En cours au Siège de l'ONU

Comité spécial de la décolonisation,
Séance d’organisation de la session de 2015, 1re séance – matin
AG/COL/3273

Le Comité spécial de la décolonisation organise sa session de 2015 et décide que le Séminaire régional des Caraïbes aura lieu à Managua, au Nicaragua, du 19 au 21 mai

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, connu sous le nom de « Comité spécial des Vingt-Quatre », a tenu ce matin une séance d’organisation des travaux de sa session de 2015.  Le Comité a notamment décidé que le Séminaire régional des Caraïbes se tiendra cette année au Nicaragua, du 19 au 21 mai.

« Cette année marque le cinquante-cinquième anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et le point de mi-parcours de la troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme », a fait remarquer le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans un message lu par le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques par intérim, M. Jens Anders Toyberg-Frandzen. 

Dans son message, le Secrétaire général a souligné les mesures importantes prises en 2014 par le Comité pour poursuivre son travail de décolonisation.  Il s’est félicité de la visite effectuée par des membres du Comité dans un des territoires non autonomes inscrits sur la liste du Comité, la Nouvelle-Calédonie, faisant remarquer que c’était la première mission de ce type depuis 2007.  De manière générale, il a salué la coopération constructive de plus en plus grande entre le Comité, les puissances administrantes et les territoires non autonomes.

Aujourd’hui, 17 territoires non autonomes sont toujours inscrits à l’ordre du jour du Comité, a noté le Secrétaire général en demandant aux membres du Comité de veiller à ce que leur travail et actions restent guidés par les principes de la Charte des Nations Unies.  Tout en se félicitant des progrès accomplis en matière de décolonisation pendant les 70 dernières années, le Secrétaire général a rappelé que la mise en œuvre du mandat de décolonisation n’était toujours pas achevée.

Pour faire avancer ce processus, M. Xavier Lasso Mendoza, de l’Équateur, qui a été élu par acclamation Président du Comité spécial pour la session de 2015, a invité les membres du Comité à jeter des passerelles entre les parties concernées, comme l’a demandé l’Assemblée générale.  Le Président a ensuite fait part des résultats obtenus par les réunions organisées par le Comité en 2014 avec les puissances administrantes.

Le 26 novembre 2014, une première réunion officieuse a eu lieu avec le Représentant permanent de la Nouvelle-Zélande, sur la question des îles Tokélaou.  Elle a permis d’examiner les différents aspects de la vie des habitants de ce territoire et de reporter l’examen de la décision relative à un futur acte d’autodétermination concernant le statut du territoire afin de se concentrer d’abord sur l’amélioration des conditions de vie des populations des îles.

Le 9 décembre 2014, a poursuivi le Président, c’est avec le Représentant permanent adjoint de la France que le Comité s’est réuni.  Si le Gouvernement de la France a créé les mécanismes nécessaires pour répondre aux questions liées aux listes électorales spéciales, il lui reste à prouver que ces mécanismes sont utiles et pertinents, a-t-il indiqué.  Le Président a aussi signalé que la gouvernance en Nouvelle-Calédonie s’était détériorée depuis le 16 décembre 2014, date depuis laquelle le territoire n’a plus de gouvernement fonctionnel, et ce malgré l’élection d’un nouveau gouvernement par le Congrès territorial.  Nous suivons de près cette crise institutionnelle, a assuré M. Lasso Mendoza en précisant que le Comité observait avec préoccupation la crise institutionnelle en Nouvelle-Calédonie en s’inquiétant de la manière dont elle pourrait affecter le processus de décolonisation du territoire non autonome.   

Le Président du Comité a tenu à rappeler les termes de la résolution adoptée par l’Assemblée générale en décembre 2014 au sujet de la Nouvelle-Calédonie.  Ce texte souligne l’importance du dialogue permanent entre les parties, ainsi que le rôle de suivi du Comité spécial.  Il estime en outre nécessaire de mettre en place un registre électoral juste et transparent en vue de l’exercice de l’autodétermination.  L’Assemblée générale a aussi recommandé d’informer le peuple de la Nouvelle-Calédonie sur ce processus. 

« La décolonisation n’est pas un processus dont les étapes se suivent de manière automatique », a fait remarquer M. Lasso Mendoza en rappelant l’obligation de recourir à la Charte des Nations Unies dans ce domaine.  Il a recommandé à l’ONU de procéder à des analyses au cas par cas.  Il a annoncé que le Comité se réunirait bientôt de nouveau avec le représentant de la France, ainsi qu’avec le représentant d’un des principaux mouvements indépendantistes de Nouvelle-Calédonie.

M. Lasso Mendoza a aussi rendu compte aux membres du Comité de la réunion avec le Représentant permanent du Royaume-Uni qui a réaffirmé la position de son pays sur le rôle du Comité et la relation qu’entretient son pays avec les territoires qu’il administre.  J’ai rappelé au représentant du Royaume-Uni que les résolutions sur le processus de décolonisation ont toutes été approuvées par l’Assemblée générale, a dit le Président.  Enfin, il a indiqué qu’aucune réunion n’avait eu lieu avec la Mission permanente des États-Unis auprès des Nations Unies concernant les territoires non autonomes administrés par ce pays, mais a dit qu’il espérait que cela devrait se faire d’ici peu.

Le Comité entend aussi organiser une réunion du Bureau avec le Secrétaire général pour étudier les moyens novateurs qui permettraient de faire progresser le processus de décolonisation au cas par cas, a annoncé le Président.

Ce matin, le Comité spécial de la décolonisation a également examiné l’organisation du Séminaire régional des Caraïbes, qui se tiendra au Nicaragua, du 19 au 21 mai, c’est à dire au moment où sera observée la Semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes, célébrée chaque année en mai.  L’anglais, l’espagnol et le français seront les langues officielles du Séminaire, a aussi décidé le Comité qui a approuvé les Directives et le Règlement intérieur du Séminaire*.

La représentante du Nicaragua a exprimé la fierté qu’éprouve son pays d’accueillir ce Séminaire à Managua, le Nicaragua étant « une terre de révolutionnaires et de poètes, de lacs et de volcans ».  C’est la première fois qu’un tel séminaire est organisé dans un pays qui a un littoral à la fois sur l’océan Pacifique et sur la mer des Caraïbes, a-t-elle noté.

Le Président, son conseiller, les membres du Bureau ainsi que quatre autres membres du Comité, désignés par les groupes régionaux, se rendront à ce Séminaire.  Leurs frais de déplacement et d’hébergement seront à la charge de l’ONU, et il en sera de même pour trois experts et trois représentants d’organisations non gouvernementales dont la liste sera établie par le Président.  Les représentants élus des territoires non autonomes seront invités à participer au Séminaire, aux frais de l’ONU, selon la pratique habituelle du Comité, a-t-il été stipulé au cours de la réunion ce matin.  Enfin, les autres États Membres des Nations Unies, les puissances administrantes, les fonds et programmes de l’ONU et quelques organisations régionales seront également invitées, leur participation étant à leurs propres frais.

Intervenant en fin de séance, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a salué le dialogue établi entre les membres du Comité et les puissances administrantes, appréciant à cet égard que ces dernières soient invitées au Séminaire.

Le Comité a également élu les membres de son Bureau.  Ainsi, le Représentant permanent de Cuba, M. Rodolfo Reyes Rodriguez; celui de l’Indonésie, M. Desra Percaya; et celui de la République arabe syrienne, M. Bashar Ja’afari; ont été élus vice-présidents, ce dernier étant aussi désigné comme Rapporteur.

Le Comité a, d’autre part, adopté le programme de travail de sa session** de 2015.  Au titre de ses méthodes de travail, le Comité a décidé de ne pas attendre que le quorum soit atteint pour commencer ses séances de travail, mais, a précisé le Président, cela ne signifie pas que le quorum ne sera pas requis pour prendre des décisions.

Les pays et membre observateur suivants ont été autorisés à participer à la réunion d’organisation en tant qu’observateurs: Algérie, Argentine, Brésil, Guatemala, Saint-Siège, Kenya, Liban et Espagne.

 

 

*     A/AC.109/2014/17
**    A/AC/.109/2015/L.1 et A/AC/.109/2014/L.2

 

 

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