Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le meurtre de Haruna Yukawa
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Cristián Barros Melet (Chili):
Les membres du Conseil de sécurité ont déploré le meurtre du citoyen japonais Haruna Yukawa, qui semble avoir été commis par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), ont condamné énergiquement cet acte odieux et lâche, et exigé la libération immédiate d’un autre citoyen japonais, Kenji Goto. Ce crime vient nous rappeler une fois encore, de façon tragique, les dangers de plus en plus grands qui menacent chaque jour les gens en Syrie, y compris les journalistes. Il montre aussi, s’il en était besoin, la brutalité de l’EIIL, qui s’est rendu coupable de milliers d’exactions contre les habitants de la Syrie et de l’Iraq.
Les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces actes de terrorisme inqualifiables. Ils ont souligné que les responsables du meurtre de Haruna Yukawa devaient être amenés à répondre de leurs actes et ont vivement engagé tous les États à coopérer activement avec les autorités japonaises et toutes les autres autorités compétentes en l’espèce, comme ils y sont tenus par le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et présenté leurs sincères condoléances à la famille de Haruna Yukawa, au Gouvernement japonais et aux familles de toutes les victimes de l’EEIL.
Les membres du Conseil ont à nouveau souligné qu’il fallait vaincre l’EIIL et en finir avec l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule. Ils ont réaffirmé que ses actes de barbarie incessants ne les intimidaient pas, mais renforçaient au contraire leur conviction que les différents gouvernements et institutions, y compris ceux de la région, devaient se mobiliser pour lutter ensemble contre l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al Qaida, comme le Conseil l’a prescrit dans sa résolution 2170 (2014).
Les membres du Conseil ont exigé que tous les otages détenus par l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida soient libérés immédiatement, sans conditions et en toute sécurité.
Les membres du Conseil ont rappelé que, conformément au droit international humanitaire, les journalistes, les professionnels des médias et le personnel associé qui accomplissaient des missions professionnelles périlleuses dans des zones de conflit armé étaient considérés comme des civils et qu’il devaient, à ce titre, être respectés et protégés. Ils ont rappelé qu’ils exigeaient de toutes les parties à un conflit armé qu’elles s’acquittent pleinement des obligations que leur faisait le droit international humanitaire, notamment celle d’assurer la protection des civils en temps de conflit armé.
Les membres du Conseil ont également rappelé que l’EIIL était inscrit sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et donc sous le coup du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes imposés par la résolution 2161 (2014), et que toute personne physique ou morale qui fournissait un appui financier et matériel au groupe, sous la forme d’armes ou de recrues, était passible d’inscription sur cette liste et de sanctions.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était impératif de combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés.