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La deuxième Conférence internationale sur la question de Jérusalem s’achève sur des appels à mettre fin à l’occupation

(Adapté de l’anglais)

La deuxième Conférence internationale sur la question de Jérusalem a eu lieu les 14 et 15 décembre à Djakarta, en Indonésie, sous l’égide du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Intitulée « Aborder le présent et construire l’avenir de Jérusalem », la Conférence était divisée en deux débats en plénière, l’un sur le statut de Jérusalem, et l’autre, sur les modèles de coexistence historiques et contemporains. 

Par ailleurs, un Forum de la société civile sous le titre « L’action de la société civile pour soutenir la justice en Palestine et la fin de l’occupation », également organisé par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, se déroule aujourd’hui dans la capitale indonésienne.

Le Coordonnateur résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Douglas Broderick, a déclaré à l’ouverture des travaux, au nom du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, que cette réunion avait lieu avec, comme toile de fond, une grave escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens.

« Ce n’est pas une coïncidence si Jérusalem a mis le feu aux poudres, comme ce fut le cas lors de l’Intifada en 2000, qui a ravi tant de vies des deux côtés », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a prévenu que « la persistance de la réalité d’un seul État menace de claquer la porte de la possibilité d’atteindre l’objectif de la solution à deux États », en invitant à « faire résonner avec force les voix de tous ceux qui, des deux côtés, désirent faire prévaloir la paix ».

Il importe que les dirigeants mettent un frein à l’incitation à la violence, que les Forces de sécurité israéliennes veillent à un usage mesuré de la force en réponse aux incidents et que toutes les parties prenantes remédient à l’absence d’horizon politique pour mettre fin à l’occupation et atteindre une solution négociée à deux États », a encore préconisé le Secrétaire général.

L’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, a expliqué, quant à lui, que cette ville était « le cœur de l’État de Palestine », et qu’il fallait que soit mis fin à l’occupation israélienne.

« La question de la Ville sainte (Haram Al sharif) est au centre de ce que cela signifie d’être palestinien.  En finir avec l’occupation contribuerait à sauver la solution à deux États », a-t-il affirmé.

La Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, Mme Retno Lestari Priansari Marsudi, a rappelé, quant à elle, le jumelage des villes de Djakarta et Jérusalem, avant d’exprimer le vœu que la Conférence puisse contribuer « à remettre la question palestinienne sous les feux de la rampe de la communauté internationale ». 

L’esprit de coexistence est le fondement nécessaire à un processus de paix dont l’objectif ultime consisterait à mettre fin à l’occupation illégale et à favoriser un avenir meilleur pour les Palestiniens, a déclaré en substance la Chef de la diplomatie indonésienne et Présidente de la Conférence.

Son homologue palestinien, M. Riad Al-Malki, qui s’exprimait au nom du Président palestinien Mahmoud Abbas, a appelé les participants à la Conférence à agir résolument pour que ce qu’ils disent dans leurs discours se traduise par un soutien politique, diplomatique et financier accru des États Membres des Nations Unies et de l’OCI.

« Jérusalem est le cœur qui bat de la terre sainte et le socle de l’identité et du futur des Palestiniens, mais ses sites sacrés et son histoire subissent des attaques », a-t-il dit.

« Il nous faut à tout prix éviter d’injecter une dimension religieuse au conflit », a recommandé le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Desra Percaya (Indonésie), pour qui les États Membres des Nations Unies ont une responsabilité collective vis-à-vis de Jérusalem.

Pour M. Percaya, il s’agit également de préserver le statu quo d’ Al-Haram al-Charif, conformément aux accords qui existent entre Israël et la Jordanie, de même que le rôle spécial du Roi de Jordanie, en tant que gardien des lieux saints.  Il a enfin exhorté les autorités israéliennes à respecter le droit international et les accords antérieurs.

À l’occasion du débat sur les modèles de coexistence historiques et contemporains, les experts ont fait des exposés sur l’histoire ancienne et actuelle de Jérusalem.

Le professeur d’université et auteur basé à Ramat Gan, M. Menachem Klein, a mis l’accent sur le fait qu’avant 1948, les habitants de la ville parlaient de nombreuses langues, qu’Arabes et Juifs vivaient côte-à-côte dans ce qui était alors une ville cosmopolite, où il n’existait pas de « frontières mentales » séparant les zones musulmanes et juives. 

Évoquant ses visites récentes à Jérusalem, le recteur de l’Université publique Syariff Hidayatullah de Djakarta, M. Azyumardi Azra, a mis en relief la nécessité de faire entendre davantage les modérés de sorte qu’ils puissant jouer un plus grand rôle sur le chemin de la paix.

« Il faut maintenant intensifier les dialogues, d’abord entre les Musulmans, et entre les Juifs, puis entre les différents groupes », a-t-il déclaré.

Pour la Chef du Département d’architecture de l’Université Cambridge, Mme Wendy Pullan, la violence actuelle et l’intransigeance d’Israël ne « laissaient guère d’espoir pour la création d’espaces publics communs ».

Ouvrant le Forum de la société civile, le Directeur général pour la coopération multilatérale, du Ministère des affaires étrangères de l’Indonésie, M. Hasan Kleib, a réitéré l’appui de son pays au peuple palestinien et à sa lutte.  Il a dit l’importance de maintenir l’attention sur « ces nombreuses décennies de lutte en vue de l’établissement de son propre État », compte tenu du paysage politique et de sécurité changeant au Moyen-Orient, avec des inquiétudes profondes suscitées par la Syrie, la Libye et Daech.

Parmi les participants à ce Forum, il y a avait notamment des représentants des 800 organisations de la société civile accréditées auprès du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, qui, selon M. Percaya, fournissent des informations cruciales et en temps voulu sur les violations des droits de l’homme.

Le soulèvement actuel est mené par les jeunes car ils ne supportent plus l’humiliation de l’occupation par Israël, a affirmé l’Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies.  « Nos jeunes explosent de frustration », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’ils faisaient preuve de courage, mais qu’ils étaient également déterminés à « mettre fin à leur misère et à l’occupation ».

Enfin, M. Mansour a mis l’accent sur le fait que cette rencontre se soit déroulée dans la troisième plus grande démocratie du monde et nation musulmane la plus peuplée.  Il a émis le vœu que la troisième Conférence internationale sur la question de Jérusalem, prévue en Afrique, contribue à faire avancer cette problématique.

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