En cours au Siège de l'ONU

DH/5191

Le Secrétaire général souhaite que le programme de développement pour l’après-2015 réponde aux besoins d’un milliard de personnes handicapées

10/6/2014
Assemblée généraleDH/5191
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention relative aux droits

des personnes handicapées

Conférence des États parties

Septième session

1re & 2e séances – matin & après-midi


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOUHAITE QUE LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015

RÉPONDE AUX BESOINS D’UN MILLIARD DE PERSONNES HANDICAPÉES


Les États parties à la Convention relative aux droits

des personnes handicapées se font l’écho de l’appel lancé par M. Ban Ki-moon


Les États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui ouvraient, aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, les travaux de leur septième session, ont souligné que le programme de développement pour l’après-2015 devrait intégrer les droits des personnes handicapées dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de la protection sociale. 


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DAES), M. Wu Hongbo, faisant lecture du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a déclaré que les États parties à la Convention devraient s’appuyer sur le Document final de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale du 23 septembre 2013 sur le développement et les personnes handicapées.  Ce Document, a-t-il précisé, recommande aux États Membres de l’ONU que les besoins d’un milliard de personnes handicapées vivant dans le monde soient pris en compte lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après 2015.


Dans son message, M. Ban les a exhortés à impliquer les personnes handicapées à la fois dans l’élaboration et la mise en œuvre du futur programme de développement.  « Nous devons déployer des efforts pour faire de sorte que le développement soit inclusif et durable et pour construire un avenir meilleur pour tous, y compris les personnes handicapées », a encore dit M. Ban.  À ce jour, les personnes handicapées représentent 15% des habitants de la planète*. 


Le Président de la septième session de la Conférence des États parties, M. Macharia Kamau, du Kenya, a indiqué, pour sa part, que la Conférence était devenue l’instance appropriée pour réaffirmer les engagements pris par les États et appliquer les dispositions de la Convention.  L’année 2014 a été marquée, a-t-il dit, par 15 nouvelles ratifications.  La Convention, qui a été signée par 158 États, compte maintenant 147 États parties. 


La Présidente du Comité des droits des personnes handicapées, Mme Maria Soledad, a plaidé pour que les droits fondamentaux des personnes handicapées soient respectés et qu’ils bénéficient ainsi de services sociaux adéquats.  Elle a souligné, à cet égard, l’importance du Commentaire général consacré à l’accessibilité adopté par le Comité.  Ce document vise, a-t-elle expliqué, à donner un élan à la lutte contre l’exclusion des personnes handicapées.  


Les États parties devraient débattre, au cours de la présente session, de « l’incorporation des dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées dans le programme de développement pour l’après-2015 (CRPD/CSP/2014/2) » et de « l’application et suivi au niveau national (CRPD/CSP/2014/3) ».


Le Président de la Conférence des États parties, M. Macharia Kamau, a prévenu qu’il restait encore beaucoup de chemin à parcourir, en particulier pour intégrer les dispositions clefs de la Convention relative aux droits des personnes handicapées dans le programme de développement pour l’après-2015 afin d’assurer à cette catégorie de la population les moyens de contribuer au développement de leur pays. 


Toutes les parties prenantes doivent, a-t-il dit, prendre des mesures pour que les objectifs de la Convention deviennent des réalités sur le terrain.  De nombreuses personnes handicapées continuent de subir des discriminations et l’exclusion, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’emploi.  


Le délégué de l’Union européenne a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le suivi de la mise en œuvre de la Convention, en précisant que le premier rapport périodique de l’union européenne avait été présenté à l’ONU le 5 juin 2014.  En outre, a-t-il ajouté, 12 États membres de l’Union européenne ont soumis leur rapport périodique national sur les mesures prises en vertu de la Convention.


De nombreuses délégations ont cité les initiatives, mesures et lois prises au niveau national pour faciliter l’accès à l’emploi des personnes handicapées.  Ainsi, la Ministre du développement social de l’Afrique du Sud a indiqué que les non-voyants avaient pu, pour la première fois, participer aux élections nationales et provinciales de mai 2014.  « Nous avons le pouvoir de créer un monde dans lequel les personnes handicapées peuvent vivre dans l’égalité et en toute indépendance », a estimé la Ministre de la famille de la Turquie. 


Le représentant du Sénégal a souligné que le lancement de la première Décennie africaine des personnes handicapées pour la période 2000-2009 n’avait pas eu les impacts escomptés.  C’est pourquoi, les pays africains ont établi la deuxième Décennie pour la période 2010-2019.  La représentante de la Nouvelle-Zélande a insisté sur la nécessité de faire participer activement les personnes handicapées à tous les aspects de la vie afin qu’elles puissent contribuer au développement de leur pays.  Elle a aussi plaidé en faveur des jeunes et des 95 000 autochtones handicapés pour qu’ils se sentent utiles à la société. 


L’ensemble des délégations ont appelé à accélérer la suppression des obstacles invisibles en rappelant que l’accessibilité était indispensable pour assurer l’inclusion sociale des personnes handicapées.  Beaucoup ont mis l’accent sur l’éducation des personnes handicapées et la nécessité d’adopter des mesures incitatives en vue de faciliter leur recrutement.  Si le représentant des Philippines a souhaité qu’aucun groupe vulnérable ne soit oublié dans la définition des objectifs de développement pour l’après-2015, celui de la Bulgarie a assuré que son gouvernement avait adopté un plan biennal qui prévoit des mesures législatives pour la pleine mise en œuvre de la Convention, prenant compte des meilleures pratiques au sein de l’Union européenne. 


Le Président du Haut-Conseil jordanien des personnes handicapées, le Prince Hussein de Jordanie, a estimé que la voix des personnes handicapées doit être entendue afin de lutter efficacement contre les stéréotypes, promouvoir un accès égal à la santé et à la protection sociale et éliminer les obstacles invisibles ou physiques auxquels se heurtent les handicapés.  Le Document final de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement de septembre dernier demeurent, a-t-il soutenu, la meilleure base pour entreprendre des efforts dans ce domaine.  Le représentant d’El Salvador a exprimé le souhait de son pays de promouvoir une culture du respect de la différence, en mettant notamment l’accent sur l’apprentissage de la langue des signes.  Les personnes handicapées devraient travailler ensemble pour établir des partenariats en vue d’assurer la mise en œuvre de la Convention, a préconisé un représentant de la société civile.  Compte tenu du fait que 80% des personnes handicapées vivent dans les pays en développement, leur autonomisation, a-t-il souligné, est vitale pour éradiquer la pauvreté et réaliser un développement à long terme.


Les États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées ont également tenu, dans l’après-midi, un débat informel sur les jeunes handicapés CRPD/CSP/2014/4.  Dans ce cadre, le Ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale du Burkina Faso a indiqué que son gouvernement avait investi entre 2013 et 2014, plus de 2 670 600 000 francs CFA, soit 5 935 000 dollars pour la protection sociale et la création d’emplois en faveur des personnes handicapées, en particulier des jeunes.


La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, qui fut le premier instrument juridique international en matière de droits de l’homme du XXIe siècle, avait été adoptée en 2006.  Elle met l’accent sur l’égalité des chances, la non-discrimination et l’égalité entre les sexes.  La Convention a été ratifiée, à ce jour, par 147 États Membres de l’ONU.


Les États parties à la Convention avaient adopté, ce matin, l’ordre du jour de ses travaux (CRPD/CSP/2014/1), accrédité une liste de sept ONG pour leur permettre de participer aux travaux en tant qu’observateurs et renouvelé la moitié des 18 membres du Comité.  Ils ont ainsi élu, à l’issue d’un vote enregistré, pour un mandat de quatre ans à compter du 1er janvier 2015 les neuf membres suivants parmi une liste de 21 candidats: Mme Theresia Degener (Allemagne), 104 voix; M. Hyung Shik Kim (République de Corée), 89 voix; M. Stig Langvad (Danemark), 85 voix, M. Liang You (Chine), 84 voix; M. Damjan Tatic (Serbie) et M. Jonas Ruskus (Lituanie) avec 80 voix chacun, M. Carlos Alberto parra Dussan (Colombie) avec 74 voix, M. Coomaravel Pyaneandee (Maurice) avec 72 voix et M. Danlami Umaru Basharu (Nigéria) avec 76 voix.  Ce dernier a été élu après un deuxième tour de scrutin.


Ces neuf nouveaux membres viendront remplacer les membres suivants: Mme Theresia Degener (Allemagne), M. Hyung Shik Kim (République de Corée), M. Lofti Ben Lallahom (Tunisie), M. Stig Langvad (Danemark), Mme Edah Wangeshi Maina (Kenya), M Ronald Mc Callum (Australie), M. Carlos Rios Espinoza (Mexique), M. Damjan Tatic (Serbie) et M. German Xavier Torres Correa (Équateur) dont le mandat expire le 31 décembre 2014.  Parmi les membres élus aujourd’hui, Mme Degener et MM. Kim, Langvad et Tatic, ont été réélus pour un nouveau mandat. 


La septième session de la Conférence des États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées poursuivra ses travaux jusqu’au 12 juin. 


* Organisation mondiale de la Santé et Banque mondiale, Rapport mondial sur le handicap (Genève, 2011), Pourcentage estimé d’après le chiffre de la population en 2010.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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