En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
10e, 11e & 12e séances plénières, matin, après-midi & soir
AG/11691

L’Assemblée générale achève son Sommet sur le développement durable par l’appel de nombreux dirigeants à renforcer la Convention sur le climat

L’Assemblée générale a achevé, ce soir, sa réunion plénière de haut niveau de trois jours au cours de laquelle les 193 États Membres ont adopté un programme de développement durable destiné, d’ici à 2030, à « transformer notre monde »*.  Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont, au cours de cette dernière journée, appelé à renforcer la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lors de la Conférence des États parties (COP 21), en décembre, à Paris.

Avec l’achèvement du cycle de 15 ans des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), une nouvelle ère s’ouvre en effet avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui comprend 17 objectifs et 169 cibles, et par lequel les États Membres se sont unanimement engagés, vendredi, à mettre fin à l’extrême pauvreté, à lutter contre les inégalités et les effets des changements climatiques.

Prenant la parole à l’ouverture de la séance de cet après-midi, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a estimé possible, grâce à une action collective, de « briser le cycle de pauvreté ».  « Le cynisme est notre ennemi », s’est-il exclamé, avant de demander à tout un chacun de croire dans la dignité de la personne.  « Le développement est menacé par les changements climatiques », a également noté M. Obama, précisant que ce sont les pays les plus démunis qui en portent le fardeau le plus lourd.  Faisant sien « l’appel moral » lancé par le pape François quant à la nécessité de sauver la planète, deux jours auparavant à la tribune de l’Assemblée générale, le Président américain s’est dit confiant dans la capacité de présenter un front uni à Paris. 

La prochaine Conférence sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris a fait aussi l’objet de l’attention des chefs d’État et de gouvernement depuis vendredi.  Le Président français a ainsi invité les États Membres à y signer un texte qui engagera tous les pays sur des décennies.  Une absence d’accord signifierait la disparition de nombreux pays provoquée par le réchauffement planétaire, a averti M. François Hollande.

« Nos obligations doivent être ambitieuses et cohérentes, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée », avait déclaré plus tôt la Présidente du Brésil Dilma Rousseff.  Le Brésil, l’un des rares pays en développement à s’engager en faveur d’un objectif absolu de réduction des émissions de gaz à effet de serre œuvrera pour sa part, d’ici à 2030, à éliminer la déforestation illégale, à assurer la reforestation de 12 millions d’hectares et à restaurer 15 millions d’hectares de pâturages dégradés, a-t-elle indiqué.

Le Président de l’Équateur, M. Rafael Correa, s’est félicité, pour sa part que son pays soit l’un des rares au monde à prévoir, dans sa Constitution, des droits spécifiques à la nature. 

Le Président du Venezuela, M. Nicolas Maduro Moros, a lui aussi utilisé une image employée par le pape François, celle de « maison commune ».  Si l’on veut réaliser les 17 objectifs et les 169 cibles définis dans le nouveau programme de développement durable, il faudra construire un nouveau modèle économique et social, de nouvelles relations de pouvoir au cours des 15 prochaines années, a-t-il affirmé.

Le Chef du Gouvernement grec, M. Alexis Tsipras, a souhaité que tous les forums compétents, y compris l’Assemblée générale, accueillent des débats au sujet de la restructuration de la dette publique et de son lien avec le développement.  M. Tsipras a invité la communauté internationale à s’éloigner de l’idée néolibérale selon laquelle les marchés sont le socle de l’économie.

Par ailleurs, le Président sud-africain, M. Jacob Zuma, et de nombreux autres responsables politiques ont invité les pays développés à maintenir l’aide publique au développement (APD), la jugeant cruciale pour les pays les moins avancés (PMA). 

Le Premier Ministre belge, M. Charles Michel, a indiqué que son pays s’engagerait à réserver 50% de son APD à ces pays.  Son homologue britannique, M. David Cameron, s’est dit fier que le Royaume-Uni ait réalisé l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB au développement et a appelé les autres pays à suivre son exemple.

Plusieurs dirigeants, dont le Président de Djibouti, ont également mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’appropriation nationale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Les priorités nationales, les lois et spécificités sociales, culturelles, morales et religieuses de chaque État et de chaque société doivent être au cœur de la mise en œuvre du Programme », a déclaré M. Ismail Omar Guelleh.

Le Premier Ministre italien, M. Matteo Renzi, a parlé du « drame absolu » qui se déroule actuellement en Méditerranée, « berceau de la civilisation devenu un lieu de souffrance indicible ».

Enfin, le Président du Costa Rica, M. Luis Guillermo Solís Rivera, a convié les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dont les dépenses militaires sont les plus importantes au monde, et qui comptent parmi les plus grands producteurs d’armes, à « réorienter leurs dépenses vers le développement durable », affirmant « qu’il n’y a pas de meilleure formule pour assurer la sécurité de leurs pays que d’investir dans le développement durable dans le monde ».

Parallèlement à cette réunion plénière de haut niveau, qui précède l’ouverture, demain, du débat général de l’Assemblée générale, se sont déroulés au cours de ces trois jours six dialogues interactifs dont les résumés ont été présentés aujourd’hui, en fin de séance.

RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (7e, 8e & 9e séances)

Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes; Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire: Sommet des Nations Unies consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015: projet de résolution (A/70/L.1)

Déclarations

M. HEINZ FISCHER, Président fédéral de l’Autriche, a plaidé afin que la vingt et unième Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop21), prévue à Paris en fin d’année, soit couronnée de succès.  Il a salué l’action du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui publie régulièrement des données scientifiques sur l’évolution du climat mondial.  Il a en outre annoncé que l’Autriche a proposé la candidature de l’un de ses ressortissants à la présidence du GIEC, invitant à cet effet les États Membres à lui accorder leur soutien.

Le Président a par ailleurs relevé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 traçait la feuille de route pour la réalisation d’un monde durable pour tous.  Les objectifs de développement durable qui le constituent sont applicables pour tous et personne ne doit être laissé en marge, a-t-il déclaré.  Il a, dans cette optique, souligné l’engagement de l’Autriche à prendre ce message d’inclusion « très au sérieux », notamment à travers des politiques nationales idoines.

Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a affirmé que le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigeait une solidarité mondiale, la détermination de tous et l’engagement à s’attaquer aux changements climatiques, à la pauvreté et à créer des opportunités pour tous.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la Convention sur le climat, tout en appliquant ses dispositions et en respectant ses principes.  « Nos obligations doivent être ambitieuses et cohérentes, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée », a-t-elle déclaré, précisant que la Conférence de Paris présentait une occasion unique de répondre de manière commune au défi mondial des changements climatiques.

La Présidente du Brésil a, à cet égard, cité un certain nombre de mesures prises par son pays en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Ainsi, la déforestation de l’Amazonie a été réduite de 82%, tandis que les investissements portent sur l’agriculture à faible carbone.  Mme Rousseff a également annoncé que, d’ici à 2025, la contribution du Brésil à la diminution des émissions de gaz à effet de serre atteindra 37%, l’objectif étant d’arriver à une baisse de 43% d’ici à 2030, à garantir un partage de 23% des sources d’énergie renouvelables et à accroître de 10% le taux d’efficience électrique.

À cet égard, le Brésil œuvrera notamment, d’ici à 2030, à éliminer la déforestation illégale, à assurer la reforestation de 12 millions d’hectares et à restaurer 15 millions d’hectares de pâturages dégradés.  Le Brésil, a-t-elle dit, est l’un des rares pays en développement à s’engager en faveur d’un objectif absolu de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Enfin, selon Mme Rousseff, les efforts en vue d’éliminer la pauvreté et de promouvoir le développement doivent être collectifs et mondiaux.

M. RAFAEL CORREA, Président de l’Équateur, a salué le succès de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’est aussi félicité du fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mette l’accent sur l’équité, ajoutant que cela devrait appeler à une meilleure redistribution des ressources de nature à prévenir les spéculations sur les ressources naturelles.  Il faut réduire les fractures sociales, répondre à de nouveaux défis, a-t-il préconisé.

M. Correa a en outre exprimé sa satisfaction du fait que les objectifs de développement durable consacrent la protection de la planète.  À cet effet, il s’est félicité que l’Équateur soit l’un des rares pays au monde à prévoir, dans sa constitution, des droits spécifiques à la nature.  Il a également prôné une nouvelle logique économique qui ne privilégie pas seulement le gain matériel, déplorant le fait que notre monde favorise la libre circulation des biens, tout en empêchant le déplacement des personnes à la recherche d’un travail décent.  Le nouveau Programme de développement devrait accorder une place plus importante à l’examen de cette question, a-t-il conclu.

M. DRAGAN ČOVIĆ, Président de la Bosnie-Herzégovine, s’est dit persuadé que le monde pourra être dans 15 ans une place de respect universel des droits de l’homme.  Il a appelé à continuer la promotion du rôle des femmes pour le développement de nos sociétés et a mis l’accent sur le lien très fort entre paix, stabilité et développement durable.  Il a assuré que son pays continuerait de travailler avec ses voisins et partenaires internationaux, dans un esprit de respect mutuel, au renforcement de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région.  Il a également réaffirmé la volonté de son pays de réaliser les objectifs de développement durable d’ici à 2030, précisant que ces objectifs ne pourraient être réalisés que par le biais d’institutions démocratiques fonctionnelles.  Il a expliqué que c’est dans ce contexte que la Bosnie-Herzégovine vient d’adopter son programme de réforme 2015-2018. 

Par ailleurs, le Président a estimé que l’investissement dans l’éducation, les institutions, les capacités technologiques et humaines était d’une importance capitale pour des pays en développement comme la Bosnie-Herzégovine, plaidant pour le renforcement du Partenariat mondial pour le développement durable afin d’en faire une plateforme d’échange de bonnes pratiques dans les domaines du financement, du commerce, des technologies et du renforcement des capacités.  En conclusion, il a exprimé l’espoir d’une conclusion positive de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre, avant de saluer l’importance du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

M. NICOLÁS MADURO MOROS, Président du Venezuela, a rappelé l’image employée par le pape François, il y a deux jours, à la même tribune de l’Assemblée générale, de « maison commune ».  Si l’on veut réaliser les 17 objectifs et les 169 cibles définis dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il faudra construire un nouveau modèle économique et social, de nouvelles relations de pouvoir au cours des 15 prochaines années, a-t-il estimé.  Il n’y a, selon lui, pas d’autre façon de procéder. 

La révolution bolivarienne, inspirée par les idées de Simon Bolivar, et mise en œuvre par l’ancien Président Hugo Chavez, a consisté à assurer l’indépendance politique et économique du pays et à restituer les droits fondamentaux du peuple opprimé pendant des décennies.  M. Maduro Moros a plaidé en faveur d’une modification profonde des systèmes imposés par une pensée unique et libérale par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.  Il faut des modèles économiques qui rétablissent l’égalité et garantissent la liberté et la sécurité des peuples, a-t-il affirmé, avant d’évoquer la situation de conflits au Moyen-Orient, résultat, selon lui, de guerres impérialistes.  « Nous voulons une maison commune de fraternité, sans guerre, une maison commune des peuples », a conclu le Président vénézuélien.

M. TOMISLAV NIKOLIĆ, Président de la Serbie, a affirmé que son pays, en tant que membre du Groupe de travail à composition non limitée, avait activement contribué à la formulation du nouveau Programme mondial pour le développement durable.  Il a ajouté que la Serbie avait aussi participé aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur le financement du développement durable.  Le Président serbe a par ailleurs précisé que son pays en transition, à revenu intermédiaire et enclavé, portait le lourd fardeau de la présence d’un grand nombre de réfugiés et personnes déplacées sur son sol, suite aux conflits qui ont frappé la région.  Il a expliqué que l’afflux massif et incontrôlé de dizaines de milliers de migrants qui transitent par la Serbie dans l’espoir de se rendre dans l’Union européenne est un défi auquel les États Membres ne pourront trouver une solution que de manière collective.  Rappelant que le développement n’est pas possible sans paix et stabilité, le Président serbe a dit la nécessité d’investir dans les relations de bon voisinage dans sa région.  « Il n’y a pas d’alternative à la réconciliation et à la coopération », a affirmé M. Nikolić. 

Par ailleurs, le Président Nikolić a mis l’accent sur le taux élevé de chômage, la faiblesse du taux de croissance économique et la persistance de la spirale de la récession depuis la crise financière internationale.  Il a expliqué que la Serbie avait accompli de grands progrès en matière de consolidation  fiscale grâce au soutien du Fonds monétaire international (FMI), réussissant à réduire de 7 à 3% cette année la part de sa dette fiscale.  Il a également indiqué que son pays, dans le cadre de sa candidature à l’accès à l’Union européenne, avait harmonisé son cadre juridique avec celui de l’Union européenne, et entamé la réforme de son économie, la reconstruction de ses infrastructures, la promotion des énergies renouvelables et la protection de son environnement. 

M. EMOMALI RAHMON, Président du Tadjikistan, a expliqué qu’en tant que pays pilote de la mise en œuvre des OMD, il attachait une grande importance à l’amélioration du processus de mise en œuvre du précédent programme de développement dans l’intérêt de la mise en œuvre du programme de développement durable pour l’après-2015.  Il a affirmé que son pays avait pris une part active à la formulation des objectifs de développement durable en conduisant une série de consultations nationales visant à prendre en compte les aspirations d’un spectre aussi large que possible de sa population dans le contexte du programme « l’Avenir que nous voulons ».  Il a indiqué que son pays développait une nouvelle stratégie nationale pour le développement à l’horizon 2030 ainsi qu’un programme de développement national 2016-2020 prenant en compte les objectifs de développement durable.  L’objectif principal de cette stratégie et de ce programme de développement était de parvenir au bien être de la population par le biais du développement socioéconomique durable, a-t-il indiqué. 

Le Président a également estimé que les pays en développement ou à revenu intermédiaire ne pourraient mettre en œuvre les objectifs de développement durable sans un financement approprié.  Dans ce contexte, il a réaffirmé l’importance de l’aide publique au développement, en souhaitant que la question du niveau de l’APD soit réglée de manière urgente.  Il a souligné l’importance de revitaliser le commerce international en précisant que les investissements demeuraient le principal moteur de la croissance et la nécessité de promouvoir le transfert de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement.  En conclusion, il a appelé à soutenir les efforts des pays ayant besoin d’une aide particulière, notamment les pays enclavés en développement montagneux et les pays les moins avancés (PMA). 

M. ROSEN PLEVNELIEV, Président de la Bulgarie, a fait observer que pour la première fois de l’histoire, un document de portée mondiale place les êtres humains au premier plan, afin de ne laisser personne en marge du développement.  Il a indiqué qu’en tant que membre du « Groupe des amis de l’enfant et des objectifs de développement durable », la Bulgarie a œuvré en faveur de l’intégration des droits de l’enfant dans tous les domaines de développement, plaçant ainsi les enfants au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a aussi salué le fait que pour la première fois, les enfants et les jeunes ont été considérés comme des acteurs de tous les processus qui affectent leur vie.

Le Président a ensuite relevé que les ODD définis sont ambitieux et ont besoin, pour être mis en œuvre, d’actions audacieuses.  Il a également indiqué qu’une responsabilisation nationale et internationale robuste doit être de mise, avec la participation des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des milieux universitaires.  Il a aussi précisé que la mise en œuvre de ce Programme de développement doit être guidée par les principes de responsabilisation, de transparence et d’inclusion.  Il a souligné que le suivi et l’évaluation de cette mise en œuvre doivent s’appuyer sur un ensemble d’indicateurs bien définis et sur des données statistiques probantes.  Le Programme n’est peut-être pas parfait, a-t-il reconnu, mais il s’agit d’un effort consensuel et « la seule solution viable est de confronter les défis qui nous interpellent », a-t-il conclu.

M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a affirmé que des progrès avaient été enregistrés pour certains des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En Afrique du Sud, a-t-il dit, il y a d’importantes améliorations, dans plusieurs domaines, comme ceux de l’éducation, de la santé ou de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Pour M. Zuma, le triple défi de la pauvreté, du chômage et des inégalités, que se propose de relever le Programme de développement durable est le défi principal auquel s’attaquent le Gouvernement et le peuple sud-africains.  Les objectifs, a-t-il précisé, sont alignés sur ceux du Plan national de développement de l’Afrique du Sud, ainsi que sur le Programme de l’Union africaine à l’horizon 2063.

Le Président Zuma a appelé les partenaires en développement à non seulement respecter leurs engagements actuels, mais aussi à faire en sorte que l’aide publique au développement demeure la source principale d’aide au développement de nombreux pays en développement.

M. NURSULTAN NAZARBAYEV, Président du Kazakhstan, s’est félicité des réalisations de son pays dans le cadre des OMD, notamment le projet de conservation de la mer d’Aral.  Il a affirmé aussi que les objectifs de développement durable sont un tournant pour les pays et peuples du monde, un guide pour le développement mondial et la prospérité sur terre.  Sa mise en œuvre repose désormais sur chaque État, a-t-il dit.

M. Nazarbayev a en outre plaidé pour la « renaissance de la route de la soie », saluant au passage un ensemble de travaux en cours qui visent à relier l’Asie centrale à l’Europe occidentale par des voies de communication modernes.  Il a par ailleurs déploré les dépenses militaires excessives de certains pays, invitant à cet effet la communauté internationale à soutenir l’initiative visant à faire que chaque pays contribue 1% de son budget militaire aux efforts de développement engagés par le système des Nations Unies.

M. KLAUS WERNER IOHANNIS, Président de la Roumanie, a affirmé que la paix et la sécurité, objectifs des Nations Unies, ne peuvent être promues sans accorder une attention particulière au développement.  Le Président roumain a souligné que la crise actuelle des migrants et des réfugiés, en Europe, était une crise complexe, qui contient des aspects humanitaires, d’intégration et financiers.  Si l’on ne s’attaque pas à ce problème, chaque vague de migrants sera plus importante que la précédente, a-t-il prévenu.

Chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement, a insisté M. Iohannis.  La Roumanie, a-t-il dit, appuie l’idée selon laquelle le Programme de développement durable à l’horizon 2030 devra être appliqué par les institutions locales et répondre aux besoins des citoyens. 

M. ALEXANDER LUKASHENKO, Président du Bélarus, a réaffirmé la nécessité de rétablir l’équilibre d’un monde multipolaire.  « Nous devons reconnaître que nous sommes tous différents et que chaque pays doit avoir le droit de choisir sa propre voie de développement », a déclaré le Président du Bélarus, précisant que le respect de la diversité était une condition indispensable au progrès commun et au succès de chacun.  « Une telle volonté d’équilibre sera de nature à restaurer la confiance dans nos relations internationales », a déclaré M. Lukashenko, en appelant les principaux acteurs internationaux à « se retrouver et à se parler ».  Il s’est dit convaincu qu’une approche qui tienne compte des différentes attentes nationales aurait permis de sauver des centaines de milliers de vies en Syrie, en Iraq, en Libye et dans d’autres pays, d’éviter la naissance de l’État islamique et la guerre civile en Ukraine. 

Il a estimé que les Nations Unies ne devaient pas servir pour satisfaire les intérêts d’une seule nation et qu’une nouvelle prise de conscience de la diversité du monde serait de nature à rétablir la confiance entre les acteurs des relations internationales.  « Cette confiance retrouvée nous permettrait de nous réunir, de sauvegarder la paix et la sécurité et de trouver des réponses collectives à toutes les menaces et défis mondiaux », a conclu M. Lukashenko.

M. MAITHRIPALA SIRISENA, Président du Sri Lanka, a déclaré que la protection des ressources naturelles était une priorité pour son pays, indiquant que son pays formulerait une politique nationale sur la consommation des ressources en tenant compte des objectifs de durabilité de son environnement.  Il a assuré qu’une attention particulière serait donnée au concept de bonne gouvernance environnementale et précisé que son gouvernement faciliterait la participation du secteur privé et de la société civile à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Par ailleurs, le Président a estimé que le développement durable ne pourrait pas être mis en œuvre par un seul pays, affirmant que le Sri Lanka envisageait de développer un cadre de coopération avec l’ONU, des organisations régionales et d’autres pays afin de faciliter la mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national.  Il a indiqué que son pays était engagé à la mise en œuvre des 13 objectifs de développement durable liés aux changements climatiques.  « En tant que pays à revenu intermédiaire », a conclu le Président du Sri Lanka, notre attention se concentrera sur la mise en œuvre de l’éradication de la pauvreté (ODD 1), de la sécurité alimentaire (ODD 2), de l’énergie (ODD 7) de l’éducation (ODD 4) de la disparité des revenus (ODD 10) et du développement urbain (ODD 11).  

Mme MARIE LOUISE COLEIRO PRECA, Présidente de Malte, a déclaré que la communauté internationale devait mettre fin aux injustices sociales et aux inégalités qui freinent le progrès.  Mais comment pouvons-nous parler de progrès sans parler de la situation des femmes, des minorités sexuelles et d’autres laissés-pour-compte? s’est demandée la Présidente, réaffirmant l’importance du respect des droits de tous.  Elle a, en outre, invité les dirigeants du monde à être les « champions de l’inclusion » et à se faire les avocats de la paix et de la prospérité pour tous.  La Présidente a, par ailleurs, souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté par l’Assemblée générale, devait donner lieu à un partenariat entre États et tous les autres acteurs pour sa mise en œuvre.  « Les pauvres n’ont que trop attendu et il est maintenant temps d’agir », a-t-elle conclu.

M. ISMAIL OMAR GUELLEH, Président de Djibouti, a affirmé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 prenait en compte les lacunes et les défis observés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notant les progrès tangibles obtenus par certains pays, dont le sien.  Il est essentiel en cette année importante pour le développement durable que les défis et les déficits qui ont ralenti la réalisation des OMD soient dûment corrigés, a-t-il estimé.

À son avis, l’aide au développement est cruciale pour les pays les moins avancés.  Chaque objectif du Programme doit être accompagné de financements adéquats et d’indicateurs pertinents, a-t-il indiqué.  Le Président de Djibouti a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’appropriation nationale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les priorités nationales, les lois et spécificités sociales, culturelles, morales et religieuses de chaque État et de chaque société doivent être au cœur de la mise en œuvre du Programme, a-t-il conclu.

M. JAMES WANI IGGA, Vice-Président du Soudan du Sud, a fait valoir que son gouvernement avait la volonté de promouvoir le développement durable, mais les moyens lui en manquaient cruellement.  Il a rappelé que la longue guerre civile, qui a mené à la naissance du Soudan du Sud, avait eu pour origine le besoin d’exploiter les hydrocarbures, au détriment des terres humides très riches pour l’agriculture.  Le Vice-Président a affirmé que son pays était très riche en ressources minières non encore utilisées, mais, qu’il entendait emprunter le chemin d’un développement écologiquement viable.  À ce propos, il s’est félicité du fait que son pays n’émette pas de gaz à effet de serre, invitant par cette occasion la communauté internationale à prévoir des réunions internationales au Soudan du Sud.  Il a également estimé que les avancées en matière de développement national seraient encore plus prononcées lorsque son pays connaîtra une période de paix et de stabilité renforcées.

M. MUHAMMAD NAWAZ SHARIF, Premier Ministre du Pakistan, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était un programme de changement avec une vitalité inhérente et une large dimension sociale.  Il ne s’agit que d’un début, a-t-il affirmé, soulignant notamment l’importance du développement de synergies entre les priorités clefs, notamment dans les domaines de l’emploi, de la sécurité énergétique, de la réduction des risques de catastrophe, de la démographie et de la gouvernance, et de l’augmentation de l’accès à l’énergie et à l’infrastructure.  Des données crédibles et réalistes seront les moteurs du succès, a-t-il estimé, réclamant également un financement adéquat.

Le Premier Ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l’appropriation de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le Pakistan, a-t-il expliqué, a lancé une série de réformes de vaste portée pour étendre la base de ressources et endiguer les flux de capitaux illicites.  Une coordination et un suivi des procédures ont, en outre, été mis en place, a-t-il indiqué.  En conclusion, M. Sharif a plaidé pour qu’un accord juste et équitable soit signé à Paris, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

M. CHARLES MICHEL, Premier Ministre de la Belgique, a affirmé que « ce n’est plus l’heure des constats ou des rapports, mais celle d’agir », en mettant l’accent sur la réponse à apporter « aux besoins des générations présentes, sans hypothéquer les besoins des générations futures ».  Il a indiqué que son pays défendait l’approche fondée sur les libertés fondamentales, rappelant que l’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de la presse et l’état de droit étaient la voie vers le développement et l’amélioration des conditions de vie.  Il a aussi souligné que sans paix et sécurité, les efforts de développement seraient toujours réduits à néant.

Le Premier Ministre a en outre déploré les discriminations dont souffrent certains groupes, notamment les discriminations fondées sur le sexe ou l’orientation sexuelle, et lançant un appel au respect des droits des homosexuels.  Il a, par ailleurs, estimé que la digitalisation peut être un potentiel de développement, expliquant que le droit d’accès à l’Internet s’inscrit parfaitement dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a aussi promis que la Belgique s’engagerait à réserver 50% de son aide publique au développement (APD) pour les pays les moins avancés (PMA).  Il a souhaité qu’un large éventail de ressources soient également mobilisées par la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre de ce nouveau Programme de développement.

Mme SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a expliqué que son pays avait mobilisé ses ressources nationales et renforcé ses capacités aux fins de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  « Nous avons aligné nos politiques et stratégies de développement et nous nous sommes engagés dans un partenariat avec un large éventail d’acteurs locaux et internationaux », a-t-elle dit, en soulignant la volonté de son gouvernement de réduire les inégalités et de s’assurer que les actions entreprises bénéficient au peuple. 

Outre la mise en œuvre des objectifs de développement durable adoptés vendredi, Mme Sheikh Hasina a souligné l’importance de parvenir à un accord mondial en décembre à Paris sur le changement climatique 

M. KEITH MITCHELL, Premier Ministre de la Grenade, a estimé que l’ensemble de la civilisation humaine était arrivé à un carrefour, et se trouvait, grâce au Programme de développement durable à l’horizon 2030, sur la voie d’un monde plus vert, plus propre, plus juste.  Les habitants de Grenade, qui ont subi deux ouragans récemment, se voient de plus en plus comme des gardiens de l’environnement, a-t-il dit.  L’économie bleue de la Grenade est essentielle, a-t-il dit, soulignant que le tourisme côtier était un moteur de l’économie.  C’est la raison pour laquelle le pays s’est engagé à conserver 20% ou plus de ses ressources maritimes, a indiqué le Premier Ministre.

M. Mitchell a également déclaré que son pays accueillerait en avril 2016 une conférence mondiale sur la croissance bleue, dans le but de placer les États océaniques dans une meilleure position pour obtenir des résultats positifs dans la perspective du processus d’examen de 2017, à Fidji, de l’objectif 14.

M. DATO’ SRI MOHD NAJIB TUN ABDUL RAZAK, Premier Ministre de la Malaisie, a affirmé que l’éradication de la pauvreté qui est au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue la priorité de la Malaisie au cours des dernières décennies.  La pauvreté a été fortement réduite en Malaisie, alors que l’extrême pauvreté n’y existe plus, a-t-il précisé.  Le Premier Ministre a par ailleurs annoncé que le plan quinquennal national de 2015-2020 serait consacré au renforcement des progrès du pays, dans le respect des principes du développement durable, et en privilégiant les ressources humaines.   

M. MATTEO RENZI, Premier Ministre de l’Italie, a estimé que le moment était venu d’éliminer la pauvreté et la faim et d’assurer un meilleur environnement pour les générations futures.  Chaque nation est en mesure d’essayer de relever ce défi, a-t-il dit, insistant sur le fait que tout le monde avait un rôle à jouer.  L’Italie est prête à faire un excellent travail dans ce domaine, a-t-il déclaré.

M. Renzi a également parlé du drame absolu qui se déroule actuellement en Méditerranée, berceau de la civilisation devenu un lieu de souffrance indicible.  La tragédie des migrants est le résultat de la pauvreté et de la guerre, du manque de développement et de l’extrémisme, a-t-il dit.  L’Italie est consciente de sa responsabilité morale avec l’Union européenne, a souligné le Premier Ministre, plaidant pour une stratégie coordonnée du règlement de ce problème. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est un message d’espoir aux générations futures, a—t-il conclu. 

M. HABIB ESSID, Premier Ministre de la Tunisie, a affirmé que son pays avait adopté une politique de développement à la mesure de l’évolution de la société, tenant compte des facteurs démographiques et environnementaux.  La Tunisie postrévolutionnaire a entrepris de profondes réformes politiques, démocratiques et en matière des droits de l’homme, a déclaré M. Essid.

À son avis, les fléaux dont pâtissent bien des sociétés, comme le terrorisme, le manque de sécurité, les conflits confessionnaux et ethniques nécessitent un travail sérieux qui prenne en compte la notion de développement.

M. ALEXIS TSIPRAS, Premier Ministre de la Grèce, a noté que la question qu’il revient de se poser aujourd’hui est « comment s’assurer que les erreurs du passé ne se répètent pas au cours des 15 prochaines années? »  Il a fait observer que les mêmes défis sécuritaires, économiques, sociaux et environnementaux de ces 30 dernières années restent toujours d’actualité.  Il a aussi affirmé que son pays faisait face à trois crises graves.  La première est la crise économique de la zone euro, une crise née des politiques néolibérales qui ont fait diminuer le PIB de la Grèce de 25%, a-t-il indiqué.  La seconde crise est d’ordre sécuritaire en raison de l’instabilité qui règne dans cette région, notamment en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et autour de la mer Noire.  Enfin, a-t-il dit, son pays est affecté par la crise des refugiés consécutive aux migrations de masse de centaines de milliers de gens à la recherche d’une vie meilleure en Europe.

Il a, par ailleurs, affirmé que la question de la dette était un défi international au centre du système financier mondial.  Il a souhaité que tous les forums compétents, y compris l’Assemblée générale, accueillent des débats au sujet de la restructuration et du reprofilage de la dette publique, et son lien avec le développement.  M. Tsipras a, en conclusion, invité la communauté internationale à s’éloigner de l’idée néolibérale selon laquelle les marchés sont le socle de l’économie.

M. FRANS TIMMERMANS, Premier Vice-Président de l’Union européenne, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était plus universel que les précédents Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut redéfinir nos sociétés, nos relations avec la nature, a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité de revoir tout ce que nous faisons.  C’est à notre tour, pays développés, de sortir de notre zone de confort, de réfléchir à la manière de remanier notre économie pour la rendre circulaire, a affirmé M. Timmermans. 

Il a également appelé à placer la durabilité dans tout ce que nous faisons.  Nous avons un monde à transformer et ce Programme nous montre comment le faire, a-t-il conclu.

M. PETRO POROSHENKO, Président de l’Ukraine, a affirmé que son pays avait fait reculer du tiers le taux de pauvreté avant que l’agression russe ne vienne compromettre les statistiques.  « Il ne saurait y avoir de développement durable sans paix et liberté », a affirmé le Président.  Il a souhaité que le renforcement de la paix universelle et des libertés soit le moteur des actions entreprises dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  En raison de l’annexion russe de la Crimée et les combats dans le Donbass, l’Ukraine avait perdu environ le cinquième de son potentiel économique et enregistré les déplacements forcés de plus de 1,5 million d’habitants fuyant les combats dans l’est du pays.  Il a également indiqué que son pays dépensait tous les jours 5 millions de dollars dans le Donbass du fait de la crise qui y prévaut.  Cet argent aurait pu être orienté dans les projets de développement, a-t-il regretté.  « L’Ukraine aspire à la paix et déploie tous les moyens pour trouver une solution pacifique à la crise », a conclu le Président ukrainien.

M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a affirmé que certains États qui ne pouvaient pas réaliser les objectifs de développement devraient pouvoir bénéficier d’un appui international massif.  Il a notamment souligné la volonté de son pays d’utiliser les sciences et les technologies de pointe, comme les technologies de l’information et des communications (TIC), qui représentent une part intégrante du développement mondial, pour combler le fossé entre pays développés et en développement.

La tâche principale est l’élimination de la pauvreté, a-t-il affirmé, mettant l’accent sur la nécessité de procéder à l’allègement du fardeau de la dette.  La Fédération de Russie demeure un partenaire sûr pour les pays en développement, a-t-il indiqué, notant la contribution de son pays à l’aide publique au développement.  Il a ajouté que son pays était favorable à la création d’un ordre économique mondial juste, afin de garantir une meilleure durabilité de l’économie mondiale.  M. Lavrov a appelé à des efforts plus réguliers pour réformer les instances économiques mondiales, en particulier le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Le Ministre russe des affaires étrangères a également souligné le rôle de chef de file de son pays dans la limitation des émissions de gaz à effet de serre, ayant réduit les siennes de 37% au cours des dernières années.  Il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à un accord en décembre, à Paris, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

M. KHALID BIN MOHAMED AL-ATTIYAH, Ministre des affaires étrangères du Qatar, a plaidé pour la levée des obstacles à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a également estimé que les pays en développement soient prioritaires dans ce programme.  Affirmant que les partenariats sont essentiels dans l’optique du développement durable, il s’est prononcé pour la participation de tous les acteurs dans cette entreprise et émis le vœu que l’APD soit non politisée et sans contrainte pour les pays récipiendaires.  Il a rappelé que son pays a consacré 0,76% de son PIB à l’APD au cours de l’année 2014, estimant que le développement durable ne pouvait être réalisé sans la sécurité alimentaire, et en l’absence de paix, de sécurité et de stabilité, y compris dans le contexte des territoires occupés. 

Mme DUNYA MAUMOON, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a souligné les défis à relever, comme l’élimination de la pauvreté.  De même, a-t-elle dit, les femmes continuent à être payées 24% de moins que les hommes, tandis que les émissions de carbone augmentent toujours.  Elle a exprimé l’engagement de son pays à remplir les 17 objectifs de développement durable et les 169 cibles du programme. 

Mme Maumoon a également souligné que les effets des changements climatiques constituaient une menace à la civilisation moderne et une menace pour la survie de certains États insulaires, dont le sien.  À son avis, les déclarations fortes dans ce domaine doivent être accompagnées d’instruments juridiquement contraignants qui devront être décidés, notamment, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il s’agit de sauver les Maldives et 40 autres États côtiers, a-t-elle déclaré. 

M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre de l’environnement et des ressources hydrauliques de Singapour, a fait valoir la vulnérabilité de son pays en tant que petit État insulaire en développement (PEID) et petit État tout court, tout en précisant que malgré des obstacles naturels, Singapour avait pu s’engager vers un développement durable et préserver son environnement.  Il a indiqué que deux facteurs majeurs expliquaient le progrès de Singapour: son pragmatisme dans sa gouvernance et les partenariats noués en vue de renforcer les capacités de ses habitants, une manière de pallier le peu de ressources naturelles du pays.

Le Ministre a par ailleurs annoncé que son pays lancerait prochainement un nouveau programme de développement durable dans le cadre des activités du programme de coopération de Singapour, afin de soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a relevé que ce programme serait mis en place en collaboration avec des institutions onusiennes et avec la participation d’autres partenaires.

M. IBRAHIM AL-JAAFARI, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a affirmé que les inégalités économiques persistaient dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés (PMA).  Il a mis l’accent sur la nécessité de relever le défi de l’insécurité internationale, en raison du terrorisme, de l’extrémisme et des conflits.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit prendre en compte la situation particulière que connaît l’Iraq, confronté au terrorisme transnational.

Le Ministre iraquien a appelé à renforcer les institutions spécialisées de l’ONU, dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un effort indispensable pour relever les défis, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  M. Al-Jaafari a salué les pays amis de l’Iraq et les bailleurs de fonds, ainsi que les agences des Nations Unies spécialisées dans l’accueil des réfugiés, en particulier ceux qui fuient l’organisation Daech.

M. ADEL AHMED AL-JUBEIR, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, s’est félicité que son pays appartienne au groupe des 20 plus gros contributeurs en matière de développement, selon les statistiques onusiennes.  Il a déclaré que le développement ne pouvait se réaliser sous occupation, citant ainsi la situation difficile de la Palestine et d’autres territoires arabes occupés.  Il a en outre fait valoir le droit souverain de son pays de refuser les conceptions en matière de famille qui ne sont pas en adéquation avec les préceptes de l’Islam, notamment le fait qu’un mariage n’unisse pas un homme et une femme pour fonder une famille.  Il a en outre réaffirmé l’engagement de l’Arabie saoudite à contribuer au succès de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. SILVAN SHALOM, Vice-Premier Ministre d’Israël, a affirmé qu’en travaillant en partenariat, la communauté internationale avait pu faire des choses extraordinaires, mais que beaucoup restait à faire.  Le Ministre a souligné qu’Israël avait appris à utiliser chaque goutte d’eau, son pays étant devenu un chef de file dans la gestion de l’eau.  La vision d’Israël du développement durable vient du principe juif: « Être une lumière par élévation ». 

Il ne faut pas perdre de vue dans nos sociétés les personnes qui se sont vues dénier leurs chances au développement, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de placer les femmes et les filles sur un pied d’égalité.  Le développement durable ne peut être assuré sans l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, a-t-il dit. 

En outre, M. Shalom a estimé qu’il ne pourrait y avoir d’espoir en un monde meilleur tant que des pays de la région continueraient d’investir dans la violence plutôt que dans leur propre peuple.  Il a dit espérer que le jour viendra où les dirigeants palestiniens placeront le bien-être de leur peuple au-dessus de la guerre avec Israël, le jour où ils cesseront de lancer de fausses accusations et entameront de réels efforts en vue d’améliorer la vie de leurs enfants et des générations futures.

M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis d’Amérique, a déclaré que, dans les nations développées, existait désormais une compassion véritable envers ceux qui sont dans le besoin, les peuples des pays développés ayant pris conscience de « la pauvreté abjecte » dans laquelle vivent tant de personnes.  Le Président américain a exhorté les États à ne pas se résoudre au scepticisme et à l’impuissance, des progrès considérables ayant été accomplis ces dernières années en matière de lutte contre la faim et de scolarisation des enfants.  « Soixante millions de vies humaines ont été sauvées de certaines maladies, et 1 milliard d’êtres humaines se sont extirpés de l’extrême pauvreté », a-t-il indiqué, soulignant que « le développement fonctionne ».  Pour M. Obama, il est possible, grâce à une action collective, de « briser le cycle de pauvreté ».  « Le cynisme est notre ennemi », s’est-il exclamé, avant de demander à tout un chacun de croire dans la dignité de l’individu. 

Le Président Obama a rappelé que, quotidiennement, 11 garçons et filles mourraient de maladies « que nous savons prévenir », et que des millions de femmes et d’hommes vivaient avec 1,25 dollar par jour.  Il a assuré les Nations Unies que son pays s’engagerait pleinement dans la réalisation des ODD pour parvenir à l’éradication de la pauvreté et sauver ainsi « l’humanité qui nous définit ».  « Appuyer le développement, ce n’est pas faire la charité », a encore souligné M. Barack Obama, qui a notamment rappelé que les États-Unis demeuraient le premier bailleur de fonds en APD.

« Comment obtenir de meilleurs résultats et mieux utiliser les ressources? » s’est demandé le Président des États-Unis.  Appelant à tirer les enseignements du passé, il a formé le souhait que le « nouveau chapitre du développement » qui « s’ouvre aujourd’hui ne soit plus l’otage des anciennes divisions entre pays développés et en développement.  Il a indiqué que son pays, qui s’est engagé à mobiliser plusieurs milliards de dollars dans le développement, devait être rejoint par les autres nations.  « Cette œuvre est celle du monde », a-t-il  déclaré.  M. Obama a attiré l’attention sur l’importance de rompre le cycle de la dépendance pour permettre aux individus d’être pleinement indépendants.  « Le nouveau chapitre du développement doit libérer la croissance économique, une croissance dans laquelle chacun ait sa place », a-t-il également souligné, en appelant à l’adoption de réformes destinées à attirer des investissements et à encourager la vocation de commercer et d’entreprendre.

Le Président américain a par ailleurs désigné les menaces pesant sur le développement, notamment la mauvaise gouvernance qui doit être corrigée en combattant la corruption « qui siphonne des millions de dollars qui devraient financer des hôpitaux et des écoles ».  « Le développement est aussi menacé par les illégalités, un fléau auquel chaque pays fait face, y compris les États-Unis », a-t-il ajouté.  Concernant l’égalité entre hommes et femmes, il a affirmé qu’à son avis, le meilleur des indicateurs de succès pour un pays est celui qui mesure la manière dont il « traite ses femmes ».  Rappelant que quand les femmes sont éduquées et ont un emploi leurs familles sont plus saines et prospères.  M. Obama a estimé que les traditions ne sauraient être une excuse pour justifier l’inégalité d’accès des femmes à l’éducation et à l’emploi.  

Après avoir insisté sur l’importance d’aider l’Afrique à continuer de « s’épanouir » économiquement, le Président des États-Unis a mis l’accent sur les conséquences des guerres sur le développement.  « La moitié des populations pauvres vivent dans des zones touchées par la violence chronique et les conflits », a-t-il indiqué, considérant qu’il fallait accueillir ces réfugiés dont « les enfants sont comme les nôtres ».

« Le développement est menacé par le changement climatique », a enfin noté M. Obama.  Précisant que si tous les pays sont touchés par ce phénomène, ce sont les pays les plus démunis qui en portent le fardeau le plus lourd, il a évoqué la Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris à la fin de l’année.  Faisant sien « l’appel moral » lancé par le pape François quant à la nécessité de sauver la planète, il s’est dit confiant dans la capacité de présenter un front uni à Paris, dans deux mois.  Citant la lettre d’une jeune tanzanienne, vivant dans la pauvreté et rêvant d’aller un jour à l’université, M. Barack Obama lui a répondu en affirmant que les États-Unis, aux côtés des Nations Unies, resteraient engagés à mettre fin aux injustices et à l’extrême pauvreté.  « Le monde ne peut pas être aveugle au combat de ces enfants qui sont comme les nôtres », a-t-il dit.

Pour M. HORACIO MANUEL CARTES JARA, Président du Paraguay, l’adoption du nouveau Programme pour le développement durable marque le début d’une feuille de route ambitieuse pour l’amélioration de la qualité de vie de tout un chacun, et tout particulièrement des personnes les plus vulnérables.  L’une des priorités de son gouvernement est précisément la lutte contre la pauvreté et, depuis l’adoption des OMD en 2000, le Paraguay a réduit de plus de 50% la pauvreté extrême, a-t-il dit.  L’autre objectif principal de son gouvernement est de garantir la sécurité de toute la population.  À cet effet, une politique alimentaire dans les écoles a été mise en place qui correspond à un investissement total de 95 millions de dollars, a affirmé le Président.  D’autre part, l’accent a été mis sur l’universalisation de la scolarisation dans le cycle primaire qui est presque de 100% à ce stade, a-t-il poursuivi, se disant conscient du lien direct qui existe entre éducation et développement.  Le Président Jara a également signalé que la présence des femmes aux postes de responsabilité de son pays est désormais de 17%, en augmentation par rapport aux années précédentes.

Le Paraguay a en outre réussi à atteindre l’OMD relatif à l’eau potable et à l’assainissement.  Pour M. Jara il ne fait pas de doute que la réalisation des OMD contribue à l’amélioration des conditions de vie dans son pays même s’il reste beaucoup à faire.  Le succès de ce Programme passe, à son avis, par la solidarité et la coopération internationales.  Les ODD sont ambitieux, a-t-il constaté, mais si les consensus politiques nécessaires à leur réalisation sont dégagés aux plans national, régional et international, ces objectifs pourront être atteints.  Il faut, pour cela dégager les ressources nécessaires et mettre en place des mécanismes transparents de responsabilisation et de mise en œuvre, a poursuivi le Président Jara, qui a également réaffirmé la nécessité de mettre l’accent sur la protection de la planète.

M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, a évoqué les trois priorités après l’adoption du Programme de développement à l’horizon 2030 et en vue de la Conférence de Paris sur le climat en décembre.  La première priorité est la préservation du climat, le Président français estimant qu’il faudrait signer un texte qui engagerait l’ensemble de la communauté internationale sur des décennies.  Si notre planète subissait un réchauffement supérieur à 2°C, cela signifierait la disparition d’un certain nombre de pays, a prévenu le Président français, pour qui le caractère urgent de ce problème nécessitait des changements dans les modes de consommation et un financement approprié pour sa mise en œuvre.  À son avis, 100 milliards de dollars seraient nécessaires pour assurer la transition énergétique et pour la lutte contre le réchauffement climatique.  La deuxième priorité est la lutte contre la pauvreté, qui devra être menée avec le fonds de la transition énergétique.  La troisième priorité concerne la mobilisation de ressources pour la réalisation des trois piliers du développement durable pour assurer que tous les peuples de la planète jouissent pleinement de leurs droits fondamentaux en toute égalité et dignité dans un monde pacifique.

Le Président a par ailleurs annoncé que la France avait décidé d’augmenter son aide publique au développement à partir de 2020, à 4 milliards d’euros.  Il a aussi annoncé la réforme de l’APD française en conjonction avec l’Agence française du développement et la Caisse des dépôts, qui deviendrait ainsi la plus grande banque européenne pour le développement.  Il a également évoqué la mise en place de la taxe sur les transactions financières à partir de 2017, dont une partie serait affectée à la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté. 

M. LUIS GUILLERMO SOLÍS RIVERA, Président du Costa Rica, s’est dit satisfait de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, d’autant que son pays, a depuis longtemps pour ambition « d’inscrire dans son ADN » le développement durable.  Il a rappelé les acquis de son pays dans la lutte pour l’égalité de genre et les efforts pour permettre l’égalité des chances tant en termes d’accès aux ressources économiques et à l’emploi, que sur le plan de la participation à la vie politique et l’éducation.  Pour M. Solís Rivera, il s’agit de l’une des conditions nécessaires à la « transformation profonde dont le monde a un besoin urgent ».  Il a également passé en revue les efforts de son pays en faveur d’un secteur énergétique indépendant des hydrocarbures et à très faibles émissions de carbone.  Le plus grand défi à relever aujourd’hui est de parvenir à une consommation et à des modes de production durables, a-t-il souligné.

Invitant la communauté internationale à se pencher sur la question de la mise en application des ODD, il a expliqué que le fait que son pays ait renoncé à son armée lui a permis de dégager des ressources considérables pour les investissements sociaux.  « Le désarmement est un mécanisme qui permet de mobiliser des ressources significatives à allouer au développement durable », a-t-il souligné, sans oublier que « le pari du désarmement est un pari en faveur de la paix ».  Il a invité les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui font partie des six pays aux plus fortes dépenses militaires et des plus grands producteurs d’armes, à « réorienter leurs dépenses vers le développement durable », affirmant « qu’il n’y a pas de meilleure formule pour assurer la sécurité de leurs pays que d’investir dans le développement durable dans le monde ».

Soulignant que 70% des « pauvres » du monde vivent dans des pays à revenu intermédiaire, comme le Costa Rica, il a lancé un appel pour que le problème des inégalités et de la mauvaise distribution des revenus soit adressé en priorité.  M. Solís Rivera a enfin plaidé pour la définition d’un index de mesure de la pauvreté qui reflète sa nature pluridimensionnelle et un autre qui tienne compte de critères allant au-delà du revenu individuel.

M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a déclaré que la mise en œuvre, dans son pays, du Programme pour la transformation, avait notamment pour objectif de diversifier la production de biens exportables et de rendre son pays plus compétitif sur les marchés internationaux.  Il a également assuré que le Ghana poursuivrait ses efforts en matière de santé et d’éducation et de développement des infrastructures en vue de réduire les inégalités et de renforcer le rôle du secteur privé dans l’essor économique du pays.  Assurant que son pays avait accompli des résultats remarquables dans la réalisation des OMD, M. Mahama a jugé que ces progrès faciliteraient la mise en œuvre des 17 ODD.  À son avis,  l’exécution du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 passait par l’intégration et le partage accéléré des innovations technologiques, se félicitant du lancement prochain du Mécanisme de facilitation des technologies destiné à appuyer la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier en Afrique.  En conclusion, le Président ghanéen a demandé que le Comité d’audit de l’ONU devienne une agence de l’ONU à part entière afin de donner à l’Organisation les moyens de lutter contre la fuite illicite des capitaux des pays en développement « qui appauvrissent nos nations ».

M. ENRIQUE PEÑA NIETO, Président du Mexique, a souligné les contributions de son pays à l’élaboration des ODD.  Il a évoqué à cet effet l’objectif sur l’insertion sociale et économique qui est un des axes principaux du développement, de l’économie durable, de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, des droits des migrants et de la reconnaissance de leurs contributions dans les pays d’accueil et dans les pays d’origine.  Le Président a ensuite souligné l’importance de la préservation de la biodiversité et indiqué que son gouvernement organiserait en 2016 la Conférence des parties sur la biodiversité.  En outre, M. Peña Nieto a estimé qu’après l’adoption du Programme de développement à l’horizon 2030, les pays doivent encourager la participation citoyenne et une gouvernance ouverte.  À cet égard, il a estimé que la mise en œuvre efficace des ODD passait par une stratégie nationale et par une mission collective.

Mme DALIA GRYBAUSKAITĖ, Présidente de la Lituanie, a estimé que sans paix et sans sécurité il ne serait pas possible de construire des sociétés résilientes et de répondre aux attentes du plus grand nombre.  « Le matériau de base du développement, c’est la démocratie », a-t-elle lancé, ajoutant que la crise en Ukraine montrait combien la voix de l’ONU était essentielle pour ceux qui demandent l’autodétermination et la liberté.  Après avoir appelé la communauté internationale à aider plus activement les pays en développement à bâtir des institutions inclusives pour perpétuer les efforts de développement socioéconomique, elle s’est déclarée confiante dans la réussite de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Tout partenariat mondial suppose le plein respect de la responsabilité partagée », a conclu la Présidente lituanienne.

M. FILIP VUJANOVIĆ, Président du Monténégro, a souligné l’ampleur de la tâche qui attend la communauté internationale dans la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030 et dans le suivi de ladite mise en œuvre.  Les principes fondamentaux d’inclusion, d’autonomisation, de transparence et de respect des droits humains devront être, à cette fin, respectés, a-t-il dit.  M. Vujanović a ensuite rappelé que chaque pays était responsable de son propre développement économique, avant d’appeler à la préservation du droit au développement des prochaines générations.  Enfin, le Président du Monténégro a affirmé que la mise en œuvre du Programme devra s’inscrire dans le cadre d’un partenariat mondial revitalisé et s’appuyer sur les politiques et actions identifiées dans le Programme d’action d’Addis-Abeba adopté en juillet dernier.

M. MILNER TOZAKA, Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon, a déclaré que les petits États insulaires en développement ne pouvaient pas envisager le développement durable sans parler de changement climatique.  La fréquence et l’intensité des catastrophes climatiques l’an dernier dans son pays est à l’origine de dégâts représentant plus de 9% du PIB, et, jusqu’à présent en 2015, deux cyclones ont maintenu le pays sous une pression constante de préparation et de réponse.  Les ODD ne consistent pas seulement à éradiquer la pauvreté, mais aussi à assurer la « guérison » de la Terre, a poursuivi le Ministre.  De ce point de vue, a-t-il dit, l’Objectif 13 relatif aux changements climatiques est une satisfaction, dans la mesure où les autres objectifs en dépendent étroitement, qu’il s’agisse de changer les modes de consommation et de production ou d’assainir la planète. 

Les ODD reflètent de manière équilibrée les trois piliers du développement durable: la croissance économique durable, le développement social et la protection de l'environnement, a observé M. Tozaka.  « Ceci est notre dernière chance de bien faire les choses », a-t-il dit.  Les ressources et les technologies disponibles sont suffisamment nombreuses pour « changer les choses ».  Atteindre ces objectifs nécessite seulement une nouvelle forme de coopération et de volonté politique, a jugé le chef de la diplomatie des Îles Salomon.  Préoccupé par la lenteur des négociations sur un accord mondial sur les changements climatiques, il a indiqué que le mois dernier, les dirigeants des îles du Pacifique avaient adopté la Déclaration de Suva, qui demande que la hausse des températures se situe bien en-dessous de 1,5°C.

M. NIKOLA GRUEVSKI, Président du Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a affirmé que son gouvernement avait intégré les principes du développement durable dans ses politiques nationales.  « Nous avons augmenté de plus de 50% les transferts sociaux aux personnes les plus vulnérables », a-t-il dit, ajoutant que, grâce aux investissements étrangers et à un soutien robuste au secteur privé, le taux de chômage avait été réduit de 11%.  M. Gruevski a ensuite détaillé les progrès enregistrés par son pays dans le domaine de l’éducation, expliquant notamment que l’apprentissage de la langue anglaise commençait dès l’école primaire et qu’un ordinateur était fourni à chaque enfant du primaire et du secondaire.

En ce qui concerne la promotion de l’égalité entre les genres et l’émancipation des femmes et des filles, il a indiqué que son pays avait reçu la meilleure évaluation possible de la part du Département d’État des États-Unis s’agissant de la lutte contre la traite des êtres humains.  Enfin, le Président du Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine a affirmé que chaque pays devait endosser une juste part de son propre développement.

M. SHINZO ABE, Premier Ministre du Japon, a déclaré que le nouveau Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 devrait permettre d’éradiquer « définitivement » la pauvreté et rendre la planète durable d’ici à 2030.  Il a ajouté que l’Agenda 2030 ne pourrait être mis en œuvre que si le Nord et le Sud parviennent à surmonter leurs divisions dans le cadre d’un partenariat englobant pays développés et en développement, société civile et gouvernements.  « Le Japon redoublera d’efforts pour mettre en œuvre ce Programme en incorporant dans ses propres plans la notion de sécurité humaine, qui insiste sur le sort de chaque individu et promeut une croissance de qualité, durable, résiliente et sans exclusive », a expliqué M. Abe.  Après avoir rappelé que son pays était l’un des chefs de file mondiaux de l’investissement massif dans les infrastructures en Asie et en Afrique, il a réitéré la demande du Japon d’instaurer une journée internationale sur les tsunamis « pour attirer l’attention sur les risques que représentent ces événements climatiques ».

« M. PRAYUT CHAN-O-CHA, Premier Ministre de la Thaïlande, a déclaré qu’il est possible de continuer dans la voie d’un consumérisme effréné et maximiser la croissance à tout prix ou vivre de manière soutenable et chercher la tempérance, la qualité et l’équilibre de la vie, indiquant que son pays avait réussi à surmonter la crise financière de 1997 et le tsunami de 2004 grâce à une philosophie fondée sur la raison, la modération et la résilience.

Le Premier Ministre a souligné la nécessité d’adopter des lois efficaces pour lutter contre les inégalités et de reconnaître la valeur de chaque vie humaine.  « Le Gouvernement thaïlandais offre une protection sociale et juridique aux travailleurs migrants sans qualification », a-t-il indiqué, précisant que l’année dernière 1,6 million de migrants avaient ainsi été protégés.

Il a exprimé sa conviction que les inégalités devaient non seulement être réduites au sein de chaque pays mais aussi entre les pays grâce notamment à des partenariats pour le développement. « Nous œuvrons à rapprocher les niveaux de développement en Asie du Sud-Est continentale, à commencer par nos voisins, en promouvant la connectivité et en établissant six zones économiques spéciales le long de nos frontières », a-t-il précisé.

En conclusion, le Premier Ministre thaïlandais a estimé que grâce au Programme de développement à l’horizon 2030, le monde devrait enregistrer une réduction spectaculaire de la pauvreté et des inégalités au cours des 15 prochaines années.

M. XAVIER BETTEL, Premier Ministre du Luxembourg, a qualifié de « capital » le suivi rigoureux des ODD, afin de pouvoir en mesurer objectivement les résultats.  « L’horizon 2030 paraîtra très éloigné à certains, alors que c’est demain », a-t-il affirmé, estimant que les générations futures jugeront la présente génération sur sa capacité d’action.  « C’est le dialogue entre égaux et sur des sujets qui nous concernent tous qui nous permettra d’assurer les bases d’un monde plus égalitaire et interdépendant », a-t-il poursuivi.

Relevant que les nouveaux ODD nécessiteront des sources de financement diversifiées et mutuellement complémentaires, M. Bettel a invité tous les pays développés à respecter leurs engagements et à investir 0,7% de leur RNB dans l’aide publique au développement, la contribution nationale du Luxembourg s’élevant depuis plusieurs années à 1% du PNB.  « Ne tombons pas dans les propos simplistes et populistes qui veulent faire croire qu’il y a assez de problèmes chez nous alors pourquoi aider les autres », a-t-il affirmé.

Le Premier Ministre a par ailleurs souligné la nécessité de débloquer les moteurs d’une économie verte –ce qui pour son pays exclut l’usage de l’énergie nucléaire– et de rendre les économies plus durables et équitables.  « Nous ne résoudrons pas la crise de la pauvreté et celle des migrations sans résoudre les crises dans le domaine climatique et environnemental », a conclu M. Bettel.

M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, a estimé que la réalisation des ODD demanderait des actions et non des mots.  Je suis fier que le Royaume-Uni ait réalisé l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB au développement et j’appelle les autres pays à suivre notre modèle, a dit le Premier Ministre, indiquant que pour éliminer la pauvreté, il fallait s’attaquer aux changements climatiques afin de préserver les ressources pour les générations futures, lutter contre les inégalités entre les homme et les femmes et combattre toutes les causes de la pauvreté.  M. Cameron s’est réjoui que chaque pays du monde s’engage aujourd’hui à lutter contre la corruption, à bâtir des institutions transparentes, et à promouvoir les libertés fondamentales dans le cadre des ODD.  Le Royaume-Uni se veut le leader de la lutte contre la corruption, a annoncé le Premier Ministre, qui a évoqué l’organisation d’une conférence internationale sur la lutte contre la corruption dans son pays l’année prochaine.  En outre, il a exhorté le secteur privé à investir dans les jeunes et les énergies renouvelables et les gouvernements à supprimer les obstacles au développement des entreprises et du commerce. 

M. ANEROOD JUGNAUTH, Premier Ministre de Maurice, a mis l’accent sur le rôle incontestable que les OMD ont joué, depuis 2000, dans la lutte contre la pauvreté dans le monde et salué le fait que les ODD s’inscrivent dans le prolongement de cette approche, tout en mettant l’accent sur la viabilité à long terme de l’environnement et de l’inclusion sociale.  Il a expliqué que le nouveau PDD est très proche de l’agenda pour le développement durable adopté par son gouvernement le 22 août dernier, qui met l’accent, entre autres, sur l’élimination de la pauvreté, la dignité, l’eau potable, la santé, l’éducation et les sources énergétiques abordables et fiables.  Ce programme est également centré sur les personnes, leurs droits et libertés, ainsi que leur accès à la justice et à l’information, a indiqué le Ministre.

Il a également souligné la nécessité de parvenir à un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques lors de la Conférence de Paris en décembre prochain, indiquant que son pays était particulièrement exposé aux risques liés à cette question.  Le Ministre a par ailleurs demandé à la communauté internationale de tenir compte de la situation particulièrement vulnérable des petits États insulaires lors des prochaines négociations et de prévoir un traitement privilégié pour que ces pays puissent accéder aux financements des fonds pour la lutte contre les changements climatiques et bénéficier d’une assistance technique.

M. AHMET DAVUTOĞLU, Premier Ministre de la Turquie, s’est réjoui des progrès obtenus dans la réalisation des OMD, notant toutefois que ces progrès avaient été inégaux.  Il a estimé que la mise en œuvre du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 représentait une opportunité de « terminer le travail », en aidant davantage les pays les plus vulnérables.  Il a souligné que le développement durable ne pourrait devenir une réalité sans la paix et la sécurité.  « Voyez les conséquences dramatiques de la crise humanitaire au Proche-Orient », s’est-il exclamé, rappelant que son pays accueillait 2 millions de Syriens et avait déjà consacré des millions de dollars à la construction et à la gestion de camps de réfugiés.  Selon lui, la première des priorités est de s’attaquer aux urgences humanitaires en cours qui nécessitent de mener de front développement et diplomatie humanitaire.  M. Davutoğlu a par ailleurs souligné que la Turquie avait fait de l’inclusion et du soutien aux pays les moins avancés (PMA) l’un des axes prioritaires de sa présidence du G20 et assuré que son pays accroîtrait encore dans les années à venir le montant de son APD, actuellement de 0,45% du PIB.

M. MIROSLAV LAJČÁK, Ministre des affaires étrangères et européennes de la Slovaquie, a estimé que la réforme du Conseil de sécurité était un paramètre important pour réaliser l’ODD 16 sur les sociétés pacifiques et inclusives.  L’absence d’un environnement favorable peut avoir des impacts négatifs sur les autres ODD comme l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes ou la croissance économique inclusive, a-t-il affirmé.

Affirmant que le nouveau programme de développement établissait des cibles spécifiques pour la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles, le Ministre a affirmé qu’un ensemble clair d’objectifs environnementaux créerait un élan critique et préparerait la voie pour la réussite de la Conférence sur le climat à Paris en décembre.  « Nous sommes en bon chemin », a-t-il indiqué, indiquant que son pays appuyait un partenariat mondial revitalisé tel que proposé dans l’ODD 17.  

M. ARSENIO M. BALISACAN, Secrétaire de la planification socioéconomique des Philippines, s’est dit encouragé par l’inclusion des questions migratoires dans le Programme de développement à l’horizon 2030.  Les Philippines ont milité pour que le Programme reconnaisse les contributions positives des migrants au développement durable des pays d’origine, de transit et de destination, a-t-il précisé.  Il a souligné la nécessité d’augmenter les investissements en vue de renforcer la résilience des économies face aux changements climatiques et appelé de ses vœux l’adoption d’un accord universel et équitable lors de la prochaine Conférence de Paris sur les changements climatiques.

M. Balisacan s’est également félicité que l’ODD 14 soit consacré à la préservation et à la gestion durable des océans et des mers.  Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à accroître son soutien technique et financier afin de renforcer les capacités nationales de collecte de statistiques.  « Les Philippines s’engagent à faire du Programme de développement à horizon 2030 une réalité afin que personne ne soit laissé en marge », a-t-il conclu.

M. RUI MACHETE, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a affirmé que les défis actuels comme les changements climatiques, les épidémies et la situation dramatique des migrants sont bien la preuve qu’il est impossible de penser au bien-être et à la sécurité « individuellement » ou le long de divisions géographiques.  L’universalité du Programme de développement durable est, par conséquent, essentielle, et traduit bien la notion de « responsabilités partagées » à la recherche d’un avenir meilleur, au-delà de l’approche traditionnelle et dépassée Nord-Sud, et des divisions entre secteurs public et privé et de l’idée que l’aide publique au développement est la seule réponse possible aux défis communs, a poursuivi le Ministre.  Ce programme exige, selon lui, une approche axée sur les résultats et une plus grande efficacité et cohérence des politiques à tous les niveaux.

« Le moment est venu pour définir le nouveau paradigme de la coopération internationale et pour appliquer concrètement les engagements pris dans ce contexte » a souligné M. Machete, qui a invité les Nations Unies à assumer un rôle prépondérant à cet égard, même si tous les autres acteurs comme les gouvernements, la société civile, les parlements et autres, doivent impérativement s’approprier le PDD et ses 17 objectifs.  Il est important, à son avis, de tenir compte des difficultés particulières des pays les moins développés, des petits États insulaires et des pays fragilisés dans ce processus.  Le Portugal, qui a souscrit aux engagements d’Addis-Abeba en termes d’aide publique au développement, tient à mettre l’accent sur les liens entre paix, sécurité et développement durable dans sa coopération, a conclu le Ministre.

Tout en reconnaissant les avancées réalisées dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. GILBERT SABOYA SUNYÉ, Ministre des affaires étrangères d’Andorre, a déclaré qu’il n’était pas permis de tomber dans l’autocomplaisance.  C’est la raison pour laquelle nous devons nous engager à nouveau avec les objectifs de développement durable (ODD), a-t-il estimé: « Une vie digne pour nous et pour les prochaines générations ne peut l’être sans égalité, sans sécurité, sans démocratie et sans respect des droits humains, aspects essentiels d’un environnement sain et durable pour les prochaines générations ».  Les témoignages de tragédies qui nous arrivent chaque jour des quatre coins du monde, spécialement depuis le continent africain, mais aussi aux frontières de l’Europe, avec une crise des réfugiés qui mérite toute notre attention et notre solidarité, sont encore trop graves, nombreux et inadmissibles, a souligné le Ministre.  M. Sunyé a ensuite attiré l’attention sur l’importance cruciale de l’éducation des jeunes, considérée comme une arme de lutte contre l’intolérance.  Andorre, a-t-il ajouté, consacre d’ailleurs 20% du budget de sa coopération au développement à des projets

M. RI SU YONG, Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a estimé que la réalisation de l’objectif d’élimination totale de la pauvreté et de développement socioéconomique durable passait par l’établissement d’un environnement pacifique et durable.  Il est généralement connu que certains pays ont créé des obstacles artificiels dans le règlement pacifique des problèmes internationaux pour faciliter leurs objectifs politiques et militaires, a-t-il précisé.  Si les sanctions économiques imposées contre les aspirations des pays en développement ne sont pas levées, les excellents objectifs de développement ne seront pas atteints, a affirmé le Ministre, dénonçant les États-Unis pour leurs « tentatives d’étrangler des secteurs de la vie de nos populations par tous les moyens. »  Ce que les États-Unis ne savent pas est que plus les sanctions contre la RPDC sont lourdes, plus la volonté et l’esprit de notre peuple se renforcent pour défendre notre État socialiste », a dit le Ministre, précisant que la priorité de son gouvernement était d’offrir à ses populations un bon niveau de vie fondé sur l’utilisation prioritaire  de la science et de la technologie.

Mme JULIE BISHOP, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a affirmé que le Programme de développement à horizon 2030 consacrait une conception plus moderne des moteurs du développement.  Elle a indiqué que la promotion de la paix et de la bonne gouvernance serait cruciale pour l’éradication de l’extrême pauvreté.  Mentionnant le Programme d’action adopté en juillet à Addis-Abeba, elle a rappelé que les ressources intérieures constituaient la première source de financement du développement.  L’Australie va doubler son investissement en faveur du renforcement des systèmes nationaux de collecte des ressources domestiques, a-t-elle annoncé.

Mme Bishop a ensuite exprimé l’espoir que la prochaine Conférence de Paris sur le climat pourrait s’appuyer sur l’élan généré à New York, avant de rappeler que l’engagement de son pays en faveur du Fonds vert pour le climat s’élevait à 200 millions de dollars.  Elle a mentionné les actions prises par l’Australie pour une gestion durable des terres, des forêts et des ressources marines, y compris la grande barrière de corail.  Enfin, la Ministre des affaires étrangères a affirmé que c’est en travaillant ensemble que les États Membres se montreront à la hauteur de l’ambition du Programme à l’horizon 2030.

M. RAMTANE LAMAMRA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Algérie, a déclaré que son pays, dont le développement est aligné sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a pu atteindre « avant terme », la majorité des OMD, notamment l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’éducation, la réduction de la mortalité infantile et maternelle et la promotion d’un environnement durable.  Au moment d’amorcer la mise en œuvre du nouveau Programme de développement à horizon 2030, il semble important de maintenir la dynamique et l’enthousiasme générés par les OMD, a-t-il poursuivi, se réjouissant de l’approche participative et inclusive adoptée par les Nations Unies dans la conduite du processus de finalisation des objectifs de développement durable (ODD), qui a offert une « voix aux sans-voix ».

M. Lamamra s’est également félicité que l’Afrique, « reléguée à un rôle secondaire dans la préparation des OMD », ait joué, cette fois-ci, un rôle actif et constructif.  « L’adoption par les pays africains, lors du vingt-deuxième Sommet de l’Union africaine tenu à Addis-Abeba en janvier 2014 », d’une position africaine commune sur ce futur programme s’inscrit dans cette ambition légitime, a-t-il affirmé.  Le chef de la diplomatie algérienne, a en conclusion, formulé l’espoir que les programmes pluriannuels ou décennaux découlant de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du premier plan décennal 2015-2025 pour le développement des infrastructures en Afrique puissent recevoir la contribution des partenaires au développement.

M. HÉCTOR MARCOS TIMERMAN, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et de la culture de l’Argentine, a rappelé que son pays avait été l’un des rares à avoir réalisé chacun des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à temps.  Se félicitant de l’adoption vendredi du Programme de développement à horizon 2030, il a rappelé que son pays avait participé activement aux négociations des ODD, soulignant que le principe de responsabilité commune mais différenciée était plus que jamais d’actualité.  Consciente des défis qui se posent à elle, a-t-il dit, l’Argentine s’est déclarée favorable à une approche intégrée des problématiques.  Ainsi, a indiqué M. Timerman, le droit au développement ne peut être garanti en l’absence de respect des droits de l’homme, une des raisons pour lesquelles la croissance économique s’est toujours accompagnée dans son pays de mesures en faveur de la population.

Notant par ailleurs dans le document portant création des ODD des « déséquilibres » dans les différents engagements, le Ministre s’est dit tout particulièrement préoccupé par ceux relatifs aux questions de mise en œuvre et de financement.  Les pays les plus industrialisés doivent contribuer à hauteur de leurs « responsabilités historiques » en respectant les seuils d’aide publique au développement déjà agréés, a affirmé le Ministre.  De son côté, son pays contribuerait de manière significative au Fonds fiduciaire pour la coopération Sud-Sud ainsi qu’au Fonds de coopération triangulaire, a conclu le Ministre.

M. ANDRZEJ DUDA, Président de la Pologne, a affirmé que même si les OMD n’ont pas tous été atteints, d’énormes progrès ont néanmoins été obtenus depuis 15 ans.  Pourtant, a-t-il fait remarquer, force est de constater qu’il reste toujours 836 millions de personnes qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, soit 50% de moins qu’en 2000; que le VIH/sida, quoiqu’en perte de vitesse de 40%, n’est toujours pas éradiqué et que 660 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable.  Il a estimé qu’à l’avenir il ne faudrait plus se satisfaire de succès dans l’un des 17 ODD, mais veiller à assurer le progrès sur tous les fronts et dans tous les domaines prioritaires.

Le Président polonais a également abordé la question du financement des ODD et exigé plus de rigueur dans l’allocation des ressources.  L’aide au développement ne doit pas être liée à des actions qui sont vécues par les autres comme une imposition d’un système de valeurs ou d’une idéologie, a affirmé le Président Duda, pour lequel l’accent devrait être mis sur des valeurs comme l’état de droit, la liberté, des modèles de société inclusifs et les actions visant à promouvoir le développement.  « Venons en aide aux pays qui en ont besoin aujourd’hui, mais faisons-le de manière judicieuse en leur donnant les moyens de tenir sur leurs propres jambes à terme », a prôné le Président Duda, selon lequel cette approche devrait leur permettre de devenir des acteurs, à part égale, du système économique mondial.

Dialogues interactifs du Sommet consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015 

Dialogue interactif: « Construire des institutions efficaces, responsables et inclusives en vue de réaliser un développement durable »

La création d’institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous étant essentielle à la réalisation du développement durable, il faut promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques, ouvertes à tous et justes.  Tel est en substance l’objectif 16 du Programme de développement durable à l'horizon 2030 sur lequel une trentaine de participants provenant de tous les secteurs, dont plusieurs chefs d’État, ont discuté, ce matin, dans le cadre du cinquième dialogue du Sommet sur le développement durable.

En ouvrant la discussion, la Présidente de la République de Corée, Mme PARK GUEN-HYE, a rappelé que son pays avait pu s’extirper de la pauvreté la plus noire en une génération grâce au rôle que jouent les pouvoirs publics.  Ces derniers, a-t-elle expliqué, avaient pris les initiatives nécessaires pour lancer le processus de développement après la Deuxième Guerre mondiale.  Elle a ainsi cité l’exemple du système de développement des zones rurales et urbaines mis en place en Corée du Sud.

Efficacité, inclusion, responsabilité sont les trois dimensions de cette question, a souligné la Présidente du Chili, Mme MICHELLE BACHELET JERIA, l’autre Coprésidente de ce dialogue.  Elle a confirmé le caractère essentiel de l’adoption de politiques appropriées par les gouvernements, tout en précisant qu’il faudrait aller au-delà des politiques d’assistance.  Le Chili a ainsi mené plusieurs réformes, dont une pour garantir un enseignement de qualité et une autre pour assurer l’autonomisation des femmes.  Le Chili a aussi eu un rôle pionnier pour promouvoir la transparence et l’intégrité dans la politique et dans la vie des affaires.

Une paix durable ne peut être réalisée s’il n’existe pas d’institutions efficaces et responsables, a reconnu la Présidente de la Croatie, Mme KOLINDA GRABAR-KITAROVIĆ, en exprimant les souhaits de ses concitoyens qui sont en faveur d’une plus grande transparence dans l’adoption des politiques.  Il faut des systèmes solides de budgétisation et de gestion des dépenses, a-t-elle recommandé en appelant à lutter efficacement contre la corruption.  Ces efforts des pouvoirs publics, a-t-elle ajouté, doivent s’accompagner de pratiques responsables dans le secteur privé.  Elle a aussi prôné la participation de tous les groupes sociaux aux prises de décisions politiques.

Faisant écho à ces recommandations, la Présidente de la Suisse, Mme SIMONETTA SOMMARUGA, a rappelé que les citoyens et les citoyennes constituaient la pierre angulaire de la démocratie.  Elle a expliqué que les Suisses s’expriment quatre fois par an par voie de référendum.  Selon elle, le citoyen qui paie ses impôts a son mot à dire sur l’utilisation des finances publiques.  Elle a aussi fait remarquer que la culture politique n’était pas immuable, en souhaitant qu’on travaille pour la faire évoluer.

La démocratie ne fonctionne pas sans redevabilité, a affirmé le Président de la Mongolie, M. ELBEGDORJ TSAKHIA, en insistant sur la reddition de comptes.  Plaidant dans le même sens, le Président de l’Union interparlementaire (UIP), M. SABER CHOWDHURY, a conseillé de procéder à un rééquilibrage des relations entre les trois branches du pouvoir.  Il a souligné le rôle crucial des parlements dans les efforts de développement, tandis que le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, M. JESÚS GRACIA ALDAZ, a mis l’accent sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.  Il s’agit d’« améliorer la qualité de la démocratie », a précisé le Secrétaire général de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International Idea), M. YVES LETERME.  Il a regretté que les inégalités entre les hommes et les femmes continuent de faire obstacle à la réalisation de cet objectif dans de nombreux pays.

Le principe directeur est celui de l’état de droit, a dit le Premier Ministre du Liechtenstein, M. ADRIAN HASLER, à l’instar du Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne du Monténégro, M. IGOR LUKŠIĆ, qui a demandé de consolider « la culture de l’état de droit ».  Tout en reconnaissant la primauté du droit, la Directrice générale de l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD), Mme IRENE KHAN, a prévenu que les lois n’étaient pas forcément synonymes de justice, car elles entraînent parfois des discriminations.  Elle a aussi alerté les États Membres de l’importance, dans certains cas, des systèmes informels de justice, ainsi que sur la nécessité de prévoir comment les institutions peuvent répondre aux besoins des femmes.  Les intervenants ont tous souhaité que les systèmes de gouvernement et de justice ne laissent de côté aucun groupe social, notamment les marginalisés, comme l’a dit notamment le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Pologne, M. KONRAD PAWLIK.  Le maire d’Istanbul, M. KADIR TOPBAS, a pour sa part invité les villes à se préparer à accueillir des réfugiés.

Pour le Premier Ministre du Timor-Leste, M. RUI MARIA DE ARAÚJO, l’ODD 16 est tout simplement la « pierre angulaire » du nouveau Programme de développement.  Il a illustré cet argument en partageant l’expérience récente de son pays.  Au début de notre démocratie, a-t-il dit, nous avons dépensé beaucoup pour la paix et le développement, mais cela n’a pas porté les fruits escomptés.  Nous avons alors dû changer notre fusil d’épaule pour instaurer les conditions d’un État responsable, a-t-il expliqué en soulignant que le Gouvernement avait décidé de mettre l’accent sur la transparence et sur l’efficacité du système juridique.  Son pays a également lancé un dialogue national pour informer la population.

Beaucoup ont exigé la participation de la société civile aux décisions politiques, comme au Togo où le Programme de développement a été adopté après un long processus participatif, a indiqué le Ministre et Secrétaire général du Gouvernement du Togo, M. PALOUKI MASSINA.  Le dialogue s’est d’ailleurs déroulé aujourd’hui avec des représentants de la société civile.  La porte-parole du Grand groupe des peuples autochtones, Mme JOAN CARLING, parlant au nom d’« Asia Indigenous Peoples Pact », a demandé que l’on reconnaisse et respecte le savoir et les traditions des institutions coutumières autochtones et des systèmes de gestion durable des ressources de ces populations.

Le secteur privé a aussi prodigué quelques conseils pour améliorer l’efficacité des institutions, comme le représentant de Safaricom, M. ROBERT COLLYMORE, qui a demandé de prévoir l’utilisation de langues compréhensibles par toutes les populations pour les lois et la justice, ainsi que des programmes de réhabilitation dans les systèmes carcéraux.  Quant au représentant de la Fondation ICT4Peace, M. DANIEL STAUFFACHER, il a conseillé d’utiliser au mieux les technologies de l’information et des communications (TIC).

Du côté du système de l’ONU, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) continuera de contribuer à la mise en place d’institutions efficaces et inclusives pour mieux lutter contre la criminalité internationale et la corruption, en suivant une approche basée sur les droits de l’homme, a assuré son Directeur exécutif, M. YURY FEDOTOV.  Le Secrétaire général adjoint et Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), M. CHRISTIAN FRIIS BACH, a expliqué, pour sa part, ce que faisait la division statistique de la CEE pour améliorer les données permettant de repérer les populations à la traine.  « Si nous voulons aller vite, agissons seuls, mais si nous voulons aller loin, agissons de manière collective. »  C’est le proverbe africain cité par la Présidente du Comité des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale, Mme GERDA VERBURG, pour illustrer l’importance de la contribution de chacun dans des institutions ouvertes à tous et efficaces qui permettront de poursuivre le développement durable du monde.

Dialogue interactif: Protéger notre planète et lutter contre les changements climatiques

Cet après-midi, M. OLLANTA HUMALA TASSO, Président du Pérou, et M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, ont coprésidé le dialogue interactif consacré au thème « Protéger la planète et lutter contre les changements climatiques ».

Ils ont été relayés par le Ministre de l’environnement du Pérou, M. Manuel Pulgar Vidal, et le Ministre des affaires étrangères de la France, M. Laurent Fabius.

Intervenant en cours de débat, le Président de la France, M. FRANÇOIS HOLLANDE, a commencé par remercier Mme Gro Harlem Brundtland, Vice-Présidente du Conseil d’administration de la Fondation pour les Nations Unies, d’avoir lancé le processus de lutte contre les changements climatiques et « inventé le développement durable ».  « C’est maintenant à nous de rendre possible l’exécution de vos propositions », a-t-il déclaré.  M. Hollande a refusé de tolérer « l’écart entre les paroles et les actes », pour que la planète ne connaisse pas cette progression du réchauffement climatique.  Selon lui, « c’est une vue de l’esprit de penser que la planète cessera de se réchauffer le 1er janvier 2016 parce qu’un accord aura été conclu à Paris ». 

Soulignant les étapes jusqu’à décembre, le Président a rappelé que « toutes les contributions doivent être adressées avant la fin du mois d’octobre ».  Aujourd’hui, il y a 80 pays sur 190 qui l’ont fait.  Il a souhaité qu’il puisse y avoir un accord avant la Conférence.  À cette fin, a-t-il annoncé,  les chefs d’État et de gouvernement se réuniront le 30 novembre « pour être sûrs du dénouement ».  Il va falloir introduire une clause de révision tous les cinq ans pour vérifier que les engagements soient tenus et rassembler des financements qui permettront aux pays en développement de passer à l’étape supérieure sans utiliser les énergies fossiles.  Évoquant « l’agenda des solutions », il a considéré que « ce qui permettra de réussir l’accord,  ce n’est pas seulement l’adhésion des États et des gouvernements, c’est aussi la mobilisation de tous ».  Quand le monde affronte un défi, il est plus capable d’intelligence et d’inventions pour créer des opportunités nouvelles et de la richesse et la distribuer différemment.  « Tout est encore possible », a conclu M. Hollande.

Le Président du Tadjikistan, M. EMOMALI RAHMON, préoccupé par le changement du cycle hydrologique, a déploré la dégradation des glaciers qui jouent un rôle vital pour toute l’Asie centrale. Son pays, qui a pris des mesures pour moderniser et accroître la capacité des centrales hydroélectriques, appuie l’adoption de mesures pour l’adaptation aux changements climatiques afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement en eau de la région.

Pour le Président du Mozambique, M. FILIPE JACINTO NYUSI, « les changements climatiques sont une sonnette d’alarme qui nous met en garde contre le statu quo » et requiert notre action concertée pour honorer les engagements pris et garantir la survie de l’humanité.  La fréquence des sécheresses et des inondations s’est intensifiée compromettant la sécurité alimentaire de la population.

Au nom des pays les moins avancés (PMA), le Président du Bénin, M. BONI YAYI, a lancé un appel pour que la Conférence de Paris soit une réussite.  Les PMA ne polluent pas mais subissent les changements, a-t-il souligné, en saluant la démarche qui consiste à sensibiliser la communauté internationale pour aller de l’avant, parce que « le monde est malade ».  À son tour, le Président du Nigéria, M. MUHAMMADU BUHARI, a souligné que son pays connaissait « des variations climatiques extrêmes », avec des effets dévastateurs qui menacent son écosystème.  À la veille de la Conférence de Paris, il s’est prononcé en faveur d’un accord juridiquement contraignant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, reflétant ainsi la position africaine.  

Le Président de la Finlande, M. SAULI NIINISTO, a fait remarquer que nous étions « la dernière génération à pouvoir relever ce défi gigantesque », alors que les températures ne cessent d’augmenter.  « Nous devons tous opter pour des énergies renouvelables et chacun doit participer à l’effort visant à mettre un prix sur le carbone », a-t-il ajouté.

La Reine MAXIMA des Pays-Bas, Mandataire spéciale du Secrétaire général pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement, a proposé d’aider les communautés démunies à mieux faire face aux risques imprévisibles.  Il faut garder à l’esprit les 500 millions de petits exploitants et leurs familles qui vivent dans les pays en développement, a-t-elle dit, et protéger les populations des pertes causées par les catastrophes naturelles en leur permettant d’être plus résilientes.

Le Premier Ministre de la Barbade, M. FREUNDEL JEROME STUART, a dit avoir été témoin récemment des effets « dévastateurs » d’une tempête tropicale sur un petit État insulaire en développement des Caraïbes.  Pour lui, le revenu par habitant ne doit pas être le seul indicateur à prendre en compte pour déterminer la situation d’un  pays.  Le Ministre des affaires étrangères et des affaires de la CARICOM de Trinité-et-Tobago, M. DENNIS MOSES, a précisé que la Dominique avait vécu « un avant-goût de la souffrance des petits États insulaires en développement dans un monde plus chaud ».

« Nous ne résoudrons pas la crise de la pauvreté et celle des migrations sans résoudre les crises dans le domaine climatique et environnemental », a averti le Premier Ministre du Luxembourg, M. XAVIER BETTEL.  « Paris ne peut pas être un fiasco », a-t-il mis en garde, avant de déplorer le « dumping environnemental » qui a lieu aujourd’hui.  Son pays s’est engagé à augmenter de façon significative le financement climatique international, avec une contribution totale de 120 millions d’euros pour les années 2014 à 2020.

L’image d’une planète commune doit toujours être présente dans l’esprit des dirigeants, a conseillé le Premier Ministre du Bhoutan, M. LYONCHOEN TSHERING TOBGAY.  Son pays est probablement le seul au monde à être « un puits de carbone », s’est-il enorgueilli.

Le Premier Ministre de Fidji, M. JOSAIA VOREQUE BAINIMARAMA, a évoqué les attentes des petits pays du Pacifique qui subissent déjà les effets des changements climatiques et défendent tout particulièrement le quatorzième ODD.  Il a insisté pour que l’accord de Paris soit contraignant pour toutes les parties et reconnaisse les pertes déjà subies.  Le Premier Ministre de Tonga, M. SAMIUELA AKILISI POHIVA, a renchéri en déclarant que son pays, dont l’existence est menacée par la montée du niveau des mers, faisait partie des pays les plus vulnérables du monde.  Il a réitéré son appel pour que soit nommé « un représentant spécial sur le climat et la sécurité ».  Espérant un accord équilibré à la COP21, le Ministre des affaires étrangères des Tuvalu, M. TAUKELINA FINIKASO, a jugé, quant à lui, que toute élévation supérieure à plus d’1,5 degré du niveau de la mer serait « catastrophique ». 

De même, a souligné, le Ministre des affaires étrangères et des transports des Seychelles, M. JOËL MORGAN, le résultat de la Conférence de Paris, dont la question du financement est au cœur des négociations, est crucial.

Le Premier Ministre de Sainte-Lucie, M. KENNY ANTHONY, a déploré « un taux de perte de biodiversité inquiétant ».  Il a souhaité que l’on puisse suivre les progrès accomplis dans la réalisation des ODD qui, à la différence des OMD, concernent tous les secteurs.  Les pays comme le sien, a-t-il fait valoir en insistant sur les partenariats, ont besoin d’une aide pour rester neutres du point de vue du carbone.  Plus optimiste, le Ministre de l’environnement d’Antigua-et-Barbuda, M. WINSTON BALDWIN SPENCER, a estimé que les défis peuvent être relevés et que l’humanité peut modifier son mode de vie et utiliser de l’énergie renouvelable.

Cet été, la capitale de son pays, Tbilissi, avait souffert de graves inondations, a indiqué le Premier Ministre de la Géorgie, M. IRAKLI GARIBASHVILI, en soulignant la vulnérabilité des communautés exposées aux changements climatiques.  Son pays a lancé une stratégie pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

Mme GRO HARLEM BRUNDTLAND, Vice-Présidente du Conseil d’administration de la Fondation pour les Nations Unies, a fait remarquer que les recommandations qu’elle avait formulées il y a plusieurs années sont toujours d’actualité.  Les ODD, a-t-elle estimé,  contribueront à relever les défis liés aux changements climatiques.  Elle a toutefois souligné que la coopération de la communauté internationale était « prioritaire » pour améliorer le bien-être de la planète.  « Nous avons des solutions », a-t-elle affirmé, en se disant convaincue que l’énergie durable permettait « de passer de la pauvreté à la prospérité » sans pour autant détruire l’environnement.

M. GIAN LUCA GALLETTI, le représentant de l’Italie, a préconisé une vision intégrée, « comme l’a dit le pape François », pour relever les défis complexes auxquels nous devons faire face.   Dans le même esprit, Mme INGER ANDERSON, Directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), a reconnu que les valeurs éthiques étaient importantes dans la manière dont nous prenons soin de la nature.

Pour Mme BARBARA HENDRICKS, Ministre fédérale de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sûreté nucléaire de l’Allemagne, il faut s’éloigner des énergies fossiles « en investissant là où il faut ».  En plus de règles juridiquement contraignantes solides et de contributions nationales de toutes les parties, l’accord de Paris doit s’accompagner de mesures d’adaptation et d’atténuation efficaces.

Le Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), M. ACHIM STEINER, a expliqué que les solutions aux problèmes de l’environnement mondial sont systémiques.  Dans le cadre d’une démarche intégrée, il faut « transformer le dilemme énergétique » et, en particulier, la situation de l’Afrique dont beaucoup d’habitants n’ont pas encore accès à l’électricité. 

Le Ministre de l’environnement du Sénégal, M. ALI HAIDAR, a constaté que l’évolution du climat est en train de modifier le visage de la planète avec des conséquences catastrophiques pour la population, notamment dans son pays.  Il a souhaité que l’accord puisse inclure des mesures urgentes relatives à l’adaptation et que soit reconnu le principe de responsabilité commune mais différenciée.  « Mobilisons les ressources nécessaires au Fonds vert pour le climat ».  Le représentant du Burkina Faso a déploré la désertification et la réduction des surfaces cultivables dans les pays enclavés, la pollution de l’eau et de l’air. « L’environnement aujourd’hui est une question de vie et de survie de l’humanité », a-t-il reconnu à son tour, soulignant qu’il était urgent de prendre des actions « concrètes et diligentes » à tous les niveaux. 

C’est dans les communautés rurales que les changements climatiques se font le plus sentir, a précisé la Ministre des affaires étrangères du Botswana, Mme PHANDU TC. SKELEMANIX, en insistant sur le rôle des femmes dans les domaines de l’énergie, de l’alimentation et du logement.

La Ministre des affaires étrangères de Grenade, Mme CLARICE MODESTE-CURWEN, a indiqué que les dommages subis par les petits États insulaires en développement en cas de catastrophe naturelle peuvent être équivalents à 200% du PIB, contre 2% pour la tempête Katrina aux États-Unis en 2005.  Dans le même ordre d’idées, le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des îles Salomon, M. GEORGE MILNER TOZAKA, a indiqué que les inondations dans son pays en 2014 avaient coûté plus de 9% de son PIB.  

« L’un des points forts des ODD est qu’ils sont logiques », a estimé le Premier Ministre des Pays-Bas après avoir rappelé qu’une grande partie du territoire de son pays se trouve en dessous du niveau de la mer et qu’il comprend six îles des Caraïbes.

Pour le Ministre des affaires étrangères et des transports des Seychelles dont le pays fait face à des menaces existentielles, le résultat de Paris, dont le financement est une pierre angulaire, est crucial.

La Ministre du logement et de l’aménagement du territoire de l’Uruguay a insisté sur la réduction de la pauvreté et la perte des forêts naturelles dans son pays et l’importance des politiques publiques durables.  À son tour, la Ministre de l’environnement de l’Équateur a évoqué « une dette à l’égard de l’humanité » de la part des pays qui ont pollué l’atmosphère.

« Nous ne pouvons pas rater le rendez-vous de Paris », a déclaré le Ministre des affaires étrangères d’Andorre dont l’économie est basée sur le tourisme, les sports d’hiver et le patrimoine naturel.

« Il y a urgence », a plaidé le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), M. Michel Jarraud.  L’année 2015 sera probablement l’année la plus chaude jamais observée.  Se concentrant sur le renforcement des infrastructures, il a souligné que 70 pays ne disposent pas d’informations suffisantes pour s’adapter de manière optimale aux changements climatiques. 

La représentante du Parlement européen, Mme Linda McAvan, a proposé d’intégrer le changement climatique dans tous les programmes.  Le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des États d’Afrique, a encouragé un système d’alerte précoce pour faire face aux changements climatiques et l’accès à des ressources énergétiques renouvelables grâce à la coopération accrue de la communauté internationale.

« Il faut avoir un accord équitable à Paris », a dit le Secrétaire d’État à l’environnement du Portugal dont le pays a déjà 25% d’énergies renouvelables.

Par ailleurs, une sénatrice du Kazakhstan a indiqué que son pays avait proposé 15 à 25% de réduction des émissions de gaz à effet de serre et développé des modèles de croissance verte, tandis que le Vice-Ministre de l’environnement de la République tchèque a jugé important de « tenir compte des ODD dans notre vie quotidienne ».  Enfin, le représentant du Japon a mis l’accent sur l’investissement privé dans les projets climatiques qui peut jouer un rôle de catalyseur.  

« Le changement climatique est une réalité incontournable qui nous interpelle tous », a conclu le représentant de Chypre en refusant de se résigner à l’idée d’un échec.

Les participants ont également entendu le représentant du Conseil national des traités indiens, M. Robert Mukuro Borrero, qui a défendu le droit aux ressources et au patrimoine et plaidé pour la participation des peuples autochtones aux décisions qui les affectent.  

Le représentant du Réseau Action Climat, M. Wael Hmaidan, a appelé de ses vœux un accord avec une vision à long terme pour « la décarbonisation des économies », puis le Directeur de la société Novozymes a proposé de se concentrer sur l’innovation et la production biologique.

Enfin, la représentante de l’organisation non gouvernementale Enda Energy, M. Aby Dram, a demandé la généralisation de l’accès aux services énergétiques durables et le renforcement des financements dédiés à l’adaptation dans les pays les plus affectés.

 

 

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