L’Assemblée générale prie son Président de tenir au mois de mai une réunion extraordinaire « solennelle » en hommage à toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale
L’année 2015 marquant le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, qui a présidé à la création de l’ONU, l’Assemblée générale a prié aujourd’hui son Président de tenir une réunion extraordinaire solennelle au cours de la deuxième semaine du mois de mai 2015 en hommage à toutes les victimes de cet événement historique. L’Assemblée a aussi adopté une résolution sur le repère de référence géodésique mondial et le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC). Elle a élu le Maroc comme État habilité à présenter un candidat au Corps commun d’inspection.
Soixante millions de morts, soit 3% de la population mondiale, c’est le nombre de victimes qu’a faits la Deuxième Guerre mondiale entre 1940 et 1945. Ce décompte macabre a été rappelé par le représentant d’Israël à propos d’un évènement historique « où toutes les victimes n’étaient pas juives mais où tous les Juifs étaient victimes », d’après les mots d’Elie Wiesel.
La résolution sur le « soixante-dixième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale », présentée par la Fédération de Russie, a été adoptée par consensus. L’Assemblée générale y invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies, les ONG et les particuliers à marquer cet anniversaire pour rendre à toutes les victimes l’hommage qui leur est dû. Elle prie son Président de tenir une réunion extraordinaire solennelle au cours de la deuxième semaine de mai 2015.
Un débat honnête et profond pourrait faciliter une réconciliation basée sur la vérité et la mémoire, a commenté le représentant de l’Union européenne. La réunion solennelle doit être « l’occasion de retrouver ce sentiment d’unité et de coopération pour protéger notre maison commune, la terre », a renchéri son homologue du Bélarus. Les principes de la Charte des Nations Unies doivent être respectés et défendus, ont plaidé les représentants de l’Arménie et de la Chine avant que leur homologue du Japon ne réitère les « remords profonds » de son pays qui s’est depuis lors engagé à œuvrer pour la paix dans le monde.
« Fils d’un père qui a fui l’Allemagne nazie pour échapper à l’annihilation de son peuple », le représentant d’Israël a estimé que sans l’alliance des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la France et d’autres, et la bravoure des soldats alliés, la trajectoire de la civilisation aurait été « terriblement différente ».
Aujourd’hui, a-t-il mis en garde, les valeurs essentielles de l’ONU sont menacées par des idéologies extrémistes. De l’Afrique de l’Ouest au Moyen-Orient, les groupes extrémistes ont déclenché la « peste » de la persécution convaincus qu’en réduisant les gens au silence, c’est la civilisation qu’ils réduisent au silence. Les terroristes qui ont attaqué des Juifs à Paris et à Copenhague, attaquaient l’égalité entre les hommes quelle que soit leur foi, et attaquaient la fraternité, le lien de notre humanité commune.
L’ONU, a poursuivi le représentant israélien, a été créée parce que la Deuxième Guerre mondiale nous a appris que le coût de l’inaction est trop élevé. « Ne fermez pas les yeux devant les atrocités qui vous entourent, ne détournez pas le regard de l’animosité qui s’ensuit. Il est de votre responsabilité de dénoncer la haine clairement et sans équivoque », a plaidé le représentant, en demandant que l’on équipe les futures générations de mots et pas d’armes. « Apprenez-leur la tolérance et pas le terrorisme. »
Le représentant a accusé l’Iran, « le plus grand parrain mondial du terrorisme », de menacer la paix et la sécurité internationales. L’« État théocratique radical » travaille sans relâche pour développer ses capacités nucléaires, tout en menaçant clairement d’« éradiquer Israël de la surface de la terre ». Israël, a rétorqué le délégué iranien, lance des accusations dénuées de tout fondement. C’est l’occupation des territoires arabes qui est la cause principale de la montée des extrémismes au Moyen-Orient, a-t-il asséné.
L’Assemblée générale a aussi adopté par consensus une résolution, présentée par le représentant de Fidji, sur le « repère de référence géodésique mondial pour le développement durable ». Dans ce texte, elle prend acte avec satisfaction de la création, par le Comité d’experts sur la gestion de l’information géospatiale à l’échelle mondiale, d’un groupe de travail chargé de mettre au point une feuille de route géodésique mondiale portant sur les principaux éléments intéressant la mise au point et le maintien du repère de référence. La géodésie est la science qui s’attache à résoudre le problème des dimensions et de la forme de la Terre.
L’Assemblée générale a également pris note, ce matin, de l’édition 2014 du rapport du Conseil économique et social (ECOSOC) qui a été présenté par son Président. M. Martin Sajdik a rappelé que le concept d’intégration, qui sera au cœur du programme de développement pour l’après-2015, l’est déjà dans le système de l’ECOSOC, tant aux niveaux conceptuel qu’analytique des politiques et de la mise en œuvre. Il a aussi rappelé que l’année 2014 a été celle du lancement du « nouveau Conseil économique et social », après le renforcement décidé par l’Assemblée générale qui a initié un cycle de transition de 18 mois devant prendre fin avec le segment de haut-niveau de l’ECOSOC, au mois de juillet prochain.
Le « nouvel ECOSOC » est « le plus important instrument au niveau intergouvernemental » pour la réalisation du double objectif de l’éradication de la pauvreté et de l’intégration des dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable. Le Président a aussi souligné que 2014 a été l’année du lancement des nouvelles plateformes telles que le Forum politique de haut niveau et le segment sur l’intégration. L’ECOSOC, s’est-il enorgueilli, a pris quelques longueurs d’avance dans son adaptation au programme de développement durable pour l’après-2015. Tous ses instruments ont des rôles, des liens et une répartition du travail bien définie. Pris dans leur ensemble, ces instruments sont prêts à promouvoir l’appropriation, l’engagement, la mise en œuvre, le suivi et le réexamen au niveau international.
S’agissant du suivi et du réexamen du programme de développement pour l’après-2015, le Président de l’Assemblée générale a estimé qu’il faut mettre davantage l’accent sur le rôle du Forum politique de haut niveau et même sur les résultats de la future Conférence internationale sur le financement du développement, prévue en juillet, à Addis-Abeba. Cela exigera, a prévenu M. Sam Kutesa, une coordination et une coopération encore plus grandes entre l’ECOSOC et l’Assemblée générale.
Le représentant de l’Union européenne a salué le nouvel élan donné aux travaux de l’ECOSOC dans cette période de transition entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le programme de développement pour l’après-2015. Le potentiel unique de l’ECOSOC étant incontestable, le représentant du Bélarus a proposé que le Conseil économique et social envisage de mettre en place un mécanisme supplémentaire pour le suivi de la Conférence sur le financement du développement.
Son homologue de la République de Corée, Vice-Président de l’ECOSOC, a rappelé que la transformation du Conseil vise à renforcer son rôle de point focal du suivi de toutes les activités liées au programme de développement pour l’après-2015. Cela suppose la participation de tous les acteurs du développement, par le biais notamment des Commissions économiques régionales de l’ONU. Également membre de l’ECOSOC, le représentant de la Croatie a annoncé que « l’emploi digne » sera le thème du segment sur l’intégration.
L’Assemblée générale a enfin procédé à un vote consultatif pour déterminer le pays africain qui devra soumettre une candidature au Corps commun d’inspection (CCI). Le Maroc l’a emporté avec 131 votes contre 53 voix pour l’Éthiopie. Le Maroc rejoint l’Allemagne, le Canada et la Roumanie parmi les pays autorisés à proposer des candidats pour remplacer les quatre membres sortant du CCI dont le mandat s’achève en décembre 2015*.
Composé de 11 membres, le Corps commun d’inspection est le seul organe de contrôle extérieur indépendant du système des Nations Unies à être mandaté pour conduire des évaluations, des inspections et des enquêtes à l’échelle du système.