États Membres, grands groupes et organisations du Partenariat sur les forêts expriment leurs vues sur les moyens d’améliorer la gestion durable des forêts
Le Forum des Nations Unies sur les forêts a entendu, aujourd’hui, les recommandations de quatre grands groupes –la communauté scientifique, les femmes, les jeunes et les enfants, et les agriculteurs– pour améliorer la gestion durable des forêts, à l’occasion d’un dialogue multipartite. Les États Membres ont ensuite exprimé leur position sur ces recommandations.
S’appuyant sur le rapport* qu’ils ont présenté au Forum, les représentants de ces grands groupes, ainsi que les organisations membres du Partenariat sur les forêts, ont qualifié de « décourageants » les progrès accomplis jusqu’à présent en vue d’assurer une gestion durable des forêts.
Ouvrant le débat, M. Joseph Cobbinah, du Réseau régional de recherche forestière pour l’Afrique subsaharienne et représentant le grand groupe de la communauté scientifique et technique, a indiqué que la situation s’était même détériorée. « La déforestation progresse alors que la pauvreté parmi les résidents et les travailleurs forestiers persiste », a-t-il fait observer.
La surface des forêts certifiées et protégées a augmenté surtout dans les zones tempérées et boréales, a-t-il noté. « Des défis graves demeurent en ce qui concerne la mobilisation des ressources pour une gestion forestière durable ». Parmi ses recommandations, il a souhaité que le Forum consacre moins de temps à négocier des textes et facilite le dialogue politique.
Mme Cécile Ndjebet, du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts et représentant le grand groupe des femmes, a plaidé pour l’établissement d’un nouvel organe des Nations Unies qui serait chargé de la conduite du dialogue de haut niveau sur les objectifs relatifs aux forêts.
Cet organe, a-t-elle précisé, coordonnerait en outre les activités de toutes les entités au sein de l’ONU traitant de la gestion durable des forêts. Il devrait se réunir plus de deux fois par an et les recommandations qu’il adopterait pourraient être juridiquement contraignantes », a-t-elle ajouté.
De son côté, M. Peter de Marsh, de l’International Family Forestry Alliance, représentant le grand groupe des agriculteurs/sylviculteurs, a défendu la création d’un nouveau fonds pour la gestion durable des forêts. Ce fonds devrait jouer un rôle de catalyseur stratégique et promouvoir de nouveaux modèles de financement, a-t-il estimé.
Enfin, Mme Olivia Sanchez Badini, de l’International Forestry Students Association et représentant le grand groupe des enfants et des jeunes, a souligné les difficultés pour les grands groupes de parvenir à un consensus et déploré le manque de participation du secteur des affaires et de l’industrie. « Les gouvernements ont en outre une compréhension limitée de l’utilité des grands groupes ».
Pour y remédier, Mme Sanchez Badini a avancé l’idée que le Partenariat sur les forêts obtienne le statut d’observateur permanent au sein du Forum. Les représentants des grands groupes, a-t-elle préconisé, devraient également être associés au processus de prise de décisions.
Invités à se prononcer sur ces recommandations, le délégué du Nigéria, au nom du Groupe africain, et son homologue de l’Union européenne, ont tout d’abord souhaité que les grands groupes assurent une meilleure coordination de leurs activités.
S’agissant de la création d’un nouvel organe onusien, le délégué de l’Union européenne a émis l’espoir que le futur arrangement sur les forêts contribue à établir une plus grande synergie entre les entités œuvrant en faveur d’une gestion durable des forêts. « Il faut utiliser, a-t-il dit, plus efficacement les outils de financement existants. »
Le délégué du Cameroun, qui a demandé la création d’un tel organe, a souligné la nécessité de mobiliser des ressources financières supplémentaires pour réaliser cet objectif. Son homologue du Sénégal a appuyé, quant à lui, l’idée de mettre en place un fonds mondial pour les forêts.
« La création d’une nouvelle entité, qui ne serait plus placée sous les auspices du Conseil économique et social, serait une grande perte pour les forêts », a prévenu la déléguée de la Suisse, appuyée en ce sens par le représentant de la Norvège. Le Conseil devrait souligner, dans les textes qu’il adopte, la nécessité d’assurer une gestion durable des forêts, a-t-elle dit.
Plusieurs délégations ont soutenu l’idée d’associer plus étroitement les grands groupes au processus suivi par le Forum. La déléguée des États-Unis a souhaité en outre que les grands groupes soient invités à participer aux délibérations des États membres concernant la gestion durable des forêts.
« Soyons francs, le peu de place accordée aux grands groupes est l’une des déceptions de l’arrangement international sur les forêts », a affirmé le représentant de la Suède, avant de se déclarer en faveur de la proposition visant à octroyer au Partenariat pour les forêts le statut d’observateur permanent. Il a émis l’espoir que les grands groupes pourront s’exprimer dans le cadre des différentes réunions de la prochaine session du Forum, et non seulement au cours du débat interactif.
Le Forum poursuivra ses travaux demain, mercredi 6 mai 2015, à 10 heures.
*E/CN.18/2015/6/Add.1