En cours au Siège de l'ONU

7387e séance – après-midi
CS/11788

Libye: le Ministre égyptien des affaires étrangères demande au Conseil de lever l’embargo sur les armes et d’autoriser les États à contribuer à la lutte contre le terrorisme

Le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte a demandé aujourd’hui au Conseil de sécurité de lever l’embargo sur les armes imposé à la Libye et d’autoriser les États à aider cette dernière dans sa lutte contre le terrorisme.  Sans nier la nécessité d’une solution politique, M. Sameh Shoukry a rappelé la communauté internationale à sa « responsabilité historique » face à la menace à la paix et à la sécurité internationales que constitue la situation en Libye.

Avec le Représentant spécial du Secrétaire général, les Ministres libyen et algérien et les représentants italien et tunisien, le Ministre égyptien des affaires étrangères a condamné l’assassinat, le 15 février dernier, de 21 chrétiens égyptiens par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech) en Libye.  Il a estimé que depuis la révolution de 2011, la communauté internationale n’a pas agi de manière suffisamment forte pour préserver la sécurité du peuple libyen et des États voisins.  Après les élections législatives de juin 2014, l’Égypte, a-t-il rappelé, avait prévenu que les extrémistes chercheraient à imposer leur pouvoir par la force. 

La situation que nous connaissons aujourd’hui est due à la complaisance de ceux qui n’ont pas confronté les gens qui cherchaient à imposer leur volonté par les armes, a tranché le Ministre et comme « nous ne pouvons pas refaire les mêmes erreurs, il fait trois propositions consistant à lever les restrictions imposées à l’armée et au Gouvernement légitime libyens pour qu’ils puissent se procurer des moyens de défense; à instaurer un blocus naval pour interdire l’accès des milices et entités non étatiques aux armes; et à autoriser les États à aider le Gouvernement légitime de la Libye dans sa lutte contre le terrorisme et pour la sécurité. 

L’Égypte, a confirmé le Ministre, a décidé de répondre favorablement à la demande d’assistance militaire de la Libye.  Nous avons reçu le plein appui de la Ligue des États arabes dont la résolution pertinente demande au Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées à l’armée nationale libyenne, a insisté le Ministre qui a reconnu la nécessité d’une solution politique tout en estimant qu’elle ne saurait être « une alternative à une action militaire contre le terrorisme ».

Pour renforcer le dialogue national, il est nécessaire d’appuyer l’armée, et la communauté internationale « qui a aidé les Libyens à se débarrasser du dictateur, avant de les laisser en proie au chaos », doit faire face à ses responsabilités, a tranché, à son tour, le Ministre des affaires étrangères de la Libye.  « Ne pas fournir d’armes et de formation à l’armée libyenne consacrerait l’instabilité en Libye et au-delà », a mis en garde M. Mohammed al Dairi.

Le Ministre a reconnu les « indicateurs positifs » observés dans le processus du dialogue national grâce aux efforts du Représentant spécial du Secrétaire général qui est intervenu par vidéoconférence depuis Tunis.  M. Bernardino León, qui est aussi le Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a averti du danger imminent auquel la Libye et la région seront confrontées si un accord n’est pas trouvé rapidement entre les parties pour résoudre la crise politique.  Il s’est réjoui du succès des réunions tenues à Genève et à Ghadames et a émis l’espoir qu’un accord politique pourrait être conclu prochainement sur la formation d’un gouvernement d’unité nationale et sur les mesures à prendre en matière de sécurité.

« Il faut profiter du sentiment d’urgence actuel pour faire avancer le processus politique », a-t-il suggéré.  « Ce n’est que par le dialogue et la réconciliation nationale que les différentes parties libyennes pourront dépasser la crise », a estimé le Ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines de l’Algérie.  À la demande de la Libye, a indiqué M. Abdelkader Messahel, l’Algérie continue à déployer ses efforts « pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d’un dialogue inclusif ouvert à tous ceux qui rejettent la violence et le terrorisme ».  L’Italie et la Tunisie contribuent à ces efforts, ont souligné leurs représentants.

LA SITUATION EN LIBYE

Déclarations

Le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye, M. BERNADINO LEÓN, qui est aussi le Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a condamné dans les termes les plus vifs les actes horribles et brutaux qui ont été commis en Libye ces dernières semaines et ces derniers jours.  Il faisait référence aux 21 hommes décapités, dont 20 Égyptiens, à cause de leur religion et de leur nationalité.  Le Représentant spécial a rappelé les actes barbares commis par des groupes extrémistes, dont l’État islamique et Ansar al-Sharia, comme le meurtre de trois jeunes militants à Derna en novembre dernier et celui d’un couple de médecins et de leur fille à Syrte en décembre.  Ces actes, parmi le nombre incalculable d’incidents affectant les civils, nous rappellent le danger imminent auquel la Libye et la région sont confrontées si un accord n’est pas trouvé rapidement entre les parties pour résoudre la crise politique, a-t-il prévenu.

M. León a recensé les violations de la souveraineté de la Libye commises par des éléments de l’État islamique depuis son dernier exposé devant le Conseil de sécurité.  Il a mentionné la prise de bâtiments publics à Syrte et l’attentat contre un hôtel à Tripoli le mois dernier, des actes qui démontrent, a-t-il dit, la capacité de l’État islamique d’exploiter la crise politique.  Il a aussi parlé des attaques menées contre des champs de pétrole à Mabrouk et au sud de Sidre.  Les groupes extrémistes animés d’idéologies radicales montent en puissance depuis la fin du conflit armé en 2011, s’est-il alarmé.

L’État islamique a déjà montré son potentiel de destruction en Iraq et en Syrie, a poursuivi le Représentant spécial, notant que les extrémistes profitent de la Libye, un terrain rendu fertile par la faiblesse de ses institutions et l’instabilité.  Aucune stratégie n’aboutira sans une coopération régionale solide avec des autorités libyennes dotées des moyens nécessaires, a-t-il averti.  Le Représentant spécial a voulu que l’on ne perde pas de vue les complexités de la crise en Libye marquée par la faiblesse des institutions mais aussi la polarisation politique, la prédominance des groupes armés, les incitations à la haine par les médias et la corruption.

M. León a tout de même fait part des progrès accomplis depuis son dernier exposé.  L’objectif du dialogue entre les parties, a-t-il expliqué, est d’amener la Libye à sortir du chaos.  Il a mentionné les deux réunions politiques qui ont eu lieu à Genève en janvier dernier, dont les résultats ont été positifs et offrent un espoir de résoudre le conflit militaire.  Le Représentant spécial a confié qu’il était, il y a une semaine, à Ghadames où, pour la première fois, toutes les parties se sont jointes au dialogue facilité par l’ONU.  J’espère qu’un accord politique sera conclu prochainement, a dit M. León.  Hier, s’est-il remémoré, c’était l’anniversaire d’une révolution qui avait pour but de concrétiser des valeurs qui paraissent si lointaines aujourd’hui.

Notant aussi les progrès accomplis pour pacifier la situation sur le plan militaire, il a souligné les efforts qui se sont intensifiés après une série d’attaques contre des champs pétrolifères en décembre.  La situation reste fragile, notamment à Benghazi, a-t-il dit en parlant des attaques aériennes sur Zintan.

Le Représentant spécial a appelé le Conseil de sécurité à s’appuyer sur le sentiment d’urgence pour faire avancer le processus politique.  Il a dit avoir appelé à la conclusion des discussions de Genève sur la formation d’un gouvernement d’unité nationale et sur les accords à prendre en matière de sécurité.

Notre responsabilité commune est de forger un consensus entre les différentes parties libyennes, a conclu M. León, en demandant aux parties de ne pas laisser les groupes terroristes consolider leur influence.  Il les a appelées à intensifier leur engagement en faveur de la résolution de la crise.  Ce n’est que par le biais d’un gouvernement d’unité nationale solide, basé sur un consensus solide, que les Libyens, avec le soutien de la communauté internationale, pourront espérer mettre en place une stratégie de lutte contre la menace des groupes terroristes tels que l’État islamique, a-t-il conclu.

M. MOHAMED ELHADI DAYRI, Ministre des affaires étrangères de la Libye, a condamné le crime perpétré par Daesh contre 21 citoyens égyptiens en Libye, « acte odieux en contradiction avec toutes les valeurs humaines et les principes des religions monothéistes ».  Il a réaffirmé que le terrorisme constitue un phénomène grave qui menace la stabilité et la sécurité des États et qui est « en passe de créer un front qui s’étend du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord, en passant par la Méditerranée et le Sahel ».

« Personne dans la région n’est à l’abri de ce phénomène », a insisté le Ministre, en affirmant que le Gouvernement libyen est engagé dans la lutte contre le terrorisme.  « C’est une de nos priorités », car « Daesh et ses alliés œuvrent sans relâche pour assassiner des innocents et détruire les infrastructures et l’économie du pays ». 

En dépit des indicateurs positifs observés dans le processus du dialogue national grâce aux efforts du Représentant spécial du Secrétaire général, et en attendant plus de succès, la situation complexe qui prévaut dans le pays fait que « le besoin d’armer l’armée libyenne est devenu plus que jamais urgent », a soutenu M. Dayri.  Pour renforcer le dialogue, il est nécessaire d’appuyer l’armée et la communauté internationale, « qui a aidé les Libyens à se débarrasser du dictateur, avant de les laisser en proie au chaos », doit faire face à ses responsabilités, a-t-il ajouté.

Plus d’une fois, a insisté le Ministre, les autorités légitimes libyennes ont attiré l’attention de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur la situation.  « On ne peut rester silencieux face au terrorisme en Libye. »  Des groupes terroristes libyens ont pris possession de villes entières, tenté de saisir les ports d’exportation de pétrole et attaqué de nombreux champs de pétrole « pour transformer la Libye en plaque tournante du terrorisme dans la région », a-t-il accusé. 

Soulignant le degré d’intérêt dont ont bénéficié l’Iraq et la Syrie au Conseil de sécurité, le Ministre a averti que la situation en Libye menace non seulement les pays de la région en Afrique mais aussi l’Europe.  Il a dit attendre « une position décisive de la communauté internationale » qui doit lever l’embargo sur les armes et appuyer les institutions militaires et sécuritaires professionnelles de son pays.  « Ne pas fournir d’armes et de formation à l’armée libyenne consacrerait l’instabilité en Libye et au-delà », a-t-il mis en garde. 

« Je n’appelle pas à une intervention internationale, mais, en l’absence d’un appui international, le Gouvernement libyen a appelé l’Égypte à appuyer son armée pour faire face au terrorisme », a précisé M. Dayri qui a souligné le lien étroit entre terrorisme et criminalité transnationale organisée et jugé nécessaire de renforcer la coopération régionale et sous-régionale pour poursuivre les criminels, les traduire en justice et faire face au phénomène des combattants étrangers et des enlèvements et prises d’otages.

La Libye est confrontée à de graves défis, a résumé le Ministre.  « Les métastases risquent de s’étendre à toute la région », a-t-il conclu.  Il a appelé  la communauté internationale à aider les autorités libyennes à assurer le respect des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le trafic d’armes.

Se disant « horrifié » par le massacre de 21 Égyptiens sur une plage de la ville de Syrte, le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, M. SAMEH SHOUKRY, a voulu que l’on aille au-delà des condoléances et des marques de solidarité.  Nous devons, a-t-il recommandé, prendre des mesures concrètes pour faire face au danger que représente Daesh, un groupe « qui ne connaît que le langage de la violence criminelle ».  Le sang des Égyptiens est précieux autant que celui des autres victimes des actes barbares, a-t-il dit.  Il a appelé à lutter contre ce fléau aux quatre coins de la planète.

Le Ministre est revenu sur le passé, se rappelant le moment où la coalition internationale avait décidé d’appuyer la rébellion libyenne en 2011.  Nous étions alors les grands défenseurs des aspirations de nos frères libyens, mais nous craignions que les extrémistes violents ne profitent de la situation, avec le soutien des puissances régionales.  Nos craintes se sont avérées fondées, s’est-il résigné, en rappelant que les extrémistes qui ne représentaient pas le peuple libyen, avaient pris des postes importants dans le régime post-Qadhafi.  Les Libyens ont cependant élu un Parlement dominé par les tendances libérales, a-t-il apprécié, en faisant remarquer que la Libye était alors le seul État arabe où l’islam politique violent avait échoué à emporter la majorité.

Toutefois, s’est rappelé le Ministre, des pressions comme les menaces, les enlèvements, les meurtres de membres du Parlement et les attentats contre les institutions de l’État, ont été exercées pour obtenir l’adoption de certaines lois.  Le Ministre a aussi rappelé les attentats commis contre des ambassades, notamment celle des États-Unis, et l’enlèvement de membres de l’ambassade d’Égypte.  Il a estimé que la communauté internationale n’avait pas agi de manière suffisamment forte pour préserver la sécurité du peuple libyen et de ceux des États voisins.

Les élections parlementaires de juin 2014 ont encore une fois confirmé la modération du peuple libyen et leur désir de soutenir les forces démocratiques, mais l’Égypte avait d’emblée prévenu que les extrémistes allaient encore chercher à imposer leur domination par la force, a souligné le Ministre.  Il a regretté que, malgré ces avertissements, la communauté internationale n’ait pas voulu voir que les extrémistes avaient utilisé des armes pour occuper Tripoli, des aéroports et des institutions de l’État.  La situation que nous connaissons aujourd’hui est due à la complaisance de ceux qui n’ont pas confronté ceux qui cherchaient à imposer leur volonté par les armes, a-t-il dénoncé.  Nous ne pouvons pas aujourd’hui refaire les mêmes erreurs, a-t-il dit. 

Le Ministre a rappelé la communauté internationale à sa responsabilité historique face à la menace à la paix et à la sécurité internationales que constitue la Libye.  Il a proposé, en premier lieu, de lever les restrictions imposées à l’armée et au Gouvernement légitime libyens pour qu’ils puissent se procurer des moyens de défense.  Deuxièmement, a-t-il poursuivi, nous devons prendre des mesures concrètes pour prévenir l’accès des milices et entités non étatiques aux armes en imposant un blocus naval.  Troisièmement, il faut permettre aux États d’aider le Gouvernement légitime de la Libye dans sa lutte contre le terrorisme et pour la sécurité. 

L’Égypte a décidé de répondre favorablement à la demande d’assistance militaire de la Libye, a confirmé le Ministre.  Nous avons reçu le plein appui de la Ligue des États arabes dont la résolution du 15 janvier 2015 élargit le type de soutien au Gouvernement de la Libye et demande au Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées à l’armée nationale libyenne.  Je crois que la Jordanie distribuera aujourd’hui un projet de résolution qui présente les mesures requises pour arriver à résoudre la crise en Libye, a-t-il annoncé.  Le Ministre a en conclusion réaffirmé que l’Égypte continuerait à soutenir le Représentant spécial du Secrétaire général dans sa mission.  En même temps et tout en reconnaissant la nécessité d’une solution politique, il a estimé que ce n’était pas une alternative à une action militaire contre le terrorisme.  Il a prédit que le gouvernement d’unité nationale s’attacherait en priorité à combattre le terrorisme, comme c’est le cas du Gouvernement actuel.

M. ABDELKADER MESSAHEL, Ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines de l’Algérie, a condamné à son tour l’assassinat de 21 ressortissants égyptiens, un « acte criminel et abject ».  L’Algérie, qui a vécu et combattu les affres du terrorisme, y compris à partir du territoire libyen, sait combien la solidarité et la coopération internationale sont nécessaires en de pareilles circonstances, a-t-il déclaré.

Ce dernier développement, a commenté le Ministre, illustre bien la dégradation de la situation et « c’est là une source de préoccupation majeure à la fois pour la restauration rapide de la stabilité du pays mais également pour la paix et la sécurité régionales et internationales ».  M. Messahel s’est dit convaincu que c’est seulement par le dialogue et la réconciliation nationale que les différentes parties libyennes pourront dépasser la grave crise qui les affecte et dont les conséquences pourraient se propager dans toute la région.  Cette solution « ne peut venir que des libyens eux-mêmes et pour la Libye », a-t-il précisé.  Le devoir de la communauté internationale est d’apporter tous les moyens politiques et diplomatiques pour l’encourager.

À la demande de la Libye, a indiqué le Ministre, l’Algérie continue à déployer ses efforts « pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d’un dialogue inclusif ouvert à tous ceux qui rejettent la violence et le terrorisme ».  À cet égard, il s’est réjoui que lors du dernier round du dialogue interlibyen, Ghadamès II, les différentes parties se soient engagées à établir un agenda pour la formation du gouvernement d’union nationale.  Ce serait, selon lui, « le meilleur gage dans la lutte contre le terrorisme qui se nourrit bien sûr du chaos et de la faiblesse des institutions publiques ».

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) n’a pas manqué de condamner, à son tour, le meurtre des 21 coptes égyptiens et de souligner l’urgence de la situation en Libye.  L’ONU, a-t-il estimé, doit adopter des mesures pour stabiliser le pays où les élections n’ont pas marqué un véritable tournant, comme en témoigne l’importance des forces extrémistes.  Le représentant a cependant dit apprécier les signes positifs du dialogue conduit sous l’égide de l’ONU en vue de former un gouvernement d’unité nationale, de stabiliser le pays et de faire redémarrer la reconstruction.  Certains résultats ont été obtenus à Ghadames et à Genève, a-t-il noté avec satisfaction en faisant part de la contribution de son pays à ces efforts.

Le dialogue, a-t-il souligné, exige la conclusion d’un cessez-le-feu respecté dans tout le pays.  Le représentant a fait observer qu’il y a en Libye, de nombreux fronts différents, une fragmentation qui est un défi pour l’ONU.  L’Italie, a-t-il assuré, est prête à poursuivre son soutien aux efforts entrepris en Libye.  Elle attend avec intérêt, a-t-il dit, le renouvellement du mandat de la MANUL et insiste pour qu’on dote cette dernière des moyens nécessaires pour contribuer à la stabilisation du pays.  Le représentant a aussi rappelé la tragédie que vivent les milliers de personnes qui fuient vers des pays européens comme l’Italie, signalant, à cet égard, le succès de l’opération Triton de l’Union européenne.  Il a détaillé les domaines dans lesquels l’Italie est prête à apporter son aide, comme l’instauration du cessez-le-feu, la réhabilitation des infrastructures et le traitement des blessés de guerre.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a salué la détermination des Nations Unies face au danger terroriste en Libye.  Condamnant fermement le dernier massacre d’Égyptiens innocents, il a évoqué « la menace grandissante que représentent les organisations terroristes transfrontières qui n’épargnent aucun pays, y compris la Tunisie ».  Hier encore, le terrorisme a frappé et tué quatre gardes nationaux, a-t-il déploré.  La Tunisie, a-t-il indiqué, participe aux efforts internationaux et régionaux pour lutter contre ce phénomène.  Le pays, qui entretient des relations étroites avec la Libye, est « concerné au premier chef, avec les États voisins, par ce que vit cet État, que ce soit le radicalisme, l’extrémisme ou le terrorisme ».

S’agissant des efforts consentis par le Conseil de sécurité, le représentant a souhaité que les pays soient unis pour faire prévaloir la logique de la situation politique.  « Tout choix nous éloignant de l’option politique ne fera qu’aggraver la situation », a-t-il averti.  Il a donc dit privilégier le dialogue pour venir à bout de cette crise et construire les institutions de l’État libyen.  Il a réitéré le soutien de la Tunisie aux efforts de médiation du Représentant spécial du Secrétaire général « pour préparer la voie vers la démocratie ».  La Tunisie a participé avec les États voisins au renforcement du dialogue politique, a insisté le représentant. 

 

 

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