En cours au Siège de l'ONU

CS/11524

Le Conseil de sécurité examine les raisons de l’augmentation du nombre d’attaques contre les agents humanitaires

19/08/2014
Conseil de sécuritéCS/11524
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                      

7244eséance – matin                                     


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE LES RAISONS DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE

D’ATTAQUES CONTRE LES AGENTS HUMANITAIRES


L’année 2013 a enregistré un nombre record de travailleurs

humanitaires enlevés, gravement blessés ou tués, affirme le Vice-Secrétaire général


Le Conseil de sécurité a, ce matin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, examiné la question de la protection des agents humanitaires qui consacrent leur vie à aider des millions de personnes touchées par des conflits et des catastrophes naturelles, à la lumière des informations fournies par le Vice-Secrétaire général de l’ONU, le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’Officier de liaison des agents humanitaires afghans.


Cette Journée commémore l’attentat perpétré contre le complexe des Nations Unies à Bagdad le 19 août 2003, qui avait coûté la vie à 22 membres du personnel de l’Organisation, dont le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq et ancien Coordonnateur des secours d’urgence et Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Sergio Vieira de Mello.


Le Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson, a signalé le nombre record de travailleurs humanitaires enlevés (134), gravement blessés (171) ou tués (155) l’an dernier, ce qui représente une augmentation de 66% par rapport à 2012.  Les faits démontrent aussi que la majorité des incidents, ces dernières années, ont eu lieu dans six pays (Afghanistan, Pakistan, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Syrie).


Il apparait aussi que, toujours pour 2013, les agents humanitaires victimes étaient en majorité des nationaux, ce qui a fait dire M. Masood Karokhail, Officier de liaison des agents humanitaires afghans, que « le personnel local prend tous les risques ».  Il a suggéré, à cet égard, de supprimer la hiérarchie artificielle entre les internationaux et les nationaux dans des situations dangereuses comme l’Afghanistan.


Le Président du CICR, M. Peter Maurer, qui participait à la réunion depuis Genève par visioconférence, a tenu à rappeler qu’« aucune action efficace n’est possible sans permettre au personnel humanitaire d’effectuer leur travail et d’assurer efficacement leur sécurité ».


C’est pourquoi les États et les acteurs non étatiques doivent respecter et protéger le personnel humanitaire, ainsi que les objets utilisés exclusivement pour des opérations humanitaires, ont insisté les intervenants et les 15 membres du Conseil au cours de cette réunion. 


Aux règles générales de protection des civils applicables au personnel des organisations humanitaires, s’ajoutent des règles spécifiques du droit international humanitaire issues des Conventions de Genève et de leurs protocoles additionnels, ainsi que de la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.


Il a aussi été rappelé que la responsabilité première de la protection des travailleurs humanitaires incombait au pays hôte.  « Or, très souvent, dans des situations de conflit, les autorités n’ont ni les moyens ni la volonté politique de remplir ce rôle », a remarqué la représentante du Luxembourg en conseillant aux partenaires des acteurs humanitaires d’accorder à ceux-ci les ressources et la flexibilité requises pour s’adapter aux contraintes posées par les conditions de sécurité.


Analysant les risques courus, le Président du CICR a observé que les travailleurs humanitaires étaient plus exposés que par le passé, du fait notamment de la fragmentation des groupes armés, de la disponibilité des armes légères et de l’enchevêtrement de motifs variés.


Le Vice-Secrétaire général a constaté pour sa part que les parties aux conflits utilisent des punitions collectives, incitent à la violence ethnique, entravent la fourniture de l’aide humanitaire et attaquent les agents humanitaires.  Il a aussi fait remarquer que ces violences se répercutent sur la population civile, donnant l’exemple des enfants qui ne peuvent pas être vaccinés, ou celui des blessés qui ne sont pas soignés.


Pour beaucoup d’intervenants également, l’effacement de la frontière entre activités militaires, politiques et humanitaires pose une menace réelle pour l’action et les travailleurs humanitaires.  Ils ont rappelé les principes essentiels qui régissent l’assistance humanitaire, à savoir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité.


L’un des buts de la réunion était d’évaluer les outils dont dispose le Conseil de sécurité pour promouvoir le respect du droit international humanitaire et du principe de la responsabilité de ceux qui s’attaquent au personnel humanitaire, comme le précisait la lettre* adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Royaume-Uni, qui assure la présidence du Conseil pour le mois d’août.


Il a ainsi été rappelé que le Conseil de sécurité pouvait demander aux parties à un conflit de respecter leurs obligations légales et exiger qu’elles fassent la distinction entre les objectifs politiques, militaires et humanitaires.  Il peut aussi imposer des mesures ciblées, c’est-à-dire des sanctions, aux parties qui se rendent responsables d’entraves à l’accès humanitaire et d’attaques délibérées contre le personnel humanitaire.  Parmi les outils à sa disposition pour demander des comptes à ceux qui attaquent les humanitaires et leurs biens, le Conseil peut créer des commissions d’enquêtes et des tribunaux spéciaux.  Il peut aussi renvoyer des affaires devant la Cour pénale internationale (CPI).


Avant de clôturer la séance, le Représentant du Royaume-Uni, rappelant que la résolution 1502 (2003) du Conseil de sécurité avait été adoptée en réaction à l’attentat de Bagdad, a annoncé que sa délégation préparait un nouveau texte afin d’améliorer le cadre de la protection des travailleurs humanitaires.


*S/2014/571


PROTECTION DES CIVILS DANS LES CONFLITS ARMÉS


Déclarations liminaires


M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétairegénéral de l’ONU, a rappelé que la Journée mondiale humanitaire, qui commémore l’attentat de 2003 contre l’hôtel Canal à Bagdad, était dédiée à la mémoire de tous les membres du personnel et partenaires de l’ONU qui ont fait le sacrifice ultime dans l’exercice de leur mission humanitaire.  Depuis cette date, a-t-il dit, des tragédies choquantes ont eu lieu notamment en Algérie, au Nigéria, en Somalie ou en Afghanistan.


Les travailleurs humanitaires de l’ONU, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des organisations non gouvernementales consacrent leur vie à aider des millions de femmes, enfants et hommes touchés par des conflits et des catastrophes naturelles, travaillant dans les endroits les plus dangereux, a relevé M. Eliasson.  Il a regretté que leur sûreté soit trop fréquemment compromise par des moyens abjects, comme des menaces, des attaques ou l’utilisation de méthodes illégales de guerre qui mettent leurs vies en danger et endommagent les infrastructures.


Le Vice-Secrétaire général a aussi dénoncé une « brutalisation » des conflits telle qu’on le constate aujourd’hui.  Il a noté que les parties aux conflits ignoraient le droit international humanitaire et visaient les civils à des fins politiques et militaires.  « Ils utilisent des punitions collectives, incitent à la violence ethnique, entravent la fourniture de l’aide humanitaire et attaquent les agents humanitaires. »  M. Eliasson a regretté ce « manque d’humanité dans le monde entier », notant que cette tendance s’aggravait au lieu de s’améliorer.


M. Eliasson a ensuite indiqué qu’il y avait eu, l’an dernier, un nombre record de travailleurs humanitaires enlevés (134), gravement blessés (171) ou tués (155), ce qui représente une augmentation de 66% par rapport à 2012.  Pour 2014, à ce jour, 79 travailleurs humanitaires ont été tués, 33 blessés et 50 enlevés, a-t-il précisé.  En Somalie, plus d’une douzaine de travailleurs humanitaires ont été enlevés ou détenus pendant le premier trimestre 2014, a-t-il dit, avant d’ajouter que plusieurs humanitaires avaient été tués au Soudan du Sud et à Gaza au cours des dernières semaines.


En outre, les conséquences de ces crimes, a expliqué le Vice-Secrétaire général, touchent des millions de personnes auprès desquelles on ne peut pas intervenir à cause de la violence.  Ainsi, les enfants ne peuvent pas être vaccinés, les malades et les blessés ne sont pas soignés, et des personnes se retrouvent déplacées sans trouver de logement.  Il a indiqué que la majorité des incidents, ces dernières années, avaient eu lieu dans six pays (Afghanistan, Pakistan, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Syrie) et que les agents victimes étaient en majorité des nationaux.


« On ne doit pas accepter cela comme le coût nécessaire des opérations dans des environnements risqués », a demandé M. Eliasson.  Il a fait appel à la responsabilité commune pour faire tout ce qui est possible en faveur de la sécurité des humanitaires.  Il a aussi appelé à faire la distinction entre le personnel humanitaire et les acteurs politiques.  En outre, il a invité à ne pas utiliser l’aide humanitaire à des fins politiques.  Il faut également respecter les principes humanitaires de l’impartialité, de la neutralité et de l’indépendance, a-t-il ajouté.


Le Conseil de sécurité a un rôle à jouer dans ce domaine, a-t-il poursuivi, rappelant qu’il peut demander aux parties à un conflit de respecter leurs obligations légales et les condamner lorsqu’elles ne le font pas.  Le Conseil peut aussi s’assurer que les mesures en faveur de la paix et de la sécurité ne franchissent pas les limites et fassent la distinction entre les objectifs politiques, militaires et humanitaires.  Il peut aussi imposer des mesures ciblées aux parties qui ne respectent pas leur obligation de protéger le personnel humanitaire.  Enfin, le Conseil peut utiliser les outils à sa disposition pour demander des comptes à ceux qui attaquent les humanitaires et leurs biens, notamment en créant des commissions d’enquêtes et des tribunaux spéciaux.  Il peut aussi, dans ce cadre, renvoyer des affaires devant la Cour pénale internationale (CPI).


Concluant son intervention, M. Eliasson a déploré le manque de respect croissant du droit international humanitaire.  Il a lancé un appel à rendre un hommage aux victimes et à protéger les héros de la guerre.


M. PETER MAURER, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui s’exprimait par visioconférence, a souligné qu’il représentait 13 000 personnes, dont beaucoup travaillent dans des environnements instables et dangereux.  Leur sécurité est une préoccupation constante, a-t-il dit, se disant conscient, en tant que leader de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge des risques terribles que des centaines de milliers de bénévoles prennent pour aider les gens dans le besoin.  Malheureusement, a-t-il dit, la violence et les menaces de violence contre les travailleurs humanitaires ne connaissent pas de frontières, de couleurs ou de religion.


L’action humanitaire est par définition dépendante de ceux qui la font.  Aucun travailleur.  Aucune aide.  L’équation est simple.  Mais cette simplicité masque la tâche la plus complexe et la plus difficile à laquelle font aujourd’hui face les organisations humanitaires travaillant dans des environnements enclins à la violence.  Cette tâche est d’atteindre les personnes dans le besoin tout en garantissant la sécurité de leur personnel.  Aucune action efficace n’est possible sans permettre au personnel humanitaire d’effectuer leur travail et d’assurer efficacement leur sécurité.


Selon M. Maurer, si les conflits ne sont pas nécessairement plus violents que par le passé, les travailleurs humanitaires sont en revanche plus exposés.  La fragmentation des groupes armés, la disponibilité des armes légères, l’enchevêtrement de motifs variés, la sous-traitance des tâches de sécurité à des entreprises privées de sécurité ou militaires ont changé l’environnement dans lequel ils évoluent.  De même, la résurgence de l’intégrisme religieux et la propagation de la terreur et de la violence, alimentée ou aidée par les médias sociaux, sont autant de nouveaux facteurs inquiétants.


La perception négative que certains individus et groupes ont de l’action humanitaire, et les attaques délibérées contre des travailleurs humanitaires qui en résultent, constituent un problème que la communauté internationale doit traiter de front.  Des solutions existent en effet, a-t-il dit.


Le Président du CICR a jugé important de se rappeler que la protection des travailleurs humanitaires dans les environnements de conflit armé était une obligation découlant du droit international humanitaire.  Les États et les acteurs non étatiques doivent respecter et protéger le personnel humanitaire, ainsi que des objets utilisés exclusivement pour des opérations humanitaires.


Deuxièmement, l’effacement de la frontière entre activités militaires, politiques et humanitaires pose une menace réelle pour l’action et les travailleurs humanitaires.  Toute tentative visant à exploiter l’aide humanitaire ou à mélanger les objectifs humanitaires et les programmes politiques augmente automatiquement le risque d’être perçue avec hostilité et les dangers pour le personnel humanitaire sur le terrain.


En regardant la majorité des crises d’aujourd’hui, ce qui manque, c’est une volonté politique forte pour protéger les travailleurs humanitaires et respecter les principes selon lesquels ils opèrent, a estimé M. Maurer.


Il a affirmé que, grâce à un vaste réseau à tous les niveaux et à travers un dialogue constant avec toutes les parties concernées, le CICR visait à assurer un environnement de travail plus sûr pour son personnel.  Cette stratégie, dite « de réduction de la menace », permet de traiter avec des entités locales qui contrôlent le niveau de la menace, celles-ci devant comprendre les objectifs et le but exclusivement humanitaire des actions entreprises.


Rappelant que l’Afghanistan détient le triste record de « pays le plus dangereux au monde pour les agents humanitaires », M. MASOOD KAROKHAIL, Officier de liaison des agents humanitaires afghans, a souligné que depuis 2011, 895 de ses collègues ont été attaqués, dont 325 tués, 253 blessés 317 kidnappés.  Les agents humanitaires en Afghanistan représentent 88% des morts, 89% des blessés et 89% des kidnappés, sachant que de nombreuses organisations locales ne signalent pas les attaques dont leur personnel a fait l’objet.  


Les agents locaux sont les premières victimes de la violence et de l’insécurité parce que, a souligné M. Karokhail, les organisations internationales les recrutent pour réduire leurs propres risques.  Aussi, 85% du personnel des Nations Unies qui ont été victimes de l’insécurité sont des Afghans.  Les arrangements en matière de sécurité établis par les organisations non humanitaires (ONG) internationales et les Nations Unies plongent souvent les agents locaux dans l’insécurité, parce que les mesures de protection pour le personnel international sont très strictes, réduisant la mobilité.  


C’est donc le personnel local qui prend tous les risques.  Le fait que les bureaux des organisations humanitaires, y compris ceux des Nations Unies, ressemblent de plus en plus à des bunkers cernés par des gardes armés et que la police afghane soit sollicitée pour protéger les déplacements, a un impact négatif sur la sécurité du personnel local qui travaille pour elles.  La neutralité des organisations humanitaires est profondément remise en question en Afghanistan, ce qui coûte des vies.


La protection du personnel humanitaire afghan est une question complexe qui n’a pas encore été traitée comme il se doit, a tranché l’Officier de liaison.  Les Afghans sont censés prendre plus de risques que leurs collègues internationaux parce que leur nationalité les protège.  Ce n’est plus le cas aujourd’hui, a alerté M. Karokhail.  Si la valeur d’une vie est difficile à évaluer, il est encore plus difficile d’entendre un donateur international dire que la mort d’un membre du personnel « n’a pas été budgétisé ».  Le message implicite selon lequel la vie d’un agent humanitaire afghan vaut non seulement moins mais qu’elle peut aussi être sacrifiée « est tout simplement difficile à avaler ».


M. Karokhail a fait quatre propositions aux Nations Unies et au Conseil de sécurité. Il faut d’abord procéder à une bonne évaluation des risques pas seulement pour les agents internationaux mais aussi pour les organisations locales.  Il faut aussi supprimer la hiérarchie artificielle entre les internationaux et les nationaux dans des situations dangereuses comme l’Afghanistan.  Au lieu d’utiliser des fonds pour créer des bunkers, la communauté des donateurs devrait plutôt renforcer son partenariat avec les organisations locales et améliorer leur protection. 


Il faut également négocier l’accès humanitaire non pas sur une base ad hoc mais collectivement.  Les Nations Unies devraient mener ces efforts car le temps est venu de parler à toutes les parties au conflit et de négocier des principes clairs pour l’accès.  Des principes communs doivent être établis de toute urgence pour des négociations transparentes et ouvertes, que l’organisation soit internationale ou locale, a insisté l’Officier de liaison.


Enfin, le Conseil de sécurité doit faire en sorte que les auteurs des crimes soient traduits en justice car « nous ne pouvons plus nous contenter du statu quo qui voit des agents locaux mettre leur vie en danger pour apporter l’aide humanitaire », a conclu l’orateur.


Déclarations


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a souligné que la responsabilité première de la protection des travailleurs humanitaires incombe au pays hôte.  Or, très souvent, dans des situations de conflit, les autorités n’ont ni les moyens ni la volonté politique de remplir ce rôle, sans compter la prolifération des groupes armés non étatiques.  Les partenaires des acteurs humanitaires, a-t-elle prévenu, doivent être conscients de cette situation et leur accorder les ressources et la flexibilité requises pour adapter la planification aux contraintes posées par les conditions de sécurité.


Il est tout aussi important que ceux qui disposent d’informations sur les menaces à la sécurité les partagent autant que possible avec les acteurs du terrain, y compris les ONG qui sont souvent en première ligne.  L’initiative des Nations Unies « Sauver des vies ensemble » constitue un exemple de bonne pratique et de telles initiatives devraient, a souligné la représentante, être poursuivies et renforcées. 


Face à l’évolution de l’environnement opérationnel et à l’aggravation de l’insécurité, il faut revoir la résolution 1502 (2003), adoptée après l’attentat contre le quartier général des Nations Unies à Bagdad, a-t-elle estimé.  Il faut en effet tenir compte du fait que les efforts de maintien de la paix et de sécurité internationales doivent aller de pair avec une amélioration de la situation humanitaire et que des besoins humanitaires non satisfaits peuvent contribuer à déstabiliser encore davantage des situations déjà fragiles. 


La nécessité de briser le cercle vicieux de la violence et du dénuement ne doit pas avoir pour effet pervers détourner l’aide humanitaire de son but premier et de l’instrumentaliser à des fins politiques, a prévenu la représentante.  L’action humanitaire, a-t-elle insisté, ne peut remplacer l’action politique et la situation en Syrie le montre clairement. 


Mais la population prise au piège ne peut attendre une solution politique avant de recevoir une aide à laquelle elle a droit en vertu des principes d’humanité les plus élémentaires.  Lorsque l’on évoque la protection des travailleurs humanitaires, on est amené à évoquer la question du droit international humanitaire, a-t-elle estimé, en appelant le Conseil à assumer pleinement ses responsabilités à cet égard, qu’il s’agisse de recourir à des commissions d’enquête, à des régimes de sanctions ou à une saisine de la Cour pénale internationale. 


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a déploré le fait que les attaques contre les travailleurs humanitaires soient devenues monnaie courante, s’inquiétant notamment du nombre croissant d’enlèvements.  Elle a rappelé que le droit international humanitaire protégeait les civils par le biais d’institutions de base.  Elle a ainsi parlé du principe de distinction, et de celui de la protection spéciale accordée à ceux qui fournissent une aide aux civils et aux blessés. 


Le droit international humanitaire protège également les moyens utilisés pour assurer la fourniture d’assistance, a-t-elle ajouté.  Mme Perceval a aussi expliqué que le personnel humanitaire était protégé en tant que personnel civil.  Les violences faites aux femmes ont également été condamnée par Mme Perceval.  Elle a demandé aux Nations Unies de continuer de s’engager en faveur de la protection des civils dans les conflits armés et du personnel humanitaire. 


La représentante argentine a appelé à redoubler d’efforts en faveur du strict respect du droit international humanitaire.  Il faut également que le Secrétaire général dénonce devant le Conseil de sécurité les attaques perpétrées contre le personnel des Nations Unies.  Enfin, elle a suggéré de renforcer l’engagement du Conseil pour mener des enquêtes et assurer la poursuite en justice lors de ces violations.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a regretté que les belligérants puissent continuer d’user d’armes contre les civils et les humanitaires.  Il a aussi regretté qu’après l’attentat contre le complexe des Nations Unies, le 19 août 2003 à Bagdad, ce type d’acte contre les humanitaires continue d’être courant à travers le monde.  Il a souhaité qu’une stratégie sécuritaire plus efficace soit mise en place pour assurer la neutralité des installations des humanitaires.


Le représentant a par ailleurs noté que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies jouaient un rôle de grande importance car, les soldats de la paix sont très souvent la seule force non combattante présente sur le terrain en temps de conflit, et qu’ils devraient, de ce fait, voir leur mandat de protection des humanitaires renforcé.


Il a souligné que les travailleurs humanitaires ne devraient aucunement s’impliquer dans les conflits armés, au risque de mettre en péril leur mission première d’assistance aux civils.  Il a dit que la prévention des conflits restait la meilleure des protections pour éviter les victimes au sein de la population civile et de la communauté des travailleurs humanitaires.  Il a enfin rendu hommage aux actions des humanitaires à travers le monde.


M. OH JOON (République de Corée) a condamné toute violence ciblant le personnel humanitaire ainsi que les attaques contre les soldats de la paix.  Il s’est inquiété du nombre croissant d’attaques contre le personnel onusien, parlant notamment des membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui ont perdu la vie au cours des dernières semaines. 


Le représentant a jugé crucial d’améliorer le respect du droit international humanitaire, afin de protéger au mieux les humanitaires sur le terrain.  Il a invité à se conformer au droit international humanitaire, aux Conventions de Genève et autres textes pertinents et à les mettre pleinement en œuvre.  Il a aussi conseillé de mener une sensibilisation au respect des agents humanitaires, notamment auprès du personnel militaire. 


Notant que la protection du personnel humanitaire non gouvernemental s’avère de plus en plus difficile, il a recommandé aux Nations Unies de continuer à renforcer et à améliorer cette protection.  Il a prôné un meilleur dialogue entre les gouvernements et les organisations non étatiques afin de mieux appréhender le contexte sur le terrain.  Le représentant a aussi recommandé de garantir la reddition de comptes, constatant le faible nombre de poursuites judiciaires au plan national.  La communauté internationale peut apporter un soutien financier à cet effet, a-t-il proposé.  Il a plaidé en faveur de la mise en place de commissions d’établissements des faits, d’enquêtes et de saisine de la Cour pénale internationale (CPI). 


M. USMAN SARKI (Nigéria) a rappelé l’attentat du siège des Nations Unies à Bagdad, le 19 août 2003, et a relevé que le travail humanitaire est fait de risques et de dangers énormes.  Il a indiqué que le droit international établissait une distinction claire entre les belligérants et les travailleurs humanitaires.  Il a reconnu que l’implication d’acteurs non étatiques, y compris de groupes terroristes, rendait parfois difficile le respect des principes humanitaires en temps de conflit.  Il a en outre précisé que la neutralité des humanitaires devait être préservée.


Le représentant a ensuite plaidé afin que les acteurs étatiques et non étatiques prennent des mesures pour la protection des travailleurs humanitaires.  Il a suggéré que les auteurs de violations contre les travailleurs humanitaires puissent répondre de leurs actes devant la justice nationale ou internationale si besoin.  Il a enfin présenté les condoléances de son pays aux familles des travailleurs humanitaires qui ont payé le prix fort de leur engagement.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a relevé que le monde faisait face à un grand nombre de crises simultanées jamais vu depuis des décennies.  Elle a ainsi noté qu’en fin 2013, 50 millions de personnes étaient déplacées à travers le monde, dans ou hors de leur pays.  Elle a ensuite rappelé que cette Journée commémorait l’attentat contre le complexe des Nations Unies à Bagdad en 2003, au cours duquel 22 membres du personnel des Nations Unies ont été tués, dont le Représentant spécial du Secrétaire général Sergio Vieira de Mello. 


Elle a indiqué que les attaques contre les travailleurs humanitaires semblaient devenir récurrentes dans les conflits, évoquant ainsi des actes de violence, de menace, de détention, d’enlèvement et parfois d’exécution dont les travailleurs humanitaires sont victimes.  Elle a précisément fait mention du cas des humanitaires locaux qui risquent leur vie et celle de leur famille pour sauver celle de leurs compatriotes, comme le démontre les chiffres selon lesquels ces humanitaires locaux représentent 80% des victimes des attaques contre les travailleurs humanitaires en 2013.


La représentante a par ailleurs plaidé afin que les sites des Nations Unies soient inviolables, ainsi que les écoles et hôpitaux.  Elle a rappelé que la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et son protocole facultatif étaient censés aider à protéger les humanitaires, et elle a invité les États Membres à y adhérer.  Elle a également invité l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité à faire la constatation de l’existence d’un risque exceptionnel partout où le besoin se fait sentir.


Elle a en outre plaidé afin que la résolution 1502 (2003) du Conseil sur la protection des personnels humanitaires soit pleinement mise en œuvre.  Mme King a souhaité que les missions de maintien de la paix des Nations Unies puissent avoir une composante humanitaire forte, et elle a suggéré que des sanctions soient engagées contre ceux qui bloquent le travail des humanitaires. 


Elle a invité le Conseil à veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impunité pour les auteurs des violations et attaques contre les travailleurs humanitaires et les civils, notamment, a-t-elle précisé, dans ce contexte de prolifération des groupes armés non étatiques.  Elle a estimé que le rôle dévolu au Conseil de sécurité devrait être de protéger ces humanitaires, sachant que les travailleurs humanitaires ont pour rôle de protéger les civils.


M. WANG MIN (Chine) a relevé les efforts immenses fournis ces dernières années par la communauté internationale pour protéger le personnel humanitaire, tout en relevant les nouveaux problèmes qui se posent.  Les conflits sont de plus en plus complexes, a-t-il en effet noté, constatant que les conditions de sécurité se dégradaient de Gaza à l’Iraq, en passant par la corne de l’Afrique. 


La protection des travailleurs humanitaires est la responsabilité des parties au conflit, a-t-il donné comme premier principe à respecter.  En outre, il a insisté sur le fait que les coupables doivent rendre des comptes, suggérant que les pays reçoivent une aide financière et technique à cet effet.  Les pays doivent aussi respecter les principes régissant le droit international humanitaire, notamment l’intégrité territoriale des pays concernés. 


De l’avis du représentant, la protection des humanitaires passe aussi par la prévention des conflits, grâce au dialogue, à la médiation et en évitant l’escalade des conflits lorsqu’ils surviennent.  Le représentant a aussi recommandé que l’ONU et ses États Membres travaillent de manière concertée afin de fournir la protection nécessaire aux travailleurs humanitaires, en respectant les vues des pays concernés. 


Mme RAIMONDA MURMOKAITÉ (Lituanie) a dit souhaité que le travail inlassable des humanitaires, témoignant de ce qu’il y a de meilleur en l’humanité, soit valorisé et que le prix à payer ne soit pas leur vie.  Elle a ensuite déploré les violations des accords sur le statut des forces qui ont lieu au Soudan du Sud, notamment avec le meurtre de six travailleurs humanitaires en début de ce mois, parmi lesquels une infirmière. 


Elle a aussi regretté le fait qu’en Afghanistan, le nombre d’humanitaires tués l’an dernier a triplé, tandis qu’en Syrie, environ 33 volontaires du Croissant-Rouge et 13 personnels des Nations Unies ont perdu la vie au cours de leur mission.  La représentante a également déploré la mort de 11 membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Gaza. 


Elle a par ailleurs noté que les travailleurs humanitaires locaux semblent être les plus ciblés par les attentats, les enlèvements, les intimidations et les pressions diverses.  Elle a appelé à renforcer la protection des humanitaires, y compris ceux recrutés localement. 


Rappelant que le Statut de Rome définit que les attaques contre les humanitaires sont des crimes de guerre, elle a invité les États à veiller à ce que les auteurs de tels crimes puissent répondre de leurs actes devant la justice et a souhaité que le Conseil de sécurité accorde du prix au respect de ce principe. 


Elle a enfin déploré que le régime syrien entrave le travail des humanitaires, ainsi que la « politisation » de l’aide humanitaire dans l’est de l’Ukraine où, a-t-elle expliqué, la Fédération de Russie se sert d’activités humanitaires en couverture pour des actions militaires.


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé que le Conseil de sécurité avait demandé à plusieurs reprises aux parties à des conflits armés de respecter la sécurité du personnel et des convois humanitaires.  Il s’est inquiété des chiffres record des attaques contre les humanitaires, déplorant notamment la mort de 11 agents de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) tués à Gaza et le fait que des écoles aient été touchées. 


En outre, des dizaines de volontaires du Croissant-Rouge ont été touchés en Syrie, a-t-il regretté.  Le représentant a demandé que chaque cas fasse l’objet d’enquêtes et que le respect des principes directeur du droit humanitaire soit renforcé.  Il a appelé en particulier à garantir la fourniture de l’aide humanitaire dans le sud-est de l’Ukraine où, a-t-il remarqué, il y a des centaines de victimes parmi la population civile.  Les forces gouvernementales et les mercenaires bombardent les villes comme Donetsk, a-t-il précisé.  À son avis, la seule façon de défendre la population est d’instaurer un cessez-le-feu immédiat. 


Il a regretté que le représentant de l’Ukraine ait nié l’existence d’une crise humanitaire dans cette région.  M. Churkin a aussi assuré que la Russie avait coopéré en faveur de la fourniture de l’aide.  Ces efforts ont permis de régler toutes les questions techniques, s’est-il félicité, espérant que les efforts humanitaires de la Russie ne seraient plus entravés.


M. BANTE MANGARAL (Tchad) a relevé que les guerres à travers le monde montraient le besoin de renforcer les actions humanitaires des Nations Unies.  Il a déploré le fait que les attaques contre les personnels humanitaires conduisaient à diminuer l’impact de leur action en faveur des civils. 


Il a ensuite dit que les attaques contre les personnels humanitaires invitaient à s’interroger sur les actions des Nations Unies et à y apporter des aménagements conséquents.  Il a indiqué que la protection des civils était parfois compromise par des dissensions au sein même du Conseil de sécurité, comme c’est le cas pour la Syrie.  Il a enfin plaidé pour la prévention des attaques contre les personnels humanitaires et la poursuite des auteurs de tels actes devant la justice.


M. DAVID DUNN (États-Unis), déplorant la violence à l’encontre du personnel humanitaire, a précisé les trois priorités pour son pays, à savoir garantir l’accès humanitaire, faciliter l’assistance et assurer la reddition des comptes.  Il a aussi réitéré l’importance des principes d’indépendance, de neutralité et d’impartialité des opérations humanitaires. 


Les travailleurs humanitaires se heurtent à des attaques croissantes, a-t-il déploré, citant notamment le cas de membres d’une organisation non gouvernementale attaqués alors qu’ils travaillaient en Afghanistan, et d’autres qui œuvraient au Soudan du Sud. 


Le représentant s’est également préoccupé du nombre croissant des crises humanitaires où le manque de sécurité empêche la fourniture de l’aide humanitaire, comme en Somalie.  Il a appelé les parties à un conflit à garantir un accès humanitaire immédiat et sans entrave.  En outre, il a salué les efforts de coopération et de coordination entre le Département des opérations de maintien de la paix, l’Office pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et les équipes de pays des Nations Unies. 


L’impunité des auteurs de crimes contre les humanitaires doit cesser, a-t-il ajouté.  Il a enfin demandé au Conseil de sécurité d’élaborer des réactions créatives pour protéger les humanitaires.


M. MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a rendu hommage aux humanitaires ayant perdu la vie au cours de leurs activités tout en indiquant que les attaques contre les travailleurs humanitaires compromettent l’efficacité du travail de ces derniers.  Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités en offrant la protection nécessaire aux acteurs humanitaires, et à assurer l’accès humanitaire partout où le besoin se fait sentir. 


Il a ensuite souligné la nécessité du respect du droit international humanitaire, souhaitant aussi que le rôle et le mandat des missions de maintien de la paix soient améliorés au vu de cette situation déplorable qui entoure le travail des personnels humanitaires.


Le représentant a également affirmé que ces attaques contre les personnels humanitaires pourraient s’expliquer par la confusion qui entoure souvent le rôle des travailleurs humanitaires.  Il a suggéré que des mécanismes d’alerte précoce puissent permettre de juguler des crises naissantes, de façon à éviter que des crises humanitaires ne voient le jour. 


Il a en outre relevé que bien que la responsabilité de protéger était du fait des États, la communauté internationale devrait tout de même veiller au respect de certains principes du droit international humanitaire, et il a plaidé pour que les auteurs de violations contre les humanitaires soient poursuivis en justice.


M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a appelé les États et les acteurs non étatiques à respecter tous les textes pertinents en matière de droit international humanitaire afin de permettre aux agents humanitaires de s’acquitter de leur mission. 


Il a condamné les attaques perpétrées contre le personnel humanitaire et a prévenu que cela pouvait constituer des crimes de guerre.  Le pays où se déroule un conflit est responsable au premier chef de la protection des humanitaires, a-t-il rappelé, invitant à saisir au besoin les institutions judiciaires internationales. 


Il a, par ailleurs, apprécié qu’un nombre important des mandats des opérations de maintien de la paix mentionnait expressément la protection des civils.  M. Barros a enfin rendu hommage à tous les agents humanitaires et au personnel associé, en particulier à ceux qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Il a cité le cas du Représentant spécial du Secrétaire général Sergio Vieira de Mello, victime de l’attentat de Bagdad en 2003, et celui des 11 fonctionnaires de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui ont perdu la vie dans la bande de Gaza.


M. ALEX LAMEK (France) a salué la politique de sécurité développée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans son rapport « Rester et porter secours ».  Il a invoqué la stratégie des régimes répressifs pour expliquer les attaques contre les acteurs humanitaires qui viennent sauver des vies, protéger les populations et mettre à l’abri les plus vulnérables.  La stratégie de ces régimes, a-t-il dit, vise à priver les populations se trouvant dans les zones rebelles, de tous leurs moyens de survie, parce qu’une population affamée, terrorisée et abandonnée est plus encline à accepter la dictature et parce qu’attaquer les humanitaires, c’est tenter de faire fuir la communauté internationale pour réprimer la population sans regard extérieur et en toute impunité. 


Au Soudan, le Président Bachir expulse des organisations humanitaires, à Gaza, 30% du personnel médical a fui et les travailleurs humanitaires ont été tués, à l’est de l’Ukraine, les groupes séparatistes ont attaqué des ONG, en Syrie, les hôpitaux sont la cible privilégiée des barils d’explosifs lancés par les forces régime, et en Iraq, l’État islamique sème la terreur et menace le personnel humanitaire. 


Aux règles générales de protection des civils applicables au personnel des organisations humanitaires, s’ajoutent des règles spécifiques du droit international humanitaire issues des Conventions de Genève et de leurs protocoles additionnels, ainsi que de la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. 


Tous les outils à notre disposition doivent être mobilisés, a dit le représentant.  Il faut que les mandats des opérations de maintien de la paix prévoient la création d’un environnement favorable à l’accès humanitaire, comme pour le Mali et la République centrafricaine.  Il faut continuer à utiliser la possibilité de déférer une situation à la Cour pénale internationale (CPI), comme pour le Soudan et la Lybie mais malheureusement pas pour la Syrie.  Il faut imposer des sanctions contre ceux qui se rendent responsables d’entraves à l’accès humanitaire et d’attaques délibérées contre le personnel humanitaire.  Il faut enfin un suivi effectif des décisions du Conseil de sécurité: le régime syrien et les groupes extrémistes doivent mettre en œuvre sans délai la résolution 2165 (2014) sur l’accès humanitaire, a conclu le représentant.


M. MARK LYALL-GRANT (Royaume-Uni) a regretté que 2013 ait été l’année de tous les records en ce qui concerne les attaques contre les travailleurs humanitaires.  Il a dit que ces attaques constituaient des crimes de guerre, et, citant la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, il a rappelé que « même la guerre a des règles ». 


Il a expliqué que l’augmentation des conflits asymétriques et des acteurs non étatiques engagés dans les conflits armés était l’une des causes de la multiplication d’attaques contre le personnel humanitaire qui représente une « cible facile ». 


M. Lyall-Grant a en outre annoncé que le Royaume-Uni allait débourser 1,5 million de dollar dans le cadre de la protection des travailleurs humanitaires.  Il a invité la communauté internationale à s’assurer que les auteurs d’attaques contre le personnel humanitaire puissent répondre de leurs actes devant la justice, déplorant aussi le fait que 80% de ces attaques ciblent les travailleurs humanitaires nationaux. 


Rappelant que la résolution 1502 (2003) du Conseil de sécurité avait été adoptée en réaction à l’attentat contre le complexe des Nations Unies à Bagdad, il a annoncé que le Royaume-Uni préparait un nouveau texte qui devrait apporter des améliorations dans le cadre de la protection des travailleurs humanitaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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