L’Assemblée générale adopte la première résolution sur la surveillance du trafic des espèces sauvages
L’Assemblée générale a adopté sans vote, ce matin, une résolution* sur la « Surveillance du trafic des espèces sauvages » et une décision** selon laquelle sa réunion de haut niveau consacrée à l’examen d’ensemble de la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information se tiendra les 15 et 16 décembre 2015. Elle a également nommé*** M. Takeshi Akamatsu (Japon), comme membre du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires jusqu’au 31 décembre 2016.
S’agissant de la résolution sur la « Surveillance du trafic des espèces sauvages », le Président de l’Assemblée, dont le message a été lu avant l’adoption du texte par le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Denis G. Antoine (Grenade), a estimé qu’il était important de prendre des actions décisives au niveau national pour prévenir, combattre et éradiquer le trafic illégal des espèces sauvages en s’attaquant à la fois à l’offre et à la demande, y compris par le renforcement de la législation sur la prévention, l’enquête et la poursuite contre ce commerce illégal. Nous avons aussi besoin de renforcer davantage la coopération régionale et internationale pour faire face efficacement à ce défi, a-t-il dit.
Le Président de l’Assemblée a indiqué que le trafic illégal des espèces sauvages menaçait non seulement les espèces et l’écosystème, mais aussi les moyens de subsistance des communautés locales. Ce trafic compromettait également les efforts de lutte contre la pauvreté et pour la réalisation du développement durable. Étant donné le rôle des réseaux du crime organisé, des groupes armés et même des groupes terroristes dans le trafic illicite des espèces sauvages, ce fléau avait des implications sécuritaires graves pour de nombreux pays et régions. L’adoption de cette résolution et sa mise en œuvre effective seront cruciales dans nos efforts collectifs pour lutter contre le trafic illicite des espèces sauvages, a conclu la déclaration du Président de l’Assemblée.
Le Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et de l’intégration régionale du Gabon, M. Emmanuel Issoze-Ngondet, qui a présenté le projet de résolution, a rappelé que le trafic illicite d’espèces sauvages était estimé à environ 19 milliards de dollars par an, soit le quatrième trafic illégal au monde. Il a estimé que le trafic avait un impact néfaste sur l’environnement et la santé, entravait le développement économique et constituait une menace sécuritaire dans certaines régions, en Afrique particulièrement.
Il a souligné que la résolution invitait à une intensification de la coopération et de la coordination régionales dans ce domaine et priait les Nations Unies, surtout ses institutions spécialisées, de poursuivre leur soutien aux États Membres par le biais notamment du renforcement des capacités. Le texte prévoit également la possibilité pour le Secrétaire général de désigner un envoyé spécial qui serait chargé de susciter l’intérêt et mobiliser l’opinion en faveur de la lutte contre ce fléau.
Pour sa part, le représentant du Secrétariat a indiqué que la demande contenue dans le paragraphe 14 du projet de résolution entraînerait un budget supplémentaire d’un montant de 504 300 dollars qui devrait permettre à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime d’établir un rapport sur les modèles et les flux du trafic illicite d’espèces sauvages, y compris la collecte de données et l’étude des cas sur le trafic des espèces protégées des flores et faunes sauvages.
Après l’adoption de la résolution, le représentant de l’Allemagne a affirmé que « ce jour est un bon jour pour la lutte contre le trafic illicite d’espèces sauvages », tout en rappelant que la pratique du braconnage avançait de plus en plus vers le Sud. Les espèces sauvages sont de plus en plus menacées aux niveaux national et international et, faute d’une réaction rapide, rhinocéros, éléphants et autres espèces risquent de disparaître, a-t-il dit, affirmant qu’aucun pays ni aucune région n’est en mesure de régler ce problème à lui tout seul et que la seule solution viable passe par une action concertée de la communauté internationale.
Le délégué de l’Union européenne a, quant à lui, affirmé que l’adoption de cette résolution témoignait de l’engagement politique des États Membres dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages et estimé qu’il faudrait présenter tous les ans, à partir de l’année prochaine, un rapport de suivi de cette question à l’Assemblée générale. Il s’est prononcé pour la mise en œuvre effective des engagements pris aujourd’hui, affirmant que « nous ne connaîtrons pas le repos tant que le braconnage n’est pas éradiqué ».
Soulignant qu’il s’agit de la première résolution jamais adoptée sur la surveillance du trafic des espèces sauvages, les représentants du Botswana, de la Guinée équatoriale et du Royaume-Uni ont souligné l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre ce trafic. Le représentant de l’Argentine a rappelé une résolution**** du Conseil économique et social (ECOSOC) sur les « Mesures de prévention du crime et de la justice pénale visant à lutter contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages protégées ».
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.