En cours au Siège de l'ONU

SC/11762-PI/2111

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le meurtre de Kenji Goto

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, M. Liu Jieyi (Chine):

Les membres du Conseil de sécurité ont déploré le meurtre, qui semble avoir été commis par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), du citoyen japonais Kenji Goto dont ils avaient exigé la libération immédiate, et ils ont condamné énergiquement cet acte odieux et lâche.  Ce crime vient une fois encore rappeler de façon tragique les dangers de plus en plus grands qui menacent chaque jour les gens en Syrie, notamment les journalistes.  Il montre aussi, s’il en était besoin, la brutalité de l’EIIL, qui s’est rendu coupable de milliers d’exactions contre les habitants de la Syrie et de l’Iraq.

Les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces actes de terrorisme inqualifiables.  Ils ont souligné que les responsables du meurtre de Kenji Goto devaient être amenés à répondre de leurs actes et ont vivement engagé tous les États à coopérer activement avec les autorités japonaises et toutes les autres autorités compétentes en l’espèce, comme ils y sont tenus par le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité.

Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et présenté leurs sincères condoléances à la famille de Kenji Goto, au Gouvernement japonais et aux familles de toutes les victimes de l’EEIL.

Les membres du Conseil ont à nouveau souligné qu’il fallait vaincre l’EIIL et en finir avec l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule.  Ils ont réaffirmé que ses actes de barbarie incessants ne les intimidaient pas, mais renforçaient au contraire leur conviction que les différents gouvernements et institutions, y compris ceux de la région, devaient se mobiliser pour lutter ensemble contre l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, comme le Conseil l’a prescrit dans sa résolution 2170 (2014).

Les membres du Conseil ont exigé que tous les otages détenus par l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida soient libérés immédiatement, sans conditions et en toute sécurité.

Les membres du Conseil ont rappelé que, conformément au droit international humanitaire, les journalistes, les professionnels des médias et le personnel connexe qui accomplissaient des missions professionnelles périlleuses dans des zones de conflit armé étaient considérés comme des civils et qu’il devaient, à ce titre, être respectés et protégés.  Ils ont rappelé qu’ils exigeaient de toutes les parties à un conflit armé qu’elles s’acquittent pleinement de leurs obligations au titre du droit international humanitaire, notamment celle d’assurer la protection des civils en temps de conflit armé.

Les membres du Conseil ont également rappelé que l’EIIL était inscrit sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et donc sous le coup du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes imposés par la résolution 2161 (2014), et que toute personne physique ou morale qui lui prêtait un appui financier ou matériel, notamment sous la forme d’armes ou de recrues, était passible d’inscription sur cette liste.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était impératif de combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et que tout acte de terrorisme était un crime injustifiable, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où il était perpétré.

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