En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
66e séance – matin
AG/11734

L’Assemblée adopte des textes sur le dialogue entre les religions et la culture de paix qui prennent tout leur sens dans un monde en proie à l’extrémisme violent

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par consensus ses deux résolutions* annuelles sur le dialogue entre les religions et les cultures et sur la suite à donner au Programme d’action en faveur d’une culture de paix, qui, cette année, prennent tout leur sens dans un monde en proie à l’extrémisme violent, ont souligné les délégations.

Adoptée par consensus, la résolution sur la « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » engage les parties prenantes au Forum de l’Alliance des civilisations à continuer de promouvoir la compréhension mutuelle entre les différentes civilisations, cultures, religions et convictions.  À cet égard, l’Assemblée générale dit attendre avec intérêt la septième édition du Forum, qui se tiendra en Azerbaïdjan en 2016. 

« Les forces sombres de l’extrémisme qui sont en mouvement de Paris à Bagdad en passant par Beyrouth », selon les mots du représentant de l’Iran, montrent clairement que la réalisation et l’intensification du dialogue interculturel et interreligieux et la culture de paix sont peut-être plus importantes que jamais auparavant, a estimé le Vice-Président de l’Assemblée générale et Représentant permanent du Bahreïn.

Dans la résolution, l’Assemblée générale souligne l’importance de la modération, valeur que les sociétés doivent mettre au service de la lutte contre l’extrémisme sous toutes ses formes et encourage les efforts destinés à permettre aux voix de la modération de se faire entendre.  C’est précisément pour contrecarrer les chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du séparatisme et des doctrines mystificatrices, a expliqué le représentant du Maroc, que le Roi a inauguré, le 27 mars 2015, l’« Institut Mohammed VI de formation des imams ». 

Il s’agit d’un projet pilote destiné à accueillir des imams marocains et d’autres imams originaires de pays arabes, africains et européens, dans le but de leur enseigner les valeurs de l’Islam du juste milieu, de tolérance et d’ouverture, qui est le meilleur rempart contre les comportements extrémistes violents qui touchent actuellement le monde entier.  La résolution souligne, en effet, que le droit à la liberté d’expression comporte « des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales » et peut, en conséquence, être soumis à certaines restrictions nécessaires à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public ou de la santé ou de la moralité publiques.

À l’instar de son homologue du Maroc, le représentant de la Tanzanie a insisté sur le rôle des organisations et leaders religieux contre l’extrémisme violent.  Il a aussi insisté sur l’importance qu’il y a, dans cette lutte, à éduquer les jeunes pour les aider à se prémunir des activités illicites et des réseaux de la terreur.  Le représentant de l’Iran a confié qu’après les attentats de Paris, le Guide suprême a écrit sa deuxième lettre aux jeunes de l’Occident pour leur ouvrir les yeux.  Il a dit l’intention de sa délégation de présenter cette année encore à l’Assemblée générale un projet de résolution contre l’extrémisme violent.

La résolution sur « la suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » a été présentée par le représentant du Bangladesh qui a expliqué que le texte salue l’inclusion de la promotion de la culture de paix dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le fait que le Programme contienne des objectifs visant à la fois à bâtir des sociétés pacifiques, justes et inclusives et à traiter des moteurs des conflits et de la violence comme l’exclusion, les inégalités et l’absence d’état de droit ou d’institutions inclusives et comptables de leurs actes, contribuera énormément à la culture de paix conformément à la Décennie internationale du rapprochement des cultures 2013-2022, a commenté le Vice-Président de l’Assemblée générale.

La résolution souligne aussi que l’éducation est l’élément le plus important pour institutionnaliser la culture de paix, insiste sur le rôle des femmes et des jeunes dans la promotion de la culture de paix et note les initiatives de la société civile, en collaboration avec les gouvernements.  La résolution prie le Président de l’Assemblée générale d’envisager d’organiser un forum de haut niveau sur la mise en œuvre du Programme d’action, lequel se tiendrait à l’occasion de l’anniversaire de son adoption, le ou vers le 13 septembre.

Dans le contexte de la culture de paix, la question de Palestine doit rester une des priorités de la communauté internationale, a plaidé l’Observateur de la Palestine qui a tenu à prévenir que la paix est impossible sans respect du droit international et des droits de l’homme, et sans liberté.  Il a réaffirmé que la paix est « le choix stratégique, le choix politique, le choix moral » de l’État de Palestine et que malgré les compromis, les impasses, les reculs et les tragédies douloureuses, ce dernier reste engagé en faveur de la paix.

Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de reporter la paix et de laisser les extrémistes occuper le terrain, a dit l’Observateur.  Le temps est compté et la situation est intenable.  Il faut trouver une solution car c’est essentiel pour la paix régionale et internationale, a insisté l’Observateur.  L’Observateur a imploré la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, d’assumer ses responsabilités et de traiter des causes profondes du conflit.  La culture de paix exige que l’on honore les obligations politiques, juridiques et morales.  Nous appelons l’Assemblée générale à faire sa part, de manière urgente, a conclu l’Observateur.

L’Assemblée générale a également approuvé ce matin, par consensus, le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs**.  Le représentant de l’Iran a émis des « réserves sur certains éléments qui pouvaient être considérés comme une reconnaissance de l’État d’Israël ».

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal de l’ONU.

*A/70/L.20 et A/70/L.24; **A/70/573

CULTURE DE PAIX

Rapport du Secrétaire général (A/70/373)

Projets de résolution (A/70/L.20 et A/70/L.24)

Déclarations

M. JAMAL FARES AL ROWAIEI (Bahreïn), Vice-Président de l’Assemblée générale, a salué le rapport du Secrétaire général qui vient à un moment marqué par les attaques terroristes et les actes d’intolérance envers les réfugiés.  Les récents événements, a insisté le Vice-Président, montrent clairement que la réalisation d’une culture de paix et l’intensification du dialogue interculturel et interreligieux sont peut-être plus importantes que jamais auparavant.  Les défis liés à la culture de paix sont visibles partout dans le monde.

Ils le sont dans les conflits qui font rage partout dans le monde, déchirant les sociétés, ciblant des civils, bafouant le droit humanitaire et détruisant les bases du développement.  Ils le sont dans la violence, la mort et l’inhumanité que sème l’extrémisme violent.  Ils le sont dans la criminalité transnationale organisée, la corruption des gouvernements et les ennemis de la culture et de la diversité.  Ils le sont dans l’injustice de la pauvreté endémique, le manque d’opportunités ou d’accès aux services de base, la dégradation toujours plus grave de l’environnement et la discrimination subie par des millions de femmes et de filles dans le monde.

À la lecture du rapport du Secrétaire général, le Vice-Président a vu une nécessité « claire » pour la communauté internationale de s’adapter aux tendances actuelles du monde, d’aligner des stratégies et de fournir les ressources adéquates.  Les États Membres et le système de l’ONU doivent saisir l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU pour promouvoir encore plus une culture de paix fondée sur le respect, l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  La mise en œuvre rapide du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est « l’occasion rêvée ».

Le fait que le Programme contienne des objectifs et des cibles visant à la fois à bâtir des sociétés pacifiques, justes et inclusives et à traiter des moteurs des conflits et de la violence comme l’exclusion, les inégalités et l’absence d’état de droit ou d’institutions inclusives et comptables de leurs actes, contribuera énormément à la culture de paix conformément à la Décennie internationale du rapprochement des cultures 2013-2022.

La communauté internationale doit aussi appuyer de toute urgence les efforts pour mettre fin aux longs conflits comme celui en Syrie.  Tous les différends et tous les conflits ne peuvent être gérés par des médiateurs extérieurs ou des Casques bleus, a néanmoins prévenu le Vice-Président.  Les capacités nationales de gestion des conflits et de dialogue sont tout aussi vitales que la reconstruction de l’économie et des infrastructures. 

Aujourd’hui, a conclu le Vice-Président, nous avons plus d’une chance de développer une culture de paix, laquelle est l’approche la plus constructive et la plus préventive des conflits.  Face aux menaces de ceux qui veulent diviser le monde, l’Assemblée générale peut contribuer à la consolidation de la culture de paix en démontrant le pouvoir de la solidarité, en chérissant notre diversité et en continuant de faire des progrès vers les objectifs communs de paix, de droits de l’homme et de développement durable. 

Présentant le projet de résolution sur la « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix », M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a souligné que la paix est une partie intégrante de l’existence humaine.  Inculquer une culture de paix est une aspiration de toute l’humanité et l’essence même de la Charte des Nations Unies, a-t-il insisté.  Le monde, a-t-il poursuivi, fait face à trop de problèmes imputables à l’étroitesse d’esprit lesquels problèmes menacent notre objectif commun de progrès pacifiques et durables.  Les inégalités et la discrimination, et l’intolérance et la haine donnent de nouvelles dimensions aux conflits.  Aujourd’hui, les changements climatiques posent des défis formidables et le terrorisme et l’extrémisme violent s’érigent contre la paix et le développement.  Il est donc impératif d’inculquer la culture de paix, a insisté le représentant. 

Le projet de résolution, a-t-il expliqué, salue l’inclusion de la promotion de la culture de paix dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il souligne que l’éducation est l’élément le plus important pour institutionnaliser la culture de paix au profit de la compréhension mutuelle, d’une citoyenneté active et de l’exercice des droits de l’homme.  Il souligne aussi le rôle des femmes et des jeunes dans la promotion de la culture de paix, et en particulier l’importance d’une plus grande implication des femmes dans la prévention et le règlement des conflits.  Le projet de résolution note enfin les initiatives de la société civile, en collaboration avec les gouvernements, pour renforcer les capacités civiles dans l’amélioration de la sécurité physique des populations vulnérables menacées et dans la promotion du règlement pacifique des différends.  Le représentant a dit attendre avec intérêt le prochain Forum de haut niveau que le Président de l’Assemblée générale organisera, espérant qu’il contribuera substantiellement à la promotion de la culture de paix pour un monde « pro-peuple, pro-planète, inclusif, pacifique et durable pour tous ».

Présentant le projet de résolution sur la « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix », Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 inclut, dans ses objectifs, la promotion de la paix et de sociétés pacifiques et inclusives, en parfaite harmonie avec le projet de résolution qui rappelle l’invitation que l’Assemblée générale a faite à l’UNESCO de diriger la Décennie internationale du rapprochement des cultures.  La représentante a noté deux nouvelles activités de l’UNESCO, « Unite for heritage » qui célèbre l’héritage culturel et la diversité dans le monde et la Conférence des jeunes et l’Internet sur la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme.  Le projet de résolution se fonde sur près d’une décennie d’expérience sur le dialogue interreligieux et interculturel, a dit la représentante. 

Également sur le projet de résolution relative à « la promotion d’une culture de paix et d’un dialogue interreligieux », Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a souligné que notre vision d’un monde en harmonie et en paix était encore loin d’être atteinte.  Les conflits armés continuent de secouer diverses régions du monde.  Certains ont provoqué la dislocation des communautés, jetant des flots de réfugiés et de migrants sur les routes à une échelle jamais vue depuis plus de 50 ans.  Les violations massives des droits sont partout.  Le terrorisme est toujours une menace mondiale et semble revêtir des formes encore plus meurtrières, posant un défi sans précédent.  Dans le même temps, l’on observe une tendance croissante à la xénophobie et à l’intolérance religieuse, dont de nouvelles et meurtrières « marques » d’idéologie extrémiste qui se répandent dans le monde.  Tout ceci, a-t-elle insisté, exige une stratégie globale à long terme qui ne s’attaque pas seulement aux symptômes mais qui s’intéresse aussi aux causes profondes de l’extrémisme violent et du terrorisme, et cela passe par un dialogue élargi entre les religions et les civilisations.

Les grandes religions du monde ont des valeurs communes qui devraient nous unir et non nous diviser, a insisté la représentante.  Nous devons agir à l’unisson pour éliminer les préjugés et les stéréotypes, et nous engager dans un véritable dialogue constructif entre les cultures et les religions, dont l’objectif ultime serait de promouvoir la paix, de faire disparaître la suspicion et la méfiance, et de renforcer la compréhension entre les civilisations pour bâtir une culture mondiale de paix. 

M. OSCAR CABELO SARUBBI, Vice-Ministre des relations extérieures du Paraguay, a estimé que nous devons nous réengager vis-à-vis des valeurs et principes de la Charte afin notamment de permettre à l’humanité de vivre une vie meilleure.  Il a ajouté que si la culture de paix montre le chemin de la paix, il est aussi nécessaire de s’attaquer aux racines des conflits.  À cet égard, il faut donner la priorité aux besoins des populations les plus vulnérables.  Les États Membres sont appelés à réduire les fossés des inégalités dans les pays et entre les pays. 

Le Vice-Ministre a espéré que les ODD aideront à la réduction des inégalités, en particulier dans les pays en développement, y compris les petits pays insulaires et les pays sans littoral.  Pour parvenir à la culture de paix, il faut aussi une approche « universelle, indivisible et inaliénable » des droits de l’homme.  Il a souligné l’incompatibilité entre la démocratie et le racisme et mis l’accent sur l’importance de l’éducation qui est un outil fondamental pour promouvoir la culture de paix.  M. Sarubbi a rappelé que son pays était à l’origine de la proposition à l’Assemblée générale de faire du 30 juillet la « Journée mondiale de l’amitié ».  Cette Journée a été créée pour inspirer des initiatives favorables à la paix.  Elle contribue aux efforts de promotion du dialogue entre les civilisations, a dit le Vice-Ministre. 

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam) a rappelé que le 22 novembre dernier, les dirigeants de l’ASEAN ont adopté la « Déclaration de Kuala Lumpur » qui a formellement établi la Communauté de l’ASEAN.  Ils ont également adopté « ASEAN 2025: Forgeons l’avenir ensemble », au nom d’une communauté caractérisée par la riche diversité de ses populations qui vivent ensemble dans une région de paix, de sécurité, de stabilité, de croissance économique soutenue, de prospérité partagée et de progrès sociaux.  L’ASEAN ne saurait trop souligner l’importance de créer et de maintenir une culture de paix dans la région et au-delà.  L’ASEAN note donc l’importance de l’Objectif 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui engage à promouvoir des sociétés inclusives et pacifiques.  L’ASEAN attend avec impatience de retrouver les autres États Membres de l’ONU au septième Forum mondial de l’Alliance des civilisations qui aura lieu à Bakou du 25 au 27 avril 2016. 

Pour l’ASEAN, a poursuivi le représentant, tout acte de terreur est un acte de lâcheté qui doit être dûment condamné.  Les actes commis en France, en Iraq, au Liban, en Syrie, au Yémen et ailleurs dans le monde, nous rappellent qu’il faut rester vigilant et déterminé dans la lutte contre le terrorisme.  Il faut plus de coordination, a dit le représentant en manifestant la volonté de l’ASEAN de continuer à partager ses pratiques contre la radicalisation et l’extrémisme violent.  Il a d’ailleurs rappelé qu’en avril dernier, l’ASEAN a adopté la « Déclaration de Langkawi sur le Mouvement mondial des modérés » qui a reçu un vaste soutien de la communauté internationale dont les universités et les organisations de la société civile.

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a exhorté les dirigeants politiques et religieux à travailler main dans la main pour promouvoir le respect mutuel et la compréhension entre les personnes de religion, race ou foi différentes, et pour prévenir les conflits.  L’année prochaine, la Thaïlande accueillera à Bangkok un symposium international sur le dialogue interreligieux, organisé en coopération avec le Centre de recherches sur l'histoire, l'art et la culture islamiques de l’Organisation de la Conférence islamique (OIC).

Dans le même esprit, la Thaïlande a accueilli le mois dernier un Sommet mondial de la jeunesse, consacré à la culture de la paix, à l’entrepreneuriat, et à la recherche de solutions aux problèmes les plus urgents du monde.  Le représentant a mis l’accent sur la participation des femmes, « agents de la paix par nature », au processus de prise de décision, ainsi que sur le rôle des médias pour communiquer un message de paix et de tolérance.   Enfin, il a été d’avis que le développement durable doit favoriser la coexistence pacifique entre les nations. 

M. FAHAD MOHAMMAD (Koweït) a indiqué que dans son pays, la culture de paix était menacée par les tensions avec les États voisins et qu’elle relevait donc d’un combat permanent.  Ce que vit notre monde aujourd’hui est dû au rejet de l’autre et il faut réfléchir au pourquoi de cette intolérance et de ce refus de tenir compte de l’avis de l’autre.  Le représentant a appelé à des efforts, aux niveaux local et régional mais aussi international, pour transformer la culture de haine et de racisme en une culture de dialogue et de coexistence.  Le monde fait face au grave danger de l’extrémisme et du terrorisme et aucune société n’est à l’abri, a-t-il prévenu, ce qui impose un travail collectif pour rétablir un climat de paix et de dialogue.  Nous venons de voir des actes terroristes et des tentatives de semer le chaos et la peur dans nos sociétés, a rappelé le représentant.  Le Koweït, a-t-il dit, a lui-même connu cela en juin dernier dans un lieu de culte où une attaque a fait 27 martyrs, dans le but de semer chaos et zizanie.  « Cet acte honteux ne nous intimidera pas mais consolidera au contraire notre détermination face au terrorisme », a assuré le représentant. 

Le Koweït a ainsi relevé le seuil des libertés et cherche à promouvoir la tolérance et le dialogue sans discrimination de genre, de langue ou de religion.  Sa Constitution réitère que la justice, la liberté et l’égalité sont les trois piliers de la société, que la coopération entre citoyens est essentielle et que la paix et la sécurité sont la responsabilité de l’État mais aussi celle des citoyens.  La Constitution garantit la liberté de religion, d’expression et d’opinion et entend promouvoir un Islam modéré.  Une Commission destinée à promouvoir les valeurs de cet Islam et celles de l’unité de la société a été créée.  La culture de paix et du dialogue s’est ancrée dans la société koweïtienne avant sa Constitution moderne.  L’histoire du Koweït est en effet émaillée d’exemples de rapprochements entre civilisations et d’ouverture.  Le pays est certes petit mais il a toujours été un carrefour de rencontres entre différents peuples, ce qui fait qu’aujourd’hui, il abrite la majorité des religions et des cultures du monde.  Conformément à l’Objectif 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Koweït, a conclu le représentant, met l’accent sur la création d’une société pacifique et inclusive et sur la nécessité de consolider la paix et le dialogue entre les civilisations.  Le Koweït compte que l’ONU joue plus efficacement son rôle dans le cadre de l’Alliance des civilisations.

Mme ALMA KONURBAYEVA (Kazakhstan) a souligné que la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale sur la culture de paix suppose une action bien coordonnée entre le système des Nations Unies, ses États Membres, les organisations régionales et de toute autre partie prenante, en vue de lutter efficacement contre la pauvreté « qui est une source de conflits », et de promouvoir la cohésion et l’inclusion sociale, la participation pluraliste et démocratique et le développement durable.  Il faut également mettre l’accent sur les groupes ethniques, les minorités, les réfugiés et les personnes déplacées selon elle, et lutter contre l’extrémisme et les préjudices par l’éducation et la promotion des valeurs communes.

Le Kazakhstan, une nation de 130 groupes ethniques et presque 20 dénominations religieuses, a mis en place un mécanisme « unique » de dialogue interethnique et interreligieux.  L’Assemblée du peuple du Kazakhstan joue un rôle important dans l’édification de l’État.  Sur la question de la menace terroriste qui se cache sous une rhétorique religieuse, la représentante a repris les propos du Secrétaire général selon lesquels « les religions ne tuent pas, ce sont les hommes qui tuent ».  Elle a redit l’intention de son gouvernement d’organiser au plus tôt un Forum de haut niveau des Nations Unies sur le thème « l’Islam contre le terrorisme » pour contribuer à dépasser la crise de confiance et la haine.  Elle a invité tous les États Membres à soutenir cette initiative et à présenter un front uni à la nature destructive du radicalisme et de l’extrémisme violent.

M. RAMADHAN MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a voulu que l’on travaille « collectivement et résolument » pour lutter contre les activités criminelles des acteurs non étatiques comme Daech, Boko Haram, Al-Chabab et autres, en bloquant leurs moyens de survie comme les armes, les fonds, les partisans et l’idéologie.  L’action militaire, a-t-il prévenu, n’est en soi l’antidote du terrorisme.  Bien au contraire, a-t-il insisté, en rappelant les propos du Secrétaire général: « les missiles peuvent tuer les terroristes mais c’est la bonne gouvernance qui tue le terrorisme ».  À la bonne gouvernance, il faut ajouter, a dit le représentant, la promotion d’un développement économique inclusif, l’élimination de toutes les formes de discrimination, l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes, la lutte contre l’analphabétisme et la réduction des inégalités dans les pays et entre les pays.  Nous devons renforcer les institutions locales, nationales, régionales et internationales, améliorer la gouvernance mondiale et faire taire les armes. 

Le représentant a souligné l’importance de la coopération internationale pour s’attaquer à l’extrémisme violent et à ses causes profondes.  Il a voulu que les interventions de l’ONU tiennent dûment compte des contextes et priorités nationaux et régionaux.  Quand certains pays choisissent de diriger l’assistance vers l’amélioration des institutions nationales, d’autres voudront se concentrer sur les moyens socioéconomiques de déraciner l’extrémisme violent, s’est-il expliqué.  La Tanzanie, par exemple, attache une grande importance à l’émancipation des jeunes pour lutter contre l’extrémisme violent.  Elle met donc l’accent sur l’éducation, y compris la faculté de comprendre l’autre, d’avoir une pensée critique et d’échanger pacifiquement les idées.    

Quand nous inculquons aux jeunes le respect mutuel, la tolérance et l’utilisation responsable de l’Internet et des réseaux sociaux, nous leur ouvrons littéralement la porte de l’emploi, de l’engagement constructif et de l’estime de soi.  Un tel investissement peut empêcher leur embrigadement dans des activités illicites et limiter la probabilité qu’ils succombent aux réseaux de la terreur qui recourent de plus en plus à l’Internet et aux médiaux sociaux pour fomenter leurs coups.  Le représentant a aussi souligné le rôle de sensibilisation que peuvent jour les organisations et leaders religieux et l’importance des outils sociaux, culturels et diplomatiques pour bâtir des sociétés tolérantes et responsables.  En l’occurrence, le tourisme peut être un important véhicule du dialogue culturel et de la compréhension mutuelle, a-t-il conclu, sans oublier de réitérer sa consternation face à la destruction du patrimoine culturel qu’il a qualifiée de « crime de guerre ».

M. GHOLAMALI KHOSHROO (Iran) a jugé important de comprendre que la paix n’est pas un état statique acquis pour toujours.  Alors que la Charte des Nations Unies met l’accent sur la tolérance et les relations de bon voisinage pour parvenir à la paix, 70 ans après la création de l’ONU, les forces sombres de l’extrémisme sont en mouvement de Paris à Bagdad en passant par Beyrouth, tentant d’imposer leur loi par « la terreur et la sauvagerie ».  Il est de plus en plus clair que nous devons agir ensemble face à ce fléau.  Si la guerre avait le pouvoir de résoudre les problèmes humains, nous ne serions pas confrontés à une telle brutalité, a prévenu le représentant.  La force n’est pas la panacée.  La guerre ne construit rien, elle ne peut que détruire.  Si nous voulons construire la paix dans l’esprit de l’homme, il faut commencer par changer l’esprit de ceux qui préfèrent régler les problèmes par la force.  Nous devons avoir le courage de traiter des causes profondes du terrorisme car ce n’est qu’en prenant des mesures sérieuses pour mettre fin à l’occupation, à la violence et à l’injustice, que l’on plantera les graines de la paix par une interaction constructive et le dialogue entre les cultures et les civilisations.

Après les attaques de Paris, le Guide suprême a écrit sa deuxième lettre aux jeunes de l’Occident, les appelant à changer de mentalité, a indiqué le représentant.  La lettre avait pour but de fournir aux jeunes de véritables perspectives dans le monde islamique sans passer par le phénomène de haine et du terrorisme.  Le Gouvernement iranien a d’ailleurs proposé une résolution contre l’extrémisme violent que l’Assemblée générale a adoptée.  Depuis, les événements ont montré la pertinence de cet appel et la nécessité d’agir de façon urgente.  Une mise à jour de la résolution sera soumise bientôt à l’Assemblée générale, a indiqué le représentant, en vantant les mérites d’une initiative qui devrait nous aider à sauver l’humanité du fléau du terrorisme et à promouvoir la paix par le dialogue et la compréhension entre les cultures et les civilisations.

M. MOHAMED KHIARI (Tunisie) a déclaré qu’il faut mener des actions à tous les niveaux pour faire face aux phénomènes qui menacent la paix et la sécurité internationales et la stabilité des sociétés.  Il a lancé un appel à des efforts concertés pour favoriser la coexistence pacifique entre les États.  Il leur a demandé d’approfondir les valeurs de la tolérance, de la paix et du développement.  La Tunisie, a-t-il rappelé, a connu des périodes dramatiques mais elle a su les dépasser grâce au succès du dialogue national qui a d’ailleurs été couronné par un prix Nobel de la paix, cette année.  Nous devons, a poursuivi le représentant, savoir tirer parti des outils offerts par l’ONU pour promouvoir le dialogue sur la paix et la non-violence.  Le représentant a demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour trouver des solutions aux conflits actuels et répondre aux aspirations des populations du monde s’agissant du développement et de la stabilité.  Il n’a pas manqué de souligner l’importance de la coordination internationale dans la lutte contre le terrorisme et les groupes terroristes. 

M. OSAMA ABDELKHALEK (Égypte) a déclaré qu’en dépit des progrès louables accomplis dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, une résurgence de la xénophobie, de l’intolérance et de la discrimination est observée dans de nombreuses régions du monde.  Aussi a-t-il jugé indispensable de promouvoir une culture de paix et de dialogue interreligieux et interculturels au sein de toutes les sociétés pour enrayer les idéologies violentes et intolérantes.  Le représentant s’est ensuite élevé contre l’insistance de certains à vouloir diffamer les religions au nom de la « liberté d’expression », tendance qui remet en cause, selon lui, les valeurs de tolérance et de respect mutuel.  De même, il a rejeté les tentatives de lutter contre le terrorisme tout en ne faisant rien contre les discriminations injustifiées à l’égard des individus et des groupes sur la base de leurs appartenances religieuses ou ethniques.  

Pour l’Égypte, il est urgent de se pencher sur les causes profondes de ces maux que sont la violence, l’extrémisme et le terrorisme, dans une approche holistique qui dépasse les simples mesures sécuritaires et militaires pour englober les questions socioéconomiques.  La délégation a donc appelé de ses vœux l’émergence d’« une nouvelle structure mentale » qui soit en mesure de répondre « aux idées par les idées », « à la logique par la logique », sans recourir à la violence, à la force ou à la terreur.  Dans le cadre d’un tel appel à la modération, les intellectuels et les dirigeants du monde culturel auraient une responsabilité importante à assumer, a estimé M. Abdelkhalek.

M. MOHAMED ATLASSI (Maroc) a constaté que l’intolérance religieuse est devenue un fléau planétaire et que la violence et le terrorisme ont pris des proportions alarmantes.  Ils doivent être jugulés quels qu’en soient les auteurs, les motivations et où qu’ils se produisent, a-t-il insisté.  Pour sa part, le Maroc œuvre pour la préservation d’espaces de paix et de prospérité aux niveaux maghrébin, africain, euro-méditerranéen et du Moyen-Orient.  « C’est dans cet esprit, et en vue de contrecarrer les chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du séparatisme et des doctrines mystificatrices, que le Roi a inauguré, le 27 mars 2015, l’Institut Mohammed VI de formation des imams », a expliqué M. Atlassi.  Il s’agit d’un projet pilote destiné à accueillir des imams marocains et d’autres imams originaires de pays arabes, africains et européens, « dans le but de leur enseigner les valeurs de l’Islam du juste milieu, de tolérance et d’ouverture, qui est le meilleur rempart contre les comportements extrémistes violents qui touchent actuellement le monde entier ».  Le Maroc a également mis en place un programme national tendant à intégrer le thème de la culture de paix dans les cursus scolaires, et à organiser des rencontres périodiques sur le dialogue entre les cultures et les civilisations.         

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a noté que 15 ans après que l’Alliance des civilisations de l’Organisation des Nations Unies (UNAOC) a adopté par consensus la Déclaration et le Programme d’action pour une culture de paix, celle-ci est plus pertinente que jamais.  Il a insisté sur l’importance de cette Déclaration et estimé qu’elle devrait inspirer les travaux des Nations Unies dans les domaines de la prévention des conflits, du renforcement des capacités et de la promotion d’une paix durable.  Pour lui, l’éducation, le dialogue et la coopération sont les meilleurs moyens de promouvoir cette culture de paix, en particulier l’éducation aux droits humains, essentielle pour former les jeunes et les générations futures à la compréhension et au respect de la diversité culturelle et religieuse.  De même, la promotion d’une culture de paix devrait figurer au cœur de tous les cadres de coopération entre l’ONU et les organisations régionales et autres acteurs pertinents.

La promotion d’une culture de paix est plus pertinente que jamais dans un monde aujourd’hui divisé, a-t-il continué, à la fois au sein et entre les communautés, sur la base des identités culturelles, religieuses et ethniques.  Cette polarisation menace l’exercice des droits humains et des libertés fondamentales et entrave le développement.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 souligne lui-même le lien entre paix et développement, deux notions qui se renforcent mutuellement, et les efforts pour promouvoir une culture de paix sont indispensables pour y parvenir.  L’Indonésie appelle la participation de tous pour ériger des communautés pacifiques et résilientes, indispensables au développement durable.  Le représentant a appelé les responsables religieux et organisations confessionnelles à s’engager pour prévenir l’extrémisme et enrayer les conflits potentiels qui émergent.  Ils peuvent jeter un pont entre gouvernements et sociétés.  Le rôle des médias, a-t-il ajouté, a aussi gagné en importance.  Ils ont le devoir de promouvoir une culture de paix et de tolérance et de lutter contre l’incitation à la haine contre certaines religions et valeurs culturelles.  Les gouvernements ayant la responsabilité première de la culture de paix, l’Indonésie, qui compte une diversité immense, est particulièrement déterminée à agir en ce sens avec son Plan de développement à long terme 2005-2025 qui prône la création d’une société pacifique, démocratique et unie.

M. TUY RY (Cambodge) a rappelé qu’étant un pays postconflit qui a été ravagé par le fléau de la guerre ces dernières décennies et qui travaille à la réhabilitation de sa nation, le Cambodge a fait de la culture de paix une valeur essentielle.  Cette année, le Gouvernement a mis l’accent sur la jeunesse en tant que force motrice de la culture de paix.  Avec la propagation de l’Internet, les jeunes sont vus comme les leaders de demain.  Ils occupent déjà aujourd’hui de plus en plus de postes élevés au Gouvernement et au Parlement.  La population et la jeunesse sont mêmes encouragées à dialoguer directement avec le Premier Ministre sur Facebook et à donner leurs points de vue sur la façon dont le Gouvernement pourrait mieux servir le peuple et le pays, ce qui contribue à régler les conflits internes et à assurer paix et stabilité à la société.  Cette année, M. Hun Many, Membre de l’Assemblée nationale et Président de la Fédération des jeunes du Cambodge, est devenu le premier Cambodgien à obtenir le prix Gusi de la paix, depuis la création de la Fédération en 2002.  Certains conflits dans le monde, a poursuivi le représentant, sont le fruit de gens qui se sentent exclus et marginalisés.  Pour le Cambodge, la bonne gouvernance et l’état de droit sont des conditions essentielles à la stabilité.  Les partenariats à tous les niveaux entre les gouvernements et la société seront essentiels pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il prévenu. 

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a déploré les conflits destructeurs anciens et nouveaux qui sont le fruit du soupçon et de la méfiance entre les religions et les civilisations.  La tendance actuelle est à la xénophobie, l’intolérance religieuse et la diffusion d’idéologies extrémistes dans différentes parties du monde dont l’Afrique.  Or, les efforts pour instaurer partout une gestion créative des différences et des divisions doivent être poursuivis.  La secte extrémiste Boko Haram qui sévit dans l’extrême nord du Cameroun doit être activement combattue, car elle est une excroissance de l’État islamique qui endeuille tant de familles dans de nombreux pays et régions du monde, comme n’a eu de cesse de le dire le Président Biya: « à menace globale, solution globale ».  Aussi, le Cameroun se félicite de la coopération internationale en cours pour éradiquer ce fléau et de la prise en compte de la paix dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment par l’Objectif 16.  Malgré la fin de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants, la communauté internationale doit maintenir cette préoccupation au cœur de ses projets. 

Par conséquent, le représentant a salué l’adoption récente du Plan d’action de l’UNESCO pour la Décennie internationale du rapprochement des cultures qui sont autant d’engagement des institutions de l’ONU pour apaiser les rapports sociaux.  Mais tous ces efforts ne porteront pas leurs fruits sans enracinement national.  Les défis de la communauté internationale sur les questions de paix demeurent importants.  La mise en place de plateformes de tolérance et de dialogue interculturels est nécessaire pour combattre l’extrémisme, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination.  Au Cameroun, l’éducation à la citoyenneté est inscrite au programme officiel de la scolarité de la section maternelle jusqu’à la dernière année du cycle secondaire.  Il s’agit de transmettre des valeurs telles que compréhension et respect de l’autre, tolérance et acceptation de la différence comme source d’enrichissement.  Pour être durable, une paix doit être inclusive, a poursuivi le représentant.  Il convient donc de promouvoir la coexistence pacifique entre cultures et religions, comme celle qu’avance le dialogue œcuménique.  C’est aussi l’occasion de faire valoir l’importance des médias et des technologies de l’information.  Mais tous les efforts conduisant à une culture de paix ne peuvent s’inscrire dans la durée sans la création d’un partenariat mondial.

La paix est impossible sans respect du droit international, a prévenu M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine.  Elle est impossible sans respect des droits de l’homme, sans liberté, sans respect de notre humanité commune et de notre dignité.  Ce sont là les faits, a insisté l’Observateur, des faits réaffirmés tous les jours au sein de la communauté internationale.  L’État de Palestine, a-t-il dit, est pleinement engagé en faveur de la paix.  Une paix juste et viable et une véritable coexistence sont parmi les priorités de son gouvernement.  La paix est « le choix stratégique, le choix politique, le choix moral » de l’Etat de Palestine dont le peuple et les autorités ont déployé tous les efforts et consenti à tous les sacrifices pour la réaliser. 

Malgré les compromis, les impasses, les reculs et les tragédies douloureuses, nous restons engagés en faveur de la paix, a affirmé l’Observateur, pour résoudre toutes les questions en suspens sur le statut final, pour mettre fin à l’occupation israélienne, pour sortir le peuple palestinien de l’asservissement et pour parvenir à un règlement juste, durable et global de la question de Palestine.  Face à une injustice qui a compromis la crédibilité de l’ONU depuis sa création, le peuple palestinien a choisi la patience et la résilience lesquelles ont été énormément renforcées par le quasi consensus de la communauté internationale dont l’engagement en faveur de la justice est une donnée fondamentale de la réalisation de la paix au Moyen-Orient et dans le monde. 

Les attaques, l’occupation, les colonies de peuplement, les murs et les blocus peuvent illégalement changer la réalité sur le terrain mais ils ne peuvent créer aucun droit et encore abroger les droits consacrés par le droit international, a tranché l’Observateur.  Ces politiques, dénuées de toute légitimité, ne peuvent conduire à la paix et à la sécurité.  Elles sont incapables de faire disparaître les aspirations légitimes d’un peuple à la liberté et à l’exercice de ses droits. 

Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de reporter la paix et de laisser les extrémistes et ceux qui rejettent la paix occuper le terrain, a dit l’Observateur.  Le peuple palestinien ne peut plus reporter l’exercice de ses droits ou accepter des arguments vides de sens pour justifier les violations et les mauvais traitements pendant que la Puissance occupante n’est tenue responsable d’aucun de ses crimes commis sans scrupules et que les perspectives de paix s’éloignent voire disparaissent.  Le temps est compté et la fenêtre de la paix se referme rapidement.  La situation est intenable et il faut trouver une solution sans tarder.  C’est essentiel pour la paix régionale et internationale, a insisté le représentant.  Dans le contexte de la culture de paix, la question de Palestine doit rester une des priorités de la communauté internationale.  Nous l’implorons donc, en particulier le Conseil de sécurité, d’assumer ses responsabilités et de traiter des causes profondes du conflit qui continuent de menacer la paix et la sécurité internationales.  L’établissement d’une culture de paix exige que l’on s’attaque même aux questions les plus difficiles, au risque de subir les conséquences de l’inaction.  La culture de paix exige que l’on honore les obligations politiques, juridiques et morales et nous appelons l’Assemblée générale à faire sa part, de manière urgente, a conclu l’Observateur.

Explications de position

Le représentant de l’Union européenne a remercié les délégations du Pakistan et des Philippines pour avoir présenté la résolution « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » et a reconnu que ce texte continuait d’être amélioré au fil des années.  Au regard de cette évolution positive, nous regrettons le temps limité qui a été consacré à la négociation de la résolution et le fait que nos préoccupations essentielles n’aient pas été prises en compte, a-t-il dit.  Il a en particulier déploré qu’aucune modification n’ait été apportée aux paragraphes 14 et 22 du préambule.  « Nous faisons confiance aux co-facilitateurs pour qu’ils considèrent positivement nos suggestions l’année prochaine. »  Le représentant a souligné, dans ce contexte, l’importance que l’Union européenne continue d’attacher à la mention des mots « religion ou conviction » de manière toujours inséparable.  La liberté de religion ou de conviction s’applique aux individus, en tant que bénéficiaires de ce droit, qui peuvent l’exercer soit au sein d’une communauté, y compris une minorité religieuse, soit avec d’autres, soit à titre individuel, a conclu le représentant.

La représentante des États-Unis a indiqué que son pays s’est rallié au consensus mais que cela ne signifie pas qu’il est totalement d’accord avec les conclusions du Congrès d’Astana qui contiennent « certaines formulations et interprétations » sur les droits de l’homme contraires à la vision américaine.  La représentante a rappelé la « position bien connue » des États-Unis sur la protection la plus large possible de la liberté d’expression, de religion et d’opinion, indépendamment du contenu des discours.

Droit de réponse

Le représentant d’Israël a dit avoir noté que l’Observateur de l’État de Palestine a parlé de la paix sans évoquer les moyens d’y parvenir.  Les actes terroristes contre Israël ont coûté la vie à 40 personnes, a-t-il rappelé, voyant une contradiction avec l’attachement proclamé à la culture de paix.  Le droit international ne contient aucune disposition qui autorise à parler de paix ici et de violence là-bas.  Le représentant a plutôt lancé un appel à la Palestine pour qu’elle cesse les appels à la violence et revienne à la table des négociations.   

 

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