24 États Membres annoncent des contributions volontaires d’un montant total de 74 millions de dollars pour soutenir les activités de développement de l’ONU en 2016
Au cours de la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement du système des Nations Unies, qui s’est tenue ce matin, 24 États Membres ont annoncé qu’ils s’engageaient à fournir un soutien financier volontaire d’un montant total d’un peu plus de 74 millions de dollars pour l’année 2016.
À l’ouverture de la Conférence, le Directeur du Bureau d’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination, M. Navid Hanif, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.
M. Hanif a indiqué que le montant total consacré aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies s’élevait à 28,3 milliards de dollars en 2014, soit une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente. Cette embellie s’explique par l’augmentation des autres ressources, notamment les fonds alloués à l’assistance humanitaire dans les crises d’Iraq et de Syrie, et par la réponse que la communauté internationale a apportée à la lutte contre l’épidémie à virus Ebola. Moins du quart de ces fonds utilisés en 2014, a-t-il précisé, est issu des ressources de base et 76% représentent les autres ressources.
Les fonds consacrés aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies ont presque doublé en 15 ans, a-t-il indiqué, avant de saluer le fait que les pays en développement avaient apporté une contribution de 703 millions en 2014, sans compter les fonds qu’ils ont investi localement et qui sont évalués à 1,3 milliard de dollars. M. Hanif a tout de même fait observer que malgré les efforts visant à élargir le nombre de contributeurs, seulement trois États ont fourni 45% des sommes reçues des gouvernements en 2014. Les 10 meilleurs donateurs en la matière ont contribué à hauteur de 73% du total des fonds gouvernementaux, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, de 1999 à 2014, les ressources de base ont connu une baisse de 44%, expliquant ainsi que la question de la masse critique des ressources reste d’actualité, a-t-il affirmé. M. Hanif a aussi fait remarquer que la plupart des fonds issus des autres ressources étaient pré-affectés. Il a ensuite présenté l’évolution des contributions ventilées par fonds et programme du système des Nations Unies.
En début de séance, la Conférence a élu par acclamation son Président, M. Fodé Seck, du Sénégal, et son Vice-Président, M. Odo Tevi, de Vanuatu. Après son élection, M. Seck a déclaré qu’avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la capacité du système de développement des Nations Unies à remplir ses mandats dépendrait encore plus de la qualité et de la quantité des fonds qu’il reçoit. Il a cependant déploré que les engagements des donateurs soient restés en-deçà des espérances des institutions du système des Nations Unies au cours de ces dernières années, notamment en ce qui concerne les ressources de base qui constituent, a—t-il souligné, la voie la plus efficace pour construire des partenariats réels et efficaces avec les États Membres.
Après les annonces de contributions des États Membres, les représentants des institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies ont remercié les donateurs, tout en plaidant pour qu’il y ait davantage de financements prévisibles et orientés vers les ressources de base, notamment dans le contexte de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le Directeur du Groupe des Partenariats au Bureau des relations extérieures et du plaidoyer du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Nick Hartmann, a assuré que le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) s’était déjà adapté au nouveau programme de développement en adoptant une nouvelle approche de mise en œuvre des activités de développement. Cette approche, plus connue sous son acronyme anglais MAPS, se définit comme étant une stratégie de simplification, d’accélération et de soutien aux politiques. Il a indiqué que la vulgarisation de cette nouvelle approche exigeait des fonds prévisibles et d’un montant suffisant. Il a ainsi rappelé que les ressources de base étaient le socle du soutien que le PNUD apporte aux pays les plus démunis et les plus vulnérables.
M. Hartmann a ensuite fait un bilan succinct des réalisations du PNUD en 2015, en évoquant ainsi la réponse aux crises en Syrie, en Iraq, au Yémen, en Libye, au Soudan du Sud, en Ukraine, au Népal, ainsi que la réponse à l’épidémie causée par le virus Ebola. Il a aussi souligné que grâce au PNUD, près d’un million d’emplois avaient été créés dans 77 pays en développement, dont une grande partie bénéficiant aux femmes. Il a en outre fait remarquer que le montant des fonds reçus par le PNUD était passé de 4,84 milliards de dollars en 2013 à 4,71 milliards en 2014, et que les prévisions pour 2015 et 2016 laissaient entrevoir des baisses. Il a justifié cet état de fait par la baisse du nombre de donateurs, ainsi que par les fluctuations des taux de change en rapport avec le dollar des États-Unis.
En ce qui concerne les ressources de base, M. Hartmann a annoncé que le PNUD allait probablement recevoir un total de 700 millions de dollars en 2015, soit une baisse de 11% si l’on considère que le PNUD avait reçu 793 millions en 2014. Cette baisse, a-t-il dit, constitue un obstacle pour la réalisation des objectifs définis par le plan stratégique que le Conseil d’administration du PNUD avait adopté.
Il a aussi souligné que les ressources avaient également connu une baisse, passant ainsi de 3,94 milliards de dollars en 2013 à 3,92 milliards de dollars pour l’année 2014. Le Directeur a enfin remercié les États Membres pour leurs contributions, en les invitant en outre à les augmenter pour mieux financer le PNUD et ses entités associées que sont le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU), le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et le Programme des Volontaires des Nations Unies. Il a émis le vœu de recevoir davantage de contributions étalées sur plusieurs années, de manière prévisible et de nature durable.
De son côté, le Directeur de la mobilisation des ressources d’ONU-Femmes, M. Antonie De Jong, a remercié les États Membres ayant fait des annonces de contributions. Il a ensuite rappelé qu’investir en faveur des filles et des femmes contribuait à transformer les familles, les sociétés et les économies, et que leur autonomisation devrait avoir un effet multiplicateur sur la croissance économique et sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de leur pays.
Sur la base de ces constats, il a estimé que l’augmentation des ressources d’ONU-Femmes devrait conduire à des meilleurs résultats en matière de développement. Il a néanmoins déploré le fait que malgré ces faits connus, ONU-Femmes était confrontée à de sérieuses difficultés financières, résultant en partie des pertes liées aux taux de change, a-t-il expliqué. Tout en saluant les annonces faites en faveur d’ONU-Femmes, il a invité les États Membres qui ne l’auraient pas encore fait à faire preuve de volonté politique et à verser des contributions financières pour financer les activités d’ONU-Femmes.
La Directrice adjointe de la Division des partenariats publics du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Dominique Hyde, a noté que le monde était confronté à la plus grande crise de personnes déplacées depuis la Seconde Guerre mondiale, et elle a précisé que le quart des migrants atteignant les côtes européennes sont des enfants. Elle a annoncé que les ressources de base de l’UNICEF allaient diminuer de 100 millions de dollars par rapport à l’année 2014, en attribuant cette baisse aux fluctuations des taux de change.
L’UNICEF continuera à travailler en étroite coopération avec les donateurs, afin de mettre sur pied un système de dons répartis sur plusieurs années visant à renforcer la prévisibilité et la sécurité de ses fonds, a expliqué Mme Hyde. Elle a aussi indiqué que les contributions thématiques, ciblant un domaine ou un problème particulier, étaient la marque de fabrique de l’UNICEF, avant d’ajouter que cela permettait au Fonds de renforcer son efficacité en cas d’urgence grâce à une action, à la fois, rapide et stratégique. Dans ce contexte, elle a déploré le fait que de nombreuses crises restaient sous-financées, notamment celles au Soudan et en République arabe syrienne.
Le responsable de la mobilisation des ressources du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), M. Klaus Simoni Pedersen, a souligné que le développement humain et le développement économique ne pourraient se réaliser si les citoyens ne pouvaient planifier leur vie et celle de leur famille librement, encore moins si les femmes ne pouvaient bénéficier de suivi pendant leur grossesse et si les femmes et les filles en général faisaient l’objet de violence sexiste. De même, le développement ne peut se réaliser si les jeunes et les adolescents ne peuvent exercer leurs droits fondamentaux à l’éducation et à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive.
Compte tenu de tous ces défis, le responsable de la mobilisation des ressources du FNUAP a invité tous les États Membres, en particulier les donateurs émergents, les pays à revenu intermédiaire et d’autres acteurs, à augmenter leurs contributions en faveur du FNUAP. Il a par ailleurs annoncé que les projections pour l’année 2015, effectuées en fin octobre dernier, font état de contributions pour l’année de l’ordre de 400 millions de dollars pour les ressources de base, soit une baisse de 77 millions de dollars en 2014 en comparaison à l’année précédente. Les fonds annoncés pour 2014 ont diminué du fait des fluctuations des taux de change entre les monnaies locales des pays donateurs et le dollar des États-Unis, a-t-il regretté. Il faudrait que les pays puissent continuer d’augmenter le montant de leurs contributions, notamment à partir des ressources de base, et les verser par étape sur une période plus brève.
La Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement du système des Nations Unies a également pris note que certains gouvernements n’étaient pas encore en mesure d’annoncer le montant de leurs contributions mais se proposaient de les faire connaître au Secrétaire général dès qu’ils le pourraient. À ce propos, le Président de la Conférence a indiqué que le Secrétaire général garderait ouverte jusqu’au 30 juin 2016 la liste des contributions volontaires supplémentaires aux institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies.
Les délégations ont par ailleurs adopté le projet de rapport** de la Conférence d’annonces de contributions de 2015. Les États Membres étaient en outre saisis de notes*** du Secrétaire général sur l’état, au 30 juin 2015, des contributions annoncées ou versées pour cette année lors de la Conférence d’annonce de contributions de 2014, et d’une autre portant sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.
*A/70/62–E/2015/4; **A/CONF.208/2015/L.1; ***A/CONF.208/2015/2 et A/CONF.208/2015/1
Rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/70/62–E/2015/4)
Le présent rapport passe en revue les résultats obtenus, les mesures prises et les difficultés rencontrées dans le cadre de l’application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Ce bilan a été renforcé par l’adoption du cadre unifié et systématique de suivi et de communication des résultats de l’examen quadriennal complet, dont les résultats sont pour la première fois présentés dans le rapport.
Selon les consignes des contributeurs, indique le rapport, les ressources autres que les ressources de base sont pour la plupart pré-affectées et ont, de ce fait, une utilisation et une application restreintes. Le Secrétaire général indique en outre qu’il n’existe donc pas nécessairement de lien direct entre les activités financées par des ressources autres que les ressources de base et les mandats multilatéraux et plans stratégiques arrêtés par les organes directeurs.
La part des ressources autres que les ressources de base dans le financement des activités opérationnelles de développement a considérablement progressé au fil du temps: elle représentait environ 75% du montant total des ressources en 2013, contre 56% en 1998. Pour les seules activités liées au développement (c’est-à-dire sans tenir compte des activités liées à l’assistance humanitaire), les ressources autres que les ressources de base constituaient 69% du montant total en 2013, contre 51% en 1998.
Les ressources autres que les ressources de base ont augmenté de 2,5 milliards de dollars en 2013 par rapport à 2012, poursuit le Secrétaire général. Parallèlement, les ressources de base se sont à peu près maintenues, ce qui s’est traduit par une chute de 25,5% de leur part dans le financement total des activités opérationnelles de développement des Nations Unies en 2013.
Le Secrétaire général fait également observer, dans son rapport, que les appels lancés depuis longtemps pour que le déséquilibre entre ressources de base et les autres ressources soit corrigé n’ont à ce jour pas eu d’effet sur les résultats, en ajoutant aussi que des discussions visant à améliorer la qualité des ressources se sont accélérées depuis l’adoption de la résolution 67/226 au moyen des dialogues structurés sur le financement des résultats de développement convenus pour le nouveau cycle de planification stratégique.
Des progrès notables, a-t-il dit, ont été accomplis dans l’application de plusieurs dispositions de la résolution 67/226. Ainsi, sur 22 entités représentant 97% aussi bien de toutes les activités opérationnelles que des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour le développement, 15 ont aligné leur cycle de planification et de budgétisation sur l’examen. De même, la plupart des entités des Nations Unies se sont activement efforcées d’aligner leur cadre stratégique avec l’examen.
Le Secrétaire général soutient par ailleurs que les progrès moindres ont été accomplis dans l’utilisation de cadres budgétaires communs, en précisant que seulement 25% des pays les utilisent. En outre, les coordonnateurs résidents font état de défis persistants concernant la ponctualité et la qualité des informations fournies par certaines entités. Par ailleurs, plus près du niveau opérationnel, les progrès ont également été plus limités, les exigences divergentes des organes directeurs et des équipes de gestion des entités continuent de poser des problèmes.
République populaire démocratique de Corée
Les montants seront annoncés ultérieurement. Koweït
Turquie
Fédération de Russie
Luxembourg
Estonie
République tchèque Les montants seront annoncés ultérieurement. Royaume-Uni Les montants seront annoncés ultérieurement. Sri Lanka
Mongolie
Italie Les montants seront annoncés ultérieurement. Indonésie
Suède Les montants seront annoncés ultérieurement. Myanmar
Chine Les montants seront annoncés ultérieurement. Namibie ONU-Femmes $10 000 Thaïlande
Bangladesh
Emirats arabes unis
Inde Les montants seront annoncés ultérieurement. Andorre ONU-Femmes $43 028 Djibouti
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