En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
60e séance plénière - matin
AG/11872

Assemblée générale: très ému M. Ban Ki-moon passe le relais à son successeur, M. António Guterres qui appelle l’ONU à reconnaître ses lacunes et à changer ses méthodes de travail

C’est un Secrétaire général visiblement très ému par une très longue ovation debout pour sa « contribution exceptionnelle aux travaux de l’ONU » qui a passé aujourd’hui le relais à son successeur.  M. António Guterres a sonné l’heure pour l’ONU « de reconnaître ses lacunes et de changer ses méthodes de travail », appelant à une Organisation « agile, efficace et privilégiant le résultat plutôt que la procédure, l’être humain plutôt que la bureaucratie ». 

La main droite levée et la gauche posée sur la Charte des Nations Unies, le nouveau Secrétaire général a déclamé: « Moi, António Guterres, je jure solennellement d’exercer en toute loyauté, discrétion et conscience les fonctions qui me sont confiées en tant que Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, de m’acquitter de ces fonctions et de régler ma conduite en ayant exclusivement en vue les intérêts des Nations Unies, et de ne solliciter ni accepter d’instructions, au regard de l’exercice de mes fonctions, d’aucun gouvernement ou autre autorité extérieure à l’Organisation ».

M. Guterres, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2017, a prêté serment devant le Président de l’Assemblée générale flanqué d’une haie d’honneur constituée du Président et du Premier Ministre du Portugal, des 15 membres du Conseil de sécurité et des Présidents du Conseil économique et social (ECOSOC), du Conseil de tutelle, de la Cour internationale de Justice et des six grandes commissions de l’Assemblée.  

Le neuvième Secrétaire général de l’ONU a ensuite, dans un geste aussi chaleureux qu’historique, donné une longue accolade à son prédécesseur, ajoutant à la portée symbolique de leur passage de flambeau une dimension humaine.

« Vous avez su poser les grandes lignes de l’action future de l’Organisation grâce, par exemple, au Programme de développement durable à l’horizon 2030, à votre engagement en faveur de la paix et de la sécurité, ou encore à votre décision de placer les droits de l’homme au cœur de nos activités », a dit le nouveau Secrétaire général à M. Ban Ki-moon.  « C’est sous votre direction qu’a été conclu l’Accord de Paris sur les changements climatiques lequel marque un tournant historique », a-t-il ajouté en rendant hommage à la « contribution exceptionnelle » de son prédécesseur.

M. Guterres a dressé un tableau alarmant de l’état du monde, voulant que l’on comprenne « l’angoisse » des populations et que l’on réponde à leurs besoins, sans perdre de vue « nos valeurs universelles ».  L’heure est venue pour l’ONU, de reconnaître ses lacunes et de changer ses méthodes de travail, a-t-il estimé, devant une Organisation qui « n’est plus en mesure de répondre aux défis contemporains » et qui doit « être prête à se réformer ».

M. Guterres a esquissé les trois priorités stratégiques de cette réforme: notre travail en faveur de la paix; notre appui au développement durable; et notre gestion interne.  Le moment est venu pour nous tous, a-t-il dit, de nous engager dans une réforme globale de la stratégie, des opérations et des structures des Nations Unies visant la paix et la sécurité, et cette réforme doit également inclure un examen de notre travail dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et un meilleur mécanisme de coordination entre les 38 entités des Nations Unies concernées. 

Le deuxième élément a trait, a-t-il dévoilé, à l’aide que l’ONU doit apporter aux États Membres pour leur permettre d’atteindre les objectifs de développement durable.  À cette fin, nous devrions engager une vaste réforme du système des Nations Unies pour le développement, au Siège et dans les pays.  L’action humanitaire, le développement durable et la pérennisation de la paix sont les trois côtés d’un même triangle et cette approche renvoie à la décision de « travailler autrement » et mieux faire appliquer le principe de responsabilité, dans chaque organisme.

Le troisième grand domaine concerne la réforme de la gestion, a ajouté le nouveau Secrétaire général qui, en lisant le Statut et le Règlement du personnel ou le Règlement financier et les règles de gestion financière de l’Organisation, en vient à se demander si certaines dispositions n’entravent pas l’exécution des mandats, plus qu’elles ne la facilitent.  L’ONU doit être « agile et efficace, et privilégier le résultat plutôt que la procédure, l’être humain plutôt que la bureaucratie », a-t-il tranché.  Pour réussir, l’Organisation doit avoir « la modestie » de reconnaître que d’autres acteurs jouent un rôle essentiel, tout en sachant qu’elle seule a un tel pouvoir de rassemblement.

Avant cela, les cinq Groupes régionaux et le pays hôte avaient rivalisé de compliments pour rendre un dernier hommage à M. Ban Ki-moon, salué comme l’homme du professionnalisme, du leadership, de l’ouverture ou encore le champion des droits de l’homme et le premier Secrétaire général ouvertement « féministe ». 

« Exercer les fonctions de Secrétaire général a été le privilège de toute une vie », a confié le Secrétaire général sortant, se décrivant comme « un enfant des Nations Unies » pour lequel la puissance de l’ONU « n’a jamais été abstraite ou académique ». 

En contemplant cette décennie de responsabilités à la tête de l’Organisation, M. Ban a déclaré voir « un kaléidoscope de visages » mais aussi le souvenir de ses « visites aux premières lignes du besoin humain et aux frontières du progrès humain ».  « J’ai mis l’accent sur la dignité et les droits des gens, les piliers de notre humanité commune.  J’ai cherché à défendre les vulnérables et ceux qui sont laissés pour compte aujourd’hui.  Et j’ai essayé de veiller à ce que tout soit fait pour que les générations futures vivent en paix », a-t-il souligné, dans un discours émaillé d’applaudissements nourris et conclu par une très longue ovation debout.

NOMINATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Déclarations 

L’adoption par acclamation de la résolution sur l’hommage à M. Ban Ki-moon porte la marque du mandat « exceptionnel » du Secrétaire général sortant, a déclaré M. PETER THOMSON (Fidji), Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale.  Il a souligné le professionnalisme de M. Ban Ki-moon, son engagement « ferme » en faveur de l’intérêt commun et son action « inlassable » au service de l’humanité.

M. Thomson a déclaré qu’en dépit des inégalités croissantes, de la montée de l’extrémisme violent et du terrorisme et de la fréquence accrue des catastrophes naturelles, M. Ban a su faire preuve d’un « leadership inébranlable » et s’est toujours montré déterminé à faire en sorte que l’Organisation continue de travailler pour l’intérêt commun. 

Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que M. Ban a entrepris des réformes pour rendre l’Organisation « plus transparente » et « plus adaptée à ses objectifs ».  Il a également, a poursuivi le Président, fait progresser la diplomatie préventive, plaidé en faveur de sociétés ouvertes, développé la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, lutté pour le désarmement, notamment en supervisant l’adoption du Traité sur le commerce des armes; promu le rôle de la jeunesse et renforcé l’assistance humanitaire.  « La liste de ses réalisations est longue », a salué M. Thomson, tout en mettant l’accent sur trois réalisations spécifiques.

En premier lieu, M. Thomson a souligné le leadership de M. Ban en faveur de la lutte contre les changements climatiques et son engagement pour sensibiliser l’opinion publique internationale au réchauffement climatique, qui ont abouti à la signature de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. 

En second lieu, le Président a insisté sur la lutte du Secrétaire général sortant en faveur d’un monde plus juste, qui s’est incarnée dans l’adoption du Programme 2030.  Enfin, M. Thomson a mentionné l’engagement de M. Ban en faveur de l’égalité entre hommes et femmes.  Il a présidé à la création d’ONU-Femmes, a-t-il rappelé, ajoutant que c’est le premier Secrétaire général à s’être autoproclamé « féministe ». 

Au nom de l’Assemblée générale, M. Thomson a remercié M. Ban pour toutes ses réalisations.  Il a également, sous un tonnerre d’applaudissements, rendu hommage à l’épouse de M. Ban, pour avoir accompagné son époux tout au long de ses deux mandats de Secrétaire général.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. YEMDAOGO ERIC TIARE (Burkina Faso) a déclaré que son Groupe s’était porté coauteur de la résolution pour exprimer toute sa reconnaissance à M. Ban Ki-moon et saluer les résultats atteints dans la mise en œuvre de sa vision.  Le Groupe se joint au consensus sur les grandes avancées qui ont été enregistrées sous son mandat et salue les efforts et la série de réformes structurelles enclenchées pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité  de l’Organisation.

Dans le domaine du développement, après les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la mise en œuvre du Plan d’action « l’Avenir que nous voulons » qui comportait cinq axes, le Secrétaire général, a poursuivi le représentant, a su mobiliser une coalition mondiale remarquable pour l’élaboration et l’adoption du Programme 2030.  Son leadership a également permis l’adoption du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Plan d’action d’Addis-Abeba pour le financement du développement, et l’adoption et l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

En matière de paix et de sécurité internationales, le représentant a salué la réforme majeure des opérations de paix des Nations Unies et la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que l’adoption du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent.

Dans le domaine des droits de l’homme, le Groupe des États d’Afrique salue l’initiative « Les droits avant tout » qui associe davantage les trois axes d’intervention de l’ONU, à savoir la paix et la sécurité, le développement et les droits de l’homme.

Dans cette même veine, le Groupe africain remercie le Secrétaire général sortant pour le renforcement du rôle de l’Organisation dans la gestion des conflits et des crises en Afrique, de concert avec les organisation régionales et sous-régionales.  Le représentant a salué le leadership « exemplaire » dans la gestion de la crise sanitaire liée au virus Ebola dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest qui y faisaient face, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone.

Au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, M. MYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique populaire lao) a présenté la résolution A/71/L.40 sur l’hommage au Secrétaire général sortant.  M. Ban Ki-moon, a-t-il dit, laisse un héritage qui montre la voie d’un monde meilleur et plus pacifique.  M. Ban a fait montre d’un engagement fort et d’une ferme volonté face à laquelle aucun défi ou obstacle n’était insurmontable.

Le représentant a évoqué les nombreuses réalisations du Secrétaire général sortant, en particulier celles, très récentes, qui s’attaquent à des problèmes pressants de notre époque, comme le Programme de développement durable à l’horizon 2030 visant à « ne laisser personne sur le côté », ainsi que l’Accord de Paris sur les changements climatiques, entré en vigueur le 4 novembre, les avancées en matière des droits de l’homme, de l’autonomisation des femmes et de l’égalité entre les sexes, et de la réforme de l’ONU.

Le Groupe des États d’Asie et du Pacifique exprime toute sa gratitude à M. Ban pour son travail remarquable et ses efforts inlassables pour la promotion de la paix et du développement.

Le représentant n’a pas manqué de féliciter le nouveau Secrétaire général, M. António Guterres, et de lui souhaiter plein succès dans son rôle central à une période très critique de l’histoire des Nations Unies.

Au nom du Groupe des États d’Europe orientale, M. JĀNIS MAŽEIKS (Lettonie) a exprimé sa profonde gratitude à M. Ban Ki-moon pour son excellent travail à la tête de l’ONU au cours d’une décennie « tumultueuse ».  Les conflits, la pauvreté, les catastrophes naturelles et les changements climatiques, les mouvements sans précédent de réfugiés et de migrants, les crises humanitaires et la menace grandissante d’un extrémisme violent induisant le terrorisme sont les défis internationaux auxquels le Secrétaire général a été confronté.  Le représentant a remercié M. Ban Ki-moon pour son engagement personnel, son professionnalisme, ses efforts inlassables, son ouverture et son « humour subtil ».

M. Mažeiks a souligné le rôle déterminant de M. Ban pour obtenir un engagement mondial en faveur de l’amélioration de la vie des peuples et de la protection de la planète pour les générations futures, lequel s’est concrétisé par le Programme 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Ces accords ont en outre restauré la confiance dans la capacité du système multilatéral à trouver des solutions aux enjeux mondiaux, a ajouté le représentant.

Il s’est également félicité que, sous la direction de M. Ban, l’ONU soit devenue plus ouverte à la société civile et aux jeunes.  Le combat du Secrétaire général sortant pour l’égalité de genre et la non-discrimination a contribué à la création d’ONU-Femmes et d’autres initiatives en faveur des femmes et des filles, a souligné M. Mažeiks.

Au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a salué les vastes accomplissements du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui vont, entre autres, du lancement du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Ababa, à la lutte renouvelée contre le terrorisme, en passant par la promotion de l’état de droit et la mobilisation de la communauté internationale pour résoudre la crise des réfugiés.

M. Castro Cordoba a rappelé les efforts du Secrétaire général dans la procédure d’examen des opérations de maintien de la paix (OMP), le dispositif de consolidation de la paix et le rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales, y compris sa politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels dans le contexte des opérations de maintien de la paix.  En matière de désarmement, les pays du GRULAC remercient M. Ban pour son appui à l’Initiative humanitaire sur les incidences des armes nucléaires et au processus visant à négocier un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires.

Après avoir rappelé que les objectifs de développement durable sont devenus l’axe des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies, M. Castro Cordoba a remercié le Secrétaire général d’avoir œuvré inlassablement jusqu’à l’adoption de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

« C’est probablement dans le pilier des droits de l'homme que M. Ban laissera sa marque la plus durable », a poursuivi le représentant.  Il a reconnu sa contribution cruciale à l’égalité des sexes à travers sa défense des droits de la femme.  À cet égard, il a salué la création d’ONU-Femmes en tant qu’entité séparée en 2011, la campagne « Lui pour elle/HeForShe », et la constitution récente du Groupe de haut niveau sur l’autonomisation économique des femmes.  Le Secrétaire général, a-t-il également relevé, a nommé un Envoyé spécial pour la jeunesse.  Soulignant son engagement à protéger les demandeurs d’asile et les réfugiés et les migrants, il a vu en lui « un grand défenseur des groupes vulnérables ».  

De plus, chaque fois que le Secrétaire général s’est tourné vers l’Amérique latine et les Caraïbes, il a respecté sa promesse de « construire des ponts », a conclu le représentant.  Il a noté que M. Ban avait présenté « ses excuses pour la responsabilité morale de l’ONU » dans la propagation de l’épidémie du choléra en Haïti.          

Au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, M. OLOF SKOOG (Suède) a salué le dévouement et le leadership du Secrétaire général sortant, notamment en ce qui concerne la réforme importante pour faire en sorte que l’ONU soit à la hauteur des attentes de son temps.  Il a aussi contribué à l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres et des femmes, et à la lutte contre les changements climatiques.  Le représentant a noté l’approche cohérente de M. Ban Ki-moon s’agissant d’une consolidation de la paix basée sur le respect des droits de l’homme, la justice et l’égalité pour tous, y compris les femmes et la communauté lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT).  Le Secrétaire général sortant a été un champion des droits des réfugiés et des migrants et a promu la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants.

Son mandat a vu l’émergence de nouveaux défis comme les changements climatiques, les maladies transfrontalières comme l’Ebola et le terrorisme.  Heureusement, le Secrétaire général a su utiliser tous les outils de l’Organisation pour réagir de manière adéquate à ces défis.  Cette période a également vu l’émergence des technologies de l’information et de la communication et leur potentiel pour le développement.  « M. Ban, vous laissez une ONU prête à répondre aux nouveaux défis », a insisté le représentant qui a ajouté que le mandat du Secrétaire général sortant a aussi vu des jours sombres comme le 12 janvier 2010 avec le séisme en Haïti qui avait fait de nombreuses victimes y compris des membres du personnel « dont vous gardez en mémoire la voix ».

Le représentant a aussi tenu à rappeler ce qui a été réalisé par le Secrétaire général sortant notamment le Programme 2030 qui est le plan de développement mondial pour les 15 prochaines années avec le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et le Plan d’action d’Addis-Abeba pour le financement du développement.  Ces plans devraient assurer la prospérité de tous les peuples de la terre, a dit le représentant qui n’a pas oublié l’Accord de Paris sur les changements climatiques « lequel nous montre la nécessité d’agir au plan mondial ».  « Votre foi et votre vision ont contribué à cet Accord, nous travaillerons pour qu’elles deviennent la réalité », a assuré le représentant.

Au nom du pays hôte, Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a rendu hommage à M. Ban pour la défense constante de la Charte des Nations Unies.  Elle a également rendu hommage à l’épouse de M. Ban qui a été à ses côtés durant ses deux mandats et pour les sacrifices personnels auxquels elle a consenti durant cette période.

La représentante a rappelé que M. Ban est né en Corée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Suite à l’éclatement de la Guerre de Corée, alors qu’il avait 5 ans, M. Ban a dû fuir avec sa famille dans une maison en haute montagne, qui appartenait à ses grands-parents.  M. Ban a connu la faim et la pauvreté et lorsqu’il est rentré dans son village à la fin de la guerre, il a vu pour la première fois flotter la bannière des Nations Unies, bénéficiant de l’aide du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  De cette expérience, a estimé la représentante, M. Ban a gardé l’idée que l’ONU doit être « porteuse d’un message d’espoir » et cette idée ne l’a jamais quitté.

Évoquant une visite du jeune Ban Ki-moon à la Maison Blanche en 1962, dans le cadre d’un programme du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la représentante a rappelé les propos de ce dernier au sujet de sa rencontre avec le Président américain John F. Kennedy: « Les mots du Président m’ont encouragé à essayer de devenir diplomate ».  C’est une voie dont il n’a jamais dévié, a commenté la représentante.

Elle a aussi souligné que M. Ban a puisé dans son histoire personnelle pour dégager le principe directeur de ses mandats: « Ne laisser personne de côté », un principe qu’il a notamment appliqué aux jeunes en situation de pauvreté et de conflit.

La représentante a ensuite insisté sur « l’idée de service », qui s’est incarnée dans les efforts de M. Ban pour lutter contre les changements climatiques.  Elle a ainsi rappelé que M. Ban a déployé toute son énergie diplomatique pour persuader les pays de négocier et d’adopter l’Accord de Paris.  « Au nom de nos enfants et des enfants de nos enfants, nous devons remercier le Secrétaire général pour ses efforts », a-t-elle dit.

Enfin, la représentante a souligné l’engagement de M. Ban en faveur des populations marginalisées.  Elle a ainsi rappelé qu’il a ordonné d’ouvrir les bases de l’ONU au Soudan du Sud pour abriter les civils en fuite.  Elle a également mentionné ses « efforts sans précédent » pour défendre la communauté LGBT, alors même qu’il n’avait jamais été sensibilisé à cette question en République de Corée.  « Il s’est dressé contre la haine », a salué la représentante, tout en précisant que cet engagement courageux, qui n’a pas été « du goût de tout le monde », a permis de sauver des vies.

S’adressant au nouveau Secrétaire général, M. Guterres, la représentante a espéré qu’il poursuive les efforts entamés par M. Ban.  Elle s’est dite persuadée que le nouveau Secrétaire général est bien « l’homme de la situation ».

Remerciant les différents orateurs pour leurs paroles aimables et leur confiance, le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, s’est déclaré « profondément ému » par ces hommages.  « Exercer les fonctions de Secrétaire général a été le privilège de toute une vie », a-t-il déclaré, se décrivant comme « un enfant des Nations Unies ».

« Après la guerre de Corée, les Nations Unies nous ont nourris.  Nous avons appris grâce aux livres des Nations Unies.  La solidarité des Nations Unies nous a montré que nous n’étions pas seuls », a rappelé M. Ban.  À ses yeux, la puissance de l’ONU « n’a jamais été abstraite ou académique ».  C’est, a-t-il insisté, « l’histoire de ma vie » et la « profonde gratitude » qu’il ressent aujourd’hui s’est « même renforcée au cours de mon mandat pour les Nations Unies ».

M. Ban s’est dit « honoré » d’avoir servi l’ONU, au cours des 10 dernières années, aux côtés de femmes et d’hommes « courageux, dévoués et talentueux ».  Face aux défis les plus pressants, il a vu « la force de la coopération internationale ».  Il a également vu l’Organisation « ouvrir ses portes plus largement que jamais à la société civile et à d’autres partenaires pour nous aider à transformer notre monde ».  Parmi ces défis, le Secrétaire général a cité « la pire crise financière depuis la Grande Dépression », « l’éruption de conflits et d’insurrections pour la liberté », « un nombre record de personnes fuyant la guerre, les persécutions et la pauvreté », « des perturbations dues aux maladies, aux catastrophes et au réchauffement rapide de la planète ».  « Ces bouleversements nous ont testés », a-t-il souligné, ajoutant qu’en dépit de ces immenses difficultés, « nous avons contribué à sauver des vies et à protéger des dizaines de millions de personnes ».

Pour le Secrétaire général, le Programme 2030 et l’Accord de Paris sur le climat ont ouvert la voie à un « monde plus sûr, plus juste et plus pacifique pour tous ».  De plus, s’est-il enorgueilli, l’autonomisation des femmes a « beaucoup progressé » au cours de ces années, les jeunes ont atteint de « nouveaux niveaux de leadership » et « de nouvelles mentalités ont pris forme ».

« Jour après jour, nous avons construit les fondations de la paix et du progrès », a-t-il observé, jugeant néanmoins que « trop de souffrances et de conflits perdurent », « trop de femmes et d’enfants sont confrontés à la violence et à l’exploitation », « trop de personnes font face à la haine en raison seulement de ce qu’elles sont ».  De surcroît, « trop de problèmes se sont révélés insolubles, à commencer par le bain de sang en Syrie et la tourmente qu’il a provoquée ».

Relevant que les pays sont aujourd’hui « plus interdépendants que jamais », que les économies sont « plus intégrées » et les peuples « plus interconnectés », M. Ban a estimé qu’il pourrait paraître évident que « les solutions internationales vont dans le sens de l’intérêt national ».  Pourtant, a-t-il constaté, « beaucoup remettent en question des institutions mondiales et les considèrent comme déphasées et incapables de tenir leurs engagements ».  D’autres dénoncent un « déficit de leadership croissant », a-t-il poursuivi.

Cela étant, « chacun, en tout lieu, a le droit de vivre à l’abri du besoin et libéré de la crainte, le droit de regarder l’avenir avec espoir et le droit de bénéficier des normes établies par notre Charte fondatrice ».  Ces objectifs et idéaux ne sont pas « un luxe ou un objet de marchandage », a affirmé le Secrétaire général.  « Ils sont ce dont les gens ont besoin et ce qu’ils méritent aujourd’hui, pas dans un avenir lointain.  Ils ont un sens pour les pays riches comme pour les plus pauvres », a-t-il plaidé, souhaitant que ces principes continuent à « animer et guider notre travail ».

En contemplant cette décennie de responsabilités à la tête de l’Organisation, M. Ban a déclaré voir « un kaléidoscope de visages » mais aussi le souvenir de ses « visites aux premières lignes du besoin humain et aux frontières du progrès humain ».  « J’ai mis l’accent sur la dignité et les droits des gens, les piliers de notre humanité commune.  J’ai cherché à défendre les vulnérables et ceux qui sont laissés pour compte aujourd’hui.  Et j’ai essayé de faire en sorte que tout est fait pour que les générations futures vivent en paix », a-t-il fait valoir.

Alors qu’il s’apprête à céder son poste, il a assuré que son cœur resterait auprès des Nations Unies, « comme il l’a été depuis que je suis enfant ».  Ce cœur, a-t-il déclaré avec émotion, est « largement rassuré par le fait que je passe le relais au Secrétaire général António Guterres, un homme d’intégrité et de principes ».  « Je n’ai aucun doute qu’avec passion et compassion, il naviguera avec succès face aux défis complexes et mènera l’Organisation vers de nouveaux sommets », a-t-il dit à l’adresse de son successeur.

M. Ban a tenu également à exprimer sa profonde gratitude au peuple et au Gouvernement de la République de Corée, son pays natal.  « Leur soutien inconditionnel au cours des 10 dernières années a été une grande source d’encouragement pour travailler avec fierté au service de la paix, du développement et des droits de l’homme dans le monde entier ».   

« En conclusion, je souhaite au nouveau Secrétaire général et à tous les États Membres, paix, prospérité et plein succès », a-t-il dit, réaffirmant l’honneur qu’il a éprouvé à servir l’ONU et « Nous, les peuples ».  Il a enfin remercié l’ensemble des délégations et des personnels onusiens pour leur engagement constant en faveur des nobles buts et principes des Nations Unies.  « Shukran jazeelan, xie xie, thank you very much, merci beaucoup, spasiba bolshoye, muchas gracias », leur a-t-il lancé dans les six langues officielles de l’Organisation, sous les applaudissements nourris de l’assemblée.  

Le Président de l’Assemblée générale a ensuite accueilli le Secrétaire général élu de l’ONU, M. António Gutteres, pour sa prestation de serment. 

M. Thomson a rappelé que M. Gutteres était sorti vainqueur d’un processus inédit de sélection public et très complet, au cours duquel ont transparu son intégrité, ses valeurs et sa compétence.

« Le Secrétaire général élu est reconnu comme un homme qui incarne l’esprit universel des Nations Unies », a déclaré M. Thomson.  En tant que Président de l’Assemblée générale, il a assuré qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lui faciliter une transition sans heurt et un bon démarrage.

Nous sommes prêts, a-t-il précisé, à appuyer le Secrétaire général dans les domaines prioritaires qu’il a déjà identifiés, tels les liens entre la paix et la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme, ainsi qu’une approche universelle et intégrée du Programme 2030, du Plan d’action d’Addis-Abeba et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. 

Le monde fait face à de graves défis, dont certains vont jusqu’à menacer la place de l’humanité sur cette planète, a averti M. Thomson.  Pour trouver les solutions mondiales nécessaires, tous ceux qui se sentent responsables vis-à-vis du bien-être des générations futures devront faire preuve d’un engagement inlassable.

« Nous, peuples des Nations Unies, avons en la personne du Secrétaire général désigné, M. Guterres, un homme capable de façonner nos efforts collectifs visant à relever ces nombreux défis; un dirigeant pour ce moment où nous devons transformer le monde en un lieu viable et meilleur pour tous », a conclu M. Thomson.   

Tenant à commencer par rendre hommage au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général élu des Nations Unies, a dit: « incarnant une autorité morale à la tête de l’ONU, vous avez su poser les grandes lignes de son action future grâce, par exemple, au Programme de développement durable à l’horizon 2030, à votre engagement en faveur de la paix et de la sécurité, ou encore à votre décision de placer les droits de l’homme au cœur de nos activités ».  C’est sous votre direction, a encore rappelé M. Guterres, qu’a été conclu l’Accord de Paris sur les changements climatiques, lequel marque un tournant historique et lequel a été ratifié en un temps record. 

Le nouveau Secrétaire général est ensuite revenu 21 ans plus tôt, au moment où il prêtait un autre serment et devenait Premier Ministre du Portugal.  Mais, a-t-il constaté, la fin de la guerre froide n’a pas été la fin de l’histoire.  Au contraire, l’histoire s’est seulement figée par endroits, et quand l’ordre ancien s’est effondré, elle est revenue se venger.  Des tensions et contradictions sous-jacentes ont ressurgi.  De nouvelles guerres ont éclaté et d’anciens conflits se sont rallumés.  La confusion des rapports de pouvoir a rendu l’avenir encore plus imprévisible et favorisé l’impunité.

Après avoir dressé un tableau préoccupant de l’état du monde, le nouveau Secrétaire général a estimé urgent de comprendre l’angoisse des populations et de répondre à leurs besoins, sans perdre de vue nos valeurs universelles.  L’heure est venue de tisser de nouveaux liens entre les peuples et leurs dirigeants à l’échelle nationale et internationale.  L’heure est venue pour les dirigeants d’écouter le peuple, de lui montrer qu’ils veulent son bien, et qu’ils sont attachés à la stabilité mondiale dont nous dépendons tous.

Et l’heure est venue pour l’ONU, a-t-il insisté, d’en faire autant, de reconnaître ses lacunes et de changer ses méthodes de travail.  L’Organisation est la pierre angulaire du multilatéralisme et elle contribue depuis des décennies à une paix relative.  Mais elle n’est plus en mesure de répondre aux défis contemporains.  Elle doit être prête à se réformer.

Notre véritable point faible, a-t-il diagnostiqué, en s’adressant à la communauté internationale dans son ensemble, réside dans notre incapacité à prévenir les crises.  L’ONU est née des cendres de la guerre.  Aujourd’hui, c’est pour assurer la paix que nous sommes là.

Pour prévenir les conflits, nous devons nous attaquer à leurs causes profondes à travers les trois piliers des Nations Unies: la paix et la sécurité, le développement durable et les droits humains.  Cela doit être la priorité de tout ce que nous faisons.  La prévention exige que nous soutenions plus les pays dans leurs efforts pour renforcer leurs institutions et rendre leurs sociétés plus résilientes. 

Il s’agit aussi de rétablir les droits humains comme une valeur fondamentale qui doit être défendue en tant que telle, et non à des fins politiques.  Tous, y compris les minorités de tout genre, doivent pouvoir jouir de l’ensemble des droits humains -civils, politiques, économiques, sociaux et culturels- sans aucune discrimination.

Protéger et autonomiser les femmes et les filles est primordial.  L’égalité des sexes est essentielle au développement, et le rôle clef qu’elle joue dans la consolidation et le maintien de la paix devient de plus en plus indéniable.  « La prévention n’est pas un concept nouveau: c’est ce que les fondateurs des Nations Unies nous ont demandé de faire et elle constitue le meilleur moyen de sauver des vies et d’alléger les souffrances humaines », a rappelé le nouveau Secrétaire général.

Lorsque la prévention échoue, a-t-il poursuivi, nous devons redoubler d’efforts pour régler les conflits.  « Il faut de la médiation, de l’arbitrage et de la diplomatie créative. »  Je suis prêt à m’engager personnellement à travers mes bons offices dans le règlement des conflits lorsque cela constitue une plus-value, tout en reconnaissant le rôle de premier plan des États Membres.

M. Guterres a ensuite esquissé trois priorités stratégiques pour la réforme de l’ONU: notre travail en faveur de la paix; notre appui au développement durable; et notre gestion interne.

Nous devons, a-t-il prescrit, nous entendre sur ce que recouvre le travail de maintien de la paix afin de jeter les bases d’une réforme urgente.  Nous devons faire de la paix le fil conducteur qui relie la prévention et le règlement des conflits, le maintien et la consolidation de la paix, et le développement.  Le moment est venu pour nous tous, inspirés par le nouveau concept de pérennisation de la paix, de nous engager dans une réforme globale de la stratégie, des opérations et des structures des Nations Unies visant la paix et la sécurité.

Cette réforme doit également inclure un examen de notre travail dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, et un meilleur mécanisme de coordination entre les 38 entités des Nations Unies concernées. 

Le deuxième élément clef du programme de réforme a trait à l’aide que l’ONU doit apporter aux États Membres pour leur permettre d’atteindre les objectifs de développement durable.  À cette fin, nous devrions remettre le développement au cœur de notre activité et engager une vaste réforme du système des Nations Unies pour le développement, au Siège et dans les pays. 

Il importe aussi, dès le tout début des crises, de rapprocher les interventions humanitaires de l’action menée en faveur du développement pour aider les populations touchées, remédier aux conséquences structurelles et économiques des crises et éviter que n’apparaisse une nouvelle spirale de fragilisation et de déstabilisation.  L’action humanitaire, le développement durable et la pérennisation de la paix sont les trois côtés d’un même triangle.

Cette approche renvoie à la décision de « travailler autrement » et mieux faire appliquer le principe de responsabilité, dans chaque organisme, que ce soit dans l’exécution de son mandat ou dans le cadre de sa contribution à l’action du système des Nations Unies, et dans le système dans son ensemble.  Pour assoir une véritable culture de responsabilité, il faudra aussi mettre en place des dispositifs d’évaluation efficaces et indépendants.

Le troisième grand domaine concerne la réforme de la gestion.  En lisant le Statut et le Règlement du personnel ou le Règlement financier et les règles de gestion financière de l’Organisation, on peut se demander, a estimé le nouveau Secrétaire général, si certaines dispositions n’entravent pas l’exécution de nos mandats, plus qu’elles ne la facilitent.

Nous devons nous entendre sur le fait qu’il faut simplifier et décentraliser, et assouplir les règles.  Personne n’est gagnant quand il faut neuf mois pour déployer du personnel sur le terrain.  L’ONU doit être agile et efficace.  Elle doit privilégier le résultat plutôt que la procédure, l’être humain plutôt que la bureaucratie.  Pour instituer une culture de responsabilité, il faut une bonne gestion de la performance et il faut protéger efficacement les lanceurs d’alertes.  

Il ne suffit pas de mieux faire, a prévenu le Secrétaire général.  Nous devons aussi mieux communiquer ce que nous faisons, de façon à ce que tout le monde le comprenne.  Nous devons réformer en profondeur notre stratégie de communication en modernisant les outils et les moyens qui nous servent à communiquer avec le monde entier. 

Enfin, la réforme de la gestion doit nous permettre d’atteindre sans tarder l’objectif de la parité hommes-femmes.  D’ici à la fin de mon mandat, nous devrions compter autant de femmes que d’hommes aux rangs de secrétaire général adjoint et de sous-Secrétaire général, notamment parmi les représentants et les envoyés Spéciaux.  Pour que la parité devienne la réalité dans tout le système bien avant 2030, nous devons nous fixer des orientations claires assorties d’objectifs intermédiaires précis.

Enfin, si nous voulons investir dans une ONU plus forte, nous devons prendre en considération le personnel de l’Organisation.  Je me réjouis, a affirmé M. Guterres, à l’idée de travailler à nouveau aux côtés des 85 000 hommes et femmes qui exécutent le mandat de l’Organisation dans 180 pays.  Ils sont nombreux à travailler dans des circonstances difficiles, voire dangereuses.  Leur professionnalisme, leurs compétences et leur dévouement en font les ressources les plus précieuses de l’Organisation; nous devons les préserver, les valoriser et les employer judicieusement, et nous devons leur donner voix au chapitre.

Le monde dans lequel nous vivons est complexe.  Pour réussir, l’ONU ne peut pas faire cavalier seul et doit avoir « la modestie » de reconnaître que d’autres acteurs jouent un rôle essentiel, tout en sachant que seule l’ONU a un tel pouvoir de rassemblement.

Notre action humanitaire et notre travail de développement seraient dérisoires sans la participation active des États Membres et la contribution de la société civile, des institutions financières internationales, des investisseurs privés et des marchés financiers.  Mais, a averti le Secrétaire général, ce qui manque à notre stratégie, c’est la collaboration des jeunes.  Cela fait trop longtemps qu’on les tient à l’écart des décisions qui concernent leur avenir.  Nous devons poursuivre l’action engagée avec l’appui des États Membres, de l’Envoyé pour la jeunesse et de la société civile.  L’ONU doit donner aux jeunes les moyens d’agir, de participer davantage à la vie de la société et de mieux accéder à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

Le grand paradoxe du monde actuel, c’est qu’en dépit d’une connectivité grandissante, les sociétés se fragmentent.  De plus en plus de gens vivent dans leur bulle, sans comprendre que leur existence est liée à celle du reste de l’humanité.

Finalement, c’est une question de valeurs.  Nous voulons léguer à nos enfants un monde guidé par les valeurs consacrées dans la Charte des Nations Unies: la paix, la justice, le respect, les droits de l’homme, la tolérance et la solidarité.  Ce sont là des valeurs communes à toutes les grandes religions, et nous nous employons à les concrétiser dans notre vie quotidienne.

Quand ces valeurs sont menacées, c’est le plus souvent par peur.  Il est de notre devoir envers ceux que nous servons de travailler ensemble pour changer cette peur en confiance: la confiance dans les valeurs qui nous unissent et dans les institutions qui œuvrent à notre service et à notre protection. 

Dans ma contribution à l’Organisation des Nations Unies, je m’emploierai à inspirer la confiance en faisant tout ce qui est en mon pouvoir pour œuvrer au service de l’humanité tout entière.  

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