Conférence de presse du Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, M. Vitaly Churkin, de la Fédération de Russie
C’est devant une salle de presse comble que le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, M. Vitaly Churkin, qui vient de prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité, a présenté, cet après-midi, le programme de travail du mois de septembre qui s’achèvera, le 30, par un débat public sur le thème du règlement des conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et la lutte contre la menace terroriste dans la région.
Ce débat, qui sera présidé par le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, et commencera par un exposé du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a pour objectif d’offrir une analyse complète de la situation dans cette région. « On espère adopter une déclaration présidentielle », a affirmé M. Churkin.
L’Ambassadeur russe a rappelé à cette occasion que le Président de son pays, M. Vladimir Putin, avait lancé l’idée de créer un front international uni contre le terrorisme et en particulier l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL).
Le mois sera aussi marqué par le débat trimestriel sur la situation politique et sécuritaire en Afghanistan, le 17 septembre, avec un exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance dans ce pays (MANUA), M. Nicholas Haysom.
Le Président du Conseil de sécurité a commencé sa conférence de presse en soulignant l’importance de la transparence au sein de l’Organisation des Nations Unies. C’est pourquoi, il a rencontré hier le Président de l’Assemblée générale, et, aujourd’hui, les représentants d’États Membres afin de leur présenter ce programme de travail.
Le Conseil, a-t-il dit, s’est déjà réuni ce matin pour adopter une résolution sur le Libéria, afin de reconduire pour neuf mois l’embargo sur les armes. Il abordera à nouveau la situation dans ce pays le 8 septembre, au cours d’une réunion avec les pays contributeurs de troupes, le 10 septembre, pour examiner le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), puis le 15 septembre pour renouveler le mandat de la Mission avec une réduction probable de ses effectifs.
Le 8 septembre, le Conseil de sécurité tiendra aussi des consultations sur le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale.
Le lendemain, 9 septembre, le Conseil de sécurité adoptera une résolution pour renouveler le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL). Ce sera un renouvellement technique avec éventuellement un amendement au mandat de la Mission si un accord est trouvé sur ce point, a précisé l’Ambassadeur russe. Le même jour, en séance de consultations, les membres du Conseil de sécurité entendront un exposé sur les armes chimiques en Syrie.
Deux séances d’information auront lieu le 15 septembre, l’une sur le Moyen-Orient, le matin, suivie de consultations, et l’autre sur le Comité des sanctions contre l’Iran (le Comité 1737), dans l’après-midi.
Le 16 septembre, après une réunion avec les pays contributeurs de troupes concernant la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information sur la situation humanitaire en Syrie, suivie de consultations.
D’autres consultations auront lieu le 17 septembre après-midi, sur les situations au Soudan et au Soudan du Sud, sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei, ainsi que sur la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD).
En marge de ce programme, le Président du Conseil de sécurité a indiqué que celui-ci s’était réuni ce matin en séance de consultations pour entendre la Coordonnatrice des Nations Unies pour le Liban, Mme Sigrid Kaag. Il ne s’agissait pas d’une réunion d’urgence, a-t-il précisé pour répondre aux rumeurs qui ont circulé dans les médias, et avant de donner lecture de la déclaration à la presse sur le Liban que le Conseil de sécurité a publié à l’issue de la réunion.
Le Président du Conseil de sécurité a ensuite répondu aux questions de nombreux journalistes allant de la crise des migrants à la prochaine visite du pape à l’ONU, en passant par la Syrie, le Liban, le conflit israélo-palestinien, l’Iraq, l’Iran, le Soudan du Sud, le Yémen et l’Ukraine. « Nous aurons peut-être une résolution sur le vaste sujet des migrants au cours du mois de septembre », a souligné M. Churkin.
Il a également estimé qu’une résolution du Conseil de sécurité serait peut-être nécessaire pour étendre à l’Iraq le mandat du Mécanisme d’enquête sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie. « Nous sommes très inquiets de l’utilisation possible de ces armes et craignons que la même chose ne se passe en Iraq », a-t-il expliqué.
Concernant l’Iran, M. Churkin a envisagé la possibilité d’impliquer ce pays dans le règlement de la crise syrienne, si auparavant l’accord sur le nucléaire se matérialise comme prévu.
« Nous allons surveiller la situation au Soudan du Sud », a-t-il également déclaré, avant de confirmer qu’aucune réunion du Conseil de sécurité n’était prévue sur l’Ukraine. Notant à ce sujet des développements positifs au cours des derniers jours, il a toutefois regretté que la partie politique de l’Accord de Minsk ne soit pas mise en œuvre par la partie ukrainienne.
Interrogé également sur la réforme du Conseil de sécurité, il a plaidé en faveur d’un compromis historique sur une des formules à l’examen. Quant aux deux propositions sur la table de limiter le droit de veto des cinq membres permanents (P5), il a exprimé son désaccord quant à la proposition de la France. Il a expliqué que le mécanisme proposé permettrait de priver trop facilement un P5 de son droit de veto. L’Assemblée générale empièterait ainsi sur les prérogatives du Conseil de sécurité et il n’y aurait aucune garantie sur le contenu des résolutions qui serait votées sans possibilité d’opposer un veto, a-t-il ajouté. « Il n’y a pas que la Fédération de Russie qui est contre », a-t-il tenu à préciser, invoquant « au moins deux autres » membres permanents défavorables à cette proposition.