Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau
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DÉCLARATION À LA PRESSE FAITE PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA GUINÉE-BISSAU
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de février, Mme Raimonda Murmokaitė (Lituanie):
Le 26 février 2014, les membres du Conseil de sécurité ont entendu des exposés du Représentant spécial du Secrétaire général, José Ramos-Horta, et du Président de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, Antonio de Aguiar Patriota.
Les membres du Conseil font observer que la normalisation de la situation de la Guinée-Bissau en matière de sécurité et sur les plans politique, social et économique suppose le rétablissement de l’ordre constitutionnel, lequel passe notamment par l’organisation d’élections crédibles, ainsi que la réforme des secteurs de la défense, de la sécurité et de la justice, le respect de l’état de droit, la protection des droits de l’homme, la promotion du développement socioéconomique, l’amélioration de la situation humanitaire et la lutte contre l’impunité et le trafic de drogues. Ils remarquent en outre que le rétablissement de l’ordre constitutionnel aiderait les partenaires internationaux à jouer de nouveau un rôle actif dans la recherche d’une solution pour le pays.
Les membres du Conseil estiment que l’achèvement du processus d’inscription sur les listes électorales marque un progrès important vers la tenue d’élections présidentielles et législatives, rendent hommage aux autorités de transition pour avoir mené à bien ce processus, et saluent la détermination du peuple bissau-guinéen à exercer ses droits démocratiques de manière pacifique. Ils remercient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Gouvernements du Timor-Leste et du Nigéria d’avoir apporté une assistance technique et financière ponctuelle aux fins du processus et se félicitent que la CEDEAO entende renforcer l’aide qu’elle apporte aux autorités de transition en assurant la sécurité des élections à venir.
Les membres du Conseil engagent tous les acteurs nationaux à maintenir l’élan imprimé par le processus d’inscription sur les listes électorales en s’efforçant d’organiser des élections rapidement et en restant déterminés à créer un climat propice dans les semaines précédant le vote. Ils remercient les partenaires internationaux de la Guinée-Bissau de s’être engagés à apporter une aide financière et technique en faveur du processus électoral et les invitent instamment à travailler en étroite coordination avec la Commission électorale nationale afin que les contributions qu’ils ont annoncées soient versées sans délai en vue de faciliter le bon déroulement des élections, insistant sur la nécessité de redoubler d’efforts pour améliorer la coordination de l’assistance électorale sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général José Ramos-Horta, conformément aux dispositions de la résolution 2103 (2013) du Conseil de sécurité, et en étroite collaboration avec l’équipe de pays des Nations Unies.
Les membres du Conseil de sécurité se déclarent préoccupés par les retards que continue de subir le processus électoral et soulignent que ceux-ci ont un effet délétère sur le bien-être économique et social du pays et fragilisent encore des conditions de sécurité et une situation humanitaire et des droits de l’homme déjà précaires en Guinée-Bissau. Ils soulignent que les élections présidentielle et législatives doivent impérativement être organisées sans plus de retard. Ils exhortent les autorités de transition à créer des conditions favorables à la pleine participation au processus électoral, en toute égalité et sécurité, de tous les acteurs, en particulier des femmes.
Les membres du Conseil de sécurité condamnent les violences intervenues en Guinée-Bissau, qui ont contribué à faire régner un climat de peur et d’intimidation au sein de la population. Ils se déclarent à nouveau préoccupés de constater que l’impunité et la non-application du principe de responsabilité sont la norme en Guinée-Bissau. Ils demandent à cet égard aux autorités de transition de prendre rapidement des mesures pour lutter efficacement contre l’impunité et promouvoir la justice en faisant en sorte que les auteurs d’actes criminels soient jugés.
Les membres du Conseil de sécurité exhortent les forces vives du pays, notamment les partis politiques et leurs sympathisants, les forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile, les chefs traditionnels et religieux et les associations de femmes et de jeunes, ainsi que les médias, à s’abstenir de toute action susceptible d’entraver le processus électoral, à faciliter la tenue d’élections pacifiques et crédibles et à respecter les résultats électoraux comme expression de la volonté du peuple bissau-guinéen. Ils demandent aux forces armées de respecter l’ordre constitutionnel, notamment le processus électoral, et de se soumettre pleinement au contrôle civil. Les membres du Conseil de sécurité rappellent qu’ils sont prêts à envisager toutes autres mesures qu’ils jugeraient nécessaires, y compris des sanctions ciblées contre toute personne, civile ou militaire, cherchant à saper les efforts de rétablissement de l’ordre constitutionnel.
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