Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le meurtre d’une trentaine de chrétiens éthiopiens
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, Mme Dina Kawar (Jordanie):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné avec la plus grande fermeté le meurtre odieux et lâche d’une trentaine de chrétiens éthiopiens qu’aurait commis en Libye un groupe affilié à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). Cet acte montre une fois de plus la sauvagerie de l’EIIL, qui a commis des milliers de crimes et d’exactions contre des personnes de toutes confessions, ethnies et nationalités sans le moindre égard pour les valeurs humaines les plus fondamentales.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et présenté leurs sincères condoléances à la famille des victimes, au Gouvernement éthiopien et aux familles de toutes les victimes de l’EIIL. Ils rappellent qu’ils condamnent fermement la persécution de personnes et de communautés tout entières en raison de leur religion ou de leurs convictions.
Les membres du Conseil ont à nouveau souligné qu’il fallait vaincre l’EIIL et en finir avec l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule. Ils ont aussi souligné que les actes barbares que continuait de perpétrer l’EIIL ne les intimidaient pas mais ne faisaient qu’accroître leur conviction que les gouvernements et les institutions, y compris ceux de la région la plus touchée, devaient unir leurs efforts pour combattre l’EIIL, les groupes qui lui font acte d’allégeance, les entités du groupe Ansar el-Charia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, comme le Conseil l’a décidé dans ses résolutions 2170 (2014), 2199 (2015) et 2214 (2015).
Les membres du Conseil ont exigé que tous les otages détenus par l’EIIL, les groupes qui lui font acte d’allégeance, les groupes d’Ansar el-Charia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida soient libérés immédiatement, sans condition et en toute sécurité.
Les membres du Conseil ont souligné que les auteurs de ces actes de terrorisme inqualifiables devaient être traduits en justice. Ils ont également souligné que les responsables de ces meurtres devaient répondre de leurs actes et vivement engagé tous les États à coopérer activement avec les autorités libyennes et éthiopiennes, et toutes les autres autorités compétentes en l’espèce, comme ils y sont tenus par le droit international et les résolutions du Conseil.
Les membres du Conseil ont en outre rappelé que l’EIIL était inscrit sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et donc sous le coup du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes imposés par la résolution 2161 (2014), et que toute personne physique ou morale qui fournissait un appui financier et matériel au groupe, sous la forme d’armes ou de recrues, était passible d’inscription sur cette liste et de sanctions. Ils ont souligné qu’il importait d’appliquer pleinement la résolution 2199 (2015), adoptée le 12 février, qui vise à priver l’EIIL de ses réseaux de soutien, et la résolution 2214 (2015), qui met l’accent sur la lutte contre l’EIIL, les groupes qui lui font acte d’allégeance, les groupes d’Ansar el-Charia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida opérant en Libye.
Les membres du Conseil se déclarent gravement préoccupés par l’EIIL, les groupes qui lui font acte d’allégeance, Ansar Al Charia Benghazi, Ansar Al Charia Derna, et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida qui opèrent en Libye, et par les répercussions néfastes de leur présence, de leur idéologie extrémiste violente et de leurs agissements pour la stabilité de la Libye, des pays voisins et de la région, et notamment leurs conséquences humanitaires dévastatrices pour les populations civiles.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était impératif de combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui sans faille au Représentant spécial du Secrétaire général, Bernardino León, et exhorté toutes les parties libyennes à s’employer avec lui à poursuivre de façon constructive le processus politique ouvert à tous qui a été engagé en vue de régler les difficultés d’ordre politique et les problèmes de sécurité. Ils ont souligné que c’était seulement par le dialogue, dans l’unité nationale et avec la volonté de trouver une solution pacifique que les Libyens pourraient édifier leur État et ses institutions et, partant, vaincre le terrorisme et empêcher de tels crimes.