Conseil de sécurité: le Président du Comité des sanctions concernant la Côte d’Ivoire note une amélioration de la coopération avec les autorités ivoiriennes
S’adressant aux membres du Conseil de sécurité, cet après-midi, au cours d’une séance d’information, le Président du Comité des sanctions concernant la Côte d’Ivoire a indiqué que la coopération avec les autorités ivoiriennes s’était améliorée depuis la visite qu’il a effectuée dans le pays en novembre 2014.
L’Ambassadeur Cristian Barros, du Chili, a précisé que cette visite n’était pas un « acte isolé » et pourrait marquer le début d’une nouvelle dynamique de dialogue avec les autorités ivoiriennes.
Ces dernières doivent œuvrer au succès de ce dialogue renouvelé en continuant de s’engager en faveur de la transition dans le pays, a-t-il insisté, avant de rappeler que l’élection présidentielle aura lieu à l’automne prochain.
M. Barros a présenté le rapport* final du Groupe d’experts sur la Côte d’Ivoire établi en application de la résolution 2153 (2014) du Conseil, qui est chargé de vérifier le respect des mesures imposées 10 ans plus tôt par l’organe des Nations Unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Comité du Conseil de sécurité concernant la Côte d’Ivoire a, en effet, été établi le 15 novembre 2004 pour superviser la mise en œuvre des sanctions -embargo sur les armes, interdiction de voyager et gel des avoirs– qui visent un certain nombre de personnes et d’entités liées aux troubles qui ont secoué le pays.
Au cours de son exposé, le Président du Comité a indiqué que le Gouvernement ivoirien avait fait des progrès dans l’application de l’embargo sur les armes en fournissant des informations pertinentes sur les notifications et les demandes d’exemption présentées au Comité.
Certains des renseignements communiqués au Comité concernant du matériel soumis à notification, notamment des pistolets, des fusils et des munitions, ainsi que deux hélicoptères de transport, étaient néanmoins erronés, a-t-il fait remarquer.
Il a également constaté que le 4e bataillon d’infanterie commandé par M. Martin Kouakou Fofié disposait encore d’armes lourdes introduites en Côte d’Ivoire en violation de l’embargo. Le fait que les éléments armés liés à l’aile radicale du mouvement pro-Gbagbo demeurent largement opérationnels représente une menace pour la sécurité en Côte d’Ivoire, a-t-il prévenu.
En ce qui concerne la réforme de l’appareil de sécurité, le Président du Comité a indiqué que celle-ci n’avait pas pleinement porté ses fruits en raison du fait que les forces de police et de gendarmerie sont sous-équipées, « alors même que l’élection présidentielle est prévue à l’automne prochain ».
Des défis subsistent en ce qui concerne la lutte contre l’impunité et l’application, jugée trop lente, du système de certification des diamants ivoiriens dans le cadre du Processus de Kimberley, a souligné M. Barros. Les autorités ivoiriennes, a-t-il dit, demandent que les sanctions soient levées dès que le processus électoral sera achevé.
Cette demande a été réitérée par le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire, M. Bafetigue Ouattara, qui s’est exprimé à la suite du Président du Comité. « L’exécution partiale ou intégrale des obligations imposées devrait correspondre en retour à l’adoption de mesures graduelles réciproques par le Conseil », a affirmé le Représentant, qui a assuré de la pleine coopération de son pays avec le Comité et le Groupe d’experts.
Rappelant que le Conseil de sécurité avait allégé le régime de sanctions en adoptant la résolution 2153 (2014), M. Ouattara a émis l’espoir que la prochaine résolution constitue un texte transitoire vers la levée totale de ces mesures et « la sortie définitive de la Côte d’Ivoire de l’agenda du Conseil de sécurité ».