Avec « l’affaire John Ashe », le débat sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale résonne d’un écho particulier
« L’affaire John Ashe », du nom du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, accusé par la police new yorkaise d’« avoir transformé l’ONU en une plateforme de profit », a donné aujourd’hui une résonnance particulière au débat que l’Assemblée a tenu sur la revitalisation de ses travaux. Cette revitalisation concerne quatre points: les attributions et les pouvoirs de l’Assemblée générale, ses méthodes de travail, la sélection et la nomination du Secrétaire général et d’autres chefs de Secrétariat, et le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale.
Le point lié au Bureau du Président de l’Assemblée générale, a admis l’actuel Président, M. Mogens Lykketoft, a pris une certaine ampleur après les derniers évènements liés au Président de la soixante-huitième session. M. John Ashe a été arrêté par les autorités américaines pour avoir joué de son statut et accepté l’argent d’un entrepreneur basé à Macao, a expliqué le représentant du Japon, regrettant de parler ainsi « d’un homme qui a été un Président actif et qui a fait de réels efforts pour faire avancer des questions telles que les changements climatiques et le développement durable».
Le Bureau du Président de l’Assemblée générale fait aujourd’hui l’objet d’une série de vérifications, a avoué M. Mogens Lykketoft, suggérant d’aller plus loin. On pourrait par exemple examiner les questions liées à la divulgation, à l’indépendance financière, au personnel et à la diffusion des informations. Les liens avec le monde extérieur sont une autre question importante même si, compte tenu de l’accent que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 met sur les partenariats, ils deviennent une question pertinente pour l’ensemble de l’Organisation. Le souci de transparence doit occuper l’esprit de tous les présidents de l’Assemblée générale, a insisté M. Lykketoft.
Nous ne tolèrerons pas la corruption ni à l’ONU ni en son nom, a martelé, une nouvelle fois, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui a dit avoir demandé au Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de lancer un audit sur les interactions entre l’ONU et les entités mentionnées dans les charges contre l’ancien Président de l’Assemblée. Il a également demandé au BSCI d’auditer tout fonds reçu de ces entités et tout fonds que l’ONU leur aurait remboursé. J’ai demandé au BSCI, a ajouté le Secrétaire général, de déterminer si, au cours de l’audit, d’autres questions exigent des vérifications. Le Secrétaire général a aussi annoncé la création d’une équipe spéciale interne, dirigée par son chef de cabinet, pour examiner les dotations en budget et en personnel du Bureau du Président de l’Assemblée générale. J’ai aussi demandé, a-t-il ajouté, aux chefs des entités de l’ONU mentionnées dans les charges de me décrire les mesures qu’ils ont prises pour faire toute la lumière sur les accusations portées contre elles.
Le Président actuel de l’Assemblée générale est revenu sur les principes de sa présidence: « intégrité et impartialité; transparence et redevabilité; et professionnalisme et efficacité ». Le représentant du Japon s’est félicité de ce que M. Lykketoft, qui vient d’un pays régulièrement classé parmi les plus transparents au monde, se soit pleinement engagé à rétablir l’intégrité et la crédibilité des Nations Unies. L’affaire nous rappelle, a-t-il dit, que le flux d’argent arrivant et sortant du Bureau du Président de l’Assemblée n’est pas totalement limpide. Nous ne savons rien de la manière dont sont dépensées les contributions volontaires des États Membres ou celles des sources privées, a-t-il fait remarquer. Son homologue du Brésil a carrément suggéré que le Bureau soit désormais financé par le budget ordinaire de l’ONU.
Le processus de sélection et de nomination du futur Secrétaire général de l’ONU a également occupé les esprits aujourd’hui. Le Président de l’Assemblée générale a annoncé qu’avec son homologue du Conseil de sécurité, il enverra une lettre aux États Membres les invitant à présenter leurs candidats à temps et selon le processus décrit. Les noms des candidats et leur curriculum vitae seront publiés au fur et à mesure; l’Assemblée organisant des dialogues ou réunions informels avec eux. Le Président a insisté sur la présentation de candidates. Pour la première fois, un appel à des candidatures féminines est lancé pour le poste le plus élevé de la diplomatie mondiale, s’est réjouie la représentante de la Colombie, présidente des 50 pays réunis dans le « Groupe des Amis d’une femme au poste de secrétaire général ». « Dans 11 mois, nous pourrons écrire l’histoire », s’est-elle exclamée.
Pour le représentant de l’Inde comme pour d’autres délégations, la vraie question est celle des prérogatives des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et des autres États Membres. Il a demandé au Conseil de recommander au moins deux candidats à l’Assemblée générale. En tant que voix de la communauté internationale, cette dernière devrait avoir davantage à dire sur la sélection du Secrétaire général, a-t-il dit. La pratique consistant à ne recommander qu’un seul nom peut fragiliser les candidats. Aussi, le représentant du Mouvement des pays non alignés, a-t-il soulevé la question des promesses que ces derniers sont tentés de faire aux membres permanents du Conseil de sécurité pour obtenir leur soutien. Il est important que les candidats soient protégés des pressions et notamment celle de nommer des ressortissants de tel ou tel pays après avoir obtenu l’appui politique de tel ou tel pays. C’est absolument contraire à la Charte, a tonné le représentant.
De nombreuses délégations ont aussi appelé l’Assemblée générale à réfléchir à l’idée de limiter le prochain Secrétaire général à un seul mandat, non sans avoir insisté sur le respect du principe de rotation géographique. Le représentant de la Roumanie a souligné que l’ONU n’a jamais été dirigée par un ressortissant d’Europe orientale.
En début de séance, l’Assemblée a décidé* que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires et d’autres organes compétents examineront plus avant, au cours de cette session, les recommandations du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix.
L’Assemblée générale se réunira demain mercredi 4 novembre à partir de 10 heures pour examiner le suivi de la commémoration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves.
RENFORCEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES, APPLICATION DES RÉSOLUTIONS ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (A/70/L.6)
Déclarations
M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, a déclaré que conformément à la résolution 69/321, il vient de nommer les Représentants permanents de la Croatie et de la Namibie, MM. Vladimir Drobnjak et Wilfried Emvula, Coprésidents du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale. Le Président a commenté les quatre points de cette réflexion et d’abord le rôle et l’autorité de l’Assemblée générale. Il a ainsi indiqué qu’il travaille à renforcer la coopération, la coordination et l’échange d’informations avec les présidents des principaux organes de l’ONU et le Secrétaire général. Il a rappelé qu’il entend organiser trois débats thématiques, l’année prochaine, orientés vers les résultats.
S’agissant des méthodes de travail de l’Assemblée générale, M. Lykketoft a indiqué qu’à ce jour, il a tenu des réunions avec chacun des présidents des six Grandes Commissions et une réunion avec le Bureau de l’Assemblée durant lesquelles a été discutée la question de la rationalisation de l’ordre du jour, à la lumière du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la nécessité de gérer de manière efficace le temps des Commissions. Une autre réunion sera tenue en novembre. Le Président a dit avoir aussi rencontré les coordonnateurs des groupes régionaux, et annoncé qu’au mois de novembre, il les verra tous ensemble pour discuter des affaires de l’Assemblée générale. Le Président a également dit vouloir convoquer une réunion informelle sur le renforcement de la coopération entre les missions permanentes auprès des Nations Unies et le Secrétariat.
Pour ce qui est de la sélection et de la nomination du prochain Secrétaire général de l’ONU, le Président a annoncé qu’avec son homologue du Conseil de sécurité, il enverra une lettre aux États Membres les invitant à présenter des candidats à temps et selon le processus décrit. Les noms des candidats et leur curriculum vitae seront publiés au fur et à mesure; l’Assemblée organisant des dialogues ou réunions informels avec eux. Le Président a insisté sur la présentation de candidates.
Concernant le fonctionnement du Bureau du Président de l’Assemblée générale, M. Lykketoft a admis que cette question a pris une certaine ampleur après les derniers évènements liés au Président de la soixante-huitième session. L’accession à la présidence de l’Assemblée n’est pas seulement un grand honneur. C’est aussi une responsabilité considérable laquelle exige un cabinet doté du personnel qu’il faut géré de la manière la plus efficace possible et conforme aux normes d’éthique et de gouvernance les plus élevées, a insisté le Président.
Le Bureau fait l’objet aujourd’hui d’une série de vérifications, qu’il s’agisse des réunions avec les États Membres ou des audits du budget ordinaire et du fonds d’affectation spéciale du Bureau du Président de l’Assemblée générale. Pour le Président, le Groupe de travail devrait accorder la priorité aux améliorations qu’on pourrait apporter. Il a estimé que l’équipe de travail interne que le Secrétaire général compte mettre en place pour cette question générale serait une vraie contribution.
On pourrait par exemple, a estimé le Président, examiner les questions liées à la divulgation, à l’indépendance financière, au personnel et à la diffusion des informations. Les liens avec le monde extérieur sont une autre question importante même si, compte tenu de l’accent que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 met sur les partenariats, ils deviennent une question pertinente pour l’ensemble de l’Organisation. Le souci de transparence doit occuper l’esprit de tous les présidents de l’Assemblée générale, a insisté M. Lykketoft qui a indiqué qu’il tient régulièrement des points de presse et qu’il ne cesse de fournir des informations sur le personnel de son Bureau. Il a également dit qu’aujourd’hui même sur la page « transparence » du site Internet de son Bureau, il a fait publier une note d’information basée sur le Manuel du Président de l’Assemblée général et pour rétablir la confiance, il a insisté sur les trois principes de sa présidence.
Il a d’abord cité l’intégrité et l’impartialité qui veulent qu’il représente l’Assemblée générale de manière impartiale, en évitant les conflits d’intérêt et en assurant l’équilibre entre les sexes et entre les régions au sein du personnel de son Bureau. Il a ensuite cité la transparence et la redevabilité qui veulent dire fournir des informations sur les déplacements, les financements et les liens noués, communiquer ouvertement avec les États Membres et le monde extérieur et respecter toutes les règles et procédures pertinentes. Le Président a enfin cité le professionnalisme et l’efficacité qui veulent dire gérer le Bureau et utiliser les ressources efficacement, garder toutes les notes justificatives et assurer une transition sans heurt avec le prochain Président.
Le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON a voulu parler de la « question la plus grave qui ternit le prestige et la réputation de l’Assemblée générale ». Il a, une nouvelle fois, exprimé « son choc » face aux « très graves allégations » à l’encontre du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale. J’ai aussi déclaré et cela sans équivoque que nous ne tolérerons pas la corruption ni à l’ONU ni en son nom, a martelé le Secrétaire général, appelant l’Assemblée à tirer les leçons de cet incident et à agir avec détermination. Ce faisant, nous pouvons partir de la tradition qui consiste à apporter aux problèmes des solutions systémiques, a-t-il indiqué.
Il est important de tirer les leçons de tout incident malheureux et tout évènement terrible, a insisté le Secrétaire général. Les États Membres doivent améliorer le fonctionnement du Bureau du Président de l’Assemblée générale, afin qu’il soit mieux organisé, y compris s’agissant de son budget. Il nous faut plus de transparence et de redevabilité. C’est essentiel, a une nouvelle fois martelé le Secrétaire général. Dès le début de mon mandat, a-t-il rappelé, je n’ai cessé de dire que l’ONU doit incarner le plus haut niveau d’intégrité et d’éthique. Aussi, s’est-il félicité de la décision du Procureur des États-Unis de faire toute la lumière sur les allégations concernant la conduite du Président de la soixante-huitième session.
De son côté, il a demandé au Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de lancer un audit sur les interactions entre l’ONU et les entités mentionnées dans les charges contre l’ancien Président de l’Assemblée. Il a également demandé au BSCI d’auditer tout fonds reçu de ces entités et tout fonds que l’ONU leur aurait remboursé. J’ai demandé au BSCI, a ajouté le Secrétaire général, de déterminer si, au cours de l’audit, d’autres questions exigent des vérifications.
Le Secrétaire général a aussi annoncé la création d’une équipe spéciale interne, dirigée par son chef de cabinet, pour examiner les dotations en budget et en personnel du Bureau du Président de l’Assemblée générale. Cette équipe fera des recommandations sur la transparence et la redevabilité. J’ai aussi demandé, a poursuivi le Secrétaire général, aux chefs des entités de l’ONU mentionnées dans les charges de me dire ce qu’ils font pour faire toute la lumière sur les accusations portées contre elles. Mon cabinet et moi-même, a-t-il assuré, continueront à travailler en étroite collaboration avec le Bureau du Président de l’Assemblée générale pour assurer complémentarité et cohérence.
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a souhaité que cette année, la priorité soit accordée à la question de la nomination du prochain Secrétaire général de l’ONU. Il a argué que le Président de l’Assemblée générale doit jouer un rôle proactif dans le processus de sélection et de nomination pour en accroitre la transparence et la crédibilité, et les caractères interactif et inclusif. Jusqu’ici, a regretté le représentant, la plupart des 11 résolutions de l’Assemblée générale sur la question n’a jamais été mise en œuvre. Il a demandé leur pleine application et le respect de la règle 141 du règlement intérieur de l’Assemblée générale qui prévoit un vote à bulletin secret sur les candidatures recommandées par le Conseil de sécurité. Le représentant a en effet demandé à ce dernier de recommander plus d’un candidat, disant attendre avec intérêt la lettre que les Présidents du Conseil et de l’Assemblée doivent envoyer aux États Membres avec la liste des candidats. Ces derniers devraient, contrairement à la pratique actuelle consistant à informer officiellement le Conseil, envoyer une lettre officielle aux Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité leur notifiant leur candidature. Le Président de l’Assemblée devrait alors organiser à temps un dialogue informel entre les candidats et les États Membres. En toute chose, le représentant a appelé au respect des principes de la rotation géographique et de l’égalité entre les sexes. Il a d’ailleurs estimé que la pratique de sélection des chefs des entités des Nations Unies pourrait inspirer celle du Secrétaire général.
Le représentant a soulevé la question des promesses que les candidats sont tentés de faire aux membres permanents du Conseil de sécurité pour obtenir leur soutien. Aucun État Membre n’a une place privilégiée, a-t-il martelé. Il est important que les candidats soient protégés des pressions et notamment celle de nommer des ressortissants de tel ou tel pays après avoir obtenu l’appui politique tel ou tel pays. C’est absolument contraire à la Charte, a tonné le représentant.
M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a, s’agissant des méthodes de travail, souligné la nécessité de rationaliser l’ordre du jour de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) pour éliminer les chevauchements et promouvoir la complémentarité dans l’examen et les négociations des questions similaires ou liées entre elles. Il serait bon de réfléchir plus avant à la « biennalisation » voire la « triennalisation » des points ou à leur examen en groupe sectoriel voire à leur élimination, y compris par l’introduction d’une « clause d’extinction », avec le consentement clair des États. Dans ce cadre, le leadership des Présidents et des bureaux des Grandes Commissions est de la plus grande importance. Bien que chaque Commission ait son autorité propre sur son règlement intérieur, l’Union européenne est convaincue que la rationalisation et la standardisation de certaines règles conduiraient à plus d’efficacité. Le représentant a jugé important de mettre pleinement à profit les services en ligne fournis par le Secrétariat.
Il a aussi appelé le Secrétaire général, le Président de l’Assemblée générale et ceux des Grandes Commissions à renforcer leur coordination dans les préparatifs des réunions de haut niveau pour en optimiser le nombre et la répartition le long de l’année, tout en préservant l’intégrité du débat général. Le bureau de l’Assemblée générale pourrait jouer un rôle très utile.
Avec la charge de travail croissante de l’Assemblée générale, l’Union européenne est fermement engagée à identifier les domaines que l’on peut rationaliser et améliorer pour mieux définir le rôle du Président de l’Assemblée générale. Renforcer le rôle et l’autorité de ce dernier exige des mesures pratiques, dont l’augmentation des ressources. L’Union européenne accueillerait avec satisfaction toute idée novatrice respectant les contraintes budgétaires et le principe de transparence. La résolution 69/321 demande au Président de l’Assemblée générale de tenir régulièrement des réunions d’informations avec les États Membres sur ses activités, y compris ses déplacements. Pour l’Union européenne, c’est là une source précieuse d’informations mais aussi un gage important de transparence. Il est essentiel que le Président de l’Assemblée incarne la transparence et la redevabilité, d’autant plus qu’il représente tous les États Membres de l’ONU dans ses réunions et visites officielles.
Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) M. RAJA REZA B. R. ZAIB SHAH (Malaisie), a estimé que parmi les questions clefs, figure celle du renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales. Des mesures concrètes devraient être prises pour assurer le suivi des efforts déployés. S’agissant du processus de nomination du Secrétaire général, il a salué la lettre conjointe Assemblée générale et Conseil de sécurité promise aujourd’hui par le Président de l’Assemblée. L’ASEAN, a-t-il dit, attend un calendrier clair, y compris pour les dialogues informels entre les candidats et l’Assemblée générale et une description minutieuse de la procédure. Enfin, l’ASEAN compte renforcer la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale, qui doit être doté des effectifs qu’il faut. Dans le cadre du renforcement de la mémoire institutionnelle, il a invité le Président actuel à présenter un résumé de son travail avant de passer la main à son successeur.
Au nom du Groupe « Responsabilité-Cohérence et Transparence- ACT », M. SVEN JURGENSON (Estonie) a espéré recevoir la lettre conjointe des Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité ces prochaines semaines pour pouvoir lancer le processus avant la fin de cette année. Le principal souci devrait être d’avoir les meilleurs candidats dont les dossiers devraient être examinés selon des critères « concrets ». Il faudrait que tous les États Membres et la communauté internationale dans son ensemble puissent entendre la vision des candidats et leur poser des questions. Soixante-dix ans après la création de l’Organisation des Nations Unies, le temps est venu de se montrer plus novateur. Il faudra donc dans le choix final, respecter l’équilibre géographique et entre les sexes. Le représentant a aussi dit attendre avec intérêt le débat sur la durée du mandat du Secrétaire général, y compris l’option d’un mandat unique non renouvelable.
M. RAM GOPAL YADAV (Inde) a prévenu que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale ne saurait s’appuyer sur le renforcement des procédures et la rationalisation des méthodes de travail. Non, a-t-il dit, il faut en plus que la position de l’Assemblée comme « chef des délibérations et du processus de prise de décisions », sans oublier son statut d’organe le plus représentatif des Nations Unies, soit respectée dans la lettre et l’esprit. Cela exige de l’Assemblée générale qu’elle prenne le volant de l’agenda mondial et du rétablissement de la centralité de l’ONU dans les approches multilatérales des questions transnationales. La revitalisation doit rétablir la primauté de l’ONU dans les questions de développement. Il est donc crucial d’éviter les empiètements dans le mandat de l’Assemblée et d’en convaincre le Conseil de sécurité.
Quant à la sélection du Secrétaire général, le représentant a jugé que la vraie question est celle des prérogatives des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et des autres États Membres. L’Inde n’a cessé de demander au Conseil de recommander aux moins deux candidats à l’Assemblée générale. En tant que voix de la communauté internationale, cette dernière devrait avoir davantage à dire sur la sélection du Secrétaire général. Enfin, le représentant a dit combien il est important que l’Assemblée générale et les autres entités du système de l’ONU reflètent les meilleures pratiques dans leur fonctionnement quotidien. Il faudra pour cela revoir la manière dont l’Assemblée mène ses affaires et adopter des pratiques exemplaires.
Pour Mme TANIERIS DIEGUEZ LAO (Cuba), aucune réforme profonde des Nations Unies ne sera conduite sans une revitalisation de l’Assemblée générale, dont le caractère démocratique et participatif doit absolument être consolidé. L’Assemblée doit retrouver ses fonctions délibératives et normatives, conformément à la Charte et à de nombreuses résolutions, a-t-elle estimé. Mais le principal problème de l’Assemblée générale est le manque d’application de ses résolutions, qui dépend de la bonne volonté des États Membres qui détiennent le pouvoir politique et économique. Les nombreux textes adoptés sur les questions qui nous occupent aujourd’hui n’y échappent pas: leur application est lamentablement limitée, a-t-elle insisté.
La représentante a souligné la nécessité de trouver un juste équilibre entre les principaux organes de l’ONU et de mettre un terme à la tendance du Conseil de sécurité à empiéter sur le rôle de l’Assemblée générale. Elle a soutenu que la revitalisation de l’Assemblée générale n’est pas un processus bureaucratique, ce n’est pas non plus un point technique mais une affaire politique. Elle a souhaité qu’il conduise donc à un renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée générale afin qu’il applique mieux les mandats qui lui sont confiés par les États Membres. Elle a suggéré de maintenir un contrôle strict de l’application des résolutions de l’Assemblée générale. Tout en reconnaissant certains progrès, elle a jugé que beaucoup reste à faire. Enfin, a-t-elle prévenu, on ne peut pas compter que l’Organisation puisse répondre de façon efficace aux problèmes mondiaux sans réformer le Conseil de sécurité et sans faire de l’Assemblée générale le centre du débat multilatéral.
M. NABEEL MUNIR (Pakistan) a souhaité que la communication entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ne reste ni symbolique ni cosmétique mais qu’elle devienne véritablement substantielle. Il a réitéré ses propositions à cette fin à savoir rendre les réunions mensuelles entre les Présidents des deux organes plus substantielles, faire des rapports annuels du Conseil à l’Assemblée des documents plus analytiques permettant à l’Assemblée de donner son assentiment, permettre aux États Membres d’évaluer le travail du Conseil et impliquer tous les États dans les efforts visant à rendre les méthodes de travail du Conseil plus responsables et plus transparentes.
Le Conseil assume la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales non pas à la place des autres États Membres mais en leur nom, a martelé le représentant. Il est donc normal qu’il soit comptable de ses actes devant l’Assemblée générale et la seule manière d’y parvenir est d’augmenter le nombre des sièges électifs. Augmenter celui des sièges permanents ne ferait que compromettre la représentativité du Conseil et le principe de redevabilité. Nous devrions plutôt tendre vers le principe du plus grand intérêt général et du plus grand nombre pour faire en sorte que tous les États, petits, moyens ou grands, soient adéquatement et également représentés dans un Conseil réformé. Le Conseil devrait refléter les aspirations et les intérêts de tous et non les ambitions de quelques-uns, a taclé le représentant.
M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a dit avoir appris « avec choc et tristesse » la nouvelle sur l’arrestation du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale par les autorités américaines, pour avoir, jouant de son statut, accepté l’argent d’un entrepreneur basé à Macao. Cette affaire « sans précédent » a gravement endommagé la crédibilité de l’ONU dans le monde, a dit le représentant, regrettant de parler de la sorte « d’un homme qui a été un Président actif et qui a fait de réels efforts pour faire avancer des questions telles que les changements climatiques et le développement durable ». Le représentant s’est félicité de ce que l’actuel Président de l’Assemblée, qui vient d’un pays régulièrement classé parmi les plus transparents au monde, se soit pleinement engagé à rétablir l’intégrité et la crédibilité des Nations Unies. Quelles sont les mesures que vous comptez prendre? a demandé le représentant, en félicitant aussi le Secrétaire général pour ses initiatives. L’affaire nous rappelle que le flux d’argent arrivant et sortant du Bureau du Président de l’Assemblée n’est pas totalement limpide. Nous ne savons rien de la manière dont sont dépensées les contributions volontaires des États Membres ou celles des sources privées, a-t-il fait remarquer. Il faut améliorer la transparence.
S’agissant de la sélection du Secrétaire général, le représentant a estimé que la question la plus importante est celle de la responsabilité du Conseil de sécurité dans le choix du candidat. Le Président du Conseil pourrait par exemple, a-t-il suggéré, faire circuler une lettre expliquant pourquoi le choix s’est porté sur tel candidat. Le représentant a, à son tour, insisté sur la présentation de candidates. Le Japon, a-t-il rappelé, a été élu le mois dernier comme membre non permanent du Conseil. « Il nous reste deux mois et demi » pour nous préparer, a-t-il compté, et même si c’est la onzième fois que nous siégeons, nous avons sentiment que « c’est très court pour nous préparer ». Aussi, la résolution demandant que l’élection des nouveaux membres non permanents ait lieu au mois de juin donnerait davantage de temps. Enfin cette année, l’Assemblée générale a 173 points à son ordre du jour. Il devient urgent, a conclu le représentant, de le simplifier pour éviter les doublons. Renforcer la discipline et l’équité de cet organe reste une question importante dont nous devons discuter.
M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a d’emblée appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 69/321, avec davantage d’attention à la sélection et à la nomination du Secrétaire général de l’ONU. Deuxièmement, les délibérations à venir devraient davantage se concentrer sur le renforcement des consultations entre l’Assemblée générale et les organisations régionales sur des questions d’intérêt commun, y compris les domaines de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et du développement. Il faut réfléchir à l’idée de créer un mécanisme plus efficace de consultations. Troisièmement, le rôle de l’Assemblée générale dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales devrait être renforcé, conformément à ses fonctions et à sa compétence. Elle devrait assumer le rôle de chef de file sur les questions de la prévention des conflits, du règlement pacifique des différends et de la recherche de solutions politiques aux conflits, y compris l’amélioration des architectures de maintien et de consolidation de la paix. L’Assemblée générale peut faire mieux s’agissant du terrorisme imputable aux acteurs non étatiques, des déplacements de population, du dialogue interculturel, de la promotion de la coexistence entre les peuples et de la promotion des traditions et pratiques démocratiques.
M. XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a estimé que la question qui a suscité le plus d’intérêt, lors de l’adoption de la résolution 69/321 était celle de l’élection du Secrétaire général. Nous avons introduit des éléments de transparence, a-t-il estimé, avec l’action coordonnée de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité pour la présentation des candidatures et pour tenir les États Membres informés de ces candidatures. Le représentant a insisté sur le paragraphe 38 de la résolution, stipulant que les États devront envisager de présenter des candidatures féminines à ce poste. L’heure est en effet venue, a-t-il souligné, alors que de nombreux États du monde sont déjà dirigés par des femmes. Mais il faudra aussi d’autres mesures pour réaffirmer le rôle de l’Assemblée générale, a estimé le délégué, pour qui il est « particulièrement important » de tenir compte du paragraphe 44, à savoir poursuivre les débats et prendre des décisions sur le nombre de recommandations souhaitables de l’Assemblée générale au Conseil ou sur la longueur du mandat du Secrétaire général. Notre objectif, lors de la soixante-neuvième session, a-t-il rappelé, a été de réaffirmer les droits et prérogatives de l’Assemblée générale conformément à la Charte des Nations Unies car l’Assemblée est le seul organe universel au sein duquel tous les États Membres sont représentés sur un pied d’égalité.
M. ZHAO YONG (Chine) a insisté sur l’importance qu’il y a à mettre en œuvre les résultats des différents Sommets des Nations Unies et en particulier le Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’Assemblée générale devra passer à la vitesse supérieure, a exhorté le représentant qui a aussi estimé qu’il était important d’améliorer la division de travail entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC). Il a demandé le renforcement de la coordination pour créer plus de synergie.
Pour Mme MICHELE J. SISON (États-Unis), la sélection d’un nouveau Secrétaire général est toujours enthousiasmante pour l’Organisation. Aussi, la résolution 69/321 est à ses yeux le reflet des efforts des États Membres pour œuvrer de concert et de manière constructive avant d’aborder ce processus. Mais, les États-Unis estiment aussi qu’à l’avenir, les États Membres devront recentrer leurs efforts pour améliorer la transparence, l’efficacité et l’efficience de l’Assemblée générale. Telle devrait être la priorité des groupes régionaux, a-t-elle observé, suggérant de « classer les questions par ordre de priorité » et de laisser de côté celles qui paraissent « obsolètes » afin de gagner du temps. La représentante a indiqué que son pays est « conscient » que d’autres questions concernant l’Assemblée générale, « comme les méthodes de travail du Conseil de sécurité ». Mais selon elle, celles-ci ne devraient pas être au centre des travaux du Groupe de travail sur la revitalisation de l’Assemblée générale.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé indispensable de supprimer les points à l’ordre du jour de l’Assemblée qui ont perdu de leur importance et de diminuer le nombre des réunions de haut niveau en début de session. La réforme doit respecter le partage des rôles entre les différents organes de l’ONU, conformément aux principes de la Charte. S’agissant de la sélection du Secrétaire général, il a rappelé la disposition de la Charte selon laquelle le Secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. Quant aux critiques sur la tendance du Conseil de sécurité à empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale, le représentant a dit qu’il n’était pas favorable au fait que le Conseil de sécurité examine des questions thématiques. Le Conseil doit se consacrer à la paix et à la sécurité internationales et respecter les prérogatives de chaque organe. C’est la seule manière d’imprimer un nouvel élan à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.
Mme MARIA E. MEJIA VÉLEZ (Colombie) a cité les quatre éléments clefs de la résolution 69/321 –rôle, autorité, efficacité et efficience de l’Assemblée générale– mais a choisi de privilégier la succession de M. Ban fin 2016. Nombre de délégations, a-t-elle dit, ont insisté sur l’envoi des candidatures et la publication d’un calendrier du processus et des noms et CV des candidats, ceci afin de permettre à tous les États d’étudier l’expérience et les qualités de chacun. Les délégations ont aussi insisté sur les réunions formelles et informelles pour permettre à tous les États « sans exception » d’interagir avec les candidats et de pouvoir se prononcer de manière démocratique. Pour la
première fois, un appel à des candidatures féminines a été lancé pour le poste le plus élevé de la diplomatie mondiale, s’est réjouie la représentante. Elle a cité à ce propos l’initiative des 50 pays du « Groupe des Amis d’une femme au poste de secrétaire général », se disant persuadée que, dans 11 mois, « nous pourrons écrire l’histoire ».
Pour la représentante, l’adoption de la résolution 69/321 est sans doute importante mais elle ne signifie pas que le travail est terminé. Il reste beaucoup à faire pour améliorer la coopération et l’intégration avec les autres organes de l’ONU, pour utiliser plus efficacement les ressources et pour assurer une représentation géographique équitable au sein des Nations Unies.
M. OSAMA A. MAHMOUD (Égypte) s’est dit convaincu que la résolution 69/321 a ouvert la voie à un processus prévisible, transparent et fondé sur le mérite pour ce qui est de la sélection du Secrétaire général. Ce faisant, l’Assemblée à traiter des multiples imperfections qui ont eu un impact négatif sur le processus au cours de ces 70 dernières années. Notre responsabilité collective est désormais de veiller à la mise en œuvre de la résolution. Nous savons que certains aspects très importants de ce processus sont encore à l’examen et nous espérons que le même esprit de compréhension et de compromis prévaudra. L’Égypte, en tant que membre élu du Conseil de sécurité et du Groupe de travail sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, entend faire tout son possible pour que le processus soit inclusif, ouvert et démocratique et que la voix de tous les États Membres soit entendue et prise en compte, a assuré le représentant.
M. JEREMIAH N. K. MAMABOLO (Afrique du Sud) s’est joint à l’appel « presque universel » visant à ce que le processus de sélection du Secrétaire général rompe avec la procédure « antique » établie par la résolution 11/1 de 1946. Il est temps que l’Organisation la plus représentative au monde élise le chef de son administration dans un processus transparent et inclusif, à partir de critères préétablis et des principes d’égalité entre les sexes et de rotation géographique. Cela ne sera possible que si le processus devient plus structuré et part d’un appel à candidatures. Le représentant a donc dit attendre avec impatience la lettre conjointe des Président de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, rejetant le point de vue défendu par quelques-uns selon lequel il serait trop tôt pour parler du prochain Secrétaire général. Nous devrions pouvoir examiner plusieurs candidatures et réfléchir sérieusement à l’idée de limiter le prochain Secrétaire général à un seul mandat.
M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a estimé qu’une Assemblée générale revitalisée devrait être à même d’apporter de nouvelles perspectives aux questions de paix et de sécurité, compte tenu du caractère universel de sa composition. Elle devrait pouvoir résoudre les défis contemporains des guerres et des conflits et dans ce contexte, le représentant a réitéré la proposition de son Président de créer pour le centenaire de l’ONU, un plan stratégique mondial pour ouvrir la voie à un monde débarrassé des guerres et assurant à tous le même accès aux infrastructures, aux ressources et aux marchés et pointant la responsabilité égale des pays dans le développement humain. L’ordre du jour de l’Assemblée devrait alors être bien conçu, mieux structuré et bien séquencé pour obtenir les résultats attendus.
Tout en préservant le consensus, il faudrait aussi se garder des résolutions trop faibles et des débats sur les processus plutôt que sur le fond. Il est évident que la « biennalisation » et la « triennalisation » de l’examen des points à l’ordre du jour devraient être envisagées de la manière la plus appropriée et la plus équilibrée. Il faudrait aussi réfléchir à l’organisation des réunions de haut niveau pour assurer une participation au niveau le plus élevé. Avant de conclure, le représentant s’est joint à l’appel pour un meilleur financement du Bureau du Président de l’Assemblée générale, non sans être revenu sur une autre proposition de son Président visant à transformer le Conseil économique et social en un Conseil mondial du développement unissant les États Membres et les entités du système de l’ONU dont le Fonds monétaire international (FMI).
M. ION JINGA (Roumanie) a estimé que le processus d’adaptation des organes de l’ONU devait garantir que le système soit efficace et réactif et surtout apte à faire respecter le Programme de développement durable à l’horizon 2030 récemment adopté. Ces dernières années, a-t-il poursuivi, nous avons pu voir des progrès de l’Assemblée générale, mais beaucoup reste à faire pour rationaliser par exemple son ordre du jour. De même, le représentant a appuyé l’idée d’avoir plus de temps pour négocier les projets de résolution, idée sur laquelle la Roumanie et l’Allemagne ont déposé un texte à la Première Commission. Concernant la nomination du nouveau Secrétaire général, le représentant a espéré que toutes les dispositions de la résolution 69/321 seront appliquées afin de rendre le processus plus transparent, plus inclusif et plus démocratique. Le représentant a enfin invité les États Membres de l’ONU à réfléchir au fait que l’ONU n’a jamais été dirigée par un ressortissant d’Europe orientale.
M. RAMADHAN M. MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a noté que l’échec à mettre en œuvre les résolutions ne fait que compromettre l’autorité et la crédibilité de l’Assemblée et de ses États Membres. Il est impératif de tendre vers la qualité et non la quantité, vers la culture de la redevabilité et non de l’impunité et de trouver les moyens de rationaliser et de suivre la mise en œuvre des résolutions. S’agissant de la sélection du futur Secrétaire général, le représentant a estimé qu’après deux décennies de plaidoyer pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme, il est temps de voir des candidatures de femmes compétentes et pourquoi pas l’élection de la première Secrétaire générale de l’ONU. Ce serait là un évènement à la hauteur du soixante-dixième anniversaire de l’ONU, un évènement qui présagerait d’autres réformes, y compris celle du Conseil de sécurité. Il a conclu sur le financement du Bureau du Président de l’Assemblée générale, en prévenant que l’enjeu est top énorme. Nous devons tout faire pour préserver l’autorité, la crédibilité et l’intégrité du Bureau.
M. ILYÁ ADAMOV (Belarus) a déclaré que ce sont les États Membres qui feront que la résolution 69/321 catalyse les efforts. À défaut, elle connaîtra le même sort que les autres résolutions sur le sujet. Le représentant s’est déclaré favorable à un dialogue ouvert avec le Bureau du Président de l’Assemblée générale sur l’amélioration du travail quotidien. Concernant la sélection du prochain Secrétaire général, il a suggéré que les petits États puissent faire valoir leur position sur un pied d’égalité avec les grands pays.
M. CARLOS S. B. DUARTE (Brésil) a estimé que le Bureau du Président de l’Assemblée générale devrait pouvoir bénéficier de ressources ponctionnées sur le budget ordinaire de l’ONU. S’agissant des résolutions de l’Assemblée générale, il a demandé l’examen de ce qui entrave leur application et a soutenu l’idée d’une élection du Secrétaire général plus transparente, plus inclusive et plus démocratique. La résolution 69/321 pourrait permettre d’y parvenir. Mais, a-t-il estimé, les dialogues informels avec les candidats sont sans doute la plus grande innovation. Il a aussi salué la suggestion de présenter des candidatures de femmes comme « un pas important » et suggéré que le Secrétaire général et son vice-secrétaire général soient de sexe différent et qu’ils s’engagent en faveur de l’autonomisation de la femme. Pour sélectionner le meilleur candidat, a-t-il néanmoins souligné, il faudra aussi tenir compte de ce que vivent les Nations Unies aujourd’hui, dans le contexte international.
« La paix et la sécurité sont les piliers sur lesquels l’ONU souffre d’un déficit de crédibilité important », a-t-il jugé. Ce pilier est « considérablement mis à mal », à la fois en termes de gouvernance et sur le fond. Aussi, le prochain Secrétaire général devra être en mesure de jouer un rôle de chef de file. Même si la résolution 69/321 est essentielle, elle aurait pu toucher à d’autres éléments constitutifs du processus de revitalisation dont la possibilité pour le Conseil de sécurité d’envoyer plusieurs noms de candidats à l’Assemblée générale, ce qui sera plus démocratique plutôt que de devoir approuver ou rejeter un seul nom. Trois candidats, par exemple, avait suggéré Kofi Annan, a rappelé le représentant. Enfin, la pratique qui consiste à réserver certains postes à certains pays soulève des questions légitimes, a poursuivi le représentant, car les États Membres et la société civile exigent toujours davantage de transparence et de responsabilité de la part de l’ONU.
M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a estimé que l’Assemblée générale doit jouer un rôle dans les domaines de la paix et de la sécurité, du développement économique et social et des relations amicales entre les États Membres. Le représentant a attiré l’attention sur l’amélioration des méthodes de travail des différentes Commissions et jugé essentiel de rationaliser l’ordre du jour de l’Assemblée générale. Il s’est prononcé pour la « biennalisation » et la « triennalisation » de l’examen de certaines questions.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRO (Pérou) a estimé essentiel d’assurer une interaction plus forte de l’Assemblée générale avec le Conseil de sécurité sur la désignation du futur Secrétaire général. La résolution 69/321 répond au souhait des États demandant plus de transparence et d’implication dans le processus de sélection et devrait nous permettre de choisir le meilleur candidat possible, selon lui. Il a d’ailleurs rappelé que le Président de l’Assemblée générale devra jouer un rôle actif dans ce processus et veiller au respect et à l’application de cette résolution.