En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
65e séance – matin
AG/11733

Assemblée générale: malgré les progrès, les groupes terroristes ont fait de 2015 en Afghanistan « l’année la plus sanglante » depuis 2001

Malgré les progrès enregistrés dont la formation d’un Gouvernement d’unité nationale, l’Afghanistan reste en proie à la violence des groupes terroristes qui ont fait de 2015, l’année la plus sanglante depuis 2001, date d’intervention de la communauté internationale.  L’Assemblée générale tenait aujourd’hui un débat sur la situation en Afghanistan, avant de se prononcer demain sur sa résolution annuelle. 

Nous avons été victimes, a expliqué le représentant de l’Afghanistan, des multiples attaques des Taliban dont le réseau Haqqani, Al-Qaida, Daech, la faction Hekmatyar et autres groupes extrémistes installés à l’étranger.  Les « chefs d’orchestre » de ces attaques ont tiré parti de trois facteurs, a-t-il dit: le retrait des forces internationales et la conviction que les attaques terroristes provoqueront l’effondrement du système politique; le manque de coordination avec l’Afghanistan des opérations antiterroristes pakistanaises, facilitant l’intrusion des terroristes internationaux; et l’attention tout entière des Afghans sur la transition politique de 2004 qui a « ralenti » la gouvernance. 

Le représentant s’est donc félicité de ce que les États-Unis, qui l’ont confirmé aujourd’hui, aient annoncé leur volonté d’appuyer les Forces afghanes et les opérations antiterroristes au-delà de 2016.  Il a espéré que cet effort sera complété par les autres membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), à la prochaine réunion de leurs ministres des affaires étrangères, à Bruxelles, en 2016.

Sans planification, soutien logistique, bases de repli, armes et commandos-suicides fournis par l’étranger, les éléments afghans des Taliban ne seraient qu’un groupe politique parmi d’autres, a estimé le représentant afghan en regardant la frontière de son pays.  On ne saurait douter de la sincérité du Pakistan, s’est défendu la représentante pakistanaise qui a prévenu que tant que le Gouvernement d’unité nationale et les Taliban, « qui semblent s’être éloignés du consensus international selon lequel une paix négociée est la seule option viable », n’auront pas reconnu qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue, il sera difficile de relancer le processus de paix. 

La représentante a argué que la prochaine réunion ministérielle du Processus d’Istanbul dit « Cœur de l’Asie », le 9 décembre à Islamabad, qui sera ouverte par le Président Ashraf Ghani et le Premier Ministre Nawaz Sharif, sera l’illustration de « notre détermination » à appuyer la paix et la stabilité en Afghanistan et dans la région.

Il est clair, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport*, que l’annonce du décès du leader des Taliban, le Mollah Omar, puis la désignation de son successeur, loin de faire l’unanimité, ont perturbé le processus enclenché.  « Mais il est rare qu’un processus de paix évolue de façon linéaire » note, M. Ban Ki-moon, surtout après 35 ans de conflit quasi permanent.  Cependant, l’effet produit, tant que les négociations patinent, risque surtout de profiter à Daech.  Le Président du Comité des sanctions du Conseil de sécurité contre les Taliban s’est d’ailleurs alarmé du fait que les postes des ministres de la défense et de la justice n’aient pas encore été pourvus alors que le Gouvernement afghan continue de combattre les Taliban et est engagé avec eux dans des pourparlers de paix, « même à un niveau minimal ». 

S’il a dit tenir à un processus de paix mené et dirigé par les Afghans eux-mêmes, le représentant de l’Inde a voulu qu’il se fasse dans le cadre de la Constitution afghane et des « lignes rouges » internationalement agréées.  Son homologue de l’Espagne a réclamé un processus respectueux des droits de l’homme et celui de l’Italie n’a pas dit autre chose lorsqu’il a plaidé pour un processus qui ne compromette pas les progrès réalisés et les valeurs de liberté et d’égalité entre les sexes qui sont des droits inaliénables.

La perspective d’un échec dans le maintien des normes des droits de l’homme, l’accès aux services de base, la création des opportunités et la réforme du système électoral, inquiète d’autant plus, a souligné le représentant de l’Union européenne, que l’insécurité persistante a provoqué ces derniers mois un nouvel afflux de réfugiés hors du pays.  Les Afghans constituent le deuxième groupe, derrière les Syriens, à se presser aux portes de l’Europe et ce sont pour la plupart des Afghans « jeunes et éduqués » qui partent, ceux dont le pays a besoin pour sa reconstruction et son développement, a relevé le représentant allemand en appelant à renverser cette « fuite des cerveaux ».  Ceux qui érigent aujourd’hui des barrières entre eux et les réfugiés de Syrie et d’autres zones de conflit, ne peuvent pas attendre du Pakistan qu’il garde indéfiniment des millions d’Afghans sans appui international, a prévenu la représentante pakistanaise.

L’Union européenne, a assuré son représentant, reste engagée auprès de l’Afghanistan et a déjà annoncé l’organisation de la prochaine Conférence ministérielle à Bruxelles les 4 et 5 octobre 2016.  Cet appui international exceptionnel devra rencontrer l’engagement tout aussi exceptionnel du Gouvernement afghan à réformer et à transformer le pays, a insisté le représentant qui s’est félicité comme beaucoup d’autres du nouveau Cadre de responsabilité mutuelle. 

*A/70/359

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Déclarations

Pensez à ce qu’était mon pays, en 2001, a déclaré M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan).  Des décennies d’invasion et d’ingérence étrangères ont donné lieu à une instabilité politique qui a laissé un pays en ruines.  « Incroyable », a dit le représentant pour qualifier « le long chemin que nous parcourons depuis 2001 avec les yeux fixés sur la reconstruction et la transformation de l’Afghanistan ».  Malgré les défis, a-t-il dit, les progrès que l’Afghanistan a faits, ces 15 dernières années, sont « le symbole de la coopération internationale ».  Le représentant a estimé qu’aujourd’hui encore, il est « essentiel » de travailler ensemble et de se concentrer sur la consolidation et la viabilité des acquis. 

Je suis, a-t-il souligné, le représentant d’un « Afghanistan transformé », muni d’un mandat populaire fort et nourrissant de fortes attentes vis-à-vis de l’ONU.  Il a parlé d’une année 2015 qui a été « l’année la plus sanglante depuis 2001 ».  Nous avons été victimes des multiples attaques des Taliban dont le réseau Haqqani, Al-Qaida, Daech, la faction Hekmatyar et autres groupes extrémistes installés à l’étranger.  Les « chefs d’orchestre » de ces attaques ont tiré parti de trois facteurs: le retrait des forces internationales et la conviction que les attaques terroristes provoqueront l’effondrement du système politique; le manque de coordination avec l’Afghanistan des opérations antiterroristes pakistanaises, facilitant l’intrusion des terroristes internationaux; et l’attention tout entière des Afghans sur la transition politique de 2004 qui a « ralenti » la gouvernance.  Parallèlement, l’Afghanistan a continué à subir les attaques régulières des Forces de sécurité pakistanaises à la Ligne de Durand, une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays.

Les Forces de sécurité afghanes ont besoin de bons éléments habilitants pour combattre l’ennemi, a prévenu le représentant.  Il s’est donc félicité de ce que les États-Unis aient annoncé, en octobre dernier, leur volonté d’appuyer les Forces afghanes et les opérations antiterroristes au-delà de 2016.  Le représentant a espéré que cet effort sera complété par les autres membres de l’OTAN, à la prochaine réunion de leurs ministres des affaires étrangères, à Bruxelles.  Il faut savoir, a-t-il insisté, que sans la planification, le soutien logistique, les bases de repli, les armes et les commandos-suicides fournis par l’étranger, les éléments afghans des Taliban ne seraient qu’un groupe politique parmi d’autres dont les revendications pourraient être facilement satisfaites par la Constitution et les processus politiques légitimes.

L’appui extérieur aux Taliban, a dit comprendre le représentant, est d’abord et avant tout motivé par une rivalité régionale et la crainte d’un État face aux relations normales que son rival pourrait entretenir avec l’Afghanistan.  Cela a donné lieu à une politique amère consistant à recourir à des « pions violents » et a créé un gouffre de méfiance entre le Pakistan et l’Afghanistan, alimentant « en oxygène » le terrorisme.  Le représentant a donc appelé le Pakistan à multiplier les contacts directs avec son pays loin des tensions avec d’autres États.  Il a fait valoir les nombreuses initiatives que son pays a prises dont celle à l’issue de laquelle l’Afghanistan a réalisé qu’il négociait avec des représentants d’un leader mort, deux ans plus tôt, dans un hôpital de Karachi au Pakistan. 

Mon gouvernement, a dit le représentant, poursuit deux voies: le processus de paix par les efforts régionaux et internationaux, et le renforcement de ses capacités en matière de sécurité pour pouvoir défendre son peuple et la région.  La mise en œuvre de plusieurs éléments de l’Accord de septembre 2014 a déjà amélioré la stabilité politique.  La bonne gouvernance, l’état de droit et les droits de l’homme sont considérés comme les clefs des capacités internes du pays.  Les questions du développement socioéconomiques sont traitées pour réduire les taux de 36% de pauvreté et d’environ 50% de chômage. 

Sur le plan international, le représentant a indiqué que quatre catégories d’Afghans sont associés à la crise des réfugiés: ceux qui arrivent en Europe et constituent le deuxième groupe après les Syriens, ceux qui sont réfugiés depuis longtemps au Pakistan et en Iran, ceux qui veulent partir pour des raisons économiques et de sécurité, et ceux qui font partie de la diaspora afghane dans les pays développés mais qui désormais vivent dans la peur de la vengeance après les attentats terroristes et l’aggravation de l’islamophobie. 

Le représentant a aussi indiqué que son pays est engagé dans deux processus régionaux, celui d’Istanbul sur l’aspect politique et sécuritaire dit « Cœur de l’Asie » et celui de la Conférence sur la coopération économique régionale (RECA).  Il n’a pas manqué de parler de la lutte contre la production d’opium, dont le Plan d’action national contre les drogues.  Il a souligné le lien entre criminalité, terrorisme et opium mais aussi le fait qu’il s’agit d’une menace mondiale exigeant une coopération accrue entre l’Afghanistan, ses voisins et les partenaires internationaux.

M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a souligné, une nouvelle fois, l’importance des institutions en Afghanistan et le nouveau « Cadre d’autosuffisance et de responsabilité mutuelle ».  Il est crucial, a poursuivi le représentant, de mettre en œuvre les réformes pour créer des opportunités économiques et améliorer la faculté de l’État d’assurer les services de base, de maintenir les normes des droits de l’homme et de s’entendre sur des réformes crédibles et opportunes du système électoral.  Le représentant s’est aussi félicité du Plan d’action national contre les drogues.

L’Union européenne, a assuré le représentant, reste engagée auprès de l’Afghanistan et a déjà annoncé l’organisation de la prochaine Conférence ministérielle à Bruxelles les 4 et 5 octobre 2016.  Cet appui international exceptionnel, a-t-il prévenu, devra rencontrer l’engagement tout aussi exceptionnel du Gouvernement afghan de réformer et de transformer le pays.  Les conséquences d’un désengagement, comme cela a été vu dans d’autres régions, nous rappellent les coûts que nous aurions à payer. 

Le délégué s’est aussi félicité du Plan d’action national 2015-2022 sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité relative aux femmes, à la paix et à la sécurité pour 2015-2022.  Nous devons protéger les acquis des femmes afghanes depuis la chute du régime des Taliban, a insisté le représentant qui a jugé important que la résolution annuelle de l’Assemblée générale reconnaisse les risques encourus par les défenseurs des droits de l’homme en Afghanistan. 

L’horizon économique de l’Afghanistan reste flou, a encore dit le représentant, en réclamant l’amélioration du climat des affaires et des investissements et le renforcement du commerce intra régional et des infrastructures.  Pour briser le cercle vicieux de la fragilité, de la pauvreté, de la violence et de l’extrémisme, il n’y a pas d’autre alternative que la coopération régionale qu’il s’agisse de la coopération commerciale et énergétique, de la protection des minorités, de la promotion des droits de l’homme ou de la lutte commune contre des militants qui tuent sans discernement ni respect des frontières internationales.  Tous les acteurs régionaux doivent mettre la main à la pâte, a insisté le représentant qui a promis l’appui de l’Union européenne au processus « Cœur de l’Asie », en disant attendre avec intérêt la réunion ministérielle du 9 décembre à Islamabad.

M. TIGRAN  SAMVELIAN (Arménie) au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) s’est inquiété de la présence des groupes terroristes dont Daech, responsables de la nouvelle flambée de violence en Afghanistan depuis le départ des forces étrangères.  Il a appelé les autorités d’Afghanistan à renforcer la lutte contre le trafic de drogues pour tarir les sources de financement des terroristes.  Il a assuré que les pays du Traité entendaient renforcer plus avant leurs relations avec l’Afghanistan.

M. HARALD BRAUN (Allemagne) s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation dans certaines parties d’Afghanistan.  Il a déploré le nombre croissant de victimes civiles et au sein des Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, du fait d’actes terroristes lâches et de combats incessants.  Cette situation sécuritaire difficile est à l’origine du départ de nombreux Afghans « jeunes et éduqués », dont le pays a besoin pour sa reconstruction et son développement économique.  Dans l’intérêt de tous, il faut arrêter et inverser cette tendance à « la fuite des cerveaux ».  M. Braun a encouragé le Gouvernement afghan à faire progresser le programme de réforme arrêté lors de la réunion récente des hauts fonctionnaires à Kaboul.  À cet égard, les réformes politiques et économiques, la lutte contre la corruption et la responsabilité mutuelle revêtent une grande importance.  La semaine dernière, a précisé le représentant, le Parlement allemand a décidé de poursuivre, pour un an, son engagement militaire en Afghanistan, dans le cadre de la Mission de l’OTAN, et de faire passer le nombre de ses soldats de 850 à 980.    

Après avoir souligné les progrès réalisés par le Gouvernement afghan, Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a reconnu les menaces posées par les Taliban et les autres groupes terroristes et souligné par ailleurs que beaucoup reste à faire s’agissant de la réforme du système électoral, de l’amélioration de la situation économique et de la promotion des droits de l’homme.  Elle a salué la Conférence sur l’Afghanistan organisée en marge du débat général de l’Assemblée générale et promis l’aide de son pays à la lutte contre la corruption et le terrorisme.  Saluant la nomination récente des Gouverneurs de province, la représentante a jugé qu’il faut continuer de réfléchir à la manière de progresser.  Les Forces américaines restent engagées dans le pays mais il est essentiel que le reste de la communauté internationale envoie aussi un message de soutien ferme au peuple afghan.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a regretté que les Afghans semblent s’être éloignés du consensus international selon lequel une paix négociée est la seule option viable pour rétablir la paix, la stabilité et le développement en Afghanistan, au détriment de la victoire militaire qui s’est révélée inatteignable ces 14 dernières années.  Le Gouvernement d’unité nationale, a conseillé la représentante, doit aplanir ses divergences, renforcer son unité et clarifier sa politique vis-à-vis du processus de paix.  De leur côté, après l’annonce du décès du Mollah Omar, les Taliban ont fait le choix du combat plutôt que de la négociation, leur lutte interne rendant encore plus difficile la reprise du processus de paix.  La représentante a prévenu qu’une autre fragmentation des Taliban peut intensifier l’insurrection et ouvrir la voie à la montée en puissance de Daech.  Tant que les deux parties n’auront pas reconnu qu’il n’y a pas d’autre alternative à la paix qu’un dialogue sans condition préalable, il sera difficile de relancer le processus de paix, a martelé la représentante.

Elle a affirmé qu’on ne saurait douter de la sincérité de son pays dans ce processus.  Les liens entre le Pakistan et l’Afghanistan sont larges, intenses et inextricables, a-t-elle ajouté.  À part le peuple afghan lui-même, c’est le peuple pakistanais qui a le plus souffert des 35 années de guerre, de violence et de terrorisme en Afghanistan.  Le Pakistan est la première victime du terrorisme et a perdu des milliers de vies civiles et militaires.  Notre détermination à combattre le fléau du terrorisme est « claire et visible », a insisté la représentante en donnant quelques exemples et en prévenant que la victoire ne sera à portée de main que lorsqu’on aura éliminé les sanctuaires et les refuges des terroristes qui ont fui vers l’Afghanistan.  Quand le Pakistan a lancé son opération dans le Nord-Waziristan, il a sollicité en vain la coopération de l’Afghanistan, a accusé la représentante.

Elle a aussi appelé la communauté internationale à rapatrier les plus de 3 millions de réfugiés afghans au Pakistan.  Ceux qui érigent aujourd’hui des barrières entre eux et les réfugiés de Syrie et d’autres zones de conflit, ne peuvent pas attendre du Pakistan qu’il garde indéfiniment des millions d’Afghans sans appui international, a prévenu la représentante.  Elle a conclu en indiquant que la prochaine réunion ministérielle du Processus d’Istanbul dit « Cœur de l’Asie », le 9 décembre à Islamabad, qui sera ouverte par le Président Ashraf Ghani et le Premier Ministre Nawaz Sharif, sera l’illustration de « notre détermination » à appuyer la paix et la stabilité en Afghanistan et dans la région.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a salué le fait que le nouveau Gouvernement d’unité nationale se soit engagé à honorer ses responsabilités sous le nouveau cadre de responsabilité.  Il a mis en exergue trois points essentiels, selon lui, pour l’autonomie afghane.  Le premier point porte sur le renforcement du secteur agricole dans le pays, citant à titre d’exemple un projet d’irrigation, financé par l’Agence de coopération internationale du Japon, qui a été mis en œuvre dans le désert de Gamberi, et que le Japon souhaiterait développer dans d’autres régions avec la coopération du Gouvernement afghan. 

Le deuxième point porte sur la coopération régionale et le renforcement de la connectivité inter-régionale en tant que moteurs de la croissance économique, comme cela a été souligné lors de la sixième Conférence sur la coopération économique régionale (RECCA-VI) qui a eu lieu en septembre dernier à Kaboul.  Le Japon et la Banque asiatique de développement ont appuyé des études préliminaires sur l’amélioration de l’inter-connectivité dans la région, notamment l’étude de faisabilité d’une voie ferrée entre Torghundi et Herat qui relierait l’ouest afghan au Turkménistan, ou encore le projet du col de Salang qui est un endroit clef pour le couloir Tadjikistan-Afghanistan-Pakistan. 

Enfin, le troisième point de l’autonomisation de l’Afghanistan est, selon le Japon, le développement du capital humain.  À ce titre, le représentant a rappelé que le Japon avait contribué à la reconstruction et la restauration de plus de 1 000 écoles en Afghanistan et que, depuis 2008, il participait à un programme d’alphabétisation de l’UNESCO qui a touché plus d’1 million de personnes.  L’aide à l’Afghanistan s’inscrit dans « l’approche proactive de la paix » du Japon, une politique ancrée dans le principe de la coopération internationale, a conclu le représentant. 

M. WANG MIN (Chine) a souligné que les progrès économiques doivent être l’affaire des Afghans eux-mêmes car ils ont « la sagesse et la capacité » de les assurer.  La communauté internationale doit éviter toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Afghanistan, a prévenu le représentant qui a espéré que les différentes factions participeront au processus politique en cours.  Il a souligné qu’il est tout aussi essentiel de soutenir l’intégration de l’Afghanistan à la communauté internationale et à la région.  Il faut que l’Afghanistan puisse tirer profit de ses spécificités et de ses avantages comparatifs.  La Chine et l’Afghanistan, a rappelé le représentant, ont célébré le cinquantième anniversaire de leurs relations diplomatiques.  Des projets économiques conjoints sur la connectivité régionale ont été lancés ainsi que d’autres sur le développement économique mais aussi sur la lutte contre le terrorisme.  La Chine se tient prête à se joindre à la communauté internationale pour aider l’Afghanistan à réaliser prospérité et stabilité. 

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a salué l’appui international apporté aux Forces afghanes par l’intermédiaire de la Mission de soutien de l’OTAN.  L’Australie, a-t-il indiqué, a promis la somme de 300 millions de dollars jusqu’en 2018.  L’Australie a aussi financé la fourniture d’abris pour plus de 2 300 femmes et filles afghanes et la formation de plus 2 800 policiers et officiers de justice dans les droits de la femme.  L’Australie reste engagée à soutenir l’Afghanistan et entend le faire dans un partenariat étroit avec un Gouvernement afghan « réactif et comptable de ses actes ». 

M. ASOKE K. MUKERJI (Inde) s’est dit heureux que son pays ait pu accueillir le Conseiller afghan à la sécurité nationale et le Vice-Ministre afghan des affaires étrangères pour discuter des questions d’intérêt commun.  Notre plus grande préoccupation, a dit le représentant, est la situation de l’Afghanistan en matière de sécurité.  Compte tenu de la multiplication des attaques et activités terroristes dans le monde et en Afghanistan, le représentant a appelé la communauté internationale à poser « un regard neuf » sur la manière dont se déroule le retrait des forces internationales.  Il a jugé important pour le Conseil de sécurité, qui a adopté plusieurs résolutions contraignantes pour tous les États, de réfléchir aux moyens de « paralyser » les organisations terroristes.  La première étape serait de renforcer la structure du régime de sanctions, pour mieux appliquer les restrictions imposées aux organisations concernées et leur interdire ainsi tout sanctuaire ou refuge.  Le représentant a dit avoir pris note du fait que les attaques à Kaboul, qui ont coïncidé avec l’émergence d’un nouveau leadership Taliban au début du mois d’août, ont poussé le Président afghan à lancer un appel au Pakistan pour qu’il prenne des mesures urgentes contre les Taliban, en particulier qu’il leur interdise l’utilisation de son territoire pour préparer et lancer des opérations.  Le Président afghan a aussi appelé à une action « effective et vérifiable » contre le réseau Haqqani.  Le représentant a réaffirmé l’appui de son pays à un processus de paix mené et dirigé par les Afghans eux-mêmes dans le cadre de leur Constitution et des « lignes rouges » internationalement agréées. 

Après avoir souligné les enjeux pour l’Afghanistan du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le représentant a prévenu que le pays ne pourra atteindre son potentiel économique sans la liberté de transit vers les grands marchés d’Asie, laquelle liberté lui est toujours refusée.  L’Inde qui a ouvert son marché à toutes les exportations de l’Afghanistan, tient à une plus grande intégration régionale et appuiera toute initiative régionale en ce sens, y compris l’Accord sur le transit et le commerce pakistano-afghan.

M. ROMAN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a salué l’entrée de l’Afghanistan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui sera finalisée à la dixième Conférence ministérielle, à Nairobi, prévue du 15 au 18 décembre.  Toutefois, a prévenu le représentant, les progrès économiques en Afghanistan exigent un environnement sûr et compte tenu de la situation interne, le représentant a souligné « la dimension essentielle » de la coopération régionale.  Il a, à son tour, dit attendre avec intérêt la réunion ministérielle du Processus « Cœur de l’Asie » à Istanbul les 8 et 9 décembre.  Le représentant a conclu en appuyant les efforts visant une réconciliation véritable et durable de la société afghane grâce à un processus inclusif et respectueux du Cadre constitutionnel afghan et des droits de l’homme, et mené par le Gouvernement et la société afghans.  Il n’a pas manqué de saluer le Plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité, et sur les drogues, tout en prévenant qu’il y a encore beaucoup à faire.  

Mme NIDA JAKUBONÉ (Lituanie), préoccupée par l’intensification des combats dans plusieurs parties du pays, a reconnu que la création d’un environnement sûr était l’un des défis les plus importants pour le développement de l’Afghanistan.  « Plus de civils sont morts cette année qu’en 2014 », a-t-elle rappelé.  Les enlèvements et les décapitations des civils hazara s’inscrivent dans la dernière vague de violence.  En dépit des efforts entrepris par le Président Ghani pour relancer les pourparlers de paix avec les Taliban, la situation reste inquiétante.  La représentante a appelé tous les acteurs de la région à redoubler d’efforts pour appuyer le processus de paix en Afghanistan.

Il faut également un large consensus pour améliorer l’état de droit, renforcer la protection des droits de l’homme, combattre la corruption, réformer le processus électoral et lutter contre la production et le trafic de drogues.  La représentante a estimé que « l’exode des cerveaux » contribuait à la crise de la migration en Europe.  Elle a exhorté le Gouvernement d’unité nationale à accroître ses efforts en vue de créer des emplois et un environnement économique favorable pour permettre aux Afghans de rester dans leur pays.  « Être une femme en Afghanistan reste difficile », a souligné la représentante.  La violence contre les femmes et les filles reste très répandue.  Les femmes doivent pouvoir participer pleinement au processus de paix en Afghanistan et voir leurs droits protégés, a-t-elle insisté.  

M. KAREL VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a commencé par évoquer la question des défis sécuritaires et de la coopération régionale pour l’Afghanistan, un pays qui, en dépit de progrès considérables depuis 2001, fait toujours face à la menace des Taliban et d’autres groupes insurgés, comme l’a récemment illustré la chute de Kunduz.  Selon le représentant, seul un processus de réconciliation et de pacification conduit par l’Afghanistan lui-même à l’échelle de la région sera de nature à instaurer une paix et une stabilité durables dans le pays.  C’est la raison pour laquelle sa délégation s’est félicitée des mesures prises en ce sens lors d’une manifestation qui s’est déroulée en marge du débat général de l’Assemblée générale en septembre dernier, à l’initiative de l’Afghanistan, de la Chine et des États-Unis.  Les Pays-Bas espèrent que la réunion ministérielle prévue la semaine prochaine à Islamabad soit couronnée de succès. 

Jugeant également indispensable la poursuite de la coopération économique en faveur du développement de l’Afghanistan, M. Van Oosterom a déclaré que son pays demeure engagé à ses côtés, notamment en contribuant au Fonds d’affectation pour la reconstruction de l’Afghanistan, mais aussi en appuyant l’autonomisation économique et politique des Afghanes.  En ce qui concerne la bonne gouvernance et les droits de l’homme, s’il a salué les avancées significatives réalisées dans la reddition de comptes et la lutte contre la corruption, le représentant n’en a pas moins reconnu qu’il restait encore beaucoup à faire pour que les futures élections soient justes, transparentes et équitables.  Le Sommet de l’OTAN, qui se tiendra à Varsovie en juillet 2016, et celui de Bruxelles en octobre de la même année, seront pour les partenaires de l’Afghanistan l’occasion de démontrer leur engagement continu sur les plans militaires, politiques et de l’assistance au développement, a estimé M. Van Oosterom.

Déclarant attendre avec intérêt la cinquième Conférence ministérielle du Processus d’Istanbul, le Sommet de l’OTAN à Varsovie et la Conférence ministérielle de Bruxelles, M. HALIT CEVIK (Turquie) a prévenu que les progrès réalisés par l’Afghanistan, ces 14 dernières années, ne sont pas encore arrivés à un point de non-retour.  L’appui de la communauté internationale à la « Décennie de la transformation » est de la plus haute importance, a-t-il dit.  L’action de la Turquie en faveur du peuple afghan, s’est enorgueilli le représentant, est le programme d’aide au développement le plus complet que le pays ait jamais lancé dans son histoire.  Depuis 2004, cette aide a permis de finaliser quelque 800 projets et pour 2015-2017, une somme de 150 millions de dollars sera débloquée.  La Turquie, a poursuivi le représentant, est l’un des quatre pays-cadres de la Mission de soutien de l’OTAN.  Elle entend poursuivre ses programmes de renforcement des capacités de la police et de l’armée afghanes à la fois dans le cadre de l’OTAN et dans le cadre bilatéral.  Elle continuera aussi de faire des contributions sur les plateformes multilatérales dont le Processus trilatéral Afghanistan-Pakistan-Turquie et le Processus du « Cœur de l’Asie », a assuré le représentant.

M. ION JINGA (Roumanie) a estimé qu’il était essentiel de créer un nouvel environnement qui favorise des conditions de vie sereines, décentes et pacifiques pour le peuple afghan, lesquelles sont propices à une stabilité durable et à la reconstruction du pays.  La Roumanie y contribue avec plusieurs bataillons composés de 14 000 soldats qui appuient la paix et la stabilité dans le pays.  Pour M. Jinga, il est crucial de donner aux Afghans les moyens de s’autonomiser et à cet égard, les Forces armées roumaines initient des missions de formation et d’éducation pour l’armée afghane.  Des équipes mixtes ont aussi été déployées pour l’autonomisation des femmes et des filles afghanes, et dans le cadre de la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan, des officiers de police roumains s’occupent des projets de réforme et de démocratisation de la police nationale.  M. Jinga a également fait remarquer qu’en 12 ans de présence dans le pays, 23 soldats roumains ont perdu la vie et 130 autres ont été blessés.  

La Roumanie est d’avis que la stabilité de l’Afghanistan devrait aller au-delà du domaine de la sécurité.  Le représentant a donc plaidé pour un soutien aux efforts du Gouvernement en faveur d’un règlement politique.  Il a exhorté la communauté internationale à mettre l’accent sur le développement et le renforcement des capacités gouvernementales et administratives de l’Afghanistan.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a rappelé que son pays participe activement à la mission « Resolute Support » de l’OTAN, en particulier dans l’ouest de l’Afghanistan pour renforcer encore les capacités des Forces afghanes de remplir leur mandat et d’assurer la sécurité dans tout le pays.  Le représentant s’est néanmoins dit conscient que la stabilité à long terme exigera une réconciliation interne.  Il a donc jugé nécessaire de promouvoir les conditions favorables à un processus de paix véritable sans pour autant compromettre les progrès réalisés et les valeurs de liberté et d’égalité entre les sexes qui sont des droits inaliénables.  De telles conditions impliquent une vraie coopération entre tous les pays de la région.  Le représentant a espéré que l’Afghanistan et le Pakistan pourront établir une telle coopération et que la prochaine Conférence du Processus « Cœur de l’Asie » sera l’occasion de lancer cette coopération.  Tenant aussi aux réformes internes, il a salué le Cadre de responsabilité mutuelle.  Il faut que le partenariat avec la communauté internationale soit renforcé pour que cette communauté reste encouragée à apporter son appui à l’Afghanistan, en particulier à la veille de la Conférence des donateurs à Bruxelles en octobre 2016.

Si l’Afghanistan n’est pas en état de guerre, a dit M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie), les Taliban, les groupes armés et les criminels restent une menace pour la sécurité et la stabilité du pays.  Un environnement plus sûr est une condition préalable pour que les citoyens afghans ne soient pas obligés de devenir des réfugiés.  Les réformes, la création des opportunités et les perspectives d’avenir sont autant de conditions qui empêcheront les Afghans de devenir des migrants.  La coopération régionale, avec le soutien de toute la communauté internationale, est donc essentielle.  La Slovaquie, a dit le représentant, est favorable à toute initiative pertinente, espérant un résultat positif à l’issue de la Conférence ministérielle du Processus d’Istanbul.  La Slovaquie soutient le nouveau Cadre de responsabilité mutuelle et coopère avec le Gouvernement afghan dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture et de la sécurité. 

M. GHOLAMALI KHOSHROO (Iran) a dit faire confiance au Gouvernement afghan pour relever les défis sécuritaires, politiques et économiques.  La sécurité doit être un objectif commun de tous et non matière à concurrence.  Les puissances régionales ont une plus grande responsabilité dans ce domaine, a admis le représentant, en saluant le développement de la coopération économique entre son pays et l’Afghanistan.  D’importantes opportunités s’offrent à l’Afghanistan dans le cadre de la coopération régionale, a insisté le représentant, jugeant que cette coopération permettra à l’Afghanistan qui est un pays sans littoral, d’avoir accès aux ports iraniens.  Le représentant a conclu en rappelant l’aide que son pays offre aux réfugiés afghans.

Nous voyons aujourd’hui, a déclaré, M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) que l’Islam peut être malheureusement perçu de manière biaisée comme une religion qui justifie la violence.  Pour jeter des ponts et surmonter la méfiance et la haine, le Président du Kazakhstan a décidé de convoquer dans un avenir proche un Forum de haut niveau des Nations Unies sur l’« Islam contre le terrorisme ».  Le Kazakhstan invite les États à appuyer cette initiative et à s’unir contre la nature destructrice du radicalisme.  Le Kazakhstan, a poursuivi le représentant, a été le premier à soutenir le réseau de distribution du Nord, la nouvelle initiative sur la Route de la soie et la ceinture économique de la Route de la soie pour ouvrir aux investisseurs un plus grand accès à l’Afghanistan.  Sur le plan bilatéral, le Kazakhstan a fourni une aide humanitaire, une assistance technique mais aussi des programmes d’études dans les universités kazakhes en faveur de milliers d’étudiants afghans.  Le 26 novembre dernier, le Président afghan est d’ailleurs venu au Kazakhstan pour signer un certain nombre d’accords bilatéraux sur l’assistance économique. 

Le représentant a conclu en rappelant que pour combattre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afghanistan, son Président a proposé la création d’une coalition menée par l’ONU et le développement d’autres mécanismes dont une stratégie globale contre le terroriste qui aurait un caractère contraignant puisqu’il aurait été adopté par le Conseil de sécurité.  Il s’est aussi dit convaincu qu’un réseau mondial de l’ONU contre le terrorisme international, qui découlerait du prochain plan d’action que doit présenter le Secrétaire général, pourrait minimiser la menace.

Il faut lutter ensemble contre les groupes terroristes, a déclaré M. MOHAMMED A. AL-BUAINAIN (Qatar).  Il a aussi souligné l’importance pour les parties prenantes afghanes de dégager un consensus sur les solutions à tous les problèmes en suspens.  Il a aussi interpelé la communauté internationale sur le développement durable et la question des réfugiés, avant de faire valoir l’aide que son pays apporte à l’Afghanistan, en particulier dans le domaine de la résilience aux catastrophes naturelles.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a souligné les efforts consentis par son pays pour renforcer la sécurité et la bonne gouvernance à Bamiyan.  Nous avons formé les Forces de sécurité afghanes, à la fois à Bamiyan et à Kaboul, a-t-il dit, affirmant que la Nouvelle-Zélande, qui préside le Comité des sanctions contre les Taliban, veille à renforcer les liens entre l’Afghanistan et le Conseil de sécurité et à faire en sorte que le régime des sanctions éradique le terrorisme et soutienne les efforts de réconciliation du Gouvernement afghan.  M. Van Bohemen a ensuite souligné les développements positifs de l’année écoulée, tels que la tenue de pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban en juillet et le renforcement des institutions gouvernementales.

De nombreux défis subsistent, a-t-il nuancé.  Il a tout d’abord déploré le fait que de nombreux postes à responsabilité n’aient pas encore été pourvus notamment ceux de Ministre de la défense et de Ministre de la justice.  Il n’est pas concevable que ces responsables ne soient pas nommés alors que le Gouvernement continue de combattre les Taliban et est engagé avec eux dans des pourparlers de paix, même à un niveau minimal, a-t-il affirmé.  M. Van Bohemen a également déploré la persistance de la criminalité organisée dans le pays, laquelle a pu se développer en partie grâce à la corruption et à la complicité de certains responsables gouvernementaux.

Il a insisté sur les efforts financiers colossaux consentis par la communauté internationale ces 14 dernières années, lesquels doivent se poursuivre mais ne suffiront pas, a-t-il averti.  Il a appelé les voisins de l’Afghanistan à œuvrer avec le Gouvernement afghan afin de renforcer la sécurité en Afghanistan et dans la région.  Il a indiqué que les développements négatifs de ces derniers mois, tels que l’offensive contre Kunduz, la suspension des pourparlers avec les Taliban et la présence renforcée de groupes affiliés à Daech, soulignent la nécessité pour le Gouvernement afghan, les pays de la région et la communauté internationale de continuer de faire preuve de vigilance.  Enfin, le représentant a préconisé que les sanctions soient davantage utilisées contre ceux qui refusent de déposer les armes et ceux qui alimentent l’insécurité en se livrant au trafic de stupéfiants et au commerce illicite des ressources naturelles.  Nous devons aussi faire plus pour empêcher l’accès aux composants des engins explosifs improvisés, a-t-il conclu.

Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a salué le travail important du Gouvernement d’union nationale et l’a encouragé à poursuivre les réformes et le développement.  Elle s’est tout de même dite préoccupée par les défis sécuritaires.  Elle a félicité le travail des Forces de défense afghanes, malgré les menaces des réseaux terroristes.  Elle a demandé davantage d’efforts pour renforcer les efforts de paix et de développement économique nécessaires à la stabilisation du pays.  Outre le Processus « Cœur de l’Asie » dont la prochaine réunion aura lieu le 9 décembre à Islamabad, elle a garanti le soutien de son pays qui a opéré 6 000 vols depuis 2012 pour ravitailler l’Afghanistan et sur lequel transitent 35% des exportations d’hydrocarbures destinés à l’Afghanistan.  L’Azerbaïdjan a également fourni un million d’euros aux Forces afghanes.

M. AHMED SAREER (Maldives) a tenu à souligner que le peuple afghan ne peut être que le moteur du futur succès de sa nation.  La transformation démocratique et économique et la stabilité que ce peuple mérite légitimement ne peuvent être réalisées qu’avec l’appui constant de la communauté internationale.  Le représentant a donc réitéré l’appel de son pays à tous les États Membres pour qu’ils appuient l’Afghanistan et s’engagent à l’accompagner dans sa quête de paix et de prospérité.  

M. SAUD H. G. H. ALSHAMSI (Émirats arabes unis) s’est dit convaincu qu’il faut appuyer l’Afghanistan pour garantir la paix et la stabilité.  Il a mis en exergue les progrès réalisés sur le front politique et l’accord concernant le pouvoir exécutif.  Il a salué le rôle de l’ONU et relevé la « volonté affichée du Pakistan » d’améliorer sa coopération avec l’Afghanistan.  Pour leur part, les Émirats arabes unis continuent d’apporter une assistance à l’Afghanistan par le biais du Comité d’assistance humanitaire.  Une aide alimentaire a été envoyée aux enfants et aux femmes enceintes et une somme de 33 millions de dollars a été versée à la Fondation Bill and Melinda Gates pour l’élimination de la poliomyélite.  Les Émirats arabes unis ont aussi alloué une somme de 25,8 millions de dollars aux activités de déminage autour de Kandahar, permettant de sécuriser 45% de la région à ce stade.  Les terres peuvent de nouveau être utilisées à des fins agricoles et pour accueillir les rapatriés.  Le représentant a également passé en revue les initiatives en faveur des femmes, avant de réaffirmer l’engagement de son pays à lutter contre le terrorisme et l’extrémisme.  Notre objectif, a-t-il dit, est de diffuser les enseignements de l’Islam modéré.  C’est la raison pour laquelle les Émirats arabes unis ont affecté une somme de 20 millions à l’enseignement de cet Islam dans les zones rurales d’Afghanistan.  

 

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