Le Président de la 70e session de l’Assemblée générale presse les États de prendre « l’engagement d’agir » pour le développement durable et contre la crise des réfugiés
La soixante-dixième session de l’Assemblée générale a été ouverte cet après-midi par son Président, M. Mogens Lykketoft, du Danemark, élu le 15 juin dernier et qui a pressé les États de prendre « l’engagement d’agir » pour réaliser le développement durable, mettre fin aux conflits et régler la crise « énorme et explosive » des réfugiés. Cette session doit être celle de la compassion, de la prévention et par-dessus tout, de l’action, a dit en écho le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.
« J’ai le grand honneur d’ouvrir une session que j’espère véritablement historique, une session non seulement émaillée de grandes percées mais marquée aussi par une action concertée très attendue par les peuples et leur planète », a déclaré le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale. Dans moins de 10 jours, a rappelé le Président du Parlement danois et ancien Ministre des affaires étrangères, les dirigeants du monde vont se réunir ici pour adopter le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le défi est maintenant de faire en sorte que tous les acteurs concernés avancent rapidement pour concrétiser les promesses faites.
Pour le Président, le Sommet de septembre n’est que le début du travail. Un accord ambitieux sur les changements climatiques est « un must absolu ». Les États ont aussi la « forte » obligation de travailler ensemble pour mettre fin aux guerres et conflits catastrophiques. Nous agirons ici et maintenant pour répondre à la crise « énorme et explosive » des réfugiés qui résulte de ces conflits.
La convocation en mai à Istanbul du Sommet humanitaire mondial a été rappelée par le Secrétaire général de l’ONU, à l’heure où près de 60 millions de personnes ont été déplacées par les conflits et la violence, soit le nombre le plus élevé depuis la Deuxième Guerre mondiale. M. Ban Ki-moon a déploré qu’alors que les souffrances humaines et les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles s’aggravent aussi, seulement un tiers des financements requis pour cette année a été versé.
Le Président de l’Assemblée générale a annoncé les trois débats thématiques qu’il convoquera sur la mise en œuvre des engagements liés au développement durable, aux changements climatiques et au financement du développement, en avril; le renforcement du rôle de l’ONU et de son travail dans le domaine de la paix et de la sécurité, en mai; et les droits de l’homme, en juillet.
Il est difficile de croire, a-t-il conclu, que cette Organisation fête déjà ses 70 ans car elle a encore « beaucoup beaucoup » plus à faire pour créer le monde envisagé dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Que cette session soit celle où nous, Assemblée des nations du monde, nous nous aidons les uns les autres et nous aidons l’ONU à avancer vers cette vision dans un esprit de solidarité mondiale et avec « un Engagement renouvelé d’agir ».
« La soixante-dixième session de l’Assemblée doit être une session de compassion, de prévention et par-dessus tout, d’action », a dit en écho le Secrétaire général de l’ONU.
En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence consacrée à la prière ou à la méditation. Elle a nommé l’Afrique du Sud, l’Argentine, l’Autriche, la Barbade, la Chine, la Côte d’Ivoire, la Fédération de Russie, le Kazakhstan et les États-Unis d’Amérique à la Commission de vérification des pouvoirs. Elle a aussi autorisé six de ses organes subsidiaires à se réunir durant la partie principale de la soixante-dixième session*.
L’Assemblée a enfin pris note du fait que les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie et le Yémen sont en retard dans le paiement de leurs contributions, au sens de l’Article 19 de la Charte relatif au droit de vote**.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
*A/70/366 ; **A/70/374
OUVERTURE DE LA SOIXANTE-DIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
J’ai le grand honneur d’ouvrir une session que j’espère « véritablement historique », a déclaré d’emblée M. MOGENS LYKKETOFT. Le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale a dit espérer une session non seulement émaillée de grandes percées mais marquée aussi par une action concertée très attendue par les peuples et leur planète. Dans moins de 10 jours, s’est-il expliqué, les dirigeants du monde vont se réunir ici pour adopter le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il s’agit d’un accord universel « déterminant voire révolutionnaire » qui sied à merveille à cette année anniversaire. Il s’agit d’un « cadeau » reçu avec plaisir par un monde assailli par les guerres et les crises humanitaires, le sectarisme et l’extrémisme violent, la pauvreté et les inégalités, les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.
En signant cet accord, les gouvernements se sont volontairement engagés d’agir pour la dignité, la sécurité, la prospérité et les droits de l’homme de notre humanité commune. Ils se sont engagés d’agir pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme, la gestion saine et la répartition équitable des ressources limitées de la terre, et pour la santé et la vitalité de notre planète. Le défi maintenant, et c’est la priorité principale de ma présidence, a dit M. Lykketoft, est de faire en sorte que tous les acteurs concernés avancent rapidement pour concrétiser les promesses faites dans ce Programme.
Le Sommet de septembre ne sera que le début du travail, a prévenu le Président de l’Assemblée générale. Il faut agir, de manière urgente, sur les trois piliers de l’ONU et nous aurons beaucoup d’occasions de le faire durant cette session et d’abord dès décembre à Paris, à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Un accord ambitieux et universel est « un must absolu » et en réalité un premier test pour la faculté du monde à élaborer les outils politiques nécessaires au développement durable.
Mais, a encore prévenu le Président, il ne peut y avoir de développement durable sans paix et sécurité, et sans respect des droits de l’homme. L’ONU et ses États Membres ont la « forte » obligation de travailler ensemble pour mettre fin aux guerres et conflits catastrophiques en Syrie, plus largement au Moyen-Orient, en Afrique et même en Europe. Nous agirons aussi ici et maintenant pour répondre à la crise « énorme et explosive » des réfugiés qui résulte de ces conflits et pour protéger les droits de tous les réfugiés.
Avec la fin de l’étude sur l’architecture du maintien de la paix des Nations Unies, celle sur les femmes, la paix et la sécurité, le plan d’action sur la prévention de l’extrémisme violent, l’examen de la stratégie antiterroriste globale et le rapport du Secrétaire général sur les opérations de maintien de la paix, nous avons, a estimé le Président, un vaste paysage pour démontrer notre « Engagement d’agir » dans le large spectre de la paix et de la sécurité.
Le Président n’a pas oublié le Sommet mondial de décembre sur la société de l’information. Il a rappelé la convocation au printemps 2016 d’une séance extraordinaire sur le problème mondial des drogues ainsi qu’une Réunion de haut niveau sur le VIH/sida. En mai, a-t-il aussi rappelé, le Secrétaire général convoquera un Sommet humanitaire mondial, « une initiative incroyablement opportune et cruciale ».
Nous devons aussi, a poursuivi le Président, continuer nos efforts pour revitaliser le travail de l’Assemblée générale, réformer le Conseil de sécurité et imprimer plus de transparence et d’ouverture dans la sélection du prochain Secrétaire général de l’ONU. Nous devons également essayer de mener des négociations « constructives » sur le budget ordinaire de l’ONU.
Cette session sera par ailleurs marquée par des manifestations pour commémorer le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, dont les 1er et 2 octobre, une manifestation de haut niveau sur la paix et la sécurité; le 23 octobre, une autre sur l’entrée en vigueur de la Charte; et le 11 janvier 2016, une dernière sur le soixante-dixième anniversaire de la première session de l’Assemblée générale.
Le Président a ensuite annoncé les trois débats thématiques qu’il lui revient d’organiser. Il s’agira de la mise en œuvre des engagements liés au développement durable, aux changements climatiques et au financement du développement, en avril; du renforcement du rôle de l’ONU et de son travail dans le domaine de la paix et de la sécurité, en mai; et des droits de l’homme, en juillet. Je mènerai toutes mes activités de manière aussi transparente, aussi inclusive et aussi ouverte que possible, a promis le Président, et là où cela s’avèrera pertinent, j’impliquerai la société civile et autres pour que l’approche « multipartite » devienne la marque de fabrique de ma présidence.
Il est difficile de croire, a conclu le Président, que cette Organisation fête déjà ses 70 ans car malgré son évolution et les acquis incontestables qu’elle a engrangés depuis 1945, l’ONU a encore beaucoup à apprendre, beaucoup à donner et « beaucoup beaucoup » plus à faire pour remplir le mandat que lui a confié la Charte et créer le monde envisagé dans le Programme de développement à l’horizon 2030.
Que cette session soit celle où nous, Assemblée des nations du monde, nous nous aidons les uns les autres et nous aidons l’ONU à avancer vers cette vision dans un esprit de solidarité mondiale et avec « un Engagement renouvelé d’agir ».
Le Président de l’Assemblée générale a été félicité par M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, qui s’est dit convaincu que la vaste expérience de M. Lykketoft en tant que Ministre des affaires étrangères, Ministre des finances et Président du Parlement danois présage bien de sa capacité à assumer ses nouvelles fonctions. Dans les semaines à venir, a dit le Secrétaire général, après avoir parlé, à son tour, du Sommet de septembre, de la Conférence de Paris et de celle d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Assemblée générale approfondira ses discussions sur mon nouveau rapport relatif à l’avenir des opérations de paix des Nations Unies et sur l’architecture du maintien de la paix. Ces efforts et l’examen décennal de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, peuvent nous aider à améliorer nos réponses en ce moment crucial.
M. Ban Ki-moon a parlé, à son tour, du débat de haut niveau sur le problème mondial de la drogue en avril, de la Conférence Habitat III à Quito, en octobre, et du Sommet humanitaire mondial à Istanbul en mai, à l’heure où près de 60 millions de personnes ont été déplacées par les conflits et la violence, soit le nombre le plus élevé depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les souffrances humaines et les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles s’aggravent, a-t-il également mis en garde. Pourtant, seulement un tiers des financements requis pour cette année a été versé. « Votre leadership est essentiel pour faire les changements nécessaires face aux défis humanitaires pressants », a déclaré M. Ban Ki-moon.
Le Secrétaire général a fait remarquer, à son tour, que cette session marque le soixante-dixième anniversaire de la création de l’ONU. Les principes de la Charte ont réussi l’épreuve du temps et les Nations Unies peuvent contempler les acquis. Mais, a prévenu le Secrétaire général, nous savons que les souffrances sont toujours généralisées dans le monde. Mes pensées aujourd’hui vont particulièrement au peuple syrien, à ceux qui, à l’intérieur du pays, font face à une terrible violence, et à ceux, qui ayant fui, cherchent désespérément un refuge et une vie meilleure. La soixante-dixième session de l’Assemblée doit être une « session de compassion, de prévention et par-dessus tout, d’action », a exhorté le Secrétaire général.