Soixante-dixième session,
7e séance – après-midi
AG/DSI/3525

Les délégations s’inquiètent des coûts des armements et prônent le désarmement pour financer le développement

Le Président de l’Assemblée générale appelle les États à relancer le mécanisme du désarmement et réaliser de nouveaux progrès

Au sixième jour de son débat consacré au désarmement et à la sécurité internationale, la Première Commission a entendu 17 délégations et une allocution du Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Mogens Lykketoft.

Au cours du débat, les délégations se sont inquiétées des énormes coûts financiers absorbés par les armements et la course aux armements.  Selon le représentant du Venezuela, à l’horizon 2020, près de 11 milliards de dollars auront été investis dans les drones armés et plus de 90 pays ont aujourd’hui acquis ces armes, en dépit de leur caractère illégal au regard du droit international.  Son collègue du Bangladesh a, pour sa part, observé que les quelques pays dotés de l’arme nucléaire dépensaient plus de 105 milliards par an pour leurs programmes, alors que des recherches indiquent que seulement 50 milliards de dollars par an suffiraient pour diminuer de moitié la pauvreté dans le monde. 

Dans ce contexte, des délégations comme celle du Honduras ont plaidé pour un désarmement complet et une réaffectation des ressources ainsi épargnées dans le développement.  Le désarmement est d’autant plus urgent que les armes classiques sont de « véritables armes de destruction massive », partout où elles se trouvent, a dit la représentante de Saint-Marin.  La représentante du Cameroun a, de son côté, observé que les destructions causées par les armes légères et de petit calibre, les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions et les restes d’explosifs de guerre devaient entraîner la consolidation, l’universalisation et la mise en œuvre des instruments créés pour s’attaquer aux défis posés par ces armes.

D’autres délégations ont présenté les mesures de désarmement adoptées par leur gouvernement respectif.  La Côte d’Ivoire, par exemple, pour tenter d’enrayer la circulation illicite et la « trop forte présence » d’armes légères et de petit calibre dans son pays et à ses frontières, a entrepris de marquer toutes ses armes de défense et de sécurité et intensifié sa coopération avec son voisin le Libéria, les forces onusiennes et françaises.  Le Nicaragua, pour sa part, a mis en place un plan de contrôle et d’enregistrement des armes détenues par les civils et pour la confiscation des armes de guerre.  Grâce à ce plan, ce pays est devenu, selon un rapport de l’ONU, le sixième pays le plus sûr d’Amérique du Sud et le premier en Amérique centrale. 

Certaines délégations se sont inquiétées du manque de progrès dans les mécanismes onusiens dédiés au désarmement dû aux blocages liés essentiellement à un manque de volonté politique.  La délégation du Myanmar a estimé qu’il faudrait un effort politique collectif pour faire avancer le désarmement et sortir la Conférence du désarmement de l’impasse dans laquelle elle se trouve.   

Dans une allocution prononcée en ouverture de séance, le Président de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, a estimé qu’il y avait encore trop d’armes en circulation et, qu’en outre, de nouveaux programmes de fabrication ou de modernisation d’armes étaient actuellement à l’examen.  Il a également observé que les mécanismes multilatéraux dont dispose la communauté internationale pour aborder les questions de désarmement, notamment la Commission du désarmement et la Conférence du désarmement, étaient bloqués.  Parvenir à des accords sur des questions de désarmement est difficile et complexe, mais l’exemple de l’accord sur le nucléaire iranien montre que cela est possible, a-t-il dit. 

Seule puissance nucléaire participante au débat, le Pakistan a réaffirmé sa volonté de revitaliser la Conférence du désarmement, afin qu’elle puisse permettre la poursuite des négociations concernant des instruments de prévention de la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, des garanties négatives de sécurité et l’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires.  Il y a toutefois des doutes et des différends quant aux objectifs à assigner à ce dernier instrument, a déclaré sa représentante, estimant que le mandat du Groupe d’experts gouvernementaux mis en place sur le sujet faisait doublon avec celui de la Conférence du désarmement. 

La Première Commission poursuivra son débat général demain, vendredi 16 octobre, à 15 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a déclaré que, dès sa création, l’Organisation a mis l’accent sur le désarmement et la sécurité internationales.  Des progrès ont été accomplis dans ces domaines, a-t-il estimé, avec, notamment, l’interdiction de certaines armes, comme celles à sous-munitions, ou l’adoption de règles régissant le commerce des armes légères et de petit calibre.  Des progrès ont également été enregistrés en matière d’armes chimiques, avec l’adoption de conventions et des processus de destruction de certains arsenaux.  Toutefois, a déploré le Président de l’Assemblée générale, il y a encore trop d’armes en circulation et le désarmement nucléaire n’est pas atteint.  Pire, a-t-il affirmé, des programmes de développement de nouvelles armes et de modernisation d’arsenaux existants sont lancés, et de nouvelles armes font leur apparition, comme les dispositifs autonomes létaux.

Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs regretté qu’à l’heure où la communauté internationale dispose d’une kyrielle d’instruments en matière de désarmement, des blocages perdurent, notamment à la Commission du désarmement et à la Conférence du désarmement.  Certes, parvenir à des accords sur des questions de désarmement est difficile et complexe, a reconnu M. Lykketoft, mais l’accord sur le nucléaire iranien a montré, à son avis, que cela reste possible.  Dans ce contexte, il a lancé un appel à toutes les délégations afin que des progrès obtenus par le passé puissent se perpétuer.

Mme TEHMINA JANJUA (Pakistan) a assuré que son pays était un État doté de l’arme nucléaire responsable, « notre politique en la matière étant axée sur la sécurité nationale et l’autodéfense ».  Ajoutant que la politique sécuritaire nucléaire du Pakistan continuait de reposer sur la dissuasion, elle a assuré que son pays continuerait de contribuer, au sein de la communauté internationale, au règlement des questions de sécurité et de stabilité nucléaires.  La représentante a souligné que des doutes et des différends persistaient quant aux objectifs à assigner à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, le mandat confié au Groupe d’experts gouvernementaux sur le sujet faisant doublon avec celui de la Conférence du désarmement.  La représentante a, par ailleurs, plaidé pour la revitalisation de la Conférence du désarmement, au sein de laquelle doivent pouvoir être négociés un instrument de prévention de la militarisation de l’espace et des garanties négatives de sécurité.

M. DANIELE BODINI (Saint-Marin) a salué l’attention croissante portée par la communauté internationale aux conséquences humanitaires des détonations nucléaires.  Des efforts accrus doivent être consentis pour parvenir à l’interdiction et à l’élimination des armes nucléaires, a-t-il ajouté, avant de réaffirmer la confiance de son pays dans le rôle de clef de voûte du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Sur les armes classiques, M. Bodini a estimé qu’elles étaient pour des sociétés entières de véritables armes de destruction massive.  L’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes et son universalisation devra justement permettre d’assainir le flux d’armes classiques qui alimente la criminalité transnationale organisée et les réseaux terroristes, a-t-il souhaité.

M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a déploré que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) ne soit toujours pas entré en vigueur, tout en soulignant que les armes légères et de petit calibre, les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions et les restes d’explosifs de guerre continuaient de tuer, de mutiler et de nourrir la violence armée.  À son avis, les instruments créés pour s’attaquer aux défis posés par ces armes doivent encore être consolidés, universalisés et mis en œuvre.  Le représentant a précisé que pour les pays en développement, c’est le besoin de la maîtrise et du contrôle des armes classiques et des nouveaux défis tels que le terrorisme, qui relève de la plus haute importance.

En ce qui concerne le terrorisme, le représentant a indiqué que son pays, de même que les autres pays du Bassin du Lac Tchad, étaient depuis quelque temps confrontés aux actes terroristes répétés de la secte islamiste Boko Haram.  À la suite de ces incidents, a-t-il dit, les autorités ont décidé de renforcer le dispositif opérationnel de sécurisation des zones touchées par les violences, d’intensifier les campagnes de sensibilisation des populations et d’établir de nouvelles mesures de sécurité dans les villes du pays.  En outre, a conclu le représentant, les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad ont mis sur pied, sous les auspices de l’Union africaine, une Force multinationale mixte, ayant N’Djamena pour quartier général. 

M. ISSA OUMAR (Niger) a fait valoir « l’écart énorme » entre l’efficacité des moyens de contrôle et du traçage des armes illicites et le rapide progrès de la science, de la technologie et de l’électronique qui entoure la production et la circulation de ces armes.  Aussi, a-t-il approuvé la mise en œuvre d’initiatives régionales comme la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de 2000 sur les armes légères et de petit calibre.

Pour le délégué, l’objectif d’un « désarmement total de l’humanité tout entière » reste entier.  Et le Niger, bien que quatrième producteur mondial d’uranium, a-t-il rappelé, reste favorable à l’adoption d’une Convention internationale sur le non-usage des armes nucléaires car il est convaincu que rien ne garantit l’humanité contre une explosion ou un usage accidentel de l’arme nucléaire.  De la même façon, il soutient la conclusion d’un traité sur l’interdiction des matières fissiles et appelle à ce que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ne tarde plus à entrer en vigueur.

M. ATM RAKEBUL HAQUE (Bangladesh) a souligné que l’engagement de son pays en faveur du désarmement découlait de sa Constitution qui prévoit une telle obligation.  Il a salué le récent accord relatif au programme nucléaire iranien et l’accession de la Palestine au TNP.  Alors que les quelques pays dotés de l’arme nucléaire dépensent plus de 105 milliards de dollars par an pour leur programme, les recherches montrent que 50 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour diminuer de moitié la pauvreté, a-t-il indiqué.  Saluant la récente ratification par l’Angola du TICEN, il a déploré que ce Traité ne soit pas encore entré en vigueur et exhorté les pays de l’Annexe II à le ratifier sans délai. M. Haque a par ailleurs invité les États à faire montre de la volonté politique nécessaire pour que la Conférence du désarmement sorte de l’impasse dans laquelle elle se trouve.  Enfin, le délégué s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes et salué l’adoption du document final de la première Conférence des États parties qui s’est tenue à Cancun cet été.

M. CLAUDE STANISLAS BOUAH-KAMON (Côte d’Ivoire) a mis l’accent sur le terrorisme, une conséquence de la « trop forte présence » d’armes dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest, qui nécessite, pour être combattu, davantage de vigilance et de coopération aux niveaux régional et mondial.  Les agissements de Boko Haram devenu « État islamique en Afrique de l’Ouest » entravent gravement le développement de la zone et risquent de compromettre la réalisation de l’Agenda de développement 2030, a-t-il souligné.  Face aux menaces des groupes terroristes qui opèrent au Mali, les autorités ivoiriennes ont pris des mesures pour renforcer le dispositif sécuritaire dans la zone frontalière et adopté en juillet 2015 une loi « visant à réprimer efficacement le terrorisme », a-t-il indiqué.

De même, le représentant s’est dit préoccupé par les désaccords persistants sur le désarmement nucléaire et l’échec de la neuvième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il a donc appelé de ses vœux la conclusion d’une Convention générale sur le désarmement et l’institution d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, à l’instar des pays africains qui ont opté depuis 2009 pour une telle zone.  Il a en revanche souhaité que « les avantages » liés à l’utilisation civile de l’énergie nucléaire soient « profitables au plus grand nombre de pays ».  À cet effet, la Côte d’Ivoire entend accroître sa coopération avec l’AIEA, a-t-il indiqué.

Enfin, a expliqué le représentant, la Côte d’Ivoire a entrepris de marquer toutes ses armes de défense et de sécurité avec l’aide du Japon et du PNUD et elle demande un transfert de technologies de marquage et de traçage.  Elle a également accru sa coopération avec le Libéria et les forces onusiennes et françaises pour entraver la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre sur la frontière ouest du pays.

M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) s’est déclaré déçu que la communauté internationale n’ait pas pu parvenir à un consensus à la neuvième Conférence d’examen du TNP, au risque de miner sa crédibilité et son régime.  Même si ce texte n’était pas parfait, il aurait pu satisfaire tout le monde, a encore déclaré le représentant.  En tant qu’État partie au Traité de Tlatelolco créant une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, le Nicaragua reste en faveur de la création d’une telle zone au Moyen-Orient comme le prévoient les résolutions de 1995 et de 2010.  De telles zones sont de nature à favoriser la paix, a dit le représentant. 

Le représentant a également souligné que son pays avait mis en œuvre le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects ainsi que l’instrument international de traçage des armes.  En outre, a-t-il dit, le Nicaragua a mis en place un plan de contrôle et d’enregistrement des armes détenues par les civils et pour la confiscation des armes de guerre.  Grâce à ce plan, son pays est devenu, selon un rapport de l’ONU, le sixième pays le plus sûr d’Amérique du Sud et le premier en Amérique centrale, s’est réjoui le représentant.   

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a salué le récent accord sur le nucléaire iranien, « qui fera régner davantage de sécurité dans notre région ».  Partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, l’Afghanistan est convaincu que les recours à ces mécanismes est le meilleur gage de sécurité internationale, a-t-il affirmé.  Le représentant a ensuite déploré l’absence d’avancée sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, saluant par ailleurs l’attention grandissante portée par la communauté internationale à la dimension humanitaire des détonations nucléaires.  Sur la situation dans son pays, il a souligné l’importance d’y assurer une pleine mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  De même, l’application du Traité sur le commerce des armes, pour être efficace, devrait se fonder sur une connaissance approfondie du terrain, a-t-il indiqué.  Les champs de mines entravent le développement de mon pays en retardant d’importants projets de construction d’infrastructures, a aussi noté M. Saikal.  À cet égard, il a souligné l’importance de financer les programmes internationaux de déminage en Afghanistan en vue de parvenir à l’objectif fixé par le Convention d’interdiction des mines antipersonnel de débarrasser complètement le territoire afghan de ces armes.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a notamment déclaré que la militarisation de l’espace était incompatible avec des activités spatiales durables.  Le Brésil, coauteur de résolutions sur ce thème, est pleinement engagé dans le renforcement du cadre juridique multilatéral destiné à préserver un environnement extra-atmosphérique pacifique et sûr, a-t-il expliqué.  Il a également appuyé le projet sino-russe relatif à la prévention du déploiement d’armes dans l’espace et de la menace ou de l’emploi de la force contre des objets spatiaux.  Par ailleurs, le représentant a rappelé que son pays avait dirigé le Groupe d’experts gouvernementaux établi par la résolution 68/243 relative aux progrès de l’informatique et des télécommunications et sécurité internationale.  Le rapport qui a découlé de nos travaux a permis d’avancer sur des aspects importants des activités dans le cyberespace, a-t-il affirmé.

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire Lao) a estimé que  l’existence des armes nucléaires restait préoccupante pour tous les pays, leur élimination totale étant, à son avis, la seule garantie qu’elles ne seraient jamais utilisées.  Or, on constate que le désarmement nucléaire est à la peine comme le montre l’échec de la neuvième Conférence d’examen du TNP en mai dernier, même si l’on peut se féliciter par ailleurs de la signature sur le nucléaire iranien, a-t-il indiqué.  Il a également déploré la non-entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, 19 ans après son adoption, appelant les huit États de l’annexe II qui ne l’ont pas encore ratifié à le faire au plus vite.  Le représentant a également appelé les États qui n’ont pas encore ratifié la Convention d’Oslo sur les mines antipersonnel à le faire et à accorder leur aide aux pays engagés dans le déminage.  Tous les pays doivent travailler ensemble pour éliminer les défis en matière de désarmement, a conclu le représentant. 

M. ALFREDO TORO (Venezuela) a déploré l’échec de la Conférence d’examen du TNP causée par l’opposition d’une poignée de pays.  Il a, en revanche, salué la conclusion de l’accord « historique » sur le nucléaire iranien et invité les parties à faire preuve de volonté politique pour une bonne mise en œuvre de cet accord.  Il est à espérer qu’il permette la levée de toutes les mesures coercitives unilatérales et autres sanctions qui frappent l’Iran et autres pays, a affirmé le représentant.  Il s’est aussi félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes, avant de condamner le transfert d’armes à des groupes armés par certains États, dans le but de déstabiliser des gouvernements.

M. Toro a ensuite déclaré qu’à l’horizon 2020, près de 11 milliards de dollars auront été investis dans les drones armés, citant les résultats d’une étude.  Aujourd’hui plus de 90 pays ont acquis ces armes, alors que leur utilisation est illégale au regard du droit international.  Il est urgent que la communauté internationale examine cette question et crée un instrument interdisant ces armes, a conclu le représentant.    

Mme ELSA HAILE (Érythrée) a notamment plaidé pour le renforcement des mécanismes régionaux de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, qui sape la stabilité des pays de la corne de l’Afrique, ainsi que celle des États riverains de la mer Rouge.  À ce propos, elle a souligné que son pays continuerait de participer aux activités du Centre régional sur les armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs, la corne de l’Afrique et les États limitrophes, et qu’à celles entreprises dans le cadre de la Déclaration de Nairobi sur la présence excessive des armes légères et de petit calibre.

M. ABDULAZIZ A M A ALAJMI (Koweït) a déploré le manque d’avancée significative vers l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, en raison du manque de volonté politique des États dotés. Israël entrave ce projet, par son entêtement à vouloir se tenir en-dehors du régime de non-prolifération et son refus de placer ses installations nucléaires sous la vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a affirmé le représentant.  Il a appelé à redoubler d’efforts collectifs pour débarrasser la région d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Enfin, il a souhaité que l’Iran respecte pleinement ses obligations en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire et s’abstienne de s’ingérer dans les affaires étrangères d’autres pays. 

Mme ROSA ELENA LOBO JUAREZ (Honduras) a déploré que 19 ans après son adoption, le TICEN ne soit pas toujours entré en vigueur, alors qu’il représente un outil fondamental dans le processus du désarmement nucléaire. Les pays qui ne l’ont pas encore ratifié sont priés de le faire afin de permettre son entrée en vigueur, a demandé la représentante. Mme Lobo a également souligné que les pays de sa région souffraient des affres du commerce illicite des armes légères et de petit calibre. C’est pourquoi le Honduras a ratifié cet instrument et estime que le désarmement est un moyen de parvenir aux objectifs de ce traité, en réutilisant les ressources ainsi épargnées au profit du développement, a conclu sa représentante.   

M. MAUNG WAI (Myanmar) a souligné l’élan dont bénéficie l’engagement humanitaire qui provient de la position commune adoptée par la Commission sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, en remerciant l’Autriche d’être à l’origine de cette initiative que son pays devrait bientôt rejoindre.  Regrettant l’échec de la dernière Conférence d’examen du TNP, le représentant a souligné la nécessité de se concentrer sur les autres actions de suivi figurant dans le document final de la Conférence de 2010, et qui doivent encore être mises en œuvre, y compris le plan d’action en 22 points sur le désarmement nucléaire.  L’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires ne saurait se substituer à l’élimination totale des armes nucléaires, a-t-il encore affirmé, avant d’encourager tous les États à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour que la Conférence du désarmement sorte de l’impasse dans laquelle elle se trouve.

M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a rappelé que son pays avait été un défenseur ardent de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des essais nucléaires et qu’il appelait à l’ouverture sans délais de négociations sur un Traité d’interdiction de la production de matière fissile.  Il a ajouté qu’en tant que Président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Serbie avait organisé en 2015 plusieurs réunions de haut niveau destinées à faire progresser la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur les armes de destruction massive.  En matière d’armes classiques, l’OSCE est de longue date active dans la lutte contre la circulation illicite de ces arsenaux et leur prolifération, a-t-il indiqué, ajoutant que les experts de cette organisation étaient prêts à partager leurs connaissances dans le cadre de la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes. 

 

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