Assemblée générale: Le développement de l’Afrique et les progrès du NEPAD entravés par des financements insuffisants et l’insécurité
L’insuffisance des financements internationaux et l’insécurité liée aux conflits et au terrorisme, mais aussi le paludisme qui frappe en priorité les enfants et les plus faibles, continuent d’entraver les progrès du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), lancé en 2001, près de quinze ans après son adoption, ont relevé aujourd’hui les délégations à l’Assemblée générale.
Avant d’ouvrir le débat, le Président de l’Assemblée, M. Morgens Lykketoft a noté les progrès enregistrés par les pays africains en matière de développement humain, de gouvernance et de prévention et de règlement des conflits. « Nous voyons des opportunités en Afrique », a souligné le représentant des États-Unis, notant que dans la prochaine décennie, le continent alignera une classe moyenne de plus d’un milliard de « consommateurs ». Son homologue du Rwanda a aussi argué des raisons d’espérer en « un nouvel élan » pour l’Afrique annonçant qu’un million de Rwandais sont sortis de la pauvreté en 5 ans. Citant un proverbe africain, Israël a souligné que « l’avenir appartient aux peuples qui s’y préparent aujourd’hui ».
Alors que l’Afrique offre aujourd’hui le potentiel de croissance le plus prometteur au monde, 42% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, a rappelé le Président de l’Assemblée générale, en citant le 13e Rapport du Secrétaire général sur « Les progrès et la mise en œuvre du NEPAD ». Depuis le précédent rapport en 2014, le terrorisme et l’extrémisme violent sont venus s’ajouter aux menaces sur le continent, selon le Rapport du Secrétaire général sur « Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique ».
Par conséquent, des défis importants demeurent, en cette année charnière du 70ème anniversaire de l’ONU qui a vu se multiplier les rendez-vous, de la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, à l’adoption le mois dernier du Programme de développement durable à l’horizon 2030, combinés à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ce partenariat panafricain propose une vision stratégique de long terme du développement pour les 50 prochaines années. L’année s’achèvera avec la Conférence de Paris sur le climat en décembre.
Autant d’enjeux et d’engagements qui justifient plus que jamais de garantir un financement ajusté et opportun aux efforts de développement de l’Afrique, a fait valoir la Vice-Ministre des affaires étrangères de Sierra Leone, au nom du Groupe des États d’Afrique, car les promesses en la matière ont rarement été tenues. La part de l’Afrique dans l’aide globale a même régressé, passant de 47,7 milliards de dollars en 2012 à 44,4 milliards de dollars en 2013. Pourtant, l’aide publique au développement (APD) reste la principale source de financement du développement, a souligné le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, en appelant les pays développés à « tenir leurs promesses ». Les représentants de l’Inde et de l’Ouganda ont d’ailleurs mis en garde contre la tentation de « détourner » l’aide dévolue au développement social vers les projets d’atténuation des effets du changement climatique « qui doivent faire l’objet d’autres financements ».
Mais les pays africains devraient renforcer aussi la coopération sud-sud sur la base de partenariats « gagnant-gagnant » a conseillé le représentant chinois dont le pays a investi 30 milliards de dollars en 2014 sur le continent, notamment dans les projets d’infrastructures, les relations commerciales ayant atteint les 220 milliards de dollars en 2014. Ce sont des échanges valant désormais 72 milliards desquels s’est enorgueilli son homologue de l’Inde. Le représentant de l’Italie est revenu sur la création de la Banque italienne de développement, dans le cadre de laquelle les entreprises italiennes et celles des pays en développement sont appelées à travailler ensemble. Il a aussi attiré l’attention sur le système international de recherche de Trieste « qui mérite d’être mieux connu ».
Dans ce contexte, le Directeur général du NEPAD a mis l’accent sur les investissements dans les infrastructures, « pilier du développement », en rappelant que l’absence d’infrastructures de qualité coûte au continent des milliards de dollars par an, en le maintenant à l’écart de la mondialisation. Le responsable a également dénoncé l’importance des flux financiers illicites représentant 50 milliards de dollars que l’Afrique perd par an.
Contrer ces flux douteux doit être une priorité des États africains, a reconnu le représentant de la Norvège, d’autant plus que l’effondrement des prix des matières premières et la crise financière mondiale compliquent les investissements et que la croissance d’une moyenne de 4,6% n’a pas su relever le revenu des plus vulnérables. Or inégalités, pauvreté et chômage sont des causes potentielles des conflits, de la violence et de la migration clandestine, ont prévenu les représentants de l’Italie et de l’Union européenne.
Confronté au « péril terroriste » de Boko Haram, le Nigéria a, par la voix de son représentant, plaidé pour un renforcement des mécanismes de coopération sécuritaire aux niveaux régional et international.
Les délégués ont aussi déploré le peu d’avancée, faute de financements sécurisés, de la lutte contre le paludisme alors que l’épidémie d’Ebola a pu être contrôlée en quelques mois. La représentante de la Zambie a pourtant annoncé des résultats spectaculaires chez les enfants de moins de 5 ans, obtenus à peu de frais avec insecticides et moustiquaires. En attendant un vaccin contre le paludisme, on pourrait en effet éliminer le paludisme en Afrique avec des méthodes éprouvées ailleurs si l’on ne se heurtait pas à la « guerre pharmaceutique », a dénoncé le représentant de l’Ouganda.
NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/70/175 ET A/70/176)
2001-2010: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique
Débat conjoint
2015, a déclaré M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, a été une « année-élan » pour le continent africain et la communauté internationale. L’Agenda 2063 de l’Union africaine et son premier Plan décennal de mise en œuvre, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 devraient avoir plus « de sens, d’ambition et de faisabilité » avec le futur accord sur les changements climatiques, a estimé le Président.
Ces agendas font la somme des plans mondiaux, continentaux, régionaux et nationaux dans un cadre holistique et cohérent pour l’avancement et le développement de l’Afrique. Il est important de souligner le lien entre ces agendas et la nécessité d’une synergie et d’une complémentarité dans leur mise en œuvre.
Le débat d’aujourd’hui, a aussi estimé le Président, est l’occasion de réfléchir à nos efforts collectifs pour nouer des partenariats avec l’Afrique et l’appuyer dans ses efforts pour relever les défis et maximiser les opportunités dans les domaines de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et du développement durable. Le débat est aussi une démonstration claire de la place spéciale accordée à l’Afrique dans le travail de l’Assemblée générale.
Ces dernières années, l’Afrique a fait de grands pas dans le développement humain, la gouvernance politique et la paix et la sécurité. Elle offre aujourd’hui le potentiel de croissance le plus prometteur au monde. Mais avec 42% de la population qui vit en-dessous du seuil de pauvreté, et un certain nombre de pays qui subissent les conflits et l’instabilité, des défis importants demeurent.
Le Président a salué les efforts louables contre le paludisme, en particulier de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme, qui ont contribué à réduire l’incidence du paludisme de 34% entre 2000 et 2013. Mais, n’oublions pas qu’en 2015, on estime que plus de 340 millions d’Africains mourront de cette maladie évitable. Le Président a encouragé l’Assemblée générale, le système des Nations Unies et les autres parties prenantes à continuer de travailler ensemble pour combattre cette maladie.
Plusieurs des défis liés au paludisme s’inscrivent naturellement dans ceux plus larges du développement. Il est donc juste qu’aujourd’hui, nous examinions aussi le progrès dans la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Par leurs actions, les États africains démontrent leur détermination à mettre en œuvre pleinement cette « feuille de route pour le développement ».
L’appui des partenaires internationaux au NEPAD et aux programmes-phares comme le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, ne peut pas être surestimé et fait partie intégrante du succès du programme, a souligné le Président. Les Nations Unies jouent un rôle particulièrement crucial, a-t-il ajouté avant de réaffirmer, à son tour, les liens importants entre le développement socioéconomique et la paix et la sécurité. Les recommandations du Secrétaire général, a estimé le représentant, mérite toute l’attention voulue si l’on veut maintenir l’élan politique autour du NEPAD.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. RAYMOND THULANE NYEMBE (Afrique du Sud) a souligné le manque de financement dont souffrent les programmes de développement, alors que les défis auxquels se heurte son continent, dont la lutte contre les inégalités, appellent à une coopération et à des partenariats internationaux. L’Afrique, a-t-il insisté, a besoin de plus de soutien pour avancer vers le développement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
L’aide publique au développement (APD) reste la principale source de financement du développement, a-t-il souligné, en appelant les pays développés à « tenir leurs promesses » et à soulager les États du fardeau de la dette, en particulier les pays les moins avancés (PMA). La coopération nord-sud reste au cœur du développement, la coopération sud-sud et les partenariats avec le secteur privé n’étant que des compléments.
Les États Membres ont montré qu’ils appuyaient la promotion d’une paix durable en adoptant la résolution sur les causes des conflits en Afrique, laquelle reste un outil important. Le représentant a insisté sur la nécessité de continuer à renforcer les capacités humaines et institutionnelles de l’Afrique surtout dans les pays sortant d’un conflit. Il nous faut aussi trouver des solutions à d’autres problèmes émergents, dont le terrorisme. L’ONU, a plaidé le représentant, doit appuyer les organisations régionales et sous-régionales du continent dans la mise en œuvre de l’objectif visant à « mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici 2020 ».
S’agissant du paludisme, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a noté le représentant, signale que neuf pays sont sur la bonne voie avec une réduction de 77% de l’incidence de la maladie et que trois sont également bien engagés avec une réduction de 15 à 60 % des cas, ce qui signifie que d’ici à la fin de l’année, le continent aura évité la mort de 3,9 millions d’enfants. En dépit de ces succès, il reste encore beaucoup à faire car de nombreux pays continuent de rencontrer des obstacles dans l’éradication de fléau. L’OMS et l’ONU doivent aider ces pays à améliorer leur système de santé et à en élargir l’accès.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme EBUN STRASSER KING, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, a souligné à quel point cette année 2015 s’avérait cruciale pour les engagements du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), citant les multiples rendez-vous depuis le Sommet d’Addis Abeba jusqu’à l’adoption du Programme 2030, à l’occasion des 70 ans de l’ONU, sans oublier la Conférence de Paris sur le climat, en décembre. Le Groupe africain ne peut que souligner l’importance pour l’Assemblée générale d’adopter un budget « adéquat » pour réellement soutenir le Partenariat sur le programme d’intégration et de développement de l’Afrique (PAIDA). Pour sa part, le NEPAD reste déterminé à mettre en œuvre les programmes prioritaires de l’Afrique et le Ministre s’est réjoui de voir que l’agriculture reste au cœur de l’agenda du continent car elle peut contribuer à l’éradication de la faim et de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie.
Cependant, a-t-elle remarqué, l’engagement de l’Afrique à lutter pour son développement l’amène aussi à s’intéresser aux causes des conflits et à prévenir l’éruption de violence car il ne saurait y avoir de sécurité durable sans un développement inclusif. La Sierre Leone encourage donc tous les partenaires et l’ONU à soutenir l’initiative de l’Union africaine « Faire taire les armes d’ici 2020 ».
Sur le plan sanitaire, le paludisme reste une source de préoccupation majeure en Afrique alors que cette maladie peut être totalement prévenue et traitée. Nous notons avec une « profonde inquiétude » que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme continue de pâtir d’un financement insuffisant. Nous appelons donc les pays donateurs à tenir leurs engagements, a dit la Vice-Ministre en rappelant que c’est grâce au soutien de la communauté internationale que le virus Ebola a pu être combattu et se trouver aujourd’hui sous contrôle. Mais il reste urgent d’aider les pays africains, en particulier les trois pays les plus touchés par Ebola, à améliorer leurs systèmes de santé. La flambée du virus Ebola doit résonner comme une alerte de plus pour rappeler que continuer d’agir comme si de rien n’était ne saurait être une option pour réussir le Programme de développement post-2015.
La Vice-Ministre a appelé les bailleurs de fonds à tenir leurs promesses en matière d’APD, à savoir, consacrer 0,7% de leur PIB à cette aide et 0,15 à 0,20% pour les pays les moins avancés. Seul cet engagement permettra de restaurer une relation de confiance et de respect mutuel entre les partenaires mondiaux.
S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam) a salué l’engagement de l’Afrique en faveur du développement « en dépit des défis difficiles qui se présentent » et a réitéré « la grande importance de l’amitié entre le continent et l’ASEAN ». Il a réaffirmé le soutien de l’ASEAN à la coopération avec l’Afrique, par le biais du NEPAD, en particulier dans les domaines de l’éradication de la pauvreté, des infrastructures, de l’agriculture, de l’égalité des sexes, de la santé et de l’éducation. « Le programme de développement durable à l’horizon 2030 va permettre de guider et d’aider encore les pays d’Afrique, en fonction de leurs priorités respectives de développement », a-t-il poursuivi, saluant aussi les synergies avec l’Agenda 2063 adopté par l’Union africaine cette année.
Le représentant a également soulevé le problème récurrent des pandémies « qui affectent les progrès collectifs réalisés par le continent africain », citant notamment le virus Ebola et le paludisme. Rappelant que l’ASEAN avait combattu avec succès le paludisme, il a réitéré son soutien aux efforts des pays africains, notamment via le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
M. JAN PIROUZ POULSEN (Union européenne) a déclaré que l’Union européenne et l’Afrique partagent les mêmes ambitions et les mêmes programmes pour la paix, la sécurité et le développement en Afrique. Le partenariat entre l’Union et l’Afrique est fondé sur l’interdépendance et la responsabilité mutuelle. Le vrai défi du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba, a prévenu le représentant, est la mise en œuvre. Ces Programmes, comme le NEPAD, sont des outils qui permettront de relever les défis auxquels fait face le continent aujourd’hui. L’Union européenne est prête à coopérer avec l’Afrique dans les domaines commercial et agricole, a réaffirmé le représentant, rappelant au passage que l’Union reste le premier partenaire commercial de l’Afrique. L’Union est aussi prête à appuyer les programmes de développement des infrastructures en Afrique.
Le représentant a souligné l’importance de la coopération dans le domaine de la migration. Il a annoncé le Sommet que prépare l’Union européenne et qui discutera de la création d’un fonds qui devrait aussi s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’émigration clandestine irrégulière et au sort des personnes déplacées en Afrique.
La promotion de l’état de droit et de la bonne gouvernance ainsi que le respect des droits de l’homme sont « ancrés » dans la stratégie commune européenne. Aussi longtemps que les femmes seront traitées comme inférieures aux hommes, l’Afrique renoncera à la moitié de son potentiel et de sa force de travail. Le représentant a aussi mis un accent particulier sur les droits de l’enfant, notamment le droit à l’éducation, appelant à la réintégration sociale des enfants soldats. Face aux maladies, notamment le paludisme et VIH/sida, le délégué a mis en avant l’importance de la prévention et des actions basées sur le renforcement des systèmes de santé nationaux, encourageant à son tour la création d’une couverture sociale universelle. Le délégué a enfin salué le travail des opérations de maintien de la paix africaines et a rappelé que l’Union européenne y a apporté une aide de 1,6 milliard d’euros. L’Union européenne est déterminée à poursuivre sa coopération dans les domaines d’intérêt commun.
M LIU JIEYI (Chine) a estimé que la communauté internationale devrait attacher la plus grande importance à la coopération avec l’Afrique et prendre pleinement en compte ses difficultés et ses besoins. Elle devrait ainsi s’efforcer de contribuer à la lutte contre la pauvreté, aider l’Afrique à résoudre les questions de santé qui nuisent à son développement et agir dans des domaines prioritaires comme la modernisation de l’agriculture et des infrastructures. Mais la communauté internationale doit aussi reconnaître la diversité des modèles de développement et laisser à l’Afrique suffisamment de marge de manœuvre dans le suivi des plans de développement pour optimiser les partenariats.
La communauté internationale doit commencer par honorer ses promesses et revoir son aide à la hausse a poursuivi le représentant. Aussi les pays développés doivent–ils apporter une APD « suffisante et en temps voulu » pour garantir davantage de ressources financières et technologiques sans aucune condition préalable, a-t-il insisté.
Tout en recourant à la coopération nord-sud, a conseillé le représentant, les pays africains devraient renforcer la coopération sud-sud sur la base de partenariats « gagnant-gagnant », avec un accent sur le partage des bonnes pratiques et des expériences. Il faut améliorer l’environnement économique de l’Afrique par des mesures sur le commerce, les investissements et la dette, en garantissant notamment un système commercial international libre et non discriminatoire. Les Nations Unies doivent jouer pleinement leur rôle de planificateur, en réfléchissant au mieux au rôle potentiel de chaque fonds et programme.
Le maintien de la paix et de la sécurité étant une condition indispensable au développement, le représentant a appelé la communauté internationale à travailler de façon active pour promouvoir la paix via des négociations conduites sur la base de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays africains, pour régler les différends à travers des moyens pacifiques. Il a appuyé « le règlement des problèmes africains par les africains » et appelé la communauté internationale à contribuer au renforcement des systèmes de sécurité collectifs du continent.
La Chine et l’Afrique partagent une communauté de destin, et le renforcement des liens reste un axe prioritaire de la politique étrangère chinoise, sur la base de trois principes énoncés par le Président lors de sa première visite en Afrique: sincérité, détermination et bonne foi. C’est une coopération « gagnant-gagnant », a-t-il assuré, alors que le Forum Chine-Afrique célèbre ses 15 ans. En mai dernier, le Premier Ministre chinois a insisté sur les priorités d’une coopération « innovante » dans six domaines: l’industrie, les finances, la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement, les échanges culturels et la libre circulation des personnes et, enfin, la paix et la sécurité. En 2014, le commerce entre la Chine et l’Afrique a dépassé les 220 milliards de dollars et 30 milliards de dollars ont été investis par la Chine sur le continent, soit 22 et 60 fois plus qu’en 2000, la date de lancement du Forum Chine-Afrique.
M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) s’est félicité de la reconnaissance des défis qui se posent à l’Afrique dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063. Il a rappelé que les progrès réalisés par l’Afrique étaient encore entravés par de multiples facteurs. « Les actions collectives entreprises pour combattre la pauvreté continuent de souffrir des contrecoups d’une multitude de crises, à l’instar de l’épidémie Ebola, des catastrophes naturelles, des changements climatiques ou de la volatilité des prix des denrées alimentaires », a-t-il poursuivi, avant d’appeler la communauté internationale à pleinement soutenir la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et des programmes du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui y ont été inclus.
Le représentant a souligné certains succès du NEPAD, citant, en particulier, la réalisation de la section algérienne de la fibre optique reliant l’Algérie au Nigéria, et la fin des tronçons algériens de l’autoroute et du gazoduc Trans-Sahara en 2016. Il a également mis en avant les progrès dans l’agriculture, avec 50 pays africains sur 54 qui consacrent effectivement 10% de leur budget au développement de ce secteur, comme prévu par le NEPAD. Il a appelé à revitaliser le partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale, pour que le continent atteigne ses objectifs de croissance durable, de stabilité financière et de plein emploi, qu’il renforce sa résilience et qu’il prenne toute sa place dans l’économie mondiale.
Depuis l’adoption du NEPAD, a fait observer M. TEDEKA ALEMU (Éthiopie), l’Afrique a enregistré une croissance économique « impressionnante » d’une moyenne de 5%, soit la deuxième région du monde à la plus forte croissance. En 2014, le taux était de 3,9% malgré la faiblesse de l’économie mondiale. La plupart des pays africains, dont l’Éthiopie, sont en bonne voie pour réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement visant à diviser par deux le taux de pauvreté et pour soutenir une croissance durable et réaliser la transformation structurelle, ils ont adopté l’Agenda 2063 et son premier Plan décennal de mise en œuvre qui s’appuie sur le NEPAD, en en intégrant toutes les initiatives. Le NEPAD est toujours le « moteur stratégique » de la réalisation d’une Afrique « intégrée, prospère et pacifique », a insisté le représentant.
Le paludisme, a-t-il reconnu, est l’un des défis majeurs de santé publique pour beaucoup de pays africains, y compris l’Éthiopie. Le NEPAD a amélioré l’accès aux médicaments essentiels et aux traitements et les progrès spectaculaires de l’Éthiopie sont aussi attribuables au fait que la lutte contre le paludisme est une priorité du développement socioéconomique et du plan stratégique de la santé. L’Éthiopie a prouvé son leadership fort et son engagement politique comme Président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMAM). En janvier dernier, lors du Sommet de l’Union africaine, un tableau de bord sur l’élimination du paludisme a été lancé. « Nous sommes déterminés à redoubler d’efforts pour maintenir l’accès universel aux traitements et réduire l’incidence de la maladie sur le continent », a réaffirmé le représentant.
Malgré les progrès, a-t-il avoué, l’Afrique a encore un long chemin à faire pour assurer un développement durable et inclusif. Le continent doit accélérer la transformation structurelle de son économie pour réaliser son plein potentiel, avec l’appui de la communauté internationale. À cet égard, le Programme d’action d’Addis-Abeba offre le cadre idéal pour renforcer un partenariat mondial aligné avec les priorités continentales. Le représentant a appelé les partenaires au développement, y compris le système des Nations Unies, à renforcer davantage leur appui financier et technique à la mise en œuvre du NEPAD pour que l’Afrique puisse mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, « un sous-ensemble » de l’Agenda 2063.
M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a souligné que l’Afrique était devenue l’un des continents où la croissance est la plus forte, saluant l’adoption de l’Agenda 2063 et réitérant le soutien de son pays à sa pleine mise en œuvre. Rappelant les similarités « entre les chemins du développement de l’Afrique et de la Thaïlande », le représentant a parlé de la coopération existante « avec les pays amis d’Afrique » dans les domaines de l’agriculture, de la santé publique, de l’éducation et du développement des ressources humaines.
« Une croissance et un développement durable commencent avec une population en bonne santé », a poursuivi le représentant, en déplorant l’épidémie d’Ebola « qui a représenté un énorme défi » et les autres pandémies comme le paludisme. Il a rappelé l’engagement « continu » de la Thaïlande en faveur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et son soutien à plusieurs missions de maintien de la paix des Nations Unies sur le continent africain, notamment la MINUAD au Soudan.
Le représentant a estimé que parmi les nombreux défis que l’Afrique doit encore relever, les plus urgents restent la pauvreté, les inégalités sociales et les disparités d’accès aux opportunités. Il a appelé les Nations Unies et les États à renforcer encore la coopération et les partenariats avec l’Afrique pour promouvoir ou consolider l’intégration sociale et politique, le respect des droits de l’homme, la tolérance, la bonne gouvernance et l’état de droit.
M. BOGUSLAW WINID (Pologne) a rappelé que son pays n’avait « pas seulement soutenu la décolonisation politique de l’Afrique, mais aussi aidé beaucoup de pays du continent à bâtir leurs institutions, leurs systèmes éducatifs, leurs infrastructures ou leurs économies ». Il a apporté son soutien « aux efforts continus entrepris par les pays d’Afrique pour renforcer l’intégration, l’économie et le développement du continent », saluant, en particulier, l’inclusion des principales priorités du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique à l’Agenda 2063.
« Les objectifs du NEPAD en matière d’infrastructures, d’énergie, d’agriculture, d’éducation, de santé, de science, de technologie et d’autonomisation des femmes sont très ambitieux », a-t-il poursuivi, avant d’insister sur la nécessité « de sécuriser la mise en œuvre réelle du programme en mobilisant les ressources financières adéquates au sein de la communauté internationale mais aussi des pays d’Afrique ». Soulignant également l’importance des investissements étrangers pour soutenir les efforts africains, le représentant a passé en revue les initiatives de son pays pour favoriser la modernisation de l’agriculture et de la pêche et le transfert des technologies.
Saluant les progrès réalisés dans le domaine politique, notamment dans la gouvernance démocratique, le pluralisme et le renforcement du rôle des parlements et de la société civile, le représentant a rappelé qu’il n’y avait « pas de paix durable sans état de droit, sans respect des droits de l’homme, sans transparence, sans responsabilité et sans participation populaire ». Il a également insisté sur le rôle des femmes dans la réalisation de la stratégie de développement à long-terme des pays africains.
2015 sera une année « déterminante » pour le développement de l’Afrique, a déclaré à son tour M. INIGO LAMBERTINI (Italie). Nous avons attendu avec intérêt la mise en œuvre des objectifs « ambitieux » du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il dit. L’Italie a le privilège historique d’être un pont entre l’Europe et l’Afrique. Elle a toujours été un partenaire traditionnel de l’Afrique, grâce à sa situation géographique et sa vocation culturelle. Le partenariat doit maintenant imprimer un élan au développement et enrichir une vision commune allant au-delà de la simple aide et de la simple solidarité. L’Italie sait ce que solidarité veut dire, a dit le représentant, en prenant l’exemple des milliers de migrants venus des côtes d’Afrique du nord que le pays sauve tous les jours. Mais, a-t-il dit, nous devons faire plus pour traiter des causes qui obligent les migrants à quitter leur famille et leur pays.
Consciente de sa « responsabilité morale », a dit le représentant, l’Italie s’est engagée à accroitre son APD et à devenir un des principaux donateurs du G-7. Il a aussi parlé de la « Charte de Milan » pour promouvoir l’agriculture durable, l’accès à la nourriture et le changement des modes de consommation dans les pays les moins avancés (PMA). Toujours à l’Expo de Milan, l’Italie a aussi organisé, en collaboration avec les Nations Unies, une Conférence ministérielle des petits États insulaires en développement pour évaluer le rôle de la finance et de l’innovation pour stimuler les investissements et les secteurs agricole et agroalimentaire. « Nous n’épargnerons aucun effort pour aider l’Afrique à diversifier son économie et à transformer son potentiel énorme en réalité ».
Appelant les pays africains à s’inspirer de l’expérience des Européens, le représentant a fait valoir le modèle économique italien et sa structure sociale qui se fondent sur les petites et moyennes entreprises et les coopératives. Le pays a aussi encouragé ses multinationales à nouer des partenariats avec les autorités et les communautés locales en Afrique. Ce modèle peut être d’une grande utilité dans les domaines des infrastructures et des technologies, notamment dans le secteur de l’énergie.
Pour contribuer à la lutte contre la pauvreté, les changements climatiques, le paludisme et autres maladies, et à la résilience des pays africains aux chocs extérieurs, l’Italie a mis en place une Banque de développement nationale. Dans ce cadre, les entreprises italiennes et celles des pays en développement doivent travailler ensemble. S’agissant de l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation, le représentant a attiré l’attention sur le système international de recherche de Trieste « qui mérite d’être mieux connu ». Aujourd’hui, l’Afrique est « le continent des opportunités ». Elle veut, à juste titre, devenir un acteur dans ce monde multipolaire. Cette réalité doit être reconnue par tous, en particulier par l’architecture de paix et de sécurité des Nations Unies.
M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a fait valoir que son pays promeut les questions de développement, paix et sécurité avec l’Afrique depuis 1993 via la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). Cette Conférence, dont la dernière, la TICAD V, tenue en 2013 à Yokohama, est une Conférence de partenariat qui se concentre sur le renforcement et la « prise en main » africaine de son développement.
La TICAD, dont la prochaine se tiendra l’an prochain en Afrique, à Nairobi, se concentre sur la croissance économique grâce à la construction d’infrastructures et au renforcement des capacités, car si l’Afrique enregistre un taux de croissance relativement élevé, la TICAD vise une croissance plus inclusive, dite « de qualité » au bénéfice de tous les Africains. La coopération du secteur privé, en plus de l’APD, est vivement encouragée au Japon via le commerce et les investissements. L’agriculture est considérée comme essentielle à la sécurité alimentaire mais elle doit aussi être profitable: le secteur doit être développé au-delà de la simple agriculture de subsistance pour parvenir à l’autonomie et éliminer la pauvreté des zones rurales.
La prospérité économique dépend cependant d’une sécurité durable. Or depuis la TICAD V, a souligné le représentant, on a vu l’apparition de groupes extrémistes violents comme Boko Haram et les Chebaab venir menacer les fondements économiques et sociaux de l’Afrique. Par conséquent, le Japon, élu hier membre du Conseil de sécurité pour 2016-2017, s’engage à examiner les causes profondes des conflits en Afrique, a-t-il assuré.
Enfin la santé et le bien-être des peuples étant également essentiels, l’épidémie d’Ebola est venue rappeler la vulnérabilité et la fragilité des pays africains sur ce point, a souligné le représentant en appelant au renforcement des systèmes de santé et à la création d’une couverture médicale universelle.
M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a déclaré que malgré tous les progrès réalisés par les pays africains, la dette et les maladies, notamment le paludisme, représentent un lourd fardeau pour un continent aux ressources limitées. Le développement de vaccins pourrait répondre à la situation et la recherche d’un vaccin contre le paludisme est d’ailleurs en cours, a reconnu le représentant. En attendant, a-t-il rappelé, on pourrait aussi éliminer le paludisme en Afrique avec des méthodes éprouvées ailleurs si l’on ne se heurtait pas à la « guerre pharmaceutique » qui rend les choses impossibles. Le représentant a aussi imputé le retard de développement en Afrique aux conflits. Notant le travail « louable » du Conseil de sécurité en la matière, il a tout de même estimé qu’il faut réformer cette instance pour qu’il puisse répondre à toutes les menaces à temps et efficacement. Avant de conclure, le représentant a appelé à un appui financier et technique à la mise en œuvre de l’Agenda 2063. Il a aussi prévenu que la solution à l’exode des migrants et des réfugiés ne saurait être l’érection de murs. Il faut s’attaquer aux sources du problème et investir dans le développement et le renforcement des partenariats.
M. SINGH BISHNOI (Inde) a souligné que le NEPAD avait joué un rôle important pour galvaniser le soutien de la communauté internationale. Il a salué la croissance économique sans précédent que le continent africain a connu au cours des quinze dernières années, « même si dans certains domaines, les progrès ont été ralentis par des défis persistants ». Le représentant s’est félicité de l’adoption cette année de l’Agenda 2063, du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, espérant qu’ils génèreront « des résultats tangibles » en insistant sur « le soutien financier et technique » que la communauté internationale doit apporter à leur mise en œuvre.
« Il faut faire beaucoup plus en matière de santé, d’assainissement, d’éducation, de protection des enfants et des femmes, de sécurité alimentaire », a-t-il poursuivi, appelant à la revitalisation du partenariat mondial pour soutenir les efforts des pays en développement via une assistance financière et technique. « Dans les mois et les années à venir, il reviendra à la communauté internationale de maintenir le développement de l’Afrique au cœur de ses priorités », a encore ajouté le représentant, en déplorant la baisse de l’APD à destination de l’Afrique et en appelant à « remédier au plus vite à cette situation ».
Il a également mis en garde contre la tentation de « détourner l’aide au développement promise pour des projets sociaux comme la santé et l’éducation, vers des objectifs d’atténuation des effets des changements climatiques qui doivent faire l’objet d’autres financements ».
En conclusion, le représentant a rappelé la tenue du troisième Forum Afrique-Inde du 26 au 29 octobre, avec la participation de 54 pays d’Afrique. « L’Inde et l’Afrique ont longtemps travaillé ensemble pour développer des approches communes, soutenir une croissance économique inclusive, éradiquer la pauvreté et parvenir à un développement durable; il n’y a aucun doute que ce partenariat unique sera renforcé dans les années à venir », a-t-il insisté.
M. GERALD W. SCOTT (États-Unis) a estimé que « le développement de l’Afrique n’est pas seulement important pour les Africains mais aussi pour le reste du monde ». Nous voyons des opportunités en Afrique, a souligné le représentant face à un continent dont la classe moyenne représentera plus d’un milliard de consommateurs dans la prochaine décennie. Avec leurs centaines de millions de téléphones portables et l’explosion de leurs connexions à Internet, les Africains commencent à jouer « à saute-mouton » entre les vieilles technologies et une nouvelle prospérité. Si l’Afrique est une des régions à la croissance la plus rapide au monde, le développement durable demeure un défi, a-t-il tempéré. Nous avons adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et nous devons maintenant l’appliquer, a encouragé le représentant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, les États-Unis apprécient « la sorte d’approche holistique, globale et intégrée » du développement durable que représente le NEPAD.
De nombreux programmes d’aide et partenariats des États-Unis s’alignent d’ailleurs avec la vision du NEPAD qui est « d’aider les Africains à s’aider eux-mêmes » pour réaliser le développement durable. Par exemple, le programme « Feed the Future » se concentre sur l’amélioration des récoltes qui elle-même génère des revenus plus élevés donc une nutrition améliorée, le renforcement de la sécurité alimentaire et des économies plus fortes. Le programme « Power Africa » mobilise des milliards d’investissements auprès des gouvernements et du secteur privé pour réduire le nombre des Africains qui vivent sans électricité. Les États-Unis prennent aussi des mesures pour faciliter le commerce interafricain en modernisant les douanes et les services frontaliers. Le travail a commencé avec la Communauté des États d’Afrique de l’Est, il s’élargit désormais à tout le continent.
Le représentant a aussi rappelé que son Gouvernement a promis la somme de trois milliards de dollars au Fond vert pour le climat et versé d’autres milliards de dollars à la lutte contre le VIH/sida et la santé, en général. « Nous aidons les Africains à s’approprier leur propre développement humain en mettant en place des systèmes de santé solides. » « La bonne gouvernance est un critère central de l’aide extérieure américaine, a insisté le représentant, avant de citer le Président Barack Obama qui a dit « rien ne débloquera davantage le potentiel économique de l’Afrique que le combat contre le cancer de la corruption ». Les États-Unis ont d’ailleurs pris le leadership en créant le « Open Government Partnership » présidé cette année par l’Afrique du Sud. Le représentant a conclu sur la « President’s Malaria Initiative (PMI) », « un succès extraordinaire » et a rappelé le lancement en février dernier, de la « Président’s Malaria Initiative Strategy » pour 2015-2020.
M. OMAR A. A. ANNAKOU (Libye) a remarqué qu’en dépit des progrès enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’Afrique continue de faire face à de nombreux défis qui entravent sa capacité de réussite. Le plus grand à venir, selon lui, est d’atteindre les objectifs du Programme 2030 et il incombe, à cet effet, aux pays avancés de tenir les engagements souscrits lors des grandes conférences de l’ONU sur l’Afrique. La paix et la sécurité restent également cruciales alors que de nombreux pays du continent souffrent de la détérioration de leur situation sécuritaire et des conflits armés, dont la Libye, a-t-il reconnu. Il a souligné la « relation étroite» entre développement et sécurité et le « besoin urgent » de renforcer la coopération institutionnelle avec les États africains dans les domaines du renforcement des capacités, du désarmement, de la promotion de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’état de droit et de la bonne gouvernance. La Libye, pour sa part, réitère son engagement en faveur de ces domaines malgré sa situation, l’instabilité dont elle souffre et une croissance en berne. Les richesses naturelles de l’Afrique, « bien exploitées », lui permettraient de réaliser sa vision ambitieuse pour l’avenir et de devenir « un continent avancé ».
M. VITALY I. CHURKIN (Fédération du Russie) a affirmé que son pays accorde une attention particulière à l’Agenda 2063 et au NEPAD. La Fédération de Russie, a-t-il rappelé, a annulé l’équivalent de 20 milliards de dollars de la dette des pays africains. Le représentant a aussi parlé d’un mécanisme de coopération avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), d’un grand projet d’exploitation de platine au Zimbabwe et de l’installation d’une raffinerie de pétrole en Ouganda. La condition de la stabilité en Afrique est la prévention des conflits, a-t-il dit, en mettant en garde contre les ingérences. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, le représentant s’est dit fervent partisan de l’implication des Africains dans la recherche de solution aux problèmes africains. Le but de la Fédération de Russie est de consolider son dialogue avec l’Afrique « sur un pied d’égalité ».
M. OLOF SKOOG (Suède) a promis que son pays continuera de soutenir, comme il l’a toujours fait, la lutte de l’Afrique pour son développement et la réalisation des objectifs du Programme 2030. Il a estimé qu’il était temps cependant que l’Afrique, comme elle le réclame depuis de nombreuses années, soit représentée au Conseil de sécurité. Il a fait valoir que son pays assurait à lui seul un sixième des contributions volontaires de l’ONU et se trouvait être le premier contributeur de l’Organisation pour l’aide humanitaire et le développement. La Suède va même dédier, l’an prochain, 1% de son revenu national à l’APD, a-t-il annoncé, car la coopération internationale est indispensable, en particulier pour les pays les plus vulnérables et les plus pauvres du continent.
Pour M. IBRAHIM ASSANE MAYAKI, Directeur général du NEPAD à l’Union africaine, l’Afrique n’a cessé ces dernières années de démontrer la capacité de transformation de ses économies, pour encourager le développement de relations commerciales et une croissance consolidée à l’échelle du continent. Le NEPAD, a-t-il souligné, a pris acte de la promotion de l’égalité homme-femme comme l’un des moteurs les plus efficaces d’une croissance inclusive et de la réduction de la pauvreté. Avec l’aide du Fonds NEPAD-Espagne pour le développement des femmes africaines, créé en 2007, le NEPAD a financé les programmes de soutien et travaillé étroitement avec les États dans ce domaine. En outre, le NEPAD est en train de développer un cadre général pour l’emploi des jeunes en Afrique qui sera développé à travers l’Agenda 2063 et les objectifs de développement durable.
Cependant, le responsable a insisté sur la priorité que constitue toujours le développement des infrastructures du continent: avec de très faibles échanges régionaux et la plus petite part du commerce mondial, l’Afrique est le continent le moins intégré à l’économie mondiale et ses « pauvres » infrastructures lui coûtent chaque année des milliards de dollars, entravant la croissance. Combler ce fossé est donc vital, a-t-il martelé. Il a rappelé que le Président du Sénégal et Président du NEPAD avait convoqué un Sommet sur le financement des infrastructures en juin 2014 entre porteurs de projets et secteur privé et qu’à cette occasion, les partenaires du PIDA (Programme de développement des infrastructures en Afrique) avaient arrêté les « 16 méga Projets du NEPAD » pour lesquels le NEPAD a ensuite établi les mécanismes de financement.
M. Mayaki s’est par ailleurs intéressé aux flux financiers illicites qui représentent, selon le Groupe de haut niveau sur le sujet, 50 milliards de dollars perdus par l’Afrique: en juin, a-t-il indiqué, le NEPAD a organisé le premier atelier régional destiné à former des hauts fonctionnaires d’Afrique de l’Ouest et centrale pour les aider à améliorer leurs politiques fiscales et à tirer le meilleur parti de leurs industries minières.
Maintenant que les objectifs de développement durable ont été adoptés, a-t-il poursuivi, il est de la plus haute importance que les agences du NEPAD, les partenaires de l’UA et les agences de l’ONU progressent vers une meilleure gouvernance, l’éducation de qualité pour tous, l’appui aux femmes et l’amélioration des systèmes de santé. Enfin à l’approche de la Conférence de Paris sur le climat en décembre, le NEPAD apporte un soutien technique aux négociateurs des États africains tandis que le Fonds NEPAD pour le changement climatique aide à renforcer les capacités et les politiques de résilience et d’adaptation nationales aux changements climatiques.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a pris note des progrès enregistrés dans plusieurs domaines prioritaires du NEPAD tels le renforcement de l’architecture financière et le lancement de grands projets d’infrastructures, mais de nombreux défis restent à relever, a-t-il souligné. Ainsi, la communauté internationale et les Nations unies, en particulier, doivent veiller à garantir la cohérence et la synergie entre les programmes de développement globaux et continentaux car plusieurs points, en particulier, méritent l’attention: la promotion de la paix et de la sécurité, une approche stratégique de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et le virus Ebola mais aussi une approche intégrée à long terme pour attirer les investissements internationaux et enfin la lutte contre la faim en cette Journée Internationale de l’alimentation.
Le représentant a toutefois souligné que l’inadéquation du financement restait « un problème majeur » et qu’une réponse urgente devait y être apportée. Il a appelé les partenaires en développement à accentuer leurs efforts sur ce point et les Nations unies à réaffirmer leur soutien à l’Afrique.
M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a réaffirmé l’importance du NEPAD, insistant sur les progrès réalisés au cours des dernières années grâce à cet « instrument de mobilisation de la volonté politique » des dirigeants africains. Il s’est félicité du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063, appelant la communauté internationale à renforcer son soutien financier et sa coopération pour permettre la pleine mise en œuvre de ces deux Programmes, en s’attaquant aux priorités africaines: le développement des infrastructures, de l’agriculture, de l’industrie et des services, l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’éducation et la santé pour tous ou encore l’autonomisation des femmes.
Soulignant que l’APD est « la pierre angulaire du financement du développement », le représentant a appelé la communauté internationale à s’engager à la hauteur des défis à relever, avec une assistance technique et financière qui permette réellement le renforcement des capacités des pays d’Afrique et l’accélération des transferts de technologies. Il a également mis en avant les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme, rappelant qu’elle avait permis à la moitié des pays d’Afrique d’être aujourd’hui débarrassé du paludisme. « Il faut consolider ces acquis et poursuivre l’assistance pour améliorer encore l’accès à la prévention et aux traitements », a-t-il ajouté.
En conclusion, le représentant a rappelé le fléau des conflits et insisté sur la nécessité de maintenir la stabilité et la paix sur le continent, apportant son plein soutien à l’initiative lancée par l’Union africaine lors du Sommet d’Addis-Abeba, en janvier dernier, et visant à arriver à « une Afrique sans conflit à l’horizon 2020 ».
Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a réitéré, à son tour, son soutien au NEPAD et s’est félicitée de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063, appelant même à la fusion des deux Programmes. « En dépit des crises et des conflits sur notre continent, des nouvelles menaces terroristes et extrémistes, nous devons avoir confiance en l’avenir », a-t-elle poursuivi, soulignant que les pays d’Afrique étaient devenus « plus résilients » et que les objectifs fixés pour 2030 et 2063 donnaient « un nouvel élan pour continuer d’afficher une croissance et un développement pérennes ». Elle a rappelé qu’une croissance économique de 5% ces dernières années avait permis de renforcer l’urbanisation, de créer de nouveaux secteurs d’emplois hors du secteur agricole traditionnel.
« Au Rwanda, un million de personnes sont sorties de la pauvreté en 5 ans », a-t-elle souligné, avant de passer en revue les différents programmes et politiques mis en œuvre au plan national et d’insister sur 4 points spécifiques pour le succès des défis à venir. En premier lieu, elle a insisté sur la nécessité d’achever les OMD. Elle a ensuite rappelé le lien entre paix, sécurité et développement, citant l’expérience du Rwanda qui a su reconstruire ses institutions et créer un climat propice au développement. En troisième lieu, elle a insisté sur les partenariats entre les Nations unies et l’Union africaine et appelé à renforcer encore cette coopération, en particulier pour prévenir de nouveaux conflits et disposer des capacités de les anticiper. Enfin, elle a souligné l’importance de miser sur la jeunesse qui représente 70% de la population africaine, en particulier l’autonomisation des femmes, l’éducation, l’emploi et la participation citoyenne.
M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a rappelé les aides que son pays a apportées à la République centrafricaine et à la Somalie ainsi que sa contribution financière dans la lutte contre Ebola. Il a indiqué que l’Agence de coopération internationale (KAZAID) se focalisera sur l’aide financière et le transfert des technologies. Le Kazakhstan s’impliquera aussi davantage dans les opérations de maintien de la paix en Afrique et en tant que pays sans littoral, il vient de signer avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) un accord de partage des coûts liés à la mise en œuvre du Partenariat Afrique-Kazakhstan sur les objectifs de développement durable. Comme l’énergie déterminera aussi notre sécurité collective, le Kazakhstan compte sur la contribution africaine aux débats de l’EXPO 2017 qui se tiendra à Astana en 2017 sur le thème « l’énergie de l’avenir ». Après l’EXPO, le Kazakhstan voudrait d’ailleurs créer un centre international pour le développement des technologies vertes et des projets d’investissements sous les auspices des Nations Unies. Le centre devrait faciliter le transfert des technologies vers les pays en développement. Le représentant a aussi rappelé la convocation à Astana d’une session extraordinaire du Forum économique sur le thème « L’Afrique, prochain moteur de l’économie mondiale ».
Il est revenu sur les propositions « provocatrices » de son Président dont l’adoption, à l’occasion du centenaire de l’ONU, d’un Plan stratégique mondial 2045 dont l’idée maîtresse serait de lancer une nouvelle tendance dans le développement mondial dans laquelle tous les pays auraient un accès égal aux infrastructures, aux ressources et aux marchés mondiaux et une responsabilité mondiale dans le développement humain. Il faudra alors transformer le Conseil économique et social en un conseil mondial du développement travaillant en coordination avec le système des Nations Unies, le Fonds monétaire international et les autres institutions multilatérales. Le représentant a parlé d’une initiative qui consisterait pour les États Membres à réaffecter 1% de leurs dépenses militaires à un fonds spécial pour les objectifs de développement durable. Il a rappelé que son pays est candidat à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2017-2018.
M. GEIR O.PEDERSEN (Norvège) a d’abord souligné les raisons d’être optimiste pour l’avenir de l’Afrique, notant les progrès en termes de santé maternelle et infantile, de démocratie et de gouvernance et de croissance. Mais il reste des défis fondamentaux, qu’accentuent encore l’effondrement des prix des matières premières et la crise financière mondiale qui rend les investissements plus difficiles. Beaucoup de pays du continent restent particulièrement vulnérables aux chocs extérieurs a-t-il noté, et la priorité partagée par beaucoup doit être de consolider le revenu national, de financer les infrastructures et de lutter contre les flux financiers illégaux.
La croissance économique n’a pas su créer suffisamment d’emplois ni augmenter le revenu des plus pauvres, en particulier des femmes et des jeunes, a-t-il regretté. Or les inégalités, la pauvreté et le chômage sont des causes potentielles de troubles et de conflit et encouragent les migrations. Simultanément, l’éradication de la pauvreté ne peut être dissociée de l’appui aux femmes.
Le représentant a insisté sur le lien entre paix, sécurité et développement: des États aux institutions faibles, l’absence de services sociaux de base, la militarisation des sociétés, l’exclusion sociale et économique sont des dénominateurs communs des conflits prolongés. L’insécurité et la fragilité des États sont souvent alimentées par le crime transnational organisé, la piraterie et le terrorisme et l’une des résultantes en est le flux des migrations.
Il n’y a pas de réponse rapide, a-t-il reconnu. Mais il faut renforcer la coopération entre l’Afrique et l’Europe. La plupart des défis appellent une réponse de la communauté internationale dans son ensemble, a dit le représentant, en rappelant la signature, en janvier dernier, d’un Protocole d’accord entre son pays et l’Union africaine pour renforcer la coopération dans les domaines de la sécurité, de la démocratie et de la gouvernance.
Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a indiqué que son pays, comme beaucoup d’autres, avait bénéficié des programmes du NEPAD et a cité l’agriculture. Après avoir signé, en 2011, son Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, la Zambie a adopté son Plan national d’investissements agricole qui garantit un certain nombre d’avantages au secteur. Le pays a également développé une agriculture respectueuse de l’environnement qui accroît la résilience de milliers de foyers, leur sécurité alimentaire et la production dans de nombreuses régions.
Cependant la représentante a exprimé sa profonde préoccupation concernant un fléau majeur et persistant, le paludisme qui affecte de façon « disproportionnée » les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les plus pauvres et vulnérables de la société. Pourtant, la Zambie pense que l’éradication du paludisme est possible. Elle a adopté un plan national de prévention qui consiste à distribuer des sprays insecticides à effet rémanent et des moustiquaires et à réagir rapidement en cas d’infection. Le pays a également renforcé la surveillance et la collecte des données dans les établissements de santé et les systèmes de détection. Il a ainsi obtenu une baisse des cas mortels chez les enfants de moins de 5 ans, passés de 35 pour 1 000 admissions en 2012 à 18 pour 1 000 en 2013.
Mais en dépit de ces points marqués, le pays fait toujours face à des retards dans le déploiement de ses moyens de lutte en raison, principalement, des contraintes financières. La représentante a donc souhaité que son pays puisse continuer de nouer des partenariats avec des fabricants locaux de traitements antipaludéens et de moustiquaires afin de réduire les coûts et ceci nécessitera le renforcement de la coopération de la communauté internationale.
M. LEVENT ELER (Turquie) a salué les grands succès africains et rappelé que son pays a déjà organisé deux Sommets Turquie-Afrique en 2008 et en 2011. Il a 39 missions diplomatiques en Afrique alors que 32 États africains ont une ambassade à Istanbul. La compagnie Turkish Airlines dessert désormais de nombreuses capitales africaines. Le représentant a tenu à souligner que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne sera pas atteint sans la paix et la sécurité. L’Agenda 2063 et son Plan décennal de mise en œuvre partagent cette vision. Mais les changements démographiques en Afrique montrent que les femmes et les jeunes ont un rôle à jouer, a soutenu le représentant.
Il a aussi déclaré que, face aux crises et aux catastrophes naturelles, la Turquie a concentré son intervention sur le relèvement et l’aide au développement. Pour cela, elle a recours aux ressources et aux connaissances locales. L’Agence turque de développement a de nombreux programmes et projets en Afrique notamment dans les domaines du renforcement des capacités comme en Somalie. La Turquie poursuivra sa « diplomatie humanitaire » et invite le plus grand nombre d’États africains à venir participer au premier Sommet humanitaire international qui se tiendra à Istanbul en 2016.
M. HUSSEIN ABDALLAH (Nigéria) a estimé que le NEPAD était « l’incarnation des aspirations africaines envers une croissance et un développement durable », qu’il avait été « le moteur des politiques de développement, grâce à la planification, la coordination et le soutien de la communauté internationale » et qu’il avait permis « la renaissance de l’Afrique, sous l’égide de l’Union africaine ».
Le représentant a rappelé que la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 imposait « de réaliser la paix et la stabilité sur tout le continent ». Dans ce contexte, il a plaidé pour un renforcement de la coopération régionale et internationale dans la lutte contre l’extrémisme, citant en particulier « le péril terroriste et insurrectionnel de Boko Haram qui sème souffrances et destructions ». « Les conséquences sont atroces, nous devons unir nos forces et lutter contre ces crimes contre l’humanité », a-t-il encore insisté.
Le représentant a ensuite souligne l’importance de renforcer les mécanismes de coopération sécuritaire aux niveaux régional, sous régional et international, en adoptant « une approche multinationale et multidimensionnelle », afin de pouvoir « réagir aux violations des droits de l’homme, prévenir les conflits ou intervenir avant les pertes en vies humaines ou le démantèlement des communautés ».
Se penchant sur l’aspect économique du développement, il a salué le rôle clef joué par l’Agence du NEPAD pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063. Il a appelé à la mise en œuvre de nouveaux programmes de développement de l’agriculture et de mise en valeur des infrastructures afin « de transformer le continent » et de régler « le problème de la sécurité alimentaire ». « Nous appelons les Nations unies à continuer de coopérer avec l’agence du NEPAD », a-t-il insisté, avant d’insister aussi sur le rôle du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs comme « instrument d’autoévaluation, clef de la bonne gouvernance et de la transparence démocratique ».
M. DAVID ROET (Israël) a salué les progrès réalisés par l’Afrique, « où plus de garçons et filles vont à l’école élémentaire » et « où la mortalité infantile a été réduite de moitié ». « L’industrie africaine se diversifie et devient compétitive; de l’agriculture aux infrastructures et aux services, le continent devient une force mondiale avec laquelle il faut compter », a-t-il poursuivi, avant de souligner la principale richesse du continent: « ses talents et son potentiel humain, avec 70% de la population âgée de moins de 30 ans ».
Le représentant a ensuite souligné les défis auxquels le continent devait encore faire face -« les sécheresses et les famines, la faim et la pauvreté, le terrorisme et les guerres »- et s’est félicité de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063.
Réitérant ensuite son plein soutien aux objectifs de développement de l’Afrique, il a passé en revue les différents programmes de coopération et partenariats mis en place avec les États africains, via l’Agence de développement et de coopération internationale d’Israël (MASHAV), notamment dans le domaine de l’agriculture, de la santé publique et des nouvelles technologies. Citant un proverbe africain en conclusion, l’avenir appartient aux peuples qui s’y préparent aujourd’hui, le représentant a estimé qu’ « en libérant aujourd’hui le potentiel de l’Afrique, la communauté internationale peut garantir une Afrique prospère et pacifique demain ».