Le Directeur de l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime présente les défis posés par le financement du terrorisme et le trafic de migrants
Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Directeur général de l’Office des Nations Unies à Vienne, M. Yury Fedotov, s’est adressé par vidéoconférence à la Troisième Commission, en mettant l’accent sur les défis posés par le financement du terrorisme et par le trafic de migrants dans le monde.
La Commission chargée des questions humanitaires, sociales et culturelles a terminé ce matin son débat consacré à la prévention du crime et à la justice pénale, et au contrôle international des drogues.
Ces dernières années, les liens entre les réseaux du crime organisé et les groupes terroristes se sont resserrés, a constaté M. Fedotov en présentant les travaux de l’Office qu’il dirige.
Les organisations terroristes se financent à travers le trafic des drogues, des armes, des biens culturels et des ressources naturelles. C’est pour cette raison que l’ONUDC s’attaque, entre autres, aux flux financiers illicites et au blanchiment d’argent.
À ce sujet, le Directeur a souligné que l’ONUDC avait lancé « une initiative très importante pour renforcer les capacités de pays au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les Balkans pour prévenir et supprimer le terrorisme, en particulier les menaces posées par les combattants terroristes étrangers ».
La situation des migrants et des réfugiés dans plusieurs parties du monde représente aussi un défi important pour la communauté internationale, a poursuivi M. Fedotov. L’ONUDC appuie les gouvernements qui combattent le trafic de migrants et la traite des êtres humains et apporte une aide juridique et financière aux victimes.
Soulignant le lien évident entre l’insécurité et la production de l’opium, le représentant de l’Afghanistan s’est fait l’écho du rapport 2014 de l’ONUDC, qui indique que l’ensemble de la culture du pavot est concentré dans neuf provinces des régions du sud du pays. D’après lui, une stratégie globale antidrogue ne devrait pas se concentrer uniquement sur la pauvreté et l’insurrection, mais s’intéresser aussi à la menace du marché noir.
Plusieurs délégations ont rappelé que les préparatifs de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial des drogues prévue pour 2016 devaient être inclusifs.
La Troisième Commission se réunira le lundi 12 octobre à 10 heures et entamera l’examen des questions relatives à la promotion de la femme.
Prévention du crime et justice pénale (A/70/90–E/2015/81, A/70/93, A/70/99, A/70/94, A/70/121 et A/70/407)
Contrôle international des drogues (A/70/87–E/2015/79 et A/70/98)
Déclaration liminaire
Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Directeur général de l’Office des Nations Unies à Vienne, M. YURY FEDOTOV, s’est adressé par vidéoconférence à la Troisième Commission.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 intègre une série de cibles liées aux points à l’ordre du jour, a constaté M. Fedotov, et l’ONUDC s’engage à aider les États Membres à les atteindre.
L’ONUDC fournit une assistance technique sur le terrain, à l’appui de l’application des conventions internationales sur les drogues, la criminalité transnationale organisée et la corruption, ainsi que des instruments universels contre le terrorisme et des règles et normes des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, a-t-il expliqué.
Conformément à l’objectif 17 du Programme sur le partenariat mondial pour le développement, l’ONUDC travaille en collaboration étroite avec l’ONU et d’autres partenaires, dont Interpol. Le renforcement des partenariats publics et privés dans la lutte contre la corruption sera ainsi l’un des thèmes principaux de la sixième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg le mois prochain, a indiqué M. Fedotov.
L’ONUDC assiste les États Membres dans les préparatifs de la session extraordinaire de l’assemblée générale sur le problème mondial de la drogue prévue pour avril 2016. Le Directeur a souligné que l’Office s’efforçait de mettre en œuvre des approches équilibrées par rapport à ce problème, y compris à travers les mesures suivantes: promouvoir l’accès à des médicaments contrôlés pour soulager les souffrances; offrir des modes de vie alternatifs; élargir les services de prévention et de traitement pour la toxicomanie et le VIH/sida; encourager le recours à d’autres solutions que l’incarcération.
Dans le même temps, a ajouté M. Fedotov, l’ONUDC appuie des réponses fortes en matière de justice pénale transfrontière et pour arrêter les trafiquants et les groupes criminels organisés. Ces efforts sont accompagnés par la collecte de données et des analyses de grande qualité. Il a annoncé le lancement, le 14 octobre prochain, de l’enquête sur l’opium en Afghanistan. Dans un autre domaine, l’ONUDC publiera, l’année prochaine, les résultats de recherches réalisées sur le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages protégées.
L’ONUDC s’attaque également aux flux financiers illicites et au blanchiment d’argent, a poursuivi M. Fedotov. Ces dernières années, les liens entre les réseaux du crime organisé et les groupes terroristes se sont resserrés, a-t-il souligné. Les organisations terroristes se financent à travers le trafic des drogues, des armes, des biens culturels et des ressources naturelles.
Le Directeur a dit que l’ONUDC avait lancé « une initiative très importante pour renforcer les capacités de pays au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les Balkans pour prévenir et supprimer le terrorisme, en particulier les menaces posées par les combattants terroristes étrangers ».
« Nous avons aussi contribué à l’élaboration de directives pour la prévention du crime et la justice pénale en ce qui concerne le trafic de biens culturels, qui ont été adoptées par l’Assemblée générale en décembre dernier », s’est-il félicité. En outre, l’ONUDC et l’Afrique du Sud ont présenté cette semaine, à New York, les règles minima révisées pour le traitement des détenus, dites « Règles Mandela ».
La situation des migrants et des réfugiés dans plusieurs parties du monde représente aussi un défi important pour la communauté internationale, a poursuivi M. Fedotov. À cet égard, l’ONUDC appuie les gouvernements qui combattent le trafic de migrants et la traite des êtres humains. L’Office apporte une aide juridique et financière aux victimes à travers le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes.
Enfin, M. Fedotov a fait remarquer que la situation financière de l’ONUDC demeurait « vulnérable » et que l’Office avait besoin d’un financement plus soutenu pour poursuivre ses activités. Son budget pour 2014-2015 est de 760,1 millions de dollars, dont 11,7% proviennent des fonds dédiés au budget ordinaire et 83,3% de ressources extrabudgétaires.
Dialogue interactif avec M. Fedotov
Le Mexique s’est félicité des progrès dans le processus préparatoire de la prochaine session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial des drogues et de la réunion d’information tenue cette semaine sous l’égide du Président de l’Assemblée générale. Il a cependant regretté que les contributions de bureaux, comme celui du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, ne soient pas mentionnées dans le rapport annuel de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Il a signalé que le problème du trafic des drogues ne sera jamais résolu si l’on ne s’attaque pas sérieusement à ses causes profondes, notamment sociales et économiques.
Le Yémen s’est intéressé aux liens entre l’instabilité et la hausse du trafic des stupéfiants. Prenant l’expérience actuelle de son pays comme exemple, le délégué a indiqué que les pays qui traversent des périodes d’instabilité ou de guerres assistent à des déplacements massifs à l’intérieur du pays, qui s’ajoutent à d’autres phénomènes comme le transit de migrants, qui ne reçoivent pas d’assistance rapide de la communauté internationale.
Le Maroc a abordé la question de la coordination entre New York et Vienne puisque le travail de l’ONUDC est très pertinent pour la Troisième Commission et l’Assemblée générale. Il a signalé à cet égard les préparatifs de la session extraordinaire de 2016, simultanément menés dans les deux villes mentionnées.
Le Soudan a réitéré son attachement à la mise en œuvre des normes et dispositions des instruments internationaux sur la prévention du crime et la justice pénale et du contrôle des drogues. Il a ensuite présenté les efforts déployés à cet égard, notamment la signature d’accords bilatéraux avec des pays de la région pour l’amélioration du contrôle aux frontières. Il a en outre estimé que l’examen des questions afférentes au crime et à la drogue devrait se faire en tenant compte de la problématique du développement durable.
M. YURY FEDOTOV a abondé dans le sens du Mexique et du Maroc. Il a indiqué que les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont extrêmement ambitieux et que l’ONUDC s’emploiera à œuvrer de concert avec ses partenaires sur ceux relevant de sa compétence. Du reste, le document qui sera issu de la session extraordinaire sur le problème mondial des drogues contiendra également des décisions et orientations quant à cette corrélation, a commenté le Directeur exécutif de l’ONUDC.
Le développement alternatif est l’une des questions majeures, a-t-il ensuite souligné, insistant que l’ONUDC favorise le partage des bonnes pratiques en Amérique latine principalement, et dans d’autres régions. M. Fedotov a également annoncé l’organisation d’une conférence sur le développement alternatif à Bangkok.
M. Fedotov a confirmé que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ont certes fourni des documents importants, qui sont affichés sur le site Internet de l’ONUDC. Il a plaidé en faveur d’une coopération interinstitutionnelle accrue.
Répondant au Yémen, M. Fedotov a rappelé que l’ONUDC avait mené des opérations dans ce pays mais qu’il avait dû se retirer pour des raisons sécuritaires. Il a espéré que la situation sur le terrain permettra un retour.
Suite et fin du débat général
Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a fait remarquer qu’à l’instar de nombreux pays dans le monde, son pays est confronté à la tendance croissante de l’abus et du trafic des stupéfiants, qui ont un effet dévastateur sur le bien-être sécuritaire, social et économique des populations, en particulier chez les jeunes. Notant la vulnérabilité de la Tanzanie, elle a souligné que la porosité des frontières favorisait la consommation du « khat », de l’héroïne et de la cocaïne; des drogues en provenance des pays voisins, de l’Asie et de l’Amérique du Sud.
Face à cette situation, les autorités ont développé une approche de lutte qui comprend la prévention, la sensibilisation, et des programmes de traitement des toxicomanes, a-t-elle fait savoir. Le Gouvernement tanzanien est également sur le point d’élaborer une politique sur le contrôle des drogues, laquelle vise à éliminer l’abus des narcotiques et la prévention des conséquences négatives de la consommation de drogues et du trafic, a déclaré la déléguée.
Selon Mme MADUHU, le traitement des toxicomanes est vital pour leur permettre de réussir dans la société. En conséquence, les autorités tanzaniennes depuis 2011 font subir un traitement à la méthadone aux personnes accrocs. De plus, il existe trois cliniques publiques à Dar-es-Salam et un total de 2 488 personnes dépendantes à l’héroïne ont été traitées à la méthadone, a-t-elle dit.
M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a déclaré que la lutte contre la culture de l’opium, le trafic des stupéfiants, ainsi que la toxicomanie avaient constitué des défis majeurs pour les autorités afghanes et la communauté internationale au cours des 10 dernières années. Soulignant le lien évident entre l’insécurité et la production de l’opium, le délégué s’est fait l’écho du rapport 2014 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), lequel indique que l’ensemble de la culture du pavot est concentré dans neuf provinces des régions du sud du pays.
À en croire M. Saikal, les stupéfiants, en plus de faire peser une menace sécuritaire sur la société afghane, détériorent gravement le tissu social tout en mettant à mal le développement, la stabilité et l’état de droit. L’addiction et la dépendance résultant de la consommation de la drogue demeurent un énorme défi pour le Gouvernement afghan car menaçant la santé et la stabilité de la population, en particulier les jeunes, a-t-il affirmé, en précisant que 11% de la population de son pays consommait des drogues, l’un des pourcentages les plus importants dans le monde.
Le Gouvernement afghan a rédigé un plan d’action qui intègre des programmes de développement alternatif, d’élimination et d’interdiction de la consommation de drogue et de traitement de la toxicomanie, a affirmé le délégué, assurant les amis du pays, ainsi que ceux de la région, que les autorités ont la volonté politique nécessaire et la détermination pour le mettre très rapidement en œuvre. Grace aux efforts du Gouvernement, l’on assiste à une réduction significative de la culture et la production d’opium, s’est-il félicité.
L’économie de la drogue en Afghanistan, évaluée à plusieurs milliards de dollars, a généré pour la seule année 2014 environ 2,84 milliards de dollars, soit 13% du produit intérieur brut, selon l’ONUDC. Une stratégie globale antidrogue ne devrait pas se concentrer uniquement sur la pauvreté et l’insurrection, mais s’intéresser aussi à la menace du marché noir.
Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a mis en avant la responsabilité de l’État dans la mise en place de systèmes de justice pénale solides et intègres, ce à quoi la Géorgie s’est employée depuis 20 ans afin de créer des systèmes à visage humain. En 2014, pour la première fois, une stratégie nationale sur les droits de l’homme 2014-2020 a été élaborée d’une manière participative avec la société civile et transparente.
Des réformes institutionnelles ont aussi été engagées dans le système judiciaire et les services de sécurité, conformément aux normes internationales en matière de justice pénale, y compris la protection de tous les droits de l’homme en cas de poursuites judiciaires et la mise en place d’organes de contrôle et d’obligation redditionnelle.
Soulignant la participation active de la société civile, la représentante a mis l’accent sur le processus constant de dialogue sociétal en vue de maximiser l’efficacité de la mise en œuvre des réformes. Mme Kupradze a ensuite salué l’adoption de la Déclaration de Doha qui prévoit une série de mesures de renforcement de l’engagement des États à mettre sur pied des politiques exhaustives de prévention du crime et la justice pénale et de promotion de l’état de droit.
M. EPHRAIM LESHALA MMINELE (Afrique du Sud) a salué les efforts déployés par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour mettre en œuvre le mandat des Nations Unies dans la lutte contre les organisations criminelles transnationales, en particulier pour offrir aux États Membres une assistance technique, juridique et politique et leur permettre de mieux répondre aux défis complexes posés par ces organisations.
Après avoir passé en revue les politiques mises en place par l’Afrique du Sud pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, la corruption et le terrorisme, le représentant a aussi rappelé l’importance des standards et des normes établis par les Nations Unies dans la prévention du crime et le renforcement de la justice pénale.
Soulignant ensuite le défi posé par l’émergence de nouvelles formes de criminalité, en particulier la cybercriminalité, il a salué l’Étude approfondie sur la cybercriminalité réalisée par l’ONUDC, appelant à sa traduction rapide dans toutes les langues officielles des Nations Unies, afin de parvenir à l’élaboration d’un cadre juridique international permettant de contrer efficacement cette criminalité et de renforcer la coopération entre États Membres.
« Avec son Programme mondial contre le blanchiment d’argent, le produit du crime et le financement du terrorisme, l’ONUDC continue de jouer un rôle important dans la fourniture d’une assistance technique et le renforcement des capacités des États Membres pour lutter contre le terrorisme et ses activités connexes », a encore ajouté le représentant, avant de saluer la création d’outils de lutte contre les réseaux criminels financiers comme le logiciel goAML ou les discussions en cours pour établir un mécanisme d’examen de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.
M. JASEM K. S. HARARI (Libye) a déploré la criminalité transnationale organisée qui entrave le développement. Il a ciblé en particulier la traite des personnes, notamment des femmes et des enfants, un phénomène du XXIe siècle qui résulte selon lui de l’impunité, du chômage, de la corruption et de l’insécurité. Au cours de l’étape qu’elle traverse, et du fait de sa position géographique et de sa superficie énorme, la Libye fait face à la migration illicite, a souligné le représentant. Il faut trouver une solution rapide à ce problème à travers l’appui au développement des pays d’origine, a-t-il insisté.
« La Libye soutient toute initiative qui met l’accent sur la coopération tout en prenant en considération la souveraineté des États, de même que les droits et la dignité des migrants », a ajouté le représentant. Faire face à ces dangers nécessite une réaction multilatérale pour consolider les efforts déployés au niveau national, a-t-il considéré. Il a mentionné le Plan d’action de Tripoli de 2012 pour la coopération frontalière et s’est dit préoccupé par la sécurité dans la région du Sahel et du Sahara.
Abordant le thème de la corruption, le représentant a invité les États et les institutions financières internationales à aider son pays à « recouvrer les biens usurpés de la caisse de l’État et partis à l’étranger ».
Mme PENELOPE MORTON (Australie) a rappelé que les derniers rapports du Secrétaire général et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) montraient une augmentation de la culture illicite de l’opium et du trafic de drogues synthétiques, la prolifération toujours plus rapide de nouvelles substances psychoactives et l’accroissement permanent du nombre de personnes ayant recours à des drogues, qui pèsent ensuite sur les systèmes de santé publique et les agences chargées de l’application de la loi.
En dépit de cette situation, Mme Morton a souhaité aussi mettre en avant « l’autre facette du tableau »: « les gouvernements sont de plus en plus nombreux à reconnaitre le danger posé par la drogue aux consommateurs, à leurs familles et à leurs communautés et y répondent avec toujours plus de détermination; les services des douanes et les agences antidrogue des États coopèrent de plus en plus pour démanteler les réseaux; un nombre croissant de pays reconnait que la lutte contre la drogue requiert une approche qui se focalise autant sur l’aspect pénal que sanitaire ».
Dans ce contexte, elle s’est félicitée que les États Membres se soient engagés, lors du treizième Congrès de l’ONUDC, à adopter « une approche globale et équilibrée » qui traite ces deux aspects. Elle a également souhaité que la Session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au problème mondiale de la drogue prévue en 2016 débouche sur des recommandations fortes dans ce domaine.
La représentante a fait part également de sa vive préoccupation quant aux disparités qui existent dans l’accès aux drogues à usage médicale. « Le fait que 17% de la population mondiale consomme 92% des stocks de morphine médicale est intenable », a-t-elle insisté.
En conclusion, elle a insisté sur l’opposition forte de l’Australie à la peine de mort en général et en particulier quand elle vise des trafiquants ou des consommateurs de drogues. « La peine de mort n’a pas d’effets dissuasifs sur la criminalité liée à la drogue », a-t-elle déclaré.
M. DIEGO ALONSO TITUAÑA MATANGO (Équateur) a préconisé l’exécution de politiques publiques en matière d’éducation et de santé reposant sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales comme moyen de contrer le phénomène socioéconomique de la drogue. Il a également exhorté à résoudre les problèmes internationaux pour mieux garantir la stabilité et la sécurité des pays et contrecarrer les activités des organisations criminelles dans leurs différentes manifestations.
Le représentant a indiqué que sur le plan national, la Constitution équatorienne stipulait que la toxicomanie est un problème de santé publique. Il a proposé à la communauté internationale de changer de cap dans le traitement de la criminalité relative à la drogue et de dépasser le modèle obsolète de la réduction de l’offre et de la demande.
Dans cet esprit, les principaux pays consommateurs devraient renforcer leurs efforts et pleinement assumer leur responsabilité dans la perpétuation du problème, a-t-il voulu. Il a également appelé à ce que la session extraordinaire de 2016 sur le problème mondial des drogues constitue un véritable dialogue ouvert et inclusif, qui permette d’aboutir à des stratégies multidisciplinaires avec la participation effective de toutes les agences et entités des Nations Unies. Cela ne pourra se faire qu’à travers une réforme des politiques liées aux drogues et à la cessation des politiques de persécution des nations du Sud, a-t-il enfin affirmé.