Soixante-dixième session,     
Débat thématique de haut niveau - matin & après-midi           
AG/11805

Droits de l’homme: plusieurs délégations proposent devant l’Assemblée générale des stratégies pour améliorer l’action des Nations Unies

L’Assemblée générale a achevé, cet après-midi, son débat thématique de haut niveau de deux jours sur « les droits de l’homme au centre de l’action mondiale ». 

Au terme du débat plénier ministériel, auquel ont participé près de 90 États Membres et observateurs et organismes des Nations Unies, plusieurs ont proposé des stratégies visant à améliorer la capacité des Nations Unies à soutenir et à protéger les droits de l’homme.

En clôturant ce débat, le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft a affirmé que 50 ans après les conventions internationales sur les droits de l’homme, il avait montré que le combat pour les droits de l’homme était « constant et universel ».  « Qu’il s’agisse de la discrimination, de la protection de l’état de droit et de l’accès à la justice pour tous ou de la protection des libertés fondamentales, tous les pays doivent faire plus pour être à la hauteur de leurs obligations et pour protéger les valeurs qui sont essentielles pour les droits de l’homme, y compris la dignité, la tolérance, la justice et l’égalité. »

Selon M. Lykketoft, il est clair que les Nations Unies et le prochain Secrétaire général doivent continuer la lutte pour les droits de l’homme et pour ceux qui défendent ces droits.  « Cette tâche doit être faite au sein de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC).  Elle doit être faite par le Conseil des droits de l’homme et les organes de traités, par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et tout le système des Nations Unies.  Avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, nous avons l’occasion de faire des actions concrètes pour renforcer les liens reconnus entre les droits de l’homme, la paix et le développement. »  

Intitulé « ONU70: les droits de l’homme au centre de l’action mondiale », ce débat thématique de haut niveau de l’Assemblée générale s’inscrivait dans le contexte du cinquantième anniversaire des Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, du trentième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement et du processus visant à sélectionner et à désigner le prochain secrétaire général de l’Organisation.

Il fut ainsi l’occasion pour les États Membres d’avoir une vision globale de la situation des droits de l’homme dans le monde d’aujourd’hui, de renforcer les fondements des droits de l’homme et d’examiner les moyens visant à faire en sorte que ceux-ci contribuent au progrès de la paix et de la sécurité et du développement durable, et réciproquement, de consolider le rôle des Nations Unies dans ce domaine et d’identifier les actions en vue d’obtenir des améliorations rapides dans la réalisation des droits de l’homme au niveau mondial.

Le représentant de la Norvège a, aujourd’hui, appelé à renforcer le respect des droits de l’homme, sous la houlette du prochain secrétaire général, et à combler le fossé croissant entre les normes établies et les réalités sur le terrain. 

De même, convient-il, selon lui, d’assurer la cohérence de toutes les initiatives, notamment celle du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, « Les droits de l’homme avant tout », et tous les autres efforts à cette fin, et d’accroître le budget des Nations Unies alloué aux droits de l’homme.  Enfin, les Nations Unies et les États Membres devraient unir leurs forces pour protéger le rôle légitime de ceux qui protègent les droits des autres.

Ce débat plénier fut aussi l’occasion pour les délégations de faire entendre leurs préoccupations à l’instar du Représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, M. Stavros Lambrinidis, qui a souligné l’importance de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et de la protection des droits de l’homme des groupes vulnérables. 

S’agissant de la peine de mort, l’Union européenne continue la campagne pour un moratoire universel qui devrait être la pierre angulaire de la promotion des droits de l’homme dans le monde.

Au moment du dixième anniversaire du Conseil des droits de l’homme, l’Union européenne est préoccupée par les signes de polarisation croissante du Conseil et appelle tous les États à éviter les stratégies d’obstruction mettant en péril le succès du mandat du Conseil.  M. Lambrinidis a aussi appelé tous les pays à participer pleinement à l’examen périodique universel et à mettre en œuvre toutes ses recommandations.

Selon lui, pour trouver des solutions politiques durables et prévenir l’extrémisme violent, il faut aussi s’attaquer à leurs causes profondes en promouvant les droits de l’homme, en luttant contre la marginalisation, la discrimination, l’intolérance, la violence, la pauvreté, la corruption, l’autoritarisme et le refus des droits économiques et sociaux de base.

Le représentant de l’Érythrée a, lui, pointé du doigt certains organes comme le Conseil des droits de l’homme et des mécanismes comme l’examen périodique universel, dénonçant la « politisation » et la pratique du « deux poids, deux mesures ».  Le temps est venu de résoudre cette question qui est contre-productive pour la promotion et la protection des droits de l’homme, a-t-il dit.

De son côté, le représentant de la République arabe syrienne a critiqué le fait que certains États Membres aient exploité les droits de l’homme pour s’ingérer dans les affaires d’autres États Membres comme c’est le cas aujourd’hui au Moyen-Orient.  Ce qui s’est passé en Iraq et en Libye en sont des exemples remarquables, a-t-il dit, précisant que le peuple syrien s’était opposé à la répétition de ce même scenario dans son pays.

Le délégué d’Israël a observé que les 10 ans du Conseil des droits de l’homme correspondaient à « 10 années de préjugés outrageants » contre son pays.  « Au sein de ce Conseil et au sein même des Nations Unies, à New York, c’est devenu la norme que certains groupes d’États attaquent Israël à chaque occasion qui se présente », a-t-il déclaré.  « Ce préjudice dont est victime un État Membre sape gravement la crédibilité du Conseil des droits de l’homme.  Il doit être stoppé. » 

Son homologue du Japon a attiré l’attention sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), y compris l’enlèvement de ressortissants étrangers, dont, selon lui, « la gravité n’a pas de parallèle dans le monde contemporain ».  « Cette situation est devenue aujourd’hui un sujet de discussion au Conseil de sécurité.  Il est vital de mobiliser les différents organes des Nations Unies afin de transmettre un message fort de la communauté internationale pour des actions concrètes et améliorer la situation. »

Le représentant de Sri Lanka a souligné qu’afin de mettre les droits de l’homme au centre de l’action mondiale, les États Membres devaient coopérer avec les organes et les mécanismes internationaux des droits de l’homme, reconnaître leurs échecs et apprendre de leurs erreurs, renforcer la société civile et appuyer les groupes nationaux et les communautés des droits de l’homme qui sont le mieux placés pour identifier et contrôler la mise en œuvre des bonnes pratiques internationales au niveau local. 

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