En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
26e séance - matin
AG/11837

Assemblée générale: l’ECOSOC souligne son rôle majeur de « plateforme » pour la réalisation du développement durable

Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC) a insisté ce matin, à l’Assemblée générale, sur la vocation du Conseil à devenir un espace de dialogue entre l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Tout en l’encourageant dans ce sens, le Mexique et l’Inde ont toutefois appelé l’ECOSOC à garantir la cohérence entre cette « plateforme » et les structures existantes à l’ONU.

Venu présenter aux États Membres le Rapport de l’ECOSOC pour l’année 2016, M. Oh Joon, Président de l’ECOSOC, a souligné que le Conseil a tenté cette année, en priorité, d’établir un cadre de dialogue entre les gouvernements et l’ensemble des acteurs concernés afin de réfléchir à la meilleure façon de réaliser le Programme 2030.  M. Oh a insisté sur les efforts entrepris par l’ECOSOC pour donner une voix à tous les acteurs impliqués dans le développement durable, y compris les représentants de la société civile, du secteur privé et du monde de la recherche.

Saluant ce positionnement, le représentant du Mexique est même allé plus loin et a voulu que 2017 soit l’année où l’ECOSOC devient véritablement la plateforme des organismes des Nations Unies et autres acteurs sociaux et économiques impliqués dans le Programme 2030.  Il a toutefois appelé à ce que le fonctionnement de cette plateforme soit pertinent vis-à-vis des structures existantes à l’ONU afin d’éviter les doublons et à ce que des synergies soient prévues avec l’Assemblée générale.

Conscient de la nécessité d’améliorer le système des Nations Unies, M. Oh a indiqué que l’ECOSOC s’est précisément penché cette année sur les moyens d’aligner davantage ce système avec les exigences du Programme 2030.  L’organisation d’un Dialogue sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies a ainsi permis aux États d’envisager des solutions pour que l’ONU appuie encore davantage le Programme 2030.

Se félicitant de cette initiative, le représentant du Mexique a estimé que ce Dialogue permettra d’introduire les changements nécessaires à l’examen quadriennal des activités opérationnelles de développement menées par le système onusien, qui doit avoir lieu cette année.  Il a aussi appelé, dans le cadre de cet examen, à prêter une attention particulière à la situation des pays à revenu intermédiaire, qui se heurtent à de nombreux obstacles sur la route du développement.

L’un de ces principaux obstacles, selon le représentant de l’Inde, est la lenteur du transfert des technologies.  Il a salué l’ECOSOC pour l’importance qu’i a accordée à cette question et l’accent qu’il a mis sur le Programme d’action d’Addis-Abeba, en tant que « cadre global de financement, faisant partie intégrante du Programme 2030 ».

Ce matin, l’Assemblée générale a pris note du fait que le Prix des Nations Unies en matière de population* a été décerné en 2016 à Mme Carmen Barroso du Brésil et à la « Childbirth with Dignity Foundation » de la Pologne.  Mme Barroso dirige de manière remarquable le développement de programmes, financements et politiques relatifs à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation alors que la Fondation polonaise déploie depuis plus de 19 ans des efforts pour défendre et promouvoir les droits des femmes et des nouveau-nés.

Au 31 décembre 2015, le solde du Fonds d’affectation spéciale pour le Prix des Nations Unies en matière de population s’élevait à 1,7 million de dollars.  Le montant des dépenses en 2016, y compris les prix décernés aux deux lauréats, s’est établi à 98 562,88 dollars.

La prochaine réunion plénière de l’Assemblée sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

*A/71/155

RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (A/71/3)

Le Rapport, qui couvre la période allant du 24 juillet 2015 au 27 juillet 2016, a été présenté par M. OH JOON, Président du Conseil économique et social (ECOSOC).  Les travaux, a-t-il indiqué, se sont centrés cette année sur l’établissement d’un cadre de dialogue entre les gouvernements et l’ensemble des parties prenantes afin de réfléchir à la meilleure façon de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier.

L’ECOSOC a ainsi entamé le premier examen de la mise en œuvre du Programme 2030 dans le cadre de son Forum politique de haut niveau pour le développement durable.  Dans ce contexte, 22 pays ont présenté volontairement leur politique de mise en œuvre du Programme 2030. 

Le Forum sur le suivi du financement du développement s’est aussi réuni pour la première fois, offrant un « cadre solide, dédié et inclusif » à des délibérations approfondies sur la façon de financer le développement durable et donc de mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.

Les travaux de l’ECOSOC ont également porté sur la façon d’améliorer le système des Nations Unies pour le placer à la hauteur des mutations en matière de développement.  À ce titre, le Forum pour la coopération en matière de développement s’est penché sur les moyens d’aligner davantage le système des Nations Unies avec les exigences du Programme 2030. 

L’organisation d’un Dialogue sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies, a poursuivi le Président de l’ECOSOC, a permis aux États d’envisager des solutions pour que l’ONU appuie au mieux le Programme 2030.  M. Oh s’est dit confiant que ce Dialogue apportera une contribution significative à l’examen quadriennal des activités opérationnelles de développement menées par le système des Nations Unies.

M. Oh Joon a affirmé que lors de cette session, le Conseil a tenté d’améliorer sa réponse face aux grands défis mondiaux et aux urgences humanitaires.  Une réunion extraordinaire sur les inégalités a été organisée ainsi que des séances d’information spéciales sur le virus Zika et le phénomène climatique El Niño. 

Le Conseil a également consolidé les partenariats multipartites, notamment dans le cadre de son Forum des partenariats et de son Forum des jeunes.  Ces différents rendez-vous, a salué le Président de l’ECOSOC, ont contribué à donner une voix aux représentants de la société civile, du secteur privé et du monde de la recherche.  Le Président a ainsi insisté sur la nécessité pour le Conseil d’impliquer encore davantage tous les acteurs concernés dans la réflexion sur un « futur durable ».

Rappelant, enfin, le rôle central de l’ECOSOC dans la mise en œuvre du Programme 2030, M. Oh Joon a appelé les États Membres à prendre appui sur l’élan imprimé par le Programme 2030 pour créer une plateforme de coopération, capable de soutenir des actions concrètes pour la réalisation de « L’Avenir que nous voulons ».

Déclarations

M. ASHISH SINHA (Inde) a rappelé que son pays attache une grande importance aux travaux du Conseil économique et social, qu’il a félicité pour son rapport 2016.  Le représentant a notamment salué la tenue du premier Forum politique de haut niveau sur le développement durable dont il a souligné le rôle significatif pour la mise en œuvre du Programme 2030.

M. Sinha a souligné que l’Inde s’est attachée, dans le cadre de la présentation volontaire de la mise en œuvre nationale du Programme 2030, à montrer combien les objectifs de développement durable sont intégrés dans la stratégie nationale de développement.  À titre d’exemple, le délégué a précisé que le Parlement indien consacrera, à chacune de ses sessions, une journée entière aux questions liées à la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable.

M. Sinha a insisté sur l’importance du transfert des technologies et surtout sur l’assistance technique des pays développés.  Il s’est ainsi félicité de ce que l’ECOSOC ait organisé une réunion sur cette question.  Le représentant a aussi salué l’accent mis sur le Programme d’action d’Addis-Abeba, en tant que « cadre global de financement, faisant partie intégrante du Programme 2030 ».  M. Sinha s’est en outre félicité de la tenue d’une réunion par l’ECOSOC sur le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.  Il a rappelé, à ce titre, que l’Inde organisera cette année à New Dehli, en coopération avec l’ONU, une manifestation sur la résilience des populations.

Le représentant a enfin appelé l’ONU à donner des orientations précises sur la mise en œuvre du Programme 2030.  « Les États Membres doivent pouvoir compter sur l’appui de l’ONU », a-t-il dit, tout en voulant que l’Organisation alloue les ressources nécessaires.

M. SALVADOR DE LORY (Mexique) a indiqué que la mise en œuvre du Programme 2030 était un engagement d’État.  Conscient de son rôle international « en tant qu’acteur de responsabilité mondiale », le Mexique entend faire en sorte que les objectifs de développement durable deviennent un vecteur de transformation pour la paix et la sécurité. 

Cette révolution, « ce passage à un nouveau paradigme pour la paix que nous appelons la paix durable », place l’être humain au centre de l’action collective, a-t-il fait valoir, qualifiant de « capital » le renforcement de l’ECOSOC qui doit être en mesure de mettre en place des politiques publiques solides, comme celles qu’a présentées en juillet la présidence du Mexique.

Pour le délégué, 2017 doit être l’année où l’ECOSOC devient véritablement la plateforme des organismes des Nations Unies et autres acteurs sociaux et économiques impliqués dans le Programme 2030.  Il est d’une « importance fondamentale » que le fonctionnement de cette plateforme soit pertinent vis-à-vis des structures existantes et des pratiques internes de l’ONU, a-t-il affirmé, appelant à éviter les doublons et les chevauchements et à prévoir des synergies avec l’Assemblée générale.

Sur ce point, il a estimé que l’examen quadriennal des activités opérationnelles de développement offrira l’occasion d’introduire les changements nécessaires, sur la base du Dialogue sur le positionnement à plus long terme du système des Nations Unies pour le développement qu’a organisé l’ECOSOC.  Il faut, a ajouté le représentant, prêter une attention particulière à la situation des pays à revenu intermédiaire, qui continuent, selon lui, à se heurter à de nombreux obstacles sur la route du développement.

Le Mexique, a conclu le représentant, s’engage à appuyer les objectifs énoncés par l’ECOSOC pour la mise en œuvre du Programme 2030.  Le Mexique participera à la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), prévue du 17 au 20 octobre à Quito et accueillera en décembre la treizième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique (COP13) et en mars 2017 la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe.

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