L’Assemblée générale adopte une résolution sur l’enseignement de la démocratie et se penche sur le suivi des programmes de développement
L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, une résolution sur l’enseignement de la démocratie, convaincue que l’éducation contribue à la bonne gouvernance et à l’état de droit, mais aussi au recul des inégalités, à l’exercice des droits de l’homme, à l’égalité des sexes et à la réalisation des objectifs de développement au niveau international. L’Assemblée s’est aussi intéressée aux mesures permettant au système de l’ONU d’appuyer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, tout en renforçant le rôle de ce dernier dans la gouvernance économique mondiale.
En présentant le projet de résolution « Enseignement de la démocratie », le représentant de la Mongolie a rappelé l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout, lancée en 2012 par le Secrétaire général; la Déclaration d’Incheon « Éducation 2030: Vers une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous »; et le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2016, qui évalue les progrès réalisés dans le cadre des objectifs de développement durable.
Il a encore relevé, à l’appui du texte adopté aujourd’hui, que l’éducation était un important vecteur de développement et un élément essentiel pour la paix, la tolérance, l’épanouissement humain et le développement durable. Dans la perspective de l’application du Programme 2030, il a encouragé les États ainsi que les autorités nationales, régionales et locales à poursuivre l’intégration de l’enseignement de la démocratie ainsi que l’éducation civique et l’enseignement des droits de l’homme et du développement durable dans leurs programmes éducatifs.
Le développement durable occupe une place tout aussi centrale dans le rapport du Secrétaire général sur le positionnement des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale, lequel rappelle que les trois accords universels adoptés en 2015 –le Programme 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris- établissent des cadres mondiaux essentiels en vue de la réalisation de 17 objectifs de développement durable par tous les États.
Le Mexique a prévenu que c’est le système Nations Unies qui doit s’adapter au Programme 2030 et non le contraire. Il a exprimé l’espoir que le prochain examen quadriennal des opérations opérationnelles de développement menées par ce système contribuera à apporter les changements structurels qui s’imposent. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons discuter, a prévenu le Mexique, des 24 millions de dollars que le Secrétaire général demande pour la mise en œuvre par le système de l’ONU du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba et de la création de 15 postes temporaires. Une position à laquelle a souscrit le Guatemala, partisan d’une « nouvelle orientation » du système de l’ONU qui permette une meilleure coordination. Le système multilatéral, y compris les fonds et les programmes des Nations Unies, doivent se concentrer sur leurs mandats spécifiques et éviter les doubles emplois en aidant les pays qui mettent en œuvre le Programme 2030, a renchéri l’Indonésie.
Plusieurs délégations se sont montrées critiques à l’égard de la gouvernance économique et du système financier actuels, jugeant qu’ils ne tiennent pas suffisamment compte des besoins des pays en développement. L’Afrique du Sud a insisté sur la nécessité d’une réforme substantielle des institutions financières internationales, tant en termes de mandats que de représentation, de portée, de gouvernance, de responsabilité et de réactivité. Il a salué la réforme du système des quotas au Fonds monétaire international (FMI), y compris l’inclusion du yuan chinois dans le panier de devises des droits de tirage spéciaux. Il a cependant appelé à des mesures supplémentaires et estimé que le continent africain méritait d’être mieux représenté au Conseil d’administration du FMI.
Avant de clore la séance, le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Rubén Ignacio Zamora Rivas, a indiqué que l’examen du point relatif à l’enquête sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient, était reporté au 6 décembre prochain.
L’Assemblée générale reprendra ses travaux le 17 novembre à partir de 10 heures pour examiner le rapport du Secrétaire général sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d’un nouvel ordre mondial humain.
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES
Résolution sur l’enseignement de la démocratie (A/71/L.10)
Dans ce texte, l’Assemblée générale prend note avec intérêt du rapport de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) intitulé: « L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’action et l’enseignement de la démocratie ». L’Assemblée rappelle l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout, lancée par le Secrétaire général le 26 septembre 2012, en particulier le troisième domaine prioritaire, qui consiste à encourager la citoyenneté mondiale. Elle rappelle également le Programme de développement durable à l’horizon 2030, aux termes duquel les États Membres se sont engagés à faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur de la citoyenneté mondiale.
L’Assemblée engage vivement les États Membres et les autorités scolaires locales, régionales et nationales à inscrire l’enseignement de la démocratie, tout comme l’éducation civique, l’éducation en matière de droits de l’homme et l’éducation au service du développement durable, dans les normes d’éducation et à élaborer des programmes ainsi que des activités pédagogiques scolaires et extrascolaires. L’Assemblée engage les organisations internationales et régionales et les autres organisations intergouvernementales à mettre en commun leurs pratiques optimales et leur expérience dans le domaine de l’enseignement de la démocratie.
Déclaration
M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) s’est réjoui que les coauteurs de la résolution dont son pays, représentent différentes régions. Le texte, a-t-il souligné, inclut des progrès significatifs pour la promotion de l’enseignement de la démocratie. Il a jugé que l’interconnexion entre droits de l’homme, démocratie et développement était encore plus évidente dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’éducation, a insisté le représentant, est un important vecteur de développement et un élément essentiel de la paix, de la tolérance, de l’épanouissement humain et du développement durable. C’est un vecteur pour parvenir au plein emploi et à l’éradication de la pauvreté.
Selon lui, le texte met en exergue les forums et initiatives qui sont vitaux pour la promotion de l’enseignement de la démocratie et des connaissances et aptitudes connexes. Parmi ceux-ci, il a cité l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout, lancée en 2012 par le Secrétaire général; la Déclaration d’Incheon: Éducation 2030: Vers une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous; et le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2016, qui évalue les progrès réalisés dans le cadre des objectifs de développement durable. Il a également reconnu les contributions importantes de la société civile, des universités, du secteur privé et d’autres parties prenantes, à commencer par les agences, fonds et programmes des Nations Unies qui soutiennent la démocratie et l’enseignement de la démocratie.
En conclusion, le délégué a encouragé les États Membres ainsi que les autorités nationales, régionales et locales d’enseignement à poursuivre l’intégration de l’enseignement de la démocratie ainsi que l’éducation civique, l’enseignement des droits de l’homme et du développement durable dans leurs programmes éducatifs.
Rapport du Secrétaire général sur les prévisions révisées comme suite aux décisions figurant dans la résolution 70/290 de l’Assemblée générale, intitulée « Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants » (A/71/345)
Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que l’Assemblée générale est invitée à approuver l’ouverture d’un crédit supplémentaire d’un montant de 305 000 dollars, à prélever sur le fonds de réserve, pour couvrir les frais d’organisation de la Réunion plénière de haut niveau.
Rapport du Secrétaire général intitulé « Appuyer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement » (A/71/534)
Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que le montant total des ressources demandées à l’appui de la mise en œuvre des deux programmes se traduira par une demande d’ouverture de crédits supplémentaires au titre du budget-programme de l’exercice 2016-2017. Les ressources liées à l’exécution des mandats du Conseil économique et social (ECOSOC) s’élèvent à 3 485 300 dollars. Il faudra aussi une somme de 6 142 600 dollars, en 2016, pour les dépenses approuvées dans la résolution 70/248 A et un montant de 5 854 200 dollars, en 2017, pour les activités prescrites dans les deux programmes. Il faudra un autre montant de 12 500 000 dollars pour l’abondement du Compte pour le développement et le renforcement du programme ordinaire de coopération technique.
L’Assemblée générale est donc priée d’approuver l’ouverture de crédits supplémentaires à hauteur de 24 496 800 dollars et la création de 15 postes temporaires [4 P-5, 6 P-4, 4 P-3 et 1 G (AC)], à compter du 1er janvier 2017.
Rapport du Secrétaire général sur les Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale (A/71/378)
Dans ce rapport, le Secrétaire général donne des précisions sur l’adoption, en 2015, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Le rapport, dit-il, représente une première mesure importante dans le renforcement du rôle de l’ONU sur le plan de la gouvernance économique mondiale. Ces accords universels établissent des cadres mondiaux essentiels en vue de la réalisation de 17 objectifs de développement durable par tous les États Membres, en prenant en compte la différence des réalités, des capacités et des niveaux de développement des pays et en respectant les priorités et politiques nationales de manière à réconcilier les dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable. Le rapport décrit donc les efforts considérables déployés par les organismes des Nations Unies, les principaux groupes de pays et les institutions financières et commerciales pour aligner leurs programmes et obtenir les résultats escomptés par l’ONU.
Déclarations
M. ABDURRAHMAN MOHAMMAD FACHIR (Indonésie), Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a dicté quatre mesures aux Nations Unies et d’abord appuyer les efforts nationaux de développement, en promouvant un environnement international favorable et un développement économique accéléré. Les Nations Unies pourraient aussi renforcer les partenariats, y compris dans le cadre régional, pour soutenir les différents forums multipartites. Elles pourraient également plaider pour que la priorité soit accordée à la mise en œuvre de la réforme des quotas et de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), agréée en 2010. Les Nations Unies pourraient enfin obtenir des fonds et programmes qu’ils se coordonnent étroitement, se concentrent sur leur mandat spécifique et leurs avantages comparatifs, et évitent les doubles emplois quand ils aident les pays à mettre en œuvre le Programme 2030.
M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a d’emblée pointé le doigt sur les faiblesses systémiques et le déséquilibre du système financier international qui ont eu des effets négatifs sur les flux de financement vers les pays en développement. Il est crucial que les États s’attaquent à ces questions s’ils veulent atteindre leurs objectifs de développement, et notamment le Programme 2030. Notant que les effets des crises financières et économiques de 2008 et 2009 pèsent encore sur l’économie mondiale, le représentant a souligné que les pays en développement étaient là encore les plus gravement affectés. Il a appelé de ses vœux un engagement international à aider tous les pays à parvenir au développement durable dans ses trois dimensions de manière équilibrée et intégrée. Insistant sur la position de l’Afrique du Sud en faveur d’une réforme de fond des institutions financières internationales, tant en termes de mandats que de représentation, de portée, de gouvernance, de responsabilité et de réactivité, le délégué a salué la réforme du système des quotas du FMI, y compris l’inclusion du yuan chinois dans le panier de devises des droits de tirage spéciaux. Il a cependant appelé à des mesures supplémentaires et estimé que le continent africain méritait d’être mieux représenté au Conseil d’administration du Fonds.
M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a estimé que c’est le système des Nations Unies qui doit s’adapter au Programme 2030 et non le contraire. S’agissant des « structures bureaucratiques » des Nations Unies, le représentant a estimé que « notre responsabilité » est de soutenir le changement structurel du Secrétariat de façon intégrée et transversale en garantissant la participation de tous. Le prochain examen quadriennal des activités opérationnelles de développement menées par le système des Nations Unies devrait être l’occasion d’opérer ce changement, a estimé le représentant pour qui les fonds et programmes doivent renforcer leur coopération et leurs partenariats avec les organisations régionales. Le nouveau Secrétaire général doit d’abord changer l’ensemble de la structure des Nations Unies avant que le Mexique, a prévenu son représentant, ne discute de l’allocation des ressources pour réaliser les programmes dictés par le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.
M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala) a noté que le Programme 2030 place une fois pour toutes la personne, la planète, la prospérité, la paix et les alliances au centre du développement durable. À ses yeux, l’interdépendance existant entre les trois piliers de l’ONU que sont la paix et la sécurité, le développement et les droits de l’homme, ainsi que les synergies établies entre le Programme 2030 et le Programme de paix durable issu des résolutions 70/262 de l’Assemblée générale et 2282 du Conseil de sécurité constituent une base de travail solide. Le représentant a insisté sur le fait que pour parvenir aux objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba doit être « intégralement » mis en œuvre. Il s’est réjoui de l’appel aux chefs d’État et de gouvernement à inclure les 17 objectifs de développement durable dans les programmes d’études des écoles, des instituts et des collèges pour que les enfants et les jeunes s’approprient ces notions et en fassent le moteur de nos sociétés.
M. CARLOS OLGUÍN CIGARROA (Chili) a annoncé que sa délégation présentera pendant, le deuxième semestre de 2017, un projet de résolution intitulé « les Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale » après avoir étudié le rapport du Secrétaire général sur l’appui à la mise en œuvre du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba.