En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
12e & 13e séances – matin & après-midi
AG/SHC/4135

La Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé décrit les « cycles aigus de violence » qui frappent les enfants

La Troisième Commission a entamé, aujourd’hui, son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui, dépeignant, en la circonstance, une situation préoccupante exacerbée par les conflits prolongés en divers endroits de la planète et « des cycles aigus de violence » qui n’épargnent pas la viedes enfants.

La poursuite des conflits en Syrie et en Iraq, de même que les attentats-suicide commandités au Nigéria par Boko Haram en utilisant dans bien des cas des jeunes filles, ne font qu’aggraver le sort des enfants, a souligné Mme Zerrougui, en commentant son rapport.

Lors de ce débat, qui a succédé à celui sur la promotion de la femme, outre Mme Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, et le Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), M. Omar Abdi, ont également présenté des exposés.

Mme Santos Pais a ainsi souligné que l’omniprésence des conflits armés constituait une entrave à l’épanouissement des enfants.  Elle a également fait valoir que la violence armée, qui constitue un terrain fertile dans les communautés à haut niveau de pauvreté, est devenue le lot quotidien des enfants dont plusieurs n’ont d’autres options que de rejoindre des gangs pour garantir leur survie et leur protection.

Quant au Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), il a attiré l’attention des États sur les souffrances des 15 millions d’enfants dont l’existence a été ruinée par ces conflits qui poussent des milliers de personnes à fuir au-delà des frontières de leur pays.

Une situation n’ayant pas échappé à Mme Zerrougui, qui a fait observer que la moitié des personnes réfugiées et déplacées en raison des conflits et la violence, étaient des enfants.

À cet égard, elle a rappelé la mémoire d’Aylan, le petit garçon syrien dont le corps sans vie a été retrouvé sur une plage, et dont le souvenir « pèse lourdement sur notre conscience », a-t-elle expliqué.

Mme Zerrougui, qui a insisté sur le droit à l’éducation des enfants, s’est dite horrifiée par les bombardements des écoles au Yémen où 161 établissements ont été détruits et 409 endommagées en moins de six mois, en 2015.  Une situation qui prive de cours environ 1,8 million d’enfants.  De même, plus de 60% des enfants réfugiés syriens n’ont pas accès à l’éducation. 

 Pour autant, Mme Santos Pais se félicite que, dans cette grisaille, 48 pays ont pris des mesures contre toutes les formes de violence à l’encontre des enfants et 50 autres seraient en passe de le faire.

Par conséquent, elle a encouragé les États à renforcer leur cadre législatif qui demeure un instrument incontournable pour poser les fondations de la protection des enfants.

Notant l’énormité des défis à relever en matière de protection des enfants, Mme Zerrougui a assuré que la campagne commune avec l’UNICEF « Des enfants, pas des soldats » se poursuivait, tout en félicitant la Somalie pour sa ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant.

M. Abdi a, lui, encouragé à une volonté politique et à des investissements accrus pour la réalisation des Objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 aux fins d’atteindre les enfants les plus démunis, ceux laissés de côté par les Objectifs du Millénaire pour le développement, tout en soulignant l’urgence de toucher tous les enfants.

Dans la discussion avec les États Membres qui a suivi, la Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur du droit de l’enfant à l’éducation comme élément clef de leur protection. 

Elle a noté que les enfants les plus pauvres du monde étaient 4 fois moins susceptibles d’aller à l’école que les enfants les plus riches, et qu’ils avaient 5 fois moins de chance de terminer l’école primaire.

L’Algérie et la Norvège, notamment, ont dénoncé l’utilisation militaire des hôpitaux et des établissements scolaires et salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la campagne mondiale contre cette pratique. 

Comme d’autres délégations, celle de l’Union européenne a exprimé sa grave préoccupation concernant les allégations d’abus et d’exploitation sexuels par des membres de contingents de maintien de la paix, priant la Représentante spéciale de faire tout son possible pour faire la lumière sur cette question. 

Auparavant, dans la matinée, la Troisième Commission avait achevé son débat sur la promotion de la femme, lors duquel les délégations ont reconnu la nécessité d’inclure les femmes dans les processus de prise de décisions; une approche qui passe nécessairement par une meilleure éducation des filles et des femmes.

La représentante de l’Islande a notamment insisté sur le fait qu’aucune démocratie ne peut se développer sans une véritable participation des femmes, indiquant que dans son pays 45% des députés sont des femmes. 

La Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles poursuivra son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant demain, jeudi 15 octobre, à partir de 10 heures.

Promotion de la femme (A/70/38 et A/70/124)

a) Promotion de la femme (A/70/204, A/70/205, A/70/209 et A/C.3/70/3)

b) Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/70/180)

Suite et fin du débat général

M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a affirmé que les femmes apportaient une contribution à la croissance socioéconomique, surtout lorsqu’on leur ouvre des portes pour leur pleine participation aux processus de développement national.  Il a toutefois remarqué que les rapports des Nations Unies relevaient que si certains pays avaient fait des progrès louables, bien d’autres avaient encore un long chemin à parcourir pour véritablement atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

En conséquence, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 vient à point nommé, avec son objectif 5 en particulier, qui touche directement sur la nécessité critique de garantir la parité.  Il a appelé les États à donner l’élan nécessaire à leurs politiques pour abattre les obstacles structurels et d’autres barrières à l’égalité des sexes, et à se doter de mécanismes robustes de promotion de la femme.

Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a souligné que son pays avait produit des efforts importants pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans toutes les sphères de la vie publique, à travers divers plans d’action nationaux.  Il y a presqu’un mois, le Népal a promulgué « une Constitution inclusive et démocratique, rédigée par les représentants élus du peuple », a-t-elle précisé.  Elle garantit notamment la présence d’au moins 33% de femmes au Parlement et l’équilibre des sexes dans les postes de haut niveau.  Elle accorde aussi à la Commission nationale des femmes un statut constitutionnel afin de mieux protéger les droits et les intérêts des femmes à travers des mécanismes indépendants.

En outre, a poursuivi Mme Adhikari, le Népal a intégré les principaux instruments internationaux des droits de l’homme dans sa législation.  Le treizième plan de développement en cours d’application met l’accent sur les femmes et les filles et tient compte de la problématique hommes-femmes au niveau budgétaire.  Sa politique vis-à-vis de la violence sexiste et de la traite des femmes et des filles est la « tolérance zéro ».

En outre, le Népal est le premier pays d’Asie du Sud à avoir conçu un plan national d’action relatif aux résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil de sécurité.  Le pays souhaite également des efforts concertés aux niveaux régional et international pour protéger les droits des femmes migrantes.

M. ERVIN NINA (Albanie) a souligné les liens inextricables entre l’égalité des sexes et la paix et la sécurité internationales.  Pour mettre en œuvre la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, l’Albanie a identifié des objectifs clefs afin d’accroître la participation des femmes dans le processus politique de prise de décisions, dans la police et les forces armées.  Des textes ont été récemment adoptés pour protéger les femmes en cas de harcèlement sexuel ou de violence sexuelle et sexiste dans l’armée, représentée à 17,7% par des femmes en 2013.

De façon à promouvoir la parité des sexes, le Gouvernement albanais a coopéré avec la société civile et les organisations internationales pour harmoniser la législation nationale avec les normes internationales et pour élaborer une stratégie nationale sur ce thème. 

Grâce à cela, a expliqué le représentant, le Parlement compte aujourd’hui 21% de femmes et il y a 7 femmes ministres et 9 ministres adjointes au Gouvernement.  Par ailleurs, des programmes ont été mis au point pour lutter contre la violence domestique et pour faciliter l’accès des femmes au marché du travail.  Des campagnes de sensibilisation du public ont été lancées pour modifier les stéréotypes sexistes et les normes culturelles.          

M. RI SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a rappelé que son gouvernement avait proclamé, en 1946, la loi historique relative aux droits égaux des hommes et des femmes pour que les femmes puissent participer, sans entraves, à la vie politique, sociale, économique et culturelle.  Depuis cette date, cette législation a été constamment consolidée par des mesures juridiques et pratiques visant à l’autonomisation des femmes en plusieurs étapes.

La loi sur la promotion des droits de la femme, approuvée en 2012, encourage les femmes à activement participer à la vie sociale, et la première Journée de la mère a été instituée pour donner à celle-ci un traitement préférentiel et sensibiliser à ses droits et à son bien-être. 

Le délégué a aussi mis en avant l’excellence des Nord-Coréennes dans la recherche scientifique, l’éducation, la culture et les sports.  La RPDC respecte également ses obligations internationales en tant que partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes depuis qu’il l’a ratifiée en février 2001, a-t-il souligné, indiquant que son pays s’efforçait actuellement d’améliorer les fonctions et le rôle de la Commission nationale pour l’application des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, et de veiller à l’élaboration du prochain rapport à soumettre au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. 

Le délégué a rappelé l’attitude persistante du Japon qui, selon lui, continue d’occulter ses crimes passés comme l’esclavage sexuel perpétré par l’armée japonaise contre les « femmes de réconfort », ce qui représente une grave violation des droits des femmes. 

Mme STEFANÍA HRÖNN GUÐRÚNARDÓTTIR (Islande) a déclaré que son pays avait organisé conjointement avec le Suriname une conférence baptisée « Barber shop », et dont le but est de faire changer la manière dont les hommes s’impliquent dans le processus visant à permettre aux femmes d’être davantage prises en compte dans les instances de prise de décisions.

Elle a souligné que l’Islande était sur le point de développer, en partenariat avec ONU-Femmes, une boîte à outils en vue de partager son expérience avec les autres pays intéressés.  Elle a admis que son pays n’avait pas beaucoup évolué en ce qui concerne les salaires des femmes qui restent inférieurs à ceux des hommes.

Toutefois, elle a assuré que son pays s’est engagé à faire en sorte que les femmes bénéficient du même traitement salarial que les hommes d’ici à 2022.  En outre, elle a affirmé que les entreprises qui octroient aux femmes un salaire égal à celui des hommes reçoivent des certifications particulières.  De plus, elle a insisté sur le fait qu’aucune démocratie ne peut se développer sans une véritable participation des femmes, indiquant que dans son pays 45% des députés sont des femmes.

Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun), revenant sur l’expérience de son pays, a noté l’intensification du plaidoyer pour la scolarisation des filles, avec des appuis ciblés tels que des bourses aux lauréates des examens officiels, l’encouragement aux enseignements scientifiques et le ciblage des zones rurales et défavorisées.  Une stratégie sectorielle de santé vise notamment la réduction de la mortalité maternelle, l’élargissement de la carte sanitaire avec création de nouveaux centres de santé, et les soins des femmes souffrant de fistules obstétricales.  La lutte contre le VIH/sida reste une priorité.

Pour la lutte contre les violences faites aux femmes, une stratégie nationale a été élaborée, a poursuivi Mme Mballa Eyenga.  Elle est vulgarisée dans 10 régions et auprès des sénateurs et députés.  Des centres d’accueil et de secours ainsi que des numéros verts sont progressivement mis en place pour les femmes en détresse. 

Par ailleurs, d’importantes avancées ont été réalisées pour ce qui est de la participation et de la formation des femmes à la vie politique.  Au Parlement, les femmes représentent 31,11% des députés et 21% des sénateurs, et, au Gouvernement, 11 femmes ont été nommées ministres.  La représentante a conclu son intervention en lançant un appel à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds et pays amis pour le renforcement du partenariat mondial dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) a affirmé être encouragé par l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et a souligné l’engagement de son pays à contribuer à la réalisation des objectifs.  L’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes sont une priorité pour le Malawi, qui a mis en place des programmes axés sur l’éducation, la santé et l’emploi, a-t-il déclaré.  Son pays a développé une politique en matière de prévention de violence à l’égard des femmes, d’accès à la justice et de traite des personnes, s’est-il félicité.

La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes est un point récurrent dans la législation du Malawi où sont également menées activement des campagnes en vue de mettre fin aux mariages précoces et de maintenir les enfants dans les écoles.  Dans le domaine de l’éducation, il a indiqué que les filles enceintes à l’âge scolaire étaient encouragées à retourner à l’école; une approche ayant permis à 600 filles de reprendre les cours après leur accouchement.

S’agissant des violences contre les femmes, un programme global a engendré l’ouverture de centres de conseil, de santé et de service, lesquels permettent d’ouvrir des enquêtes dans les cas de violence, a-t-il précisé.

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE (Ghana) a indiqué que son pays avait réalisé des progrès importants pour la promotion de la femme et qu’il était engagé à assurer l’égalité des sexes dans tous les aspects de la vie publique.  À cet égard, elle a salué la déclaration de l’Assemblée de l’Union africaine qui a fait de l’année 2015 « l’Année de l’autonomisation et du développement de la femme ».  

Le Ghana a pris des mesures pour réduire l’écart entre les sexes dans le domaine de l’éducation.  Il a également lancé une campagne nationale sur les enfants et les mariages précoces et forcés pour abolir cette pratique et permettre aux filles de rester scolarisées.

Le Ghana a introduit des amendements dans sa législation pour les droits de propriété des épouses, a ajouté la représentante.  Au cours des dernières années, le nombre de femmes qualifiées dans des postes de haut niveau a beaucoup augmenté, s’est-elle félicitée.  Enfin, le pays s’efforce de renforcer le rôle des « reines mères » dans la gouvernance traditionnelle.   

M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a indiqué que son pays attachait de l’importance aux questions liées à l’autonomisation des femmes, laquelle est placée au centre des actions du Gouvernement.  Ainsi, son pays a travaillé à rendre gratuite l’éducation pour les filles jusqu’à l’âge de 12 ans.  De plus, des bourses et des repas gratuits sont octroyés aux filles issues des milieux pauvres, une démarche ayant permis d’accroître la parité entre les hommes et les femmes, a affirmé le délégué.  Toujours dans le domaine de l’éducation, il a fait savoir que des mesures systématiques avaient été mises en place pour assurer la formation des filles dans les établissements techniques.

Sur le plan politique, il a fait remarquer que le Parlement du Bangladesh, qui compte 350 membres, disposait de 50 sièges réservés aux femmes qui peuvent également participer aux élections directes.  Il a ainsi rappelé que son pays était certainement le premier au monde à avoir une femme premier ministre et une vice-présidente du Parlement.

En matière de santé, des programmes spéciaux ont été initiés avec l’introduction de six mois de congé de maternité et d’une allocation pour l’allaitement.  Il a conclu en soulignant que la façon la plus intelligente d’assurer le développement était de garantir aux femmes leur accès aux ressources, à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi.

Mme MAJA SIMUNIC (Croatie) a dit que « la notion selon laquelle le progrès des femmes représente le progrès humain » était au cœur de la politique nationale pour l’égalité des sexes.  La Croatie a introduit une série de mesures ciblées pour éliminer la discrimination fondée sur le sexe à tous les niveaux de la société et pour assurer la participation des femmes à la vie politique et économique.  Son cinquième plan national 2016-2020 sur l’égalité des sexes va dans ce sens. 

Horrifiée par les violations graves des droits de l’homme que des groupes extrémistes et terroristes font subir aux femmes, la représentante a indiqué que la Croatie continuerait d’intégrer pleinement le programme des femmes, de la paix et de la sécurité dans ses activités de défense, de diplomatie et de développement.  Il faut créer des pratiques exemplaires pour protéger et autonomiser les filles et les femmes dans l’édification de la paix.

M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES PALOU (Espagne) a rappelé que l’égalité entre hommes et femmes constituait l’un des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et un élément essentiel de l’architecture des droits de l’homme, raison pour laquelle la promotion et la protection des droits de la femme relèvent de la responsabilité partagée entre tous les États Membres, et les organismes, fonds et programmes du système. 

Il a relevé que la présente session de l’Assemblée générale coïncidait avec le vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du quinzième anniversaire de celle de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, tournant décisif dans l’intégration de la perspective de l’égalité des sexes dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits armés.

À cet égard, l’Espagne, qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci, a fait de l’examen de haut niveau de cette résolution une de ses principales priorités dans un double objectif: améliorer le cadre normatif et, plus important encore, réduire l’écart entre ce cadre et la réalité sur le terrain.

Il ne fait aucun doute, selon lui, que la nouvelle résolution 2242 (2015), adoptée hier par le Conseil de sécurité, contribuera à réduire cet écart, tout comme les engagements annoncés par de nombreux États et le Chef du Gouvernement espagnol qui a présidé le débat de haut niveau.  Il a insisté sur l’un de ces engagements, à savoir la tolérance zéro pour les actes de violence sexuelle commis par des membres des Forces armées et de sécurité espagnoles qui font partie des missions internationales, conformément au rapport récent du Secrétaire général à ce sujet. 

L’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes est également une priorité nationale de l’Espagne qui entend apporter une réponse intégrale aux mutilations génitales féminines, aux mariages forcées, aux agressions sexuelles et à la traite à des fins d’exploitation sexuelle.  Dans ce contexte, le deuxième plan de lutte intégrale contre la traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle (2015-2018 vient d’être approuvé, et le Code pénal a été amendé pour ajouter des circonstances aggravantes en cas de délits comme le mariage forcé fondé sur le sexe.  De nouvelles dispositions du Code pénal prévoient une amélioration du statut juridique des victimes et de l’assistance juridique gratuite à toutes les victimes.    

M. FESSEHA A. TESSEMA (Éthiopie) a mis l’accent sur les disparités régionales dans la mise en œuvre des programmes d’action issus de la Conférence mondiale de l’ONU sur les femmes et de la Convention relative aux droits de l’enfant, ainsi que d’autres instruments internationaux qui ont néanmoins permis d’enregistrer des progrès en matière d’égalité des sexes.  L’Éthiopie, a-t-il dit, œuvre avec tous les mécanismes et organes internationaux et régionaux relatifs à la promotion de la femme, dont les droits sont inclus dans la Constitution du pays.  

Plusieurs politiques, stratégies et textes législatifs ont été conçus, en particulier le Plan I pour la transformation et la croissance qui a conduit à des résultats tangibles pour ce qui a trait à la promotion de la femme.

Des cadres institutionnels et administratifs ont en outre été mis sur pied pour que l’égalité des sexes soit transversale dans toutes les politiques nationales, a encore expliqué l’intervenant.  Dans le secteur économique, à la fin 2010, environ un million de femmes ont bénéficié du développement des institutions de microfinancement et le taux de femmes actives est passé de 37,5% en 2009 à 42,6% en 2012, tandis que 41% des fonctionnaires publics sont des femmes. 

De même, pour favoriser l’accès à la terre, un titre de propriété est désormais conjointement rédigé au nom des deux époux ou des femmes chefs de ménage monoparental, le nombre total de femmes ayant un titre de propriété s’élevant ainsi aujourd’hui à plus de 8,6 millions, alors que 30% des logements urbains sont exclusivement alloués à des femmes. 

M. Tessema a également fait état de progrès dans le secteur de la santé.  Il a conclu qu’avec une mobilisation appropriée de ses ressources, et l’assistance généreuse de ses partenaires, l’Éthiopie est convaincue de pouvoir réaliser l’autonomisation des Éthiopiennes. 

Mme TONE SKOGEN (Norvège) a reconnu la nécessité d’accroître les efforts visant à atteindre les objectifs que se sont assignés les États en vue de permettre notamment aux femmes et aux jeunes filles d’accéder au même titre que les hommes à l’éducation, à l’emploi, ainsi qu’aux postes de prise de décisions. 

La réalisation effective de l’objectif de l’égalité des sexes réside dans la garantie d’une éducation aux femmes et aux filles, a-t-elle déclaré, précisant que son pays en faisait son cheval de bataille.  Selon la déléguée, l’égalité des sexes exige l’absence de violences auxquelles sont malheureusement soumises de nombreuses femmes et filles, tant à la maison, à l’école qu’au travail. 

Elle a assuré que la Norvège était fermement engagée dans le processus visant à éliminer toutes les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants, grâce à des contributions financières aux pays partenaires et aux organisations internationales parmi lesquelles l’ONU. 

Elle a insisté sur le fait qu’une meilleure éducation sexuelle permettrait de réduire les grossesses non désirées et les avortements illégaux à risque.  Elle a donc salué les efforts de l’Union africaine, qui a fait preuve de leadership en mettant en place un instrument relatif aux droits des femmes, lequel favorise l’accès à l’avortement médical en cas de viol, d’inceste et d’agression sexuelle.

M. THIERRY ALIA (Bénin) a indiqué que, les femmes représentant plus de 50% de la population, son pays avait pris de nombreuses initiatives depuis 2006 pour assurer leur dignité.  Sur les plans normatif et institutionnel, il a déclaré que le Benin avait procédé à l’adoption d’une politique nationale de la femme pour veiller à la prise en compte du genre dans les politiques et programmes de développement.

Dans le domaine de la santé, certaines initiatives ont été prises notamment la gratuite de la césarienne qui a permis de réduire le taux de mortalité infantile et maternelle, ainsi que la gratuité des soins de santé contre le paludisme en faveur de la mère et la petite enfance, a-t-il souligné.

S’agissant de l’éducation, les autorités béninoises ont rendu gratuits les frais d’inscription dans les écoles publiques, maternelles et primaires.  En matière d’autonomisation des femmes, le Bénin a lancé un programme de microcrédit en faveur des plus pauvres qui offre l’opportunité aux femmes d’investir dans les activités génératrices de revenus, a-t-il fait valoir.

M. SIDIKY KOITA (Mali) a souligné que, depuis l’accession à son indépendance, son pays n’avait ménagé aucun effort pour améliorer le statut juridique, social et économique de la femme.  « En dépit de la grave crise politico-sécuritaire survenue au Mali en 2012, et de laquelle mon pays est en train de se remettre », a-t-il dit, des progrès considérables ont été accomplis dans le cadre de l’amélioration de la condition féminine, notamment dans les domaines de la scolarisation des filles, de la santé maternelle, de la réduction de la mortalité infantile.  Le Gouvernement a initié des programmes ciblés pour répondre aux besoins spécifiques des femmes rurales.

L’adhésion du Mali aux instruments juridiques internationaux sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes illustre son engagement dans cette lutte qui prend également en compte l’action contre la pratique de la mutilation génitale féminine et du mariage précoce des filles, a indiqué M. Koita. 

Il a ajouté que la représentation des femmes dans les sphères politiques s’était beaucoup améliorée, notamment au Parlement.  Cette tendance devrait se poursuivre aux niveaux des instances municipales et régionales « dont les élections sont prévues très prochainement ».  À cela s’ajoute l’implication des femmes dans le processus intermalien qui a abouti à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. 

Mme GUNAY RAHIMOVA (Azerbaïdjan) a déclaré que les dirigeants du monde avaient repris le principe du Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour garantir l’égalité des hommes et des femmes.  Son pays a pris des mesures pour créer des opportunités et favoriser la participation à la vie publique des femmes, a-t-elle fait savoir, en ajoutant que le pays continuait de multiplier les efforts pour que les femmes occupent des positions plus importantes au sein de l’appareil d’État.

Elle a également fait savoir que l’Azerbaïdjan avait ouvert des lignes budgétaires pour permettre la mise en œuvre de tous les programmes en faveur des femmes.

Les femmes sont davantage impliquées dans les processus décisionnels dans les entreprises, grâce à de nouvelles lois qui permettent notamment un travail avec des horaires plus souples pour répondre à certains défis, a-t-elle dit.  Elle a également précisé que son pays souffrait du conflit des territoires occupés avec plus d’un million de réfugiés.  Il faut donc faire en sorte que les femmes soient impliquées dans la prévention des conflits, a-t-elle plaidé.

M. SYLVESTER MUNDANDA (Zambie) a affirmé la volonté de son pays de réaliser un programme de développement inclusif qui garantisse les droits de tous les citoyens, en prenant en compte la problématique hommes-femmes dans toutes les activités.  La Zambie est sur le point de finaliser une loi sur l’égalité des sexes dont l’objectif principal est de « stimuler des ressources productives pour les deux sexes » et d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles.  Les lois du travail sont également en cours d’examen pour mieux protéger les femmes contre l’exploitation et la violence sur leur lieu de travail.

Par ailleurs, a poursuivi le représentant, le Gouvernement se penche sur la question des mariages précoces et forcés pour renforcer les droits et le bien-être des enfants.  Il a établi des cours spéciales dans le cadre d’un projet pilote pour accélérer la justice dans les cas de violence sexiste contre les femmes et les filles, et met l’accent sur les soins de santé à cet égard.

Dans le domaine politique, le Président zambien a nommé la première femme Vice-Présidente de la Zambie.  De plus, le chef de la justice du pays est une femme.  Néanmoins, a ajouté le représentant, la Zambie fait face à des défis importants, tels que le VIH/sida et la pauvreté dans les foyers dirigés par des femmes.

« Le premier Président au monde à s’être déclaré féministe est Hugo Chavez », a constaté Mme ANA CAROLINA RODRIGUEZ DE FEBRES-CORDERO (Venezuela).  La Constitution vénézuélienne confère à la femme un rôle historique.  Elle reconnaît notamment la valeur économique des tâches ménagères.  Un Ministère pour l’égalité des sexes assure la promotion des femmes, tandis que des juridictions spéciales traitent des violences sexistes.  De plus, a ajouté la représentante, le Gouvernement prête une attention particulière aux femmes autochtones, d’ascendance africaine ou handicapées. 

La représentante a mentionné la « loi organique sur le droit des femmes à une vie sans violence », la promotion et la protection de l’allaitement et de la famille, et le troisième plan « Mama Rosa » pour l’égalité entre les hommes et les femmes.  Dans la vie politique, les femmes représentent 50% des vice-présidentes sectorielles et 30% des ministres.  Elles dirigent en outre 57% des communes.  Le taux d’emploi des femmes est passé à 91% en 2015.  Enfin, si la parité est garantie dans l’éducation primaire et secondaire, la lutte pour l’autonomisation des femmes continue d’être nécessaire, a-t-elle conclu. 

M. STEPHAN TAFROV (Bulgarie) a déclaré que son pays faisait de la promotion de l’égalité des femmes et des hommes une priorité clef depuis de nombreuses années.  Il a ainsi affirmé que les femmes jouaient un rôle actif et participaient pleinement et sur un pied d’égalité à la prise de décisions dans les domaines politiques, économiques et sociaux.  Deux tiers des magistrats, ainsi que 65% des fonctionnaires en Bulgarie sont des femmes, a souligné le délégué, qui a rappelé que la Vice-Présidente du pays était également une femme.

Il a précisé que la Constitution de la Bulgarie favorisait l’égalité de tous devant la loi et l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.

La Bulgarie appuie pleinement l’initiative d’ONU-Femmes « Planète 50-50 d’ici à 2030 » et reste déterminée à contribuer effectivement pour accélérer la réalisation de l’égalité des sexes dans les 15 prochaines années, a-t-il affirmé.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a déclaré que les engagements à tous les niveaux permettront de vivre des années remarquables pour faire avancer les objectifs.  Elle a rappelé que le monde avait déjà été témoin d’initiatives pour faire avancer la condition des femmes, soulignant l’importance de regarder dans le rétroviseur pour évaluer les gains réalisés. 

Pointant du doigt la nécessité d’accorder une attention particulière aux plus vulnérables, elle a prié la communauté internationale de permettre aux femmes et hommes d’entamer leur vie sur un pied d’égalité et en leur accordant un accès plus important aux ressources.

Au Rwanda, a-t-elle affirmé, des efforts sont faits pour garantir l’autonomisation des femmes, un accès aux droits fondamentaux, à l’éducation de qualité afin de favoriser leur embauche.  Cette approche a engendré des résultats positifs au Rwanda avec notamment une parité atteinte dans les écoles privées avec un taux de 90% pour les filles.  Les femmes ont également accès aux centres de santé, favorisant considérablement la réduction de la mortalité maternelle, a-t-elle avancé.

Dans son pays, a-t-elle déclaré, 60% des sièges du Parlement sont occupés par les femmes, faisant ainsi de lui un pionnier sur les questions de parité.

M. JASEM K. S. HARARI (Libye) a indiqué que les lois nationales garantissaient les droits de la femme libyenne en matière d’éducation, de santé, de propriété, d’action sociale ou d’emploi, « sans discrimination ».  Les femmes participent sur un pied d’égalité avec les hommes à la prise de décisions au cours de cette « phase transitoire », a-t-il précisé.  Ainsi, 16% des sièges au Parlement sont détenus par des femmes et celles-ci sont impliquées dans la rédaction de la nouvelle constitution qui doit garantir l’égalité entre les sexes.

« Phénomène nouveau pour la société libyenne », les femmes jouent un rôle très actif au sein de la société civile, s’est félicité le représentant.  Il a rappelé que le Ministère de la culture avait organisé en 2013, avec l’appui de l’ONU et de défenseuses des droits de l’homme, un séminaire sur l’élaboration de partenariats visant à renforcer leur participation à la vie publique.  Aujourd’hui, les femmes œuvrent aussi à la réconciliation et à l’édification de la paix. 

Enfin, la Libye condamne toutes les formes de violence contre les femmes, a assuré le représentant, avant de se dire préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire de la femme palestinienne.

Mme FATIMA AL SHUBAILI (Arabie saoudite) s’est félicitée du fait que, pour la première fois dans son pays, les femmes allaient participer à l’élection des conseils municipaux.  Elle a également insisté sur le fait que l’égalité des chances, notamment en matière de formation dans l’ensemble des sphères de la société, représentait un facteur permettant d’autonomiser la femme. 

Le Gouvernement saoudien a pris des mesures aux niveaux national et régional pour garantir tous les droits des femmes, lesquelles doivent être au service de la société, a-t-elle déclaré.  Elle a fait valoir que la femme saoudienne occupait des postes élevés dans les secteurs de l’éducation, de la politique, du droit, ainsi que des médias.

L’appui du Gouvernement saoudien aux femmes s’illustre également dans leur intégration dans les chancelleries extérieures.  Elle a indiqué que le Ministère du travail avait pris des mesures pour accélérer l’emploi des femmes avec un plan visant à rendre les familles plus prospères.  Elle est également revenue sur un récent rapport de la Banque mondiale, lequel rend hommage au Royaume d’Arabie saoudite pour les réformes effectuées en vue de contribuer à la réalisation d’objectifs liés à l’autonomisation des femmes.

Mme AICHA ISSOUFOU (Niger) a souligné que son pays avait mis en place une agence nationale de lutte contre la traite des personnes et une commission nationale de coordination des activités de lutte contre ce phénomène.  La Constitution du Niger consacre le principe d’égalité entre tous les citoyens et prévoit explicitement une disposition qui met à la charge de l’État de veiller à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des jeunes filles, a-t-elle précisé.

Une loi sur les mutilations génitales féminines a été adoptée en 2013, et des centres d’écoute et de prise en charge des femmes victimes de violences domestiques ont vu le jour.  Plusieurs études ont été menées dans le pays, afin de comprendre les causes et les conséquences des violences faites aux femmes.

Dans le cadre de l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural, a expliqué Mme Issoufou, le Niger a élaboré un document sur l’autonomisation des femmes et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels.  Parmi les éléments importants de cette politique, elle a cité l’accès facile au crédit, la promotion d’activités génératrices de revenus, l’amélioration des services sociaux de base et l’allègement des tâches domestiques.  S’agissant de la participation politique, le Niger compte aujourd’hui 8 femmes ministres, 10 chefs de missions diplomatiques qui sont des femmes, 113 femmes parlementaires, 8 femmes maires et 17 conseillères de ville.   

M. ANN KYUNG UN DEER, délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a dit qu’il était bien placé pour connaître les effets « dévastateurs » des conflits sur les femmes et les filles.  Les victimes, a-t-il assuré, sont toujours au centre de l’action du CICR.  Sur le terrain, le CICR s’efforce de répondre aux besoins spécifiques des femmes et des filles qui sont particulièrement exposées à la violence sexuelle.  Le viol, a-t-il rappelé, est un crime ignoble interdit par le droit international humanitaire que les États doivent réprimer et juger, tout en aidant les victimes dans la confidentialité.

De plus, a ajouté le délégué, les femmes et les filles sont souvent laissées toutes seules, obligées d’assumer la charge et la survie des foyers.  Il a dit que les interventions humanitaires devaient tenir compte de ces faits.  Pour développer des réponses adaptées et informées, il faut analyser de façon systématique les vulnérabilités liées au sexe, à l’âge et au handicap.  En outre, le principe « ne pas faire de mal » doit rester au centre de toute réponse, pour s’assurer que l’aide fournie n’alimente pas la violence au sein de la communauté et n’exacerbe la discrimination. 

M. JAMES E. BUCKLEY, observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte, a souhaité voir s’intensifier la campagne des Nations Unies visant à mettre fin aux violences à l’égard des femmes.  L’Ordre de Malte, a-t-il souligné, est actif dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans plus de 30 pays en Afrique.  Il lutte pour améliorer la santé maternelle et contre l’épidémie de VIH/sida, notamment pour prévenir la transmission du virus in utéro de la mère à l’enfant.

L’Ordre de Malte s’efforce également d’autonomiser les jeunes femmes dans les bidonvilles africains en leur permettant de produire et de vendre des vêtements de coton.  Il s’engage, a résumé le représentant, à accroître les progrès en faveur des femmes partout dans le monde.

Mme ASHRAF EL-NOUR, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que le monde d’aujourd’hui comptait 232 millions de migrants internationaux, dont chaque fois plus de femmes seules qui partent en quête d’une existence plus sûre, de dignité et de droits.  La migration autonomise les femmes et les femmes autonomisent la société, a-t-elle dit.  Parallèlement, les migrantes sont exposées à des vulnérabilités spécifiques et au risque d’exploitation et de discrimination. 

Elle a mis l’accent sur l’insécurité et l’exploitation des migrantes durant leur périple et a invité à une sensibilisation accrue sur les risques qu’elles encourent et leurs droits à toutes les étapes.  Elle a rappelé à ce propos la responsabilité des agences de recrutement et autres recruteurs et intermédiaires sans scrupules.  L’OIM a établi le Système d’intégrité du recrutement international en tant que cadre de « recrutement éthique » volontaire. 

Les migrantes irrégulières sont d’autant plus vulnérables lorsqu’elles sont des travailleuses domestiques ou victimes de la traite et donc plus exposées à des conditions de vie et de travail dégradantes, a expliqué Mme El-Nour.

L’OIM est plus particulièrement préoccupée par la situation des déplacées à l’intérieur de leur propre pays, des réfugiées, des rapatriées, des migrantes et d’autres personnes vulnérables piégées dans des situations de crise, qui se retrouvent parfois avec des systèmes de soins de santé détruits, inaccessibles ou qui fonctionnent mal.  Dans ces situations, les populations affectées ne sont pas en mesure d’avoir accès à des soins préventifs ou d’urgence et ne peuvent bénéficier d’un appui psychologique.      

Mme AJAY MADIWALE, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a salué les nouveaux Objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Stratégie mondiale sur la santé des femmes, des enfants et des adolescents, lancée en septembre.  Elle a jugé inacceptable que, chaque année, il y ait encore 289 000 décès maternels, 2,6 millions de mort-nés, 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans et 1,3 million d’adolescents qui meurent dans le monde alors que tous ces décès sont évitables. 

Elle a préconisé des efforts soutenus pour atteindre les femmes, enfants et adolescents affectés par les crises humanitaires car plus de 50% de la mortalité maternelle et infantile a lieu dans des pays affectés par un conflit, une catastrophe, où les systèmes de santé s’effondrent ou fonctionnent au-dessus de leur capacité, avec des conséquences dévastatrices pour les mères et les enfants. 

Mme Madiwale a lancé un appel à toutes les parties prenantes pour garantir que, lors d’une situation d’urgence, les efforts soient immédiatement axés sur la fourniture de soins aux femmes et aux enfants.  La FICR est prête à apporter son appui aux plus vulnérables et marginalisés par le biais de ses 189 sociétés nationales et 17 millions de bénévoles de par le monde.

Dans ce contexte, elle a affirmé que la violence fondée sur le sexe demeurait très inquiétante car, malgré une attention internationale accrue, elle ne faisait pas l’objet de suffisamment d’attention ni de financements adéquats sur le terrain.

Mme CARLA MUCAVI, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a relevé le rôle central des femmes rurales qui, a-t-elle souligné, travaillent plus longtemps et s’occupent de leurs familles mais ne bénéficient que d’un accès très limité et disproportionné aux ressources agricoles, au crédit, ainsi qu’à la terre.

L’autonomisation des femmes en tant que partie intégrante des Objectifs de développement durable est une occasion sans pareille pour se pencher davantage sur le sort des femmes rurales et leur offrir les moyens de lutter contre la pauvreté, la faim et l’insécurité alimentaire, a-t-elle dit.

La FAO apporte une assistance aux femmes rurales en améliorant leur accès à la propriété foncière, tout en les aidant à faire évoluer les pratiques agricoles, a-t-elle souligné.  Par ailleurs, la FAO en collaboration avec ONU-Femmes, appuie les femmes rurales grâce à un programme visant à créer leur autonomisation.

Elle a ajouté qu’une invitation avait été lancée à tous les États Membres à rejoindre la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et ONU-Femmes pour la célébration de la Journée internationale de l’alimentation, laquelle sera une occasion pour prendre des mesures afin qu’en 2030 la vie des femmes rurales soit améliorée dans tous les domaines.

La Journée internationale de la fille, célébrée le 11 octobre, est une occasion pour la FAO et ses partenaires de reconnaître leur rôle en tant qu’agent de changement pour renforcer la lutte contre la faim, a-t-elle conclu.

M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a affirmé que son organisation œuvrait à l’autonomisation économique des femmes en encourageant leur participation accrue dans la main-d’œuvre et la création d’emplois décents dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine. 

Des estimations récentes de l’OIT révèlent que les femmes représentent 50% de la main-d’œuvre contre 77% pour les hommes, ce qui, selon M. Cassidy, implique une perte énorme d’occasions d’autonomisation économique des femmes.

En effet, si la communauté internationale arrivait à accroître la participation des femmes, il est estimé que le produit intérieur brut pourrait augmenter de 5%, comme aux États-Unis, à 34%, comme en Égypte.  Il s’est cependant dit encouragé par les nouvelles tendances, le G20 ayant accepté de réduire de 25% l’écart qui existe entre hommes et femmes, ce qui permettrait de faire entrer plus de 100 millions de femmes dans le monde de l’emploi.

Des efforts sont également prévus pour favoriser un équilibre entre vie familiale et vie professionnelle et un meilleur accès au congé parental pour les deux parents, a-t-il expliqué.  Pour atteindre les objectifs de l’égalité des sexes et d’accès à l’emploi, M. Cassidy a attiré l’attention sur les nouvelles normes de l’OIT sur l’emploi décent pour les travailleurs(es) domestiques (Convention 189) et sur la formalisation de l’économie informelle (recommandation 204).

Pour un travail à valeur égale, les femmes gagnent environ 77% du salaire des hommes, mais sont souvent les seules à porter le fardeau des tâches domestiques et responsabilités familiales.  D’autre part, seuls 51% des pays accordent au moins 14 semaines de congé de maternité, ce qui laisse encore environ 800 millions de femmes travailleuses sans protection maternelle adéquate.

Droits de réponse

Le représentant du Japon a répondu aux déclarations du représentant de la République démocratique populaire de Corée (RPDC) au sujet des femmes de confort.  Il ne faut jamais oublier, a-t-il dit, qu’il y avait des femmes sur les champs de bataille dont la dignité a été mise à mal au XXe siècle.  Le Japon est « déterminé à être à la tête des efforts pour faire du XXIe siècle une ère qui n’acceptera aucune violation des droits des femmes ». 

Le représentant a fait valoir que cette question avait déjà été gérée avec la République de Corée et qu’une aide avait été fournie aux anciennes victimes.  Dans la déclaration entre le Japon et la RPDC, les dirigeants des deux pays se sont mis d’accord sur des principes de base, a-t-il rappelé.  Par ailleurs, le représentant a regretté que le rapport de l’experte sur la violence à l’égard des femmes contienne « des allégations basées sur des informations erronées » et qui ne tiennent pas compte des efforts réalisés.

La représentante de la Fédération de Russie a pris la parole à la suite des interventions de la Géorgie et de l’Ukraine.  Elle a affirmé que l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud étaient « des territoires indépendants ».  La Géorgie, a-t-elle insisté, oublie les souffrances qu’elle a infligées à des milliers de ressortissants lors du conflit mené par Tbilissi en 1998.  

La représentante a ensuite reproché à l’Ukraine de faire de la Russie « le bouc émissaire des problèmes de son pays ».  Elle a indiqué que la Russie aidait les réfugiés ukrainiens de diverses manières et déploré des cas de traite des êtres humains dans l’est du pays.  Elle a également condamné le déplacement des populations à cause du « processus de purge en cours dans les pouvoirs publics ».

Le représentant de la République de Corée, s’adressant à son homologue du Japon, a fait valoir que le dossier sur les victimes de l’esclavage sexuel militaire n’avait pas encore été résolu.  D’après lui, le Japon doit accepter sa responsabilité juridique dans ce « crime contre l’humanité », et verser des compensations aux victimes.  

Le représentant de la RPDC a reproché à son tour au Japon de nier les crimes commis par le passé et d’avoir « insulté la mémoire » des victimes de l’esclavage sexuel pratiqué par l’armée japonaise.

La représentante de la Géorgie a souhaité répondre à la Russie, « la Puissance occupante » qui contrôle des territoires souverains dans son pays.  Elle a blâmé la Russie pour les souffrances endurées par les femmes et les filles forcées de quitter leurs foyers.  La Géorgie, a-t-elle dit, n’aura de cesse de voir ce problème résolu dans le respect des droits de l’homme et du droit humanitaire international.

Le représentant de l’Ukraine a rétorqué à la Russie qu’elle occupait la République autonome de Crimée et qu’elle commettait une agression dans l’est du pays.  Il lui a demandé ce que font ses soldats sur le territoire de l’Ukraine.  Il a jugé les accusations portées par la Russie « absolument ridicules ».

Le représentant du Japon a réitéré la position de son gouvernement et lu une partie de la lettre d’excuse adressée par le Premier Ministre japonais aux femmes de confort.

Le représentant de la République de Corée, mettant l’accent sur la dignité humaine et la justice, a estimé que les femmes de confort avaient été « laissées pour compte ».  Il a exhorté le Gouvernement du Japon « à faire la lumière sur la vérité historique ».

Le représentant de la RPDC a considéré que le Japon devait « présenter des excuses sincères et officielles suite aux crimes sexuels commis par son pays ».

Promotion et protection des droits de l’enfant

a) Promotion et protection des droits de l’enfant (A/70/162, A/70/222, A/70/267, A/70/289 et A/70/315)

b) Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/70/265)

Déclaration liminaire

Mme LEILA ZERROUGUI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a indiqué que la période comprise entre août 2014 et juillet 2015, couverte dans son rapport, a été marquée par « des cycles aigus de violence » qui se sont ajoutés aux difficultés posées par les conflits prolongés.

Au cours des deux dernières semaines, la République centrafricaine a ainsi replongé dans la violence, après le meurtre d’un garçon de 16 ans, a fait observer Mme Zerrougui.  La situation s’est détériorée à Kunduz, en Afghanistan, où de nombreux enfants ont été tués et blessés.

Les conflits en Syrie et en Iraq, de même que les tensions et les violences dans l’État de Palestine et en Israël, ne se calment pas, a-t-elle poursuivi.  Au Nigéria et dans les États voisins, Boko Haram conduit des attentats-suicide, en utilisant souvent des jeunes filles.  Dans toutes ces situations, a-t-elle souligné, « les enfants paient un prix très élevé ». 

En outre, on observe un nombre accru de réfugiés et de personnes déplacées qui fuient les conflits et la violence, et dont la moitié est constituée d’enfants.  À cet égard, a-t-elle rappelé, tout le monde garde à l’esprit l’image d’Aylan, le petit garçon syrien dont le corps sans vie a été retrouvé sur une plage, et qui « pèse lourdement sur notre conscience ».

La Représentante spéciale a également évoqué les situations au Yémen et au Soudan.  Au Yémen, où les bombardements et les combats au sol se sont intensifiés, le nombre de victimes chez les enfants est effarant.  Elle a demandé à toutes les parties au conflit de faire preuve de retenue et d’agir en conformité avec le droit international humanitaire.

Au Soudan du Sud, bien qu’un nouvel accord de paix ait été récemment signé, la situation reste précaire.  Elle a demandé au Gouvernement et à l’opposition de faire « tout ce qui est en leur pouvoir » pour respecter cet accord.

Mme Zerrougui a affirmé que son rapport mettait l’accent sur la prévalence de groupes qui perpétuent une violence extrême.  « Ces groupes ont commis des atrocités contre des enfants et mis à l’épreuve la capacité de réponse des autorités nationales et de la communauté internationale », a-t-elle déploré.

« Chaque enfant, où qu’il soit, a droit à une éduction de qualité », a rappelé l’experte.  Pourtant, au Yémen, 161 écoles ont été détruites et 409 endommagées en moins de six mois, en 2015.  Des milliers d’écoles n’ont pas réouvert, privant de cours 1,8 million d’enfants.  De même, plus de 60% des enfants réfugiés syriens n’ont pas accès à l’éducation.  Elle a jugé essentiel que l’Assemblée générale continue de souligner l’importance de protéger l’éducation et que les États Membres fournissent un appui financier pour l’éducation dans les situations d’urgence.

En outre, a poursuivi Mme Zerrougui, la période à l’étude a vu augmenter de façon importante nombre d’enlèvements d’enfants, liés à d’autres violations graves, y compris le recrutement dans des groupes armés et la violence sexuelle.  Elle a indiqué que son Bureau allait contribuer à une étude approfondie sur la question des enfants privés de liberté dans les situations de conflit.

Malgré tous ces défis, la campagne « Des enfants, pas des soldats » se poursuit, et la Représentante spéciale a demandé aux gouvernements concernés de « galvaniser » leurs efforts d’ici à 2016.

En particulier, Mme Zerrougui a félicité la Somalie qui a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant il y a tout juste deux semaines.     

Dialogue interactif

Le Président de la Troisième Commission, M. OMAR HILALE, en donnant la parole à la Tunisie, a vivement félicité ce pays, sous les applaudissements, pour le prix Nobel de la Paix décerné au quartet tunisien.

La représentante tunisienne a ensuite condamné avec fermeté le sort réservé aux filles comme le mariage forcé et l’esclavage sexuel dans certaines situations de guerre, ainsi que les événements en cours dans les territoires arabes occupés.  Elle a souhaité avoir des précisions sur la note d’orientation de la Représentante spéciale sur le sort des enfants en temps de conflit armé et sur les dialogues qu’elle a engagés sur le terrain.

Le Royaume-Uni a enregistré des progrès suite aux négociations avec les parties dans les conflits armés en République démocratique du Congo (RDC) et ailleurs.  La déléguée a déploré le mépris croissant du droit international humanitaire et des droits des enfants, ainsi que l’augmentation des enlèvements d’enfants en 2014.  Elle a demandé quels étaient les outils d’éducation pour prévenir cette pratique.

L’Algérie et la Norvège, notamment, ont dénoncé l’utilisation militaire des hôpitaux et des établissements scolaires et salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la campagne mondiale contre cette pratique.  Quels sont les projets de la Représentante spéciale dans la promotion de la participation des enfants dans les processus de paix et de la réinsertion dans leurs communautés à l’issue du conflit?  La Norvège a souhaité savoir quelles mesures sont prises par la Représentante spéciale pour encourager les États à souscrire à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. 

La Colombie s’est érigée à son tour contre les enlèvements, le mariage forcé et le recrutement forcé d’enfants par les groupes extrémistes.  S’agissant du processus de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le représentant a rappelé l’attachement de son gouvernement au droit international et à la réinsertion des enfants qui sont dans les rangs des groupes armés.  Il a espéré que ces enfants pourront être libérés sous peu.

Le rapport de la Représentante spéciale souligne qu’il faut considérer les enfants recrutés de force comme des victimes, ce qui correspond précisément à la démarche adoptée par la Colombie.  Depuis 1999, un programme spécialisé visant à restaurer les droits des enfants enlevés et recrutés de force a été mis en place par les autorités.  Par ailleurs, toute participation d’enfants dans les Forces armées colombiennes est strictement interdite.

Le Liechtenstein a dit avoir suivi avec intérêt la campagne « Des enfants, pas des soldats », lancée en mars 2014 conjointement avec l’UNICEF pour mettre fin d’ici à 2016 au recrutement et à l’emploi d’enfants par les forces gouvernementales, avant de demander comment les États Membres peuvent étayer le travail de Mme Zerrougui. 

La Lituanie a partagé les préoccupations sur la situation des enfants en Iraq, en Syrie et au Yémen, et sur les agissements des groupes armés non étatiques.  Elle a recommandé davantage de réunions communes avec les comités des sanctions du Conseil de sécurité, et a voulu savoir comment résoudre la question des enfants associés à des groupes extrémistes.

Toutefois, malgré les efforts inlassables de la Représentante spéciale, l’Union européenne a remarqué que les enfants continuaient d’être malmenés dans plusieurs conflits armés.  Le représentant s’est ensuite dit gravement préoccupé par les allégations d’abus et d’exploitation sexuels par des membres de contingents de maintien de la paix, et a prié la Représentante spéciale de faire tout son possible pour faire la lumière sur cette question. 

Dans ce contexte, la Suisse a encouragé Mme Zerrougui à continuer à mener un dialogue régulier avec les acteurs armés non étatiques impliqués dans le recrutement ou l’utilisation d’enfants.  Elle a voulu savoir dans quelles régions les plus grands défis avaient été constatés par la Représentante spéciale et quelles étaient les implications concrètes des Lignes directrices pour la protection des écoles et universités; de l’utilisation militaire pendant les conflits pour la mise en œuvre du mandat de la Représentante spéciale.

L’Estonie a demandé comment les États Membres pourraient sensibiliser davantage à la nécessité de protéger les établissements scolaires et permettre aux enfants d’aller à l’école dans les situations de conflit armé. 

L’État de Palestine a abondé dans ce sens, soulignant les exactions quotidiennes de la Puissance occupante et même l’utilisation de balles réelles contre les manifestations d’enfants dans les territoires occupés.  Quelles mesures la communauté internationale peut-elle prendre pour protéger les enfants dans la région du Moyen-Orient?

Le Tchad a relevé quelques lueurs d’espoir avec la libération d’enfants par les parties dans certains conflits et a encouragé à la consolidation des acquis dans ce domaine.  Le représentant a signalé que de nombreux défis se posaient sur le terrain en ce qui concerne la réinsertion des enfants et la fourniture d’une éducation de qualité. 

Il a demandé aux parties en conflit de respecter leurs obligations découlant du droit international humanitaire, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.  Les efforts de lutte contre le terrorisme doivent être menés dans le respect du droit international, et les enfants considérés et traités comme des victimes, a-t-il insisté.  Il a demandé si une éducation spéciale était prévue par rapport à l’endoctrinement des enfants recrutés par les groupes extrémistes et terroristes.

Le Maroc a fait état du consensus mondial sur la nécessité de ne plus avoir d’enfants dans les rangs des parties à un conflit armé.  La déléguée a plaidé, par ailleurs, en faveur d’une assistance aux enfants réinsérés et leurs communautés pour garantir une vie dans la paix et le développement durables.

L’Autriche s’est alarmée de la recrudescence des conflits et de l’utilisation des enfants et a prié Mme Zerrougui de fournir plus d’informations sur son engagement avec les parties aux conflits.  Quelle évaluation fait-elle du travail des conseillers pour les enfants sur le terrain et de quel outils disposent-ils?

Le Mexique est solidaire des victimes des violations des droits de l’homme dans les conflits armés.  Le recrutement dans un groupe armé est inacceptable et absolument injustifiable.  Il a demandé à la Représentante spéciale quelles étaient les dispositions opérationnelles normalisées pour la réinsertion des enfants.

La Malaisie a salué la campagne «  Des enfants, pas des soldats » qui s’achève bientôt et a estimé que la réforme des opérations de maintien de la paix marquait, s’il le faut, l’importance de cette campagne.

Les États-Unis ont énuméré les situations graves, y compris en Syrie, au Yémen, en République démocratique du Congo (RDC), où des enfants sont recrutés de force, tués, abusés ou tenus en esclavage.  Cela doit cesser, a déclaré la déléguée, tout en saluant le fait que sept gouvernements de pays en guerre avaient signé des engagements de non-recrutement d’enfants dans leurs forces armées.  L’UNESCO continuera à être l’organisation chargée de l’éducation et les États-Unis appuient l’étude prochaine sur l’éducation contre l’extrémisme.

L’Allemagne a regretté qu’en 2014 et 2015, les enfants aient été pris directement pour cibles pendant un conflit armé et a encouragé l’engagement de Mme Zerrougui dans les négociations avec les acteurs non étatiques. 

Cette année a été catastrophique pour les enfants dans mon pays, a souligné le représentant du Yémen, qui a préconisé une coordination complète entre l’ONU, ses différentes institutions et une bonne coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et autres organisations apparentées pour trouver une solution à la situation des enfants au Yémen.

Le Venezuela a appelé à accorder la priorité aux enfants et aux adolescents pendant et après un conflit armé, notamment à l’heure de la réinsertion.  Elle s’est enquise du lien entre la réintégration et les objectifs du développement durable.

Israël a mis un bémol en incitant à la prudence s’agissant des enfants dans un contexte de conflit.  Il a évoqué l’incitation à la violence dans la société palestinienne, qui conduit aux meurtres d’enfants israéliens par des enfants palestiniens.

Le Myanmar a remercié la Représentante spéciale pour sa visite dans le pays et pour son rapport.  Le délégué a rappelé qu’en juin 2012, le Gouvernement avait signé un mémorandum avec l’ONU et avait cherché sincèrement à s’acquitter de ses responsabilités en collaborant avec l’Équipe de pays.  Il a noté que le rapport de Mme Zerrougui n’était pas conforme avec la réalité sur le terrain.

La Côte d’Ivoire a évoqué, pour sa part, la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés.  Depuis 2011, la Côte d’Ivoire n’est plus dans un conflit, pas plus qu’elle ne figure sur la liste des pays ayant des enfants soldats.  Un train de mesures a été pris pour la promotion de l’enfant, a conclu le représentant.

Répondant aux nombreuses questions des délégations, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé a commencé par reconnaître l’importance de la question de savoir comment interagir avec les acteurs non étatiques et recourir à la médiation pour protéger ces enfants.

D’après Mme Zerrougui, « il faut surtout exploiter tout point d’entrée possible et créer la confiance, notamment dans les processus de paix, quand chaque partie souhaite donner d’elle la meilleure image possible ».  L’objectif étant d’avoir une paix durable, les enfants doivent être pris en considération et se voir offrir un avenir, une éducation et un emploi. Il y a des exemples en Amérique centrale où des gangs armés ont émergé après les conflits, puis recruté des enfants qui ont été ignorés.

En outre, si les États Membres conviennent qu’il faut décider que la partie adverse ne peut pas conserver des enfants dans ses rangs en cas de cessez-le-feu, « cela nous aidera dans notre campagne » pour que les enfants soient libérés, a reconnu l’experte.

Par ailleurs, Mme Zerrougui a condamné les attaques ciblées contre des écoles et des hôpitaux.  « Chaque partie, et surtout les groupes extrémistes, se dit qu’il peut ainsi manipuler les générations futures », ou empêcher les filles de recevoir une éducation.

Dans bien des cas, les enfants n’ont pas d’accès total à l’école, même avant les conflits, et ce type d’attaques détruit « le peu qui existe », a-t-elle poursuivi.  En outre, quand des soldats occupent une école dans une zone reculée, il sera ensuite impossible de refaire de ce bâtiment une école.  

« Attaquer ou occuper une école entraîne des répercussions qu’il faudra des années pour résoudre », a-t-elle résumé en prônant un dialogue avec les armées.

S’agissant des violences sexuelles commises par des agents de maintien de la paix, le Secrétaire général a dit que « la politique de tolérance zéro impliquait que l’on dispose des outils pour la respecter », a rappelé sa Représentante spéciale.  L’essentiel étant la reddition de comptes, « la balle est dans le camp des États Membres », a-t-elle estimé.  Le Secrétaire général a également mis en place un soutien systématique aux victimes.  Il faut veiller à ce qu’il y ait des sanctions financières à la clef et, en cas de récidive, il faudra agir contre les commandants.  « C’est inacceptable d’être déployé pour protéger des gens et de commettre des crimes », notamment des viols, a-t-elle insisté.

Évoquant la problématique de la protection des enfants dans la thématique des droits de l’homme, elle a dit qu’il fallait que dans n’importe quel contexte les besoins des enfants soient pris en compte.  Ainsi les programmes de réintégration doivent-ils être adaptés à l’âge et à la situation des enfants concernés, notamment celles des jeunes filles qui se retrouvent enceintes.  « Il faut des gens compétents qui sachent comment traiter telle ou telle victime. »

Enfin, Mme Zerrougui a souligné le rôle essentiel des organisations régionales, en particulier l’Union africaine et la Ligue des États arabes, dans la mesure où son mandat couvre sept pays en Afrique subsaharienne et huit dans le monde arabe.

Déclaration liminaire

Présentant son rapport annuel (A/70/289), la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme MARTA SANTOS PAIS, s’est félicitée du fait que le débat sur la protection des enfants se tînt au moment de l’adoption à l’unanimité du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Un programme ambitieux et visionnaire qui traduit l’engagement des États Membres à œuvrer à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des enfants, a-t-elle déclaré. 

Il s’agit d’une énorme opportunité qui englobe des responsabilités, à savoir la protection des enfants de la violence, un défi qui ne représente pas qu’un simple idéal, a-t-elle prévenu.  Mme Santos Pais a fait valoir que la voix des enfants est cruciale pour matérialiser la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030, car ceux-ci sont enclins à contribuer à sa matérialisation.  À cet égard, elle a donné l’assurance que les enfants demeurent fermement engagés à jouer leur rôle dans le processus de mise en œuvre en tant que partenaires et agents de changement.

Toutefois, il est indispensable de mettre un terme à la violence à l’encontre des enfants qui reste un obstacle majeur à leur développement, a-t-elle déclaré, en insistant sur le fait qu’il s’agit d’une exigence qui figure dans les Objectifs de développement durable.

Son rapport annuel, a-t-elle dit, qui s’attarde sur la protection des enfants dans des conflits armés illustre la nature omniprésente et corrosive de ce phénomène qui demeure une entrave à leur épanouissement.  Elle a souligné que la violence armée était un terrain fertile dans les communautés au haut niveau de pauvreté et dans lesquelles l’état de droit est quasi absent.  

Dans ces conditions, la violence physique, le viol, les crimes de rue, ainsi que les homicides deviennent le lot quotidien des enfants, a déploré la Représentante du Secrétaire général.  Ce contexte favorise l’intégration par les enfants de gangs comme alternative de survie et de protection.

Au-delà de cet impact, la violence ébranle les fondations du progrès social, en générant d’énormes coûts pour la société, ralentissant le développement économique d’une nation, a fait savoir Mme Pais.

Elle a indiqué dans ce rapport que 48 pays avaient pris des mesures contre toutes les formes de violence à l’encontre des enfants et que 50 autres seraient en passe de le faire.

Elle a recommandé aux États de renforcer leur législation qui demeure un instrument incontournable pour poser les fondations de la protection des enfants.

En outre, elle a salué les efforts de pays tels que le Ghana, la Norvège ou l’Australie qui ont instauré une stratégie nationale pour protéger les enfants, promouvoir des réformes juridiques et mobiliser des ressources, et autonomiser les familles et les enfants.

Elle a noté avec satisfaction que les systèmes de protection des enfants se renforcent à travers le monde et que les familles bénéficiant de plus en plus de conseils juridiques étaient représentées pour faire face aux problèmes de violence.

Elle a, pour conclure, lancé un appel à la communauté internationale pour consolider toutes les avancées et apprendre des leçons passées pour construire un monde sans violence à l’encontre des enfants.

Dialogue interactif

Le Brésil a appuyé la nécessité de données fiables ventilées sur la violence à l’égard des enfants.  La technologie de l’information est un outil qui permet aux enfants d’exprimer leur opinion. 

Le Chili a fait état d’une initiative visant à la protection intégrale des enfants, y compris l’élimination de toutes les formes de violence, en prenant en compte les spécificités sexospécifiques. 

Le Panama a indiqué que la visite de Mme Santos Pais lui avait permis de voir concrètement les défis à relever, notamment l’absence d’une structure institutionnelle de protection globale des enfants.  Elle a signalé une diminution de moitié du nombre d’enfants qui travaillent.

Le Mexique a salué les échanges fructueux avec la Représentante spéciale sur la problématique des brimades.  Quels sont les moyens concrets pour consolider les programmes interinstitutions, a demandé le délégué. 

Il est indispensable de protéger les enfants des graves menaces d’où qu’elles viennent, a affirmé le Japon, qui a également mentionné une réunion en marge des travaux de la Troisième Commission sur les brimades, en particulier en milieu scolaire.  Il a aussi renvoyé à la cible spécifique 16.2 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’Union européenne a salué les réformes législatives adoptées dans le cadre de l’élimination de la violence à l’encontre des enfants.  Le délégué a plaidé en faveur de la fourniture d’informations préalables aux enfants dans le cadre de la justice afin qu’ils comprennent ce qui leur arrive.

Dans le cadre de la justice pénale, la Suisse a invité Mme Santos Pais à dire comment la communauté internationale pourrait améliorer la mise en œuvre des normes et instruments créés spécifiquement dans le domaine de la justice juvénile et comment promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies par les enfants afin de renforcer l’accès à leurs droits, tout en minimisant les dangers.

Le Liechtenstein a demandé si la société civile était consultée par la Représentante spéciale.  

Le Maroc a appelé à mettre à profit le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Étude du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants.  Quelles sont les priorités de Mme Santos Pais pour 2016?

La représentante de la République dominicaine a indiqué qu’avec les conseils de la Représentante spéciale, son pays avait adopté une feuille de route pour mettre fin à la violence contre les enfants.

Les États-Unis ont salué l’approche reposant sur la collecte de données.  La délégation a appelé à la défense des droits de l’enfant et à la fourniture de moyens pour pouvoir atteindre cet objectif.  Le représentant a notamment demandé d’offrir des services appropriés aux enfants de migrants.

Le Portugal s’est intéressé à la coopération de la Représentante spéciale avec les organisations régionales.  Il a sollicité des informations sur les initiatives prises par le Bureau de Mme Santos Pais en vue de la ratification universelle des instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant.  Il a également voulu savoir comment renforcer les capacités des enfants à devenir des acteurs du changement.  Il a énergiquement appuyé la prolongation du mandat de la Représentante spéciale.

Cuba a appuyé les explications sur les centres de soins sur les enfants et la mention d’approches intégrées figurant dans le rapport.  Les recommandations relatives à un plan international de coordination aux fins de prendre des mesures propres à mettre fin à l’exploitation sexuelle des enfants en s’attaquant à la demande.

La Norvège, qui a récemment accueilli une consultation internationale d’experts sur le renforcement des communautés dans la prévention de la violence contre les enfants, a souhaité en savoir plus sur le rôle des chefs communautaires et sur une approche sexospécifique de la violence.

L’Espagne, reconnaissant que la protection de l’enfant est une priorité transversale, a demandé à la Représentante spéciale des recommandations sur la façon de consolider la sensibilisation.

Les Maldives se sont intéressées aux mesures que peuvent prendre les pouvoirs publics pour protéger les enfants réfugiés.

La Colombie, qui fait partie du « Groupe des Amis des enfants et des Objectifs de développement durable », lui a demandé d’éclairer la Commission sur la façon dont les États peuvent mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour combler les lacunes existantes.

Singapour a mis l’accent sur la lutte contre les actes d’intimidation en ligne.

La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants a évoqué les 130 missions au cours desquelles elle a assisté à de nombreuses activités, y compris celles rappelées par les délégations.

La mise en œuvre des Objectifs de développement durable commence en 2016, mais « les enfants ne peuvent plus attendre », a plaidé Mme Santos Pais.  Il faut mobiliser le public, les familles, les enseignants, la justice, les professionnels de la santé, « bref tous ceux qui peuvent faire quelque chose pour arrêter la violence contre les enfants ».

La ratification des traités de l’ONU est une contribution importante à notre objectif, a-t-elle dit, et « nous allons poursuivre le travail de promotion de façon active ».  Les organisations régionales jouent un rôle important dans ce domaine, que ce soit dans le Pacifique ou dans les Caraïbes.

Le travail sera facilité « lorsque les enfants seront informés de leurs droits », a-t-elle souligné.  

Le Programme 2030 est très ambitieux, « mais on ne pourra pas continuer de le célébrer si on ne dit pas qu’il joue un rôle décisif sur le terrain pour de nombreux enfants ».  À ce sujet, a-t-elle  reconnu, les feuilles nationales de route sur la violence contre les enfants indiquent qu’« il y a des fondements solides pour avancer ».

Par ailleurs, a expliqué Mme Santos Pais, il faut un outil efficace pour saisir les mesures et les bonnes pratiques mises en œuvre.  Saluant le travail de la Division des statistiques de l’ONU, elle a ajouté que l’on avait besoin d’un indicateur qui s’attache à toutes les formes de violence, physique, émotionnelle et sexuelle.

Pour ce qui est de la « cyberintimidation », il faut renforcer les moyens d’action des enfants et les autonomiser pour qu’ils recherchent de l’aide.

Sans une bonne législation, il sera difficile de surmonter les préjugés sociaux qui persistent dans les sociétés et de combattre la violence, a conclu la Représentante spéciale.  Elle a recommandé de former des spécialistes et de former les familles et les enfants.

Enfin, elle a jugé le rôle des dirigeants des communautés « fondamental ».  Au Malawi, par exemple, les dirigeants tribaux ont diffusé l’information relative à l’interdiction des mariages d’enfants dans les zones rurales ou reculées. 

Déclaration liminaire

M. OMAR ABDI, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance-UNICEF, a présenté trois rapports lesquels, selon lui, brossent un tableau des progrès, défis et opportunités, et montrent dans quelle mesure des vies d’enfants ont été améliorées grâce au partenariat entre les États Membres, la société civile et les agences onusiennes.

Le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants (A/70/265) montre clairement que les progrès sont indéniables avec la réduction de moitié, depuis 1990, du nombre d’enfants qui meurent chaque année.  Pendant la même période, la prévalence mondiale de l’arrêt de développement a baissé de 40% à 23% aujourd’hui, tandis qu’entre 2001 et 2015, 6,2 millions de décès des suites du paludisme ont été évités. 

Parallèlement, le nombre d’enfants d’âge scolaire non scolarisés a chuté de 40%, soit de 99 millions en l’an 2000 à 59 millions aujourd’hui, et celui de nouvelles infections par le VIH/sida chez les enfants, de 58% entre 2000 et 2014.

En revanche, des millions d’enfants vivent encore dans une pauvreté extrême et n’ont pas de nourriture suffisante, ou d’assainissement ou de vaccins contre les maladies.  Les enfants handicapés se voient dénier le droit à l’éducation et, à la fin de l’année dernière, l’épidémie d’Ebola a affecté des communautés où vivent environ 10 millions d’enfants, dont 3 millions de moins de 5 ans.

M. Abdi a attiré l’attention sur les 15 millions d’enfants dont l’existence a été brisée par les conflits l’année dernière en Syrie, en Iraq, en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Ukraine et dans l’État de Palestine, conflits qui jouent un rôle dans la crise de migrants au-delà des frontières de ces pays.  

Il a aussi plaidé pour les enfants laissés de côté dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), parfois en raison de la couleur de leur peau, de leur appartenance ethnique, de leur sexe, de leur religion ou du lieu où ils résident.  À cet égard, les Objectifs du développement durable sont l’occasion de finir ce qui ne l’a pas été par les OMD, a affirmé le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF.  

Le rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant (A/70/315) est axé sur les obstacles à surmonter pour que des millions d’enfants puissent avoir accès à une éducation, 26 ans après l’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  Le responsable de l’UNICEF a fait remarquer que les enfants des ménages les plus pauvres avaient moins de chance d’atteindre un niveau d’apprentissage raisonnable que ceux des ménages plus riches.  De la même façon, les enfants des groupes socialement exclus comme les minorités ethniques, religieuses et linguistiques, ont 3 fois plus de risques d’abandonner leurs études que d’autres.

Le rapport du Secrétaire sur les filles (A/70/267) rappelle, a encore dit M. Abdi, que la vaste majorité des 59 millions d’enfants non scolarisés sont des filles.  Pour lui, ce « déni d’éducation fait partie du cycle vicieux des désavantages des filles et de leurs sociétés », lequel est profondément ancré dans la discrimination fondée sur le sexe qui conduit à des abus horribles des droits des filles: mutilations génitales féminines ou excision, mariages précoces, crimes d’honneur, esclavage sexuel et plus encore.

Encourageant à une volonté politiques et à des investissements accrus pour la réalisation des Objectifs du Programme de développement durable à l’horizon  2030 en vue d’atteindre les enfants les plus démunis, ceux laissés de côté par les OMD, le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF a conclu que chacun des rapports présentés rappelait « l’urgence d’atteindre chaque enfant, partout, quel que soit le lieu où il vit et indépendamment des obstacles sur son chemin ».

Dialogue interactif

Le Zimbabwe a mis l’accent sur les informations figurant dans le rapport du Secrétaire général sur les filles.  La représentante a posé une question sur les enfants chefs de ménage, une question qui a fait l’objet d’un rapport du Secrétaire général il y a quelques années, selon l’intervenante.

Israël a affirmé que sa mission majeure consistait à augmenter le nombre d’Arabes diplômés universitaires.  Dans cette optique, le nombre de bourses aux étudiants arabes a augmenté, passant de 12% il y a quelques années à 17%, et Israël cherche à améliorer ce résultat.  Le délégué a aussi cité des chiffres sur les résultats dans l’éducation des citoyens étudiants arabes.

Le Cameroun a appuyé les propositions du Secrétaire général en matière d’éducation et les efforts et initiatives de l’UNESCO, notamment le cadre d’action 2030 et la feuille de route y associée.  Elle a insisté sur la prise en compte de l’opinion de l’enfant et de l’élimination des obstacles à la participation de l’enfant dans les questions qui l’affectent.

Le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF a répondu que le Secrétaire général avait en effet publié un rapport, il y a trois ans, axé sur les ménages dirigés par des enfants.  Depuis, des programmes spécifiques ont été élaborés par des États de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

M. Abdi a ajouté qu’il avait rencontré certains de ces enfants.  Il a loué les efforts d’Israël pour épauler les études universitaires des groupes minoritaires.  Il a aussi estimé que la participation des enfants ne devait pas être simplement symbolique. 

Débat général

Mme EBUN ADEBOLA STRASSER-KING, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur du droit de l’enfant à l’éducation comme élément clef de leur protection.  Elle a noté que les enfants les plus pauvres du monde sont 4 fois moins susceptibles d’aller à l’école que les enfants les plus riches, et qu’ils ont 5 fois moins de chance de terminer l’école primaire.  Elle a en outre estimé que « l’éducation primaire gratuite, quand elle existe, est de qualité médiocre dans un grand nombre de pays africains ».

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont déclaré que les armes devaient être réduites au silence d’ici à 2020, a souligné la Vice-Ministre.  Ils se sont engagés à créer « une plateforme annuelle consultative pour un dialogue impliquant toutes les parties prenantes sur les contraintes et les mesures en vue de réaliser l’Agenda 2063 ».  Elle a souhaité le renforcement des programmes pilotes ciblés sur la consolidation de la paix et l’éducation, appliqués aux enfants non scolarisés du fait des conflits armés. 

Par ailleurs, le Groupe des États d’Afrique souhaite faire campagne pour la protection des écoles et des hôpitaux, a ajouté Mme Strasser-King.  Il plaide aussi pour l’élimination des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants forcés. 

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