En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
10e & 11e séances – matin & après-midi
AG/SHC/4134

Les délégations appuient l’objectif 5 du nouveau Programme de développement durable sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles

La majorité des délégations inscrites, aujourd’hui, au débat général de la Troisième Commission sur la promotion de la femme se sont félicitées du fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 contienne un objectif spécifique intitulé « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ».

Cependant, au cours de cette deuxième journée de discussions, il a bien été précisé que la problématique hommes-femmes devait être intégrée dans tous les aspects du Programme car, comme l’ont souligné plusieurs intervenants, comme l’Inde ou le Kenya, le développement durable n’est pas concevable sans le rôle central des femmes.

Vingt ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, la Chine a organisé avec l’ONU le Sommet des dirigeants mondiaux sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, le 27 septembre dernier, à New York.  Plus de 140 pays, dont 80 représentés par leurs chefs d’État ou de gouvernement, ont participé à cet évènement, a souligné le représentant de ce pays.

La campagne « Lui pour elle » lancée par ONU-Femmes a été saluée par plusieurs intervenants, dont le Japon, qui a accueilli en août 2015, à Tokyo, l’Assemblée mondiale des femmes.  

Parmi les mesures propres à promouvoir l’autonomisation des femmes, les pays ont cité leur participation à la vie politique.  Ainsi, la Tunisie compte-t-elle aujourd’hui une lauréate parmi le quartet qui a remporté le prix Nobel de la paix 2015.   

En revanche, le sort des femmes et des enfants qui se trouvent dans des situations tragiques du fait des conflits a été pris à cœur par le Saint-Siège et mentionné concrètement par l’Iraq.  « Des organisations terroristes criminelles, dont l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), ont envahi certaines zones de l’Iraq et imposé des règles rigoureuses contre certaines femmes, notamment issues de minorités », a déploré la représentante de ce pays. 

Le Liban ne peut que dénoncer les violations perpétrées à l’égard des femmes et des filles, a renchéri la représentante du Liban, en appuyant la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.

Les droits des femmes migrantes et l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural ont également fait l’objet de commentaires.

Dans un autre registre, une porte-parole des femmes des Pays-Bas a défendu les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT).

La Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles poursuivra, et terminera, demain, à partir de 10 heures, son débat sur la promotion de la femme.

Promotion de la femme (A/70/38 et A/70/124)

a) Promotion de la femme (A/70/204, A/70/205, A/70/209 et A/C.3/70/3)

b) Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/70/180)

Suite du débat général

Mme AHLAM RASHID ALSALAMI (Émirats arabes unis) s’est félicitée à son tour du nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 et a rappelé, par ailleurs, les conclusions de la Conférence d’Addis-Abeba.  Aujourd’hui, le Conseil de sécurité célèbre le quinzième anniversaire de la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité, a-t-elle poursuivi, ajoutant que son pays organisait une manifestation à cette occasion. 

La déléguée a aussi mentionné une série de séminaires et études sur plusieurs aspects de la promotion de la femme et l’égalité entre les sexes.  Dans le cadre de l’engagement au titre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, les Émirats arabes unis ont élaboré une stratégie nationale sur l’égalité hommes-femmes afin de faire des femmes des partenaires clefs dans tous les secteurs de la vie. 

Les droits des travailleuses domestiques sont aussi garantis par la législation, a ajouté la représente.  Elle a enfin rappelé les efforts de son pays dans l’appui aux efforts humanitaires dans les camps de réfugiés syriens et pour assister les femmes victimes de catastrophes naturelles.

Mme ANA CRISTINA RODRÍGUEZ PINEDA (Guatemala) a salué l’adoption de l’objectif 5 de développement durable sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.  Elle a recommandé d’aborder la question de la pauvreté sous un angle multidimensionnel et d’améliorer l’accès à un logement convenable, aux services de santé et d’eau potable, au microcrédit et au financement, ainsi qu’à la participation active des femmes dans la prise de décisions qui touchent leur bien-être.

Elle a rappelé que l’absence d’égalité des chances rendait les femmes vulnérables à la traite, à l’exploitation sexuelle et au non-respect de leurs droits en tant que travailleuses, voire au harcèlement sexuel sur le lieu de travail.  Mme Rodríguez Pineda a, en outre, défendu le droit des femmes à l’accès à la justice en tant qu’élément fondamental pour l’état de droit et la bonne gouvernance. 

Dans ce cadre, la déléguée a appuyé le projet de recommandation générale no. 33 sur l’accès des femmes à la justice, récemment élaboré par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. 

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a expliqué que le Code de la famille réunissait toutes les lois centrées sur « la restitution » aux femmes de leurs droits.  Elle a salué le rôle de la femme nicaraguayenne libre, en tant que « compagne, mère, fille, membre de la famille ».  Grâce aux bonnes pratiques du Gouvernement, elle bénéficie notamment d’une éducation et de soins médicaux gratuits, de la sécurité juridique, et participe de manière équitable aux charges publiques, aux élections et à la vie économique. 

Les progrès « historiques » du Nicaragua ont été reconnus au niveau international, s’est félicitée Mme Rubiales de Chamorro.  Ainsi, le pays partage-t-il avec les pays nordiques les premières places en matière d’égalité des sexes.  « La complémentarité, la diversité et le respect mutuel sont des éléments fondamentaux » qui ont renforcé la société, a poursuivi la représentante.  « L’accent est mis sur le bien-être ».  Le Gouvernement sandiniste continue d’œuvrer sur « un modèle de responsabilités partagées qui fait des femmes des protagonistes de la transformation de la vie quotidienne », a-t-elle résumé.    

Mme ZAYTOON FARAJ ABDULLAH ABDULLAH (Iraq) a souligné que la Constitution de 2005 mettait l’accent sur l’égalité entre les hommes et les femmes.  Les femmes ont acquis des privilèges supplémentaires, par exemple en matière de congés de maternité, de santé maternelle et infantile.  La stratégie nationale 2013-2017 crée un environnement propice à la promotion de la femme iraquienne, a poursuivi la représentante.  Une autre stratégie inclut la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix.  Pour combattre les violences contre les femmes et les enfants et pour les protéger, un tribunal spécial et une unité de police ont été créés, et des services juridiques pro bono organisés. 

« Des organisations terroristes criminelles, dont l’État islamique de l’Iraq et du Levant, ont envahi certaines zones de l’Iraq et imposé des règles rigoureuses contre certaines femmes, notamment issues de minorités », a déploré la représentante.  Elle a évoqué des cas d’exécutions publiques de femmes ayant travaillé dans la vie politique ou la médecine.  Ces organisations terroristes « ont violé tous les traités internationaux, les valeurs culturelles et la législation divine », a-t-elle insisté.  Si le Gouvernement iraquien a fourni « toute l’aide possible » pour aider ces femmes à retourner chez elles, il a néanmoins besoin de l’appui de la communauté internationale.

M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a affirmé que les défis étaient colossaux avec plusieurs d’entre eux qui semblent insurmontables, voire endémiques au tissu social de nombreux pays, y compris la Jamaïque.  Citant le Secrétaire général, il a relevé que la plupart des travailleuses migrantes devaient faire face à toutes sortes de situations les rendant vulnérables, alors que la violence à l’égard des femmes continue de se développer.

En Jamaïque, a-t-il expliqué, les autorités mettent tout en œuvre pour s’acquitter de leurs obligations et atteindre les objectifs dans les domaines de l’égalité des sexes grâce à une révision de la politique nationale.  Récemment, des mesures concrètes ont été prises pour garantir que les plus vulnérables bénéficient d’une protection sociale, en particulier les femmes, a-t-il précisé, avant de souligner que des progrès avaient été réalisés sur les questions de la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.

Concernant le volet de l’éducation, il s’est félicité de ce que la parité des sexes fût une réalité aux niveaux du primaire et du secondaire, pendant qu’au tertiaire 70% des étudiants sont des femmes.  Sur le plan économique, la participation des femmes prend de l’ampleur, si l’on en croit une étude de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui classe la Jamaïque au rang des pays dans le monde ayant le plus de femmes à la tête des entreprises avec 59,3%, a-t-il conclu.

M. YIĞIT CANAY (Turquie) a souligné que des amendements législatifs récents avaient renforcé l’arsenal juridique sur les droits des femmes.  Il a reconnu la nécessité de déployer davantage d’efforts en matière d’égalité des sexes, de prévention et lutte contre la violence et d’autonomisation des femmes.  La Turquie appuie ONU-Femmes et son bureau régional, situé à Istanbul.

Une nouvelle loi sur la protection de la famille et l’élimination de la violence domestique a été promulguée en 2012.  Une approche intersectorielle s’est avérée essentielle dans la mise à jour du plan d’action national sur l’égalité des sexes, inspiré du Programme d’action de Beijing.  Le représentant a rappelé que la même année, la Turquie, aux côtés du Canada et d’autres parrains, a lancé l’initiative de la promulgation de la Journée internationale de la fille, qui a été célébrée le 11 octobre.

Mme LAETITIA KIRIANOFF CRIMMINS (Suisse) a partagé les préoccupations du Secrétaire général concernant l’augmentation de l’exploitation sexuelle à l’égard des travailleuses migrantes.  À son avis, une action mieux concertée des États est nécessaire dans une perspective administrative, juridique et sociale.  « Nous devons davantage nous pencher sur la prévention des facteurs qui incitent les femmes à migrer », a-t-elle ajouté.

La représentante a salué également les efforts déployés pour améliorer la condition des femmes en milieu rural, pour qui, dans certaines régions, l’accès aux soins de santé maternelle et la pratique de l’excision continuent à représenter des obstacles majeurs.  Pour réaliser un développement rural efficace et durable, il faut garantir aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes en matière d’accès à la propriété, à l’héritage et aux ressources naturelles. 

En outre, les femmes en milieu rural sont souvent les premières à faire face aux conséquences des changements climatiques et catastrophes naturelles.  « Nous devons en tenir compte en vue de la Conférence sur le climat à Paris en décembre prochain », a-t-elle conclu.

Mme MAYA DAGHER (Liban) a estimé qu’il était déterminant pour la réalisation du développement durable d’autonomiser les femmes et de promouvoir l’égalité entre les sexes.  Fort de son ancrage constitutionnel de l’égalité citoyenne et fier de son rôle pionnier en matière de droits et libertés dans une région aujourd’hui en proie aux courants les plus destructeurs, le Liban ne peut que dénoncer les violations perpétrées à l’égard des femmes et des filles, a-t-elle affirmé, en appuyant la résolution 1325 (2000).

Malgré les nouveaux défis, notamment la présence de plus d’un million et demi de réfugiés sur son territoire, dont la majorité est constituée de femmes et d’enfants, le Liban continue à œuvrer en étroite collaboration entre les institutions publiques et la société civile, de même qu’avec les organisations régionales et internationales afin de promouvoir les droits des femmes et des filles. 

La représentante a annoncé que le Liban présenterait, le mois prochain, son rapport périodique devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes qui contient une série de mesures législatives et administratives adoptées au cours des dernières années, principalement l’adoption de la loi sur la violence domestique. 

Les efforts se poursuivent concernant les droits des travailleurs migrants, à travers l’adoption d’un contrat de travail unifié et la mise en place de cellules d’urgence et de soutien pour les victimes de la violence.

Mme FOROUZANDEH VADIATI (République islamique d’Iran) a déclaré que le monde était à un tournant concernant la promotion et le développement des femmes, insistant sur le rôle d’ONU-Femmes pour l’accompagnement de l’adoption des objectifs de développement durable.  La déléguée a souligné que les questions de développement ne connaîtraient pas de réussite si le droit des femmes dans le domaine n’est pas reconnu.  Elle a donc recommandé que les États proposent des politiques et programmes, lesquels tiennent compte des spécificités et des réalités nationales, ainsi que les besoins particuliers des femmes.

Elle a fait remarquer avec dépit que les femmes étaient confrontées à divers défis, y compris le fléau du terrorisme et de la violence extrémiste, qui touchent en particulier les femmes de la région.  Elle a également pointé du doigt la situation des femmes incarcérées notamment aux États-Unis; un problème qui, a-t-elle insisté, doit rappeler que la violence contre les femmes est une pandémie mondiale.  Elle a donné l’assurance que son pays était déterminé à garantir aux femmes un rôle plus central dans les sphères politiques et économiques.

M. DIYAR KHAN (Pakistan) s’est dit heureux que la promotion de la femme ait été retenue comme objectif de développement durable séparé.  Le Premier Ministre du Pakistan s’est engagé à accorder « un rôle plus central aux femmes dans la vie sociale, politique et économique du pays », conformément à la Vision 2025 du Gouvernement.  Des progrès considérables ont été réalisés pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, a-t-il assuré.

 Le Parlement compte 17 sénatrices, a indiqué le représentant, et 30% des sièges sont réservés aux femmes dans les collectivités locales.  Des quotas à hauteur de 10% les concernent dans le service public et une banque des femmes a été créée.  Le nombre de filles et de femmes augmente de façon continue dans l’éducation et les carrières professionnelles, a-t-il constaté.

Mme SOMAIA BARGHOUTI (État de Palestine) a averti que la situation des femmes palestiniennes se détériorait chaque jour en raison de l’occupation israélienne qui continue d’être l’obstacle principal aux progrès des Palestiniennes et à leur autonomisation.  Elle a affirmé que la situation était extrêmement grave car l’occupation et la violence quotidiennes empêchent le développement socioéconomique.

Elle a estimé que la tension actuelle est invivable et les actes de provocation, attaques et graves violations des droits de l’homme des Palestiniens par les colons israéliens sont devenus intenables.  L’observatrice palestinienne a instamment appelé les États Membres à faire tout leur possible pour aider à mettre fin à cette situation.  Le peuple palestinien, ses femmes et ses enfants veulent vivre en paix, a-t-elle conclu.

Mme KALLIE AULTMAN, Observatrice du Saint-Siège, a estimé qu’il fallait concentrer nos efforts sur le sort des femmes et des enfants qui se trouvent dans des situations tragiques du fait des conflits.  Parmi les personnes déplacées dans leur propre pays ou les réfugiés qui fuient la violence, les femmes et les filles sont les plus vulnérables et se trouvent exposées à toutes sortes d’abus.  Celles qui sont aux mains de groupes terroristes violents sont victimes des crimes « les plus haineux ».  

Dans son allocution récente à l’Assemblée générale, le pape François a exhorté les dirigeants de la planète à mettre le plus rapidement possible un terme au phénomène de l’exclusion sociale, aux pratiques néfastes qui ciblent plus particulièrement les femmes et les filles, comme la traite des personnes, le trafic d’organes, l’exploitation sexuelle des filles et des garçons ou le travail forcé.

Mme Aultman a évoqué ensuite le travail accompli depuis longtemps par l’Église catholique pour promouvoir le développement.  L’Église catholique gère 26% des centres de santé dans le monde, dont 120 000 sont dirigés par des femmes et 65% établis dans des pays en développement.  Enfin, elle a encouragé l’ONU « à recruter davantage de femmes pour la diplomatie préventive, les efforts de médiation, les missions de maintien de la paix et les processus de consolidation de la paix ».    

M. WILFRED  I. EMVULA (Namibie) a expliqué que son gouvernement avait adopté des lois, conçu des politiques et mis en œuvre des politiques d’égalité des chances entre hommes et femmes, y compris dans le contexte de la famille.  En outre, un mécanisme de coordination nationale a été mis sur pied pour relier tous les intervenants dans tous les secteurs et une initiative de budgétisation a été prise de sorte que les allocations puissent répondre, en priorité, aux besoins urgents des plus vulnérables.

L’adoption d’un quota électoral a aussi permis un accroissement du nombre de parlementaires femmes, soit 47% cette année.  Le chef du Gouvernement et son adjointe sont des femmes et des portefeuilles ministériels stratégiques sont dirigés par des femmes.  D’autre part, le délégué a fait état de la création d’une commission nationale de prévention et de lutte contre la violence familiale, ainsi que de cellules d’aide aux victimes au sein de la police namibienne. 

S’agissant des zones rurales, et compte tenu des difficultés particulières des femmes rurales, un programme d’activités génératrices de revenus a été créé pour offrir des possibilités d’emplois et d’amélioration des conditions de vie.  Les lois à elles seules ne sauraient changer le sort des femmes, a-t-il conclu, appelant à la coopération et à des partenariats.

M. MAYANK JOSHI (Inde) a souligné que la parité des sexes et l’autonomisation des femmes étaient consacrées par la Constitution indienne.  Plus de 1,5 million de femmes élues au niveau local participent à la gouvernance et au processus de prise de décisions.  « Le plus grand programme national du monde en matière d’élimination de la pauvreté » contribue à relever le statut socioéconomique des femmes, y compris celles qui sont victimes de la traite ou qui sont handicapées, a-t-il précisé.  Le plan national Mahatma Gandhi pour la garantie de l’emploi rural fait en sorte que la moitié des emplois soient réservés aux femmes.

De plus, la loi de 2009 sur le droit à l’éducation a permis d’universaliser l’accès à une éducation de qualité pour tous.  Le Premier Ministre a également lancé une campagne d’hygiène intitulée « Inde propre » qui contribue à la sécurité et au bien-être des filles et des femmes, a ajouté M. Joshi. 

Un certain nombre de mesures ont été prises et des centres d’accueil créés pour protéger les femmes contre toutes les formes de violence, le harcèlement sexuel au travail, la traite des êtres humains, le mariage précoce et l’exploitation sexuelle.  En outre, des « cellules de budgétisation » ont été conçues dans 57 ministères pour inclure la problématique hommes-femmes dans les budgets.

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a salué les efforts d’ONU-Femmes qui, à travers la Commission de la condition de la femme et ses diverses initiatives, mobilise et sensibilise la communauté internationale pour un engagement ferme visant la promotion des droits des femmes et afin de relever les défis actuels affectant la mise en œuvre de tout programme d’action en ce sens.  La représentante a indiqué que cette année, son pays avait célébré le cinquante-neuvième anniversaire du Code du statut personnel qui a donné à la femme tunisienne une place inédite dans la société.

Depuis 1956, la Tunisie a évolué grâce à la volonté politique et à la société civile qui ont joué un rôle majeur dans l’élaboration des articles 21 et 46 de la nouvelle Constitution de 2014 qui consacrent l’égalité hommes-femmes. 

Elle a cependant concédé qu’il existait encore des disparités entre femmes rurales et citadines et que l’accès aux postes de décisions restait encore assez limité, d’où l’importance de multiplier les initiatives, les campagnes de sensibilisation et actions sur le court, moyen et long termes.

Dans ce cadre, il a été décidé de mettre en place un observatoire de la condition de la femme pour collecter et analyser les statistiques ventilées par sexe, d’élaborer un plan d’action national sur l’intégration du genre et de mettre en place un mécanisme de suivi de l’image de la femme dans les médias.

Mme SUYAPA CARÍAS (Honduras) a indiqué que son pays mettait en œuvre un plan sur l’égalité des sexes pour la période 2010-2022 avec la participation des acteurs publics, des gouvernements municipaux, du secteur privé et de la communauté internationale.  L’accent est mis également sur la réduction de la mortalité maternelle, cet Objectif du Millénaire pour le développement n’ayant pas été atteint.  Si les inégalités entre les sexes ont été éliminées dans l’éducation secondaire et supérieure, il reste des efforts à faire au niveau du primaire pour atteindre une parité totale.

À partir de 2016, a annoncé Mme Carías, le principe de la parité entrera en vigueur pour ce qui est de la participation des femmes aux postes de direction dans les partis politiques et lors des élections populaires. 

De plus, les politiques publiques sociales adoptées par le Gouvernement à travers la plateforme « Vie meilleure » se sont concentrées sur les femmes.  Par ailleurs, pour lutter contre l’augmentation préoccupante de la violence domestique, un plan national contre la violence à l’égard des femmes a été adopté pour 2013-2022. 

M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizstan) a souligné que la question de l’égalité des sexes était une priorité pour son pays et qu’au cours des dernières années des résultats significatifs avaient été réalisés dans le domaine de la promotion de l’autonomisation des femmes, en particulier en matière de développement des politiques et de la législation. 

Une stratégie identifiant comme priorités le développement des femmes dans l’économie, l’éducation, et l’accès à la justice et à l’égalité politique a été initiée, a-t-elle expliqué.  Dans la même veine, le Kirghizstan a adopté, en vue de renforcer le rôle des femmes dans le maintien de la paix et la sécurité, un plan d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, a-t-il souligné. 

Par ailleurs, grâce à la création en 2013 du Conseil national pour le développement des questions liées au genre, le pays a aujourd’hui un quota de 30% de femmes représentées au Parlement, s’est-il félicité.  Saluant l’adoption du Programme du développement durable à l’horizon 2030, il a fait valoir l’urgence d’intégrer ces objectifs dans les documents stratégiques nationaux.

M. AHMAD AL-DOUWELAH (Koweït) a appuyé le rôle fondamental assumé par ONU-Femmes et exhorté à la mobilisation des ressources nécessaires pour permettre à cette entité de pleinement s’acquitter de son mandat chaque fois plus important.  Le délégué a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à ne ménager aucun effort pour atteindre la parité, conformément à la Constitution nationale qui rejette toute forme de discrimination. 

Il a affirmé que la législation accordait un congé de maternité et des horaires flexibles pour les mères.  Les femmes occupent des postes ministériels et font partie de la police et de l’armée, dans des fonctions autres que le combat.  Les femmes doivent aussi être partenaires et acteurs dans la réalisation des objectifs du développement durable, a-t-il préconisé.  Il a enfin appuyé les efforts du Secrétaire général pour aider toutes les femmes du monde, en particulier les Palestiniennes, qui souffrent tous les jours inutilement.

Mme MILDRED GUZMÁN MADERA (République dominicaine) a souligné que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing étaient les principales références et les moteurs de changement des sociétés en termes d’égalité des chances et d’autonomisation des femmes.  Cette vision a d’ailleurs été incorporée en 2010 dans la Constitution dominicaine et dans la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030. 

En septembre dernier, un projet de loi portant création d’un système intégral de prévention et d’élimination de la violence à l’égard des femmes a été approuvé par le Parlement.  De même, la représentante a indiqué que 70% des prêts octroyés dans le cadre du programme « Banque solidaire » l’avaient été à des femmes en vue de la création de microentreprises et de coopératives. 

Elle a également souligné que le programme de repas gratuits dans les centres éducatifs avait constitué un modèle pour un nouveau programme destiné à la petite enfance qui a permis l’installation de plus d’une centaines de points et de centres communautaires gratuits.

Mme ARINO YAGUSHI (Japon) a évoqué les initiatives engagées au plan national ces trois dernières années.  Plus de 90 000 femmes sont entrées sur le marché du travail.  Elles représentent plus de 30% des nouveaux fonctionnaires.  Le Japon vise à ce qu’elles occupent 30% des postes de dirigeants d’ici à 2020.

S’agissant de l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le Japon a conçu son propre plan d’action national, en coopération avec la société civile, a expliqué Mme Yagushi.  Fin août, un nouveau Bureau de liaison avec ONU-Femmes a été inauguré à Tokyo, alors que le pays accueillait l’Assemblée nationale des femmes. 

En outre, le Japon a déboursé plus de 3 milliards de dollars sur trois ans pour la promotion de la condition de la femme.  Ses contributions à ONU-Femmes ont été multipliées par 10 et le Premier Ministre japonais a été choisi comme l’un des  10 chefs d’État « champions » de la campagne « Lui pour elle ».  Au cours des trois prochaines années, a annoncé la représentante, le Japon, qui a réformé la charte de son aide publique au développement, consacrera plus de 350 millions de dollars à l’éducation dans le monde, en mettant l’accent sur la promotion de la femme.

Mme KOKI MULI GRIGNON (Kenya) a affirmé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 s’apparentait au plan de développement du Kenya, « Vision 2030 », lequel met en évidence l’engagement du pays en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes car reconnaissant le rôle central des femmes dans le développement du Kenya.  Elle a estimé notamment qu’un accès équitable des femmes et des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail décent, ainsi que leur représentation dans les processus de prise de décisions politiques et économiques constituaient un catalyseur pour la croissance économique et le développement durable. 

À cet effet, elle a fait valoir que son pays avait développé une charte qui souligne le droit à l’accès aux soins de santé dans tous les hôpitaux publics, sans tenir compte de leur capacité à payer pour les soins.  Par ailleurs, les autorités kényanes ont lancé l’initiative en faveur des soins de santé maternelle gratuits accroissant le taux d’accouchements de 40%, a-t-il dit. 

Le Kenya est convaincu que l’autonomisation des femmes passe nécessairement par des préalables notamment en leur permettant d’être intégrées dans les processus de prise de décisions.

M. NGUYEN DUY THANH (Viet Nam) s’est réjoui du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qu’il a trouvé transformateur.  Les Vietnamiennes représentent plus de 48% de la main-d’œuvre et certaines occupent des postes importants, tandis que d’autres siègent au Parlement.

Le représentant a déclaré que la discrimination fondée sur le sexe était interdite et que le Gouvernement avait accordé environ 47 millions de dollars pour le programme d’action national sur l’égalité des sexes, qui encourage les efforts communs pour atteindre ce but.  Il a aussi fait savoir que son pays s’efforçait de remédier à certains stéréotypes ancrés dans la société.

M. LUIS XAVIER OÑA GARCÉS (Équateur) a décrit les programmes nationaux consacrés à l’élimination des causes structurelles de l’extrême pauvreté, et la politique de redistribution économique à travers des transferts monétaires non remboursables et des crédits pour le développement humain, dont les principales bénéficiaires sont des femmes. 

Par souci de justice, l’Équateur a inclus les femmes à la maison dans le système de sécurité sociale, a-t-il dit.  Dans le domaine politique, la présence des femmes a augmenté au cours des huit dernières années, avec 42% de sièges à l’Assemblée nationale et nombre de hautes fonctions sont désormais occupées par des femmes. 

Le Conseil de l’égalité des sexes a été mis en place en juillet 2014 en tant que mécanisme de formulation et de suivi des politiques et lois publiques axées sur la promotion de la femme, a déclaré le délégué, qui a notamment rendu hommage, en conclusion, aux femmes autochtones, d’ascendance africaine pour leur lutte quotidienne, consacrée dans la Constitution de 2008.

M. WANG MIN (Chine) a rappelé que son pays avait organisé avec l’ONU le Sommet des dirigeants mondiaux sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, le 27 septembre dernier.  Plus de 140 pays, dont plus de 80 représentés par leurs chefs d’État ou de gouvernement, ont participé à cet évènement.  À cette occasion, la pertinence de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing a été réaffirmée et il a été souligné que le développement durable ne pouvait pas se faire sans l’égalité des sexes.

Le Président Xi Jinping a annoncé que la Chine donnerait 10 millions de dollars à l’ONU-Femmes, conduirait 100 projets de santé maternelle et infantile et 100 projets intitulés « Happy School Campus », et formerait 130 000 femmes dans des pays en développement.

Le représentant a estimé que, pour atteindre les objectifs liés à la parité des sexes à l’horizon 2030, il fallait « que les pays formulent des stratégies de développement plus scientifiques et rationnelles pour prendre en considération les besoins particuliers des femmes et leur garantir une part égale du développement ».  À cet égard, il est impératif d’éliminer la discrimination et les préjugés à l’égard des femmes, et de mettre fin à la violence qu’elles subissent.

Pour renforcer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, il faut « déconstruire le système patriarcal mondial qui justifie la subordination des femmes comme un élément indispensable pour augmenter la richesse du monde », a fait valoir Mme INGRID SABJA (Bolivie).  La Bolivie promeut une vie exempte de violence et de discrimination, l’égalité des sexes dans la prise de décisions, la réalisation des droits sexuels et reproductifs pour les filles et les femmes, la distribution équitable des revenus, de la propriété de la terre et des opportunités.

Le Gouvernement bolivien a entrepris une politique de nationalisation des ressources naturelles, dont bénéficient les femmes et qui a permis de réduire de 20% l’extrême pauvreté, s’est félicitée la représentante.  En outre, 30% des ministères sont dirigés par des femmes.  Elle a estimé que la crise financière mondiale et les changements climatiques avaient un impact important sur la vie des peuples, en particulier sur les femmes et les filles « qui vivent différentes formes de discrimination », et que les organismes internationaux devaient se pencher sur cette question. 

Mme GIOVANNA MARTELLI (Italie) a déclaré qu’une participation accrue des femmes dans la prise de décisions, de même que le plein respect de leurs droits civiques, n’étaient pas seulement un impératif moral inaliénable, mais un excellent multiplicateur de bien-être.  Ce propos, a-t-elle affirmé, est appuyé par les résultats d’études qui ont démontré que les pays ayant favorisé une plus grande implication des femmes dans les processus politiques, ainsi que leur protection, sont plus prospères, pacifiques et stables. 

Pour que tout cela se matérialise, il est urgent d’éliminer les obstacles qui empêchent la réalisation des objectifs tels que l’éradication de la violence basée sur le genre, les mutilations génitales féminines et le mariage forcé des filles et des adolescents, a-t-elle argué.  Au niveau international, l’Italie continuera de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing tout en renforçant son partenariat stratégique avec les Nations Unies notamment avec ONU-Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a-t-elle déclaré, en annonçant que son pays va investir 50 millions d’euros pour parvenir à l’équilibre des sexes.  

Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a affirmé que, lors de la rencontre des dirigeants mondiaux sur l’égalité des sexes en septembre, la Géorgie avait réitéré son ferme engagement à la réalisation de cet objectif.  L’adoption de la loi contre la violence conjugale a marqué un tournant pour briser les stéréotypes et les tabous contre les femmes, a-t-elle dit. 

Elle s’est félicitée du débat public du Conseil de sécurité, ce matin, à l’occasion du quinzième anniversaire de la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité.  La représentante a annoncé que, les 9 et 10 novembre prochains, une conférence internationale sur la réalisation de l’égalité des sexes, défis et possibilités dans le paysage européen, se tiendrait à Tbilissi. 

Elle a toutefois regretté que les femmes géorgiennes vivant dans les régions illégalement occupées par la Fédération de Russie ne pussent bénéficier de leurs droits et libertés fondamentales, car elles continuent de souffrir d’entraves à leur liberté de mouvement, à leur droit à l’éducation et à d’autres droits civils, sociaux, économiques et culturels pourtant inscrits dans la constitution géorgienne. 

Elle a souligné que la situation humanitaire demeurait critique dans les régions occupées du fait qu’aucune mission internationale d’évaluation n’a été autorisée à s’y rendre.

M. IHOR YAREMENKO (Ukraine) a affirmé que le combat contre l’inégalité des sexes, l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des hommes sont parties intégrantes de la politique du Gouvernement ukrainien.  Il a ajouté que les dispositions des instruments et mécanismes internationaux dans le domaine de l’égalité des sexes avaient été intégrés dans la législation nationale.  Le Président de l’Ukraine a approuvé la stratégie nationale des droits de l’homme et enjoint le Gouvernement de développer un plan d’action en vue de mettre en œuvre cette stratégie d’ici à 2020, a-t-il précisé.  En outre, l’an dernier, les élections ont consacré l’augmentation du nombre de femmes au Parlement; et pour la première fois de l’histoire du pays, une femme a été élu vice-présidente, a-t-il fait remarquer. 

Toutefois, il a fustigé l’action militaire de la Russie à Donetsk et Lougansk, en soulignant que les questions liées à la participation des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que la protection des femmes et des enfants demeuraient préoccupantes.  Il a indiqué que la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité est en train d’être mise en œuvre par le Gouvernement, en étroite collaboration avec les Nations Unies, les agences de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la société civile. 

Le délégué s’est également penché sur le cas de Nadiya Savchenko, un membre de l’Assemblée parlementaire et du Conseil de l’Europe détenue illégalement par la Fédération de Russie.  Il a donc appelé la communauté internationale à faire pression sur la Russie afin que cette dernière et 30 autres prisonniers politiques soient libérés.

Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a appuyé l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 visant à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.  L’Érythrée reconnaît de son côté que l’inégalité hommes-femmes est un sérieux obstacle au développement et a promulgué, en 1994, une loi radicale qui a modifié un système séculaire de propriété foncière qui empêchait les femmes d’être propriétaires de terre.

Le Gouvernement a aussi interdit le mariage des mineurs et, en 2007, les mutilations génitales féminines, ce qui a permis de réduire de 95% à 12%, cette année, le nombre de filles de moins de 5 ans soumises à cette pratique.  

Mme IRENE HEMELAAR (Pays-Bas) a déploré que les femmes se voient dénier « leur droit de contrôler librement leur corps, leur vie et leur amour, sans discrimination ni stigmatisation ».  Elle a défendu en particulier les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT).  À ce sujet, elle s’est félicitée d’avoir entendu, le 29 septembre, la « déclaration historique » de 12 entités des Nations Unies, dont ONU-Femmes, appelant tous les États à agir d’urgence pour mettre fin à la discrimination et à la violence contre les adultes, adolescents et enfants LGBT.

Dans le monde, a constaté la représentante, « près de 2,8 millions de personnes vivent dans des pays où les traditions, les religions, les valeurs, les coutumes et la culture sont placées avant les droits de l’homme ».  Dans 76 pays, le fait d’être LGBT peut conduire à l’emprisonnement ou à une punition corporelle, ou même, comme c’est le cas dans sept pays, à la peine de mort.  En tant que lesbienne, elle a estimé que tous les individus devaient être traités sur un pied d’égalité, quel que soit leur genre ou leur identité sexuelle, afin de pouvoir réaliser leur plein potentiel, dans leur vie privée et professionnelle.   

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a affirmé qu’en dépit des difficultés et de la crise économique et financière, les Objectifs du Millénaire pour le développement avaient favorisé des progrès dans bien des domaines.  Il a néanmoins rappelé que la pauvreté demeurait un problème pour les femmes et qu’à l’évidence, les États n’étaient pas sur un pied d’égalité en termes de développement ni lorsqu’il s’agissait de traduire concrètement leur plan d’action et programmes nationaux visant à l’amélioration de la vie des femmes et des filles. 

Le représentant a dès lors estimé que les partenariats et la coopération demeuraient indispensables, notamment dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. 

Mme KATHRIN NESCHER (Liechtenstein) a constaté que la promotion des femmes était en déphasage avec l’évolution du monde dans lequel des révolutions ont été opérées notamment avec le développement de la science et de la technologie qui apporte des solutions à presque tous les problèmes.  Au même moment, les femmes continuent d’être marginalisées dans l’univers du travail où elles perçoivent un salaire plus bas que celui des hommes, et continuent d’être exposées à des viols et aux violences domestiques, a-t-elle déclaré. 

Pour autant, elle a encouragé le travail des Nations Unies en vue de promouvoir l’égalité des sexes à travers le monde notamment la Commission pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et l’adoption de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité. 

Elle s’est également réjouie de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui met notamment en avant le rôle des femmes dans les processus de prise de décisions.  Cependant, elle a regretté les tragiques statistiques relatives aux violences faites aux femmes à travers le monde qui montrent qu’il n’y a pas encore de large victoire en vue de l’élimination de ce fléau.  Elle a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une violation des droits de l’homme sur laquelle il était impensable de faire l’impasse au risque de contribuer à l’impunité.

M. M’HAMED GUELAYE (Mauritanie) a déclaré que la problématique hommes-femmes était intégrée à tous les niveaux du Gouvernement dans son pays.  Le Président mauritanien a participé personnellement au Sommet des dirigeants mondiaux sur l’égalité des sexes et la promotion de la femme, qui s’est tenu le 27 septembre dernier à New York. 

« Les femmes doivent sortir de la vulnérabilité et de l’exclusion », a insisté le représentant.  C’est pour cette raison que la Mauritanie a ratifié et respecté toutes les conventions et tous les instruments relatifs à la promotion de la femme, dont la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, ainsi que la dernière déclaration africaine sur la question, 2015 étant considérée « comme l’année de l’autonomisation de la femme ».

Sur le terrain, le Gouvernement a adopté davantage de mesures pour que la femme mauritanienne participe activement à la vie du pays, a ajouté le représentant.  Les femmes occupent 21% des sièges au Parlement depuis les dernières élections législatives; elles sont entrées au Gouvernement, ont pénétré des sphères jusque-là réservées aux hommes, comme l’armée et la justice.  Enfin, il a estimé que la lutte contre le chômage et la pauvreté passait par l’accès aux prêts, à la propriété et au crédit.

Après avoir mentionné le Plan national pour réduire la violence contre les femmes et les enfants 2010-2022, Mme PENNY MORTON (Australie) a indiqué que son gouvernement allait débourser 100 millions de dollars pour offrir « un filet de sécurité » aux femmes et aux enfants très vulnérables, à travers un ensemble de mesures novatrices.  Une organisation nationale de recherche et un cadre pour la collecte de données ont été créés, et un certain nombre d’enquêtes sont menées en Australie et dans le Pacifique pour étudier la prévalence de la violence à l’égard des femmes et trouver les moyens d’y remédier.  Dans ce domaine, l’Australie appuie des études en Indonésie, au Cambodge et au Timor-Leste.  Au Cambodge, par exemple, elle s’est concentrée sur la violence contre les femmes handicapées.

L’Australie appuie également « Partenaires pour la prévention », un programme régional conjoint des Nations Unies dans l’Asie-Pacifique qui s’efforce de comprendre les facteurs qui conduisent les hommes à user de la violence contre les femmes.  Ce phénomène, a-t-elle conclu, est un symptôme de l’inégalité entre les sexes et un déni des droits et de la valeur de la vie des femmes.

Mme ZEENA MOHAMED DIDI (Maldives) a noté que malgré des avancées significatives en faveur de la promotion de la femme et de l’égalité des sexes, les femmes restaient encore sujettes à des violences, au moins une femme sur trois en ayant déjà été la victime au cours de son existence.  Dans le même temps, ce sont environ 36 millions de filles qui n’ont pas accès à l’éducation.  Ces questions sont préoccupantes pour les Maldives dont la Constitution garantit une égalité entre les hommes et les femmes, et permet en particulier aux femmes d’exercer ses droits dans tous les secteurs de la société, a-t-elle souligné. 

Elle a également indiqué que, dans le secteur du travail, les autorités du pays avaient mis tout en œuvre pour que les femmes soient payées à part égale avec les hommes.  Elle a estimé que les jeunes filles devaient pouvoir vivre à l’abri de la violence même si, à ce jour, elles subissent encore des harcèlements et les pires formes de violence. 

En conséquence, les Maldives fournissent des filets de sécurité qui garantissent aux femmes une prise en charge en cas de violence, a-t-elle déclaré, en ajoutant que des programmes avaient été initiés pour entendre les plaintes des victimes.  En matière d’éducation, les Maldives ont multiplié les efforts visant à scolariser plus de filles avec de meilleurs résultats produits par celles-ci, s’est félicitée la déléguée.

M. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a fait remarquer que dans un monde qui bougeait, les institutions sociales subissaient également des changements à un rythme plus rapide, changements auxquels les femmes ne sont nullement étrangères.  Aujourd’hui, 97,2% des filles achèvent leur éducation primaire, un chiffre supérieur à la moyenne régionale, a-t-il commenté, ajoutant par ailleurs que 99% des femmes bénéficiaient de soins néonataux professionnels.

De plus, la mortalité maternelle a diminué à 29 pour 1 000 naissances en 2013.  Toutefois, la Sri Lanka est confrontée aux avortements clandestins et aux grossesses d’adolescentes non désirées, deux problèmes qui posent des défis de taille au secteur de la santé publique.  De ce fait, le Gouvernement a veillé au renforcement de l’éducation sexuelle en milieu scolaire, ce qui aide les jeunes à avoir accès à des informations sur la sexualité, les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida.

M. SYLAPHET THINKEOMEUANGNEUA (République démocratique populaire lao) a indiqué que la Constitution de son pays garantissait l’égalité entre les hommes et les femmes dans les domaines politique, économique, culturel et social, de même qu’au sein de la famille.  Un amendement datant de 2003 a protégé les droits des femmes dans tous les groupes ethniques du pays.  Ce principe d’égalité, a précisé le représentant, est reflété dans les lois du travail, de la famille et du développement, et dans un nombre de directives relatives à la population, la santé et les ressources humaines.  L’Union des femmes lao et la Commission nationale lao pour la promotion de la femme sont chargées d’appliquer ces politiques.

La République démocratique populaire lao achève actuellement la mise en œuvre de sa deuxième stratégie nationale pour la période 2011-2015, qui donne la priorité à l’égalité des sexes et à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, y compris la violence.  Au titre des progrès réalisés, a mentionné M. Thinkeomeuangneua, la proportion de femmes à l’Assemblée nationale atteint aujourd’hui 25%, et leur participation au processus de prise de décisions au niveau du Gouvernement et de l’administration locale a augmenté.

M. MOHAMED SOILIHI SOILIH (Comores), convaincu que « la femme est un levier du développement », a dit que la condition des femmes et des filles comoriennes s’était relativement améliorée dans plusieurs domaines, notamment l’éducation et la santé, avec une baisse de la mortalité infantile et maternelle. 

L’État a mené des campagnes en partenariat avec l’UNICEF contre la maltraitance des enfants et pour la scolarisation des filles.  Dans sa stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, le pays affirme en outre sa volonté de donner aux femmes urbaines comme rurales la place qui leur revient dans le processus de développement et de prise de décisions, a indiqué le représentant.

La proportion de femmes occupant de hautes fonctions dans les institutions nationales est passée de 7,4% à 21,2% entre 2007 et 2012, a poursuivi M. Soilih.  Par ailleurs, l’État facilite l’accès des femmes aux microcrédits, et il a mis à la disposition des femmes et des jeunes un fond auprès d’une institution bancaire nationale.

« Issues d’une société matrilinéaire et matrilocale, les femmes comoriennes sont prédisposées à occuper une place centrale dans la cellule familiale; rien ne se fait dans la famille sans leur engagement », a-t-il expliqué.

Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a plaidé en faveur du développement des femmes handicapées qui ont un accès difficile aux services de base, à la collecte de bois de chauffe et à l’eau et sont la cible de diverses formes de violence.  Concernant la lutte contre les mutilations génitales féminines, la déléguée a déclaré que l’engagement continu du Burkina Faso avait permis, au niveau national, une évolution positive des comportements et des mentalités à travers l’introduction de modules sur ces pratiques dans les programmes d’enseignement.  Un numéro vert a également été mis en place pour permettre au citoyen d’alerter, à tout moment, le Conseil national de lutte contre l’excision, ainsi que la police et la gendarmerie. 

Les réformes entreprises dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ont abouti à la formulation de politiques et stratégies contribuant à la lutte contre toutes les pratiques contraires à la dignité humaine et aux principes d’égalité, a expliqué la représentante, qui a mis en exergue le programme de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles. 

Le taux de scolarisation des filles s’est amélioré de façon substantielle et connaîtra un accroissement au cours des prochaines années, avec l’adoption du programme national d’accélération de l’alphabétisation.  Le Gouvernement actuel a également adopté le programme socioéconomique d’urgence de la transition qui prend en compte les préoccupations des jeunes et des femmes en matière d’emplois et d’entreprenariat, aborde les questions liées à l’éducation et à la santé, et est en parfaite cohérence avec les programmes sectoriels existants.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a mentionné le Plan quinquennal de développement 2014-2019 qui accorde la priorité aux femmes dans l’objectif avoué de réduire peu à peu les inégalités fondées sur le sexe.  Le représentant a exprimé l’engagement de son pays en faveur des groupes vulnérables de sa population et de la prévention et de la lutte contre la violence à l’égard des travailleuses migrantes.  Il a attiré l’attention sur le sort peu enviable des migrantes clandestines, et a regretté que les travailleuses migrantes soient exposées à la violence physique, émotionnelle et sexuelle de la part des agents de recrutement, des employeurs et des fonctionnaires publics. 

Il a salué le fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaisse la contribution positive des migrants à une croissance inclusive et au développement durable.  Les femmes rurales sont au cœur de plusieurs lois tendant à l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, ce qui montre que l’État salvadorien est prêt à assumer ses responsabilités vis-à-vis du droit des femmes rurales à participer aux questions qui les touchent et au développement.  Des mesures ont ainsi été prises pour ouvrir les opportunités de crédit, de revenus et d’avoirs à même de leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a déclaré que les questions relatives à l’autonomisation et la promotion de la femme étaient chères aux autorités soudanaises qui avaient élaboré des stratégies nationales pour mettre en œuvre la Déclaration de Beijing.  À cet effet, la Constitution stipule une égalité s’agissant des rémunérations des hommes et des femmes et de l’âge de la retraite.  Les femmes ont une place de choix dans les processus de prise de décisions, en atteste leur représentation au sein du Parlement et en particulier dans le Gouvernement, qui s’est accrue de 30%, a souligné le délégué. 

Les autorités soudanaises ont initié plusieurs stratégies dans différents secteurs, y compris un plan sur 25 ans pour apporter un appui aux femmes victimes des violences, a affirmé le représentant.  La politique nationale soudanaise sur l’autonomisation des femmes est centrée sur la santé, l’enseignement, la croissance économique, ainsi que sur une participation réelle aux prises de décisions, a-t-il fait valoir. 

Par ailleurs, le Ministère de la solidarité sociale a adopté un programme de développement en faveur des femmes rurales, en particulier celles du Darfour.

Mme NIDA JAKUBONĖ (Lituanie) a déclaré que l’année 2015 était essentielle pour les femmes et le développement durable suite à l’adoption d’un programme mondial aux objectifs ambitieux en termes d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.  Le Programme de développement durable crée une occasion unique en vue de l’accélération des mesures censées répondre à des problèmes aussi pressants que la violence, la discrimination et le déni de l’égalité des droits et des chances, a-t-elle estimé. 

Elle a affirmé que la prévention et la protection des femmes et des filles de toutes les formes de violence demeuraient les priorités majeures de la Lituanie, qui continue à mettre en œuvre son programme national et son plan d’action de prévention de la violence et l’assistance aux victimes.

L’accent est ainsi mis sur l’évaluation des résultats et des mesures axées sur les campagnes d’information, le renforcement des capacités et la formation, ainsi que sur la coopération entre l’État et les institutions locales, les organisations non gouvernementales et la société civile.  L’objectif consiste à « engendrer une intolérance » vis-à-vis de la violence domestique et à améliorer l’assistance aux victimes, a-t-elle souligné. 

En conclusion, elle a salué le débat de haut niveau du Conseil de sécurité à l’occasion du quinzième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000), ce qui permettra d’accélérer son application et de générer de nouvelles actions quant à la participation des femmes aux processus de paix, à une protection accrue de leurs droits et à l’amélioration de leur accès à la justice.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a indiqué qu’avec la recrudescence des cas de violence domestique, le Gouvernement avait promulgué la loi 82 qui prévoit des mesures de prévention et une réforme du Code pénal pour définir le crime de fémicide et punir les actes de violence à l’égard des femmes.

Des mesures ont également été mises en œuvre sous la houlette de l’Institut national de la femme, en particulier la signature d’un accord interinstitutionnel en vue de mener des actions immédiates d’aide aux femmes qui cherchent refuge auprès d’organismes liés à la protection contre la violence domestique, une campagne contre les violences contre les femmes, qui réunit des entités étatiques et non étatiques contre ce fléau afin de réaffirmer le désir des femmes de vivre dans la paix, la démocratie et la sécurité, la signature d’un protocole national d’attention intégrale aux femmes victimes de la violence conjugale.

Enfin, l’Institut national de la femme est en passe d’établir une police spécialisée contre la violence fondée sur le sexe, en collaboration avec la Police nationale du Panama.  Ce même Institut s’apprête à ouvrir d’ici à la fin de cette année huit centres d’accueil des femmes sur tout le territoire.

Mme EI MON SWAI (Myanmar) a déclaré que depuis l’adoption de la Déclaration de Beijing, la question de l’égalité des sexes et des violences à l’égard des femmes demeurait une préoccupation mondiale.  Saluant l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a vu dans cette initiative le moyen de créer une nouvelle plateforme en vue d’autonomiser les femmes et de promouvoir leurs droits.  

« À travers l’intégration de l’égalité des sexes dans toutes les dimensions du développement durable, nous renforcerons davantage la promotion et l’autonomisation des femmes », a-t-elle affirmé.  Au Myanmar, les femmes qui représentent plus de la moitié de la population totale évaluée, à 51,4 millions, peuvent jouer un rôle crucial dans le développement socioéconomique, a-t-elle soutenu.

La déléguée a expliqué que les femmes du Myanmar jouissaient des mêmes droits que les hommes et étaient protégées par la loi et la coutume.  Elles peuvent ainsi exercer leur droit de vote et briguer la magistrature suprême, et jouir de leurs droits à la propriété et à la succession.  Sur le plan politique, elle a fait remarquer que la participation des femmes au Gouvernement, au Parlement et dans le secteur des affaires n’avait eu de cesse de croître au fil des années. 

À ce jour, les femmes représentent 52,93% de la main-d’œuvre dans le secteur public, a précisé Mme Swai.  Concernant les violences sexuelles dans les conflits, elle a annoncé que son pays rédigeait une loi qui interdit notamment le harcèlement sur les lieux de travail, soulignant qu’elle prévoyait des poursuites contre les civils et les militaires coupables de violences sexuelles.

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a souligné qu’avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la communauté internationale s’était engagée à éradiquer la pauvreté à l’échelle mondiale, à construire une vie digne pour tous ne laissant personne de côté.  Tous les États s’accordent à penser qu’il est impossible d’ignorer la moitié de la population que constituent les femmes si l’on veut espérer atteindre un développement inclusif, durable, harmonieux et porteur de changement, a-t-il dit.

Cependant, la problématique de la promotion et de l’autonomisation des femmes reste un défi majeur auquel il faut trouver des solutions rapides et appropriées, a-t-il ajouté.  Il a souligné qu’au Burundi, en dépit d’un contexte difficile dû à la guerre civile, le pays s’est employé à mettre en œuvre les recommandations issues de la Conférence de Beijing, notamment par une mise à jour, en 2012, de sa politique nationale sur le genre sur la base des orientations du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et Vision Burundi 2025.

Bien que le budget reste insuffisant face aux nombreux besoins, un dispositif visant à la protection des femmes a été établi, notamment avec l’adoption d’un Code pénal réprimant sévèrement la traite des femmes et des filles ainsi que l’exploitation et la prostitution.  M. Shingiro a également mentionné l’élaboration d’un projet de loi sur la procédure pénale comportant des dispositions permettant aux associations de défense des droits de l’homme de porter plaintes en faveur des victimes, et d’un autre, portant prévention, protection et répression des violences sexuelles.

Des points focaux « genre » ont aussi été créés dans tous les commissariats, les parquets et les tribunaux de première instance.  Le représentant a aussi expliqué que les corps de défense et de sécurité comptaient des femmes dans la catégorie des officiers supérieurs, ce qui favorise leur participation dans les missions de maintien de la paix. 

M. RAMADHAN MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que des efforts avaient été faits pour la mise en œuvre de la Déclaration et la plateforme d’action de Beijing avec une concentration, entre autres, sur le renforcement des capacités juridiques des femmes, l’autonomisation de la femme et l’accès des femmes à l’éducation et l’emploi.  Toujours au titre des actions des autorités tanzaniennes, il est à noter des efforts en vue d’éliminer les entraves juridiques à la femme dans plusieurs domaines dont ceux du droit à la propriété et à la succession, a-t-il souligné. 

Ainsi, la loi relative à la propriété permet aux femmes de détenir et d’utiliser des terres.  En ce qui concerne les délits sexuels, la Tanzanie a également promulgué une loi offrant un environnement de protection de la femme et de l’enfant et contre les violences sexuelles, ainsi que les mutilations génitales, a-t-il affirmé, en précisant que les auteurs de viols encouraient une peine de 30 ans de prison.  Le délégué a affirmé avec satisfaction que, depuis le début des années 90, la participation des femmes dans les processus de prise de décisions s’était accrue dans son pays avec une plus grande présence au sein du Parlement, lequel est présidé pour la première fois de l’histoire du pays par une femme.

Mme MUNIRA AL-RUMAIHI (Qatar) a dit sa conviction selon laquelle l’objectif distinct consacré à l’égalité des sexes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 favorisera l’ancrage de tous les efforts déployés par la communauté internationale au cours des dernières décennies écoulées.

Le Qatar a toujours accordé une place de choix aux femmes au sein de la famille et de la société.  Celles-ci ont le droit de voter et d’être éligibles et peuvent prétendre aux fonctions les plus élevées, s’est-elle félicitée, ajoutant que la législation nationale venait chaque fois renforcer ces acquis en intégrant les normes internationales relatives aux droits des femmes. 

La déléguée a également souligné que les femmes dans son pays se spécialisaient chaque fois plus dans des secteurs scientifiques ou techniques et étaient devenues compétitives dans le milieu des affaires et d’autres domaines de la vie moderne.  Au niveau international, le Qatar a plaidé en faveur de mécanismes robustes pour mettre fin à la violence contre les femmes, en particulier dans les situations de conflit armé.

M. RY TUY (Cambodge) a indiqué que la situation des femmes dans son pays s’était améliorée de façon générale au cours des 20 dernières années.  Le Gouvernement leur a offert des opportunités économiques à travers le plan stratégique de Neary Rattanak, qui signifie « Les femmes sont des pierres précieuses », et leur a permis de développer de petites et moyennes entreprises grâce à des prêts.  En matière d’éducation, un plan pour la période 2014-2018 vise à garantir neuf ans de scolarisation pour tous.

Dans le secteur de la santé, a poursuivi M. Tuy, des programmes ont permis de réduire de moitié la mortalité maternelle entre 2000 et 2014 et d’élargir l’accès des femmes à des services de santé sexuelle et reproductive.  En politique, la proportion de femmes élues à l’Assemblée nationale est passée de 12% en 2003 à 22% en 2013.  De plus, le Gouvernement a adopté des lois pour protéger les femmes de la violence, de la traite, de l’exploitation et du harcèlement sexuels.  Au niveau régional, le Cambodge travaille avec ses partenaires pour prévenir les crimes violents contre les femmes, éliminer la traite et en secourir les victimes.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a affirmé que son pays avait engagé plusieurs initiatives pour favoriser l’autonomisation des femmes.  C’est ainsi qu’un plan d’action a été élaboré en vue notamment d’accroître la présence des femmes sur le marché de l’emploi et de multiplier les opportunités qu’elles peuvent saisir, a déclaré le délégué.  Saluant l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a fait ressortir l’importance de conjuguer les efforts pour réaliser tous les objectifs notamment ceux portant sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

La Malaisie, a-t-il affirmé, qui reste sensible à ces problématiques, a initié des programmes visant à instaurer des réformes juridiques et à établir des structures institutionnelles afin de promouvoir l’égalité des sexes.  Cette problématique, a-t-il dit, ne peut être réalisée que si les femmes bénéficient des droits aux opportunités dans tous les secteurs, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux et culturels.  Pour sa part, a-t-il assuré, son pays a notamment permis aux femmes d’exercer leur droit de vote, d’accéder à l’éducation et à des positions élevées dans la hiérarchie administrative.

M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande) a déclaré que son pays avait mis l’accent sur la promotion de la femme dans la région du Pacifique et avait aidé à la tenue de réunions de consultations dans le cadre des préparatifs de plusieurs événements mondiaux d’intérêt.  Il a exhorté à ne pas oublier les besoins des femmes lors des négociations relatives aux changements climatiques et à l’occasion du Sommet mondial humanitaire d’Istanbul. 

Des initiatives de protection ont été prises en Nouvelle-Zélande contre la violence sexuelle, y compris la violence conjugale.  Il a révélé qu’une étude récente avait montré une certaine baisse de la prévalence de la violence domestique, ce qui encourage le pays dans sa détermination à poursuivre ses actions dans ce contexte. 

M. HENRY L. MACDONALD (Suriname) a mis l’accent sur deux points importants à ses yeux pour l’égalité des sexes: la participation politique des femmes et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.  Il a fait remarquer que davantage de femmes avaient été élues aux niveaux national et local et que le Président avait nommé quatre femmes au Gouvernement. 

Ensuite, le Suriname a organisé en début d’année, avec l’Islande, une conférence dite « Conférence des barbiers » qui a attiré plus 400 diplomates, l’idée étant de créer des espaces pour que les hommes puissent avoir entre eux des conversations « sans stéréotypes sexistes » et évoluer vers des normes sociales positives.

M. Mac Donald a salué l’inclusion de la cible 5.1 dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui propose d’éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle.  Il a souligné l’importance de la participation de la société civile à cet égard, et a salué la campagne « Lui pour elle » lancée par ONU-Femmes.

M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a déclaré que l’intégration de la perspective d’égalité des sexes était intégrée dans toutes les politiques du pays par le biais de la Commission nationale de la promotion de l’égalité qui apporte une assistance aux entités et départements par la formation de leurs fonctionnaires à la divulgation d’outils spécialement conçus pour l’exécution de cette stratégie.  

La Commission veille également à l’évaluation des politiques d’égalité des sexes.  La loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes a été amendée aux fins du renforcement de la protection contre la discrimination pour des motifs autres que les responsabilités des hommes et des femmes et au sein de la famille.  Le représentant a surtout fait état de discriminations devant l’emploi, ce qui fait que le Gouvernement a établi un fonds de congé de maternité auquel les employés contribuent pour financer le congé de maternité, indépendamment du sexe de leurs employés.

Cette mesure lance un défi à la discrimination à l’égard des femmes lors du recrutement, au cours duquel les femmes peuvent être traitées différemment parce qu’elles sont enceintes ou potentiellement enceintes, a expliqué M. Grima, qui a aussi cité des initiatives en vue de concilier vie publique et vie privée pour les femmes qui prennent soin d’autres membres de la famille. 

M. MAHMADAMIN  MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a affirmé que depuis les premiers jours de son indépendance, son pays n’avait eu de cesse de concevoir des politiques d’égalité des sexes accordant les mêmes droits aux femmes, en prenant en considération les caractéristiques spécifiques de la société.  Les mesures adoptées sont mises en œuvre en coopération avec les organisations internationales et la société civile, notamment par le biais de la Commission sur les femmes et la famille, qui est le mécanisme institutionnel chargé de l’amélioration de la condition de la femme.

Le pays s’est aussi efforcé d’aligner ses textes législatifs avec les instruments internationaux, en particulier en ce qui concerne les droits politiques, l’éducation et l’économie, et la protection de la femme au sein de la famille et la garantie des soins de santé génésique. 

Depuis 1997, un décret présidentiel a défini des quotas pour les filles, ce qui a permis à plus de 6 000 filles d’achever leurs études universitaires entre 1997 et 2014.  En outre, une stratégie nationale d’autonomisation nationale 2011-2016 a mise en place élaborée pour fournir une assistance et une formation aux experts sur cette question.

Au plan international, le délégué a espéré que la prochaine session de la Commission de la condition de la femme sera l’occasion d’un débat fructueux sur les voies et moyens d’impliquer davantage les femmes, et de façon novatrice, dans le processus de développement durable, la promotion de l’égalité et l’élimination de toutes les manifestations de violence à leur égard. 

M. MUAZ MOHAMAD A-K AL-OTOOM (Jordanie), reconnaissant que son pays devait continuer ses efforts notamment dans le domaine de la participation des femmes dans les processus de prise de décisions, a souligné que la Constitution stipulait clairement que les Jordaniens étaient égaux en droit et en devoirs.  Pour ce qui est de l’autonomisation des femmes, une Stratégie 2015-2017 a été lancée, a-t-il affirmé.  Cette initiative intègre la participation des organisations non gouvernementales et la société civile pour aider les femmes à accéder notamment à l’information et à la technologie, a-t-il déclaré. 

Les violences auxquelles sont soumises les femmes constituent des violations graves des droits de l’homme, a-t-il dit, en précisant que ces crimes étaient devenus récurrents dans la région où des groupes terroristes s’adonnent à des actes abominables.  Parallèlement, il a plaidé pour une reconnaissance des droits des femmes palestiniennes, lesquels sont bafoués par Israël.  En conséquence, il a lancé un appel à la condamnation du blocus israélien de Gaza et dont les principales victimes sont les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants.

Mme HANTASOA FIDA CYRILLE KLEIN (Madagascar) a affirmé que son pays avait renforcé le cadre juridique en faveur des femmes par l’adoption de nouvelles lois, ainsi que les mécanismes institutionnels déjà en place depuis plus d’une décennie, comme le Cadre stratégique qui intègre la dimension genre dans les projets de toutes les institutions, ou encore le Plan d’action national genre et développement, dont un symposium national de consultation en vue de sa mise à jour a été organisé en 2015. 

Des centres d’écoute et de conseil juridique, ainsi que des plateformes régionales et nationales de lutte contre la violence basée sur le genre, réunissant tous les acteurs qui œuvrent dans la lutte contre ce phénomène, ont aussi été mis en place.  

Des sanctions contre les auteurs de violence et l’indemnisation des femmes victimes font partie des efforts entrepris par le Gouvernement.  De même, un décret portant réglementation de l’assistance judiciaire permet la prise en charge des frais de recours en justice des femmes, tandis que des avocats au sein de la Maison de droit à Antananarivo défendent gratuitement les intérêts des mineurs et des femmes sans ressources, victimes de violence. 

Par ailleurs, l’accès des femmes très vulnérables au crédit est facilité par des actions concrètes en leur faveur comme le recours à des institutions de microfinance, dont le nombre augmente chaque année.  Une Stratégie nationale de la finance inclusive 2013-2017 vise à faire bénéficier plus d’un million de femmes d’un crédit d’ici à 2017.  Elle a annoncé que son pays se préparait à la mise en place d’un plan d’action sur la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, qui sera adopté en décembre prochain.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a fait état des réformes législatives et judiciaires de grande envergure entreprises au cours des 20 dernières années, qui ont donné jour à la loi sur la protection des victimes et des témoins et établi le Bureau du procureur chargé de la protection des droits des filles et des femmes, des rescapées de la violence et de préparer les ordonnances de protection. 

Forte de l’application de sa stratégie à moyen terme et de son plan d’action sur la loi de promotion de l’égalité des sexes 2013-2016, la Mongolie fait des progrès substantiels et procède même à des amendements de ses lois tendant à répondre aux attentes sociales.  Des initiatives de mobilisation, mais aussi de budgétisation sensibles à l’égalité des sexes sont en cours dans les domaines de l’éducation et du plaidoyer pour se débarrasser des préjugés et stéréotypes qui persistent sur les filles et les femmes au sein de la société.

À partir de cette année scolaire, les écoles et les universités vont offrir un cours optionnel sur les questions liées à l’égalité hommes-femmes et aux principes des droits de l’homme et de l’égalité, a encore indiqué M. Sukhee.

Mme LAURIA NGUELE MAKOUELET (Congo) a souligné que son pays plaçait l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes au centre de ses efforts, ajoutant qu’il s’était engagé dans une politique volontaire en vue d’atteindre ces objectifs.  Il s’agit d’une politique guidée par le respect du principe d’égalité entre l’homme et la femme à tous les niveaux, a-t-elle précisé.  Le Président du Congo a ainsi confié des missions spécifiques au Ministère de la femme, à savoir la protection et l’amélioration du statut politique, social et culturel de la femme et le soutien aux activités génératrices de revenus des femmes et des jeunes filles, a-t-elle expliqué. 

S’agissant du volet de la réduction de la pauvreté, elle a indiqué qu’un programme national de développement avait été mis en place et mobilisait d’importantes ressources humaines, matérielles et financières en vue de lutter contre la féminisation de la pauvreté et les violences faites aux femmes.  Au moment où est célébré le quinzième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, le Congo a réaffirmé sa conviction selon laquelle l’engagement des femmes dans les processus de paix était une condition préalable à la paix et la sécurité.  La participation des femmes congolaises au sein du contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) participe de cet engagement, a-t-elle conclu.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a dit que, dans son pays, les femmes et les hommes étaient égaux devant la loi et que ce principe avait guidé la conduite des institutions, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing.  Aujourd’hui, 37,5% des parlementaires sont des femmes.  Le pays compte aussi 5 femmes ministres, 9 vice-ministres et 4 gouverneurs de province.  Au niveau des structures, il existe un Ministère pour l’égalité des sexes, les enfants et l’action sociale, de même qu’un Conseil national pour la promotion des femmes. 

M. Gumende a mentionné une série de stratégies, de lois et de programmes qui visent, notamment, à tenir compte de la problématique hommes-femmes dans divers secteurs de l’économie, à combattre la violence domestique et la traite des femmes et des enfants, ou à distribuer des microcrédits pour l’entreprenariat et à promouvoir l’utilisation des technologies de l’information et des communications en milieu rural.     

Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a déclaré que plus de 50% des Haïtiennes exerçaient une activité économique principalement dans le commerce, l’hôtellerie, les services communautaires et l’agriculture.  Ce taux est le plus élevé de la région des Caraïbes, s’est-elle réjouie, en signalant que les femmes totalisaient les trois quarts de la main-d’œuvre dans la sous-traitance et fournissaient un travail de qualité dans l’assemblage des appareils électroniques et de l’habillement.  Simultanément, les femmes jouent un rôle important dans les ménages, notamment les travaux domestiques, l’éducation des enfants et la survie de tous les membres de la famille. 

La représentante a noté que dans certaines régions, la société haïtienne véhiculait des stéréotypes négatifs, sources de discriminations à l’égard des femmes.  De la même manière, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 70% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans savent lire et écrire mais quittent l’école plus tôt que les garçons étant les premières pénalisées quand la famille n’est pas en mesure de payer la scolarisation de tous les enfants, dans un pays où 80% des écoles sont privées, donc payantes. 

Elle a ensuite évoqué plusieurs initiatives prises par le Gouvernement, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et par des organisations de la société civile, dans le but de réduire l’écart économique social entre les femmes et les hommes.  La MINUSTAH a notamment financé la formation en gestion de petites entreprises de 50 jeunes femmes entrepreneurs, ainsi que des études dans des domaines allant de la couture à la plomberie, en passant par l’électricité, la maçonnerie et l’artisanat.  Rendre les femmes autonomes économiquement peut non seulement être propice au bien-être de la famille, mais aussi à toute la communauté qui en sort renforcée face à la précarité et à l’insécurité, a-t-elle déclaré.

M. FRANKLIN JOACHIM MAKANGA (Gabon) a déclaré que, depuis février 2010, le Gabon mettait en œuvre la Stratégie nationale d’égalité et d’équité de genre visant à rendre les femmes plus autonomes.  Ce programme a également pour but de faire participer les femmes, sans discrimination, au processus de prise de décisions aux niveaux politique, économique, social et culturel.

Plusieurs femmes occupent des postes de responsabilité dans l’administration publique et privée, au Gouvernement, au Parlement et au sein des forces de défense et de sécurité, a poursuivi M. Makanga, qui a aussi déclaré qu’un Fonds national d’aide sociale avait été mis en place pour aider les populations vulnérables.

Il a en outre souligné que le programme « Gabon des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagées » (GRAINE), qui met l’accent sur la promotion de l’emploi des femmes et des jeunes en milieu rural, permettra de créer 20 000 emplois à travers le pays.  Le représentant a enfin annoncé que son pays, qui siège au conseil d’administration d’ONU-Femmes, suivait avec intérêt la mise en œuvre du plan stratégique 2014-2017 et réaffirmait sa volonté d’atteindre l’objectif « Planète 50/50 » d’ici à 2030.  Le Gabon vient enfin de lancer la Décennie de la femme gabonaise (2015-2025).

M. FERNANDO JORGE WAHNON FERREIRA (Cabo Verde) a indiqué que son pays avait réalisé la parité dans la composition de son gouvernement et à tous les niveaux de l’éducation, et qu’il avait adopté des lois pour combattre la violence sexiste et donner aux femmes l’accès à des services de planification familiale. 

Néanmoins, il reste beaucoup à faire, a-t-il constaté.  Dans la mesure où Cabo Verde est un petit État insulaire avec de fortes contraintes financières, il souhaite pouvoir compter sur l’appui du système des Nations Unies et d’autres partenaires pour continuer à progresser.

Mme BERNADETTE SILUNGISILE NTABA (Zimbabwe) a estimé qu’il était essentiel d’adopter de nouvelles lois afin d’éviter que les actes de violences sexuelles visant principalement les femmes ne soient pas impunis.  Elle a déclaré que les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs de développement durable seront ralentis si les femmes qui constituent 50% de la population mondiale continuent à être marginalisées.  Au Zimbabwe, a-t-elle affirmé, la Constitution garantit l’égalité d’opportunité à l’éducation pour les filles.  Les programmes développés dans le domaine de l’éducation ont enregistré des taux de souscription des filles à hauteur de 80%.

Sur le plan niveau économique, des mesures ont été prises dans le domaine du tourisme avec une politique qui prévoit un quota de 30% pour les femmes, a-t-elle dit.  Elle a également souligné le rôle des femmes en tant que piliers dans le secteur agricole, en expliquant que les autorités zimbabwéennes avaient œuvré à l’amélioration des conditions d’accès à la terre en vue de lutter notamment contre l’insécurité alimentaire. 

Dans le domaine de la santé, elle a réaffirmé les efforts du Zimbabwe pour apporter des réponses appropriées à la mortalité maternelle dans le pays avec la suppression des frais liés aux soins prénataux.  Concernant les violences à l’égard des femmes, le Gouvernement a installé un conseil qui prône une approche de tolérance zéro pour les violences domestiques et favorise une prise en charge pour toutes les victimes de viols dans des centres spécialisés.

Mme ANCA JURCAN (Roumanie) a souligné que le Gouvernement de son pays venait d’adopter un nouveau mandat qui renforce l’Autorité nationale pour l’égalité des sexes.  Le Président roumain s’est personnellement engagé dans le mouvement de solidarité « Lui pour elle » lancé par ONU-Femmes.  À cet égard, il a été décidé de former « des experts ou techniciens de l’égalité des sexes » dans 70% des institutions nationales et locales d’ici à 2020.  De même, une base de données est créée pour enregistrer les victimes de la violence conjugale.

Par ailleurs, la Roumanie est sur le point de ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), a annoncé Mme Jurcan. 

La Roumanie souhaiterait également « mobiliser 100 000 jeunes afin de créer la prochaine génération de dirigeants faisant place aux femmes ».  À cette fin, des filles et des garçons sélectionnés par concours vont être invités à visiter les grandes institutions roumaines.

Droit de réponse

Le délégué d’Israël a regretté que l’observatrice de l’État de Palestine s’obstine à déclarer que tous les problèmes des Palestiniens émanent de la responsabilité d’Israël.  Il a souligné qu’au contraire, la société palestinienne semblait résister au changement et que les femmes étaient victimes de discrimination.  Il a recommandé, au lieu d’accuser Israël, de chercher à remédier à cette problématique et de s’abstenir d’inciter à la violence.

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