L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, ainsi qu’un texte inédit sur la collaboration avec INTERPOL
L’Assemblée générale a adopté, ce matin, neuf textes appelant à renforcer la coordination entre l’ONU et les organisations régionales, ainsi qu’une toute première résolution sur la coopération avec l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Dans cette résolution inédite, l’Assemblée générale demande que l’ONU et INTERPOL renforcent leur coopération en matière de prévention des déplacements de combattants terroristes étrangers et de lutte contre le trafic de migrants, la traite des êtres humains, le trafic de drogues, la destruction du patrimoine culturel, le trafic de biens culturels, la piraterie, le commerce illicite des armes légères, le trafic de matières nucléaires, biologiques, chimiques et radiologiques, la cybercriminalité, la corruption, le blanchiment d’argent ou encore le trafic d’espèces sauvages.
L’Assemblée encourage l’ONU et INTERPOL à aider les États Membres qui en font la demande à utiliser efficacement le système mondial de communication policière sécurisée I-24/7 d’INTERPOL, ses bases de données, ses notices et diffusions, ses informations relatives à la criminalité et ses programmes et initiatives de formation et de renforcement des capacités.
Le Secrétaire général d’INTERPOL a jugé que cette résolution, adoptée par consensus, « vise à rapprocher la communauté internationale de la vision défendue par INTERPOL pour sécuriser le monde ». M. Gunter Stock a insisté sur le fait qu’INTERPOL doit rester « complètement apolitique », tout en bénéficiant d’un soutien accru des gouvernements pour la mise en œuvre de ses politiques au niveau mondial.
Sur les neuf autres résolutions, celle sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes a été la seule à avoir été adoptée par vote: 84 voix pour et les abstentions de l’Allemagne, de l’Indonésie, de la République centrafricaine, de la République du Congo et de la Syrie. Le représentant syrien, qui a demandé le vote, a dénoncé certains agissements « dangereux et non démocratiques » de la Ligue arabe, compte tenu des actes illégaux commis par des États qui veulent en contrôler les méthodes de travail. « La Ligue arabe ne respecte en rien les principes d’indépendance des États et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a-t-il jugé.
Dans la résolution, l’Assemblée générale prie le Secrétariat de l’ONU et la Ligue arabe d’envisager la possibilité de constituer un groupe de travail de haut niveau pour suivre la mise en œuvre des dispositions du protocole portant amendement au texte de l’accord de coopération entre les deux organisations, dans l’attente de l’ouverture d’un bureau de liaison de la Ligue au Caire, qui aura pour mission d’améliorer et de renforcer la coordination entre les deux organisations dans les domaines visés par le protocole. L’Assemblée souligne l’importance que revêtent la tenue en 2017 de la treizième réunion sectorielle entre les deux organisations et leurs institutions spécialisées, sur la coopération en matière de préservation et de gestion des ressources en eau dans la région arabe, et la tenue en 2018 de la quatorzième réunion.
Les autres résolutions adoptées aujourd’hui portent sur la coopération entre l’ONU avec la Communauté d’États indépendants (CEI), l’Organisation du Traité de sécurité collective, l’Initiative de l’Europe centrale, l’Organisation de Shanghai pour la coopération, l’Organisation pour la démocratie et le développement économique-GUAM, l’Organisation de coopération économique, le Conseil de l’Europe, l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et l’Organisation internationale de police criminelle.
L’Assemblée a aussi confirmé, sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, la nomination* de Mme Maria Gracia Pulido-Tan, des Philippines, comme Présidente du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit, pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2017. L’Assemblée a en outre nommé** Mme Eileen Cronin, des États-Unis, au Corps commun d’inspection pour un mandat de cinq ans débutant le 1er janvier 2017.
L’Assemblée générale, qui a décidé de prolonger jusqu’au 30 novembre les travaux de sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières, tiendra sa prochaine réunion plénière le mercredi 29 novembre à partir de 10 heures, pour examiner la note du Secrétaire général sur la question de Palestine.
*A/71/593/Add.1
**A/71/596
COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES (A/71/160 ET A/71/160/ADD.1)
Présentation de projets de résolution
Présentant le projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté d’États indépendants (CEI) (A/71/L.5), Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a rappelé que la CEI a pour objectif de renforcer la coopération entre ses 11 États membres, dont le Kirghizistan, notamment sur le plan économique et qu’elle bénéficie du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale.
La déléguée s’est félicitée du débat que vient de tenir le Conseil de sécurité sur l’importance de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, en particulier pour garantir la paix. « L’ONU ne peut pas régler seule tous les défis en matière de sécurité », a en effet estimé la représentante, ajoutant que ce constat « exige de renforcer » les relations entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales. Ces dernières, a-t-elle ajouté, ont souvent une meilleure compréhension du contexte sur le terrain et des forces en présence.
La représentante a salué la reconnaissance par le Conseil du rôle de la CEI, en particulier dans la lutte contre le terroriste et le trafic de drogues en Asie centrale et en Afghanistan. Pour que la coopération entre l’ONU et la CEI soit encore plus efficace, la représentante a appelé les États Membres à établir une base relationnelle « plus solide » en votant en faveur de la présente résolution, qui propose aux institutions spécialisées des Nations Unies d’accentuer leur coopération avec la CEI.
S’agissant de la coopération entre l’ONU et l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) (A/71/L.7), M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a souligné le rôle de son Organisation comme partenaire des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité dans l’intérêt du développement durable. Ce partenariat, a-t-il dit, est fondé sur le Mémorandum d’accord entre le secrétariat de l’Organisation du Traité de sécurité collective et le Département des opérations de maintien de la paix qui encourage les États membres de l’Organisation du Traité de sécurité collective à contribuer aux opérations des Nations Unies et à la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic d’armes et la traite des êtres humains.
Présentant le projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Initiative de l’Europe centrale (A/71/L.9), M. MILOš VUKASINOVIĆ (Bosnie-Herzégovine) a affirmé que, pour faire face aux défis d’un monde en pleine évolution, le renforcement des relations entre l’ONU et les organisations régionales est une nécessité.
L’Initiative de l’Europe centrale, a-t-il salué, a permis d’améliorer la coopération entre les États qui en font partie en matière de sécurité transfrontalière, mais également sur le plan de l’agriculture, des infrastructures et de l’énergie. Le représentant a également indiqué que l’Initiative de l’Europe centrale s’efforce de renforcer sa coopération avec d’autre organisations régionales, dans le but « d’éviter les doublons » et de « gérer au mieux les ressources pour atteindre des objectifs communs ». Qualifiant l’Initiative de l’Europe centrale de « pont entre macrorégions », le représentant a appelé les États Membres à adopter sans vote le projet de résolution.
M. AKYLBEK A. KAMALDINOV (Kazakhstan) a présenté le projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de Shanghai pour la coopération (A/71/L.11), en précisant que son organisation, qui a fêté cette année son quinzième anniversaire, jouit depuis 12 ans du statut d’observateur à l’ONU. L’Organisation joue désormais un rôle important pour garantir la paix et la stabilité dans les relations contemporaines en Asie et a fait du développement durable l’une de ses priorités. Elle contribue aussi à la lutte contre le terrorisme et promeut celle contre le trafic de stupéfiants, a ajouté le représentant, soulignant par ailleurs le souhait des États membres de son organisation de voir la paix revenir en Afghanistan au nom de la stabilité régionale.
Sur le projet de résolution relatif à la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour la démocratie et le développement économique-GUAM (A/71/L.12), M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a plaidé en faveur d’un renforcement des relations entre les deux organisations, tel que le préconise le texte. Soulignant l’importance d’un dialogue accru et d’une plus grande coordination pour la mise en œuvre de projets communs, le représentant a appelé les États Membres à adopter la résolution sans vote.
M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a présenté le projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes (A/71/L.6), en indiquant que ce texte consacre un projet et un principe importants, qui se trouvent dans le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, à savoir coopérer dans les domaines d’intérêt commun pour sauvegarder la paix et la stabilité internationales. Appelant à un renforcement de la coopération « à tous les niveaux » entre les deux organisations, il a noté que les ponts étaient nombreux, comme en attestent les récentes réunions communes, notamment celle accueillie en 2015 par la Ligue arabe sur la sous-estimation des droits de l’homme et la Conférence de mai 2016 à Genève qui a permis de déterminer les domaines nécessitant une coopération accrue. Pour le représentant, cette résolution est d’une grande importance car elle vise à élargir la coopération entre l’ONU, ses agences spécialisées et la Ligue arabe pour réaliser tous les buts communs.
Quant à la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique (A/71/L.14), M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a rappelé l’utilité de son organisation qui a contribué à la conclusion d’accords internationaux importants. Le représentant a en outre souligné que cette Organisation travaille essentiellement sur deux aspects chers aux Nations Unies: le renforcement de la coopération économique et la mise en œuvre des accords internationaux au niveau régional. Les priorités de l’Organisation, a-t-il poursuivi, sont ainsi la croissance économique, l’efficacité énergétique, le bien-être social et l’expansion du commerce. Le renforcement des relations entre l’ONU et cette Organisation, a-t-il ajouté, permettra de tendre plus efficacement vers ces objectifs.
S’agissant de la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe (A/71/L.15), M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a précisé que ce projet était coparrainé par 52 pays, soit le chiffre le plus élevé pour une résolution sur la coopération avec les Nations Unies. Rappelant que la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe a débuté en 1951, il a noté que son organisation participait aux sessions de l’Assemblée générale en tant qu’observateur depuis 1989. Le projet déposé aujourd’hui est une « mise à jour importante dans les domaines d’intérêt commun » depuis l’adoption de la résolution 69/83 en 2014, a-t-il poursuivi, notant qu’il encourageait tout particulièrement la coopération en matière de protection et de promotion des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit. Le texte insiste aussi sur la lutte contre les violences faites aux femmes, le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, la cybercriminalité, la corruption et le trafic des êtres humains. Le représentant a assuré que son organisation restait attachée à la promotion des trois piliers principaux que sont les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit, et était disposée à intensifier le dialogue et le partenariat avec l’ONU pour faire progresser les valeurs fondamentales et parvenir à une plus grande synergie.
Présentant le projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (A/71/L.16/Rev.1), M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a estimé qu’une coopération accrue permettra de concourir à la réalisation des objectifs communs, notamment en facilitant la mise en œuvre de politiques de développement durable et en les traduisant aux niveaux régional et national. Au titre des objectifs de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, actuellement présidée par la Serbie, le représentant a également mentionné l’amélioration des infrastructures de transport, la protection de l’environnement et le renforcement des systèmes de justice pénale. La présente résolution, a-t-il ajouté, permettra à la région de mener plus efficacement, avec le soutien de l’ONU, des projets visant à améliorer la coopération économique dans les domaines du tourisme, de la science, de l’énergie, de la santé, des transports, de la lutte contre la criminalité transnationale organisée et du renforcement des relations avec d’autres organisations régionales et internationales.
Mme FEZA (Rwanda) a indiqué que l’Australie et son pays, membres de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) respectivement depuis 1948 et 1974, avaient été les cofacilitateurs de cette toute première résolution sur la coopération entre cette Organisation et l’ONU (A/71/L.17). La représentante a rappelé que le Bureau d’INTERPOL auprès de l’ONU à New York avait été créé en 2004 et visait à faire connaître ses services parmi les États Membres tout en déterminant les zones d’intérêt commun. Elle a souligné que depuis sa fondation, INTERPOL joue un rôle de chef de file dans les domaines de la défense de l’état de droit et du maintien de l’ordre. L’objectif du projet de résolution, a-t-elle relevé, est de reconnaître officiellement la coopération entre les deux Organisations et d’aider les États Membres de l’ONU qui sont aussi membres d’INTERPOL à prévenir les crimes, à y répondre et à améliorer leurs capacités de maintien de l’ordre, dans le cadre de leur mandat respectif.
Déclarations
Au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), M. MAURO VIEIRA (Brésil) a souligné que le Secrétaire-général élu, M. António Guterres, est le premier ressortissant d’un pays lusophone à occuper cette position. La CPLP, qui fête son vingtième anniversaire cette année, s’est efforcée d’être une plateforme de dialogue et de coopération politique et diplomatique entre les pays lusophones et entre eux et le reste du monde. La mise en œuvre du Programme 2030, qui exigera une coopération concertée entre toutes les parties prenantes, est un domaine dans lequel la Communauté et l’ONU peuvent être des partenaires stratégiques. Dans ce cadre, la Communauté des pays de langue portugaise est prête à promouvoir le dialogue politique, l’échange d’expériences et la coopération.
Le représentant a insisté sur le rôle important des groupes régionaux et sous-régionaux dans le maintien de la paix. Il a pris l’exemple de l’Angola qui avec l’Australie a rédigé la résolution sur l’examen en 2015 de l’architecture de maintien de la paix, et du Brésil qui préside actuellement la communauté lusophone et la Configuration Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix. Notre intention, a-t-il dit, est d’accroître la coopération entre les deux organes.
Près de 280 millions de personnes parlent le portugais dans le monde, ce qui en fait la cinquième langue la plus parlée et la troisième la plus parlée dans l’hémisphère occidental. Notre objectif est de continuer de promouvoir la langue portugaise, y compris au sein des Nations Unies comme un moyen de diffuser la créativité culturelle des pays lusophones et de projeter leurs valeurs culturelles dans une perspective ouverte et universelle. Le représentant a tenu à souligner le travail de l’unité portugaise de la Radio des Nations Unies qui sensibilise aux questions qui préoccupent l’ONU et les lusophones.
M. GERARDUS ANTONIUS WILHELMUS VAN DEN AKKER, délégué de l’Union européenne, a salué l’adoption de la résolution sur l’amélioration de la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe. Il a rappelé que, depuis la signature de l’Accord entre ce Conseil et le Secrétariat des Nations Unies en 1951, l’entrée en vigueur des accords internationaux relatifs à la coopération de 1971 et l’adoption de la résolution 44/6 de 1989, le Conseil de l’Europe n’a cessé de contribuer à la protection des droits humains et des libertés fondamentales. Le Conseil de l’Europe a également encouragé les synergies entre ses travaux et ceux des Nations Unies, a-t-il souligné. Le représentant a regretté que malgré l’appel de plusieurs délégations à abolir la peine de mort, exprimé lors des consultations informelles, le paragraphe sur cette question n’ait pas été retenu dans la résolution. Il a toutefois noté que l’inclusion de l’appel à la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, était un petit progrès. Il a rappelé que le Conseil de l’Europe et l’Union européenne avaient, le 10 octobre dernier lors de la Journée mondiale contre la peine de mort, fait une déclaration commune et appelé à un moratoire global sur l’application de la peine de mort et à l’adoption de la résolution sur le moratoire qui a été présentée à l’Assemblée générale en décembre dernier. Le représentant a exhorté les délégations à inclure cette question dans la prochaine résolution sur la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe.
Le Chef l’unité d’Interpol en Thaïlande, le général de division APICHAT SURIBOONYA, a estimé nécessaire de sensibiliser les communautés sur les menaces du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée et de la cybercriminalité et les défis à relever dans la lutte contre ces fléaux de plus en plus complexes et sophistiqués. Ces fléaux, a-t-il insisté, menacent notre bien-être, détruisent nos économies et prennent en otage les démocraties, les droits de l’homme, la dignité humaine, tout en handicapant les efforts visant la réalisation des objectifs du développement durable. Il a souligné les efforts déployés par l’ONU lesquels se sont intensifiés depuis l’adoption, en 2000, de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée. Mais pour être plus efficace face aux capacités de la criminalité transnationale organisée et de ses réseaux, il est nécessaire, a-t-il estimé, d’accompagner ces efforts par une stratégie intégrée axée sur le renseignement et le maintien de l’ordre fondé sur un partenariat public-privé-population.
Cette démarche constitue, à ses yeux, un moyen de lutter contre ce qu’il a appelé le « siècle du terrorisme et du crime transnational ». Il a cité, à cet égard, l’exemple de son pays qui grâce à cette approche a pu contribuer de 2015 à 2016 à l’arrestation de 55 personnes recherchées par Interpol. Pour lui, les populations sont une partie de la solution et doivent dès lors s’engager à lutter contre les menaces transnationales. Le représentant a plaidé pour une plus grande connexion entre les Nations Unies, les agents en première ligne et les populations.
Au nom de l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique, M. KOTESWARA RAO (Inde) a souligné l’importance des travaux de cette Organisation, créée en 1956 et composée de 47 États, pour promouvoir et diffuser le droit international. À ce titre, le représentant a souligné le rôle clef de son organisation dans le développement du concept de zone économique exclusive dans le droit de la mer et d’autres principes du droit international, tels que ceux liés à l’extradition des fugitifs et l’accord type sur la promotion et la protection des investissements. Le représentant a souligné les efforts déployés par son organisation, en sa qualité d’Observateur permanent auprès de l’ONU, pour organiser au siège de l’ONU à New York des séminaires et discussions informelles sur des sujets liés au droit international.
Mme NG BOON YIAN (Singapour) a rappelé que, de nos jours, les défis auxquels fait face la communauté internationale, des changements climatiques au terrorisme, étaient de nature complexe et transnationale. « Y répondre de façon efficace nécessite des partenariats entre les Nations Unies et les organisations régionales », a-t-elle dit, notant que ces organisations auraient ainsi la capacité de travailler main dans la main avec l’ONU pour développer des stratégies taillées sur mesure afin de mettre en œuvre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en tenant compte de leurs besoins spécifiques. À ce titre, la représentante s’est réjouie de l’adoption des résolutions présentées aujourd’hui et a dit soutenir, en particulier, celle sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL. « Cette résolution est pertinente et opportune », a-t-elle déclaré, rappelant que la menace de la criminalité transnationale augmente et que, grâce aux avancées technologiques exploitées par les réseaux criminels, les activités de ces derniers sont de plus en plus sophistiquées et nécessitent une coopération plus importante entre INTERPOL et les États Membres.
À ce titre, elle a rappelé que Singapour est un membre « fier » d’INTERPOL depuis 1968 et joue un rôle important dans le soutien à la lutte internationale contre la criminalité, en hébergeant notamment le Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation (CMII) dont les activités se concentrent sur la sécurité numérique. La représentante s’est réjouie de l’adoption, qui interviendra plus tard cette année, de la résolution sur la coopération entre les Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Mme SIMA SAMI BAHOUS (Jordanie) a exprimé la fierté de son pays de faire partie des coauteurs de la résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL. Ce texte, a-t-elle affirmé, confirme le rôle neutre et non politique d’INTERPOL, qui respecte les législations nationales dans l’exercice de ses mandats. La déléguée a souligné le rôle important que joue INTERPOL dans la lutte contre le terrorisme, notamment en contribuant à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU à chaque fois que les États Membres en font la demande, s’agissant notamment des combattants étrangers qui rallient le Moyen-Orient. Pour sa part, la Jordanie joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les matières radiologiques, chimiques et autres, a précisé la représentante. Elle a par ailleurs encouragé les pays à profiter des bases de données d’INTERPOL, notant que grâce à ce type d’outils, son pays et l’Organisation internationale de police criminelle travaillent au contrôle des frontières. Elle a, enfin, insisté sur l’importance du financement de la coopération entre les deux organisations pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, qui, a-t-elle souligné, nuit au développement économique de nombreux pays, notamment au Moyen-Orient.
M. ANTONIO SÁNCHEZ GIL (Espagne) a à son tour appuyé la résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL. Il a souhaité que cette résolution contribue à renforcer encore davantage la relation entre ces deux organisations et a souligné que l’efficacité de cette coopération est d’une importance cruciale pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Le délégué espagnol a en outre appelé les États Membres à tirer pleinement profit des ressources mises à leur disposition par INTERPOL.
M. MATEO ESTREME (Argentine) a exprimé la grande satisfaction de son pays d’avoir contribué à la rédaction de la toute première résolution sur la coopération l’ONU et INTERPOL. L’Argentine a eu l’honneur de participer aux discussions en tant que membre du Groupe des Amis de la résolution, a-t-il dit, expliquant que le texte appelle au renforcement de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée dans toutes ses manifestations. Le représentant a souligné la cohérence entre ce texte et la résolution 70/291 sur l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Il s’agit, à ses yeux, d’un texte équilibré, fruit d’intenses négociations et qui constitue une bonne base pour continuer à avancer dans les deux années à venir.
Saluant l’adoption de la résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL, M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a dit que cette coopération servira à n’en plus douter les buts et finalités des deux organisations. Il s’agira de mettre à profit les synergies existantes lorsque cela est possible afin d’éviter une duplication des activités. L’utilisation plus efficace des ressources qui en découlera, contribuera à une amélioration de la sécurité sur le long terme, a-t-il dit, assurant que son pays accorde une grande importance au rapport qui sera soumis par le Secrétaire général à la soixante-treizième session de l’Assemblée générale et qui devra permettre d’évaluer les progrès effectués.
M. TIGRAN SAMVELIAN (Arménie) a plaidé en faveur du renforcement de la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, dont il a souligné le rôle crucial en matière de promotion de la démocratie, de l’état de droit et de la bonne gouvernance. Le Conseil, a-t-il ajouté, a développé des fondements juridiques « sains et efficaces ». Dans ce cadre, le représentant a insisté sur le rôle « précieux » du partenariat entre le Conseil et l’ONU, pour donner la primauté à l’universalité des droits de l’homme. Le délégué arménien a particulièrement insisté sur le resserrement des relations entre le Conseil de l’Europe, le Conseil des droits de l’homme et le Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Une telle évolution, a-t-il ajouté, permettra d’éviter les doublons dans l’utilisation des ressources.
Il a cependant regretté que la position de l’Arménie n’ait pas été reflétée dans le texte. Il a en effet déploré le choix de certains lieux pour l’organisation des forums de coopération, dans des pays qui violent régulièrement les droits de l’homme et font l’apologie de la haine et de l’intolérance. Le délégué a particulièrement dénoncé le choix de Bakou, en Azerbaïdjan, pour le Forum mondial sur les politiques de jeunesse. Selon lui, les Arméniens ne sont pas en sécurité à Bakou, en raison de « l’arménophobie » du Gouvernement azerbaïdjanais, « qui glorifie toutes sortes d’atrocités, y compris la décapitation d’Arméniens ».
M. THORBJØRN JAGLAND, Secrétaire général du Conseil de l’Europe, a souligné que les Nations Unies étaient un partenaire majeur du Conseil et une plateforme idéale de portée mondiale car, a-t-il dit, l’universalité de nos valeurs est à la base de notre coopération. Initiée en 2000, à la faveur d’une première résolution entre les deux organisations, cette coopération s’est élargie pour englober de nombreuses questions, notamment les droits de l’homme. À ce titre, le responsable européen a dit voir une « large synergie entre la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme et la quasi-jurisprudence des organes conventionnels de l’ONU, les orientations émanant des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales et l’examen périodique universel (EPU). Dans son intervention lue par l’Ambassadeur Zoltan Taubner, M. Jagland a jugé, à cet égard, extrêmement encourageant que globalement, et en dépit d’infimes différences, les orientations aillent dans la même direction, à savoir vers les défis issus des nouvelles technologies, la menace terroriste et la nécessité d’appréhender celle-ci dans le respect des droits de l’homme.
M. JURGEN STOCK, Secrétaire général d’INTERPOL, a souligné qu’en raison de l’émergence de nouveaux défis dans le monde actuel, il était aujourd’hui difficile et complexe d’apporter une réponse à la criminalité transnationale organisée et de promouvoir la coopération transfrontalière à cette fin. En tant qu’entité indépendante et apolitique, INTERPOL s’est toujours employée à relier les différentes parties prenantes dans le but de rendre le monde plus sûr, a-t-il indiqué. L’Organisation internationale de police criminelle a pour cela développé des politiques et accru ses capacités en respectant strictement la neutralité de son mandat. M. Stock a ajouté que, lors de sa dernière assemblée générale, qui s’est tenue voilà deux semaines, les États membres de l’organisation se sont prononcés pour que le système d’INTERPOL soit plus accessible aux parties prenantes. À cet égard, il a rappelé que les programmes mondiaux d’INTERPOL, disponibles dans tous les pays, étaient centrés sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée, ce qui inclut aujourd’hui la cybercriminalité. Il a conclu son propos en jugeant que son organisation devait rester complètement apolitique, tout en bénéficiant d’un soutien accru des gouvernements pour la mise en œuvre de ses politiques au niveau mondial. À ses yeux, la résolution soumise au vote de l’Assemblée générale vise à rapprocher la communauté internationale de la vision défendue par INTERPOL pour sécuriser le monde.
M. MICHAEL B. CHRISTIDES, Organisation de coopération économique de la mer Noire, a rappelé que son organisation était la plus ancienne organisation de promotion de la coopération économique parmi ses 12 États membres, dans toute la région de la mer Noire. L’Organisation est ouverte aux synergies et à la coopération avec d’autres États et organisations internationales. À ce titre, le représentant a jugé que la résolution soumise aujourd’hui à l’Assemblée générale témoigne « d’un renforcement des interactions entre nos organisations et fournit des lignes directrices utiles dans le cadre de nos efforts communs ». « Notre but est d’améliorer l’efficacité de notre organisation, a-t-il déclaré, notant que cette dernière tirerait profit d’une intensification de son interaction avec l’ensemble du système des Nations Unies grâce à des collaborations concrètes. Il a, à ce titre, invité les agences spécialisées, les fonds et les programmes des Nations Unies, à renforcer leur coopération avec son organisation et à mettre en place de nouvelles synergies. Il a fait valoir les connaissances et l’expérience de son organisation qui est capable d’aider les agences de l’ONU à mettre en œuvre leurs politiques et leurs programmes dans la région « cruciale » du monde qu’est la mer Noire.
Au nom de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, M. RASHID ALIMOV (Tajikistan) a rappelé que l’ONU et son organisation avaient en commun de vouloir maintenir la paix et la sécurité dans le monde et ainsi assurer les conditions de la réalisation du développement durable. Depuis sa création, il y a 15 ans, l’Organisation part du principe que l’ONU est une organisation universelle et la principale plateforme pour résoudre les conflits et permettre une meilleure coordination dans les relations internationales, a expliqué le représentant. L’Organisation attache donc une grande importance à la coopération qui se développe depuis 2004 avec l’ONU et qu’elle considère comme efficace, a-t-il dit. À ce titre, a poursuivi le délégué, la résolution présentée ouvre de nouvelles possibilités dans toute une série de domaines et permet d’utiliser pleinement le potentiel de l’Organisation de Shanghai, tout en demandant que les efforts communs portent en particulier sur le développement durable, qui est une priorité commune.
M. ABDELAZIZ ENANI, observateur de la Ligue des États arabes, a plaidé en faveur du renforcement de la coopération à tous les niveaux entre les Nations Unies et la Ligue. À ce titre, il s’est félicité de la signature, en septembre 2016, d’un protocole pour amender l’Accord de coopération entre les deux organisations. Suite à la signature de cet amendement, a-t-il expliqué, le régime de coopération va désormais inclure des volets nouveaux, notamment concernant le règlement des conflits, le développement durable, la promotion de la paix et les questions liées aux droits de l’homme et aux réfugiés.
Le représentant a insisté sur les efforts de la Ligue des États arabes pour promouvoir les droits de l’homme et inclure davantage la jeunesse arabe dans le débat public sur les questions sociales et identitaires, ainsi que pour trouver des idées alternatives pour combattre le réchauffement climatique. Il a également indiqué la volonté de la Ligue de renforcer sa coopération sur la question de la non-prolifération.
« La frustration règne au Moyen-Orient », a prévenu le représentant, mentionnant l’incapacité de la communauté internationale à combattre le terrorisme et l’extrémisme violent au Yémen, en Syrie en Iraq et en Libye. Pour y faire face, il a notamment rappelé que la Ligue des États arabes a créé un poste d’Envoyé pour la Libye et a appelé à des efforts pour barrer l’accès des extrémistes violents aux réseaux sociaux, vecteurs d’endoctrinement des jeunes.
Au nom de l’Organisation juridique consultative pour les États d’Asie et d’Afrique, constituée de 47 États membres et de plusieurs États observateurs d’autres parties du monde, M. ROY S. LEE a souligné que son entité était une des premières organisation internationale centrées sur le droit. Notant que l’ONU lui avait accordé le statut d’observateur, il a indiqué que les objectifs principaux de l’Organisation étaient de promouvoir le droit international et de diffuser le droit public international. C’est pourquoi, a-t-il dit, elle travaille étroitement avec les organes onusiens que sont la Sixième Commission chargée des questions juridiques et la Commission du droit international. Il a ajouté que son organisation se concentrait actuellement sur différents thèmes examinés par ces organes, notamment le droit de la mer, la lutte contre le terrorisme, le développement durable et la cybercriminalité. Les résultats de ces travaux sont disponibles sur le site Internet de l’Organisation.
Explications de position et de vote
La représentante de la Géorgie a rappelé « l’occupation illégale » des régions d’Abkhazie et de Tskhinvali par la Fédération de Russie, membre de la Communauté d’États indépendants (CEI). Elle a dénoncé la « militarisation » de ces régions et la « politique d’annexion », en violation du droit international. La représentante a donc dit ne pouvoir soutenir les résolutions sur la coopération entre l’ONU et la CEI et entre l’ONU et l’Organisation du Traité de sécurité collective.
Son homologue de la République de Moldova a assuré que son pays continuera d’appuyer les initiatives de la CEI, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Il a ainsi plaidé en faveur de la mise en œuvre de l’accord de libre-échange de la CEI et demandé l’élimination de tous les obstacles à la coopération régionale. S’agissant de la coopération avec l’ONU, il a réitéré le fait que son pays ne reconnaît pas la responsabilité juridique internationale de la Communauté d’États indépendants.
Le représentant de la République arabe syrienne a dénoncé certains agissements « dangereux et non démocratiques » de la Ligue arabe, compte tenu des actes illégaux commis par des États qui veulent en contrôler les méthodes de travail. La Ligue arabe ne respecte en rien les principes de l’indépendance des États et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures. Fort de ce constat, le représentant a demandé un vote sur le projet de résolution (A/71/L.6), jugeant également que l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a adopté une position peu favorable à l’indépendance et à la non-ingérence.
La représentante de Chypre a déclaré soutenir la résolution sur la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe, souscrivant aux remarques de l’Union européenne. En tant que Présidente du Conseil de l’Europe à partir de demain, responsabilité qu’elle exerce pour la cinquième fois de son histoire, Chypre attache une importance particulière à l’expertise du Conseil en matière de protection et de promotion des droits de l’homme. La représentante s’est félicitée de ce que l’Assemblée ait adopté la résolution pertinente au moment où le monde est confronté à de grands défis qui mettent à l’épreuve « nos démocraties et nos institutions », a souligné la déléguée.
Précisant que la présidence chypriote du Conseil de l’Europe serait centrée sur le thème général du renforcement de la sécurité en Europe, elle a ajouté qu’un accent particulier serait donné à la question des migrants, au rôle de l’éducation, à la promotion de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes et à la lutte contre l’homophobie, autant de questions ayant déjà fait l’objet de discussions à l’ONU.
Le représentant de l’Ukraine a déclaré que son pays est dans l’incapacité d’apporter son soutien à la résolution sur la coopération entre l’ONU et la CEI, dans la mesure où celle-ci n’a pas su prendre les mesures qu’il fallait pour répondre à l’agression russe. La CEI continue de nier l’existence d’une agression russe, de l’occupation illégale de la Crimée et des crimes de guerre commis par la Fédération de Russie, a-t-il dénoncé. Le représentant a précisé que l’Ukraine n’a pas signé la décision du Conseil des Chefs d’État de la CEI, le 24 décembre 1993, concernant certaines mesures visant à garantir la reconnaissance internationale de la CEI, et en particulier l’octroi à l’organisation du statut d’observateur permanent à l’Assemblée générale. Cette décision de ne pas se porter signataire, a-t-il dit, se fondait sur le fait que l’Ukraine ne reconnaît pas la personnalité juridique internationale de la CEI.
Le représentant ukrainien a ajouté que le texte de la résolution n’est pas conforme à la réalité, lorsqu’il affirme que la CEI renforce la coopération régionale sur le plan économique et commercial. Selon lui, la Fédération de Russie a pris des mesures discriminatoires et unilatérales nuisant aux échanges économiques et commerciaux avec l’Ukraine. Mais, a rappelé le représentant, l’Ukraine n’a pas jugé nécessaire de réclamer un vote mais tient à dire que la résolution ne signifie en aucun cas que le pays reconnaît la qualité d’organisation régionale de la CEI, telle que défini dans la Charte des Nations Unies.
Le représentant de la République arabe syrienne a souhaité clarifier sa demande précédente, précisant qu’elle portait sur la mise au vote de deux projets de résolution relatifs respectivement à la coopération entre l’ONU et la Ligue arabe d’une part, entre l’ONU et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) d’autre part.
Son homologue de l’Arménie qui s’est associée au consensus sur le texte de la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour la démocratie et le développement économique-GUAM, a tout de même dénoncé les tentatives de l’Azerbaïdjan d’utiliser le GUAM pour présenter une « vision tronquée » de la situation dans le Haut-Karabagh.
La représentante de Chypre s’est dissociée du consensus sur la résolution relative à la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique au motif qu’elle fait référence à la Déclaration de Bakou de 2012, qui recommande l’octroi d’un statut d’observateur au prétendu « État chypriote turc ». Il s’agit, selon elle, d’une violation des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur Chypre. En effet, a-t-elle fait valoir, les résolutions 541 (1983) et 550 (1984) condamnent tout acte sécessionniste et engage les États à ne pas reconnaître un État chypriote autre que la République de Chypre. La représentante a exhorté l’ONU à ne pas accorder le statut d’observateur à des entités qui ne respectent pas ses décisions.
Répondant à son homologue arménien, le représentant de l’Azerbaïdjan a dénoncé à son tour la tentative de l’Arménie d’utiliser l’enceinte de l’Assemblée générale pour faire une « représentation erronée » de la situation réelle sur le terrain et masquer sa politique d’agression. S’agissant de la soi-disant « arménophobie » de l’Azerbaïdjan, le représentant a précisé que c’est plutôt l’Arménie qui s’est livrée à une « épuration ethnique contre les non-Arméniens » et créé une « culture mono-ethnique ». À l’opposé, l’Azerbaïdjan défend sa dimension multiculturelle et accepte la visite de citoyens arméniens. « S’il existe un endroit dangereux pour les Arméniens, c’est l’Arménie elle-même », a taclé le représentant, appelant l’Arménie à mettre fin à son occupation du territoire azerbaïdjanais.
Son homologue de l’Arménie a insisté sur la violation par l’Azerbaïdjan des droits de l’homme dans le Haut-Karabakh. Les pays qui violent les droits de l’homme font partie du problème et non de la solution, a-t-il dit, ajoutant qu’en tant qu’État agresseur, l’Azerbaïdjan préfère blâmer les autres parties. L’Azerbaïdjan, qui est dirigé par la même famille depuis des décennies, n’a pas de leçon de démocratie à donner, a tranché le représentant.
Cet argument est irrecevable, a rétorqué le délégué de l’Azerbaïdjan, dans la mesure où le Gouvernement arménien « viole constamment les principes démocratiques », en voulant « faire main basse » sur le Haut-Karabakh.
La seule raison pour laquelle il n’y a pas eu de progrès dans le Haut-Karabakh, a répondu le représentant de l’Arménie, c’est le refus de l’Azerbaïdjan de mettre en œuvre les accords conclus cette année à Vienne et à Saint-Pétersbourg. L’Azerbaïdjan, a-t-il affirmé, porte la pleine responsabilité de l’enlisement de la situation.