En cours au Siège de l'ONU

Trentième session extraordinaire,
1re séance et Table ronde 1 – matin & après-midi
AG/11773

Préoccupée par le problème de la toxicomanie dans le monde, l’Assemblée générale réaffirme son attachement aux conventions internationales relatives au contrôle des drogues

Réunie aujourd’hui pour sa trentième session extraordinaire sur le problème mondial de la drogue, l’Assemblée générale a adopté une résolution* intitulée « Notre engagement commun à aborder et combattre efficacement le problème mondial de la drogue ».  Par ce texte, adopté par acclamation, elle réaffirme son attachement aux buts et objectifs des trois conventions internationales relatives au contrôle des drogues.

En outre, la résolution note avec préoccupation que, dans de nombreux pays du monde, il reste difficile, voire impossible, de se procurer des drogues placées sous contrôle international à des fins médicales et scientifiques, en particulier pour soulager la douleur.  L’Assemblée générale se déclare également profondément préoccupée par le lourd tribut payé par la société et par les individus et leurs familles à la consommation des stupéfiants.

Pour faire face à cette situation, l’Assemblée générale réaffirme que la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention sur les substances psychotropes de 1971, la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 et les autres instruments internationaux pertinents constituent le fondement du régime international de contrôle des drogues.

Dans sa résolution, l’Assemblée générale affirme également qu’il est nécessaire de renforcer les efforts nationaux et la coopération internationale à tous les niveaux pour remédier à cette situation en préconisant des mesures propres à assurer la disponibilité et l’accessibilité de ces drogues lorsqu’elles sont destinées à des fins médicales et scientifiques, conformément aux législations nationales, tout en en empêchant le détournement, l’usage illicite et le trafic, afin d’atteindre les buts et objectifs des trois conventions internationales relatives au contrôle des drogues.

L’Assemblée générale réaffirme aussi qu’il faut mobiliser les ressources voulues pour aborder et combattre le problème mondial de la drogue et l’assistance aux pays en développement qui le demandent pour appliquer effectivement la Déclaration politique et le Plan d’action.  Elle s’engage en outre à mettre fin à l’horizon 2030 aux épidémies de sida et de tuberculose, ainsi qu’à lutter contre l’hépatite virale et les autres maladies transmissibles, notamment parmi les consommateurs de drogues, y compris ceux qui pratiquent l’injection.

Le Président de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, élu à cette occasion Président de cette trentième session extraordinaire, a pour sa part estimé qu’« ensemble, il est possible d’affronter de manière efficace le problème mondial de la drogue ».  Cela suppose à son avis une cohérence entre les secteurs de la santé, du social, de l’éducation, du développement durable et des forces de l’ordre aux niveaux local, régional et international et l’engagement actif de la société civile, de la communauté scientifique, des milieux universitaires, des élus, des jeunes, des femmes et des communautés touchées par ce fléau.  En outre, a-t-il estimé, il est impératif de définir les grandes causes, les conséquences et les aspects connexes comme les droits de l’homme et l’état de droit.  En tout cas, il était temps d’évaluer les progrès réalisés depuis la dernière session, de réfléchir à de nouvelles approches et de relever les défis actuels. 

Pour sa part, M. Jan Eliasson, Vice-Secrétaire général des Nations Unies, s’est félicité de la tenue de cette session extraordinaire qui doit permettre à son avis d’évaluer les réalisations, les lacunes et les défis du régime international de lutte contre les stupéfiants, « un problème qui touche toutes les nations et tous les segments de la société ».  Après avoir remercié la société civile de sa contribution à la lutte contre la toxicomanie, M. Eliasson a réaffirmé que la prévention et le traitement exigeaient une approche fondée sur les droits de l’homme et adaptée aux besoins de l’individu.  De son avis, les sanctions doivent être proportionnelles aux infractions et il faut « s’abstenir d’appliquer la peine de mort ».  En conclusion, le-Vice-Secrétaire général a proposé que l’accent soit mis sur les nouveaux défis, notamment l’apparition de nouvelles substances psychotropes actives.

Mme Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a, quant à elle, préconisé « une nouvelle dimension de la lutte contre la drogue ».  Après avoir rappelé qu’il y avait aujourd’hui dans le monde 27 millions de toxicomanes, dont plus de 400 000 mouraient chaque année, la Directrice générale a estimé que les « politiques en matière de stupéfiants qui se concentrent seulement sur le système pénal doivent être élargies pour prendre en compte une démarche fondée sur la santé publique ».  Une telle démarche, a-t-elle précisé, commence par des preuves et des données scientifiques.  Elle a exhorté les États Membres à « se souvenir des personnes malades et de leur droit à recevoir des traitements et à être prises en charge ».

Pour M. Vladimir Galuska, Représentant permanent de la République tchèque à Vienne et Président de la cinquante-neuvième session de la Commission des stupéfiants, les différents aspects de cette question englobent la prévention et le traitement, les droits de l’homme, les crimes et la violence, la disponibilité de drogues à des fins médicales, la recherche, la collecte de données, les nouvelles substances psychoactives, le développement alternatif et les questions socioéconomiques, ainsi que la coopération internationale et la mise à disposition des ressources nécessaires.

Le Directeur général de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Yury Fedotov, a quant à lui estimé que les politiques mondiales de la drogue devaient placer l’individu au centre de leur action.  Pour ce faire, a-t-il dit, il faut réaffirmer les principes du système mondial de contrôle de la drogue et mettre l’accent sur la santé et le bien-être de l’humanité, qui est l’objectif des conventions internationales sur la drogue.  Il faut aussi adopter des approches équilibrées fondées sur la santé et les droits de l’homme qui encouragent la sûreté et la sécurité dans toutes les sociétés.  

Dans l’après-midi, les États Membres ont tenu une table ronde sur la « Réduction de la demande et mesures connexes, y compris la prévention et le traitement, ainsi que les questions sanitaires ».

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain mercredi 20 avril à partir de 10 heures.

*A/S-30/L.1

SESSION SUR LE PROBLÈME MONDIAL DE LA DROGUE

Déclarations liminaires

M. MOGENS LYKKETOFT (Danemark), Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, a énuméré les cas de figure où il y a, à son sens, un problème mondial de drogue, notamment: quand les jeunes voient leur santé se détériorer, les possibilités s’évaporer et leurs familles se désintégrer; quand ceux qui cherchent un traitement sont victimes de stigmatisation et discrimination et les personnes atteintes du VIH/sida sont marginalisées; quand les fermiers pauvres luttent pour trouver des sources alternatives de revenus, et que les peuples autochtones se heurtent à des défis à leurs pratiques centenaires; quand les groupes criminels organisés attirent les jeunes désœuvrés, contrôlent et détruisent les communautés; quand des politiciens courageux sont abattus et d’autres sont corrompus et que toute l’administration étatique est compromise; quand des millions de personnes sont emprisonnées pour possession, y compris de petites quantités de drogue, et d’autres sont exécutées pour des trafics; quand l’approvisionnement et la demande affectent les sociétés différemment et que les solutions dans un pays provoquent des problème dans un autre, et quand ceux qui ont besoin de substances contrôlées à des fins médicales n’y peuvent pas avoir accès.

Ce problème exige une action au niveau international, a-t-il poursuivi.  L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon, il y a six mois, envoie un message à l’ensemble de la communauté internationale que l’évolution vers un monde plus durable et juste est en cours.  Aujourd’hui, le message est qu’ensemble, il est possible d’affronter de manière efficace le problème mondial de la drogue, a-t-il affirmé, précisant que les trois prochains jours seront consacrés, en plénière et dans les tables rondes, à l’examen des grands défis associés à cette question et à la manière d’y faire face.

Le Président de l’Assemblée générale a également estimé que ce problème avait de nombreuses dimensions, des droits de l’homme au développement durable, en passant par la santé et les perspectives offertes aux consommateurs de drogues, de la corruption au crime organisé.  L’action contre le trafic illégal de drogue exige à son avis une approche intégrée et multidisciplinaire à long terme.  Cela demande aussi la cohérence entre les secteurs de la santé, du social, de l’éducation, le développement durable et les forces de l’ordre, aux niveaux local, régional et international, ainsi que des réponses multilatérales.

En outre, a-t-il indiqué, il faut définir les grandes causes, les conséquences et les aspects connexes comme le respect de la proportionnalité, des droits de l’homme et de l’état de droit.  Il faut aussi examiner le bien-être de la société et de l’individu, les mesures qui apportent la stabilité sociale et la sécurité dans le cadre d’interventions politiques complètes et équilibrées.  Il est également impératif d’entendre la société civile, la communauté scientifique, le milieu universitaire, les élus, les jeunes, les femmes et les communautés touchées par ce fléau. 

En conclusion, le Président de l’Assemblée a déploré qu’en dépit des efforts des États et des organisations internationales, des organes des Nations Unies et de la société civile, le problème mondial de la drogue continue de toucher la vie des millions de personnes et affaiblit le développement durable, la stabilité politique et les institutions démocratiques.  Il est temps d’évaluer les progrès réalisés depuis la dernière session, de réfléchir sur de nouvelles approches et de relever les défis actuels, a-t-il lancé. 

M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, s’est félicité de cette session extraordinaire qui doit permettre d’évaluer les réalisations, les lacunes et les défis du régime international de lutte contre les stupéfiants, « un problème qui touche toutes les nations et tous les segments de la société ».

Le trafic de stupéfiants et les réseaux de crime organisé alimentent la violence et la corruption, affaiblissent l’état de droit, et contribuent à financer le terrorisme et l’extrémisme violent, a déploré M. Eliasson.  La toxicomanie a des conséquences tragiques pour les consommateurs, leurs familles et leurs communautés.  La toxicomanie est également liée à la propagation du VIH/sida, de la tuberculose et de l’hépatite.  « Il faut rechercher au plus haut niveau des traitements pour ceux qui sont touchés », a-t-il ajouté.

Le but ultime des conventions internationales de lutte contre les stupéfiants est d’assurer le bien-être de l’humanité.  « Nous devons trouver un équilibre entre les préoccupations de sécurité et celles de santé, de droits de l’homme et de développement », a résumé le Vice-Secrétaire général.

M. Eliasson a reconnu que certains aspects de la lutte contre la drogue sont délicats et controversés et que certaines régions sont plus touchées que d’autres.  « Il est donc important que nous nous écoutions », a-t-il insisté.

Après avoir remercié la société civile de sa contribution, il a réaffirmé que la prévention et le traitement exigent une approche fondée sur les droits de l’homme et adaptée aux besoins des personnes.  Selon lui, les sanctions doivent être proportionnelles aux infractions et il faut « s’abstenir d’appliquer la peine de mort ».

Dans la mesure où la pauvreté et les inégalités alimentent la production et la consommation des drogues illicites, le Vice-Secrétaire général a appelé les États Membres à agir de façon décisive à l’échelle universelle pour l’adoption des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  En effet, les drogues menacent le développement et une vie digne et elles compromettent la sécurité et la stabilité, a-t-il rappelé, en souhaitant « une réponse mondiale efficace fondée sur la compassion ».

En conclusion, M. Eliasson a préconisé que l’accent soit mis sur les nouveaux défis, notamment l’apparition de nouvelles substances psychotropes actives.  Il faut toujours se fonder sur la recherche, les données et les preuves scientifiques.  Le document adopté aujourd’hui sert de base pour prendre des mesures concrètes aux niveaux national et international, a-t-il conclu.

Pour M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque), Président de la cinquante-neuvième session de la Commission des stupéfiants, cette session spéciale de l’Assemblée générale représente un tournant dans la période de 10 ans allant de 2009 à 2019, après l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action.  La Commission des stupéfiants, qui siège à Vienne, est la première responsable, au sein des Nations Unies, des questions relatives au contrôle des stupéfiants; et Vienne est devenue un forum privilégié pour discuter du problème international de la drogue sous ces multiples facettes, a affirmé son Président.  Les différents aspects de cette question englobent la prévention et le traitement; les droits de l’homme, les crimes et la violence; la disponibilité de drogues à des fins médicales; la recherche, la collecte de données; les nouvelles substances psychoactives; le développement alternatif et les questions socioéconomiques, ainsi que la coopération internationale et la mise à disposition des ressources nécessaires.  Dans le cadre du processus préparatoire de cette session spéciale, la Commission a intensifié ses débats sur le partage d’information et sur la manière d’appliquer les programmes et politiques sur le terrain, en tenant compte de la nature du problème de la drogue dans différentes parties du monde, a-t-il poursuivi.  Lors de sa dernière session en mars 2016, plus de 1 800 représentants de gouvernements, des Nations Unies et des organisations spécialisées, intergouvernementales et régionales, ainsi que des représentants de la société civile, du monde universitaire et des jeunes sont venus échanger leurs points de vue et informations sur les défis posés par la drogue dans le monde actuel.

La Commission des stupéfiants continue à travailler dans un esprit de consensus en vue de promouvoir le dialogue entre gouvernements, ainsi que la coopération internationale dans ce domaine, en dépit de législations nationales et des défis multiples rencontrés dans le contexte de ce problème dans le monde.  Le Président a salué l’esprit constructif dont les États Membres ont fait preuve lors des récentes négociations, qui a permis l’adoption du document final, ainsi que de résolutions innovantes, notamment sur l’attribution de peine proportionnelles  pour les infractions liées aux drogues ou encore la promotion de normes pour le traitement des troubles liés à la consommation de drogues. Récemment la Commission a également renforcé son travail suite à un certain nombre de recommandations reçues par l’Organisation mondiale de la santé. La Commission se félicite d’ailleurs de sa coopération productive avec l’OMS et l’Organe international de contrôle des stupéfiants.

Dans son document final, les États Membres se sont engagés à prendre les mesures nécessaires pour mettre en application les recommandations opérationnelles, en partenariat étroit avec les Nations Unies et d’autres organisations intergouvernementales et la société civile, a rappelé en conclusion le Président de la Commission, qui s’est dit disposé à apporter son soutien aux États Membres dans le cadre de ce processus.

M. YURY FEDOTOV, Directeur général de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a estimé que le message qui émergeait des discussions formelles et informelles et des contributions de l’ONUDC et d’autres partenaires des Nations Unies, ainsi que des organes intergouvernementaux et des ONG, est que les politiques mondiales de la drogue doivent placer l’individu au centre de leurs préoccupations.  

Cela signifie à son avis qu’il faut réaffirmer les principes du système mondial de contrôle de la drogue, et mettre l’accent sur la santé et le bien-être de l’humanité, qui est l’objectif des conventions internationales sur la drogue.  Cela signifie également l’adoption d’approches équilibrées fondées sur la santé et les droits de l’homme, qui encouragent la sûreté et la sécurité de toutes les sociétés.

Le Directeur général a par ailleurs estimé que les politiques en matière de stupéfiants doivent protéger le potentiel des jeunes et améliorer le mode de vie sanitaire et le développement.  Pour ce faire, a-t-il poursuivi, il fallait aider les pays avec des ressources et des capacités limitées à faire face aux menaces que pose à la santé le trafic de drogue, notamment par des aides pour des moyens de subsistance alternatifs, la mise en place de systèmes judiciaires efficaces et redevables et des capacités de maintien de l’ordre qui s’attaquent à l’approvisionnement, ainsi que le renforcement de la prévention et des services de traitement.  

M. Fedotov a par ailleurs affirmé que les recommandations qui seront adoptées lors de ces débats permettront de promouvoir une action urgente, unifiée et concertée.  L’ONUD, qui compte sur l’appui politique et financier des participants pour y parvenir, s’est engagé à mettre en pratique les engagements pris, a précisé son Directeur général. 

L’ONUDC s’efforce également d’assurer l’accès aux drogues contrôlées pour soulager les douleurs, de promouvoir des approches sur la prévention, le traitement, la réhabilitation et la réinsertion fondées sur les faits, la science, la santé publique et les droits de l’homme, a précisé en conclusion le Directeur général, qui a par ailleurs réaffirmé la détermination de son organisation à utiliser tous les moyens disponibles pour lutter contre le crime organisé, le blanchiment d’argent et les flux illicites de capitaux.

Saluant le travail préparatoire important qui a été fait en amont de cette session spéciale de l’Assemblée général sur le problème mondial des drogues, M. WERNER SIPP (Allemagne), Président de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), a néanmoins averti que ce n’était qu’un début.  Il a rappelé que dans les trois prochains jours les délibérations devraient porter sur le processus d’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action de 2009, et qu’il faudra faire un état des lieux des réalisations et des problèmes dans la lutte contre le problème mondial de la drogue, dans le contexte des trois conventions internationales relatives à cette question.  Il a invité les États Membres à échanger les meilleures pratiques et les obstacles rencontrés dans leur lutte contre les drogues.  Pour M. Sipp, cette session devra tracer la voie en termes de politiques antidrogues et l’OICS a contribué à ce processus en identifiant les lacunes dans leur application et en faisant des recommandations concrètes sur la base de ces Conventions.  L’évaluation de l’OICS de la mise en œuvre de la Déclaration politique et du Plan d’action de 2009 est ambivalente: d’une part des succès remarquables ont été enregistrés grâce à l’application du système international de contrôle des drogues et beaucoup de pays ont adopté des programmes de prévention et de traitement des troubles liés à l’utilisation de drogues; mais, d’autre part, l’offre et la demande mondiales de drogues illicites n’ont pas considérablement baissé et l’on assiste à l’émergence de nouvelles substances psychoactives.

« En rentrant dans vos capitales, après cette session de trois jours, il va falloir traduire votre volonté politique en applications concrètes des engagements pris ici », a lancé M. Sipp, avant de mettre en exergue certains domaines clefs qui méritent, selon lui, une attention particulière.  À ce titre, il a insisté sur l’utilisation de stupéfiants et de substances psychotropes à des fins médicales et scientifiques, tout en évitant la culture et fabrication illicites de ces substances ainsi que leur diversion et trafic.  Il a également abordé la question de la disponibilité et de l’accès aux médicaments qui comprennent des substances contrôlées, soulignant que les deux tiers de la population mondiale n’ont toujours pas accès à des traitements de la douleur.  M. Sipp a également souligné que si jusque-là les efforts portaient essentiellement sur le contrôle de l’offre, il fallait y intégrer une dimension « droits de l’homme » en proposant des moyens de subsistance alternatifs aux producteurs de drogues et en promouvant des services au niveau de la communauté.  Les investissements dans la « réduction de la demande », y compris la prévention, l’éducation, le traitement, la réhabilitation et la réinsertion des consommateurs de drogues, supposent la promotion de la santé publique et permettraient, selon M. Sipp, de réduire le nombre de consommateurs.

Abordant également le problème des nouvelles substances psychoactives (NSP), M. Sipp a estimé que, même si elles n’étaient pas explicitement couvertes par les conventions internationales, ces dernières pouvaient néanmoins s’y appliquer.  L’OICS a publié des recommandations pour aider les gouvernements à former des partenariats avec le secteur privé pour le contrôle des « précurseurs chimiques » et pour faire face à l’émergence des « précurseurs sur mesure ».  M. Sipp reconnait toutefois qu’aucune solution à ces NSP n’a encore été trouvée.

À son avis, l’avenir de la lutte antidrogue n’est pas une fausse dichotomie entre la « guerre contre les drogues » d’un côté, et la légalisation et règlementation de l’utilisation de drogues à des fins non médicales de l’autre.  Il ne préconise pas non plus de nouvelles approches mais simplement l’application des conventions existantes d’une manière équilibrée et globale où la santé et le bien–être occuperaient la place principale.

Mme MARGARET CHAN, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a signalé que les effets délétères des substances psychotropes actives sur la santé sont énormes.  Ils réduisent l’espérance de vie de leurs consommateurs et nuisent aux communautés et aux familles, tout en alimentant la violence.

Dans le monde, a rappelé Mme Chan, 27 millions de personnes sont des toxicomanes et plus de 400 000 d’entre elles meurent chaque année.  Les injections de drogues comptent pour 30% des nouvelles infections du VIH/sida, hors Afrique subsaharienne.  De plus, près de 10 millions de toxicomanes utilisant des drogues par injection sont atteints d’hépatite C, dont le traitement est très coûteux, a-t-elle souligné.

Selon la Directrice générale, « les politiques en matière de stupéfiants qui se concentrent seulement sur le système pénal doivent être élargies pour prendre en compte une démarche fondée sur la santé publique ».  Une telle démarche, a-t-elle précisé, commence par des preuves et des données scientifiques. 

Mme Chan s’est dite favorable à un ensemble d’interventions, notamment pour lutter contre les préjugés liés à l’injection des drogues.  Elle a salué les programmes préconisant l’utilisation de seringues stérilisées et l’imposition de peines plus clémentes pour les consommateurs de stupéfiants, ce qui contribue, à son avis, à la diminution de la criminalité.  « Ce n’est pas facile, mais ça marche », a-t-elle assuré.

Mme Chan a préconisé « une nouvelle dimension dans la lutte contre la drogue ».  Les conventions internationales stipulent que les gouvernements sont responsables au premier chef de la prévention et de la réglementation du trafic des drogues, a-t-elle noté.  Bon nombre des substances réglementées jouent un rôle médical important, mais malheureusement, a-t-elle regretté, « l’obligation de prévenir la toxicomanie reçoit plus d’attention que l’obligation d’assurer l’accès à des soins médicaux et à des médicaments réglementés pour réduire la douleur ». 

En conclusion, la Directrice générale a exhorté les États Membres à « se souvenir des personnes malades et de leur droit à recevoir des traitements et à être prises en charge ».

Déclarations après adoption

Le représentant de l’Arménie a regretté que le document final ne tienne pas compte des buts et principes inscrits dans l’Article 1 de la Charte de l’ONU sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  

Le représentant de la Suisse a regretté que le document final ne traite pas de la peine de mort appliquée par quelques pays pour punir les crimes liés à la drogue.  La peine de mort n’a pas d’effet dissuasif sur le problème de la drogue et ne remplit pas les critères des crimes les plus graves.  La peine de mort ne résout pas les problèmes de la drogue, a-t-il indiqué, exhortant les pays qui appliquent la peine de mort d’envisager un moratoire sur les exécutions capitales liées à la drogue.

Le représentant du Brésil a fait part de son inquiétude quant à l’application de la peine de mort pour les crimes liés à la drogue.  Il s’est dit préoccupé de la multiplication des peines de mort prononcées contre les délits liés à la drogue dans les pays appliquant la peine de mort et a exhorté ces pays à envisager un moratoire sur l’exécution de la peine de mort liée au problème de la drogue.

À son tour, la représentante du Costa Rica a déploré que le document final ne mentionne pas la peine de mort.  Elle a demandé aux pays l’appliquant d’envisager son abolition. 

Le représentant de la Norvège a reconnu que le processus n’avait pas pu dégager un consensus sur des mesures permettant d’avoir « une démarche humaine », « une approche plus progressiste ».  Il aurait aimé un libellé plus fort, notamment sur la peine de mort, et des réactions plus proportionnées.

Le représentant de l’Uruguay a déploré que le document n’intègre pas le moratoire sur la peine de mort.  Il a également regretté qu’il n’ait pas été laissé suffisamment de place à la dépénalisation des peines appliquées pour la consommation individuelle des stupéfiants.

Saluant les énormes progrès réalisés sur la question, la représentante de la Jamaïque s’est toutefois dite déçue que le document ne donne pas assez de latitude aux pays pour adopter des politiques conformes à leurs traditions.

En revanche, le représentant de l’Indonésie, au nom également d’autres pays, a regretté l’absence de consensus sur la peine de mort.  D’après lui, la peine capitale est une mesure de dissuasion qui relève du droit souverain de chaque État de choisir son système de justice pénale.

Le représentant de l’Union européenne, au nom également d’autres pays, a déploré le fait que le document final ne fasse pas référence à la peine capitale, à laquelle l’Union européenne s’oppose « catégoriquement, dans toutes les circonstances ».  Rappelant que la peine capitale va à l’encontre du droit international, il a rappelé qu’il existait un nouvel élan en faveur d’une application limitée de cette peine et du nombre de délits pour lesquels elle est imposée.  Il a appelé à son abolition pour ce qui est des délits liés aux drogues.

Table ronde 1 multipartite interactive sur la « Réduction de la demande et mesures connexes, y compris la prévention et le traitement, ainsi que les questions sanitaires; mesures visant à assurer la disponibilité des substances placées sous contrôle à des fins médicales et scientifiques, tout en empêchant leur détournement (‘drogues et santé’) »

Le Ministre de la santé de la République tchèque, M. SVATOPLUK NEMECEK, a expliqué que son pays avait modifié, il y a 25 ans, une démarche héritée de l’ère soviétique en y incluant des valeurs humanitaires, avec notamment l’abolition de la peine de mort et dépénalisation de la toxicomanie.  Le bilan de sa politique antidrogue fondée sur la science s’articule autour de quatre piliers équilibrés: la prévention, le traitement, la réduction des risques et le maintien de l’ordre.  Son pays enregistre le plus faible des taux de toxicomanie dans l’Union européenne et la criminalité liée à la toxicomanie est presque nulle.  En 1998, a-t-il précisé, la République tchèque a adopté un traitement pour les opiacés en fonction des règles de l’OMS et, en 2013, elle a légalisé le recours au cannabis pour le traitement de certaines maladies graves. 

Le Secrétaire d’État pour la prévention de la toxicomanie et la lutte contre le trafic des stupéfiants de l’Argentine, M. ROBERTO MORO, a indiqué que le nouveau Gouvernement argentin s’efforçait de mettre en œuvre des mesures centrée sur l’être humain et d’améliorer l’accès aux services.  Un observatoire des stupéfiants et 16 centres de soins ont ainsi été créés en janvier dernier, et trois programmes pilotes ont été lancés dans des prisons.  « Venir en aide aux secteurs les plus vulnérables est l’une de nos priorités », a-t-il assuré.  L’Argentine aura un plan quinquennal de lutte contre les stupéfiants.  « En 90 jours, nous avons déjà sillonné tout le pays et rencontré les acteurs concernés. »

« La communauté internationale n’a pas fait assez pour mettre les êtres humains au centre des politiques nationales de lutte contre les drogues », a déploré le Ministre de la santé de la Norvège, M. BERNT HØIE.  Arriver à une approche équilibrée est essentiel, a-t-il affirmé, en rappelant que les groupes marginalisés sont les plus vulnérables.  Les objectifs de développement durable fournissent un cadre pour lutter contre la pauvreté et les problèmes de santé.  Il a souhaité « des médicaments fiables à un coût raisonnable pour lutter contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme », ainsi qu’une coopération plus étroite entre l’OMS et l’ONUDC.

L’Inspectrice régionale du Bureau des drogues auprès du Ministère de la santé de la Tunisie, Mme HAFID OKBI, a indiqué que son pays s’attachait à prévenir et à traiter la toxicomanie et à assurer la disponibilité des stupéfiants à des fins médicales et scientifiques.  La population à risque est sensibilisée aux dangers des drogues.  De plus, un projet de loi révisant l’ancienne approche répressive, qui considère le consommateur de drogues comme un malade devant être traité, est en cours d’examen.

Le Ministre des affaires intérieures et de la justice de Singapour, M. K. SHANMUGAM, s’est concentré sur la réduction de la demande, une approche couronnée de succès dans la lutte contre les drogues, d’autant plus que le Triangle d’or voisin produit de grandes quantités de stupéfiants.  Chaque année depuis 25 ans, 3 000 vies sont sauvées à Singapour, grâce à l’accent mis sur l’éducation, des lois robustes et des programmes de supervision et de réinsertion pour éviter les rechutes.  Il y a très peu d’infections du VIH/sida et de décès dus à des overdoses.  « Le cannabis est dangereux et entraîne une dépendance », a-t-il estimé. 

M. TOURÉ LAMINE, représentant de Sopi Jikko, organisation de la société civile du Sénégal, a déploré « le déficit de données factuelles et fiables, scientifiquement vérifiées » dans de nombreux pays.  Il a plaidé en faveur du renforcement des capacités des professionnels de la santé, et insisté sur la réinsertion sociale.  Il a dénoncé la stigmatisation qui caractérise les consommateurs et leurs familles.  Aujourd’hui, a-t-il souligné, le cannabis reste l’une des drogues les plus consommées en Afrique, à l’origine de maladies mentales.

« Après 40 ans de répression, il est temps de rectifier les erreurs en matière de lutte internationale contre les drogues », a fait valoir le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. MICHEL SIDIBÉ.  Le monde n’est pas parvenu à diminuer la transmission du VIH parmi les consommateurs de drogues, donc il nous faut œuvrer de concert pour changer cette perspective et arrêter de les marginaliser, a-t-il dit.  La guerre contre les drogues en tant que guerre contre les personnes ne marche pas, a-t-il souligné, en préférant une approche fondée sur les droits de l’homme.  La réduction du risque et la prévention fonctionnent, a-t-il ajouté.  Il faut passer à des interventions volontaristes pour les personnes dépendantes.

La communauté internationale doit s’efforcer de rendre les substances indispensables disponibles à des fins médicales et scientifiques, tout en empêchant leur détournement et leur abus, a expliqué le représentant de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).  Or 92% de la morphine est utilisée en tant que soin antidouleur dans des pays où vivent seulement 17% de la population mondiale, a-t-il relevé.  L’OICS a formulé des recommandations en vue d’améliorer cette situation, mais la perception des gouvernements a changé.  Des peines lourdes pour des infractions non intentionnelles, la peur de la toxicomanie, des ressources matérielles limitées, des attitudes culturelles, le niveau insuffisant de formation du personnel de santé sont parmi les causes de la faible disponibilité de ces médicaments. 

Le représentant du Panama, qui a constaté que 75% de la population mondiale n’avait pas accès aux médicaments contrôlés pour la réduction de la douleur, a indiqué que son pays avait développé un programme national de soins palliatifs.  En République de Corée, l’utilisation des substances contrôlées a augmenté en même temps que les perspectives de survie des patients cancéreux, a dit sa représentante.  Pour prévenir l’abus et le détournement, il existe un système qui suit toutes les étapes du processus d’approvisionnement en médicaments, ce qui devrait contribuer à une baisse de leur usage illégal.

La Nouvelle-Zélande a développé une nouvelle politique en matière de drogues qui place l’être humain au cœur de son action, a expliqué le Ministre de la santé de la Nouvelle-Zélande.  Ainsi a-t-il demandé l’accroissement de la disponibilité du cannabis « pour des motifs de compassion ».  Il a défendu la thérapie de réduction des risques et l’aide aux personnes qui utilisent de la drogue par injection.  Le programme d’échange de seringues date de 30 ans, a-t-il précisé.  

Le représentant de la République dominicaine a évoqué les inégalités de développement des pays et les faibles capacités de réponse en raison du manque d’infrastructures.  Selon lui, il faut examiner le défi que posent les amphétamines et les drogues synthétiques à l’échelle mondiale et « consolider le principe de responsabilité commune et partagée ».

Le Ministre fédéral adjoint pour la santé de l’Australie a expliqué que son pays développait des activités d’intervention précoce, des thérapies psychosociales et de prévention des rechutes, d’appui aux familles et aux communautés.  Il a souligné l’importance d’avoir des stratégies équilibrées, notamment en ce qui concerne les jeunes.  L’Australie est fière du rôle qu’elle a joué en faveur de l’accès aux médicaments.

Le représentant de Cuba s’est félicité des succès engrangés par son pays qui a abordé le problème dans toute son ampleur en se fondant sur la prévention, « la tolérance zéro » et l’action juridique.

« Nous sommes le deuxième consommateur d’opiacés dans le monde », a déploré la représentante du Canada.  En moins de 15 ans, les overdoses ont augmenté de 450%.  Le Canada envisage toutes les options possibles pour juguler ce problème.  Le représentant de Chypre a indiqué que son pays venait d’adopter une législation destinée à augmenter l’accès aux traitements dans les prisons.

Le représentant de la Colombie a reconnu que son pays avait négligé depuis des décennies cette question de santé publique.  Aujourd’hui, a-t-il assuré, « le pays est en train de consolider une vraie politique de contrôle de la demande centrée sur l’individu ».  Pas à pas, la Colombie renforce ses capacités pour rattraper le temps perdu.

Chirurgien principal des États-Unis, M. Vivek Murthy, a rappelé que le pays avait autrefois entamé une guerre contre la drogue qui a mené à l’incrimination et à la discrimination, plutôt que de s’attaquer aux causes premières du problème.  Or, « la toxicomanie est une maladie chronique qui doit être traitée avec compassion ».  Poursuivre et incarcérer n’est pas une solution, a-t-il ajouté, préférant la prévention.  Une épidémie d’opiacés détruit aujourd’hui des vies.  Il faut aider les professionnels de la santé à comprendre leur rôle dans le traitement de la douleur.  

Le Secrétaire d’État à la santé de la Suisse a expliqué comment un consensus s’était dessiné autour d’une politique qui contient, certes, aussi la répression, mais dont les principaux éléments visent à améliorer la santé et les conditions de vie des personnes dépendantes.

Le représentant de la Fédération de la Russie a indiqué qu’une série de mesures administratives avaient été adoptées pour augmenter l’accès aux substances antidouleur pour les malades qui en ont besoin.  Il n’a pas partagé le pessimisme exprimé par certains pays qui considèrent que les conventions internationales relatives aux stupéfiants n’ont pas été couronnées de succès.

Le cannabis, suivi de la cocaïne et de l’héroïne, sont les drogues les plus utilisées dans mon pays, a indiqué le Vice-Ministre aux affaires intérieures de la Zambie. Pour contrer cette tendance, le Gouvernement a lancé des programmes d’autonomisation des jeunes.  Il a souhaité le renforcement de la coopération internationale et l’échange de meilleures pratiques pour améliorer l’accès aux médicaments.

Le Directeur de l’Agence de médicaments du Mexique a souligné que son pays avait mis au point une politique intégrée de soins palliatifs, une notion qui remonte à plus de 15 ans dans la communauté internationale.  Pour cela, il a fallu éliminer nombre d’obstacles administratifs.

La politique de l’Italie met l’accent sur la coopération régionale, a dit son représentant.  Cette Assemblée générale extraordinaire offre une occasion unique de promouvoir des politiques de réduction de l’offre, celles-ci étant plus efficaces quand elles respectent pleinement les droits de l’homme.  Il faut redoubler d’efforts pour lutter contre la criminalité transnationale organisée et le blanchiment de capitaux, dans le cadre notamment de la Convention de Palerme.

Le représentant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a rappelé que si les troubles de la toxicomanie peuvent être évités et traités, la réalisation du droit à la santé et des objectifs de développement durable exige des investissements financiers.  Il faut faciliter l’accès à des services de réduction des risques, notamment en ce qui concerne le VIH/sida.  L’ONUDC aide plus de 40 pays du monde à améliorer leurs services de prévention et de réduction de la toxicomanie.  

L’Ecosse, confrontée à une épidémie de VIH/sida, doit réduire le taux d’infection par injection, en développant des services de réduction des risques, a plaidé un représentant du Parlement écossais

Le Secrétaire d’État à la santé des Philippines a indiqué que son pays avait publié en 2015 une circulaire pour mettre en œuvre un plan d’action national en matière d’éducation et de formation à la santé et pour améliorer la qualité des services offerts aux patients toxicomanes.  La Coordonnatrice du Programme de prévention de la drogue et de l’alcoolisme à Trinité-et-Tobago a constaté le chevauchement entre les substances sous contrôle international et celles considérées comme des médicaments essentiels selon la liste modèle de l’OMS.  Son pays promeut une approche scientifique pour élaborer une stratégie de prévention et de réduction de l’offre et de la demande, en mettant l’accent sur les communautés vulnérables.  

L’Union européenne s’est prononcée en faveur du renforcement de la dimension santé publique en matière de drogues reflétée dans le document final adopté ce matin à l’Assemblée générale.  Les États Membres n’ont pas d’excuse pour ne pas prendre des mesures de réduction des risques.  La Directrice de l’Institut du contrôle des drogues et des substances psychotropes de l’Indonésie a salué les campagnes de prévention de son pays, notamment pour réduire l’incidence du VIH/sida ou de la syphilis parmi les toxicomanes.

À son tour, la Directrice générale adjointe pour l’innovation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est félicitée du renforcement des approches de santé publique.  Pour l’OMS, une approche globale doit tenir compte du continuum de mesures de la prévention de la toxicomanie à la réinsertion sociale, en passant par le traitement et la réduction des risques.  Elle s’est également félicitée de la référence dans le document final à l’accès aux substances placées sous contrôle à des fins médicales et scientifiques.

Un jeune représentant de la société civile britannique a fait valoir que « les jeunes, qui bien souvent sont discriminés, veulent une approche centrée sur les soins de santé pour les consommateurs.  « Il faut tout faire pour réduire le risque lié à l’usage de la drogue chez les jeunes, notamment pour prévenir le risque de transmission du VIH/sida », a renchéri la représentante du Royaume-Uni.  Un chercheur de Singapour a ensuite dénoncé les effets secondaires négatifs et néfastes à long terme de la dépendance vis-à-vis du cannabis.

Le Chili a depuis longtemps dépénalisé la consommation qu’il a toujours considérée comme une question de santé publique, a indiqué le représentant de ce pays.  Cette question doit aussi être abordée dans le cadre de la lutte contre les inégalités.  Le représentant du Brésil a réitéré l’importance de promouvoir la réduction du risque, notamment en ce qui concerne l’usage de la cocaïne et des amphétamines.

Pour sa part, la Chine a toujours été active en matière d’éducation et de réinsertion.  Les pays sont très différents de par leurs traditions historiques et leurs cultures, a-t-il toutefois rappelé.  « Il n’y a pas de programme unique qui convienne à tous. » 

« Personne n’est dépendant de son plein gré », a souligné le représentant de l’Espagne, en mettant l’accent sur la lutte contre l’addiction et la réinsertion sociale.  Il a parlé de la complexité des cas de « poly-consommateurs », en évoquant l’alcool.

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