Yémen: le Conseil de sécurité entend un exposé de la Présidente du Comité des sanctions
La représentante de la Lituanie, qui préside le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2140 (2014) chargé de superviser l’application de sanctions dans le contexte du Yémen, a fait le point, cet après-midi, sur les activités de cet organe depuis le 15 mai dernier. Il s’agit du second rapport que la Présidente du Comité 2140, Mme Raimonda Murmokaitė, soumet au Conseil.
Le 7 novembre dernier, a rappelé Mme Murmokaitė, le Comité avait inscrit sur la liste de sanctions trois individus, Abd al-Khaliq al-Huthi, Abdullah Yahya al Hakim et Ali Abdullah Saleh, l’ancien Président du Yémen. Depuis cette date, ces trois personnes se voient imposées un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager. Mme Murmokaitė a précisé que ces trois individus constituaient une menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité du Yémen, « conformément aux critères de désignation figurant dans la résolution 2140 ». Si tous les États Membres ont, à présent, l’obligation de mettre en œuvre ces mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a-t-elle fait observer, l’application de chacune de ces mesures est susceptible de faire l’objet d’exemptions.
Après avoir souligné que le Comité était à la disposition des États Membres sollicitant une assistance pour appliquer les sanctions prévues, elle a indiqué qu’au cours de la période considérée, il avait organisé cinq consultations informelles et une réunion formelle pour entendre, en particulier, des présentations de son Groupe d’experts sur ses activités et sur les individus susceptibles de faire l’objet de sanctions. Elle a ajouté que d’autres réunions avaient permis d’entendre des exposés du Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen et des responsables d’autres comités des sanctions.
La Présidente du Comité 2140 a par ailleurs attiré l’attention sur la conclusion, le 25 novembre, d’un accord de coopération liant INTERPOL, le Comité et le Groupe d’experts. Sur la base d’échanges d’informations entre les parties, l’accord, qui est entré en vigueur le 4 décembre, autorise la publication de Notices spéciales INTERPOL-Conseil de sécurité de l’ONU portant sur le contexte considéré, a-t-elle indiqué. C’est encore sur le thème de la coopération que Mme Murmokaitė a fait savoir qu’au cours de ces derniers mois, le Comité avait rencontré, lors de trois visites au Yémen, des pays membres du Conseil de coopération du Golfe et des représentants d’organisations non gouvernementales pour discuter du contre-terrorisme au Yémen et des objectifs de la résolution 2140. Elle a ensuite souligné que le renforcement de « la coopération entre entités des Nations Unies et du Conseil de sécurité est cruciale pour apporter un appui décisif à l’application responsable des sanctions ».
Les réunions tenues par le Comité 2140, au cours de ces derniers mois, a également fait remarquer la Présidente du Comité, ont permis de souligner qu’il était nécessaire pour le Groupe d’experts et l’Équipe de surveillance du Comité contre Al-Qaida créé par la résolution 1267 (1999) d’échanger davantage d’informations sur les liens présumés entre les fauteurs de troubles politiques au Yémen et Al-Qaida dans la péninsule arabique.
En conclusion, Mme Murmokaitė a estimé que les exposés du Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen offraient l’occasion de faire le point sur la transition politique et les obstacles qui se dressent encore sur la voie de la stabilisation du pays.