Les États Membres mesurent les défis à relever d’ici à 2030 pour réduire la pauvreté et promouvoir l’intégration sociale de tous
Le débat général sur le développement social s’est poursuivi aujourd’hui à la Troisième Commission (Questions sociales, humanitaires et culturelles) avec la participation de plus d’une cinquantaine de délégations qui ont mesuré les défis qu’il leur faut relever, notamment pour promouvoir l’intégration sociale de tous. À cet égard, l’élimination de la pauvreté fait partie des objectifs de développement durable qui succèdent aux Objectifs du Millénaire pour le développement pour les 15 prochaines années.
Une majorité d’intervenants ont résumé les efforts entrepris pour favoriser la participation sociale des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et de la famille en général. En même temps, ils ont évoqué le chemin qu’il reste à parcourir pour inclure les plus défavorisés et réduire les inégalités.
Des pays comme la Bolivie ou le Kenya ont donc dit avoir réalisé des progrès dans l’élimination de la pauvreté, l’un des piliers du développement social.
La Chine a réduit de 10 millions en 2014 le nombre de personnes qui stagnaient dans la pauvreté dans des zones rurales, a indiqué son représentant.
Si la pauvreté en Éthiopie est passée de 44% en 2000 à 33% en 2011, le Niger reste un pays où l’incidence de la pauvreté est l’une des plus fortes.
« Aucune démocratie ne peut prospérer si la majorité de la population vit dans la pauvreté », a résumé la représentante de l’Afrique du Sud.
Pour sa part, son homologue du Brésil a indiqué que son pays s’attachait à aider « toutes les formes de familles », qu’elles soient monoparentales, de même sexe, sans enfants ni parents, à sortir de la pauvreté.
Toutefois, d’après le représentant de l’Inde, on ne peut plus se permettre de faire de l’éradication de la pauvreté et de l’inclusion sociale les uniques priorités en vue de parvenir au développement durable. Il a jugé important de stimuler la croissance et le développement par le biais de politiques de création d’emplois non discriminatoires.
D’autres pays, dont le Zimbabwe, ont identifié la réduction du taux de chômage et la création d’emplois décents pour tous comme un moyen de lutter contre la pauvreté et de stimuler l’inclusion sociale.
Plusieurs intervenants, tel le Bélarus, ont offert un éclairage sur le problème du vieillissement et des personnes âgées. Par exemple, le Ministre pour le développement de la population et la protection sociale de la Mongolie, où les personnes âgées représentent plus de 10% de la population, a expliqué que le pays avait adopté une stratégie nationale pour gérer le vieillissement.
Soulignant que la cellule familiale est « l’unité fondamentale d’une société », le représentant du Bangladesh a estimé quant à lui qu’elle constituait « le meilleur cadre pour assurer les droits et le développement des groupes de personnes vulnérables telles les personnes âgées ou handicapées ».
D’autres, comme le Japon ou le Panama, ont insisté pour que la mise en œuvre du programme de développement durable ne laisse aucune personne handicapée à l’écart.
Par ailleurs, les conflits et le terrorisme mettent à mal les efforts d’États comme la Libye dans divers domaines du développement social.
Enfin, deux jeunes déléguées polonaises n’ont pas manqué de fustiger le manque d’engagement politique des jeunes qui, ont-elles constaté, est aussi alarmant que leur taux de chômage.
« J’aurai 36 ans en 2030 et je ne pourrai pas me plaindre que les objectifs de développement durable ont échoué. Parce que si c’est le cas, ce sera partiellement de ma faute », a lancé une jeune déléguée du Sri Lanka, en appelant les jeunes à s’engager activement en faveur du développement durable.
Vers la fin du débat, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a appelé les États Membres à fournir les ressources et les formations nécessaires pour développer le volontariat qui peut « libérer le potentiel de milliards de personnes pour améliorer la vie de leurs communautés et réaliser un développement durable inclusif de tous ».
La Troisième Commission entamera demain, dès 10 heures, son débat général sur la prévention du crime et la justice pénale et sur le contrôle international des drogues.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
a) Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/70/173 et A/70/178)
b) Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/70/61–E/2015/3, A/70/118, A/70/156, A/70/161 et A/70/179)
c) Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/70/185)
Suite et fin du débat général
Mme LARYSA BELSKAYA (Bélarus) a réitéré l’engagement ferme de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle a souligné que la politique en faveur de la jeunesse inclut la participation des jeunes, la compétitivité et la création d’emplois avec un salaire décent. L’accès à l’éducation, à la santé, au logement et à des activités culturelles sont partie intégrante de la politique nationale de développement durable.
La qualité des soins de santé et la participation des personnes âgées à la vie socioéconomique sont également des priorités du Bélarus, tout comme la garantie du développement de tous les membres de la famille et du renforcement du rôle de celle-ci. Dans le cadre de la stratégie sociale, des mesures ont été prises et de nouveaux systèmes d’appui à la famille, par le biais d’allocations, ont également été mis en place. Concernant la vie politique, le système électoral est désormais accessible aux personnes handicapées, en particulier la possibilité de voter en utilisant le braille.
ASTRID GUSTAFSSON, jeune déléguée de la Suède a déclaré qu’en dépit de la forte proportion de jeunes dans la population mondiale, ces derniers se voient toujours refuser le droit de participer. « Les jeunes veulent être inclus et sont prêts à assumer leurs responsabilités pour résoudre les problèmes du monde. Mais pour ce faire, il faut que les dirigeants leur donnent l’occasion de le faire, les laissent s’exprimer et les écoutent », a-t-elle lancé, affirmant parler au nom d’un demi-million de jeunes suédois et des autres jeunes du reste du monde non représentés ici.
Alors que le droit à l’éducation est un droit de l’homme à part entière, plus de 61 millions de jeunes n’ont pas accès à l’école, a-t-elle déploré. Or l’accès à une éducation de haute qualité donne aux jeunes l’indépendance, le sens critique, les opportunités et les outils dont ils ont besoin. Il faut, dans ce contexte, que l’éducation soit offerte à ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables. Si les enfants et les jeunes réfugiés ne reçoivent pas une éducation juste parce qu’ils n’ont pas de toits, alors, il y aura des millions d’autres jeunes privés de futur, a-t-elle encore déclaré.
Celle-ci a également dit que les jeunes ont aussi le droit de s’organiser et de bâtir des organisations influentes. Une société civile bien organisée qui inclut les jeunes est aussi une bonne école où ils peuvent développer leurs individualités et explorer leurs voies. Alors que les Nations Unies ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est temps de passer à l’action, car les jeunes dépendent de cet agenda et attendent sa mise en œuvre, a encore dit la déléguée. Il revient aux adultes de le faire et d’inclure les jeunes dans ce processus, afin d’obtenir de vrais progrès, a-t-elle conclu.
Mme SUYAPA CARIAS (Honduras) a indiqué que le Président de son pays avait lancé une plateforme intitulée « Vie meilleure » pour aider les familles les plus pauvres et exclues. La garantie d’un revenu minimum, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, un mode de vie digne et sain, l’accès à la santé et l’éducation universelle constituent les piliers de cette stratégie, a-t-elle expliqué, en ajoutant que l’objectif était de réduire la pauvreté d’au moins 20%. Une loi a été adoptée sur le système de protection sociale, et des bourses scolaires ont bénéficié à plus de 374 000 enfants.
Par ailleurs, a poursuivi la représentante, les effets des changements climatiques au Honduras, notamment du fait d’El Niño, ne peuvent pas être ignorés dans la lutte contre la pauvreté. D’après l’organisation Germanwatch, c’est « l’un des trois pays les plus vulnérables du monde ». Elle a mentionné le Plan de l’Alliance pour la prospérité du Triangle du nord, conçu en 2014 par les Gouvernements d’El Salvador, du Guatemala et du Honduras pour répondre au phénomène migratoire observé dans leurs pays, qui s’est intensifié au cours des dernières années avec la violence engendrée par le narcotrafic et le crime organisé, affectant avant tout les jeunes et les enfants. À cet égard, elle a indiqué que 65% de la population de ces trois pays avait moins de 29 ans, et que près de 10 millions de jeunes avaient entre 15 et 29 ans.
M. ERDENE SODNOMZUNDUI, Ministre pour le développement de la population et la protection sociale de la Mongolie, a indiqué que son pays avait adopté une stratégie nationale pour gérer le vieillissement de la population. En Mongolie, les personnes âgées représentent plus de 10% de la population, a-t-il précisé. En juillet dernier, la réforme des retraites a été approuvée par le Parlement pour la période 2015-2030 pour accompagner ce défi. Le Ministre a pleinement appuyé l’initiative de l’ONU concernant l’élaboration d’une convention internationale relative aux droits des personnes âgées.
Par ailleurs, le Gouvernement de la Mongolie a adopté des politiques visant à accroître la participation des jeunes dans le processus de prise de décisions. Un comité national de la jeunesse a été créé à cette fin avec des représentants des ministères et d’organisations non gouvernementales et internationales. Ce comité a engagé des activités à travers l’ensemble du pays.
De plus, le Gouvernement est en train de mettre au point un programme intitulé « Jeune Mongol » et, afin de promouvoir la participation de la jeunesse rurale à la vie politique locale, il a lancé des centres en province avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Enfin, la Mongolie observe la Journée internationale de la famille le 15 mai de chaque année. Une famille sur trois y vit dans la pauvreté et un nombre croissant de jeunes quittent le pays à la recherche de conditions de vie meilleures.
M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a souligné que dans un contexte de crise économique et financière qui perdure, le développement social revêt une grande importance. Il a mis l’accent sur la disparité dans le développement dans les régions urbaines et rurales ou montagneuses. Il a plaidé en faveur d’un soutien aux personnes vivant dans les zones éloignées dont la situation est aggravée par les catastrophes naturelles.
Le Kirghizistan a adopté une stratégie nationale pour la jeunesse et une autre, de développement durable, qui tient compte des besoins des jeunes en termes d’éducation, de santé et d’emploi. La pauvreté des personnes âgées a été aussi incluse dans le programme de développement durable d’ici à 2017, a précisé l’orateur. Le taux d’alphabétisation s’élève à environ 97%, a-t-il déclaré, indiquant que les dividendes issues du pétrole ont permis en outre d’investir dans l’éducation dans les zones difficiles d’accès.
M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a indiqué que son pays avait été l’un des premiers à signer la Convention interaméricaine sur la protection des droits de l’homme des personnes âgées, adoptée le 15 juin dernier. Par ailleurs, les droits des personnes handicapées sont protégés par la Constitution brésilienne. Le Brésil, où les jeunes représentent plus d’un quart de la population, a également signé en octobre 2014 la Convention ibéro-américaine sur les droits de la jeunesse, le seul instrument juridiquement contraignant à ce sujet. En outre, le pays appartient à l’Organisation ibéro-américaine de la jeunesse depuis 2010. M. deAguiar Patriota a appuyé la négociation de traités internationaux sur les droits des personnes âgées et des jeunes.
Le représentant a annoncé qu’il présenterait avec le Japon un projet de résolution sur le volontariat qui joue un rôle important dans toute stratégie relative à la réduction de la pauvreté, au développement durable, à l’autonomisation des jeunes, aux changements climatiques, à la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, à l’intégration sociale, à l’action humanitaire et à la consolidation de la paix. Enfin, il a fait remarquer que le Brésil s’attachait à aider toutes les formes de familles, qu’elles soient monoparentales, de même sexe, sans enfants ni parents, à sortir de la pauvreté.
Mme AMINA SMAILA (Nigéria) a estimé que l’adoption récente du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est un accomplissement pour la communauté internationale. Sa mise en œuvre dépendra largement de l’engagement pour le développement durable des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des Nations Unies. L’autonomisation demeure critique face aux problèmes de pauvreté et de chômage. Le Gouvernement du Nigéria a mis en place des programmes bien articulés pour trouver des solutions aux besoins sociaux spécifiques, comme la promotion de la justice sociale. Cela passe aussi par le renforcement des capacités des institutions nigérianes, afin que les groupes sociaux les plus démunis puissent agir activement dans la société.
La représentante a déclaré que son pays restait impliqué dans la pleine et effective application des droits de l’homme. Elle a reconnu, à cet égard, le lien entre les droits de l’homme et le développement social. Les principes de la Convention relative aux droits des personnes handicapées ont été incorporés dans tous les plans nationaux du Nigéria.
Le Nigéria considère aussi que les jeunes et les femmes sont des questions centrales pour le programme de développement national qui se concentre sur les problématiques du chômage et de l’insécurité. En outre, la représentante a estimé que les personnes âgées sont un groupe social qui a des besoins particuliers, avec des défis socioéconomiques qui lui sont propres, notamment en termes de santé, un groupe qui requiert une attention particulière. En conclusion, le Nigéria a réitéré son implication dans toutes les questions évoquées, stratégies et programmes.
MARIAM SIKHARULIDZE (Géorgie) a déclaré que les jeunes représentaient le quart de la population géorgienne et étaient optimistes quant à l’avenir. Elle a cependant expliqué que, lors de sa tournée à la rencontre des jeunes de son pays, dont certains issus de groupes vulnérables, elle avait entendu des plaidoyers sur la nécessité de politiques de développement social soutenues. Dans cette perspective, la Géorgie a posé des jalons pour mettre en place une société inclusive, avec un environnement propice au développement de tout un chacun, notamment à travers la politique et le plan d’action national mis en œuvre en 2014.
Elle a affirmé que le non-respect des principes fondamentaux du droit international avait sérieusement contribué à une érosion dangereuse de la confiance entre nations et peuples, ce qui a joué un rôle déterminant dans les manifestations récentes d’extrémisme et de radicalisation violente des jeunes dans certaines régions du monde. Les derniers événements au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe orientale montrent clairement que la sécurité n’est jamais acquise et que nous vivons dans un monde où règne l’incertitude.
Dès lors, les pays qui partagent les mêmes valeurs doivent demeurer unis et protéger la paix et la stabilité, a-t-elle estimé. La déléguée a ajouté que les défis auxquels les jeunes étaient confrontés avaient été aggravés par l’occupation militaire d’environ 20% du territoire géorgien, faisant 400 000 personnes déplacées et ne pouvant retourner dans leurs foyers dans les régions géorgiennes d’Abkhazie et de Tskhinvali/Ossétie du Sud. Elle a considéré que la seule solution viable pour l’avenir des jeunes serait un retour sûr, digne et volontaire dans leurs régions d’origine.
Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a analysé le rapport du Secrétaire général sur la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014. Insistant sur le fait que la famille est le socle de la nation, comme stipulé dans la Constitution philippine, elle a appuyé la conclusion du Secrétaire général selon laquelle les politiques et programmes orientés vers le bien-être de la famille contribuaient au développement social et à la réalisation d’un large éventail d’objectifs de développement.
À cet égard, elle a cité l’exemple positif du programme Pantawid Pamilyang, qui consiste en des transferts de fonds sous conditions à des familles vulnérables à la pauvreté. Le programme a deux objectifs: fournir une assistance sociale en offrant un appui financier aux familles très pauvres pour leur permettre de répondre à leurs besoins de base et promouvoir le développement social en brisant le cycle intergénérationnel de la pauvreté par le biais d’investissement dans la santé et l’éducation des enfants pauvres.
Ainsi, 4,4 millions de ménages bénéficient de ce programme cette année, dont 600 000 familles autochtones et 220 000 ont au moins une personne handicapée. Au niveau international, Mme Natividad a déploré que, selon le rapport du Secrétaire général, 75 pays dans le monde ne se soient toujours pas dotés de programmes et de politiques pour les enfants et la famille. Il importe, selon elle, de consentir des investissements dans ce cadre afin de garantir un environnement stable épaulant la famille de sorte que chaque enfant puisse prospérer et devenir un membre productif de la société.
Elle a recommandé aux Nations Unies, par ailleurs, de publier un rapport thématique sur l’importance des relations au sein de la famille en période de catastrophes naturelles, le raffermissement de la cohésion familiale et la capacité de la famille de se relever au lendemain d’une catastrophe.
YARDEN HOLZER, déléguée de la jeunesse d’Israël, a estimé que l’une des questions sociales clefs ayant un impact sur la jeunesse d’aujourd’hui était « les définitions rigides de ce qui constitue une famille ». Elle a estimé que des définitions inflexibles pouvaient compliquer la formation de l’identité et l’acceptation sociale. Or, « la société civile internationale reflète la croyance que l’unité familiale est une structure fluide, connectée par l’amour et l’engagement, plutôt que par des liens officiels et des déclarations ». La société israélienne, a-t-elle ainsi souligné, est composée de nombreux types de familles: traditionnelles, mélangées, de même sexe et autres. « Plus nous acceptons les choix personnels, plus nous serons forts en tant qu’êtres humains et en tant que société », a-t-elle fait valoir.
La déléguée a estimé qu’il fallait également lutter contre le problème de l’intolérance vis-à-vis des personnes handicapées. Une personne sur sept dans le monde vit avec un handicap, a-t-elle dit. Un grand nombre d’organisations israéliennes, dont Krembo Wings, œuvrent pour une meilleure intégration de ces personnes, notamment les jeunes, dans la société. De même, Israël voit dans sa population vieillissante un atout, « une fontaine de sagesse ».
Mme MILDRED GUZMAN (République dominicaine) a déclaré que, 20 ans après le Sommet pour le développement social de Copenhague, le moment est idéal pour établir un lien avec le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030, en particulier pour ce qui a trait à l’élimination de la pauvreté et à la réduction des inégalités qui constituent une « dette morale et un impératif international incontournable » et il est absolument essentiel que tous les États Membres soient solidaires.
Pour sa part, la République dominicaine a pris des initiatives visant à l’éradication de la pauvreté et à la réduction des inégalités, grâce à des politiques participatives et une redistribution des richesses nationales. De même, l’investissement dans l’éducation, la santé et l’emploi des jeunes sont les piliers des efforts tendant à mettre fin au cycle de la pauvreté. Un conseil national sur le handicap a également été mis en place pour favoriser une culture d’inclusion sociale et l’accès des personnes handicapées aux services publics.
ANINA YOVKOVA et DIMITAR DIMITROV (Bulgarie) ont mis en relief la créativité et la capacité de la jeunesse à jouer un rôle significatif dans les processus de prise de décisions aux niveaux local, national et mondial. Il est donc essentiel que les pays garantissent une participation claire des jeunes à tous les niveaux, tout en les considérant comme des partenaires égaux, ont-ils conseillé. En Bulgarie, une récente étude a montré que les jeunes du pays ont identifié la qualité de l’éducation et l’accomplissement professionnel comme des préalables au développement de la jeunesse.
L’accès à la qualité de l’éducation est également important chez les jeunes vivant avec un handicap pour leur assurer une inclusion sociale et une contribution à l’économie, ont affirmé les jeunes délégués, en soulignant la nécessité de créer des opportunités pour permettre à cette catégorie de personnes de devenir des agents actifs au cœur de tous les processus ayant un impact dans leur vie.
La jeunesse bulgare a salué la récente adoption des objectifs de développement durable, rappelant que son pays s’était engagé à contribuer à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Son succès serait inimaginable sans une participation équitable de la jeunesse dans ce processus, ont-ils laissé entendre. Ils ont également déclaré que les conflits et les crises humanitaires continuaient de priver des millions de personnes de leurs droits; une problématique devant être traduite en actes et non en paroles dans la mise en œuvre du Programme de développement durable, ont plaidé les jeunes délégués bulgares.
Mme ALANOUD QASSIM M. A. AL-TEMIMI (Qatar) a salué le Secrétaire général pour ses rapports sur le développement social, avant de décrire la stratégie du Qatar en matière de développement, de paix, de sécurité et d’éducation. Elle a mis l’accent sur l’importance de la cellule familiale qui bénéficie d’une gamme d’allocations et de programmes socioéconomiques. Des investissements significatifs ont aussi été faits dans l’infrastructure scolaire et en vue de former des jeunes capables de participer à la prise de décision.
La déléguée a fait état d’une coopération avec l’Université de Columbia et d’autres institutions pour parvenir à un concept de lutte contre l’extrémisme et l’enrôlement des jeunes. Le Qatar accorde aussi une attention spéciale aux personnes âgées, qui jouissent d’informations et de programmes sur leurs droits fondamentaux.
Mme HALIMATOU DJIBO SADDY (Niger) a déclaré que l’accentuation des inégalités et l’appauvrissement d’un grand nombre de populations étaient des questions qui se posaient avec acuité au Niger, se félicitant à cet égard de l’adoption du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme de développement durable à l’horizon 2030. En effet, a-t-elle dit, avec une population de 17 millions d’habitants et un taux de croissance de 3,9%, un climat aride et des sécheresses cycliques, le Niger était aussi un pays où l’incidence de la pauvreté était l’une des plus fortes.
Elle a toutefois souligné qu’en dépit des efforts et de l’existence de quelques ressources naturelles, il devenait difficile de satisfaire les besoins de la population à forte fécondité (7,6 enfants par femme) en matière de santé, d’éducation, d’eau ou d’assainissement. Le Niger a mis en place une politique de développement social axée sur la lutte contre la pauvreté, le renforcement de l’intégration sociale, la poursuite de la justice sociale et l’équité, dans le cadre de ses engagements issus du Sommet mondial pour le développement social et la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.
Mme Djibo a aussi indiqué que la proportion des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté était passé de 59% en 2008 à 43% en 2014, et que son pays s’était également employé à mettre en œuvre le programme 3 N (les Nigériens nourrissent les Nigériens), à distribuer des vivres et à exécuter des programmes d’appui communautaires, y compris des transferts en espèces sous forme d’épargne, de crédit et de banque céréalière, ce qui a permis le renforcement de la résilience des populations face à différents chocs.
M. ANTHONY ANDANJE, Directeur des affaires multilatérales au Ministère des affaires étrangères et du commerce international du Kenya, a indiqué que le Gouvernement de son pays avait mis en place des programmes nationaux pour renforcer la participation des femmes, des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées. Des progrès importants ont été réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment l’éducation primaire universelle, la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité infantile et la lutte contre le VIH/sida et le paludisme.
Il reste toutefois des progrès à faire pour réduire la pauvreté et la faim, et réaliser un environnement durable. À cette fin, des initiatives d’accès au crédit ont été lancées, de même que des fonds pour promouvoir la création de micro et de petites entreprises, en mettant l’accent sur les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.
Le Gouvernement kényan a créé un certain nombre d’opportunités, notamment professionnelles, en faveur des personnes handicapées, et il a institué un programme pour assister les personnes âgées de plus de 65 ans pauvres et vulnérables, a poursuivi M. Andanje. Quant au Conseil national de la jeunesse, il sert de voix pour les jeunes et promeut leur participation au développement socioéconomique et politique. Enfin, le représentant a rappelé que le Kenya faisait face à des défis sécuritaires importants en Afrique de l’Est, notamment parce que les terroristes Al-Chabab attaquent la population civile.
ANCA AGACHI et DAVID TIMIS, délégués de la jeunesse de Roumanie, se sont exprimés sur trois points qu’ils jugent essentiels: l’éducation, l’emploi et l’engagement civique.
Sur le premier point, Timis a relevé de fortes disparités entre les zones rurales et urbaines, en particulier pour l’accès à l’éducation, l’illettrisme et la déscolarisation. Une organisation non gouvernementale, « Teach for Romania », a commencé à former de jeunes roumains passionnés pour en faire des enseignants inspirants, mais elle aurait besoin d’un soutien financier, a-t-il insisté.
Il a aussi souligné la « difficile transition » entre la fin des études et le marché de l’emploi, notant le manque d’assistance et de conseils en termes de carrière et suggérant la mise en place de méthodes d’apprentissage alternatives, mieux connectées aux réalités du marché du travail.
De son côté, Agachi a réclamé une meilleure information de la jeunesse sur ses droits et responsabilités pour l’inciter à s’engager dans la communauté: elle a prôné l’introduction de l’éducation civique « dès le plus jeune âge », afin d’intégrer les jeunes aux processus de décisions. Elle a cité l’initiative de la ville de Timisoara qui a créé un Conseil de la jeunesse et organise régulièrement des consultations avec les jeunes. Elle a également suggéré que le volontariat au sein de la communauté soit « reconnu et certifié ».
M. ARINO YAGUCHI (Japon) s’est félicité de l’adoption, en septembre, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, que le Gouvernement du Japon s’attachera à mettre en œuvre, en particulier par le soutien aux peuples et pays vulnérables. Avec le Gouvernement du Brésil, il soumettra à la Troisième Commission un projet de résolution concernant le volontariat, qui devrait jouer un rôle important pour appliquer ce Programme.
Le Gouvernement du Japon a ratifié en janvier de l’année dernière la Convention relative aux droits des personnes handicapées et a activement participé aux discussions internationales évoquant cette question. Il a récemment choisi le professeur Ishikawa, qui fait autorité dans la défense des droits des personnes handicapées au Japon, comme candidat à la Convention relative aux droits des personnes handicapées pour 2016.
Au Japon, 26% de la population a plus de 65 ans et il est important d’assurer la santé et la sécurité des personnes âgées, raison pour laquelle le Gouvernement a engagé de nombreux efforts pour améliorer leur accès à l’emploi, leur environnement de travail et pour combattre les discriminations à leur endroit. La communauté internationale doit également se préoccuper du vieillissement de la population au niveau mondial, a relevé M. Yaguchi. Le Gouvernement du Japon s’engagera pour l’autonomisation de tous les individus, y compris les femmes, les personnes handicapées, les jeunes, les personnes âgées et les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).
M. BHAGWANT SINGH BISHNOI (Inde), relevant les progrès inégaux réalisés dans le domaine de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a prévenu que l’on ne pouvait plus se permettre de faire de l’éradication de la pauvreté et l’inclusion sociale, les uniques priorités en vue de parvenir au développement durable. Si, a-t-il dit, l’intégration et l’inclusion sociales sont nécessaires à la lutte contre les inégalités dans les pays, il est important de stimuler la croissance et le développement par le biais de politiques de création d’emplois non discriminatoires.
Le délégué indien a souligné que son pays avait au cours des 70 dernières années développé une approche d’intégration sociale, laquelle garantit un développement durable accessible à toutes les couches de la société. Pour preuve, les autorités du pays ont mis en place un programme qui a permis de financer près de 170 millions de personnes pour leur permettre d’être autonomes économiquement et de se développer, a-t-il renchéri. Sur le plan social, un programme d’assurance a bénéficié à environ 100 millions de familles, a-t-il expliqué. De plus, les autorités indiennes ont consenti à des efforts dans le but de permettre à la jeunesse de profiter d’opportunités significatives en matière d’éducation et de santé, s’est-il réjoui.
M. DIEGO ALONSO TITUAÑA MATANGO (Équateur) s’est félicité du fait que les 17 objectifs du développement durable à l’horizon 2030 prennent en considération toutes les facettes de l’égalité: sociale, économique, de genre, ethnique et territoriale. Il a formé le vœu que cela contribue à une meilleure distribution du revenu et de la richesse dans tous les pays. L’Équateur, pour sa part, œuvre déjà depuis plusieurs années à la mise en place d’une conception multidimensionnelle et alternative à la vision traditionnelle du développement. Le Sumak Kawsay, ou bien-vivre, implique vivre dans la dignité, en harmonie avec la nature, avec soi-même et avec autrui, tout en satisfaisant les besoins essentiels de la personne, a expliqué le représentant.
Pour traduire cette conception dans la réalité, des investissements historiques, sans précédent, ont été consacrés à la santé, à l’éducation, à la revalorisation de l’action collective, à la récupération de la valeur ajoutée de la chose publique, à la garantie de l’accès à la justice et à la promotion de la réalisation effective des droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit de travailler mais aussi le droit au loisir et à la création artistique. Il a néanmoins déploré que, dans le monde actuel, le « social » fût encore subordonné aux « intérêts du grand capital ».
M. MUAZ MOHAMAD A-K AL-OTOOM (Jordanie) a souligné que la lutte contre la pauvreté demeurait une des priorités majeures de la Jordanie afin de permettre aux pauvres, et au grand nombre de réfugiés dans le pays, de mener une vie digne et de subvenir à leurs besoins essentiels. En outre, la Jordanie a créé des services d’assistance à la famille et de lutte contre la violence domestique.
Des investissements ont été aussi consacrés à l’éducation professionnelle des jeunes, à l’aide à l’emploi et à la participation à la prise de décisions. Le Forum international de la jeunesse a été tenu en Jordanie qui conduira à l’adoption d’un plan stratégique pour la jeunesse, a indiqué le délégué.
Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a dit que son pays, qui « n’a pas échappé aux effets de la crise néocapitaliste », avait réussi à réduire la pauvreté extrême et à maintenir une croissance économique de 5%. Ce sont 10 millions de Boliviens qui ont vu leur situation s’améliorer avec, en particulier, la nationalisation des hydrocarbures et des télécommunications, a-t-elle assuré. Les taux de malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans ont baissé et le taux d’alphabétisation de la population de 15 à 24 ans a atteint aujourd’hui 99,4%.
En outre, les objectifs de couverture de santé maternelle ont été atteints, le Gouvernement ayant créé des bons pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Le Président bolivien a fait construire 53 000 logements pour les populations autochtones et donné l’eau potable à toutes les municipalités. Par ailleurs, a poursuivi la représentante, les droits des personnes handicapées, notamment au travail, sont protégés et la Constitution prévoit la participation active des jeunes à la vie du pays, « sans discrimination ». Enfin, une politique nationale sur le vieillissement et les personnes âgées a été mise au point.
M. ARIEL DAVID GONZÁLEZ SERAFINI (Argentine) a affirmé que son pays conduisait une politique de développement social fermement ancrée dans les droits de l’homme: civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Les politiques publiques de l’Argentine sont menées à travers des stratégies intégrales de développement inclusif, avec des actions orientées vers l’autonomisation et la responsabilisation de l’individu, de la famille et de la collectivité.
L’élimination de la faim, de la pauvreté et de l’exclusion sociale sont les principaux objectifs argentins à atteindre à l’horizon 2030, a souligné le délégué, saluant les jalons et les résultats positifs atteints par l’Argentine dans le cadre des huit Objectifs du Millénaire pour le développement.
Il s’est dit convaincu que, comme tous les autres groupes vulnérables, les personnes âgées doivent être dotées d’un instrument international juridiquement contraignant consacrant leurs droits fondamentaux. En conséquence, il a encouragé les États Membres à adopter une convention internationale relative aux droits des personnes âgées en vue d’assurer leur pleine participation et d’éliminer les stéréotypes, les sévices, l’indifférence et les abus à leur égard.
M. FESSEHA TESSEMA (Éthiopie) a indiqué que la pauvreté dans son pays était passée de 44% en 2000 à 33% en 2011, grâce à des programmes spéciaux mis en œuvre il y a 10 ans. L’économie croît de 10,4% en moyenne par an, stimulée notamment par des investissements dans le secteur de l’agriculture. L’Éthiopie a également initié « un filet de sécurité » qui a sorti de la pauvreté 1,5 million de personnes. Des investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé ont permis d’améliorer les indicateurs de développement humain, a ajouté le représentant. Le chômage urbain a décliné et l’accent est mis sur des emplois décents, en partenariat avec l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Un plan national d’action décennal pour les personnes âgées a été adopté en 2005 et des services de santé et d’éducation ont été adaptés aux besoins des personnes handicapées, a expliqué ensuite M. Tessema. Il a appelé la communauté internationale à renforcer ses partenariats aux niveaux national et international pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
D’après Mme NOKULUNGA ZANDILE BHENGU (Afrique du Sud), « aucune démocratie ne peut prospérer si la majorité de la population vit dans la pauvreté ». C’est pour cette raison que son gouvernement a fait de l’élimination de la pauvreté sa priorité. S’agissant de l’autonomisation des groupes marginalisés les plus vulnérables, il a développé des programmes ciblés et s’est engagé en faveur de la réduction des inégalités.
L’Agence pour l’éradication de la pauvreté aide 16,8 millions de personnes, a précisé la représentante. Près de 11 millions d’enfants bénéficient d’une assistance spécifique, notamment dans le cadre de la campagne pour l’alimentation et de la lutte contre la faim et la malnutrition. En outre, la loi préserve les droits de tous les citoyens et leur garantit de vivre dans la dignité, « peu importe leur âge ».
L’Afrique du Sud est favorable à l’élaboration d’une convention juridiquement contraignante pour protéger les droits des personnes du troisième âge, a-t-elle ajouté. Enfin, l’inclusion sociale et la famille revêtent une importance particulière pour une société multiculturelle comme la société sud-africaine.
M. YAO SHAOJUN (Chine) a invité à la promotion mondiale de l’élimination des discriminations et de l’accès aux opportunités d’emploi pour tous. Il a appelé à des réformes tous azimuts pour garantir l’inclusion sociale et en finir avec la pauvreté. Les réformes et l’innovation sont des vecteurs de la croissance, a estimé le représentant, qui a souligné que la mise en œuvre des objectifs du développement social nécessitait une volonté et des moyens soutenus. La coopération internationale doit donc être améliorée et les pays développés doivent assister les pays en développement.
La Chine a réduit de 10 millions en 2014 le nombre des personnes qui stagnaient dans la pauvreté dans des zones rurales. Des efforts significatifs ont aussi été déployés pour améliorer l’accès à l’éducation dans les zones les plus pauvres et les plus éloignées. Il a conclu que son pays avait l’intention de continuer à contribuer au développement social partout en Chine et dans le monde.
Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a pris note des rapports du Secrétaire général et a appuyé la recommandation relative au renforcement des capacités des pays les moins avancés en vue de leur permettre de répondre à leurs besoins spécifiques et de relever les défis, notamment pour ne laisser personne de côté, comme cela est prévu dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle a rappelé que le développement social reposait d’abord sur l’équité, la justice et l’intégration sociale en vue de l’autonomisation des personnes, des segments vulnérables de la société en particulier.
La représentante a souligné que tous les objectifs des différentes conférences internationales de l’ONU, sur un aspect ou un autre du développement, ont été intégrés dans la nouvelle Constitution démocratique népalaise, promulguée le mois dernier par une Assemblée constituante élue. La Constitution garantit non seulement les libertés fondamentales, les droits de l’homme, la dignité humaine, la justice sociale et les droits économiques et sociaux, mais elle octroie à tous ces droits un statut constitutionnel à travers l’établissement de la Commission nationale des droits de l’homme, de la Commission nationale des femmes, de la Commission des Dalits, et d’autres commissions similaires pour les musulmans et les madheshi. Toutes ces commissions jouissent d’un mandat indépendant, ainsi que de mécanismes d’examen et de suivi, a précisé Mme Adhikari, ajoutant que son pays reconnaissait les instruments internationaux, en particulier ceux de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
JOANNA SZTANDERA et WERONIKA SZWAJDA (Pologne) se sont déclarées préoccupées par le fait que les jeunes et d’autres groupes marginalisés et défavorisés de la société soient les plus touchés par le phénomène du chômage. Parallèlement, elles ont fait observer que suite à des consultations avec des éducateurs, des entrepreneurs et des étudiants en Pologne, elles ont conclu que l’autonomisation de tous les membres de la société, en particulier les jeunes, devait être une priorité et passait par un enseignement et une formation de qualité. Les délégués polonais ont souligné que la jeunesse laissait éclater un potentiel infini lorsqu’on permet par exemple aux étudiants de travailler dans un environnement qui favorise la créativité et l’innovation.
Cependant, Elles n’ont pas manqué de fustiger le manque d’engagement politique des jeunes qui, ont-elles dit, est aussi alarmant que leur taux de chômage. Encourageant cette forme d’expression chez les jeunes, elles ont expliqué que leur point de vue serait un instrument non négligeable dans le développement social et la mise en œuvre des objectifs de développement durable. En outre, ils ont estimé qu’une législation claire, de même que l’implication des éducateurs dans le processus de modification de certains aspects du développement social, étaient nécessaires pour améliorer l’environnement académique, ainsi que les taux alarmants de chômage.
M. MASNI ERIZA (Indonésie) a rappelé que, depuis 15 ans, les Objectifs du Millénaire pour le développement avaient servi de feuille de route dans l’élimination de la pauvreté et d’autres objectifs liés à l’éducation, à la santé, à l’égalité entre les sexes et à la réduction de la vulnérabilité. Appelant à l’inclusion de tous les groupes de la société dans le nouveau programme de développement durable, il a indiqué que 8 des 9 priorités du plan national à moyen terme 2015-2019 étaient liées au développement social, et étaient en synergie avec les Objectifs du Millénaire pour le développement non atteints et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. Eriza s’est aussi attaché à décrire les efforts de l’Indonésie visant à permettre aux jeunes d’atteindre leur plein potentiel. Ainsi, plus de 20% du budget annuel est consacré à l’éducation, laquelle a été rendue obligatoire pendant 12 années, et des investissements ont été fournis pour la formation professionnelle des jeunes, en particulier dans la microfinance et l’entreprenariat.
Après avoir salué l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que l’éradication de la pauvreté par l’autonomisation avait toujours été au sommet des priorités de son pays. Il a détaillé les politiques mises en œuvre pour que le Bangladesh devienne en 2021 un pays prospère exempt de pauvreté, en particulier en investissant massivement dans l’éducation et le développement des compétences des jeunes générations.
Soulignant que la cellule familiale est « l’unité fondamentale d’une société », le représentant a estimé qu’elle constitue « le meilleur cadre pour assurer les droits et le développement des groupes de personnes vulnérables tels que les personnes âgées ou handicapées ».
Le représentant a ensuite déploré que les changements climatiques menacent les efforts déployés pour parvenir à la réalisation des objectifs de développement durable. « C’est une menace existentielle pour nous, nous attendons des résultats fructueux de la Conférence de Paris », a-t-il insisté, avant de rappelé la responsabilité collective de la communauté internationale à l’égard des pays en développement, en particulier les moins avancés, « en termes de financement, de transferts de technologie, de renforcement des capacités et d’allègement des dettes ».
M. KHAIRUL ARIFFIN AJI (Brunei Darussalam) a déclaré que les personnes âgées étaient une priorité pour son pays. Les personnes âgées de plus de 60 ans et les personnes handicapées bénéficient par exemple depuis 1955 d’un programme social spécifique qui sera par ailleurs bientôt réévalué. Les retraités disposent pour leur part d’un fonds de pension qui leur garantit des revenus fixes ou des annuités supplémentaires. Avec des partenaires privés, des membres de la société civile, le Gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’accueil pour personnes âgées, dans lesquels ils restent actifs. Brunei Darussalam célèbre en outre, depuis 1999, la Journée internationale des personnes âgées.
Mais en dépit de ces efforts, quelques défis persistent, en particulier pour les personnes vivant en zones éloignées. Elles ne peuvent pas toujours avoir un accès facile aux services publics, a reconnu le représentant. C’est pour cette raison que Brunei Darussalam est d’avis que le renforcement de la cellule familiale est primordial pour créer un environnement favorable aux personnes âgées. Il a dans ce sens adopté plusieurs programmes, notamment des campagnes de sensibilisation sur les valeurs familiales et contre la violence faite aux personnes âgées.
D’autres programmes promeuvent le bien-être des personnes âgées en leur fournissant des logements, des soins de santé, de l’emploi ou des activités sociales. Tout ceci rentre dans le cadre de la Vision nationale 2035 de Brunei Darussalam, a encore déclaré le représentant.
En tant que membre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Brunei Darussalam est en outre engagé dans une coopération avec les pays de la sous-région. La Déclaration de l’ASEAN sur le renforcement de la protection sociale et la Déclaration de Brunei sur le renforcement des institutions familiales sont les outils de cette coopération. C’est pour cette raison aussi que Brunei Darussalam apprécie les efforts déployés par le Département des affaires économiques et sociales pour promouvoir la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, a conclu le représentant.
M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe) a fait remarquer qu’à l’instar d’autres nations africaines, le Zimbabwe avait une population jeune (41%), dont 59% font partie de la population active. Il a précisé que 58% des jeunes qui travaillaient étaient dans le secteur informel, et qu’un certain nombre d’entre eux faisaient partie des « pauvres qui travaillent ». En conséquence, pour M. Shava, le problème le plus pressant du Zimbabwe consiste à résoudre la question du chômage et du sous-emploi au sein de la population, des jeunes plus particulièrement.
Dans ce contexte, l’éducation de qualité est une des conditions essentielles du développement, a affirmé le représentant, ajoutant qu’un fonds d’éducation de transition, un module d’assistance de base et un cadre d’autonomisation des filles et des jeunes femmes constituaient tous des initiatives qui accordent la priorité à l’accès à l’éducation. L’enseignement dispensé doit répondre aux réalités du marché de l’emploi et préparer ses bénéficiaires à participer à l’économie, a-t-il souligné, appelant au renforcement de l’éducation informelle.
Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a souligné que les objectifs de la Déclaration de Copenhague, notamment l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un emploi décent et la promotion de l’intégration social sont des objectifs pertinents mais qui n’ont pas été réalisés. Elle a donc souhaité que des efforts soient réalisés en octroyant notamment des moyens à des secteurs clefs tels que ceux de la santé, de l’éducation et de la promotion de la justice sociale.
L’Érythrée, a-t-elle dit, a réalisé des avancées significatives dans plusieurs secteurs dont celui de la santé en lien avec les Objectifs du Millénaire pour le développement. À travers un plan de couverture santé universelle, le pays a réussi à mettre en œuvre des plans d’action visant à renforcer l’accès des Érythréens aux soins de santé les plus fondamentaux, a-t-elle déclaré.
S’agissant de l’éducation, les autorités y consacrent plus de 50% du budget national car conscientes que la transformation socioéconomique de ce pays sortant de crise passe obligatoirement par un investissement dans le développement des ressources humaines. En outre, elle a assuré que la jeunesse érythréenne constituait un gros atout pour ce qui est de la mise en œuvre des programmes de développement durable.
Toutefois, elle a affirmé que certaines entraves, y compris des sanctions et l’occupation du pays les empêchaient de réaliser des avancées sur certaines questions, notamment l’éradication de la pauvreté et la prospérité du peuple érythréen.
M. IGOR BOUNDIUK (Ukraine) a déclaré que le système de santé maternelle avait été amélioré au cours des dernières années en vue d’éliminer la tuberculose et de réduire la mortalité maternelle et infantile. La réforme du système de développement social a été toutefois freinée par l’occupation illégale de la Crimée par la Fédération de Russie et par le déplacement d’une portion importante de la population.
Cette agression a suscité une pauvreté soudaine et inattendue, qui touche des millions d’Ukrainiens compte tenu des pertes économiques engendrées. Il a souhaité le rétablissement de la souveraineté sur la région de Donbass. En dépit des énormes défis actuels et l’agression contre l’Ukraine, le Gouvernement fait tout son possible pour améliorer les normes sociales, garantir la stabilité économique et favoriser le développement social. Ensemble, nous allons pouvoir sauvegarder la paix, la sûreté et le développement des plus vulnérables, a-t-il conclu.
M. SHEA SPIERINGS, représentant de la jeunesse de l’Australie, a repris les termes de Malala Yousefzai qui a dit que « l’éducation est l’espoir et l’éducation est la paix ». Il a expliqué qu’une éducation de qualité et pertinente était la clef pour construire des sociétés inclusives, durables, résilientes et sûres. Cette année, il a consulté des milliers de jeunes australiens pour leur demander quels étaient leurs plus grands défis et quelles questions étaient prioritaires pour eux.
Cette expérience lui permet d’affirmer aujourd’hui que le vécu des jeunes australiens est extrêmement différent, de même que les problèmes qu’ils rencontrent. Ces jeunes sont inquiets par rapport à la consommation de la drogue, au racisme et à la discrimination, à la santé mentale et à l’égalité entre les sexes, a dit le délégué. Il a précisé que les cas de suicide parmi les jeunes des populations autochtones en Australie connaissaient une augmentation rapide au point d’atteindre des proportions « d’épidémie ».
Il a dit qu’une éducation de qualité pouvait donner les moyens de leur autonomisation aux jeunes et leur permettre de devenir les acteurs du changement. Le représentant a encouragé notamment aussi l’éducation au niveau communautaire pour lutter contre des phénomènes comme le suicide et offrir des services qui se fondent sur les compétences culturelles et l’engagement collectif de la communauté. Il a observé une volonté ferme de la part des jeunes australiens à participer aux processus sociaux et politiques du pays.
Dans la pratique, les objectifs de développement durable en termes d’accès universel à l’éducation maternelle, primaire et secondaire pour les pays à bas revenu jusqu’aux pays à revenu intermédiaire représentent, selon lui, des investissements à hauteur de 340 milliards de dollars tous les ans. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rater cet investissement », a-t-il déclaré, avant de reprendre les termes du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, selon lequel « notre objectif n’est pas juste de garder les gens en vie, mais de leur offrir la vie - une vie décente ». Pour M. Spierings, l’éducation est précisément la pierre angulaire d’une vie décente.
« Même après des décennies de colonisation et d’insurrections, 30 ans de guerre civile et des catastrophes naturelles, le Sri Lanka a toujours placé les jeunes au cœur du développement », s’est enorgueillie Mme NAUSHALYA RAJAPAKSHA, déléguée de la jeunesse du Sri Lanka. Le taux d’alphabétisation atteint 98% chez les jeunes, filles et garçons. Toutefois, 37% d’entre eux ne vont pas au-delà de l’éducation secondaire par manque de ressources financières et risquent d’être confrontés au chômage, d’où l’importance de développer les qualifications des jeunes. Par ailleurs, en matière de santé génésique, 59% d’entre eux ne connaissent pas les services existants, a regretté la déléguée. Même si le pays est dirigé par une femme, la représentation féminine au Parlement n’est que de 5%.
À son tour, THILINA PANDUWALA, déléguée de la jeunesse du Sri Lanka, a prévenu que l’« on n’atteindra pas les objectifs de développement durable en s’attendant simplement à ce que les gouvernements dépensent les milliards de dollars qu’ils n’ont pas ». Il va falloir une action de la part des jeunes qui vont devenir adultes au cours des 15 prochaines années. « J’aurai 36 ans en 2030 et je ne pourrai pas me plaindre que les objectifs de développement durable ont échoué. Parce que si c’est le cas, ce sera partiellement de ma faute », a-t-elle lancé. Elle a souligné l’importance du volontariat pour inciter les jeunes « à quitter leur addiction aux écrans » et à s’engager activement en faveur du développement durable. Les jeunes ont un rôle à jouer pour résoudre leurs problèmes, a-t-elle ainsi résumé.
Mme KHADHEEJA ZAHIR (Maldives), après avoir rappelé que les Maldives étaient le seul pays d’Asie du Sud à avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement avant l’échéance de 2015, a salué l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et réitéré son engagement à le mettre en œuvre au niveau national.
Mme Zahir a ensuite passé en revue les différentes politiques d’ores et déjà mises en œuvre pour renforcer l’autonomisation des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées ou handicapées. Elle a notamment insisté sur les efforts déployés pour renforcer le cadre juridique protégeant les femmes ou les jeunes filles des violences et des abus sexuels, sur la création d’un système de retraite et de pension offrant une vraie protection aux personnes âgées et sur la mise en place d’une assurance maladie universelle permettant à tous d’avoir accès au soin, indépendamment de leur âge et de leur profil socioéconomique.
« Alors que nous avons fait des pas de géant dans le développement social, les changements climatiques limitent notre développement économique », a toutefois souligné la délégation, avant d’insister sur la nécessité « de bâtir des sociétés résilientes via des mécanismes d’adaptation pérenne pour contrer ces effets ». « Ce sera fondamental pour la survie et la viabilité des petits États insulaires en développement comme les Maldives », a-t-elle conclu.
Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a déclaré qu’il était important d’appliquer la Déclaration de Copenhague comme moyen de contribuer, entre autres, à l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un emploi décent et la promotion de l’intégration sociale. Elle a également précisé que les crises mondiales telles que le terrorisme devaient pousser les États à examiner ce qui a été réalisé en vue de préserver les acquis. La déléguée a souligné qu’il était primordial d’établir ce lien entre la paix et le développement pour consolider la paix. Citant l’exemple de son pays, elle a fait remarquer que le Rwanda avait procédé à une évaluation des réalisations accomplies, ce qui a ouvert des pistes pour la mise en place de nouveaux programmes ayant le mérite de ne laisser personne à la traîne.
Se réjouissant de ce que le Rwanda avait atteint tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, elle a assuré que le pays était prêt à relever tous les nouveaux défis.
Le Rwanda fait des efforts pour être un modèle plus équitable dans le domaine du développement, a déclaré la déléguée rwandaise. Revenant sur le génocide qu’a connu le pays, elle a expliqué que certaines couches de la population, y compris les victimes de cet évènement tragique, restaient vulnérables.
Pour autant, elle a fait ressortir l’engagement du Gouvernement à redoubler d’efforts pour promouvoir le droit des jeunes, des personnes âgées et des handicapés, ainsi que les pauvres. En effet, des programmes de développement visant notamment à éliminer la misère ont permis de sortir environ un million de personnes de la pauvreté.
M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a déclaré que tous les graves problèmes qui frappaient le monde actuel n’auguraient rien de positif pour l’avenir et encore moins pour le développement social. Pourtant, le Sommet pour le développement social de Copenhague a permis aux États Membres d’envisager la mise en œuvre d’une série de plans nationaux dans différents domaines d’ordre social et économique visant au bien-être de leurs populations.
Au Soudan, un plan d’action national a été mis en œuvre sur la base de 17 domaines prioritaires liés à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à l’amélioration du revenu par habitant. Des campagnes d’alphabétisation ont également été lancées, y compris dans les zones rurales, ainsi que des programmes d’aide alimentaire. Un projet d’appui financier aux familles nécessiteuses grâce aux contributions de particuliers, complétées par le Gouvernement, a également été défini. Le représentant a encouragé à l’intensification du partenariat international efficace, sans condition préalable. Il a demandé la levée des sanctions imposées à plusieurs pays en développement, mesures qui, selon lui, ont gravement porté atteinte à la population.
M. RAMADHAN MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que son pays avait érigé l’autonomisation des populations, la lutte contre la pauvreté, l’intégration sociale et le plein emploi en priorités nationales. Ces objectifs ont été intégrés à toutes les politiques et programmes nationaux. Les gouvernements locaux et les populations elles-mêmes ont été associés à l’élaboration de ces politiques et programmes, a-t-il assuré.
L’accès à l’éducation est une autre des priorités de la Tanzanie. Le budget alloué à ce poste n’a cessé de croître depuis 2005, passant ainsi de 669,5 milliards de shillings tanzaniens pour le budget biennal 2005-2006, à plus de 2,72 milliards de shillings pour la période 2015-2016.
Le résultat de ces investissements massifs est que le nombre d’écoles en Tanzanie est passé de 14 257 en 2005 à 16 538 en 2015, a chiffré le représentant. Mais en dépit de ces progrès, la qualité de l’éducation reste le principal défi aujourd’hui. Les salles de classes restent peu nombreuses et les écoles sont inadéquatement pourvues en matériels, a-t-il aussi reconnu.
La Tanzanie a fait d’autres investissements, notamment dans l’agriculture. Le programme « Kilimo Kwanza » (« L’agriculture d’abord ») a été mis en place dans le but non seulement de moderniser l’agriculture du pays pour accroitre la productivité, mais aussi pour impliquer les communautés locales, les petits exploitants et le secteur privé. Les personnes âgées, qui représentent 4% actuellement de la population en Tanzanie et atteindront 10% en 2050 bénéficient également d’un programme national spécifique, qui garantit par exemple la gratuité des soins pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
Les personnes handicapées ne sont pas en reste depuis que la Tanzanie a ratifié en 2009 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et adopté une loi sur la promotion et protection de leurs droits en 2010. Cette loi vise à combattre les discriminations dont elles sont victimes, promeut leurs droits à la mobilité, à l’éducation ou encore à l’emploi. Elle prévoit également des subventions aux organisations défendant les droits des personnes handicapées, a encore indiqué M. Mwinyl.
M. MAYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique populaire lao) a mis l’accent sur l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et assuré que son pays était pleinement engagé dans la réalisation des objectifs qui y figurent. L’élimination de la pauvreté continue néanmoins à poser des défis, ce qui fait que le Laos s’efforce de renforcer la coopération régionale et internationale pour améliorer le revenu et le bien-être de la population à travers une série de programmes nationaux.
Les efforts ont porté leurs fruits puisque des résultats positifs ont été enregistrés en termes d’éducation primaire et secondaire. L’amélioration de la compétence de la main-d’œuvre figure parmi les priorités gouvernementales, en particulier dans les secteurs émergents. Il a espéré qu’avec ses efforts, son pays sera radié prochainement de la liste des pays les moins avancés.
Mme AL ROWAIRI (Bahreïn) a indiqué que les droits de l’homme, en tant que priorité de l’ONU depuis 1945, constituaient une problématique chère au Royaume du Bahreïn. C’est pour cette raison que les autorités mettent tout en œuvre pour garantir le respect des droits de toutes les catégories de la population, en particulier les handicapés. Ce n’est donc pas un hasard si le Bahreïn est partie à la plupart des conventions internationales, notamment celle sur les personnes handicapées.
Celles-ci, a-t-elle dit, sont intégrées dans la société et reçoivent toute l’attention de la part du Gouvernement et des ministères concernés. En outre, les services et équipements appropriés leur sont attribués en vue de leur pleine intégration dans la société, a-t-elle souligné, avant de préciser qu’une bourse mensuelle leur était attribuée dans le but de les intégrer sur le marché du travail. La loi, a-t-elle ajouté, prévoit que si un individu devenait handicapé dans l’accomplissement de son travail, il continuerait de recevoir son salaire. Tout contrevenant à ces dispositions devrait payer une amende, a-t-elle mis en garde.
Mme ANA CAROLINA RODRIGUEZ DE FEBRES-CORDERO (Venezuela) a déclaré que l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 offrait l’occasion de se rattraper pour les Objectifs du Millénaire pour le développement. Elle a rappelé que les causes de l’exclusion et de la pauvreté provenaient d’un modèle de rapports économiques insoutenables, qui ont perpétué une situation d’inégalité et d’iniquités structurelles, ce qui a alimenté la violence et les souffrances, en plus de l’injustice dans la répartition des ressources mondiales. Elle s’est enorgueillie du fait que le Venezuela avait atteint chacun des Objectifs du Millénaire pour le développement s’agissant de la lutte contre la faim, de la scolarisation, de l’autonomisation des femmes et de l’égalité entre les sexes, du développement infantile et de la santé maternelle, de la lutte contre le paludisme et le VIH/sida.
La pauvreté extrême a été réduite de 10,8% à 5,4% au cours des 15 années écoulées, et le Gouvernement vénézuélien se propose de l’éradiquer d’ici à 2019. En 2015, l’investissement social a été maintenu à environ 60% du budget national, soit l’enveloppe budgétaire la plus importante. D’autre part, grâce à la politique de scolarisation gratuite à tous les âges, le Venezuela a été déclaré en 2005 par l’UNESCO territoire exempt de l’analphabétisme.
Dans le domaine de la santé, le programme « Barrio adentro », ciblant les secteurs les plus vulnérables, a permis de mener, gratuitement, plus de 647 millions de consultations entre 2003 et 2015. Par la stratégie visant à fournir à chacun un logement convenable, les maisons précaires ont été remplacées par des logements dignes et l’État a veillé à la construction de 700 000 logements sur tout le territoire entre 2010 et 2015.
Mme MYRIAM AMAN SOULAMA (Burkina Faso) a affirmé que l’amélioration des indicateurs du développement social avait été au cœur des actions du Gouvernement. La mise en œuvre de la politique nationale de protection adoptée en 2012 se poursuit avec l’exécution de mesures sociales au profit des couches vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées et les handicapés. Ces mesures visent à l’amélioration de leurs conditions de vie et à favoriser leur participation à la croissance économique et à la réduction des effets des crises alimentaires. Elle a fait état de la transition au Burkina Faso à l’issue de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, marquée par les aspirations profondes des populations à la justice, à l’équité, à la bonne gouvernance et à la paix.
Face à ce désir de changement, le Gouvernement a adopté le programme socioéconomique d’urgence de la transition qui s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable 2011-2015. Ce programme prend en compte les préoccupations de jeunes et des femmes en matière d’emplois et d’entreprenariat, aborde les questions liées à l’éducation et à la santé et est en parfaite cohérence avec les programmes sectoriels existants, a souligné Mme Soulama, qui a également rappelé que son pays avait ratifié, en juillet 2009, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
S’agissant des personnes âgées, une loi portant protection et promotion des droits des personnes âgées au Burkina Faso est en cours d’adoption. Au sujet du mariage précoce et forcé, qui constitue un véritable handicap à la scolarisation des jeunes filles, la déléguée a annoncé qu’une stratégie nationale d’accélération de l’élimination du mariage des enfants pour la période 2016-2025 était également en cours d’adoption.
M. RUBEN ZAMORA (El Salvador) a estimé que pour arriver au développement durable, il était fondamental que la communauté internationale abordât les questions de l’égalité entre pays et générations, du respect de la souveraineté et des principes de responsabilité commune mais différenciée, ainsi que des vulnérabilités et des problèmes spécifiques à certains pays.
D’autre part, l’être humain doit être l’axe central et l’objectif ultime du développement. Après avoir appuyé l’engagement de son pays à la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Zamora a mis l’accent sur les dimensions multiples de la pauvreté et sur la nécessité de s’attaquer à leurs causes sous-jacentes. Il a indiqué qu’El Salvador avait cessé de mesurer la pauvreté à partir du critère du panier de la ménagère, reconnaissant que ce fléau affectait différentes personnes à des moments distincts de leur cycle de vie.
Si la pauvreté est difficile à n’importe quel âge, a-t-il dit, elle l’est encore davantage pour les personnes âgées lorsque les possibilités de s’en sortir deviennent restreintes. Dans ce cadre, M. Zamora a loué le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées.
Mme ABDULLAH A Y ALMUZAINI (Koweït) a souligné l’importance du renforcement du développement social, l’emploi décent pour tous, la pauvreté et l’inclusion sociale, relevant que des gains importants pouvaient être enregistrés. L’incorporation de la protection sociale dans un cadre institutionnel complet aurait pour effet de réduire les inégalités, a-t-elle noté.
S’agissant du suivi des mesures en faveur des personnes âgées, elle a proposé leur intégration en vue de réaliser les objectifs de développement durable. Concernant la jeunesse, elle a affirmé que les gouvernorats du Koweït jouaient un rôle déterminant pour préserver les jeunes de l’influence des groupes terroristes.
En matière de lutte pour l’élimination de la pauvreté, une loi a été votée pour aider les Koweitiens dans le besoin en vue de leur assurer une vie digne et une protection, a-t-elle soutenu. Quant aux autres catégories de personnes vulnérables notamment les personnes âgées, les malades et ceux qui pour une raison ou une autre ne sont pas en mesure de travailler, ils reçoivent une aide de l’État, a assuré la déléguée du Koweït.
Mme DESIRÉE DEL CARMEN CEDEÑO RENGIFO (Panama) a indiqué que son pays avait réussi à réduire de moitié la proportion de la population vivant dans la pauvreté, c’est-à-dire avec « moins d’un balboa par jour ». Elle a estimé que le développement du capital social était « un élément clef pour renforcer le leadership communautaire, l’unité des familles au niveau local et les liens sociaux territoriaux ». Elle a appelé les États Membres à adopter des mesures concrètes pour prévenir la violence et améliorer le bien-être des familles, « afin d’édifier une société saine et vertueuse ». Mme Cedeño Rengifo a ajouté qu’il fallait améliorer l’inclusion de l’adulte majeur dans les politiques sociales.
Le Ministère des relations extérieures du Panama a inclus des jeunes dans la délégation qui participe à la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, s’est félicitée la représentante. Ensuite, elle a reconnu le rôle social des personnes handicapées qui constituent 11,3% de la population panaméenne, et, notant que 90 000 foyers vivent dans des conditions de pauvreté, elle a assuré que le Gouvernement s’efforçait de garantir les droits de ces personnes.
M. JASEM K. S. HARARI (Libye) a estimé que l’impact des crises économique et financière, ainsi que des conflits et du terrorisme mettaient à mal les efforts des États Membres dans divers domaines du développement social. En dépit des problèmes rencontrés par le Gouvernement libyen, des politiques d’investissement dans la formation professionnelle des jeunes ont été élaborées.
Des initiatives sont aussi prises en vue de l’autonomisation des femmes. Il a en outre rappelé que la Libye avait été l’un des premiers pays à appuyer, au début des années 1980, des politiques d’inclusion des personnes handicapées dans la vie sociale.
M. NICOLA TEGONI, Observateur de l’Ordre souverain et militaire de Malte, a expliqué que l’Ordre de Malte avait de tout temps été actif sur le plan humanitaire. Il gère notamment des hôpitaux, des programmes de secours d’urgence, des services d’ambulance, le soutien aux lépreux, les abris pour les sans domicile fixe, ainsi que des maisons de retraite. En outre « le Fonds pour les personnes oubliées » a été mis en place par l’Ordre de Malte en 2011. Depuis 32 ans, l’Ordre organise une colonie de vacances en Europe pour les enfants handicapés et il gère, au plan national, des colonies en Albanie, en Autriche, en Belgique, en Italie, en ex-République yougoslave de Macédoine, en Hongrie, en Roumanie, en Suisse et au Liban.
S’agissant des activités aux profit des personnes âgées, l’Ordre gère un ensemble de centres spécialisés en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, au Chili et au Mexique, a encore expliqué l’observateur qui a précisé que l’Ordre avait des corps de volontaires dans 23 pays d’Europe.
Saluant l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, Mme DANIELLE LARRABEE, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a souligné l’importance que celle-ci accordait à la mobilisation des ressources locales. Elle a rappelé que l’une de ces ressources les plus significatives était le volontariat. « La contribution des volontaires peut constituer un soutien matériel et moral pour impliquer les communautés locales et atteindre les groupes les plus vulnérable », a-t-elle déclaré, avant de rappeler que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge disposait de 17 millions de volontaires à travers le monde.
Citant ensuite, en exemple, le rôle primordial des volontaires dans la lutte contre le virus Ebola, l’assistance aux réfugiés en Syrie, les campagnes de vaccination contre la poliomyélite ou de prévention du paludisme ou du VIH/sida, elle a rappelé que l’inclusion sociale était l’une des priorités de la FICR grâce au volontariat qui en est « un vecteur crucial ».
« Constituant la moitié de notre force de volontaires, les jeunes acquièrent des compétences importantes via leur engagement et participent activement à la gouvernance de la FICR », a-t-elle encore insisté, en appelant les États Membres à fournir les ressources et les formations nécessaires pour développer le volontariat qui peut « libérer le potentiel de milliards de personnes pour améliorer la vie de leurs communautés et réaliser un développement durable inclusif de tous ».
Mme CARLA MUCAVI, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est réjouie du fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mette en avant l’importance de la dimension sociale du développement. Insistant sur la nécessité d’adopter une approche « holistique, intégrée et centrée sur l’humain pour réaliser ce Programme, la représentante a souligné « le rôle essentiel » que peuvent jouer les coopératives, en particulier celles qui regroupent des fermiers ou des agriculteurs.
Elle a également rappelé l’importance de la protection sociale pour éradiquer la faim et la pauvreté. « Quand ils sont mis en place à grande échelle, les systèmes de protection sociale peuvent aussi contribuer à réduire le fossé de la pauvreté et à autonomiser les familles et les communautés », a-t-elle ajouté, expliquant que ces systèmes permettaient notamment de sécuriser les revenus de ces familles et de leur faciliter l’accès à une meilleure alimentation, à de meilleurs soins de santé et à une meilleure éducation.
La représentante a poursuivi en soulignant que si la croissance économique était un facteur clef de la réduction de la faim, de la pauvreté et de la malnutrition, elle devait pour cela être inclusive et offrir des opportunités pour améliorer le niveau de vie des plus pauvres. « Améliorer la productivité et les revenus des petits propriétaires terriens et de leurs familles est aussi une clef du progrès », a-t-elle conclu en appelant les États Membres à se mobiliser le 16 octobre prochain pour la Journée mondiale de l’alimentation dont le thème cette année est « Protection sociale et agriculture: briser le cycle de la pauvreté rurale ».
M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que du point de vue de son organisation, la prise en compte par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 du développement durable inclusif, de l’emploi productif et décent pour tous, donne à ce Programme toute la légitimité et lui confère une vision plus globale du développement.
L’OIT est disposée à aider les États à mettre en œuvre ses principales conventions afin de parvenir aux objectifs dudit Programme, notamment en matière d’emploi décent. L’Organisation recommande en outre aux États de renforcer les cadres et institutions relatifs au travail, améliorer et accroître les opportunités d’emploi pour tous, mais aussi la qualité de l’emploi, a-t-il dit.
Il a également indiqué que l’OIT avait publié aujourd’hui un rapport sur le travail des jeunes, dans lequel elle montre que l’emploi des jeunes n’a pas progressé depuis le début de la crise économique et financière. Il se stabilise à un taux de 13%, alors qu’environ 43% des jeunes en âge de travailler dans le monde n’ont pas d’emploi.
Le rapport montre en outre que les jeunes femmes continuent d’être plus exposées au chômage que les jeunes hommes. Il montre aussi que les jeunes issus des pays à faibles revenus quittent très tôt l’école pour occuper un travail. Parmi ces jeunes, 31% n’ont aucune qualification, a-t-il expliqué. Devant tous ces défis, l’OIT se tient également prête à aider les États qui le souhaitent dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a encore assuré M. Cassidy.
Droits de réponse
La Fédération de Russie a précisé que la détérioration de la situation humanitaire en Ukraine était due aux agissements des autorités de Kiev qui bombardent notamment des infrastructures sociales, entraînant un nombre important de victimes. Il a insisté sur le fait que le cessez-le-feu dans la ville de Lougansk était respecté scrupuleusement. Il a également pointé du doigt la responsabilité des autorités ukrainiennes dans le fait que les retraités ne perçoivent pas leurs allocations, dans la difficulté d’accès des populations à la nourriture et aux médicaments. Ce qui, a-t-il dit, est contraire à la Convention européenne des droits de l’homme.
S’agissant des déplacés en Russie, il a fait observer qu’un million de déplacés en provenance de l’Ukraine bénéficiaient d’une aide humanitaire russe avec fourniture de médicaments. Il s’est donc insurgé contre les nombreuses tentatives de l’Ukraine visant à jeter le discrédit sur les autorités russes, les invitant à se concentrer sur les efforts pour une paix durable.
Le délégué de l’Ukraine a répondu que son pays continuait de souffrir de l’agression de la Fédération de Russie qu’il a accusée d’être à l’origine du maintien de conflits et de points chauds le long de sa frontière depuis plusieurs décennies, rendant difficile la possibilité de vivre dignement dans ces régions.
Il a également insisté sur le fait que la Russie avait annexé une partie de son pays. Pour le délégué ukrainien, son pays continuera de dénoncer cette situation d’agression tant que la Russie ne mettra pas un terme à ses tentatives de déstabilisation de l’Ukraine.