre le développement durable. C’est là l’objectif, a-t-il ajouté, du Plan d’action de la CARICOM pour le développement de la jeunesse qui déploie des initiatives visant à faciliter l’accès des jeunes, en particulier ceux considérés comme étant « à risque », à l’entreprenariat.
« Au sein de la CARICOM, nous sommes convaincus que l’éducation a le pouvoir de changer la vie », a par ailleurs déclaré le représentant, soulignant que la Communauté s’était dotée, pour cette raison, d’un sous-programme pour l’éducation, afin d’offrir aux jeunes une formation de qualité.
Malgré les progrès réalisés sur le plan de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire dans la région, M. Rahming a toutefois regretté que ces avancées fussent remises en cause par des niveaux élevés de criminalité et de violence, favorisés par un taux de chômage élevé.
S’agissant des personnes vivant avec un handicap, M. Rahming a rappelé que les États de la CARICOM avaient adopté la Déclaration de Pétion-Ville, qui réaffirme la volonté politique de créer des sociétés inclusives pour les personnes vivant avec un handicap et prévoit également la nomination d’un Rapporteur sur le handicap pour la région.
M. CHARLES WHITELEY, de l’Union européenne, a déclaré que des progrès significatifs avaient été réalisés dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, relevant que des défis tels que le chômage, la pauvreté, ainsi que l’exclusion sociale ne devaient pas être sous-estimés et nécessitaient des investissements et des réformes.
Sur la question du chômage, il a souligné que l’Union européenne avait mis en place des programmes de formation qui ont déjà commencé à porter des fruits. Il a insisté sur le fait que des réformes ambitieuses, ainsi qu’un système de formation professionnelle ou d’apprentissage, avaient été instaurés pour apporter une réponse adéquate à la problématique du chômage.
M. Whiteley s’est également arrêté sur la situation des personnes âgées en précisant qu’il était impératif de leur garantir un accès à la retraite et à des soins de santé adéquats. Il a également estimé que les personnes handicapées devraient faire l’objet de mesures visant à les intégrer tant dans le tissu social que professionnel.
Prônant l’égalité entre les sexes défendue par l’Union européenne dans tous ses programmes, il a plaidé pour que toutes les femmes participent aux prises de décision, mais également pour que les programmes de lutte contre les violences à leur encontre soient promus et renforcés.
M. AMR ABULATTA (Égypte), qui s’exprimait au nom du Groupe des amis de la famille, a estimé que la famille, en tant que ciment de l’unité nationale, ne jouera pleinement son rôle que si les gouvernements l’impliquent dans leur prise de décision.
La famille, a-t-il dit, facilite le processus d’intégration sociale et contribue au développement durable de toute société. L’unité familiale est au centre de l’éducation des enfants et des jeunes. Par conséquent, il est de la responsabilité des États Membres et des Nations Unies d’aider l’institution de la famille, a souligné le représentant.
Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité impérieuse de faire en sorte que les questions familiales reçoivent une attention particulière de la part de la communauté internationale. À cet égard, il a lancé un appel à la Division du Département des affaires économiques et sociales pour qu’elle sensibilise davantage la communauté internationale sur l’importance de la famille en vue de leur implication dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Parlant au nom de son pays (Égypte), M. Abulatta a déclaré que son pays avait fourni des efforts inlassables pour atteindre un développement durable et inclusif. Il a cité, entre autres, la Constitution, laquelle affirme que la famille est la base de la société et qu’il incombe au Gouvernement égyptien de la promouvoir et la protéger.
Ainsi a été mis en place, un ministère de la solidarité sociale dont la mission est de renforcer et mettre en œuvre les politiques en faveur de la famille et l’enfance. Par ailleurs, le représentant a expliqué que son pays avait approuvé et soumis au Parlement des projets de loi sur la jeunesse et le sport, ainsi qu’une stratégie spéciale en vue d’appuyer l’emploi des jeunes. Ces efforts, a soutenu le délégué, sont étendus aux personnes handicapées.
Pour autant, M. Abulatta a admis que de nombreux défis y compris les actes terroristes au Moyen-Orient, dans la corne de l’Afrique et au Sahel, mais également l’occupation des territoires arabes en Palestine et dans le Golan, mettaient à mal ces acquis.
L’Égypte est convaincue que les dimensions économiques et environnementales dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 devraient être une priorité et leur exécution doit se faire selon les politiques et priorités nationales, a-t-il dit.
M. MARCELO SCAPPINI (Paraguay) a indiqué que les objectifs du plan national de développement de son pays étaient la réduction de la pauvreté et la promotion du développement social, la croissance économique inclusive et son intégration dans les marchés mondiaux.
Ce plan comprend des programmes de protection sociale importants, comme les transferts financiers conditionnels, l’alimentation scolaire et les retraites des personnes âgées. L’accent est mis sur les enfants, les femmes, les adultes vulnérables, les peuples autochtones et la population rurale, a-t-il expliqué. En particulier, le Programme dit « Tekopora » vise à freiner la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, en améliorant l’accès des familles à la santé et à l’éducation et en privilégiant les femmes chefs de famille.
Près de 60% de la population paraguayenne a moins de 30 ans, a fait remarquer M. Scappini. Pour développer le potentiel des jeunes, le Gouvernement a notamment mis en place un programme de bourses universitaires spécialisées. Par ailleurs, il a appelé la communauté internationale et toutes les parties prenantes à s’allier pour aider les pays en développement sans littoral.
Enfin, a-t-il annoncé, une commission interinstitutionnelle a récemment été créée pour coordonner les efforts nationaux pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Mme ALFASSAM (Koweït) a réaffirmé l’attachement de son pays au développement social. Elle a toutefois regretté, en dépit de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la persistance de nombreux obstacles à l’intégration sociale des personnes vivant avec un handicap.
La représentante a indiqué que son pays avait créé, afin de pallier à ces obstacles, une instance visant à fournir un ensemble de service sociaux, éducatifs et de réinsertion aux personnes vivant avec un handicap.
S’agissant des personnes âgées, la représentante du Koweït a affirmé que son pays avait adopté loi sur leur prise en charge sociale, permettant notamment aux personnes âgées de percevoir des soins de santé gratuits.
La représentante a par ailleurs souligné la grande importance que son pays accordait au développement social et humain des jeunes, qui représentent une part importante de la population koweitienne. Elle a notamment fait état des efforts réalisés par son pays pour garantir le droit à l’éducation des jeunes.
Enfin, la représentante a affirmé que son pays mettrait tout en œuvre pour promouvoir le développement sociale et a appelé la communauté internationale à en faire de même.
Mme SONJA HUTTUNEN (Finlande) a déclaré que les mouvements de réfugiés observés, ces dernières années, concernaient essentiellement les jeunes. L’absence d’emploi, l’insécurité sont autant de facteurs qui poussent les jeunes à se tourner vers l’étranger pour trouver des débouchées, a expliqué la déléguée. L’accès à une éducation de qualité, les opportunités d’emploi, a-t-elle souligné, donnent espoir à la vie et aident à faire face aux difficultés telles que la marginalisation dont les jeunes sont victimes.
La représentante a insisté sur la nécessité de donner l’occasion aux jeunes le pouvoir de s’exprimer et participer aux processus décisionnels. Rappelant la résolution 2250 (2015), exhortant les États Membres à renforcer la participation des jeunes aux processus de prise de décisions, elle a demandé que les jeunes soient reconnus comme moteur et acteur de changement.
Les start-ups qui donnent l’opportunité aux jeunes de se lancer dans l’entrepreneuriat sont également une solution à leurs problèmes, a estimé Mme Huttunen. Toutefois, elle a mis en garde contre la montée de la discrimination, le nationalisme et la xénophobie qui menacent la paix et la sécurité.
Mme JOUBLI (Suisse) a estimé que l’inclusion sociale était l’une des conditions préalables à la mise en place d’une société stable, sûre et pacifique. Son pays a lancé une initiative nationale afin d’améliorer l’accès au marché du travail des femmes et créer de bonnes conditions pour l’emploi jusqu’à l’âge de la retraite, a-t-elle précisé. Cette initiative crée des incitations favorables pour les travailleurs âgés afin de rester en activité plus longtemps, a-t-elle dit.
Pour la représentante, il est nécessaire de créer des emplois décents car ils favorisent des sociétés, harmonieuses et pacifiques, a expliqué la déléguée.
L’investissement dans l’encadrement extrascolaire est important car ces activités permettent d’entretenir la cohésion sociale, l’éducation des jeunes en leur inculquant des valeurs élémentaires, a-t-elle ajouté. Elle a appuyé l’idée selon laquelle la promotion de la démocratie, la citoyenneté ou encore la solidarité devraient être des priorités pour la communauté internationale.
Mme ALEKSANDRA MIRCHEVA (Bulgarie) a déclaré que les jeunes ne devraient pas seulement être considérés comme les « bénéficiaires passifs » de politiques publiques définies par d’autres, mais comme « des participants actifs » à leur propre développement. Elle a, par conséquent, appelé la communauté internationale à garantir la participation des jeunes à tous les niveaux de responsabilité.
« La participation des jeunes est un facteur clef dans leur autonomisation », a insisté la représentante, ajoutant que, selon un sondage national récent, les jeunes bulgares estimaient que ce manque de participation avait des effets négatifs sur la qualité de leur éducation et l’emploi des jeunes.
Mme Mircheva a indiqué que de plus en plus de jeunes en Bulgarie reconnaissaient les avantages de l’éducation informelle, au plan personnel et professionnel. Elle a ainsi demandé aux États de créer des mécanismes de validation et de reconnaissance de l’éducation informelle.
« L’inclusion économique des jeunes est aussi liée à la question économique urgente du chômage des jeunes », a-t-elle poursuivi, tout en appelant à développer l’entreprenariat social des jeunes, mais aussi le secteur technologique, véritable vivier d’emploi pour cette catégorie de population.
La représentante bulgare a enfin salué la reconnaissance du rôle de la jeunesse, consacrée au sein du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Mme KYLA BROOKE (États-Unis) a souligné que l’inclusion de tous les groupes sociaux dans la société était l’un des principaux facteurs de réalisation du développement durable.
Toutefois, la représentante a constaté que de nombreux groupes sociaux, y compris les jeunes, les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, les migrants et les personnes déplacées internes, faisaient face à des défis importants et se trouvaient souvent marginalisés au sein de leurs sociétés. Elle a indiqué que ces défis et cette exclusion avaient des conséquences à de multiples niveaux, y compris sur la santé et les conditions économiques des personnes vulnérables.
La représentante américaine a, par conséquent, insisté sur la nécessité de prendre des mesures pour favoriser l’inclusion de tous les groupes sociaux. Elle a souligné combien il était important d’inclure dans la définition et la mise en œuvre de ces mesures de développement social la société civile. En effet, a-t-elle estimé, les membres de la société civile bénéficient souvent d’une expérience précieuse, acquise au contact des groupes sociaux vulnérables.
S’agissant des politiques de développement social développées par son pays, la représentante a indiqué que les États-Unis accordaient une importance particulière à l’éducation des filles. Elle a notamment mentionné l’initiative lancée par la Première dame du pays, Mme Michèle Obama, en faveur de l’éducation des jeunes filles. « L’alphabétisation des filles est primordiale pour leur permettre de réaliser leur potentiel », a-t-elle insisté.
Mme LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRRE (Philippines) a affirmé que les personnes handicapées étaient précieuses aux yeux des Philippines. C’est pour cette raison que le pays s’est doté d’une Charte des personnes handicapées, laquelle s’est muée en loi en 1992, soit avant la signature de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2006.
Elle a précisé que dans son pays, les personnes handicapées bénéficient de nombreux privilèges, à savoir l’exemption de la TVA, des frais liés aux services médicaux, aux transports aériens, maritimes et terrestres.
Mme Yparraguirre a également annoncé que son pays était sur le point de soumettre un projet de résolution sur la réalisation du développement des objectifs pour les personnes vivant avec un handicap, et a émis le vœu que tous les États Membres soutiennent son pays dans ce processus.
Guidée par la devise « Tous Ensemble, développement pour tous », l’Inde va au-delà du développement social vers l’intégration sociale, la génération de l’emploi et une gouvernance représentative, a assuré M. MANISH CHAUHAN (Inde). Le programme du Gouvernement intitulé « Transformer l’Inde » fait de l’élimination de la pauvreté sa priorité absolue. Une loi sur l’emploi rural garantit 100 jours de travail aux ouvriers agricoles, dont 50 % de femmes.
Avec près de 800 millions d’Indiens âgés de moins de 35 ans, le Premier Ministre, M. Narendra Modi, cible la formation et l’emploi des jeunes avec des initiatives comme « Fabriqué en Inde ». Des formules de microcrédit visent également à encourager l’entreprenariat des deux sexes, a continué M. Chauhan.
Après avoir universalisé l’éducation primaire, l’Inde se concentre maintenant sur la qualité de l’éducation. En matière de santé, l’espérance de vie a augmenté et la mortalité infantile et maternelle a fortement baissé.
M. MATEO ESTREME (Argentine) a déclaré que toutes les politiques sociales devaient tenir compte des phénomènes complexes, comme la pauvreté. Le représentant a fait savoir que l’Argentine comptait mener des actions en vue de réaliser l’objectif pauvreté zéro en tenant compte des besoins des plus vulnérables à savoir les femmes, les personnes handicapées, ainsi que les personnes autochtones.
Pour le représentant, il est indispensable de créer les conditions depuis la petite enfance pour avancer sur les questions de développement durable. Par ailleurs, il est nécessaire de garantir l’inclusion, l’accès aux droits pour les plus vulnérables en reconnaissant chacun comme un acteur central du développement.
Les objectifs du développement durable exigent de mettre en place une stratégie de développement durable en renforçant la famille, les institutions de l’État sans faire de laissés-pour-compte, a dit le délégué. Selon le représentant, les instruments pertinents de l’ONU doivent accorder à la famille toute la protection.
« L’Argentine est consciente de l’importance de poursuivre les efforts notamment en faveur des personnes âgées. Il est donc nécessaire d’élaborer un instrument de droit international contraignant pour garantir leur protection », a-t-il souligné.
M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a déclaré que la session en cours avait été l’occasion de coordonner et de briser les barrières au sein du système des Nations Unies. Le représentant a souligné que les discussions devraient intégrer les divers résultats des documents finaux et les travaux effectués d’une manière intégrée et coordonnée.
Pour sa part, le Mexique a entrepris de grands efforts pour lutter contre les inégalités, d’autant plus que cela a affecté les jeunes et les personnes âgées. Il a souligné que ces groupes méritaient une attention particulière dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Un jeune délégué de la jeunesse de l’Autriche, M. DENNIS VETTER, s’est félicité de la représentation croissante des jeunes dans les instances nationales et internationales. Il a toutefois regretté que les jeunes restent encore trop souvent en marge de la politique et du processus de prise de décisions.
D’après lui, la phrase « les jeunes représentent l’avenir » est un cliché éculé. « Mais c’est un cliché éculé parce que c’est la vérité », a-t-il ajouté, en soulignant que les politiques qui ne satisfont que des besoins à court terme se font aux dépends de sa génération.
En conséquence, il a appelé la communauté internationale à renforcer la voix des jeunes sur les questions qui leur importent le plus. L’Autriche, s’est-il enorgueilli, est l’un des rares pays du monde à permettre aux jeunes de voter dès l’âge de 16 ans.
M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré que l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait ouvert un nouveau cycle collectif en faveur de la justice sociale.
Tout en reconnaissant que des progrès avaient été réalisés sur le plan du développement social dans les années 1990, le représentant a appelé à s’attaquer en priorité au problème du chômage pour éradiquer la pauvreté d’ici à 2030. À ce titre, il a souligné que le Brésil s’était efforcé de renforcer son réseau de protection sociale. Il a également appelé la communauté internationale à promouvoir davantage les partenariats public-privé.
Le représentant a par ailleurs estimé que l’alphabétisation était un facteur primordial de développement durable. Grâce aux mesures prises par le Brésil pour lutter contre l’illettrisme, il a salué le fait que le pays ne comptait plus désormais que 1% de personnes illettrées.
Par ailleurs, le représentant a affirmé que l’objectif de ne « laisser personne de côté » ne pourrait être atteint à moins d’inclure les personnes vivant avec un handicap dans les programmes de développement. Il a indiqué que l’intégration des personnes vivant avec un handicap était depuis longtemps une priorité nationale du Brésil.
Il s’est également réjoui de ce que la performance des personnes vivant avec un handicap durant les Jeux paralympiques de Rio, cet été, avait contribué à sensibiliser l’opinion publique internationale à cette question.
Le représentant a appelé au renforcement de la structure familiale, structure qui a évolué, selon lui, en fonction de l’identité sexuelle des populations. À cet égard, il a déclaré que le Brésil reconnaissait, aujourd’hui, la diversité des familles, qu’elles soient monoparentales ou avec des parents de même sexe.
Enfin, le représentant a insisté sur les effets positifs que pouvaient avoir les migrants sur leur société d’accueil.
Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a souligné que les progrès réalisés dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, ces dernières années, étaient substantiels mais restaient inégaux. Les engagements contractés lors du Sommet de Copenhague ne pourront pas se réaliser si l’ordre économique actuel perdure, a-t-elle prévenu.
Elle a déploré le fait que, bien que ne disposant pas de suffisamment de ressources, le monde investissait chaque année 10,7 milliards de dollars dans l’armement. La déléguée s’est réjouie des avancées de Cuba sur les réalisations des objectifs de développement durable. Ces résultats, a-t-elle déclaré, ont été obtenus en dépit du blocus imposé par les États-Unis depuis un demi-siècle.
Par exemple, elle a expliqué que le taux de mortalité dans son pays était le plus faible au monde avec 4,3 sur 1 000 naissances. Dans le domaine de la santé, elle s’est également félicitée du fait que les professionnels de ce secteur soient parvenus à faire bénéficier de leur expertise à plusieurs pays, dont 45 sur le continent africain.
M. OMAR HILALE (Maroc) a déclaré que le nombre des pays fragilisés par la pauvreté s’était accru en raison des catastrophes, des conflits, de même que la montée du terrorisme. Ainsi, il a estimé qu’il était temps que les acteurs du développement s’interrogent sur les meilleures approches de lutte contre la pauvreté et le sous-développement.
Le Maroc n’a eu de cesse de poursuivre son ascension vers la démocratie, les efforts pour préserver les droits de l’homme, s’acquittant de ses responsabilités vis-à-vis de ses populations, a souligné le délégué. Pour le représentant, « investir dans le capital humain, c’est investir dans l’avenir du pays ».
Il a expliqué que le Maroc avait lancé une initiative en vue de lutter contre la pauvreté, l’exclusion et l’injustice sociale. Ces acquis et réformes ont permis, entre autres, au Maroc de se classer à la neuvième place mondiale des pays ayant contribué à réduire les gaz à effet de serre, a conclu le représentant.
Mme SOLORZANO (Nicaragua) a condamné la déstabilisation dont étaient victimes, selon elle, certains pays dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, notamment en raison de l’ingérence de puissances extérieures dans les affaires intérieures de gouvernements démocratiquement élus.
La représentante a par ailleurs indiqué que son gouvernement avait pour priorité de développer la sécurité alimentaire, la sécurité citoyenne et l’inclusion de la famille, ajoutant qu’un ensemble de mesures en ce sens avaient déjà porté leurs fruits.
« Nous avons lancé de nouvelles formes de coopération axées sur le bien-être social et le respect des droits économiques et sociaux du peuple du Nicaragua », a poursuivi la représentante, tout en ajoutant que son pays défendait l’éducation gratuite, le droit à l’emploi et le droit à une vie sans violence.
Elle a également mentionné les efforts de son gouvernement pour développer l’éducation dans les zones rurales, notamment pour les populations autochtones.
La représentante a enfin souligné que le Nicaragua avait lancé un « programme de sécurité citoyenne », qui avait contribué à faire du pays le plus sûr d’Amérique centrale.
M. MOHAMED (Libye) a souligné que, 21 ans après la Déclaration de Copenhague, le nombre des personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’avait cessé de croître. Face à cette situation, il a lancé un appel à prendre des mesures cohérentes afin que les politiques portant sur l’emploi et les inégalités sociales soient renforcées.
Selon le délégué, les réalisations et progrès sont en deçà des ambitions et attentes des populations les plus vulnérables. Le délégué a attiré l’attention sur le fait qu’en dépit des difficultés rencontrées par le Gouvernement d’union nationale, la Libye avait continué de se battre en vue de renforcer le bien-être des familles, car elles représentent des entités essentielles pour le développement social.
Les efforts visant à garantir le développement social doivent inclure la création de programmes de formation et la garantie de meilleures conditions de vie pour tous, a dit le représentant. Toutefois, il a demandé que la notion de respect de la souveraineté nationale fût prise en compte en toutes circonstances, ainsi que la garantie des libertés fondamentales.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a émis le vœu que son pays consolide sa démocratie dans un avenir proche en garantissant aux plus vulnérables un accès aux soins médicaux et une égalité des chances. Il a annoncé le lancement du programme pour une société inclusive et une participation à tous les processus, lequel a-t-il assuré, remporte un franc succès dans son pays.
Prenant à son tour la parole, la jeune déléguée du Pérou a déclaré que son pays avait adopté un plan stratégique national pour les jeunes qui vise à entreprendre des actions en faveur de cette catégorie de la société tout en faisant en sorte que personne ne soit laissé-pour-compte.
Elle a expliqué que cette initiative avait encouragé la création d’emplois décents grâce à un programme en faveur de jeunes productifs, lequel a permis la formation de compétences et l’assistance des jeunes. Elle a également souligné l’urgence d’accorder une priorité à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.
Mme INGRID SABJA (Bolivie) a souligné que l’élimination de la faim, l’éradication de la pauvreté et le droit au plein emploi figuraient parmi les principales priorités de développement social du pays.
La représentante a indiqué que la Bolivie était passée d’un pays pauvre à un pays « digne et souverain ». Elle a notamment affirmé que la Bolivie était un des seuls pays au monde à être parvenue à atteindre à la fois la croissance économique, une meilleures répartition des richesses et une diminution de l’extrême pauvreté. Ces progrès, a-t-elle dit, n’auraient pas été possibles sans la nationalisation des ressources naturelles et de certaines entreprises publiques.
Par ailleurs, la représentante a souligné que le taux d’abandon scolaire avait diminué en Bolivie et était désormais inférieur à 1,6%. Les taux de malnutrition infantile, d’analphabétisme des 15 à 24 ans, de mortalité maternelle et infantile ont également diminué, s’est-elle félicitée, ajoutant que le Gouvernement bolivien distribuait des allocations pour les femmes enceintes.
Sur la question du droit au logement, la représentante a déclaré que son pays avait lancé un programme de création de logements décents à destination des populations autochtones. Elle a expliqué que plus de 50 000 habitations avaient ainsi été construites depuis l’an dernier.
La représentante a ajouté que les personnes âgées avaient désormais droit à une prise en charge sanitaire gratuite et que les populations autochtones bénéficiaient d’un meilleur accès à l’emploi. Elle a précisé que la Constitution du pays reconnaissait désormais le droit à une « vieillesse digne » pour les personnes âgées.
La représentante a mentionné les efforts de son gouvernement pour accroître la participation active et sans discrimination des jeunes au développement économique.
M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a appelé à mettre fin aux discriminations à l’encontre des personnes âgées, souvent enracinées dans des « préjugés inconscients ». Il a indiqué que son pays avait pris des mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène, y compris en adoptant une loi pour lutter contre les discriminations à l’embauche des personnes âgées.
Le représentant a également appelé la communauté internationale à reconnaître que les personnes âgées étaient confrontées à des difficultés spécifiques en matière de droits de l’homme. Il a affirmé que son pays accordait précisément une attention particulière à l’inclusion des personnes âgées dans la réflexion nationale sur le respect des droits de l’homme.
Le représentant a ensuite donné la parole à un représentant slovène de la jeunesse. Ce dernier a insisté sur l’importance de l’objectif 8 de développement durable, qui entend garantir un travail décent pour tous. Pour ce faire, le représentant de la jeunesse a appelé à prendre en compte les difficultés particulières auxquelles les jeunes étaient confrontés en matière d’accès à l’emploi. « Nous avons besoin de plus d’opportunités », a appelé en conclusion le représentant de la jeunesse.
M. PISAREVICH (Bélarus) a rappelé que le développement social était l’un des trois piliers du développement durable. Le représentant a affirmé que seul un État fort était susceptible de « réaliser les intérêts de ses citoyens de manière satisfaisante ». Il a indiqué que le Bélarus avait construit un État suffisamment fort pour mettre en œuvre une politique de développement social efficace.
S’agissant spécifiquement de l’intégration des personnes vivant avec un handicap, le représentant a affirmé que son pays était en cours de ratification de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. Il a par ailleurs souligné que le Bélarus avait lancé une campagne nationale visant à promouvoir l’intégration des personnes vulnérables, y compris les personnes âgées et les migrants.
Le représentant du Bélarus a fait part de sa conviction intime selon laquelle la structure familiale traditionnelle était essentielle pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a évoqué les progrès réalisés dans son pays dans de nombreux domaines du développement social: accès à la santé de base, éducation de qualité, eau potable et assainissement, alimentation nutritive et emplois décents.
Le Gouvernement s’efforce d’universaliser l’enseignement primaire et secondaire, ainsi que la couverture de santé. Des lois relatives à l’emploi et à la formation professionnelle sont appliquées. Pour lever les barrières et garantir des opportunités égales pour tous, le Viet Nam a mis en place des politiques, des institutions et des programmes spécifiques visant à renforcer la participation des femmes, des enfants, des filles, des personnes handicapées, des personnes âgées et des minorités ethniques, a-t-elle résumé.
M. EGOR S. SHULGIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays s’était employé à mettre en place des projets visant à appuyer les personnes vulnérables dont les femmes, les personnes handicapées et les personnes âgées. Cette dernière catégorie, qui représente 23% de la population de la Fédération de Russie, devra être davantage touchée par l’aide qui leur est octroyée, a assuré le représentant.
S’agissant des enfants handicapés, il a expliqué que son pays mettait tout en œuvre pour favoriser la tolérance entre les enfants et casser les préjugés. À cet égard, il a annoncé que des écoles réservées à cette catégorie continueraient d’ouvrir, passant de 15 à 20% avec une formation accrue des responsables de ces établissements.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a assuré que son pays appuyait la pleine inclusion des personnes handicapées et opérait les transformations nécessaires pour garantir leurs droits dans toutes les sphères de la société. Par ailleurs, le système national de la jeunesse offre aux jeunes une éducation de qualité, promeut le sport, la culture et l’entreprenariat, et crée des opportunités d’emploi.
La Colombie réaffirme l’importance des familles comme « agents fondamentaux du développement », a poursuivi le représentant. Selon lui, « il n’y a pas de définition unique du concept de la famille ». Il a reconnu la diversité de la structure et de la composition des familles.
Ensuite, il a renouvelé son appui au Groupe de travail ouvert sur les personnes âgées et souligné la nécessité d’élaborer une convention sur les droits de l’homme de ces personnes. Enfin, M. Ruiz s’est félicité de la tenue, le 17 octobre prochain, de la Conférence Habitat III, à Quito, en Équateur.
Mme KOKI MULI GRIGNON (Kenya) a mis en exergue l’importance de tirer les leçons de l’élan imprimé par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour atteindre les différents objectifs. Dans son pays, a-t-elle affirmé, une politique d’action affirmative a été initiée, celle-ci prévoyant de réserver 30% des avantages aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées.
Des politiques en faveur des personnes âgées ont également permis de mettre en place un fonds qui leur accorde une aide particulière lorsqu’elles sont éligibles pour des programmes spéciaux, a déclaré la déléguée.
Dans le domaine de l’éducation, la représentante a précisé que son pays était parvenu à garantir la gratuité des frais scolaires dans l’enseignement primaire et la mise à disposition de subventions dans l’enseignement secondaire.
Par ailleurs, elle a expliqué que son pays mettait tout en œuvre pour doter les écoliers du primaire d’ordinateurs portables. Le Kenya accorde dans ses politiques une place de choix aux handicapés grâce à un cadre qui prévoit 50% des places disponibles dans le secteur de l’emploi. À cet égard, un fonds national a été créé pour aider les personnes handicapées, de même qu’une politique dans le domaine de l’éducation nationale qui prend compte de leurs besoins.
Mme SENANAYAKE de Sri Lanka a donné la parole à un représentant des jeunes du Sri Lanka. Ce dernier a rappelé l’importance de la participation des jeunes dans les processus de décision les concernant, y compris au sein des instances onusiennes, et en particulier de la Troisième Commission.
Tout en rappelant la diversité des situations dans lesquelles se trouvaient les jeunes de son pays –un groupe qui comprend au Sri Lanka les personnes âgées de 15 à 29 ans— le représentant des jeunes a salué les efforts du Gouvernement sri-lankais pour promouvoir le développement des jeunes. Ces efforts, a-t-il poursuivi, sont notamment visibles dans l’éducation gratuite mise à leur disposition, ce qui a contribué, selon lui, à un « taux d’alphabétisation remarquable » dans le pays.
Toutefois, le représentant des jeunes de Sri Lanka a noté les difficultés qu’éprouvaient les jeunes en matière d’accès à l’emploi. Pour y remédier, il a appelé à développer des formations éducatives mieux adaptées au marché du travail. Il a également insisté sur la nécessité d’investir davantage dans la formation technologique des jeunes.
M. OH YOUNGJU (République de Corée) a déclaré que son pays avait renforcé son appui à trois groupes sociaux vulnérables qui méritent toute notre attention: les réfugiés et les populations déplacées de force; les personnes handicapées; les femmes et les filles. Lors du Sommet des dirigeants sur les réfugiés, il y a deux semaines, la République de Corée s’est engagée à consacrer 230 millions de dollars au cours des trois prochaines années à l’aide multilatérale humanitaire.
Ensuite, a souligné M. Oh, la République de Corée a contribué à la rénovation du Centre d’accessibilité de l’ONU. Le Gouvernement a également lancé l’initiative « Une vie meilleure pour les filles », à travers laquelle il financera des projets visant à améliorer la santé et l’éducation des filles dans le monde entier.
Une représentante de la jeunesse de la République de Corée, Mlle UN HYUNG LEE, a souligné l’importance de l’autonomisation des jeunes, les premiers concernés par le Programme 2030, notamment à travers l’éducation et la participation. La croissance inclusive doit impliquer les jeunes en tant que parties prenantes et pas seulement en tant que cibles, a-t-elle fait valoir. Citant pour exemple les comités de participation des jeunes, au sein desquels « 433 sujets ont été abordés », elle a relevé une évolution positive dans son pays.
Une représentante de la jeunesse de la Norvège, Mlle MARGRETE BJORGE KATANASHO, a fait remarquer que la moitié des personnes déplacées dans le monde, aujourd’hui, étaient des jeunes, qui, souvent, fuyaient seuls, sans parents pour les protéger. Les enfants réfugiés non accompagnés forment un groupe très vulnérable. « Nous craignons qu’ils ne soient victimes de violations des droits de l’homme », a-t-elle insisté, en appelant les États Membres à protéger leurs droits.
D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la moitié des enfants réfugiés ne sont pas scolarisés, s’est indigné un autre jeune représentant, M. JARLE AARBAKKE-TOLLAKSEN. En particulier, les filles et les enfants handicapés risquent d’être marginalisés. Il faut faire en sorte que tous ces enfants aient accès à l’éducation, a-t-elle plaidé.
Elle a ensuite défendu les droits des réfugiés issus de la communauté LGBTI (lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transsexuels et intersexués) qui sont également affectés par la crise actuelle des réfugiés.
M. AMJAD QASSEM AGHA (Syrie) a rappelé que la faim et l’extrême pauvreté restaient, plus de 20 ans après le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, les principaux obstacles au développement social des pays subissant la guerre, y compris la Syrie, où « le développement est paralysé ».
Le représentant syrien a déclaré que, depuis plus de cinq ans, son pays luttait contre le terrorisme et les idéologies radicales soutenues et financées par des gouvernements arabes et d’autre pays. Il a en effet estimé que le contrôle des cultures agricoles, de l’accès à l’électricité, des ponts, des infrastructures et des lieux de culte par les groupes se revendiquant de ces idéologies radicales entravait le développement social de son pays.
Le représentant de la Syrie a par ailleurs affirmé que les mesures unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne contre son gouvernement avaient eu des conséquences néfastes sur la situation de tous les citoyens syriens. Il a notamment mentionné la dégradation des soins de santé et la pénurie alimentaire auxquelles les Syriens faisaient face. « Ces sanctions inhumaines ont entrainé une dégradation de leur niveau de vie », a-t-il dénoncé.
Le représentant des Maldives a évoqué les efforts de son pays pour permettre aux plus vulnérables de participer efficacement à la vie de la société. Les Maldives ont également lancé une assurance de santé universelle, a souligné le représentant.
Il a affirmé que le Chef de l’État avait lancé un manifeste privilégiant des mesures qui favorisent l’épanouissement des jeunes dans différents domaines. Quant aux femmes qui, a-t-il dit, restent les plus grandes victimes des inégalités, le délégué a souligné que des structures juridiques faisant de la promotion de l’égalité de chances pour les femmes, avaient été mises en place.
Il s’est félicité du fait que la Constitution des Maldives garantissait la protection des personnes handicapées et le respect de leurs droits grâce à des mesures leur permettant d’accéder à des aides financières et des opportunités d’emploi.
Le représentant n’a pas manqué de faire état de la menace que constituent les changements climatiques qui exacerbent les défis et touchent les plus vulnérables sur l’île. À cet égard, il a rappelé qu’une société qui réussissait était celle dans laquelle chaque membre de la communauté peut prendre part au développement de son pays.
M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur), déclarant que son pays privilégiait l’être humain plus que le capital, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 devrait en faire autant sans mettre personne de côté. En conséquence, il a lancé un appel aux États Membres en vue de lutter contre la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux.
Le représentant a noté la nécessité d’investir dans le développement social tout en garantissant une inclusion des couches les plus vulnérables. Il s’est élevé contre les violations des droits personnes issues, des groupes et des nationalités toujours exclues notamment les autochtones, ainsi que les personnes d’ascendance africaine.
M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a souligné l’importance de l’engagement, pris dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à ne « laisser personne de côté ». Cependant, il a souligné qu’inverser les préjugés ou réformer les institutions pour promouvoir un développement social durable pour tous, sans exception, impliquait un processus sur le long terme devant s’accompagner d’un véritable engagement politique. Le représentant tunisien a ainsi appelé à prendre des mesures nationales et internationales « plus tangibles et concrètes » afin d’atteindre cet objectif.
Il a par ailleurs indiqué que la Tunisie avait lancé, en 2016, un plan quinquennal portant sur cinq axes majeurs, à savoir la bonne gouvernance, la transition « d’une économie à faible coût à un hub économique », la promotion d’une économie verte, le développement régional et le développement humain.
Le représentant a ajouté que la Tunisie avait fondé sa politique de promotion du développement social sur l’égalité des chances, l’élimination de toute forme d’exclusion et de marginalisation, la consécration des valeurs de solidarité et d’entraide, et l’enracinement des droits de l’homme. Ces programmes sociaux tunisiens, a-t-il dit, s’articulent autour du droit à la gratuité des soins, à la protection, à l’identité et à l’éducation.
Rappelant les défis économiques et sécuritaires auxquels faisait face la Tunisie, le représentant a affirmé que le plan quinquennal du pays avait été renforcé récemment, pour y inclure des mesures supplémentaires concernant l’accès à l’emploi de 25 000 diplômés du supérieur et l’accès à des logements sociaux au profit des plus vulnérables.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a indiqué que son pays faisait face à des défis de taille en matière de développement social, malgré les progrès réalisés au cours des dernières années.
En plus de réduire de manière significative la pauvreté, le représentant a affirmé que son pays avait amélioré l’accès de ses citoyens à l’éducation et à la santé. Il a toutefois observé que les enfants et les adolescents, notamment ceux issus des populations autochtones, restaient dans une situation vulnérable.
Le représentant a par ailleurs souligné que, depuis 2015, le Chili avait adopté deux méthodes parallèles de mesure de la pauvreté, l’une basée sur le revenu et l’autre sur des indicateurs multidimensionnels. Ces deux méthodes, a-t-il affirmé, ont permis de renforcer la définition de mesures sociales à destination des plus vulnérables.
En matière d’éducation, le représentant a expliqué que l’inclusion scolaire, la qualité de l’éducation et la réduction des inégalités dans l’accès à l’éducation demeuraient des défis importants pour le Chili. Afin d’y répondre, il a précisé qu’une réforme du secteur éducatif était en cours, qui devrait améliorer l’accès à une éducation gratuite et de qualité pour tous.
Sur le plan de la santé, le représentant a relevé que la mortalité infantile dans le pays s’était fortement améliorée et que l’accès à des soins de santé de qualité était désormais un droit officiellement reconnu, depuis la réforme du secteur de la santé lancée en 2004 dans le pays.
Enfin, le représentant a indiqué qu’une des priorités de son gouvernement était de parvenir à une meilleure équité entre hommes et femmes, notamment en termes d’accès au marché du travail, d’égalité des salaires et d’accès aux postes décisionnels.
M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a noté que les inégalités qui caractérisent la région de l’Amérique latine et des Caraïbes étaient plus flagrantes dans un pays multiethnique, pluriculturel et multilingue. En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala est confronté à maints défis en matière de développement social, notamment pour ce qui est de l’emploi, la santé, l’éducation et l’environnement.
C’est pour cette raison qu’il appuie activement le Groupe des amis de l’objectif 10 de développement durable consacré à la réduction des inégalités, a précisé le représentant. En outre, le pays s’aligne sur la tendance régionale qui consiste à renforcer les institutions, la transparence et les programmes sociaux tels que les bourses ou les transferts monétaires assortis de conditions.
Soucieux de promouvoir les droits des personnes handicapées, le Guatemala fait partie des 20 États signataires du Traité de Marrakech qui vise à faciliter l’accès des aveugles à des textes importants. Par ailleurs, le représentant s’est félicité de l’entrée en vigueur de la Convention interaméricaine pour la protection des droits de l’homme des personnes âgées et il a souhaité l’élaboration d’une convention internationale sur ce sujet.
Mme AFZAL (Pays-Bas) a déclaré que son pays avait connu un recul concernant l’éducation que doivent recevoir certains enfants en situation critique. La jeune déléguée s’est appesantie sur la radicalisation des jeunes qui rejoignent des groupes extrémistes.
Selon elle, la reconnaissance des gouvernements de leur échec face à ce problème constituerait un début de solution à cette situation, a-t-elle affirmé, avant de les exhorter à mettre tout en œuvre pour y apporter des réponses appropriées. Elle a invité les États Membres à mettre en œuvre les objectifs de développement durable en préservant les droits des plus vulnérables, notamment les jeunes en les éloignant des organisations terroristes. Ce n’est qu’à ce prix que le monde deviendra un endroit meilleur, a conclu la déléguée.