L’Assemblée générale adopte le texte de la prestation de serment et le Code de conduite de ses futurs présidents
L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui le texte de la prestation de serment et le Code de conduite inclus dans une résolution* décrite comme « une percée » ou « le triomphe du consensus » sur la revitalisation de ses travaux. À six jours de son Sommet sur « les déplacements massifs des réfugiés et des migrants », l’Assemblée a dû par ailleurs recourir à un vote pour inscrire à son ordre du jour un point sur la sensibilisation de l’opinion mondiale au drame des migrants en situation irrégulière.
Le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, du Danemark, a jugé opportun que sa dernière résolution porte sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée dont « le point le plus marquant » est sans conteste la transparence et la responsabilité du Bureau du Président. La résolution comprend en effet le texte de la prestation de serment et le Code de conduite auxquels est désormais soumis le Président de l’Assemblée générale.
« Je fais la déclaration solennelle d’exercer en toute honnêteté, loyauté, discrétion et conscience les fonctions qui m’ont été confiées…, de m’acquitter de ces fonctions et de régler ma conduite en ayant exclusivement en vue les intérêts de l’ONU… et du Code de conduite… ». Ce Code impose entre autres au Président de l’Assemblée générale de s’abstenir d’utiliser sa fonction ou les ressources qui lui sont attachées dans son intérêt personnel, d’accorder un traitement préférentiel injustifié à un État, une organisation ou une personne quels qu’ils soient, d’entraver les travaux de l’Organisation, d’adopter une conduite partisane, partiale ou entachée de préjugés et de nuire à la confiance que les États Membres placent dans l’intégrité des travaux de l’Organisation. Dans la résolution, L’Assemblée décide aussi que ses présidents devront faire une déclaration de situation financière lorsqu’ils entreront en fonctions ou quitteront leurs fonctions, dans le respect obligatoire du dispositif de transparence financière.
Cette résolution est un autre exemple de l’action effective, opportune et décisive qui peut être menée au nom de l’Assemblée générale, a insisté le Président de la soixante-dixième session. Le représentant de l’Union européenne a salué « une percée » propre à améliorer l’image des Nations Unies en général et du Bureau du Président de l’Assemblée générale en particulier. Au nom du Groupe « Accountability, Coherence and Transparency (ACT) », le représentant de l’Estonie s’est particulièrement félicité des dispositions sur la sélection et la nomination du Secrétaire général et d’autres chefs de secrétariat, exhortant le Conseil de sécurité à ne pas décevoir les attentes des autres États Membres des Nations Unies quant à la nouvelle norme d’ouverture et de transparence pour le processus de sélection du futur secrétaire général.
En effet, a commenté le représentant du Brésil, la résolution adoptée 10 mois après d’intenses négociations reflète un engagement commun en faveur de processus décisionnels plus inclusifs et plus démocratiques. Il a insisté sur les dispositions relatives à la nomination des hauts responsables de l’ONU de manière conforme aux règlements intérieurs et à la Charte et au principe selon lequel aucun ressortant d’un État ou d’un groupe d’États ne devrait avoir le monopole des hautes fonctions dans le système des Nations Unies. Son homologue de la Colombie s’est attardé sur la disposition relative à la nécessité d’assurer une répartition juste et équitable entre les sexes sur une base géographique aussi large que possible. Coprésident du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, le représentant de la Croatie a salué « le succès commun » qu’est l’adoption de la résolution. C’est, a-t-il dit, « le triomphe du consensus », « l’exemple de ce qu’on peut accomplir quand on travaille ensemble » grâce à « des compromis créatifs ».
Le Secrétariat a indiqué que l’adoption de cette résolution se traduira par des dépenses supplémentaires de 454 000 dollars sur le budget 2018-2019.
À six jours du Sommet sur « les déplacements massifs des réfugiés et des migrants », l’Assemblée générale a dû recourir à un vote –82 voix pour, 9 contre (Bolivie, Iran, Lesotho, Nicaragua, Fédération de Russie, Syrie, Tanzanie, Venezuela, Zimbabwe) et 21 abstentions- pour inscrire à l’ordre du jour de sa prochaine session le point « Sensibilisation de l’opinion mondiale au drame des migrants en situation irrégulière, en particulier au drame des migrants en situation irrégulière en particulier les demandeurs d’asile syriens, dans le bassin méditerranéen ».
Une trentaine de délégations a expliqué son vote. Les représentants de la Syrie, de la Fédération de Russie, du Bélarus, de la Chine, du Venezuela, de l’Iran, de l’Équateur ou de Cuba se sont opposés au texte au motif que la mention « en particulier les demandeurs d’asile syriens » politise la question des réfugiés dans le bassin méditerranéen. Ils ont rappelé avec d’autres que 80% des réfugiés arrivés en Europe cette année ne viennent pas de Syrie et qu’il est par conséquent inapproprié de se concentrer sur les réfugiés de nationalité syrienne.
Un avis contraire a été exposé par les représentants du Canada, des États-Unis, d’Haïti, de l’Italie, du Maroc, du Japon, du Costa Rica, de la Colombie, du Qatar, de l’Arabie saoudite ou encore de Singapour. Leur homologue de la Turquie a estimé que le drame que vivent 4,8 millions de réfugiés syriens appelle à l’unité.