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Depuis la mi-avril, le bilan des affrontements en Ukraine ne cesse de s’alourdir », souligne le sous-secrétaire général aux droits de l’homme

08/08/2014
Conseil de sécuritéCS/11516
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7239eséance – matin                                         


« DEPUIS LA MI-AVRIL, LE BILAN DES AFFRONTEMENTS EN UKRAINE NE CESSE DE S’ALOURDIR »,

SOULIGNE LE SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AUX DROITS DE L’HOMME


La Fédération de Russie doit œuvrer en faveur d’un règlement pacifique

de cette crise qui fait 50 morts et blessés chaque jour, insistent les délégations


« Nous ne pouvons plus attendre pour qu’un règlement soit trouvé à cette crise », a déclaré, ce matin devant le Conseil de sécurité, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Ivan Simonovic, avant de préciser que « chaque jour, ce conflit fait une cinquantaine de victimes. 


Présentant le quatrième rapport mensuel de la mission d’observation des droits de l’homme conduite en Ukraine, en date du 28 juillet, M. Simonovic a indiqué que, selon la mission conjointe de l’OMS et du HCR, cette crise avait fait 1 543 morts, 4 396 blessés et 117 910 personnes déplacées à l’intérieur du pays depuis la mi-avril.      


Gravement préoccupés par la dégradation de la situation humanitaire dans l’est de l’Ukraine, les représentants des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de la Lituanie et du Luxembourg ont exhorté la Fédération de Russie à encourager un règlement pacifique du conflit qui oppose les forces gouvernementales ukrainiennes aux séparatistes pro-russes.  Elles lui ont demandé de contrôler les flux d’armes et de combattants en provenance de son territoire.  Le Gouvernement ukrainien doit, quant à lui, prendre des mesures adéquates et proportionnées, dans le respect des normes internationales, pour combattre les groupes armés, protéger les populations et assurer le contrôle de ses frontières, ont-elles souligné.    


M. Simonovic s’est inquiété de l’intensification des combats à Donetsk et Louhansk.  La situation des droits de l’homme s’est détériorée dans les territoires sous contrôle des groupes armés où l’on relève des cas d’enlèvements, de tortures et d’exécution.  « Depuis avril, 924 personnes ont été enlevées qui ont été utilisées comme monnaies d’échange pour faire libérer des membres de groupes armés détenus par le gouvernement ou pour obtenir de l’argent ou encore pour des travaux forcés », a-t-il précisé.


À l’instar de la plupart des délégations, M. Simonovic a rappelé aux parties l’obligation de cesser les combats autour du site du crash de l’avion de Malaysia Airlines MH17 afin de permettre aux enquêteurs de reprendre leur travail.  Il a aussi attiré l’attention sur la tendance inquiétante de messages violents et de haine de plus en plus nombreux sur les médias sociaux en Ukraine, et la prise à partie d’entreprises russes.  Il a déclaré que le tissu social était rompu par les combats et les tensions de telle sorte que la population civile a besoin de manière urgente d’aide psychologique pour reprendre une vie normale. 


Si les représentants de la Lituanie et de la France ont dénoncé les abus des droits de l’homme, les exécutions sommaires, les tortures et les enlèvements dont se rendent coupables les groupes armés soutenus par la Fédération de Russie, le représentant russe a qualifié le présent rapport de « partial » car, a-t-il dit, ce document ne condamne pas l’utilisation par l’armée ukrainienne d’armes lourdes dans des zones peuplées.  Il a également appelé à condamner les exactions des milices de volontaires ukrainiennes.  Les institutions qui garantissaient une plus grande décentralisation et la reconnaissance de la langue russe ont été reformées, a-t-il regretté.  C’est pourquoi, a-t-il insisté, l’Ukraine doit mettre fin immédiatement aux actions militaires et s’engager en faveur du dialogue.  En outre, il a souhaité que l’on évite de parler de la situation en Crimée qui, a-t-il rappelé, fait partie intégrante de la Fédération de Russie.


La représentante des États-Unis a jugé particulièrement contradictoire que la Russie souhaite envoyer des « défenseurs de la paix russes » en Ukraine.  Un défenseur de la paix, a-t-elle rappelé, est par définition impartial et indépendant.  « Nous assistons aujourd’hui à une répétition du scénario observé en Géorgie pour justifier l’occupation par la Russie de territoires ukrainiens », a-t-elle estimé, avant de rejeter la demande russe d’acheminer l’aide humanitaire en Ukraine.  « Le soutien que la Russie continue d’apporter aux séparatistes pro-russes est une insulte à la mémoire des victimes de l’avion de Malaysia Airlines, abattu dans l’est de l’Ukraine », s’est-elle indignée.


« La Russie est un problème et non une solution », a déclaré, pour sa part, le représentant du Royaume-Uni, qui a, à son tour, exprimé sa grande surprise devant l’offre faite par Moscou d’acheminer l’aide humanitaire afin d’atténuer les conséquences d’une crise qu’il a créée.  La seule raison pour laquelle l’ambassadeur russe ne souhaitait pas que le Conseil de sécurité examine le rapport sur la situation des droits de l’homme, a-t-il fait remarquer, c’est que ce document contient des informations accablantes sur la brutalité et les exactions commises par les groupes armés pro-russes. 


« Nous disposons des preuves montrant que l’avion de Malaysia Airlines avait été abattu par les groupes pro-russes avec du matériel russe », a affirmé le représentant de l’Ukraine en notant que les avions de combats et drones russes violent quotidiennement l’espace aérien ukrainien.  Le délégué ukrainien a prévenu qu’une invasion de son pays par les forces russes était possible.  « Les risques que nous courrons sont immenses », a estimé le représentant de l’Argentine.  « Plus le temps passe, plus les plaies seront difficiles à panser », a-t-il fait observer.


Pour son homologue de la Chine, la crise ukrainienne ne pourra être résolue que par la voie du dialogue.  Les délégations de la République de Corée, du Nigéria, du Chili et du Rwanda ont, quant à elles, appelé les parties à respecter les normes humanitaires, à faire preuve de retenue et rechercher un règlement global par des moyens pacifiques.  Celui du Tchad s’est inquiété des informations faisant état d’exécutions sommaires par les groupes armées et forces gouvernementales en insistant sur les quatre millions de personnes qui sont affectées par les combats.   


De nouvelles mesures à l’encontre de la Fédération de Russie ont été adoptées par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, le Japon et la Suisse, marquant ainsi la détermination de la communauté internationale à inciter la Russie à favoriser un règlement pacifique du conflit, a indiqué la représentante de la France.


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