Conférence de presse du Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, M. Jieyi Liu, de la Chine
« Transparence », « ouverture », « inclusion » et « objectivité » ont été les maîtres mots des travaux du Conseil de sécurité au cours du mois de février, a déclaré à la presse, cet après-midi, son Président pour le mois de février, le Représentant permanent de la Chine, M. Jieyi Liu (China).
« Nous avons eu un mois chargé avec pas moins de 20 réunions publiques, 15 séances de consultations officieuses et l’adoption de sept résolutions ainsi que la publication de deux déclarations présidentielles et 14 déclarations à la presse », a déclaré M. Liu, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, où il a dressé un bilan des activités du Conseil de sécurité au mois de février.
L’actualité a été dominée par la situation en Syrie, en Ukraine, en Libye, au Yémen et au Soudan du Sud, sans perdre de vue la lutte contre le terrorisme et, dernier sujet à la une, la destruction de l’héritage culturel du monde, a-t-il dit, revenant sur l’ensemble de ces points.
Dès le 12 février, le Conseil de sécurité, en adoptant la résolution 2199 (2015), a fermement condamné toute destruction de l’héritage culturel commun par des groupes terroristes. « Il n’y a aucune ambiguïté sur ce point de la part de tous les membres du Conseil », a souligné M. Liu.
Cet aspect s’inscrivait dans le cadre plus large des menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme. Cette résolution portait également sur le financement des groupes terroristes et sur comment contrôler et empêcher leur accès à l’internet et aux réseaux sociaux.
En Syrie, « il y a trois volets à crise »: l’humanitaire, le processus politique et la destruction des armes chimiques. Si le dernier volet semble faire des progrès, M. Liu a estimé qu’il était indispensable que les membres du Conseil de sécurité appuient un processus politique inclusif et la réconciliation nationale et qu’ils trouvent des moyens pour mobiliser une aide humanitaire plus conséquente pour la Syrie.
Concernant la situation au Soudan du Sud, M. Liu a mis en avant le fait que les parties étaient revenues à la table de négociation le 3 février, en large partie grâce aux efforts concertés de la communauté internationale. « Sur l’ensemble des points de discorde, seuls 10%, les plus difficiles, restent encore à régler. » Il estime ainsi que la priorité actuelle doit être accordée à faciliter des négociations constructives.
« Je ne vois pas quelle serait la logique, à ce stade, de vouloir imposer un régime de sanctions contre le Soudan du Sud. Quel est le message que nous voudrions faire passer aujourd’hui en adoptant un régime de sanctions », a demandé M. Liu, pour lequel « les sanctions sont des mesures punitives par nature ».
Pour ce qui est de la situation en Libye, M. Liu a rappelé qu’il y avait deux aspects prioritaires: d’une part le processus politique, qui devrait déboucher sur la réconciliation nationale, et l’adoption d’un gouvernement d’unité nationale; et la lutte contre le terrorisme.
Le rôle du Conseil de sécurité consiste à identifier en quoi, et comment il pourrait aider la Libye à relever ces défis. Par une déclaration à la presse, les membres du Conseil de sécurité ont condamné énergiquement le meurtre de 21 chrétiens coptes égyptiens perpétré en Libye par un groupe affilié à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daesh), a encore rappelé M. Liu.
Restant également saisi du dossier ukrainien, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2202 (2015) par laquelle il appuie l’ensemble de mesures en vue de l’application des accords de Minsk adoptées et signées à Minsk le 12 février 2015 par les dirigeants de la Russie, de l’Ukraine, de l’Allemagne et de la France.
Deux séances publiques furent également consacrées à des exposés sur la situation en Ukraine par les hauts responsables de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de la Mission de l’OSCE sur place.
Face à la détérioration de la situation au Yémen, le Conseil de sécurité a fait son possible pour ramener les parties vers un dialogue politique. Il y a consacré trois séances de travail et adopté les résolutions 2201 (2015) et 2204 (2015). Il a également adopté la résolution 2203 (2015) par laquelle il proroge le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) pour une période de 12 mois.
M. Liu a en outre mis l’accent sur les efforts, sous sa présidence, en vue de travailler en plus étroite collaboration avec le Bureau du Président de l’Assemblée générale, les États Membres et les organisations régionales et sous-régionales. « Je suis d’avis que les pays de la région comprennent mieux ce qui se passe sur le terrain et peuvent jouer un rôle déterminant dans le maintien de la paix et la sécurité. »
Il a également expliqué que, dans un effort en vue d’améliorer les méthodes de travail, il avait demandé aux membres du Conseil de soumettre leurs questions aux intervenants en amont de manière à ce qu’ils puissent y répondre dans le cadre de leurs exposés.
Quant à l’objectif du débat public sur le maintien de la paix et de la sécurité internationale, le Président sortant du Conseil, M. Liu a expliqué que ce débat avait « permis de renouveler l’attachement des États Membres aux buts et principes de la Charte dans ce domaine » et « ouvert la voie aux cérémonies commémoratives prévues pour septembre 2015 ».