En cours au Siège de l'ONU

Session de 2015, matin & après-midi
ECOSOC/6666

ECOSOC: promouvoir la participation des jeunes est un bon investissement dans l’optique du développement durable, conclut le Forum de la jeunesse à la clôture de ses travaux

Les délégués exhortent les jeunes à se mobiliser davantage, notamment à travers les médias sociaux, afin de pallier le déficit de participation aux affaires publiques dont ils ont souffert

Investir un dollar dans la jeunesse assure un retour d’investissement de 15 dollars, a assuré cet après-midi Mme Anne-Birgitte Albrectsen, Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), au deuxième et dernier jour du Forum de la jeunesse organisé sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC).

Présentant le rapport 2014 du FNUAP sur l’état de la population mondiale, Mme Albrectsen a exhorté les pays à faire des investissements « intelligents », ajoutant qu’« investir sur les jeunes pourrait s’avérer être un facteur d’accélération du développement durable », et indiquant en outre que l’Afrique subsaharienne perd au minimum 500 milliards de dollars par an à cause du déficit d’investissement dans sa jeunesse. 

Ce Forum de la jeunesse 2015, quatrième du genre, intervient alors que la communauté internationale commémore le vingtième anniversaire de l’adoption, par l’Assemblée générale, du Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000.  D’autre part, comme cela a été relevé par de nombreux intervenants, le monde se prépare à assurer la transition entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le programme de développement pour l’après-2015 qui sera adopté en septembre prochain par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Globalement, le niveau de participation des jeunes dans le processus de prise de décisions reste assez faible, a relevé en fin de journée l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Helen Clark.  Elle a ajouté qu’« il est essentiel d’autonomiser les jeunes et de leur donner la possibilité de participer à l’édification de communautés plus fortes, plus inclusives et plus durables », notamment dans les pays en développement où vivent 90% des 1,8 milliard de jeunes du monde.

Au cours des deux journées du Forum, 600 délégués venus du monde entier ont fait le constat que le Programme d’action pour la jeunesse, adopté il y a 20 ans, n’a malheureusement pas été pleinement mis en œuvre par les États Membres.  Pour pallier cet état de fait, ils ont proposé, entre autres, que les jeunes puissent voir leur participation au débat public renforcé grâce à l’usage des médias sociaux.  

C’est dans cette optique que l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, a salué le lancement hier, par M. Ban Ki-moon, de la campagne « #YouthNow » qui envisage une large mobilisation des jeunes du monde sur les questions les concernant et touchant à leur avenir à travers les médias sociaux.  Il a également invité les États Membres à démontrer leur engagement en faveur de la participation des jeunes en les incluant dans les délégations officielles qui se réuniront au Siège des Nations Unies au mois de septembre prochain, afin d’adopter le programme de développement pour l’après-2015.

Concernant la participation des jeunes femmes à la vie sociale, politique et économique, et pour promouvoir l’égalité des sexes, les participants ont préconisé la modification des législations nationales afin d’impulser, sur le terrain, des changements concrets dans ce domaine.  Ils ont aussi souligné que les 860 millions de jeunes femmes et filles vivant dans les pays en développement ne représentent pas seulement une donnée statistique, mais qu’elles sont également 860 millions de rêves et de voix qui ont le pouvoir de faire la différence en ce monde.  « Alors que l’ONU célèbre cette année ses 70 années d’existence, le moment n’est-il pas venu pour l’Organisation d’avoir à sa tête une femme, qui serait sa première Secrétaire générale? » ont suggéré un certain nombre d’intervenants en demandant que la promotion de l’égalité des sexes soit traduite à tous les niveaux dans les faits. 

Au cours de la séance de clôture du Forum, le Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination, M. Navid Hanif, a pris la parole au nom de M. Wu Hongbo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.  Il a indiqué que « la participation des jeunes au cadre de développement pour l’après-2015 est plus importante que jamais », précisant que « c’est à eux de poursuivre l’engagement qu’ils ont pris en faveur de pour l’avenir que nous voulons tous ». 

Le Président du Conseil économique et social, M. Martin Sajdik, de l’Autriche, a abondé dans le même sens en invitant les participants au Forum de la jeunesse à s’assurer que « le message soit transmis » à leurs communautés respectives et de « rester connectés ».  « Vous quitterez cette réunion en tant qu’Ambassadeurs du programme pour l’après-2015 », leur a-t-il lancé.   

FORUM DE LA JEUNESSE

L’engagement des jeunes dans la transition entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs de développement durable: que faudra-t-il faire?

Session III « L’ascension des jeunes: la participation des jeunes en Afrique »

Le modérateur du débat, M. CHERNOR BAH, Cofondateur de « A World at School », et Président fondateur du Groupe de défense de la jeunesse (GEFI) de l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout, a commencé par faire remarquer que l’Afrique est « un continent plein de contradictions ».  Soulignant que le nouveau Président de l’Union africaine a 90 ans, il a dit qu’il faut se demander quel est le visage actuel du continent et quels sont les mécanismes à notre disposition pour mettre en œuvre la Charte de la jeunesse en Afrique et y rendre les gouvernements responsables.  La question de l’égalité des sexes est également très importante, a-t-il d’autre part estimé.  Enfin, il a noté que le nombre de jeunes au chômage ou insuffisamment autonomisés est souvent à l’origine de conflits.

Mme YVONNE AKOTH, Ambassadrice pour l’après-2015 de l’Association mondiale des guides et des éclaireuses (AMGE), a dit que « l’histoire nous jugera si nous ne traitons pas des questions des jeunes et des enfants ».  Il faut mettre en place des structures pour la participation des jeunes et les inviter à examiner les sujets les concernant et à participer à l’élaboration des politiques publiques, a-t-elle préconisé.  L’intervenante a souligné le besoin de mentorats pour les femmes et les filles et a cité en exemple le Kenya qui appuie la discrimination positive en faveur des jeunes sur un pied d’égalité.  Ce sont les jeunes qui établiront les limites éventuelles des objectifs de développement durable (ODD), a-t-elle dit.

M. IBRAHIM CEESAY, Président de l’Alliance pour la jeunesse africaine sur l’après-2015 et membre du groupe de référence de la campagne mondiale Action/2015, a souhaité apporter de bonnes nouvelles d’Afrique: l’année 2015 est consacrée à l’autonomisation des femmes en Afrique; c’est la première fois en 50 ans que les pays africains se sont mis d’accord pour inscrire le développement dans le cadre du Programme Afrique 23; ils ont décidé de « réduire au silence les armes » d’ici à 2020; l’Union africaine a mis en place un groupe de négociateurs pour faire entendre la voix de l’Afrique en tant que continent, notamment lors du passage des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux objectifs de développement durable (ODD), a relevé M. Ceesay.  Enfin, a-t-il ajouté, 16 pays d’Afrique vont connaître des élections au cours des années qui viennent.   « J’aimerais voir un président âgé de moins de 35 ans », a poursuivi l’intervenant.  Il a proposé de donner suite à la Charte africaine de la jeunesse en obtenant sa ratification au niveau national, et de créer un bureau d’envoyé spécial des jeunes au niveau régional pour que les jeunes entrent plus facilement dans la vie politique.  Il faut également investir dans les secteurs de la pêche et du tourisme et lever des fonds pour appuyer les jeunes entrepreneurs et soutenir le développement innovant, a-t-il recommandé.

M. ERIC NIRAGIRA, fondateur et Directeur exécutif du « Training Center for Development of Ex-Combattants » (CEDAC), a soulevé la question de la place des jeunes dans les pays en situation de conflit ou d’après-conflit.  Il a raconté avoir lui-même participé à la guerre civile dans son pays, le Burundi, en tant qu’enfant soldat pendant deux ans, mais avoir eu la chance de finir sa scolarité puis d’obtenir un diplôme universitaire.  Je me suis alors demandé: « puisque je suis toujours vivant aujourd’hui, comment puis-je aider les autres? » a-t-il indiqué.  Ma réponse a été de créer ce centre pour les anciens combattants il y a dix ans, a dit M. Niragira.  Ce centre, le CEDAC, qui est appuyé entre autres par le PNUD, a travaillé en faveur de 25 000 personnes, dont une grande proportion de jeunes.  Le message du CEDAC aux jeunes est le suivant: « défendez vos rêves, agissez pour votre vision partagée, mobilisez-vous et tout est possible », a déclaré M. Niragira. 

Mme RACHEL NYARADZO ADAMS, Directrice adjointe pour l’Afrique du Bureau des affaires internationales de l’Université de Yale, a salué les jeunes « héros » africains qui trouvent des solutions aux problèmes qui se posent à eux et à leurs sociétés grâce à leur imagination sans borne et à leur résilience.  Si tout le monde n’a pas leur talent, le leadership et l’entreprenariat peuvent toutefois s’apprendre à travers la formation.  « Si l’Afrique ne met pas en valeur ses ressources humaines, nous perdrons les meilleurs d’entre nous qui deviendront des immigrés clandestins dans des terres étrangères, au lieu de vivre leurs ambitions chez eux », a-t-elle averti.  L’intervenante s’est toutefois interrogée sur l’effet de l’autonomisation des filles sur le continent africain, car « parfois, on constate dans le même temps un déclin de la performance des jeunes hommes, comme cela est visible en Afrique du Sud par exemple ».  Elle a craint « que le processus d’inclusion des filles mette en danger toute une génération de garçons » qui ne bénéficient pas du soutien dont ils ont eux aussi besoin et a précisé que « la glorification des femmes » ne doit pas conduire à « l’émasculation » des sociétés.

Discussion interactive

Il faut d’abord éradiquer la violence sexuelle pour parvenir à l’égalité des sexes, a souligné pour sa part Mme AKOTH. 

En réponse à une question soulevée par le modérateur, M. CEESAY a estimé que « l’obligation de rendre des comptes est une véritable énigme en Afrique ».  Or, c’est quelque chose qui doit commencer au niveau des jeunes.  Les gouvernements n’aiment pas beaucoup devoir rendre des comptes à d’autres, a-t-il regretté, avant de noter que la Charte de la jeunesse n’a pas de mécanisme prévoyant la reddition des comptes.

Insistant sur la participation des jeunes à la vie politique en Afrique, le modérateur a déploré que « les résultats des scrutins sont bien souvent connus à l’avance ».  « Que faire en tant que continent pour créer la paix pour l’avenir et mettre en place des structures pour prévenir les conflits sur le long terme? » s’est-il demandé.

Au Burundi, il existe des projets qui demandent aux jeunes de devenir des leaders et de ne pas se contenter d’écouter ce que disent les autres, a dit M. NIRAGIRA. 

Revenant sur les commentaires de Mme Adams, M. BAH a estimé qu’il faut continuer de se concentrer sur les filles.  « On ne met pas un terme à des décennies d’exclusion en investissant dans ceux qui sont déjà autonomisés », a-t-il estimé.  « Si les mères des garçons qui se retrouvent dans Boko Haram étaient éduquées, leurs fils ne feraient pas partie de Boko Haram », a-t-il ajouté.

« Il ne faut pas punir les garçons pour les fautes commises par leurs pères », a rétorqué Mme ADAMS. 

Lors de l’échange qui a suivi, un jeune du Tadjikistan a évoqué la défense des droits des migrants qui travaillent dans des pays développés et envoient des fonds à leurs familles.  Parlant d’un défi à relever, M. CEESAY a regretté que les migrants ne soient « pas une priorité pour les dirigeants africains ».

Des jeunes des Pays-Bas et du Bangladesh ont demandé si en Afrique les jeunes participent à la gouvernance en tant que décideurs et partenaires et comment les intéresser davantage à la vie politique.  « Cela fait 50 ans qu’on parle de mauvaise gouvernance en Afrique », a constaté M. CEESAY.  D’après lui, les populations doivent rendre les gouvernements responsables pour augmenter la participation des jeunes à la vie politique.  À cette fin, il faut renforcer le mentorat et le bénévolat, a-t-il estimé.

Il faut donner aux jeunes Africains l’égalité des chances face à la formation et aux opportunités professionnelles, a fait valoir un délégué du Sénégal, s’exprimant pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).  À cet égard, le programme de volontariat international de la Francophonie est un exemple à promouvoir.

Une jeune fille de la Libye, membre du réseau des jeunes de la Méditerranée mis en place par l’UNESCO, a évoqué la crise dans son pays.  Du fait du conflit armé en Libye, toutes les possibilités sont limitées, y compris pour la société civile, a-t-elle déploré.  « Comment les jeunes peuvent-ils être positifs dans un pays en crise lorsqu’ils sont très vulnérables aux menaces? » a-t-elle demandé.  M. NIRAGIRA a reconnu que « le changement est un processus de longue haleine » mais il a estimé que la persévérance permet d’atteindre les objectifs qu’on s’assigne.

Un jeune d’Israël a dit qu’un marché de l’emploi robuste est indispensable pour les jeunes.  Son pays a insisté sur la nécessité de l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur l’esprit d’entreprise, a-t-il rappelé.  Estimant que pour créer davantage d’entrepreneurs il faut mettre en place un réseau de soutien, Mme ADAMS a évoqué le programme lancé par un investisseur nigérian en vue de créer 1 000 entrepreneurs pendant les 10 prochaines années dans chaque pays du continent africain.  Il faut changer l’état d’esprit des jeunes, et l’Université de Yale a mis en place « Jeunes érudits africains », qui est un programme d’enrichissement pour les lycéens africains, a-t-elle ajouté.

Sachant que des millions de jeunes africains sont déscolarisés, et qu’une majorité d’analphabètes du continent sont des filles et des jeunes femmes « on ne peut pas entamer le débat si on n’a pas l’éducation de base », a fait observer en conclusion le modérateur, M. BAH.

Session IV « Égalité des sexes et la jeunesse: 20 ans depuis le Programme d’action de Beijing et vers un cadre de développement pour l’après-2015 »

La deuxième table ronde de la matinée portait sur la question de l’égalité des sexes.  En ouverture du débat, la Vice-Présidente de l’ECOSOC, Mme MARIA EMMA VÉLEZ (Colombie), a relevé que 20 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, les femmes sont toujours victimes de discrimination à travers le monde.  Elle a estimé que si l’hypothèse de voir une femme accéder au poste de Secrétaire générale des Nations Unies, à la fin du mandat de M. Ban Ki-moon devenait réalité, ce serait un message politique fort qui aurait un impact certain sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

L’animatrice de la table ronde, Mme FEMI OKE, journaliste à la chaine de télévision Al-Jazeera, a ensuite demandé à chacun des panélistes de dire pourquoi la défense de la cause de l’égalité des sexes était importante à leurs yeux.

Mme VIVIAN ONANO, porte-parole en matière d’éducation de « Moremi Africa » et Ambassadrice de la jeunesse mondiale pour « A World at School », a dit que l’égalité des sexes est le premier des objectifs à considérer afin de pouvoir réaliser les autres objectifs de développement durable.  Elle a indiqué être la première fille de sa famille à avoir été à l’université, et elle a souligné qu’une fille qui n’est pas éduquée reste dans l’obscurantisme et les ténèbres, et qu’en revanche, aller à l’école donne aux filles et aux femmes une voix dans la société.  Elle a en outre regretté le fait que les femmes sans époux soient parfois ostracisées dans la sphère politique, ce qui n’est pas le cas pour les hommes.

Mme MIRNA INES FERNANDEZ, Professeure de l’Université EMI et membre de l’Association mondiale des guides et des éclaireuses (AMGE), a regretté que les gouvernements ne procèdent pas au suivi de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  Elle a également déploré le fait que les femmes soient victimes de violences à caractère sexiste à travers le monde, et que ces crimes restent pour la plupart impunis.  Elle a ensuite plaidé afin que les filles soient au centre des programmes de développement, car les filles devraient être prises en compte en tant qu’actrices du développement.  

Mme MELISSA RUVIMBO KUBVORUNO, membre du « Rozario Memorial Trust » et de l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (AMUCF), a pour sa part regretté le fait qu’en Afrique, les jeunes filles n’ont pas toujours accès à l’enseignement secondaire du fait qu’elles sont bien souvent poussées au mariage par la pression familiale.  Elle a ensuite déploré que certains modèles d’éducation et de socialisation prédéfinissent les rôles des enfants en fonction de leur sexe, ajoutant que « la seule ambition des filles et des femmes ne doit plus être seulement le mariage », et saluant l’influence de son mentor, qui est son père, et qui lui a appris qu’elle ne doit pas se sentir inférieure aux hommes.

M. DAKSHITHA WICKREMARATHNE, travailleur social et membre du Groupe consultatif mondial de la société civile, a indiqué que tous les jeunes doivent être des militants de l’égalité des genres.  Il a estimé que le respect de l’égalité des sexes devrait être inculqué aux jeunes dès le bas âge, en remaniant le contenu des manuels scolaires par exemple.  Il a avoué qu’il lui est difficile, en tant que jeune homme, de se présenter comme un défenseur de la cause féministe, notamment dans son pays, le Sri Lanka, où il subit au quotidien les moqueries de ses pairs masculins.

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Au cours des échanges qui ont eu lieu avec les jeunes délégués, M. WICKREMARATHNE a établi un bilan pour le moins négatif de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et a demandé qu’elle soit évaluée par des comités nationaux de suivi à mettre en place.   

Réagissant à la question d’un délégué sur le rôle des jeunes dans la promotion de l’égalité des sexes, Mme VIVIAN ONANO a estimé que cette question ne doit pas être laissée entre les mains exclusives des dirigeants, et elle y a prôné l’implication de tous les acteurs sociaux, et ceci, à tous les niveaux de prise de décisions.  Elle a souhaité en outre que la participation des femmes soit renforcée, par exemple en veillant à ce que les postes de décision soient confiés aux femmes, ou à défaut qu’elles suppléent les hommes qui en ont la responsabilité.

Mme MIRNA INES FERNANDEZ a, quant à elle, estimé que les États Membres doivent honorer les engagements pris en faveur des femmes, et a plaidé pour que les lois existant en la matière soient traduites en actes concrets.  Elle a par ailleurs proposé la mise sur pied de mécanismes favorisant la reddition des comptes des dirigeants, notamment en ce qui concerne la promotion de la question de l’égalité des sexes.

Un jeune délégué du Kenya a plaidé pour la désignation d’une femme comme Secrétaire générale des Nations Unies, tandis qu’une autre a exigé que les tâches ménagères remplies par les femmes soient rémunérées comme un « travail normal ».

Mme MELISSA RUVIMBO KUBVORUNO a souhaité que les adolescentes ne soient plus obligées de mettre un terme à leur scolarité en cas de grossesse.  Elle a conclu son propos en soulignant que les millions de femmes et de jeunes filles doivent faire entendre leur voix et partager leurs rêves à travers le monde, afin de contribuer à la manière dont leur avenir est façonné.

Session V « Processus mondiaux, régionaux et autres »

Cet après-midi, Mme EDELTRAUD GLETTLER, Directrice générale pour les questions de politique européenne, internationale et sociale du Ministère du travail, des affaires sociales et de la protection des consommateurs de l’Autriche, a fait remarquer que la crise économique récente a créé des conditions difficiles pour les jeunes, et elle a prévenu que le chômage des jeunes a des conséquences négatives à long terme.  L’Autriche a l’un des taux de chômage des jeunes les moins élevés dans l’Union européenne car elle a adopté des politiques très strictes en matière de travail et a lancé des programmes qui servent d’exemple en Europe, a-t-elle expliqué.  Il faut néanmoins renforcer la structure qui appuie la transition de l’école à une formation continue pour faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail, a-t-elle préconisé.  En 2008, l’Autriche a adopté des garanties de formation, et elle envisage aujourd’hui l’introduction d’une formation obligatoire pour tous les jeunes jusqu’à l’âge de 18 ans d’ici à l’année 2016, a annoncé Mme Gettler.  Elle a proposé aux États Membres et à la communauté internationale d’aller « au-delà des taux de chômage » et de considérer la qualité de l’emploi offert aux jeunes ainsi que la protection sociale qui devrait l’accompagner.  En outre, a-t-elle ajouté, le droit au travail pour tous est une question importante qui n’a pas reçu assez d’attention jusqu’à présent. 

M. ANDREAS KARSTEN, Cofondateur de « youthpolicy.org », a salué la communauté des personnes engagées, y compris au PNUD et à l’UNESCO, dans les efforts déployés pour changer les politiques liées aux jeunes.  Mais pour obtenir des résultats, a-t-il rappelé, il faut un budget et des mécanismes de mise en œuvre.  

M. ALEJO RAMIREZ, Secrétaire général de l’Organisation de la jeunesse ibéro-américaine, a estimé que le défi principal à relever porte sur le rôle que doivent jouer les jeunes dans la discussion sur la définition et la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).  Depuis 1992, a-t-il indiqué, l’organisation pour laquelle il travaille bénéficie de l’appui de tous les pays de l’Amérique latine et d’un ferme engagement des gouvernements de ces pays sur la question des jeunes.  « On ne peut pas permettre qu’une fois de plus les jeunes, qui représentent 25% de la population du monde, restent en marge du développement », a-t-il insisté en soulignant qu’il faut les replacer au centre du programme de développement pour l’après-2015. 

M. MA-UMBA MABIALA, Directeur pour l’éducation et la jeunesse de l’Organisation internationale de La Francophonie (OIF), a assuré que Mme Michaëlle Jean, la nouvelle Secrétaire générale de l’OIF, qui est entrée en fonctions au cours du mois janvier qui vient de s’écouler, accorde, comme son prédécesseur, M. Abdou Diouf, une attention particulière à la jeunesse.  L’OIF, qui compte 80 États Membres et 23 observateurs répartis sur les cinq continents,  partage les valeurs universelles de paix, de démocratie et de respect des droits de l’homme.  Le quinzième Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie qui s’est tenu à Dakar, au Sénégal, s’est concentré sur les femmes et les jeunes.  Les participants ont adopté une stratégie claire élaborée avec la participation des jeunes, et cette stratégie contient des axes concrets d’interventions en faveur de la jeunesse au sein de l’espace francophone au cours des huit prochaines années, a dit M. Mabiala.   Il s’agit, a expliqué l’orateur, de promouvoir l’emploi et l’enseignement universitaire supérieur en faveur des jeunes, et de leur faciliter l’accès aux marchés et aux nouvelles techniques de l’information et de la communication.  Enfin, il a lancé un appel à tous les acteurs pour « mutualiser les ressources » en vue d’apporter des solutions novatrices aux problèmes auxquels les jeunes sont confrontés.  « La Francophonie ne veut plus voir les jeunes comme de simples spectateurs, mais plutôt comme des acteurs de leur propre destin », a conclu M. Mabiala.

M. YAMA AKBARI, de la Fondation Hope XXL, s’est défini comme un idéaliste souhaitant créer une société plus juste, en se basant sur les valeurs de l’empathie et du dialogue.  Au terme d’un processus de six ans, la Fondation a organisé en 2014 un sommet au Costa Rica, avec pour objectif global la promotion du bien-être de tous à long terme, a indiqué M. Akbari.  Il a également plaidé pour que les ODD soient le point central de convergence des activités promues en faveur des jeunes au cours des 15 années à venir.

M. NICHOLAS BIAN, Président du Sommet sur la jeunesse du Groupe de la Banque mondiale, a rappelé que l’objectif que s’est assignée la Banque est d’éliminer la pauvreté pour les 40% de la population la plus pauvre du monde.  Il a reconnu, partageant ainsi les vues du Secrétaire général de l’ONU, que les jeunesses du monde veulent être partenaires du développement et pas seulement bénéficiaires de ce développement.  La Banque mondiale a notamment, à cet égard, des projets en Tunisie, au Ghana, au Kazakhstan et au Paraguay, a-t-il indiqué.  Elle développe une coalition pour l’emploi des jeunes et appuie les parties prenantes, à travers le monde, pour trouver des solutions efficaces, a précisé M. Bian.  La Banque a une équipe de jeunes professionnels qui opèrent sur le terrain.  De plus, le deuxième sommet de la jeunesse organisé par la Banque s’est concentré sur la nécessité d’avoir des gouvernements responsables et sur celle de la promotion de la transparence.  

Mme MARIJA LUGARIĆ, membre du Conseil d’administration du Forum des jeunes parlementaires de l’Union interparlementaire et membre du Parlement de la Croatie, a dit qu’il faut attirer les jeunes âgés entre 15 et 25 ans au sein des parlements.  Les jeunes sont en première ligne des mouvements pour la démocratie, mais bien souvent, ils ne sont pas entendus, a-t-elle regretté.  Les jeunes, a-t-elle déploré, boycottent la manière dont se fait traditionnellement la politique.  Elle a indiqué qu’elle est déçue de voir qu’ils participent de moins en moins aux activités des partis politiques traditionnels et sont de ce fait largement sous-représentés dans les parlements, ce qui constitue « une menace pour la démocratie représentative ».  En outre, « il est temps que la politique soit plus ouverte, plus propre et irréprochable », a souhaité l’intervenante.  Pour lutter contre la discrimination basée sur l’âge, elle a proposé que des quotas soient adoptés pour assurer la représentation des jeunes dans les partis politiques et qu’on procède à l’abaissement de l’âge minimum pour le droit de vote.  « Si vous pouvez voter, vous devez pouvoir être élu », a-t-elle résumé. 

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Un jeune de l’Allemagne a demandé comment susciter une prise de conscience sur les ODD et engager ainsi les pays qui n’avaient pas participé à l’élaboration des OMD.

Un jeune de l’Arabie saoudite, regrettant la durée du temps imparti au débat, trop courte à ses yeux, a souhaité que ce genre de dialogue ait lieu dans tous les pays.

Une jeune parlementaire du Niger a demandé ce qu’il faut à une personne comme atouts pour faire de la politique.

Un jeune de la Palestine a demandé comment rendre responsables les pays qui sont les plus puissants dans le contexte des Nations Unies.

Une jeune de Panama a évoqué les problèmes migratoires en Amérique centrale, de même que la question de la promotion d’une éducation sexuelle responsable dans certains pays de la région.

Un jeune du Suriname a dit qu’il faut savoir comment toucher et sensibiliser les jeunes pour qu’ils participent à la mise en œuvre de programmes liés aux ODD.  Regrettant leur manque de participation quand avaient eu lieu la discussion sur la conception et la mise en œuvre des OMD, il a souhaité que cette erreur ne soit pas répétée et que soit établi un forum permanent des jeunes aux Nations Unies.

En tant qu’animateur du débat, M. MARTIN SAJDIK (Autriche), Président du Conseil économique et social, a promis de réfléchir à la question de la communication vis-à-vis des jeunes pendant l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

Une jeune de la Jamaïque a souligné la question de la responsabilité des jeunes dans la transition à opérer des OMD aux ODD et a souhaité leur participation active à ce processus.  Dans le même esprit, un jeune des États-Unis a parlé du suivi des initiatives et de celui des structures à mettre en place long terme pour favoriser l’engagement des jeunes à l’ONU. 

Un jeune de Géorgie a évoqué les cultures traditionnelles, qui résistent au changement, notamment en ce qui concerne l’évolution vers l’égalité des sexes.  Une jeune du Mexique a souhaité savoir quels sont les mécanismes pour procéder à une alliance entre les gouvernements et les jeunes.

Un jeune de la Chine, soulignant que la région Asie-Pacifique représente plus de 60% de la population des jeunes du monde, et que la pauvreté est extrême dans certaines parties de cette vaste région de la planète, a souhaité plus de discussions impliquant la place, le rôle et les potentialités de l’Asie-Pacifique au niveau mondial. 

« Les jeunes sont tous très différents », a déclaré pour sa part une jeune de la Bolivie.  Il faut reconnaître l’hétérogénéité de la jeunesse à travers le monde, a-t-elle insisté.  Il faut partir du bas vers le haut et reconnaître parmi les jeunes ceux qui sont opprimés.  Elle a souligné la responsabilité des pays développés vis-à-vis de « ceux qui aujourd’hui vivent sous l’oppression du système du capitalisme » et a demandé que cette responsabilité soit reconnue et débattue.

Une jeune du Japon a souhaité savoir quelles stratégies peuvent permettre aux jeunes de connaître et de bien comprendre les ODD.  Dans la foulée, un jeune du Pakistan, notant que son pays n’a pas obtenu de bons résultats dans la réalisation des OMD, a demandé qu’une aide soit apportée à tous les pays qui ont des besoins spécifiques. 

Les panélistes ont repris la parole après ces interventions de jeunes. M. AKBARI a reconnu qu’il ne faut pas se satisfaire d’engagements saisonniers.  « Après avoir parlé pendant des années, il est temps d’agir », a-t-il dit.  Pour sa part, Mme LUGARIC a incité les jeunes à communiquer avec les membres du Parlement de leurs pays respectifs et à utiliser toutes les ressources de leur citoyenneté.

« Il faut participer à la vie politique dans votre pays », a résumé M. RAMIREZ.  M. KARSTEN a dit qu’il faut convaincre les gouvernements et les parlementaires que cela vaut la peine de faire participer les jeunes à leurs travaux et à leurs réflexions.  Pour sa part, M. BIAN a jugé essentielle la participation des jeunes en tant que délégués des communautés locales dans les affaires publiques, et notamment dans les questions de développement.  Il s’est félicité d’une enquête récente de la Banque mondiale qui révèle que les gouvernements deviennent plus ouverts à ce que disent leurs citoyens.

« Il y a un long chemin à parcourir jusqu’à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015 en septembre prochain », a reconnu en conclusion le Président du Conseil économique et social.  À l’étape actuelle, a-t-il ajouté, il n’est pas possible d’avoir déjà des réponses à toutes les questions qui se posent encore.

« Financement du développement durable: Investir dans la jeunesse »

En ouvrant cette phase des travaux du Forum de la jeunesse, le Vice-président du Conseil économique et social, M. OH JOON (République de Corée), a précisé que la question du financement du programme de développement pour l’après-2015 sera débattue au cours de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu au mois de juillet prochain à Addis-Abeba, en Éthiopie.

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana), Cofacilitateur du processus préparatoire de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a relevé qu’il serait judicieux que toutes les questions en rapport avec les jeunes, et qui figureraient dans le futur programme de développement mondial, reçoivent les fonds adéquats pour leur mise en œuvre.  Il a estimé que le succès de la Conférence sur le financement du développement d’Addis-Abeba est crucial pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), et il a averti que cela ne se ferait qu’avec l’appui de tous les secteurs de la société, y compris les jeunes.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a pour sa part indiqué que la réalisation du programme de développement pour l’après-2015 passe par des financements adéquats.  Elle a estimé que les questions concernant le financement du développement sont étroitement liées à l’autonomisation des femmes, car, a-t-elle expliqué, la lutte contre la discrimination dont souffrent les femmes au niveau professionnel peut permettre de mobiliser des ressources et des fonds qui auraient été dirigés et investis dans d’autres domaines jugés prioritaires.  Mme Stener a ensuite souligné l’importance de l’éducation des femmes, déplorant que 31 millions de jeunes filles d’âge scolaire ne soient pas toujours éduquées à travers le monde.   

Mme ANNE-BIRGITTE ALBRECTSEN, Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a présenté le rapport 2014 du FNUAP sur l’état de la population mondiale.  Elle a noté qu’investir un dollar dans la jeunesse assure un retour d’investissement de 15 dollars.  Elle a notamment précisé que l’Afrique subsaharienne perd au minimum 500 milliards de dollars par an à cause du déficit d’investissement dans sa jeunesse.  Elle a enfin appelé à des investissements intelligents, ajoutant qu’investir sur les jeunes pourrait s’avérer être un facteur d’accélération du développement durable.

« Les points clefs et les prochaines étapes: l’engagement des jeunes dans la transition entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs de développement durable »

Cette partie des travaux a permis de faire le bilan des recommandations arrêtées hier, au cours de la première journée des travaux du Forum, notamment dans le cadre des débats interactifs parallèles qui ont porté sur les thèmes: « Processus et consultations », « Responsabilité », « Mesurage » et « Partenariats, renforcement des capacités et mise en œuvre ».

M. CHRIS DEKKI, Attaché de liaison auprès des Nations Unies de la Réunion internationale de coordination des organisations de jeunes, a indiqué que les débats ont permis de souligner que les jeunes doivent avoir leur mot à dire dans le cadre de tous les processus de développement.  Il a aussi noté qu’en matière d’égalité des sexes, il serait important de modifier les législations nationales afin d’impulser des changements concrets sur le terrain dans ce domaine. 

M. JILT VAN SCHAYIK, délégué de la jeunesse des Pays-Bas, a pour sa part indiqué que la participation efficace des jeunes dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) passera par la connexion des jeunes avec les dirigeants.  Il a aussi prôné le rapprochement des organisations de jeunesse œuvrant pour des objectifs identiques, et a ajouté que « si les jeunes veulent aller loin, il vaudrait mieux qu’ils fassent chemin ensemble ».

Mme JEAN MANNEY, représentante des États-Unis auprès de « Restless Development », a plaidé pour que plus de moyens de vérification et de suivi des programmes mis en œuvre par les gouvernements en faveur des jeunes soient établis.  Elle a également appelé les jeunes à se mobiliser davantage pour la maitrise de la gestion des données, qui est un aspect important du succès des ODD.

Mme MARIBEL ULLMANN, de « Plan International », a évoqué le besoin pour les citoyens en général, et les jeunes en particulier, de renforcer leur participation au débat public à travers l’usage des médias sociaux.  Cette participation pourrait les aider à rendre les dirigeants davantage responsables de leurs actes par les échanges d’informations et la promotion de la transparence.  Elle les a prévenus qu’il est nécessaire de s’assurer de la crédibilité de toutes données avant de les publier.  Elle a enfin plaidé pour que des investissements conséquents soient faits pour renforcer les capacités nationales de gestion des données, afin de répondre aux besoins du nouveau programme de développement pour l’après-2015.   

Mme KAROLINA PIOTROWSKA, représentante du « Major Group for Children and Youth », a indiqué qu’il faut mobiliser les individus pour leur expliquer, en premier lieu la raison d’être des ODD, afin que le public se les approprie et ait la latitude de demander des comptes aux dirigeants en connaissance de cause.  Elle a aussi indiqué que les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent être de puissants outils de mobilisation des jeunes, sans pour autant négliger les moyens de communication et de sensibilisation traditionnels.

Clôture du Forum de la jeunesse

Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a vu le Forum de la jeunesse de l’ECOSOC comme un espace essentiel qui peut permettre aux jeunes du monde entier d’avoir un contact avec les Nations Unies pour débattre des questions de développement qui affectent leurs vies, leurs communautés et leurs pays.  Il s’agit de définir les priorités mondiales pour les 15 années à venir et de modeler le monde auquel les jeunes souhaitent contribuer, a-t-elle souligné. 

« Il est dans notre intérêt à tous que le monde que nous construisons soit plus pacifique, plus équitable et plus durable que celui que nous avons aujourd’hui », a poursuivi Mme Clark.  Elle a encouragé l’organisation d’autres fora pour débattre du programme de développent pour l’après-2015.  Quatre-vingt-dix pour cent des jeunes vivent dans les pays en développement, a rappelé l’Administratrice du PNUD.  Ces jeunes font face à de nombreux défis, et notamment au chômage qui affecte 75 millions d’entre eux.  Un grand nombre de jeunes vivent dans des pays déchirés par des conflits, font face à des obstacles de tous genres pour exercer leur choix en matière de santé sexuelle et reproductive, ou n’ont pas accès à l’éducation.

Globalement, le niveau de participation des jeunes dans le processus de prise de décisions reste assez faible, a ensuite constaté Mme Clark.  Or, il est très important d’exploiter le potentiel énorme que représentent les jeunes.  « Il est essentiel d’autonomiser les jeunes et de leur donner la possibilité de participer à l’édification de communautés plus fortes, plus inclusives et plus durables », a-t-elle insisté.

Mme Clark a expliqué le type de travail que réalise à cette fin le PNUD dans plus de 170 pays.  Le PNUD appuie notamment l’entrée des jeunes sur le marché du travail et les encourage à se présenter à des élections ou à se porter volontaires et à être des moteurs de la société, a-t-elle indiqué.  En conclusion, elle a estimé que 2015 sera « l’année de toute une génération pour le développement » et a jugé vital que les jeunes soient engagés dans tous les processus à venir en matière de développement.

M. NAVID HANIF, Directeur du Bureau de l’appui et de la coordination auprès du Conseil économique et social, qui a pris la parole au nom de M. Wu Hongbo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé que le Forum de la jeunesse qui s’achève a constitué pendant deux jours une plate-forme essentielle qui a permis aux jeunes de discuter de questions importantes pour eux.  « La participation des jeunes au cadre de développement pour l’après-2015 est plus importante que jamais », a-t-il déclaré.

M. Hanif a remercié tous ceux qui ont travaillé en ce sens dans l’attente du Sommet extraordinaire sur les Objectifs de développement durable (ODD) qui aura lieu au Siège de l’ONU à New York au mois de septembre prochain.  Il a demandé aux jeunes participants au Forum de tenir compte des objectifs qui ont déjà été recommandés par les cofacilitateurs, et qui établissent la base d’un programme de développement durable transformateur après-2015.  « Dignité, prospérité, planète, justice et partenariat » sont des objectifs clefs à atteindre, a-t-il ajouté.  À cet égard, les jeunes ont un rôle essentiel à jouer pour la réalisation de tous ces objectifs, a souligné M. Hanif.

« Nous avons été témoins de vos très fortes potentialités et capacités au cours des deux dernières années », a dit M. Hanif aux jeunes.  « Nous avons besoin de vos idées et de votre courage » pour passer de la phase de planification à la phase de mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  « Nous dépendons de vous pour faire entendre vos voix », a-t-il insisté, en concluant que « c’est aux jeunes de poursuivre l’engagement dans lequel ils se sont lancés pour l’avenir que nous voulons tous ».  

M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la jeunesse, a tenu à rendre hommage au jeune pilote de l’armée de l’air de la Jordanie qui a été exécuté par des membres de l’organisation terroriste Daesh ou « État islamique d’Iraq et du Levant » (EIIL).  Il a ensuite salué la participation de jeunes venus de tous les horizons, qui a marqué ce Forum de la jeunesse, avec notamment 600 délégués représentant les gouvernements, les jeunes, les activistes, les organisations de jeunes ou encore les jeunes parlementaires du monde entier.  Il a indiqué que les deux jours de travaux du Forum ont permis, entre autres, de noter que le Programme d’action pour la jeunesse, adopté il y a 20 ans, n’a pas malheureusement été pleinement mis en œuvre au sein de chaque État Membre.  Il a salué le lancement de la campagne « #YouthNow » qui envisage une large mobilisation des jeunes du monde sur les questions les concernant et touchant à leur avenir à travers les médias sociaux.

M. Alhendawi a en outre souligné que l’Afrique est la région du monde qui a la plus large proportion de jeunes au sein de sa population, et que les jeunes Africains ne devraient pas être perçus comme un problème, mais plutôt comme opportunité.  Il a noté que les débats entre participants ont permis de relever que les jeunes Africains sont dotés d’un immense potentiel qui pourrait être davantage exploité grâce à une éducation adéquate et à la mise à leur disposition de formations en matière de leadership notamment.  Il a par ailleurs déclaré que les discussions entre participants ont permis également de souligner que les 860 millions de jeunes femmes et filles vivant dans les pays en développement ne représentent pas seulement une donnée statistique, mais qu’elles sont également 860 millions de rêves et 860 millions de voix qui ont le pouvoir de faire la différence en ce monde.

M. MARTIN SAJDIK (Autriche), Président du Conseil économique et social, a remercié tous ceux qui ont permis l’organisation de Forum de la jeunesse de l’ECOSOC.  Cette manifestation a suscité une plus grande prise de conscience sur l’importance d’entendre et d’écouter les voix des jeunes pour façonner le programme de développement pour l’après-2015, a dit M. Sadjik. 

Il y a été notamment question de relever les défis concernant les femmes et les fillettes, ceci à la veille de la célébration de Beijing+20, qui marquera les 20 années de l’adoption du Programme d’action de Beijing en faveur de la promotion de la femme, a continué le Président de l’ECOSOC.  Alors que l’ECOSOC approche de la tenue de son segment de haut niveau en juillet, il ne fait pas de doute que le Forum représentera une contribution importante à cette session.

« Nous sommes parvenus à pratiquement tout ce que nous souhaitions », s’est félicité M. Sadjik.  Et il faudra poursuivre les efforts au-delà de 2015 avec l’enthousiasme que nous avons vu au cours des deux derniers jours, a-t-il recommandé.   

M. Sadjik a demandé aux jeunes participants de s’assurer que « le message soit bien transmis » dans leurs communautés respectives et de « rester connectés ».  « Vous quitterez cette réunion en tant qu’Ambassadeurs du programme pour l’après-2015 », leur a-t-il précisé.  Cela veut dire que pendant 15 ans, à partir du 1er janvier 2016, « vous devrez le suivre et le propager et inspirer d’autres jeunes ».

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