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CS/11539

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires fait état d’une aggravation de la situation humanitaire des civils en Syrie

28/08/2014
Conseil de sécuritéCS/11539
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Conseil de sécurité

7252eséance – matin


LA SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES FAIT ÉTAT D’UNE

 AGGRAVATION DE LA SITUATION HUMANITAIRE DES CIVILS EN SYRIE


La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Kyung-wha Kang, a présenté, ce matin au Conseil de sécurité, un bilan de la situation humanitaire qui s’est aggravée en Syrie, où le conflit et les violences se poursuivent avec la même intensité.


« Au cours des six derniers mois, la situation critique de la population syrienne ne s’est pas atténuée, mais s’est aggravée », a déclaré Mme Kang, qui présentait le rapport* du Secrétaire général sur l’application par toutes les parties au conflit en République arabe syrienne des résolutions 2139 (2014) et 2165 (2014) du Conseil de sécurité.


« La violence et le conflit se poursuivent sans relâche, avec plus de décès de femmes, d’enfants et d’hommes.  Le tissu social et économique du pays est en lambeaux. » 


Pour Mme Kang, qui s’exprimait au nom de la Secrétaire générale adjointe, Mme Valerie Amos, « maintenant, plus que jamais, le Conseil doit faire tout son possible pour mettre un terme au conflit et veiller à ce que l’accès humanitaire soit amélioré afin d’atteindre tous ceux qui sont désespérément dans le besoin en Syrie ».


Dans son rapport, qui couvre la période allant du 22 juillet au 18 août 2014, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, souligne que la tâche qui attend son Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, et son adjoint, M. Ramzy Essedine Ramzy, est « particulièrement difficile ».


Il indique leur avoir demandé de « réfléchir au moyen de créer des ouvertures pour lancer un processus politique, tout en y associant pleinement les pays de la région ».  « L’action de mon Envoyé spécial contribuera à la concrétisation des six points que j’ai présentés le 20 juin devant l’Asia Society et qui, je l’espère, aideront à aboutir à un règlement raisonné et intégré », écrit-il.


Mme Kan a affirmé que cela faisait six mois que la résolution 2139 (2014) avait été adoptée « dans le but de pousser les parties au conflit en Syrie à respecter les obligations juridiques internationales fondamentales et à réduire la souffrance de la population ordinaire prise au piège du conflit ».


Selon les données recueillies de diverses sources par des organisations de droits de l’homme, le mois de juillet fut « particulièrement pénible » pour les civils en Syrie, avec plus de 1 000 morts et blessés.


Le 22 août, a-t-elle rappelé, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a publié un bilan actualisé faisant état de 191 000 personnes tuées depuis le début du conflit et avril 2014, le véritable nombre de morts étant, selon elle, « probablement beaucoup plus élevé ».


« La punition collective de la population civile continue, en violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit international humanitaire », a-t-elle dit, précisant, notamment, qu’à Alep, près d’un million de personnes sont privées d’eau à cause des attaques contre les infrastructures vitales.


Les installations médicales et le personnel continuent d’être visés, tandis que le nombre de personnes fuyant la Syrie à la recherche de sécurité augmente toujours.  Près d’un Syrien sur deux est soit déplacé à l’intérieur soit réfugié.


La progression de l’État islamique en Iraq au Levant (EIIL) dans le centre de la Syrie a porté la violence infligée aux civils sans protection à un nouveau niveau, a expliqué la Sous-Secrétaire générale.  « Le groupe continue de commettre des atrocités contre ceux qui s’opposent à sa règle. »


Ainsi, à Deir Ez Zor, selon des sources communautaires, jusqu’à 700 membres de la tribu arabe Al-Sheitaat, accusés d’apostasie par l’EIIL, ont été tués ou enlevés au cours des deux dernières semaines, certains ayant été décapités ou crucifiés.  Des rapports révèlent également que des femmes de la tribu sont vendues sur des marchés en Iraq.


Face à une impunité totale, de graves violations des droits de l’homme sont devenues la norme en Syrie.  Les parties au conflit ne sont pas conscientes de leurs obligations de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire et continuent de commettre de terribles crimes contre les civils.  « Les auteurs doivent être tenus pour responsables.  L’impunité doit cesser. »


Mme Kang a néanmoins fait observer que, pour la première fois depuis six mois, il y a eu une certaine amélioration au cours du mois écoulé concernant l’accès humanitaire, et ce, en raison de l’adoption de la résolution 2165 (2014) par le Conseil de sécurité.


Elle a souligné que le mécanisme de surveillance était désormais opérationnel aux trois postes frontaliers de Bab alhawa, Bab al-Salam et Al Ramtha.  L’accès par les frontières a entraîné une couverture plus large dans les endroits difficilement accessibles, dans les provinces d’Alep, de Deraa, de Rif-, d’Edleb, de Lattaquié et de Quineitra, a-t-elle dit.


De même, l’ONU a envoyé neuf cargaisons vers la Syrie en provenance de pays voisins, conformément à la résolution 2165 (2014) du Conseil de sécurité, comprenant notamment une aide alimentaire pour quelque 69 500 personnes.


En dépit des efforts fournis, « il reste encore beaucoup à faire par les parties pour que l’accès soit rapide, régulier, sûr et sans entrave ».  Pas moins de 241 000 personnes sont toujours en état de siège, a-t-elle dit, ajoutant que les obstacles administratifs imposés par le Gouvernement de la Syrie continuaient d’entraver l’acheminement de l’aide. 


En outre, la situation de financement des opérations humanitaires en Syrie est particulièrement grave.  Le Plan d’aide humanitaire pour la Syrie et le Plan de gestion régionale de la situation des réfugiés syriens étaient financés à hauteur de 39% (6,02 milliards de dollars demandés, 2,38 milliards de dollars reçus).  Le Plan d’aide humanitaire pour la Syrie est financé à 30% et le Plan de gestion régionale de la situation des réfugiés syriens à 45%.


« Les progrès en matière d’accès au cours du mois passé ont montré que là où il y avait une volonté politique, il était possible d’améliorer la situation de millions de civils en Syrie », a conclu la Sous-Secrétaire générale, appelant à redoubler d’efforts dans le but d’atteindre « tous ceux qui ont besoin d’une assistance humanitaire ».


* S/2014/611


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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