ECOSOC/6602

Cohérence, efficacité et ressources suffisantes sont les éléments clefs du succès des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, soulignent les délégations

26/2/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6602
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de 2014

7e séance – matin


COHÉRENCE, EFFICACITÉ ET RESSOURCES SUFFISANTES SONT LES ÉLÉMENTS CLEFS DU SUCCÈS DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS


À la clôture du premier débat qu’il a consacré aux activités opérationnelles de développement dans le cadre de son nouveau cycle, le Conseil économique et social (ECOSOC) a entendu, ce matin, près d’une trentaine de délégations qui ont souligné la nécessité pour les institutions du système des Nations Unies de poursuivre les efforts visant à améliorer l’efficacité de l’assistance qu’elles fournissent aux pays en développement.  Les délégations ont aussi lancé des appels pour augmenter le financement de ces activités, en particulier à travers les ressources de base.


Plus d’un an après l’adoption de la résolution sur l’examen quadriennal complet qui appelait à une meilleure efficacité du système des Nations Unies pour le développement, le débat de l’ECOSOC a permis de constater que les efforts entrepris demeuraient insuffisants et qu’il était nécessaire de mettre en œuvre les recommandations de ce texte de manière plus cohérente et objective.  Outre les mesures prises pour aligner leurs plans stratégiques, les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies doivent simplifier leurs pratiques et harmoniser les mécanismes de responsabilisation et de suivi, ont estimé les délégations.


Comme l’a relevé la représentante de la République de Corée, seulement 14 des 22 institutions du système des Nations Unies, soit moins de 60%, ont à ce jour aligné leur stratégie sur l’examen quadriennal complet.  Le représentant de la Bolivie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que certaines recommandations faites dans le cadre de l’examen quadriennal complet ne soient toujours pas mises en œuvre.  De son côté, le représentant de l’Australie, qui s’exprimait également au nom du Canada, a souhaité qu’il y ait plus de transparence dans la mise en œuvre de ces recommandations.


S’agissant du financement des activités opérationnelles, les délégations se sont inquiétées du déséquilibre qui existe entre ressources de base et ressources non essentielles, en estimant que cela risquait d’avoir un impact négatif sur les résultats sur le terrain.  Les ressources de base, en 2012, représentaient 28% du total des ressources allouées aux activités opérationnelles de développement.  Or, ont rappelé les délégations, des financements prévisibles et suffisants sont essentiels pour mener à bien de telles activités.


À l’instar de nombreuses délégations, le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Carlos Enrique García González d’El Salvador, s’est dit préoccupé par la baisse de l’aide publique au développement au cours de ces dernières années, une tendance qu’il a appelée à renverser.


Tout au long du débat, les délégations ont aussi souligné que ces activités devraient respecter et soutenir les priorités nationales définies par les pays récipiendaires.  Le représentant de l’Inde a regretté, à cet égard, que les plans de développement soient parfois assortis de conditions rigoureuses.


Pour ce qui est de l’initiative « Unis dans l’action », qui permet l’harmonisation des procédures au niveau des pays, la représentante de la Norvège a salué l’élaboration du plan d’action du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) en vue de faciliter la mise en œuvre de cette initiative.  Le représentant du Groupe des 77 a, toutefois, estimé qu’elle ne pouvait pas s’appliquer de la même manière dans tous les pays et qu’elle ne pouvait être utilisée qu’à la demande des pays bénéficiaires.


Comme la représentante de la Grèce, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, certains ont salué le système des coordonnateurs résidents, qui permet d’obtenir les meilleurs résultats possibles sur le terrain.  Plusieurs ont demandé de renforcer et d’améliorer ce système, comme le représentant de l’Allemagne qui a proposé d’établir un rapport sur l’application de l’accord sur le partage des coûts dès l’année prochaine.


Par ailleurs, intervenant au nom des pays les moins avancés (PMA), le représentant du Bangladesh s’est dit préoccupé par la mention, dans le rapport du Secrétaire général, de « pays à faible revenu » et de « pays à revenu intermédiaire », en rappelant que ces deux catégories de pays n’avaient pas été établies par les Nations Unies.  Pour mieux répondre à l’avenir aux besoins de ces pays, la représentante du Mexique a suggéré de mettre au point une nouvelle architecture d’aide au développement qui tienne compte de leurs particularités.  Le produit intérieur brut (PIB) par habitant ne doit cependant pas être le seul critère à retenir pour octroyer une aide aux pays en développement, ont argué plusieurs délégations.


Enfin, beaucoup ont souhaité le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, sans pour autant qu’elles se substituent à la coopération Nord-Sud.  Dans tous les cas, il revient aux Nations Unies d’assurer la coordination des efforts de coopération internationale au service du développement, a estimé le représentant du Brésil.


La session de l’ECOSOC consacrée aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies, commencée le 24 février, a ainsi été suspendue et reprendra à une date qui sera annoncée ultérieurement.


ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT


a) Suite donnée aux recommandations de politique générale de l’Assemblée générale et du Conseil (A/69/63–E/2014/10 et A/68/658–E/2014/7)


b) Rapports des Conseils d’administration des Programme des Nations Unies pour le développement/Fonds des Nations Unies pour la population/Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et du Programme alimentaire mondial (E/2013/34/Rev.1 et E/2013/49)


Débat général


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77), a souhaité que le rapport sur la mise en œuvre des recommandations de l’examen quadriennal complet soit plus complet, objectif et cohérent.  Il a suggéré aussi que l’examen quadriennal complet soit mis en œuvre par toutes les entités du système des Nations Unies, y compris sur le terrain, en rappelant que l’Assemblée générale avait adopté une résolution en ce sens.  Il a regretté cependant que certaines recommandations faites dans le cadre de l’examen quadriennal complet ne soient pas toujours mises en œuvre.  Le représentant a rappelé l’importance des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, notamment dans le cadre de l’assistance aux pays en développement, et plaidé pour une plus grande cohérence et des ressources supplémentaires pour financer ces activités.  Il a précisé que ces activités devraient garder leur caractère universel, volontaire, neutre et multilatéral, et répondre ainsi aux besoins des pays dans lesquels elles sont menées. 


Par ailleurs, le représentant a souligné que la qualité et la quantité des fonds alloués aux activités de développement devraient être améliorées, en déplorant qu’il existe un déséquilibre entre ressources de base et ressources non essentielles.  Il y a un risque de fragmentation et de chevauchement des activités mises en œuvre sur le terrain, a-t-il prévenu.  La baisse des ressources de base au cours de ces dernières années représente 28% du total des ressources allouées aux activités opérationnelles de développement en 2012, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a en outre déploré la baisse de l’aide publique au développement (APD).  Il a ensuite souhaité que les activités de développement puissent prendre en compte le renforcement des capacités dans les pays en développement.  Les Nations Unies, a-t-il suggéré, doivent utiliser de manière optimale l’expertise nationale des pays recevant l’aide. 


M. Llorentty Solíz a ensuite proposé que le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement soit mis en œuvre dans tous les pays où il s’applique, afin de gagner en cohérence.  Il a aussi rappelé que l’examen quadriennal complet vise, à terme, l’éradication de la pauvreté.  C’est pourquoi, a-t-il souhaité, il faudrait établir un rapport sur la mise en œuvre de cet objectif majeur.  Sur la question de l’initiative « Unis dans l’action », le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a souligné qu’elle ne pouvait s’appliquer de la même manière dans tous les pays et qu’elle devrait plutôt être mise en œuvre à la demande des pays bénéficiaires.  Il a enfin souhaité le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.  À cet égard, il a suggéré que les fonds et programmes du système des Nations Unies adoptent des procédures plus démocratiques et respectent le principe de répartition géographique équitable.


Mme NAFSIKA NANCY EVA VRAILA (Grèce), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a tout d’abord rappelé que le processus de clarification de la manière dont l’Union européenne peut faire une déclaration devant l’ECOSOC était toujours en cours.  Elle s’est félicitée de l’examen du système des coordonnateurs résidents du PNUD et a soutenu le partage des coûts qui avait été décidé en vue d’obtenir les meilleurs résultats possibles sur le terrain.  Elle a exhorté les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies à appliquer les procédures opérationnelles de développement.  L’examen quadriennal complet met l’accent sur la simplification des pratiques suivies, en harmonisant les mécanismes de responsabilisation et de suivi, a-t-elle souligné, en soutenant cette approche.  Il faudrait, a-t-elle ajouté, un cadre cohérent pour la reddition des rapports dans le cadre de l’examen quadriennal complet.


La représentante de la Grèce a appuyé le système des Nations Unies pour le développement et noté que les ressources consacrées aux activités opérationnelles avaient augmenté au cours de ces dernières années.  Pour sa délégation, les ressources autres que les ressources de base peuvent jouer un rôle important.  Invitant les États Membres à veiller au bon financement des différentes institutions du système des Nations Unies, elle leur a rappelé que toutes les sources de financement devraient être mobilisées afin d’assurer la mise en œuvre des programmes.  Les principes d’appropriation nationale consacrés à Busan en 2011 lors du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide sont très importants, a estimé la représentante.  Elle a ensuite insisté sur l’importance de la mise en place d’un cadre robuste pour la reddition des comptes.  Compte tenu des difficultés budgétaires auxquelles sont confrontés de nombreux États Membres, il est important d’utiliser au mieux les ressources disponibles, a-t-elle souligné, tout en assurant que l’Union européenne était prête à apporter son appui dans ce domaine.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh), intervenant au nom des pays les moins avancés (PMA), s’est dit préoccupé par la mention, dans le rapport du Secrétaire général, de « pays à faible revenu » ou de « pays à revenu intermédiaire », catégories que les Nations Unies n’avaient pas établies.  L’ECOSOC doit veiller à ce que les organisations extérieures respectent les méthodologies appliquées par le système des Nations Unies dans le cadre de leurs recherches et analyses.


Les PMA méritent une plus grande attention de la part de la communauté internationale pour lutter contre la pauvreté, a souligné M. Momen, qui s’est dit également préoccupé par la réduction de l’aide au développement.  


Le représentant a ensuite fait observer qu’en application de ces décisions 2012/1 et 2012/28, le PNUD avait décidé d’allouer aux PMA au moins 60% des ressources TRAC-I et a regretté que cela ne soit pas le cas pour les autres institutions du système des Nations Unies.  Il a appelé les conseils d’administration de tous les fonds et programmes du système des Nations Unies à assurer en priorité le financement des activités opérationnelles à l’intention des PMA.  Le représentant a aussi estimé qu’il était essentiel de combler l’écart entre les ressources de base et les autres ressources.  Le système de développement des Nations Unies doit disposer de ressources de base suffisantes afin d’assurer le succès de la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet, a-t-il précisé.  M. Momen a aussi appelé les Nations Unies à accorder toute leur attention aux pays les plus pauvres. 


M. ANTHONY LIVERPOOL (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devraient respecter les principes d’universalité et de neutralité, tout en améliorant les capacités chargées de les mettre en œuvre.  La quantité, la qualité et la prévisibilité de l’aide au développement constituent des éléments clefs pour les pays en développement, a-t-il souligné.  Il s’est dit cependant préoccupé par le déséquilibre qui existe actuellement entre ressources de base et les autres ressources dans ce domaine.  Cela conduit à une certaine fragmentation qui nuit à l’efficacité des activités opérationnelles, a-t-il expliqué, avant d’inviter à rétablir un équilibre entre ces différentes catégories de ressources.  L’examen quadriennal complet est une évaluation importante de la gestion des activités opérationnelles dans les pays, pour vérifier notamment que ces activités sont bien en lien avec les priorités des pays, a-t-il estimé.  Les financements prévisibles et suffisants, a-t-il rappelé, sont les conditions préalables au développement.


De l’avis de sa délégation, les activités de développement du système des Nations Unies devraient compléter les plans nationaux et ne pas être assorties de conditions.  D’autres moyens de financement sont aussi nécessaires pour compenser le déclin de l’aide publique au développement, a-t-il souligné.  Il a aussi recommandé d’allouer des fonds plus importants à des activités ciblées afin qu’il y ait un impact plus fort sur le développement du pays concerné.  Se réjouissant des mesures adoptées par le Groupe des Nations Unies pour le développement, le représentant d’Antigua-et-Barbuda a émis l’espoir que ces efforts de rationalisation seront poussés plus avant.  Il faudrait éviter la concurrence entre les différentes institutions du système des Nations Unies, a-t-il recommandé.  Le représentant a aussi parlé des plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD), qui sont, a-t-il dit, des outils nécessaires pour apporter des réponses pertinentes aux problèmes rencontrés par les pays.  Son pays, qui soutient fermement la coopération Sud-Sud, estime également que les partenariats triangulaires sont importants et doivent être appuyés.


M. PETER LLOYD VERSEGI (Australie), s’exprimant au nom du Canada et de l’Australie, a souhaité qu’il y ait plus de transparence dans la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet.  Il faudrait améliorer la qualité des financements des activités opérationnelles de développement et diversifier les sources de ces financements, a-t-il souligné.  De même, le représentant a proposé que le fossé entre les ressources de base et les ressources non essentielles soit comblé et qu’une masse critique de ressources de base soit établie.  Il a aussi estimé que ces deux formes de financement ne doivent pas être concurrentes car, a-t-il rappelé, toutes ces ressources visent à financer les activités de développement de manière plus efficace. 


Le représentant a également souligné que les activités de maintien et de consolidation de la paix devraient être mieux coordonnées, afin d’appuyer plus efficacement les pays en transition.  Il a en outre plaidé pour que l’égalité entre les hommes et les femmes soit au cœur des activités de développement et souhaité que les données ventilées par sexe soient disponibles dans les rapports des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies.  Il a ensuite plaidé pour une plus grande diffusion de l’initiative « Unis dans l’action ».  Les prérogatives des coordonnateurs résidents doivent être renforcées, compte tenu du rôle central qu’ils jouent dans le cadre des activités opérationnelles de développement et de la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet, a-t-il souhaité.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) s’est félicité de ce que le système des Nations Unies pour le développement ait réagi rapidement pour répondre aux attentes en matière de réforme à opérer, conformément à la résolution sur l’examen quadriennal complet.  Elle a salué en particulier l’élaboration du plan d’action du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) en vue de faciliter la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action ».  Elle s’est aussi félicitée du cadre de contrôle de l’examen quadriennal complet élaboré conjointement par le Département des affaires économiques et sociales (DAES) et le GNUD.  Mme Mørch Smith s’est ensuite félicitée du renforcement du rôle de l’ECOSOC, notamment grâce à sa session sur les activités opérationnelles.  Elle s’est cependant inquiétée de la façon dont est financé le système des Nations Unies pour le développement, en regrettant notamment le déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources.  Le financement de projets ciblés ne va pas dans le sens de la cohérence et risque de détourner l’attention des priorités initialement établies, a-t-elle prévenu.  La représentante a aussi invité à renforcer le système de coordonnateurs résidents. 


Mme GABRIELA COLÍN ORTEGA (Mexique) a plaidé en faveur de la simplification des procédures et d’une bonne évaluation des mesures prises en faveur du développement des pays concernés.  Elle a appuyé les principes de l’initiative « Unis dans l’action » en soulignant l’importance de la souplesse de ce système.  Le Mexique, a-t-elle assuré, est favorable à l’élaboration d’un mécanisme provisoire d’évaluation des activités opérationnelles.  Rappelant que le Mexique était à la fois récipiendaire et donateur en matière d’aide au développement, la représentante a insisté sur le respect des principes d’appropriation, d’harmonisation et de responsabilisation dans ce domaine.  Les mesures prises par les Nations Unies doivent encourager les échanges entre les institutions clefs œuvrant dans le domaine du développement, a-t-elle aussi recommandé.  Compte tenu de la baisse de l’aide au développement, elle a suggéré de mettre au point une nouvelle architecture d’aide au développement qui réponde aux besoins des pays à revenu intermédiaire.  La coopération Sud-Sud doit être complémentaire à la coopération Nord-Sud, a-t-elle rappelé avant de conclure.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a relevé qu’avec l’adoption, en décembre 2012, de l’examen quadriennal complet, la plupart des questions relatives au développement avaient été prises en compte.  Il a indiqué que cet examen quadriennal complet permettrait d’offrir une orientation stratégique adaptée à l’évolution du paysage de la coopération internationale au service du développement.  Il a ajouté que l’adaptation du système des Nations Unies à ces changements dépendait de la manière avec laquelle l’examen quadriennal complet sera mis en œuvre, en particulier dans le cadre des activités opérationnelles de développement.  M. Khan a ainsi appelé le Conseil économique et social (ECOSOC) à assurer un suivi systématique de la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet. 


Par ailleurs, M. Khan a souligné que la coopération Sud-Sud gagnait en importance dans l’architecture de la coopération internationale pour le développement.  Il a toutefois rappelé qu’elle ne pouvait remplacer la coopération Nord-Sud.  Il a ensuite déclaré que la coopération Sud-Sud pourrait faire la différence et que, de ce fait, les Nations Unies devraient la promouvoir, tout comme les partenariats triangulaires.  Il a enfin souhaité que les commissions régionales des Nations Unies puissent jouer un plus grand rôle dans le cadre des activités opérationnelles de développement.  Pour engager ces activités opérationnelles, il faudrait s’assurer qu’elles répondent bien aux besoins des pays concernés et que les dirigeants de ces pays aient donné, au préalable, leur consentement.


M. VITALY MACKAY (Bélarus) a invité les États Membres et les institutions du système des Nations Unies pour le développement à concentrer leurs efforts afin de définir des objectifs réalistes et pour lesquels des ressources suffisantes existent.  Il faudrait éviter la réduction des ressources de base destinées aux activités opérationnelles de développement, a-t-il ajouté, avant de demander à tous les pays de respecter leurs engagements financiers en faveur du développement.  Le cofinancement des activités et le partage des coûts ne sont que des mesures artificielles, a-t-il estimé.  Le Bélarus propose la création d’un organe d’appui à l’ECOSOC, a indiqué le représentant, qui a aussi estimé que le PIB par habitant ne devrait pas être le seul critère pour déterminer l’octroi d’une aide aux pays en développement.


Le représentant a ensuite demandé aux fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies d’apporter une contribution au rapport du Secrétaire général qui propose des moyens de renforcer l’efficacité de la coopération en faveur du développement.  L’ECOSOC devrait aussi garantir une bonne coordination entre ces institutions et les pays récipiendaires, a-t-il souhaité.  Pour réduire les coûts, le représentant a proposé de supprimer les plans d’action dans les pays et de les remplacer par un plan d’action mondial.  Le rôle des femmes doit être abordé en mettant l’accent sur l’importance des familles en tant que facteur contribuant au développement durable, a-t-il estimé.  Il a ainsi proposé d’inscrire la question « familles et développement » à l’ordre du jour de l’ECOSOC et d’adopter une résolution consacrée à cette question.


Mme CHANTAL NICOD (Suisse) a reconnu que cette année était une année de transition dans la mise en œuvre des réformes de l’ECOSOC.  Elle a dit espérer que les prochains rapports seront « plus substantiels » et contiendront une analyse plus approfondie des sujets liés au financement des activités opérationnelles de développement.  Elle a précisé que l’examen quadriennal complet constituait « un guide précieux pour l’adaptation du système de développement des Nations Unies au-delà de l’horizon 2015 ».  Rappelant le déséquilibre croissant entre les ressources de base et les autres ressources, la représentante a promis que la Suisse allait continuer de verser essentiellement des contributions aux ressources de base, et si possible « sous une forme pluriannuelle ». 


Elle a ensuite salué le plan d’action du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) qui a permis, au Siège, d’éliminer les goulots d’étranglement qui avaient empêché les équipes de pays des Nations Unies d’obtenir l’efficacité escomptée.  Elle a enfin rappelé que l’ECOSOC et le Forum pour la coopération en matière de développement, avec le nouveau Forum politique de haut niveau sur le développement durable pouvaient jouer un rôle clef dans la préparation du système des Nations Unies à l’après-2015.


M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a estimé que les États Membres ne devraient pas attendre qu’ils parviennent à un accord sur le nouveau programme de développement pour mettre en œuvre l’initiative « Unis dans l’action » et poursuivre la réforme en cours.  Il a noté que les progrès avaient été réalisés dans le cadre de cette initiative, qui a pour objectif principal d’assurer une meilleure efficacité et plus de cohérence au sein du système des Nations Unies.  Le représentant a aussi constaté que les mécanismes nationaux de coordination s’étaient fortement améliorés et que les partenaires, y compris les Nations Unies, doivent être à la hauteur.


M. Donoghue a notamment voulu que les plans-cadres des Nations Unies en matière d’aide au développement soient achevés avant 2016 et prennent en compte les plans d’action nationaux.  Il a également demandé la pleine mise en œuvre et le suivi des procédures opérationnelles permanentes et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.  Il a insisté pour qu’un système de suivi et d’évaluation soit établi rapidement.  Le représentant a aussi estimé qu’il faudrait appuyer les équipes de pays et les coordonnateurs résidents.  Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour partager les coûts des fonctions essentielles de coordination et réduire les coûts des transactions.


Mme PAIK JI-AH (République de Corée) a noté qu’en dépit de progrès, il y a encore des obstacles à la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet, un an après son adoption.  Elle a ainsi expliqué qu’aujourd’hui, seulement 14 des 22 entités des Nations Unies, soit moins de 60%, avaient aligné leur stratégie à l’examen quadriennal complet.  Elle a également déploré le fait que les questions d’égalité entre les sexes ne soient pas encore pleinement prises en compte et plaidé pour que le Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes soit plus présent dans les programmes d’ici à 2017. 


L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes sont essentielles pour éradiquer la pauvreté et réaliser le développement des pays, a souligné la représentante.  Par ailleurs, elle s’est dite convaincue que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire étaient nécessaires, en particulier dans ce contexte international en pleine évolution.  Elle a cependant regretté que le système des Nations Unies n’appuie pas suffisamment ces deux formes de coopération.  Pour assurer une mise en œuvre efficace de l’examen quadriennal complet, la représentante a proposé que les institutions du système des Nations Unies simplifient et harmonisent les pratiques et procédures, et décentralisent davantage les responsabilités du Siège vers le terrain.  Elle a aussi relevé que le déséquilibre entre ressources de base et autres ressources était un obstacle à la mise en œuvre des activités opérationnelles.  Elle a ainsi recommandé d’explorer d’autres moyens de financement pour palier ce déficit.


Mme CAROLINE SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a fait observer que le contexte dans lequel opère le système de développement de l’ONU avait radicalement changé depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire.  Un réexamen approfondi s’impose afin d’assurer la pertinence du système, a-t-elle estimé.  La représentante s’est félicitée du succès de l’initiative « Unis dans l’action », des procédures opérationnelles permanentes, du plan d’action lancé à l’échelle du système pour l’égalité entre les sexes ainsi que des différentes initiatives qui ont permis de réduire considérablement les coûts des transactions. Le système de développement des Nations Unies est de toute évidence moins fragmenté, mieux coordonné et davantage centré sur les résultats qu’il ne l’était il y a cinq ans, s’est-elle félicitée.  Mme Schwalger a toutefois estimé que l’avenir réservait les réformes les plus difficiles.


M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a proposé la création d’une plateforme régionale des Nations Unies en Asie centrale pour le développement et l’aide humanitaire en Asie centrale afin de renforcer, consolider et rendre plus effectives la fourniture des services et la mise en œuvre des programmes dans la région et en Afghanistan.  En se fondant sur l’expérience positive de chacune des équipes de pays et sur le principe de l’égalité entre les partenaires, une telle plateforme pourrait renforcer et coordonner les activités de quelque 16 institutions du système des Nations Unies et de beaucoup d’autres organisations internationales dans la région.   À long terme, la plateforme faciliterait l’engagement de tous les pays de la région en faveur du développement durable, du renforcement des capacités, de l’amélioration de la résilience, de la réduction des risques de catastrophes et de l’aide humanitaire, a estimé le représentant. 


M. MLUNGISI MBALATI (Afrique du Sud) a estimé que, pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et consolider les progrès au-delà de 2015, il faudrait que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies soient plus efficaces, plus cohérentes et mieux intégrées.  Il faudrait également reconnaitre que les ressources de base constituent le fondement de ces activités, a-t-il dit, en soulignant la nécessité de réduire le fossé entre ces ressources et les autres ressources.  À cet égard, il s’est dit préoccupé par la stagnation des contributions de base depuis 2009, qui entraîne une fragmentation des activités menées par le système de l’ONU et une concurrence entre les différentes institutions du système des Nations Unies. 


Le représentant a souligné l’avantage des ressources de base car, a-t-il précisé, elles sont directement liées aux mandats de ces institutions.  L’aide publique au développement reste aussi une source de financement fondamentale pour le développement, a-t-il ajouté, avant de rappeler aux pays développés qu’il est important de maintenir leur aide.  La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, bien qu’elles ne puissent pas se substituer à la coopération Nord-Sud, peuvent cependant jouer un rôle important et doivent donc être encouragées, a-t-il estimé.  Avant de conclure, il a appelé à une mise en œuvre efficace des recommandations de l’examen quadriennal complet afin de réaliser les OMD.


M. PETER SILBERBERG (Allemagne) a salué les avancées enregistrées l’an dernier, notamment avec l’adoption des procédures permanentes concernant les activités opérationnelles de développement qui permettront, a-t-il expliqué, d’harmoniser les directives du Siège tout en rendant plus cohérentes les politiques et pratiques sur le terrain.  Il a également estimé que le mécanisme qui permet désormais le partage des coûts des activités opérationnelles entre les divers fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies est une avancée notable qui renforce ainsi le rôle et la place des coordonnateurs résidents. 


Le représentant a souhaité que l’accord sur le partage des coûts fasse l’objet d’un rapport annuel dès l’année prochaine.  Il a estimé que le système pourrait davantage s’améliorer.  Les coordonnateurs résidents doivent ainsi être dotés de plus grandes responsabilités.  Le représentant a ensuite salué le fait que les conseils exécutifs des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies aient agréé à l’idée d’un format unique.  L’initiative « Unis dans l’action » constitue une étape importante pour l’harmonisation des procédures au niveau des pays, a-t-il assuré.


M. FERIT HOXHA (Albanie) a d’emblée salué les améliorations apportées à la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action » qui vise à mieux répondre aux priorités des pays où les activités opérationnelles de développement sont menées, vers plus d’efficacité et plus de responsabilisation et donc vers des résultats meilleurs et mieux quantifiables.  Mais, a-t-il dit, nous constatons tout de même une contradiction.  Il existe un écart entre les ressources de base et les autres ressources, a regretté le représentant.  Ceux qui soutiennent  l’initiative « Unis dans l’action » devraient examiner cet aspect des choses, d’autant plus que l’expérience a montré combien les fonds uniques favorisent la transparence, la réduction des coûts des transactions, les actions axées sur les résultats et la reddition des comptes, a insisté le représentant. 


M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser des ressources financières pour le développement.  Ces ressources doivent être suffisantes et prévisibles, a-t-il ajouté.  M. Ruiz Blanco a partagé les inquiétudes des pays de sa région quant à l’absence de progrès dans la mise en œuvre des mandats de l’examen quadriennal complet.  Il a relevé notamment l’absence de progrès dans la définition de la « masse critique » de ressources, c’est-à-dire les ressources nécessaires à la réalisation des objectifs fixés. « Nous devons sans cesse améliorer l’efficacité et la cohérence du système des Nations Unies pour le développement, a-t-il insisté, en appelant aussi à revoir à la hausse les ressources qui y sont consacrées et à corriger le déséquilibre entre ressources de base et autres ressources.  En 2012, les ressources de base ne représentaient que 28% de toutes les ressources consacrées aux activités opérationnelles de développement, a-t-il observé.


M. Ruiz Blanco a ensuite lancé un appel pour que soient levés les obstacles qui empêchent de soutenir davantage la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.  Il faudrait renforcer les capacités nationales des pays où sont menées les activités opérationnelles, a-t-il estimé.  M. Ruiz Blanco a plaidé en faveur d’une harmonisation des activités de développement qui permette d’éviter les chevauchements et d’approfondir les alliances entre les entités du système des Nations Unies et les entités nationales.  Il a aussi estimé que le critère du revenu par habitant n’était pas suffisant pour classer des États dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  Ces pays ont toujours besoin de l’aide du système des Nations Unies pour le développement, a-t-il soutenu.


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a souligné que les principes et objectifs arrêtés par l’examen quadriennal complet devraient être à la base des activités de développement du système des Nations Unies.  Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, il a souhaité que les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies puissent agir dans le respect des priorités des pays en développement.  La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pourraient jouer un rôle important dans ce contexte, a-t-il estimé.  Les Nations Unies devraient jouer leur rôle pour coordonner les efforts de coopération internationale au service du développement, a-t-il ajouté. 


Dans ce contexte, le représentant a souhaité que le rôle politique de l’ECOSOC soit renforcé, notamment avec « la transformation du Forum pour la coopération en matière de développement en une instance mondiale dans l’architecture multilatérale de la coopération pour le développement ».  Le débat sur la coopération en matière de développement ne doit pas être conditionné, a-t-il averti, par des normes et mesures établies au sein d’instances extérieures au système des Nations Unies où la majorité des pays et, en particulier, les pays en développement, ne sont pas représentés.  Le représentant a ensuite souhaité qu’il y ait un équilibre entre les ressources de base et les autres ressources allouées aux activités de développement.  Il a ainsi invité les pays développés à respecter leurs engagements et à fournir l’appui promis pour le développement, notamment en faveur des PMA.


M. DURGA BHATTARAI (Népal) a estimé que l’ECOSOC devrait jouer un rôle de coordination dans les pays bénéficiant des activités de développement des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies.  Les résultats des activités de développement devraient être examinés à la lumière des conditions de vie des populations pauvres, car c’est pour elles que nous recherchons à renforcer et à harmoniser les activités, a-t-il recommandé.  Le représentant a aussi mis l’accent sur la nécessité de disposer d’un bon mécanisme de reddition des comptes.  Les discussions menées cette année se déroulent à une étape charnière, dans un paysage en pleine évolution auquel les Nations Unies doivent s’adapter, a fait remarquer le représentant.  Compte tenu des contraintes structurelles qui existent dans les pays les moins avancés, il a proposé que des ressources supplémentaires soient consenties en priorité aux activités opérationnelles menées dans ces pays.  Les ressources doivent transiter par les canaux nationaux, a-t-il souhaité, avant d’insister sur l’importance de la prévisibilité des ressources de base.  Avant de conclure, il a vanté les mérites de la coopération Sud-Sud qui joue aussi un rôle très important dans le domaine du développement.


M. WANG MIN (Chine) a souligné que, pour les pays du Sud, l’élimination de la pauvreté était un des plus grands défis et un préalable pour leur développement.  C’est pourquoi les Nations Unies doivent axer les efforts sur la lutte contre la pauvreté, tout en renforçant les capacités nationales des pays en développement.  Le représentant a appelé les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies à améliorer le financement des activités de développement.  L’aide au développement doit être tenir compte des stratégies et priorités du pays récipiendaire.  Le système des Nations Unies doit trouver les moyens d’améliorer la coordination des efforts de coopération internationale au service du développement.  La forme de l’aide ne doit pas être unique mais répondre aux besoins spécifiques des pays concernés. 


Le représentant a estimé que la coopération Sud-Sud devrait être complémentaire de la coopération Nord-Sud et non pas se substituer à elle.  Le système des Nations Unies est donc appelé à fournir l’appui politique et financier nécessaire à la coopération Sud-Sud, à explorer de nouveaux moyens de la faciliter et à renforcer son soutien au Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud. 


M. PRAKASH GUPTA (Inde) a souligné la nécessité de placer l’éradication de la pauvreté au cœur des activités de développement des Nations Unies, en droite ligne avec les recommandations de l’examen quadriennal complet.  Il a ensuite noté que le financement des activités de développement connaissait une baisse ces dernières années, notamment en raison de la crise économique mondiale qui touche aussi bien les donateurs que les pays en développement.  Il a ainsi proposé le transfert des technologies en faveur de ces derniers pour les aider à rattraper leur retard en matière de développement. 


Le représentant de l’Inde a ensuite regretté que des conditionnalités rigoureuses accompagnent parfois les plans de développement.  Pour assurer la mise en œuvre efficace de ces programmes, il a demandé à faire preuve de plus de souplesse.  Il a aussi souhaité que les Nations Unies accordent une attention accrue à la coopération Sud-Sud.  Le représentant a par ailleurs estimé que le renforcement des capacités institutionnelles devrait être au cœur des activités de développement afin que les acteurs locaux soient en mesure de prendre en main les programmes de développement.  Il a regretté par exemple que les pays développés ne soient pas très enclins à soutenir le développement des technologies de l’information et de la communication dans les pays en développement.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a rappelé que le système des Nations Unies était le plus grand partenaire multilatéral des pays en développement, en leur fournissant 17% de l’aide publique au développement.  Compte tenu de l’importance de cette aide, il a souligné qu’il était nécessaire d’améliorer l’efficacité du système des Nations Unies pour le développement.  Il a rappelé que la résolution 67/226 établissant l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles avait donné des directives en ce sens et que les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies avaient mené des efforts pour aligner leurs plans stratégiques avec les priorités de l’examen quadriennal complet.  Il a remarqué que l’expérience accumulée par les pays en développement au cours des 20 dernières années leur avait permis de renforcer leurs capacités nationales.  Les activités opérationnelles de développement des Nations Unies devraient donc soutenir les priorités nationales définies par les pays, a-t-il dit.


M. Khan a aussi soulevé les problèmes de financement des activités opérationnelles, en invitant les pays développés à respecter leurs engagements en termes d’aide publique au développement et en demandant de réduire le fossé entre les ressources de base et les ressources autres.  Ces ressources doivent de toutes les façons être complétées par des sources privées de financement, a-t-il ajouté, ce qui exige de développer des modalités de partenariat.  Enfin, il a souhaité que le système de l’ONU continue à simplifier ses règles et procédures, d’harmoniser ses pratiques et de développer des services d’appui.  Chaque institution doit tirer parti de ses avantages comparatifs, a-t-il estimé, avant de passer en revue les progrès accomplis par son pays dans la réalisation des OMD, notamment grâce au partenariat avec les Nations Unies. 


M. DER KODGA (Burkina Faso) a indiqué d’emblée que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies devraient revêtir un caractère volontaire, neutre et multilatéral, et conserver leur capacité à répondre aux besoins et priorités de développement des pays dans lesquels ils sont mis en œuvre.  Pour garantir une bonne exécution de ces activités, a-t-il suggéré, les institutions du système des Nations Unies devraient collaborer plus étroitement entre elles et aligner leurs programmes sur les priorités nationales, améliorer la cohérence, et réduire le dédoublement et les coûts de transaction pour les programmes-pays. 


Sur la question de la cohérence, le représentant du Burkina Faso a proposé la mise en œuvre d’une évaluation indépendante portant sur l’initiative « Unis dans l’action ».  Tout en reconnaissant que la gestion axée sur les résultats avait permis d’avoir des résultats probants, il a cependant regretté que des lacunes aient été relevées dans des rapports des Nations Unies.  Il a également salué les avancées concernant l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Le représentant a en outre souhaité que les Nations Unies soutiennent les pays en développement, afin qu’elles puissent renforcer leurs capacités nationales d’évaluation du suivi des activités opérationnelles de développement.  Face à la baisse de l’aide publique au développement (APD), M. Kodga a suggéré un renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. 


Le représentant de la Serbie a assuré que son pays participait activement à l’élaboration du programme de développement de l’après-2015, notamment au sein du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et du Groupe de financement du développement durable.  Notant que l’aide publique au développement continuait de diminuer, il a averti que cela risquait d’entraîner des retombées négatives.  Il a indiqué que 25 institutions du système des Nations Unies œuvraient en Serbie, dont 18 ont des bureaux sur le terrain.


Le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) adopté pour la Serbie se fonde sur le développement durable, l’inclusion sociale et la coopération régionale, a-t-il rappelé.


En dépit du déclin de l’aide au développement, la Serbie a réalisé des progrès en réduisant le taux de mortalité infantile et en améliorant la santé maternelle, s’est-il félicité.  Le représentant a indiqué que le Gouvernement et l’équipe de pays des Nations Unies préparaient actuellement le PNUAD pour la période 2015-2019, en identifiant les avantages comparatifs des institutions des Nations Unies sur le terrain.  Dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne, il est vital que la Serbie bénéficie d’une aide continue, a-t-il par ailleurs indiqué.  Il a ensuite rappelé les problèmes que connaît son pays avec les réfugiés et les personnes déplacées, pour lesquels il compte beaucoup sur l’aide des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies.  Les ressources de base consacrées au développement sont essentielles et  doivent être fiables, a-t-il souligné avant de conclure.


Mme KIRPICHENKO (Fédération de Russie) a rappelé que les pays les moins avancés devraient bénéficier en priorité des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Elle a indiqué que les ressources devraient également être mobilisées à l’intérieur de ces pays en vue d’éradiquer la pauvreté et de mettre en œuvre d’autres programmes de développement.  Elle a ensuite déclaré qu’au cours de l’examen, en 2016, des budgets des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies, la Cinquième Commission devrait examiner la question du déséquilibre qui existe entre les ressources de base et les autres ressources allouées aux activités opérationnelles de développement.  La représentante a souhaité, par ailleurs, une plus grande coopération entre divers fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies et a plaidé pour un renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire qui, a-t-elle souligné, sont essentielles pour la lutte contre la pauvreté.


Mme MPHO MOGOBE (Botswana) a estimé que l’examen quadriennal complet devrait veiller à ce que toutes les entités du système des Nations Unies intègrent le développement durable dans leurs activités.  Elle a rappelé que 75% des pauvres dans le monde vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour.  Elle a donc appelé le système des Nations Unies à tenir compte des particularités des pays où il y a la plus forte concentration de pauvres.


M. HASSAN ALI HASSAN ALI (Soudan) a appelé à l’amélioration de la coordination et du suivi des activités opérationnelles de développement, afin, a-t-il souligné, d’obtenir des résultats ambitieux.  Il a déploré le déclin de l’aide publique au développement, avant de rappeler aux pays développés leur promesse de consacrer au moins 0,7% de leur produit intérieur brut à l’APD.  Il a en outre noté que les programmes de développement devraient tenir compte des priorités et du contexte propres à chaque pays, et qu’ils ne constituaient en aucun cas des recettes miracles qui s’appliqueraient à tous les pays.  Le représentant a également salué les efforts nationaux et internationaux en faveur de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre la pauvreté.  Par ailleurs, il a déploré les sanctions unilatérales et injustes prises par certains États Membres qui, a-t-il dit, constituent un obstacle à l’épanouissement des pays visés.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a félicité les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies pour les réformes de fond lancées au cours de ces derniers mois, ainsi que les progrès accomplis grâce à l’initiative « Unis dans l’action » et aux activités menées par le Groupe des Nations Unies pour le développement.  « Nous sommes à mi-chemin du prochain examen quadriennal complet, a-t-elle noté, en invitant à utiliser le temps qui reste pour tirer parti du nouveau calendrier de l’ECOSOC, afin d’éviter les chevauchements avec d’autres organes de l’ONU. »  La représentante a partagé les appels lancés par d’autres délégations en faveur d’une plus grande cohérence des activités opérationnelles de Nations Unies en faveur du développement.  Elle a en outre apprécié l’engagement des pays récipiendaires de programmes, notamment les pays où l’initiative « Unis dans l’action » a été appliquée.  Avant de conclure, elle a rappelé que les États Membres demandent au système des Nations Unies pour le développement de répondre aux exigences de l’examen quadriennal complet. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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