Le Conseil de sécurité proroge jusqu’à la fin du mois le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye
Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, reconduit le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) jusqu’au 31 mars 2015.
Le Conseil de sécurité, par la résolution 2208 (2015), adoptée à l’unanimité, a également prorogé jusqu’à la même date les autorisations prévues et les mesures imposées par la résolution 2146 (2014) contre l’exportation illicite du pétrole brut de la Libye.
Le Conseil de sécurité était notamment saisi du rapport spécial du Secrétaire général sur l’évaluation stratégique de la présence de l’Organisation des Nations Unies en Libye*.
Le Secrétaire général y recommande que les membres du Conseil de sécurité envisagent de donner à la MANUL un mandat axé sur l’appui aux processus politiques; l’appui aux institutions clefs; l’appui à la fourniture de services essentiels; et la coordination.
LA SITUATION EN LIBYE
Lettre datée du 23 février 2015, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts créé par la résolution 1973 (2011) du Conseil de sécurité (S/2015/128)
Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (S/2015/144)
Rapport spécial du Secrétaire général sur l’évaluation stratégique de la présence de l’Organisation des Nations Unies en Libye (S/2015/113)
Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son rapport, recommande que les membres du Conseil de sécurité envisagent de donner à la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) un mandat axé sur l’appui aux processus politiques; l’appui aux institutions clefs; l’appui à la fourniture de services essentiels; et la coordination.
Le Secrétaire général fait le constat que depuis le début du mois de juillet 2014, la Libye est le théâtre d’affrontements armés d’une intensité qu’elle n’avait pas connue depuis la révolution de 2011, notant aussi que les autorités reconnues par la communauté internationale ne sont plus à Tripoli et des organes législatifs et exécutifs parallèles ont été mis en place.
Il indique que compte tenu de l’analyse du conflit, des scénarios possibles pour les 12 à 18 prochains mois, et des priorités arrêtées par les représentants du pays, quatre domaines prioritaires ont été définies pour les deux prochaines années afin de relancer la transition démocratique et d’ouvrir la voie à une stabilité durable: mettre fin au conflit; achever le processus de transition; maintenir ou rétablir les services essentiels; et poser les bases d’un état démocratique stable.
Le Secrétaire général souligne que la meilleure option serait d’avoir une présence limitée mais continue en Libye, en assurant la rotation de 15 à 20 fonctionnaires des services organiques de l’ensemble de la famille des Nations Unies, choisis en fonction des besoins et des priorités stratégiques et opérationnelles, avec une composante appui logistique et de sécurité d’un niveau approprié.
Dans ces conditions, précise-t-il, Tripoli serait considéré comme la base avancée des opérations des Nations Unies, avec un quartier général temporaire installé à Tunis jusqu’à ce que l’on estime qu’une présence plus étendue des Nations Unies peut retourner sans danger et de façon constructive en Libye. Les services d’appui de la Mission continueraient à être dispensés par le Centre de services mondial à Brindisi.
Il précise par ailleurs que le plein retour de l’ONU en Libye n’est pas recommandé au stade actuel, mais il recommande une présence limitée en Libye, ajoutant qu’il est essentiel de faire en sorte que l’Organisation gagne en mobilité et puisse entrer dans le pays et en sortir et y gagner les endroits où sa présence est requise. Et pour cela, il faudra un appui aérien spécifique aux activités de médiation et un solide pont aérien entre Tunis et Tripoli. De plus, l’ONU ne pourra exercer une influence sur le terrain que si elle peut opérer avec une sécurité suffisante.
À ce propos, le Secrétaire général appelle toutes les parties libyennes à permettre à l’ONU de mener ses activités en veillant à ce que son personnel puisse se déplacer librement et en sécurité.
Texte du projet de résolution (S/2015/158)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant sa résolution 1970 (2011) et toutes ses résolutions ultérieures sur la Libye,
Prenant note du rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) (S/2015/144),
Prenant également note du rapport spécial du Secrétaire général sur l’évaluation stratégique de la présence de l’Organisation des Nations Unies en Libye (S/2015/113), notamment des recommandations qu’il contient sur les réaménagements nécessaires à cet égard,
Solidaire des efforts que continue à faire le Représentant spécial du Secrétaire général pour faciliter un règlement politique des problèmes croissants auxquels se heurte le pays,
Conscient qu’il est nécessaire, dans les circonstances actuelles, de proroger pour une courte période le mandat de la MANUL,
Conscient également qu’il est nécessaire de proroger pour une courte période les autorisations prévues et les mesures imposées par la résolution 2146 (2014),
Considérant que la situation en Libye continue de menacer la paix et la sécurité internationales,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Décide de proroger jusqu’au 31 mars 2015 les autorisations prévues et les mesures imposées par la résolution 2146 (2014);
2. Décide de proroger jusqu’au 31 mars 2015 le mandat de la MANUL, tel qu’énoncé au paragraphe 6 de la résolution 2144 (2014), qui restera placée sous la conduite du Représentant spécial du Secrétaire général, les principes de l’appropriation nationale étant scrupuleusement respectés;
3. Décide de rester saisi de la question.