Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud
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DÉCLARATION À LA PRESSE FAITE PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LE SOUDAN DU SUD
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, Mme Joy Ogwu (Nigéria):
Le 23 avril, les membres du Conseil de sécurité ont entendu des exposés du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et du Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, Ivan Šimonović, sur la situation au Soudan du Sud.
Les membres du Conseil se sont dits horrifiés et indignés par la violence massive perpétrée à Bentiu les 14 et 16 avril, qui a causé la mort de plus de 200 hommes, femmes et enfants. Ils ont déploré avec force que des civils aient été systématiquement pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique, que des civils aient été poursuivis et exécutés dans des lieux sûrs tels qu’une mosquée, une église et un hôpital, et que des émissions de radio aient été utilisées pour susciter la haine et inciter à la violence sexuelle. Les membres du Conseil ont également souligné qu’ils étaient profondément préoccupés par le fait que plus de 23 000 déplacés étaient venus chercher refuge et assistance au camp de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) situé à Bentiu, venant exacerber encore une situation humanitaire déjà dramatique.
Les membres du Conseil ont également réitéré leur ferme condamnation de l’attaque commise le 17 avril contre le complexe de la MINUSS à Bor, qui a fait des dizaines de morts et de blessés, notamment parmi ceux qui cherchaient refuge et protection auprès des Nations Unies. Ils se sont en outre dits gravement préoccupés par les menaces dirigées contre les installations et les compagnies pétrolières et leurs employés, et ont instamment prié toutes les parties d’assurer la sécurité de l’infrastructure économique.
Les membres du Conseil ont à nouveau fermement exigé que toutes les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits et toutes les violations du droit international humanitaire cessent immédiatement et se sont dits prêts à envisager des mesures appropriées à l’encontre de ceux qui en étaient responsables. Ils ont également demandé une nouvelle fois au Gouvernement du Soudan du Sud de prendre immédiatement des mesures pour assurer la sécurité de tous les civils, d’enquêter promptement sur les événements qui s’étaient produits, et de traduire en justice les auteurs de ces actes odieux. Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui sans réserve aux soldats de la paix de la MINUSS et au mandat crucial dont ils s’acquittent pour protéger les civils au Soudan du Sud, y compris les ressortissants étrangers.
Les membres du Conseil ont exigé que le Président Salva Kiir, l’ancien Vice-Président Riek Machar et d’autres dirigeants politiques jouent un rôle d’entraînement en déclarant publiquement que toutes les attaques dirigées contre des civils sont inacceptables, en s’engageant à ce que ceux qui ordonnent ces attaques ou les exécutent soient amenés à rendre compte de leurs actes, en faisant cesser immédiatement à la violence et en revenant au processus de paix inclusif placé sous la médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Ils ont également demandé à toutes les parties de respecter le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire, de mettre fin aux actes d’intimidation et de harcèlement et aux attaques verbales contre la MINUSS, de permettre immédiatement à la MINUSS de s’acquitter intégralement de son mandat, et de s’abstenir de toute violence et de tout discours agressif à l’encontre de la Mission.
Les membres du Conseil ont demandé que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dépêche immédiatement une mission chargée d’enquêter sur les événements de Bentiu et que le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, M. Šimonović, retourne au Soudan du Sud dès que possible pour évaluer les événements récents et fasse rapport au Conseil à ce sujet.
Les membres du Conseil ont accueilli avec satisfaction l’enquête utile que la Division des droits de l’homme de la MINUSS avait effectuée au sujet des événements et l’information selon laquelle le rapport final de la MINUSS sur les droits de l’homme serait publié à la fin avril. Ils ont également accueilli avec satisfaction la première mission de la Commission d’enquête de l’Union africaine, qui était en cours, et affirmé que la Commission bénéficiait de leur appui sans réserve dans les travaux qu’elle menait pour promouvoir la réconciliation et veiller à ce que les auteurs des violations du droit international des droits de l’homme, des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits commises dans le cadre du conflit armé aient à répondre de leurs actes.
Les membres du Conseil se sont dits prêts à adopter des mesures supplémentaires en cas de poursuite des attaques contre les civils et des violations de l’Accord de cessation des hostilités.
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