Assemblée générale: le Mouvement des non-alignés refuse d’être « la caisse de résonnance » du Conseil de sécurité dans la nomination du secrétaire général
Devant l’Assemblée générale, qui examinait la question de la revitalisation de ses travaux, le représentant américain a confirmé la décision du Conseil de sécurité de recommander M. António Guterres, ancien Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, comme successeur de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU. Son homologue du Mouvement des pays non alignés a mis en garde contre le risque de réduire l’Assemblée à un simple rôle de « caisse de résonnance » du Conseil.
M. António Guterres, a argué le représentant des États-Unis, serait un « excellent Secrétaire général » de l’ONU à un moment historique et complexe. L’Organisation a besoin d’un « visionnaire » et elle trouvera dans l’ancien Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, une personne expérimentée pour face à la situation difficile des migrants. Sur ce point, a souligné le délégué, l’ex-Premier Ministre portugais « a prouvé qu’il pouvait obtenir des résultats ». Le représentant de l’Algérie a d’emblée dénoncé le fait que le Conseil de sécurité soit resté sourd à l’appel du Mouvement des pays non alignés pour que plusieurs candidats soient recommandés à l’Assemblée générale. N’oublions pas, a-t-il asséné, qu’il est de la compétence exclusive de l’Assemblée de nommer le secrétaire général, sur recommandation du Conseil de sécurité. L’Assemblée ne peut en aucun cas, a-t-il prévenu, être réduite à un simple rôle de « caisse de résonnance ».
Il a donc demandé au Président de l’Assemblée générale des clarifications sur les consultations « élargies, transparentes et inclusives » que son Mouvement attend pour élaborer la résolution sur la nomination du secrétaire général laquelle, a-t-il insisté, devra être adoptée à bulletin secret conformément au point 141 du règlement intérieur. Dans cette phase finale, l’Assemblée générale doit avoir son mot à dire, conformément à l’Article 97 de la Charte, a renchéri le représentant de Singapour.
Mais, a mis en garde son homologue du Japon, nous n’avons pas « le luxe du temps », compte tenu du grand nombre des défis auxquels nous faisons face. Un vote confirmerait certes l’indépendance de l’Assemblée vis-à-vis du Conseil mais au bout du compte, a-t-il estimé, un secrétaire général devrait pouvoir être assuré de l’appui « unanime » de tous les États Membres. Le représentant a commenté d’autres aspects de la question et d’abord l’idée d’un mandat unique et non renouvelable qui, selon ses partisans, garantirait l’indépendance du secrétaire général. Cette indépendance tenant plutôt, à son avis, à la qualité de la personne, il a défendu un processus dans lequel toutes les candidatures, y compris celle du secrétaire général en place, seraient examinées sur un pied d’égalité. Il a également estimé qu’un mandat unique de sept ans ferait courir au secrétaire général le risque de passer pour « un canard boiteux » à la fin de ses fonctions.
Les améliorations à apporter ne doivent pas se limiter au secrétaire général, elles doivent s’élargir aux autres postes de direction, a voulu le représentant de Singapour qui s’est insurgé contre l’entêtement de certains pays à faire de certains départements de l’ONU leur « précarré». Son homologue du Mouvement des pays non alignés a en effet dénoncé les promesses de postes que les candidats-secrétaires généraux sont contraints de faire pour obtenir l’appui de tel ou tel membre permanent du Conseil de sécurité. La nomination des hauts cadres de l’ONU doit se baser sur le mérite et sur une répartition géographique équitable. Les candidats des pays en développement, qui sont sous-représentés, doivent être dûment pris en considération, a tranché la représentante de l’Indonésie.
Après l’adoption de la résolution* de la revitalisation des travaux, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson des Fidji, s’est enorgueilli d’être le premier Président à avoir prêté serment et à être soumis à un Code de conduite.
En début de séance, l’Assemblée a demandé au Secrétaire général de présenter la liste consolidée des candidats à la Commission du droit international sur laquelle elle devrait se prononcer le 3 novembre. L’Assemblée a aussi reporté à une date qui reste à déterminer le débat qu’elle devait tenir le 13 octobre sur la tragédie des migrants clandestins dans le bassin méditerranéen.
*A/71/1003
REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
Le Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, M. PETER THOMSON, a rappelé que depuis 1991, les États Membres essayent de revitaliser et de renforcer le rôle de l’Assemblée. C’est un travail qui doit se rattacher aux principes de la Charte et viser à renforcer les capacités de l’ONU dans son ensemble. Deux résolutions ont été adoptées depuis sur cette question à savoir les résolutions 69/321 et 70/305. La résolution A/RES/69/321 fait notamment la part belle aux détails, au processus et à la transparence du processus d’élection du secrétaire général de l’ONU et la résolution 70/305 offre un code d’éthique qui est une avancée remarquable. « Je suis le premier de l’Assemblée générale à appliquer ces résolutions et je le ferai en toute transparence », a promis M. Thomson.
Ces résolutions ont déjà eu de larges incidences sur les travaux de l’Assemblée générale, a poursuivi le Président qui a pris en exemple les relations de travail entre lui, son homologue du Conseil économique et social (ECOSOC) et le Secrétaire général. Ces relations sont très importantes pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a souligné M. Thomson.
Le Président a dit avoir entendu les préoccupations des États Membres sur la multiplication des manifestations parallèlement au débat général de l’Assemblée et a promis de trouver des moyens créatifs pour améliorer la situation.
Soucieux d’aligner l’ordre du jour de l’Assemblée générale avec les objectifs du Programme 2030, M. Thomson a annoncé son intention d’en discuter plus avant avec les États Membres mais avant cela il les réunira autour du futur secrétaire général pour un dialogue approfondi.
M. GERTON VAN DEN AKKER, Délégué de l’Union européenne, a estimé que les deux précédentes résolutions adoptées par l’Assemblée générale dans le but de revitaliser ses travaux ont ouvert la voie à des progrès importants, y compris l’instauration d’un processus de sélection du secrétaire général plus transparent, qui a amélioré l’image et la crédibilité de l’ONU. À ce titre, le représentant de l’Union européenne a salué la nomination de deux Conseillers spéciaux, M. Ionnis Vrailas et Mme Sofia Borges, pour s’assurer du bon déroulement de ce processus de sélection.
Le délégué a souligné que ces résolutions ont également renforcé la transparence et la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale, en donnant lieu, notamment, à la publication d’informations détaillées sur les dépenses, les visites officielles, le recrutement et les activités du Bureau. Ce renforcement de la transparence du Bureau s’est aussi traduit par la création d’une note standardisée, résumant les pratiques exemplaires et leçons tirées par le Président de l’Assemblée, à l’attention de son successeur.
Entre autres améliorations apportées par ces deux résolutions, le délégué a aussi mentionné l’établissement d’un Code de bonne conduite devant être respecté par le Président de l’Assemblée et par les membres de son Bureau, ainsi que les efforts pour instaurer une plus grande parité entre les sexes au sein du Bureau et du système onusien en général.
Le représentant de l’Union européenne s’est dit fermement engagé à poursuivre ce processus de revitalisation des travaux de l’Assemblée et de renforcement de son autorité, dans la limite des ressources disponibles et à condition que cette revitalisation aille de pair avec une plus grande efficacité de fonctionnement. « Il est impératif que des mesures concrètes soient prises, à tous les niveaux, pour allouer plus judicieusement les ressources, trouver des moyens innovants de remplir les objectifs et s’assurer que l’Organisation ne dépense pas plus que le budget convenu », a-t-il insisté.
S’agissant des négociations pour une nouvelle résolution sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée, le représentant a appelé les États Membres à envisager un renforcement du rôle du Bureau du Président de l’Assemblée générale.
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a estimé que le processus de sélection et de désignation du secrétaire général de l’Organisation devrait être plus transparent, plus démocratique et plus inclusif. Il a rappelé que son Mouvement est en faveur d’un processus qui tienne pleinement compte du mandat de l’Assemblée générale, à savoir l’élaboration d’un projet de résolution précédée de consultations élargies et approfondies avec l’ensemble des États Membres et sur recommandation du Conseil de sécurité, la prise d’une décision à bulletin secret conformément au point 141 du règlement intérieur. Le représentant a réitéré l’appel du Mouvement des pays non alignés visant à ce que le Conseil de sécurité recommande à l’Assemblée générale plus d’un candidat et des personnes qui ont prouvé leur engagement en faveur des buts et principes de la Charte, un véritable leadership et une expérience administrative et diplomatique avérée.
Le Mouvement demande aussi que les Présidents du Conseil et de l’Assemblée tiennent des réunions informelles sur le processus de sélection. N’oublions pas, a souligné le représentant, qu’il revient à l’Assemblée générale de nommer le secrétaire général, sur recommandation du Conseil de sécurité. Il a estimé que les pratiques en cours pour la nomination des chefs des agences du système de l’ONU pourraient s’appliquer à celle du secrétaire général. À ce propos, le représentant est revenu sur les promesses que sont contraints de faire les candidats pour obtenir l’appui de tel ou tel membre permanent du Conseil de sécurité. Le poste de secrétaire général, a-t-il tranché, n’appartient à aucun État Membre. Les candidats ne devraient subir aucune pression ni se retrouver obligés d’offrir des postes à certaines personnes pour se ménager l’appui politique de leur pays d’origine. Ce serait une violation flagrante de la Charte, a souligné le représentant.
L’élection du nouveau secrétaire général, a-t-il conclu, testera notre capacité à nous adapter aux normes requises. L’Assemblée ne peut en aucun cas en être écartée et être réduite à un rôle de caisse de résonance du Conseil de sécurité. Nous voulons une coopération réelle qui garantisse une large acceptation et l’efficacité des missions et des fonctions du futur secrétaire général. Le représentant a ainsi dit attendre du Président de l’Assemblée des clarifications sur les prochaines étapes et l’état des préparatifs des consultations élargies, transparentes et inclusives qu’il faudra pour élaborer la résolution sur la nomination du secrétaire général. Notre Mouvement a toujours fait preuve d’une grande souplesse et il espère que ses préoccupations seront prises en compte pendant le prochain cycle des négociations, a prévenu le représentant.
Au nom de l’Association des Nations De l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. KHIANE PHANSOURIVONG (République populaire démocratique lao) a déclaré que la résolution 70/305 sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale devrait être mise en œuvre fidèlement pour assurer un processus de sélection transparent et inclusif pour l’élection du meilleur candidat possible au poste de secrétaire général. L’ASEAN estime que la revitalisation des travaux de l'Assemblée générale rendra l’Organisation plus efficace, plus transparente et plus inclusive. Nous devons, a poursuivi le représentant, travailler ensemble pour que l'Assemblée générale joue son rôle de principal organe délibérant, de décideur politique et d’organe représentatif de tous les États Membres. Le représentant s’est réjoui que la résolution 70/305 réaffirme l’importance de l’interaction entre les Nations Unies et les organisations régionales et internationales. Il a dit avoir pris note du rapport sur l’alignement stratégique des futures sessions de l’Assemblée avec le Programme 2030 et a souligné la complémentarité entre ce dernier et la Vision 2025 de l’ASEAN. Il a insisté sur l’importance du dialogue entre l’ONU et l’Association, conformément au Plan d’action ASEAN-Nations Unies pour 2016-2020. L’ASEAN, a conclu le représentant, est prête à appuyer le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale et accueille le Code de conduite et le texte de la prestation du Président de l’Assemblée comme des moyens de renforcer la transparence, la redevabilité et l’intégrité morale et ethnique dudit Président et de son Bureau.
M. SHARRINA ABDULLAH (Malaisie) s’est félicitée de ce que la réforme des Nations Unies, et particulièrement la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, continue d’être un point important de l’ordre du jour. Elle a particulièrement salué l’annexe actualisée du rapport du Groupe de travail spécial qui a permis aux États Membres de se tenir informés du statut de mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale et de mieux comprendre les raisons des retards. Mais, a-t-elle poursuivi, les efforts ne doivent pas se limiter à l’inventaire des résolutions sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée. En toute logique, la prochaine étape devrait être de traiter des causes de ces retards pour une pleine mise en œuvre des résolutions. Pour la Malaisie, il est essentiel de n’épargner aucun effort pour que l’Assemblée générale demeure le principal organe délibératif, politique et représentatif des Nations Unies. La représentante s’est félicitée de l’appui de l’Assemblée au renforcement de l’interaction entre l’ONU et les organisations sous-régionales, régionales et régionales comme l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ou le Mouvement des pays non alignés. Elle a promis que son pays travaillerait étroitement avec les autres États Membres sur le projet de résolution relatif à la désignation du secrétaire général dans les délais impartis et conformément à la Charte, aux mandats et procédures pertinents.
M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) s’est dit favorable à l’examen biennal voire triennal de certaines questions de l’ordre du jour de l’Assemblée générale. Il s’est également dit favorable à ce que l’on limite le nombre des réunions et manifestation de haut niveau avant le débat général. S’agissant de l’Assemblée générale, a-t-il prévenu, toute idée nouvelle doit s’ancrer dans la Charte. S’il a reconnu les progrès apportés par la résolution 69/321, le représentant a néanmoins estimé qu’il faut encore améliorer la procédure car l’objectif est de faire en sorte que le candidat le plus méritant au poste de secrétaire général gagne. Confirmant l’élection de M. António Guterres, le représentant s’est opposé d’ajouter des critères techniques pour la sélection du secrétaire général. Le représentant a aussi pris note des critiques sur les travaux du Conseil de sécurité, notamment l’empiètement sur les travaux des autres organes des Nations Unies. Il a admis que le Conseil devrait se concentrer sur son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie)a exprimé la reconnaissance de son pays de pouvoir participer aux délibérations du Groupe de travail spécial, dont les travaux, ces deux dernières années, ont débouché sur des « résultats tangibles » au travers de résolutions devenues des « documents jalons » pour la revitalisation de l’Assemblée générale. Il s’est réjoui que, conformément à l’une de ces résolutions, soit la résolution 69/321, le processus de sélection et de désignation du prochain secrétaire général ait pour la première fois été conduit d’une manière transparente et inclusive.
Si certaines questions liées à la revitalisation ont jusqu’alors été abordées avec succès, d’autres questions méritent d’être traitées au cours de cette session et au-delà, a plaidé le délégué de la Croatie. Selon lui, le Groupe de travail spécial devrait ainsi continuer à aborder des questions d’intérêt commun en approfondissant la compréhension des différentes positions afin de les rapprocher. Il a enfin plaidé pour que le dialogue interactif établi lors de la précédente session entre le Groupe de travail spécial et le Secrétariat se poursuive.
M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) s’est félicité que beaucoup ait été fait pour accroître l’efficacité institutionnelle et la transparence du Bureau du Président de l’Assemblée générale, dont le Code de conduite, avant d’évoquer longuement le processus de désignation du prochain secrétaire général. Il a indiqué que le Conseil de sécurité devait faire dans la matinée sa recommandation officielle et que pour les États-Unis, M. António Guterres serait un « excellent Secrétaire général ». Il prendrait les commandes de l’ONU à un moment à la fois historique et complexe. L’Organisation, a-t-il souligné, « a besoin de quelqu’un de visionnaire » et semble avoir trouvé la personne appropriée en la personne de l’ancien Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a-t-il poursuivi, se réjouissant que M. Guterres, réputé pour son attachement aux principes fondamentaux de l’ONU, puisse mettre à profit son expérience pour faire face à la situation difficile des migrants. Sur ce point, a conclu le délégué, l’ex-Premier Ministre portugais « a prouvé qu’il pouvait obtenir des résultats ».
M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a souligné que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale est un processus qui se poursuit. Après les deux résolutions adoptées, nous ne devons pas dormir sur nos lauriers, a prévenu le représentant. Nous devons, s’est-il expliqué, renforcer la transparence, la redevabilité et la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale. Il faut doter ce Bureau des ressources humaines et financières adaptées à une charge de travail en constante augmentation. Le représentant a appelé le prochain secrétaire général à faire de cette question une priorité et à proposer le budget qu’il faut.
Les efforts visant à rendre plus ouvert et plus transparent le processus de sélection et de nomination du secrétaire général et autres hauts responsables de l’ONU doivent se poursuivre, a-t-il estimé. Dans cette phase finale, l’Assemblée générale doit avoir son mot à dire, conformément à l’Article 97 de la Charte. Le représentant s’est félicité du processus informel pour parvenir à un résultat « judicieux et consensuel » s’agissant de la résolution sur la nomination. Nous appelons, a-t-il dit, à un processus ouvert qui permettra aux États Membres de faire connaître leurs préoccupations.
L’amélioration du processus de nomination ne doit pas se limiter au secrétaire général mais s’élargir à celle des autres hauts responsables. Les postes de direction du Secrétariat ne sauraient devenir le précarré de tel ou tel pays. Nous comptons poursuivre les discussions, a promis le représentant qui a conclu sur la question des méthodes de travail de l’Assemblée et de ses grandes commissions. La priorité immédiate est de faire en sorte que les ordres du jour de l’Assemblée générale, de ses Deuxième et Troisième Commissions, du Conseil économique et social (ECOSOC) et de ses organes subsidiaires travaillent de manière cohérente à la mise en œuvre du Programme 2030.
M. HIROSHI MINAMI (Japon) s’est félicité une nouvelle fois de la résolution 70/305 et du fait que pour la première fois, le 13 septembre dernier, le Président de l’Assemblée générale ait prêté serment. Le représentant s’est aussi félicité de ce que le Conseil de sécurité ait recommandé de nommer M. António Guterres au poste de secrétaire général et s’il est vrai, a-t-il dit, que l’Article 97 de la Charte dispose que l’Assemblée générale s’implique, nous n’avons néanmoins pas « le luxe du temps », compte tenu du grand nombre des défis auxquels nous faisons face. « Aucune interruption n’est permise. ». Il est donc de « notre devoir commun » de nommer le secrétaire général aussi vite que possible pour qu’il puisse consacrer assez de temps à la transition avec l’actuel Secrétaire général.
Le représentant a aussi commenté l’idée d’un mandat unique et non-renouvelable qui, selon ses partisans, garantirait l’indépendance du secrétaire général. Mais, a-t-il argué, cette indépendance est plutôt liée à la qualité de la personne. Le Japon ne voit donc pas pourquoi il faudrait interdire ou nier automatiquement la possibilité d’un second mandat même si ce second mandat ne devrait pas être considéré comme acquis. Il faut un processus dans lequel toutes les candidatures, y compris celle du secrétaire général du moment, puissent être examinées sur un pied d’égalité.
Concernant la longueur du mandat, une période de sept ans serait trop longue, a estimé le représentant, et contraire à la marche du monde comme on le voit, par exemple, avec le chef de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Un secrétaire général doté d’un mandat unique mais plus long risquerait de passer pour un canard boiteux à la fin de son mandat. Quant à la décision même, le représentant a reconnu qu’un vote confirmerait l’indépendance de l’Assemblée générale vis-à-vis du Conseil de sécurité mais au bout du compte, a-t-il mis en garde, un secrétaire général devrait pouvoir être assuré de l’appui unanime de tous les États Membres. Concluant sur les méthodes de travail de l’Assemblée générale, le représentant a suggéré l’idée d’avancer l’élection du président pour qu’il ait le temps de mettre en place son équipe et de préparer la transition.
Mme INA KRISHNAMURTHI (Indonésie) a appelé tous les États Membres à faire en sorte que l’Assemblée générale continue de jouer un rôle de chef de file dans les efforts visant à rendre plus ouvert, plus inclusif et plus transparent le processus de sélection du secrétaire général. Il est tout aussi important que la nomination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies et autres hauts responsables se base sur le mérite et sur une répartition géographique équitable. Les candidats des pays en développement, qui sont sous-représentés, doivent être pris en considération. Se félicitant du renforcement de la transparence et de la redevabilité du Bureau du Président de l'Assemblée générale, la représentante a voulu que l’on n’oublie pas de doter ce Bureau d’un budget adéquat avec les ressources humaines qu’il faut. S’agissant du Programme 2030 et des autres défis mondiaux, l’Assemblée générale a un rôle spécial à jouer mais, a prévenu la représentante, elle ne peut le faire qu’avec un soutien politique et financier fort de la part des États Membres.