Comité de l’information - Trente-septième session,
2e & 3e séances – matin & après-midi
PI/2124

Comité de l’information: les délégations soulignent la nécessité de transmettre le plus largement possible les messages et valeurs de l’ONU

La République de Corée propose la création d’un centre d’information des Nations Unies sur son territoire et d’assurer le financement de son entrée en fonctions

Les nombreuses initiatives prises par le Département de l’information (DPI) visant à promouvoir les objectifs des Nations Unies ont été largement saluées aujourd’hui, au deuxième jour de la trente-septième session du Comité de l’information.  En passant en revue les travaux menés par le Département en 2014, les délégations ont plaidé en faveur de l’utilisation optimale de tous les supports d’information, dans un maximum de langues possible, afin de toucher un public plus large, en particulier dans les pays en développement.

L’utilisation de plus en plus poussée des médias sociaux et des nouvelles technologies par le Département de l’information a été perçue comme une évolution positive, car, ont estimé certains intervenants, elle permet d’atteindre un maximum de personnes et, surtout, les jeunes.  Cependant, plusieurs délégations ont exprimé le souci de ne pas négliger pour autant les médias traditionnels, comme la radio et la télévision, qui véhiculent plus aisément l’information dans les pays en développement.  Les nouveaux médias sont inaccessibles aux populations d’un grand nombre de ces pays, compte tenu du fossé numérique ou des taux élevés d’analphabétisme, a expliqué le représentant du Burkina Faso.

Un autre sujet a retenu l’attention des participants au débat: le respect du principe de multilinguisme, basé sur la parité entre les six langues officielles de l’ONU (anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe), qui constitue « une condition majeure du bon fonctionnement et de la transparence des travaux des organes délibérants des Nations Unies », a estimé la délégation observatrice de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Si certains se sont félicités des efforts entrepris pour réaliser cette parité de manière juste et équitable, d’autres, comme les délégations du Mexique et de la Colombie, ont estimé que ces efforts étaient insuffisants puisque certains produits du DPI ne sont publiés qu’en anglais et en français.  Pour remédier à cette situation, ont proposé des délégations, il faudrait soit explorer des moyens novateurs tout en respectant les ressources existantes, soit mobiliser des ressources supplémentaires.

Par ailleurs, les représentants de deux pays lusophones ont salué les efforts consentis par le DPI pour travailler en portugais, en faisant observer que cette langue, même si elle n’est pas officielle au sein des Nations Unies, unit cependant près de 250 millions de locuteurs à travers le monde.  Le portugais fait partie des 23 langues locales utilisées par l’ONU l’an dernier dans ses programmes d’information.

Les délégations ont également souligné le rôle crucial que jouent les 63 centres d’information des Nations Unies disséminés à travers le monde, en mentionnant notamment ceux de Ouagadougou, Bruxelles, Rio de Janeiro ou encore Islamabad.  Le représentant de la République de Corée a saisi cette occasion pour proposer la création d’un tel centre dans son pays.  Des recommandations ont été faites pour veiller à ce que le regroupement de certains centres ne nuise pas à la qualité de leur travail.

Le débat a également mis en évidence la nécessité d’encourager une meilleure compréhension entre les civilisations à l’ONU en tenant compte de la diversité culturelle, comme l’a exprimé notamment le représentant de la République islamique d’Iran.

La délégation d’Israël a d’ailleurs demandé au DPI de veiller à ce que l’ensemble des messages délivrés par les Nations Unies respectent les principes et valeurs de l’Organisation.  Tout en se déclarant préoccupée à ce propos de la poursuite du Programme spécial d’information sur la question de Palestine, l’observatrice de la Palestine a salué ces activités et toutes celles qui tendent à sensibiliser sur la situation qui prévaut dans cette région du monde.

En début de séance, le Comité a élu le Paraguay au troisième poste de vice-président, après sa nomination par le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, complétant ainsi la composition du Bureau, élu hier à l’ouverture de la session.

Le Comité a ainsi achevé son débat général, ce qui permettra à la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, Mme Cristina Gallach, d’intervenir, au cours d’une séance publique, demain mercredi 29 avril à 10 heures, afin de répondre aux observations formulées par les délégations.

Débat général

M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a indiqué qu’en mettant l’accent désormais sur les médias sociaux, le DPI avait franchi une nouvelle étape dans la dissémination des activités de l’ONU, contribuant aussi à la transparence et la reddition de comptes de l’Organisation.  Il a en outre salué la campagne digitale du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), intitulée « une contribution mondiale pour la paix mondiale », et visant à rendre hommage à la contribution des 110 pays ayant participé aux opérations de maintien de la paix dans l’histoire de l’ONU.  Il a également souhaité que des efforts soient consentis par le DOMP afin de venir en aide aux victimes du terrorisme, en appelant également à informer le public sur le fait que le terrorisme est le problème le plus urgent à résoudre.

Le représentant a ensuite souhaité que le 2 octobre prochain, date de célébration de la Journée internationale de la non-violence qui est également celle de la naissance de Mahatma Ghandi, le Département de l’information saisisse cette occasion pour promouvoir l’engagement du monde en faveur de l’édification de sociétés pacifiques, inclusives et non violentes.  Il a par ailleurs rappelé que les centres d’information des Nations Unies étaient « la voix de l’ONU à travers le monde ».  Il a salué le fait que le Centre de New Delhi célèbre le « Panchtattva », une série de concerts de musiques classiques indiennes conçus par le vocaliste Durga Jasraj, en collaboration avec Neeraj Jaitley, et qui visent à mieux sensibiliser aux conséquences des changements climatiques sur les populations.  Compte tenu de la place des questions de santé dans le programme de développement pour l’après-2015, l’Assemblée générale a adopté une résolution proclamant la Journée internationale du yoga, s’est-il félicité.  Cette ancienne tradition représente une approche holistique de santé et de bien-être, a-t-il estimé, avant de proposer que cette Journée puisse trouver une place de choix dans le calendrier annuel des campagnes de sensibilisation organisées par le DPI.

M. FILATIÉNI COULIBALY (Burkina Faso) a salué les nombreuses initiatives prises par le Département de l’information (DPI) visant à promouvoir les objectifs de l’ONU.  Il a notamment cité celles visant une meilleure compréhension du processus en cours devant aboutir à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015 et les campagnes thématiques sur des activités menées à l’ONU comme les opérations de maintien de la paix.  Notant l’utilisation croissante des réseaux sociaux par le DPI, il a rappelé que les nouveaux médias sociaux étaient inaccessibles à de nombreuses populations des pays en développement, compte tenu du fossé numérique ou des taux élevés d’analphabétisme.  C’est pourquoi, les médias traditionnels resteront utiles et complémentaires, a-t-il estimé, en demandant au Département de l’information de ne jamais perdre de vue cette réalité.  Le représentant a ensuite salué le travail entrepris par le Département pour la numérisation des archives de l’ONU, permettant ainsi aux générations à venir d’établir des repères.

Exprimant toute l’appréciation de sa délégation concernant les efforts du DPI pour promouvoir le multilinguisme, le représentant a plaidé en faveur de la parité linguistique entre les six langues officielles des Nations Unies.  Il faudrait innover ou alors mobiliser des ressources supplémentaires pour y faire face, sans préjudice des acquis déjà existants, a-t-il insisté.  À cet égard, le représentant du Burkina Faso s’est félicité des mesures déjà envisagées pour que des ressources supplémentaires soient allouées au DPI.  M. Coulibaly a également apprécié le rôle que jouent les centres d’information des Nations Unies, dont celui qui est basé à Ouagadougou.  Il a donné des détails sur les activités de ce centre qui émet de façon hebdomadaire sur le « Canal ONU » en lien avec la télévision nationale. Il a par exemple indiqué qu’une exposition avait été organisée, en avril, sur le génocide au Rwanda, tandis qu’une autre, tenue en mars, avait pour thème la commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. 

Mme CRISTINA MARIA CERQUEIRA PUCARINHO (Portugal) a rappelé que la langue portugaise unissait près de 250 millions de locuteurs à travers le monde, faisant d’elle l’une des langues les plus parlées dans le monde, notamment dans l’hémisphère sud.  Elle a précisé que c’est également la langue officielle de neuf pays répartis sur quatre continents, ainsi que dans une région d’administration spéciale en Chine.  Compte tenu de toutes ces données, le Portugal salue les efforts consentis par le DPI pour travailler en portugais.

Mme Pucarinho a en outre salué le travail réalisé par les centres d’information des Nations Unies, en soulignant, dans ce contexte, le rôle du Centre régional d’information des Nations Unies à Bruxelles, qui fournit des services en 13 langues, y compris le portugais, et celui de Rio de Janeiro, au Brésil, qui offre aussi des services en langue portugaise.  Elle a néanmoins estimé que, compte tenu de la pratique du portugais en Afrique, et des objectifs du DPI, l’installation d’un centre d’information en langue portugaise en Afrique est très attendue.  La représentante a ensuite salué le travail effectué par la Radio de l’ONU émettant en portugais, en se félicitant de son rôle dynamique qui a permis d’établir 20 nouveaux partenariats pour la seule année 2014, dont un avec une chaîne de télévision portugaise.  Elle a aussi salué les efforts de la Section des ONG du DPI qui publie certains documents imprimés en portugais.  Avant de conclure, elle a fait remarquer que le portugais était la seconde langue pour les médias sociaux du site de l’ONU.  C’est pourquoi, elle a souligné que le DPI tienne compte de cette réalité en promouvant davantage de projets et activités digitales en portugais.

M. GABRIEL ORELLANA ZABALZA (Guatemala) a affirmé que le Département de l’information jouait un rôle très important pour diffuser de façon juste et impartiale l’information concernant les activités de l’Organisation.  Le multilinguisme doit être appliqué à tous les produits du Département et dans toutes les activités de l’Organisation, a-t-il souligné.  Il est essentiel, a-t-il précisé, de préserver la parité des six langues officielles.  Le Département de l’information doit continuer d’œuvrer à trouver des solutions visant à réduire le fossé linguistique au sein de l’Organisation, a-t-il déclaré.

Il est important, a recommandé le délégué, de développer l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications.  La fracture numérique entre pays développés et pays en développement limite nos efforts, a-t-il constaté.  Le Département de l’information doit continuer à recourir plus fréquemment aux réseaux sociaux dans toutes les langues officielles, a souhaité le représentant.  Par ailleurs, il a souligné l’importance du respect de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, conformément aux législations nationales et aux normes et principes du droit international.

M. MASOOD ANWAR (Pakistan) a émis l’espoir que le Département de l’information poursuivrait ses efforts pour augmenter sa visibilité dans les médias et qu’il ferait le meilleur usage possible des médias sociaux.  Il a aussi apprécié les efforts entrepris pour communiquer sur la crise causée par le virus Ebola l’an dernier, ainsi que l’organisation d’évènements dans le cadre de la Journée de solidarité avec le peuple palestinien.  En outre, le représentant a apprécié les informations publiées sur le maintien de la paix qui, a-t-il rappelé, est une activité phare de l’ONU à laquelle le Pakistan contribue très activement.  Il a demandé plus de détails sur le documentaire qui doit être réalisé sur ce sujet.

En ce qui concerne les centres d’informations des Nations Unies dans le monde, M. Anwar a demandé que des efforts supplémentaires soient faits pour les renforcer.  Il a noté qu’un mémorandum d’accord avait été signé en ce qui concerne le centre d’Islamabad et PTV World, une chaîne d’information en anglais au Pakistan.  Le représentant a aussi salué les différentes activités organisées par le DPI dans son pays, notamment une exposition de photographies à Lahore.  Il a cependant souhaité que les États Membres participent davantage à ce genre d’activités.  M. Anwar a ensuite prôné un dialogue constructif entre les religions et appelé le DPI à faire davantage pour neutraliser les tensions et favoriser l’harmonie entre les religions.  Enfin, il a demandé des informations au sujet de la création d’un fonds d’affectation spéciale en faveur des femmes entrepreneurs.

M. DMITRY MIRONCHIK (Bélarus) a dit constater les progrès entrepris par le Département de l’information pour mieux diffuser l’information.  Le DPI a un rôle essentiel en matière d’information numérique, a-t-il dit, en estimant qu’elle touchait un public plus large, en particulier les jeunes.  Il s’est félicité, notamment, des travaux réalisés par les services de radio et de télévision russophones. 

Le représentant a indiqué que son pays était engagé à célébrer le soixante-dixième anniversaire de l’ONU et de la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Il a par ailleurs fait observer que l’augmentation de la qualité des services d’information dans les pays de la Communauté des États indépendants, en particulier au Bélarus, dépendait de son niveau de financement.

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) a souligné que le message des Nations Unies devrait parvenir à un public aussi large que possible, y compris les gouvernements et les universités.  Une partie des informations diffusées dans les pays en développement se fait dans des zones où l’accès à la technologie est limité, a-t-il fait remarquer en appelant à ne pas négliger les moyens de communication traditionnels.  Il faudrait en même temps renforcer les nouveaux moyens de communication comme les médias sociaux, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi reconnu le rôle des centres d’information des Nations Unies, notamment celui de Bogota qui diffuse des informations auprès de plus de six millions de personnes.

Au sujet du multilinguisme, le représentant de la Colombie a demandé de poursuivre les efforts pour parvenir à réaliser la parité linguistique entre les six langues officielles de l’ONU, notamment en publiant les communiqués de presse dans ces six langues.  Ces communiqués, a-t-il fait remarquer, ne sont souvent disponibles que dans une seule langue.  Tout en reconnaissant le travail amorcé par le DPI pour produire ces communiqués en espagnol, il a regretté qu’il n’y ait pas eu de progrès sensibles dans cette voie, même sous forme de traductions.  Il faudrait explorer des moyens novateurs en vue d’établir une stratégie permettant d’assurer la publication des différents produits dans les six langues officielles, a-t-il recommandé.  Outre la coopération avec d’autres départements de l’ONU, il a prôné une coopération avec le monde universitaire et les organisations de  bénévoles, en utilisant les ressources existantes sans toutefois privilégier une langue au détriment des autres, a-t-il précisé.  En ce qui concerne les pages Internet, il a également regretté que le contenu en espagnol reste limité.  Le représentant a aussi demandé de fournir davantage de statistiques sur tous les produits de DPI, afin de prendre les décisions de façon bien informée.

M. JO JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a dit apprécier les mesures positives prises par le Département de l’information pour relancer les travaux dans le cadre du soixante-dixième anniversaire de l’Organisation.  Le représentant de la RPDC s’est également dit préoccupé par l’éventuelle politisation des activités d’information de l’ONU.  Celles-ci, a-t-il rappelé, doivent être au service de tous les États Membres, de manière équitable et impartiale.  Il a en outre dénoncé la guerre psychologique menée, selon lui, par les États-Unis par le biais de Radio Free Asia, dont l’objectif est de chercher à déstabiliser certains pays.

M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a noté l’importance des nouvelles technologies de l’information, tout en soulignant que les moyens traditionnels de l’information restaient un outil irremplaçable pour toucher les peuples et en appelant le DPI à continuer de les utiliser.  Il faudrait impliquer les États Membres dans le processus, a-t-il recommandé, en suggérant l’élaboration de directives pour l’utilisation de ces technologies.  En ce qui concerne le multilinguisme, qui est, selon lui, une question cruciale, la délégation cubaine salue le travail positif accompli par le Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies pour donner un élan à la défense de cette langue dans les travaux de l’Organisation.  Il a ainsi demandé que le projet de budget 2016-2017 prenne en compte les ressources nécessaires à la publication de produits dans les six langues officielles.

Le représentant a ensuite souligné l’importance de la diffusion d’information sur les questions du désarmement nucléaire et des changements climatiques, qui sont actuellement des questions urgentes.  Il a aussi apprécié les informations sur l’élimination du colonialisme et de toute forme d’occupation étrangère, comme en Palestine.  Rappelant que l’Amérique latine et les Caraïbes étaient une « zone de paix déclarée », le représentant a dénoncé la « constante agression radiophonique et télévisuelle du Gouvernement des États-Unis contre Cuba ».  Il s’est plaint d’ingérence dans les affaires intérieures de son pays et condamné le recours aux technologies de l’information et des communications, en violation du droit international.  Il a émis l’espoir qu’après l’annonce d’un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, ces agressions, de même que le blocus économique et financier, prendraient fin.

M. YEGOR PYVOVAROV (Ukraine) a exprimé l’appréciation de son pays à l’égard du travail dense accompli par le Département de l’information.  Il a estimé que le Centre d’actualités représentait une réalisation efficace du mandat du Département, soulignant ainsi un des bons exemples de l’information délivrée par les Nations Unies, en particulier pour les agences de presse et les journalistes.

Le représentant a encouragé également le DPI à faire de la célébration du soixante-dixième anniversaire de l’ONU et de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale des événements éducatifs.  Il a dit regretter qu’aujourd’hui, l’Ukraine soit agressée par le pays avec lequel elle avait lutté pour la victoire il y a 70 ans.  L’effort d’un pays visant à faire de sa gloire une affaire privée pour manipuler des clichés pro-soviétiques en ignorant le vrai sens du mot « fascisme » est condamnable, a-t-il déclaré.  C’est pourquoi, il a engagé le Comité à repousser toute tentative d’un État qui vise à diffuser une propagande erronée et à alimenter des conflits.  L’Ukraine est déçue par la passivité de certains organes des Nations Unies face à certaines manipulations et distorsions de la vérité, a affirmé le délégué ukrainien.

M. GORGUI CISSE (Sénégal) a invité l’ONU, par le biais de son Département de l’information, à mieux rendre compte de ses activités, en particulier dans des domaines importants comme la paix et la sécurité internationales, le développement économique et social, la protection de l’environnement ou encore la lutte contre les maladies.  Il a conseillé de renforcer la coordination entre le DPI, le Département des opérations de maintien de la paix, le Département des affaires politiques et le Département d’appui aux missions.  Il a aussi recommandé de mieux prendre en compte la dimension linguistique dans le déploiement de troupes onusiennes dans les théâtres d’opération.  Au moment où un groupe de haut niveau réfléchit à l’avenir des opérations de maintien de la paix, le Département de l’information, a-t-il recommandé, devrait mieux cibler les destinataires qui ont le plus besoin de l’information qu’il diffuse, en accordant une attention particulière aux besoins prioritaires du continent africain.

Le représentant s’est félicité du dynamisme et de l’efficacité des 63 centres d’information des Nations Unies implantés à travers le monde, tout en souhaitant que la qualité et la diversification des produits et services offerts soient privilégiées.  Il a rappelé que le Sénégal avait apporté son soutien à l’antenne de Dakar en lui affectant des locaux à titre gracieux.  Réaffirmant par ailleurs l’attachement de son pays au multilinguisme, il a expliqué que la diversité linguistique constituait l’épine dorsale du système international.  Elle assure l’égale dignité de toutes les cultures et participe à l’effectivité du principe sacro-saint de la gouvernance mondiale, a-t-il précisé.  Il faudrait veiller au renforcement du multilinguisme au moment où la communauté internationale est engagée dans le processus de définition du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il ajouté.  Avant de conclure, il a encouragé le DPI à redoubler d’efforts pour la sensibilisation sur la question de Palestine.

M. ANTHONY BOSAH (Nigéria) a salué la volonté du Département de l’information d’élargir la diffusion de l’information par le biais des moyens modernes de communication et les réseaux sociaux.  Il a mis l’accent également sur la nécessité de renforcer les moyens traditionnels de communication. 

Le représentant a salué les efforts de l’Organisation en faveur du multilinguisme.  Cette année marque le quinzième anniversaire de la proclamation par la Conférence générale de l’UNESCO de la Journée internationale de la langue maternelle, a-t-il rappelé, avant de se féliciter des efforts entrepris pour réaliser, de manière juste et équitable, la parité au sein du système des Nations Unies entre ses six langues officielles.

M. RICARDO ALDAY GONZÁLEZ (Mexique) a rendu hommage au Département de l’information qui s’emploie, a-t-il dit, à faire davantage avec moins de ressources.  Il a salué, en particulier, les travaux de la Radio et de la Télévision de l’ONU en langue espagnole, en soulignant qu’ils étaient menés dans des conditions difficiles.  Il a approuvé l’utilisation des médias sociaux par le DPI, tout en appelant à ne pas négliger les moyens traditionnels de communication qui sont nécessaires à des millions de personnes dans le monde.  En ce qui concerne le principe de la parité entre les six langues officielles de l’ONU, il a constaté que cette parité n’était pas respectée pour tous les produits, certains n’étant publiés qu’en anglais et en français.  Il faudrait utiliser les langues officielles en fonction du public auquel les produits sont destinés et non en se basant sur des agendas politiques, a-t-il estimé.  Rappelant la résolution sur le multilinguisme qui souligne la nécessité de traiter toutes les langues officielles sur un pied d’égalité, il a souhaité que le prochain budget de l’ONU prévoie les ressources nécessaires pour que le DPI puisse s’acquitter de ses activités dans les six langues.  Par ailleurs, le représentant a émis l’espoir que le regroupement de centres d’information dans le monde n’aurait pas d’incidence sur la qualité des services qu’ils offrent.  Enfin, il a recommandé au DPI de travailler en coopération avec les autres départements ainsi qu’avec le secteur civil, comme les universités.

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Fédération de Russie a réagi à l’intervention de la délégation de l’Ukraine en affirmant que des journalistes ukrainiens avaient été tués dans leur pays en raison de leur activité professionnelle.  Les activités de stations de télévision ont été réduites, tandis que des journaux russophones ont été interdits en Ukraine, a-t-il assuré.

Le représentant de l’Ukraine a assuré qu’il n’avait pas mentionné, dans son intervention, le nom du pays de l’orateur précédent.  Poursuivant en russe, il a dit entendre dans les propos de son collègue un discours de propagande propre à l’ère soviétique.  Il a qualifié de « farce » les accusations lancées par le représentant russe et a dénoncé les atteintes à la liberté de la presse en Russie.

Mme AVIVA KLOMPAS (Israël) a rappelé que cette année marquait le soixante-dixième anniversaire de la création des Nations Unies.  Constatant une montée de l’antisémitisme dans le monde, elle a estimé que les Nations Unies devraient lutter contre le retour de la haine.  Elle a fait état de l’appel lancé récemment par l’Assemblée générale pour l’organisation d’une session historique contre le sectarisme et l’intolérance.

Elle a mis l’accent sur la nécessité pour l’ONU de mettre en place des programmes éducationnels afin d’enseigner aux générations à venir l’horreur de l’Holocauste.  Elle s’est félicitée, à cet égard, du travail fourni par le Programme de communication sur l’Holocauste et les Nations Unies.  Se déclarant profondément préoccupée par le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information, la déléguée israélienne a demandé au DPI de renforcer son rôle de contrôle et de veiller à ce que l’ensemble des messages délivrés par les Nations Unies respectent les valeurs et principes de l’Organisation.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a apprécié les efforts déployés par le DPI pour donner une plus grande visibilité aux activités menées à l’ONU.  Il a voulu que la communication de l’ONU mette davantage l’accent sur la violence à l’encontre des femmes, la situation des personnes handicapées et la pandémie du sida.  Le représentant a ensuite parlé de l’occupation étrangère en soulignant, notamment, l’importance du Programme d’information spécial sur la question de Palestine et les travaux accomplis en application de ce programme.  Il a plaidé en faveur de la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, estimant que ce multilinguisme ne pouvait que renforcer le message véhiculé par l’ONU.  Il faudrait créer un système d’information et de communication juste et efficace, de façon à renforcer la paix et la sécurité internationales sur la base d’une diffusion plus large des informations, a-t-il suggéré.

« Nous sommes encore loin de créer une société de l’information inclusive et démocratique », a-t-il estimé, en dénonçant le rôle prépondérant que jouent les grandes structures de médias, ce qui rend difficile la diffusion d’informations objectives.  Il a ainsi rejeté la diffusion d’informations discriminatoires sur la situation de pays en développement.  Quant au fossé numérique qui sépare les pays développés des pays en développement, il est important, a-t-il souligné, de renforcer les capacités nationales afin de réduire cet écart.  Le représentant a plaidé en faveur de mesures concrètes pour la démocratisation des moyens de communication et d’information.  Enfin, il a dénoncé l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’un État ou la vie privée des personnes. 

M. BYUNG-HA CHUNG (République de Corée) a affirmé que son pays, dans le but de renforcer ses liens avec l’Organisation, était favorable à la création, sur son territoire, d’un centre d’information des Nations Unies.  Il est essentiel d’accroître la sensibilisation des Coréens, dans leur langue, aux buts et objectifs des Nations Unies, a-t-il souligné, en assurant que cette initiative ouvrirait la voie au Gouvernement coréen pour prendre des engagements plus importants en faveur de l’Organisation. 

La République de Corée, a promis le délégué, fournirait gratuitement des locaux pour accueillir ce centre et elle est prête à financer sa mise en place, son fonctionnement et le versement des salaires à son personnel local.  Il a dit espérer que cette proposition figurera dans le projet de résolution qui sera soumis au Comité de l’information.

M. VACHARA PAWUTIYAPONG (Thaïlande) a souligné le rôle essentiel du DPI pour garantir la pertinence et la crédibilité des Nations Unies, en particulier cette année au cours de laquelle on définit les priorités mondiales pour les décennies à venir.  Il a aussi apprécié les activités de sensibilisation que le Département de l’information mène à l’intention des jeunes, en particulier le travail réalisé au Bureau de l’Envoyé spécial pour la jeunesse.  « Nous devons préserver les jeunes du discours de haine, a-t-il insisté, en notant les efforts entrepris par le DPI pour promouvoir le respect mutuel et la compréhension.  En ce qui concerne le multilinguisme, qui vise à améliorer la transparence et la redevabilité des Nations Unies, le DPI devrait poursuivre ses efforts dans ce domaine, notamment en utilisant les langues locales des pays où sont basés des centres d’information ou des institutions de l’ONU.  Enfin, il a salué l’utilisation par le DPI de nouvelles technologies, tout en soulignant la nécessité de conserver les moyens traditionnels comme support principal pour la communication dans le monde en développement.

M. MOHAMED H. S. ELMODIR (Libye) a souligné le rôle du Département de l’information pour renforcer la prise de conscience à l’égard des différentes questions et des défis que l’Organisation doit relever, conformément à la Charte des Nations Unies.  Il a prôné une culture de dialogue entre les civilisations et les religions, en rejetant les discriminations et la haine. 

Le multilinguisme doit être renforcé, a-t-il estimé, en précisant que les communiqués de presse devraient être publiés dans toutes les langues officielles des Nations Unies.  Le représentant libyen s’est dit préoccupé par les différences d’utilisation des langues officielles dans les communiqués de presse, en demandant à l’Organisation de réduire ces écarts.  Il a souligné, enfin, le rôle du Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information.

M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a plaidé en faveur d’une information libre et sans obstacle, qui tienne compte de la diversité culturelle.  Les blasphèmes, les sacrilèges et autres actes qui exacerbent la haine et le ressentiment doivent être évités, a-t-il insisté.  La communication du DPI dans des domaines qui sont d’un intérêt commun pour la communauté internationale est très importante, a-t-il dit.

Pour lutter efficacement contre l’extrémisme violent, il faudrait sensibiliser le public sur la modération et la tolérance, a-t-il préconisé, en estimant que les campagnes de sensibilisation devraient avoir une place de choix dans les initiatives du DPI.  Il a salué, à cet égard, les efforts de dialogue entre les civilisations et les cultures.

Convaincu qu’une solution juste et équitable à la question de Palestine devrait contribuer à améliorer la situation au Moyen-Orient, le représentant iranien a estimé que le Département de l’information pourrait mieux faire comprendre les réalités sur le terrain et le sort du peuple palestinien vivant sous occupation.  Passant à la question des centres d’information des Nations Unies, il a souligné que ces centres avaient un rôle important à jouer en tant que source d’information vitale pour les communautés locales et pour la prise de conscience publique sur les objectifs agréés sur le plan international.  Il a ensuite souligné la responsabilité du DPI d’intégrer le multilinguisme dans toutes ses activités, non seulement en utilisant les langues officielles de l’ONU, mais aussi des langues considérées comme la source de grandes cultures et civilisations, comme le perse.  Avant de conclure, il a enfin salué la mise en œuvre du Programme de bourses Reham Al-Farra destiné aux journalistes.

Mme ERIKA ALMEIDA WATANABE PATRIOTA (Brésil), défendant le multilinguisme, a rappelé que les six langues officielles des Nations Unies correspondaient à 2,8 milliards de locuteurs dans le monde.  En 2014, les Nations Unies avaient utilisé 23 langues locales dans ses programmes d’information, dont le portugais ou le bengali, a-t-elle expliqué.  La disponibilité des documents en portugais, langue parlée par environ 250 millions de personnes dans l’hémisphère sud, permet de mieux diffuser les idéaux des Nations Unies dans le monde, a—telle assuré. 

La déléguée brésilienne a réitéré l’appui continu de son pays aux centres d’information des Nations Unies, en particulier celui de Rio de Janeiro, le plus ancien en Amérique latine.  La représentante a, par ailleurs, salué le travail fourni par la Radio de l’ONU en portugais, diffusée dans plus de 16 pays et qui atteint près de 500 centres de médias différents.

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a félicité le Département de l’information (DPI) pour ses efforts visant à innover, développer des alliances, affiner ses structures de travail et utiliser les nouvelles technologies au service d’une communication de plus en plus large.  Il a aussi apprécié les initiatives destinées à autonomiser les jeunes.  Les technologies de l’information et des communications constituent des outils fondamentaux pour permettre aux jeunes de contribuer au développement et à la promotion de la paix, a-t-il souligné.  Ces technologies renforcent aussi l’utilisation des moyens traditionnels, comme la radio ou la télévision.  Le Président du Costa Rica, qui est fermement engagé dans ce domaine, a été nommé « Parrain de la jeunesse et des technologies de l’information » par l’Union internationale des télécommunications (UIT), a-t-il indiqué.  Le représentant s’est ensuite félicité des activités menées par la bibliothèque, notamment son travail de numérisation des archives.

En ce qui concerne le multilinguisme, le délégué du Costa Rica a plaidé en faveur d’une véritable équité dans la distribution des ressources.  Il faudrait assurer le même traitement pour toutes les langues officielles des Nations Unies, a-t-il insisté, en regrettant que cette parité ne soit pas respectée pour la publication des communiqués de presse.  Le représentant a apprécié que le nouveau site Internet lancé pour les 70 ans de l’ONU soit présenté dans les six langues de manière égale.  Il serait également utile, a-t-il dit, que les archives soient accessibles en ligne dans les six langues.  Rappelant que son pays avait aboli son armée en 1948, il a expliqué que les ressources ainsi économisées avaient permis de renforcer les connaissances de la jeunesse par le biais de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications.  Cela peut servir d’exemple pour utiliser l’Internet comme force de communication, a-t-il dit.  Le Costa Rica avait rejoint, en 2012, la « Coalition de la liberté en ligne » afin de plaider en faveur de la neutralité du réseau, a-t-il rappelé avant de conclure.

Mme MAURA MWINGIRA (République-Unie de Tanzanie), dans une courte intervention, s’est félicitée du fait que le Département de l’information associait les unités linguistiques de la Radio des Nations Unies à différents partenaires de diffusion, en espérant que ces partenariats seront renforcés dans d’autres domaines.  Elle a également mis l’accent sur l’importance de l’utilisation des réseaux sociaux.

Mme SOMAIA BARGHOUTHI (Palestine) a salué les activités menées par le DPI dans le cadre du Programme spécial d’information sur la question de Palestine, activités qui permettent, a-t-elle dit, de sensibiliser l’opinion publique sur la situation au Moyen-Orient et les droits inaliénables du peuple palestinien.  Elle a apprécié, en particulier, l’organisation de séminaires internationaux annuels pour les médias, dont le dernier s’est tenu au Japon en juin 2014, les activités menées pour célébrer la Journée et l’Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien, ainsi que le programme annuel de formation destiné aux journalistes palestiniens dans les territoires palestiniens occupés. 

La représentante a ensuite dénoncé les actes de violence commis par Israël contre les journalistes palestiniens et étrangers dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.  À cet égard, elle a mentionné l’intervention de l’été 2014 dans la bande de Gaza qui avait fait 2 180 morts, dont 18 journalistes.  La liberté d’expression est toujours entravée par Israël, a-t-elle affirmé, en dénonçant des campagnes d’arrestations de journalistes palestiniens et étrangers.  Elle a regretté l’impuissance de la communauté internationale à contraindre Israël à se conformer aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale sur la protection des journalistes et celles relatives à la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient.  Dans l’État de Palestine, a-t-elle assuré, nous essayons de développer l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications, malgré le contrôle qu’exerce Israël sur le secteur des communications en Palestine.

Mme PATRICIA HERDT, Déléguée de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a affirmé que la francophonie enregistrait des résultats positifs, en rappelant que le dernier rapport sur la langue française dans le monde, publié en novembre 2014, établissait une nette progression du nombre de locuteurs francophones.  Au-delà de la langue française, a-t-elle dit, c’est toutefois bien le multilinguisme qui sous-tend l’action de l’OIF dans les enceintes internationales.  Le respect du multilinguisme, a-t-elle ajouté, est une condition majeure du bon fonctionnement et de la transparence des travaux des organes délibérants des Nations Unies.

Après avoir salué l’action dynamique du Groupe des ambassadeurs francophones aux Nations Unies à New York, l’observatrice de l’OIF a indiqué que le 28 avril, les présidents des différents groupes des ambassadeurs francophones auprès d’organisations internationales se réuniraient à Paris.  Les échanges, a-t-elle dit, porteront principalement sur l’action menée en faveur de la langue française et du multilinguisme.  Enfin, elle a exprimé l’engagement de la francophonie en faveur des libertés fondamentales que constituent la liberté de l’information et de la presse et de l’intégrité physique des journalistes.

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