En cours au Siège de l'ONU

SC/11604- AFR/2994

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Mali

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, Mme María Cristina Perceval (Argentine):

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la reprise des négociations intermaliennes à Alger, prévue le 19 octobre 2014, conformément aux résolutions 2100 (2013) et 2164 (2014) du Conseil, à la déclaration du Président du Conseil en date du 28 juillet 2014 (S/2014/15), à ses précédentes déclarations à la presse, ainsi qu’à l’Accord préliminaire de Ouagadougou et la feuille de route signée par les parties maliennes le 24 juillet 2014 (« Feuille de route des négociations dans le cadre du processus d’Alger »), qui vise à aboutir à un accord de paix général et sans exclusive mettant un terme à la crise malienne.

Les membres du Conseil ont félicité l’Algérie d’avoir facilité, à la demande des autorités maliennes, l’organisation de pourparlers de paix officiels et la réunion du Gouvernement malien avec les groupes armés qui ont adhéré à l’Accord de Ouagadougou et l’ont signé.  Ils ont également salué l’étroite coopération entre tous les membres de l’équipe internationale de médiation coordonnée par l’Algérie et incluant l’Organisation des Nations Unies, par l’intermédiaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union européenne, l’Organisation de la coopération islamique, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, et ils les ont encouragés à poursuivre leurs efforts.

Les membres du Conseil ont appelé les parties maliennes à respecter pleinement les engagements qu’ils ont souscrits dans la feuille de route signée le 24 juillet 2014, et à participer de bonne foi et dans un esprit de compromis aux pourparlers de paix exhaustifs à Alger, à leur reprise, facilités par l’équipe internationale de médiation composée entre autres de la MINUSMA, et ils les ont encouragés à nouer des relations plus étroites avec toutes les communautés du nord du Mali, y compris par l’intermédiaire des organisations de la société civile, afin d’aboutir à un accord de paix général et sans exclusive propre à assurer un règlement politique durable à la crise et une paix et une stabilité à long terme dans le pays, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’État malien.

Ils ont exhorté toutes les parties à respecter pleinement l’accord de cessez-le-feu signé le 23 mai 2014, ainsi que la déclaration sur la cessation des hostilités signée à Alger le 24 juillet 2014, et à s’abstenir de mener toute action susceptible de compromettre les perspectives de paix et à renoncer à recourir à la violence.  Ils ont demandé aux parties de mettre rapidement en œuvre, en étroite coopération avec la MINUSMA, toutes les mesures de confiance adoptées, notamment le mécanisme visant à faciliter l’application du cessez-le-feu figurant dans la déclaration de cessation des hostilités.

Les membres du Conseil se sont déclarés gravement préoccupés par la détérioration des conditions de sécurité dans le nord du Mali et ont une nouvelle fois condamné avec la plus grande vigueur toutes les attaques meurtrières qui ont visé la MINUSMA.  Ils ont exhorté les groupes armés qui opéraient dans le nord du Mali à manifester leur volonté de coopérer avec l’ONU, afin que les attaques contre les soldats de la paix cessent immédiatement et qu’elles soient condamnées, conformément à la déclaration que ces groupes ont signée le 16 septembre 2014 à Alger, et ils ont engagé tous les acteurs présents sur le terrain à empêcher que de telles attaques se produisent.

Conscients des enseignements qui ont été tirés des efforts faits précédemment par les parties maliennes, lesquels n’ont pas suffi à instaurer une paix durable au Mali, les membres du Conseil ont affirmé qu’il importait que lesdites parties élaborent des mécanismes permettant l’application entière, fidèle et immédiate d’un futur accord de paix général et sans exclusive.  Ils ont souligné que l’objectif était de signer un tel accord dans le cadre des pourparlers de paix qui devaient reprendre à Alger.  Ils ont souligné qu’il était crucial que le Mali s’approprie cet accord, et que l’équipe internationale de médiation appuie sa mise en œuvre, conformément aux dispositions figurant dans la « Feuille de route des négociations dans le cadre du processus d’Alger ».  Ils ont souligné, à cet égard, le rôle important que la MINUSMA devra jouer en appuyant également cet accord, comme le prévoit la résolution 2164 (2014).

Les membres du Conseil ont instamment prié le Secrétaire général d’accélérer les efforts déployés pour permettre à la MINUSMA d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle dès que possible.  Ils ont réaffirmé leur appui sans réserve au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, qui joue un rôle clef et fournit une active contribution, y compris par ses bons offices et son étroite coopération avec la communauté internationale, ainsi qu’à la MINUSMA, aux fins du rétablissement de la paix et de la sécurité sur tout le territoire national malien, comme prescrit par la résolution 2164 (2014).  Les membres du Conseil ont salué la contribution que les pays fournisseurs de contingents et de forces de police à la MINUSMA continuaient d’apporter à la paix et à la sécurité au Mali.

 

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