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Conseil économique et social - Session de 2015,
matin & après-midi
ECOSOC/6704

Le Conseil économique et social adopte sans vote une résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement

Devant le Forum de haut niveau, panélistes et États Membres réaffirment la nécessité de renforcer les capacités nationales au service du développement durable

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a conclu, aujourd’hui, son débat sur les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement en adoptant, sans vote, une résolution sur la question.  Par ailleurs, le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, réuni sous les auspices de l’ECOSOC, a tenu trois tables rondes pour discuter des différents moyens d’adopter des approches intégrées du développement et de renforcer les capacités nationales des pays en développement.  Il a entendu, dans ce cadre, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, qui a présenté le rapport mondial sur le développement durable.

Aux termes de la résolution* adoptée ce matin, le Conseil économique et social a réaffirmé qu’il importe d’appliquer pleinement, dans les délais requis, les grandes orientations arrêtées à l’échelle du système par l’Assemblée générale dans sa résolution 67/226 sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

À cet effet, l’ECOSOC demande notamment aux fonds et programmes des Nations Unies d’améliorer les méthodes de suivi et de collecte de données et prie instamment les entités des Nations Unies menant des activités opérationnelles de développement qui ne l’ont pas encore fait de synchroniser leurs cycles de planification et de budgétisation stratégiques avec le cycle d’examen quadriennal complet.

Le Conseil économique et social engage également les fonds et programmes du système des Nations Unies pour le développement à examiner les observations relatives à l’insuffisance des moyens nationaux régulièrement soulignée par les pays de programme et à laquelle les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pourraient remédier, « y compris grâce au renforcement et à l’utilisation des capacités nationales ».

Ensuite, le Forum politique de haut niveau s’est réuni pour la deuxième journée de sa session 2015, sous les auspices du Conseil économique et social.

Avant l’adoption de cette résolution, le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, avait appelé le système des Nations Unies à prendre en compte les expertises nationales et à mettre à la disposition de ces pays toute une série de services dont il dispose pour renforcer les capacités nationales, notamment à travers les commissions régionales.

Au cours de sa première table ronde, intitulée « Soutenir une action au niveau national par l’intermédiaire des décisions du Forum politique de haut niveau », panélistes et États Membres ont mis l’accent sur les succès qui peuvent être enregistrés lorsqu’on adopte une dimension nationale, voire locale, du développement.  Cet échange a été animé par Mme Aisa Kirabo Kacyira, Directrice générale adjointe du Programme des Nations Unies pour les établissements humains et ancien maire de Kigali (Rwanda).

Plusieurs exemples de planification du développement ont été évoqués, notamment celui du Costa Rica, qui ambitionne de devenir le premier pays neutre en carbone d’ici à 2021 grâce à une politique de gestion des ressources locales et des forêts; ou encore celui de la ville de New York, qui a initié un processus de planification du développement incluant la participation de 25 agences municipales.

Des intervenants ont également souligné le rôle de cohésion et le climat de confiance que peut instaurer le Forum politique de haut niveau, créé par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), en juin 2012, pour appuyer les initiatives de développement durable.

Le thème de la seconde table ronde portait sur la question de « Maintenir l’implication de la science dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable ».  Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a présenté le rapport mondial sur le développement durable, qui recommande de renforcer les interactions entre décideurs politiques et scientifiques dans le domaine du développement à travers un véritable dialogue entre les deux communautés.

Quelque 500 scientifiques ont contribué à la rédaction de ce rapport, ce qui illustre à la fois la nécessité de recherches interdisciplinaires dans le domaine du développement durable, ainsi que l’engagement de la communauté scientifique à appuyer la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

Une troisième table ronde était d’ailleurs davantage axée sur le rapport mondial sur le développement durable que les participants ont qualifié de passerelle entre les objectifs de développement durable et les communautés scientifiques.

La prochaine réunion du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* (E/2015/L.16)

Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement

Déclarations avant l’adoption

Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exhorté le système de développement des Nations à étoffer et à renforcer de manière significative son rôle, et ce, en vue d’appuyer les pays en développement et de les aider au mieux à atteindre les objectifs de développement.  Pour renforcer ce rôle, a-t-il expliqué, il faut entreprendre des efforts continus en matière d’efficacité, de cohérence et d’impact. D’importants efforts doivent aussi être consentis en vue d’accroître les ressources essentielles, a-t-il précisé.  Le représentant a également souligné que, pour de nombreux pays en développement, atteindre les objectifs de développement signifie qu’ils doivent se concentrer sur le renforcement de leurs capacités nationales.  À cet égard, le représentant a appelé le système des Nations Unies à prendre en compte les expertises nationales et à mettre à la disposition de ces pays toute une série de services dont il dispose, notamment à travers les commissions régionales.  Avant de conclure, il a rappelé que l’éradication de la pauvreté devrait demeurer l’objectif prioritaire et fondamental du système des Nations Unies et a estimé que la nature multidimensionnelle de la lutte contre la pauvreté devrait être davantage reflétée dans le programme de développement pour l’après-2015.

Table ronde 1: « Soutenir une action au niveau national par l’intermédiaire des décisions du Forum politique de haut niveau » (A/70/75-E/2015/55, E/HLPF/2015/2, E/HLPF/2015/3 et E/HLPF/2015/3/Add.1)

Cette table ronde était animée par Mme AISA KIRABO Kacyira, Directrice générale adjointe du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et ancien maire de Kigali (Rwanda).  Avant d’entrer dans le vif du sujet, Mme Kacyira a d’abord fait part de sa précédente expérience en tant que maire de la capitale rwandaise, Kigali, une ville qui a connu l’une des plus fortes dynamiques d’urbanisation à travers le monde au cours de ces dernières années.  « Les succès qui ont été enregistrés par Kigali face à cette explosion urbaine n’auraient jamais pu être réalisés sans une approche à la fois nationale, régionale et internationale », a-t-elle insisté.  Cette intervention a donné le ton des différentes présentations des panélistes, puis des échanges interactifs.

Le principe de subsidiarité –qui est un principe de développement durable qui vise à déléguer les responsabilités aux échelons inférieurs– a toujours un effet plus large, a expliqué M. PIO Wennubst, Sous-Directeur général de l’Agence de coopération pour le développement de la Suisse au Département fédéral des affaires étrangères.  Tout en reconnaissant qu’il faudrait se concentrer sur la mise en œuvre d’une action au niveau national, il a estimé que cette action, ainsi que les connaissances et les succès enregistrés par les pays au niveau national, auront en définitive une influence sur leur région, puis au niveau mondial.

M. Wennubst a également insisté sur le rôle que doit, selon lui, jouer le Forum politique de haut niveau.  « Il est là pour encourager une cohésion plus forte et créer un climat de confiance », a-t-il dit.  Le Forum politique de haut niveau, a-t-il rappelé, avait été créé par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui s’est tenue en juin 2012, au Brésil.  Il a pour vocation d’appuyer les initiatives, les directives, les recommandations ainsi qu’un examen des engagements relatifs au développement durable, y compris les objectifs de développement durable, a-t-il précisé.  Le Sous-Directeur général de l’Agence de coopération pour le développement de la Suisse a illustré son propos par le fonctionnement du mécanisme interne d’une montre où deux roues (une grande et une petite) permettent de donner l’heure exacte.  « La petite roue est un symbole d’intégration et de cohésion au sein du boitier de la montre suisse », a-t-il dit. 

M. GUSTAVO ADOLFO MEZA-CUADRA Velásquez, Représentant permanent du Pérou auprès des Nations Unies et Président du Comité plénier de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a expliqué que son pays avait été l’un des plus actifs sur la question du mécanisme de suivi et d’examen de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), puis pour le programme de développement pour l’après-2015.  Il a présenté, à titre d’exemple, la pratique mise en place au Pérou à travers une large participation de la société civile et des milieux universitaires.  Cette approche, a-t-il assuré, permet de répondre aux différentes attentes et d’aborder les dimensions nationales et régionales du développement.  Dans le même ordre d’idée, il a aussi expliqué qu’il était important que les plans nationaux et les rapports d’examen soient élaborés par les États avec les contributions de la société civile et des agences des Nations Unies.

M. MANISH Bapna, Vice-Président exécutif et Directeur général de l’Institut des ressources mondiales à Washington, a présenté son organisation comment étant une cellule de réflexion qui identifie notamment des bonnes pratiques aidant à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développent durable.  Il a cité trois exemples d’actions nationale ou locale ayant été étudiés par son organisation, à savoir le Bangladesh, le Costa Rica et la ville de New York, aux États-Unis.

Le Bangladesh a entrepris, ces dernières années, d’importants efforts en matière de réduction et de gestion des risques, tels que les risques de cyclones.  La ville de New York a pris des mesures novatrices en matière de gestion des déchets ou de création d’espaces verts à travers un processus de planification initié par l’ancien maire Michael Bloomberg, PlanNYC, qui inclut la participation de 25 agences municipales.  Enfin, le Costa Rica ambitionne de devenir le premier pays neutre en carbone d’ici à 2021 grâce à une politique innovante qui intègre ses ressources naturelles et notamment ses forêts.  Dans ces trois exemples, nous constatons qu’il y a eu une ferme détermination politique, une intégration des initiatives aux niveaux national, local et municipal.  Ces efforts de planification n’auraient jamais pu voir le jour sans la participation active des autorités locales et des populations, a-t-il fait remarquer.

De son côté, Mme EVELYN Ugbe, Women Environmental Programme (Nigéria), a décrit plusieurs difficultés rencontrées au niveau local par les femmes du Nigéria.  Elle a rappelé que les femmes, partout dans le monde, devraient être intégrées aux actions au niveau national, et ce, dans une dynamique de transparence et dans le respect du principe de responsabilisation.  Elle a ensuite invité la salle à frapper dans les mains.  « Essayez à présent d’applaudir d’une seule main », a-t-elle lancé, en insistant sur la nécessité d’inclure dans les efforts de développement la participation des deux sexes sur un pied d’égalité.

Les présentations des panélistes ont ensuite été suivies d’une discussion interactive, au cours de laquelle le rôle des parlementaires dans la mise en œuvre des plans nationaux de développement a été rappelé, notamment, par un représentant de l’Union interparlementaire.  Ce dernier a particulièrement insisté sur la nécessité d’établir une corrélation étroite entre le Forum politique de haut niveau et les parlementaires.  La place des femmes et des parlementaires a également été mise en exergue par la représentante du Rwanda, tandis qu’une responsable du grand groupe des femmes a rappelé la nécessité de disposer de données statistiques par sexe.  Enfin, un jeune représentant de « Children and Youth » a souligné combien les jeunes devraient faire partie intégrante de la responsabilisation et de l’action, à tous les niveaux.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté le rapport mondial sur le développement durable.  Ce rapport recommande de renforcer les interactions entre décideurs politiques et scientifiques dans le domaine du développement en créant un véritable dialogue entre les deux communautés, a-t-il dit, en précisant que quelque 500 scientifiques avaient contribué à la rédaction de ce document.

Le Secrétaire général adjoint a ensuite affirmé que ce rapport était publié à un moment critique, avec la tenue cette année de plusieurs conférences internationales qui façonneront l’avenir.  Les défis qui attendent la communauté internationale sont complexes, a-t-il prévenu, en ajoutant que la science était cruciale pour prendre des décisions éclairées.

Le Secrétaire général adjoint a souligné la nécessité de recherches interdisciplinaires dans le champ du développement durable.  Il a ensuite passé en revue les différents thèmes de ce rapport, en mettant notamment l’accent sur l’état de préparation de la communauté scientifique pour appuyer la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

Table ronde 2: « Maintenir l’implication de la science dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable » (E/HLPF/2015/2)

Les participants de cette table ronde, animée par M. PAUL SHRIVASTAVA, Directeur exécutif, Future Earth Secretariat, Canada, ont plaidé pour une implication renforcée de la science dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et pour un dialogue accru entre décideurs politiques et scientifiques.

Lançant la discussion, M. GABRIEL VALLEJO LÓPEZ, Ministre de l’environnement et du développement durable de la Colombie, a reconnu que la science avait été longtemps maintenue à l’écart de la vie politique dans son pays.  Les scientifiques doivent être plus impliqués dans la vie de la cité, a-t-il dit, avant de mentionner les efforts de son pays visant à renforcer la communauté scientifique colombienne.  La communauté scientifique a souvent une position bien arrêtée par rapport au monde politique, a-t-il reconnu, avant d’appeler à un changement de cet état de fait.  « La meilleure façon de prendre des décisions éclairées est de se baser sur les données que les scientifiques nous fournissent », a rappelé le Ministre.  Il est important, a-t-il estimé, de renforcer l’interaction entre les scientifiques et les décideurs politiques.

Mme LUCILLA SPINI, Directrice des programmes scientifiques au Conseil international pour la science (France), a indiqué que le dialogue entre les différents secteurs de la société civile, mais aussi le dialogue entre ces secteurs et les décideurs politiques, étaient cruciaux pour les efforts de développement durable.  Elle a ensuite plaidé pour une interaction renforcée entre décideurs politiques et scientifiques et souligné le rôle que le Forum de haut niveau pouvait jouer à cette fin.  Mme Spini a précisé que le Conseil international pour la science appuyait les programmes scientifiques de prévention des risques de catastrophes.  Les efforts de développement, auxquels les scientifiques doivent être pleinement associés, n’abandonnent personne sur le bord de la route, a-t-elle rappelé.

M. LUIZ AUGUSTO GALVÃO, Chef du programme spécial sur le développement durable et l’équité sanitaire de l’Organisation panaméricaine de la santé à Washington, a souligné l’importance de la science dans la lutte contre les maladies non transmissibles.  Il a insisté sur les déterminants économiques et sociaux de la santé, tels que la pollution.  En ce qui concerne les inégalités, la promotion de la santé publique, par le biais notamment de campagnes de vaccination, a-t-il souligné, est une bonne manière pour réduire les inégalités.  Nous devons mieux mesurer l’incidence des interventions sanitaires sur la réduction des inégalités, a-t-il affirmé, avant de plaider pour des objectifs de développement qui soient réalisables.

Mme MARIA IVANOVA, professeur associé, Université du Massachusetts à Boston, et membre du Conseil consultatif scientifique du Secrétaire général, a indiqué que les scientifiques étaient en mesure d’évaluer le niveau de mise en œuvre des ODD.  Elle a ainsi expliqué que l’Université du Massachusetts avait procédé à l’évaluation de la mise en œuvre de six conventions de protection de l’environnement, relatives notamment aux marécages, aux espèces migratoires ou encore aux déchets toxiques.  « Cela peut surprendre mais les résultats sont positifs », a-t-elle dit, en précisant que les pays remettaient en général les rapports de mise en œuvre prévus par les conventions.  Elle a ainsi expliqué que 90% des rapports prévus par la convention sur les marécages avaient été remis.

Contrairement aux idées reçues, les pays en développement font souvent mieux que les pays en développement en ce qui concerne la mise en œuvre des conventions environnementales, a-t-elle assuré.  Ainsi, sur les 10 pays les plus performants en ce qui concerne la mise en œuvre de la convention sur les marécages, 7 sont des pays en développement, a-t-elle expliqué.  Pour Mme Ivanova, la communauté scientifique pourrait jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre des ODD.

Discussion interactive

Le représentant de la Fédération de Russie a appuyé l’idée de créer un groupe d’experts au sein du système des Nations Unies afin d’évaluer la mise en œuvre des ODD, ce qu’a soutenu Mme Ivanova qui a affirmé que les scientifiques devraient être des conseillers et non pas de simples observateurs dans la mise en œuvre de ces ODD.

Répondant à une question du délégué du Brésil qui demandait des précisions sur la façon dont pourrait être structurée l’interface entre décideurs politiques et scientifiques, elle a préconisé la tenue d’une conférence scientifique dans le cadre de ce Forum de haut niveau.

La déléguée du Mexique a souligné la nécessité que les décisions diplomatiques soient basées sur des données scientifiques.  De son côté, Mme Spini s’est félicitée de l’organisation de ce dialogue aujourd’hui.  Répondant à une question de la déléguée de la Colombie, elle a expliqué que les scientifiques étaient prêts à aider à la mise en œuvre des ODD.

Les ODD seront l’esperanto de l’humanité, a pour sa part affirmé M. Galvão. Il s’est rallié à la position exprimée par la représentante d’une ONG de promotion des droits des femmes, selon laquelle la promotion de l’éducation sexuelle est un élément clef pour la bonne santé procréative des femmes.

Table ronde 3: « Le rapport mondial sur le développement durable en tant que passerelle entre les objectifs de développement durable et les communautés scientifiques » (E/HLPF/2015/2)

Animée par M. PATRICK PAUL WALSH, Président d’Études internationales sur le développement, University College Dublin, en Irlande, et chercheur invité, Réseau des solutions pour le développement durable de l’Earth Institute de l’Université Columbia, New York, cette table ronde a insisté sur la complexité des défis de développement durable et sur l’incertitude qui entoure les éléments scientifiques permettant de les relever.

M. WILLIAM COLGLAZIER, chercheur invité au Centre de la diplomatie scientifique de l’Association américaine pour le progrès de la science à Washington, a indiqué que la science avait son mot à dire sur la nature des défis du développement durable et sur les manières de les relever, par le biais notamment de solutions innovantes.  Il a noté les réels progrès accomplis en vue d’établir un dialogue entre décideurs politiques et scientifiques sur les efforts de développement durable.

Il a espéré que ce rapport facilitera la mise en œuvre d’un processus d’échanges d’informations entre scientifiques et décideurs politiques.  Il est difficile pour un conseiller scientifique, a-t-il fait remarquer, de développer un point de vue nuancé auprès d’un responsable politique. M. Colglazier a appelé chaque pays à produire son propre rapport sur le développement durable, avant de juger utile d’analyser dans les prochaines éditions du rapport la contribution de la science pour la mise en œuvre de chacun des ODD.

Enfin, il a affirmé que le futur programme de développement permettra de renforcer la société de la connaissance dans tous les pays et plaidé pour la mise en œuvre d’un « écosystème consultatif scientifique » afin de faciliter la prise de décisions par les décideurs politiques.

Mme LUCILLA SPINI, Directrice des programmes scientifiques au Conseil international pour la science (France), a indiqué que ce programme était un outil précieux pour la communauté scientifique mais aussi pour les décideurs politiques.  Ce rapport sert en outre de passerelle entre les différentes communautés scientifiques en ce qui concerne les défis du développement durable, a-t-elle affirmé.  Mme Spini a plaidé pour un partenariat entre les différentes entités scientifiques et les entités du système des Nations Unies qui ont concouru à l’élaboration du rapport.  Enfin, elle a insisté sur l’importance d’une harmonisation des pratiques des décideurs politiques et des scientifiques dans le domaine du développement durable.  Ce rapport est crucial pour les objectifs de développement durable, a-t-elle conclu.

Plusieurs délégations ont pris la parole pour faire part de leurs observations, dont celle de la Suisse a qui a insisté sur l’importance de mieux faire comprendre ce rapport par le grand public.

Les représentants de l’Allemagne, de la Finlande et de l’Union européenne ont souhaité que ce rapport soit publié tous les quatre ans, en prévision du Forum de haut niveau, et ce, afin d’éviter les doublons.  La déléguée de la Finlande a souhaité que des efforts de communication soient faits autour de ce rapport auprès du grand public, afin qu’il devienne un « rapport étendard » sur le développement durable.  Son homologue de l’Union européenne a déploré que les objectifs concernant l’enseignement n’aient pas été évalués dans ce rapport.  Pour sa part, la représentante de la Norvège a souhaité que les entités pertinentes de l’ONU soient associées étroitement à la rédaction de ce rapport, tandis que le délégué de l’Afrique du Sud a souhaité qu’une place soit accordée aux enjeux environnementaux en Afrique.  Enfin, le délégué de la Chine a souligné qu’il était nécessaire pour la communauté scientifique de mieux faire entendre sa voix dans la mise en œuvre des ODD.

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